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 Jolene [Alexis & Anthéa]

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But you don't know what he means to me

Il fallait qu’elle parte d’ici. Le plus vite possible. Anthéa pouvait voir sa voiture d’ici, le Graal qui l’emmènerait loin de cet endroit. La prison était l’un des pires lieux sur Terre. Et il venait de prendre une toute autre dimension depuis que Castiel y était enfermé. Anthéa, épouse d’un tueur enfermé à la prison de Bray pour…des années, des dizaines d’années dans le pire des cas. Elle ne préférait même pas y penser.

Le voir là, comme ça, dans sa tenue orange fluo, Anthéa savait qu’elle serait hantée par cette image pendant plusieurs jours. Et maintenant, elle devait rentrer, seule. Il y a quelques mois encore, elle aurait hurlé de joie à l’idée de rentrer dans la grande maison et de ne pas y trouver Castiel. Une soirée tranquille, sans l’autre idiot dans les pattes, le rêve. Aujourd’hui, l’idée d’être seule ce soir la terrifiait. Elle aurait tout donné pour qu’il rentre avec elle. Pour qu’il soit chez eux. Qu’ils se disputent un bon coup, comme ils savaient si bien le faire. Qu’ils se rabibochent en regardant une série, comme souvent. Qu’ils se disent bonne nuit avec un baiser, pour la forme, et un sourire, pour de vrai. Bordel, elle aurait même pu lui faire un compliment. Tout, plutôt que de savoir qu’il passait la nuit dans cette prison. Parce qu’elle savait que ce n’était pas juste une nuit. Il y aurait demain, et après-demain, et le jour d’après, et….des dizaines de nuits seules, terrifiée à l’idée qu’un coup de fil la réveille pour lui annoncer que Castiel s’est fait massacrer par des codétenus. Elle savait comment ça fonctionnait, là-dedans, et pas juste parce qu’elle avait binge-watché Prison Break. C’était la jungle, et Castiel devait bouffer ou se faire bouffer. Peut-être que Bray serait un peu différente, après tout, c’était une prison de province, quasiment de campagne. Mais elle ne voulait pas se faire trop d’illusions. En attendant, elle devait rentrer chez elle et faire le point. S’éloigner de cet endroit, jusqu’à la prochaine visite.

Pourtant elle n’arriva pas jusqu’à sa voiture. Quelque chose l’en empêcha. Ou plutôt, quelqu’un. Une silhouette qu’elle aperçut du coin de l’œil et qui lui fit faire volte-face à une vitesse folle. Elle aurait reconnu cette brunette n’importe où. Son sang bouillait déjà dans ses veines. N’écoutant que son instinct, elle s’approcha, hélant la coupable au passage.
« Alexis ! »
Tout à coup, l’envie furieuse d’Anthéa de fuir cet endroit avait disparu. Parce qu’Alexis était là, et ça ne voulait dire qu’une chose. Elle venait voir Castiel. Elle. Castiel. Anthéa contenait sa colère qui grandissait à chaque centimètre qui la séparait d’Alexis. La meilleure amie de Castiel. Oh bon sang, il en avait parlé, de cette nana. En long, en large et en travers. Et toujours en bien. Enfin, jusqu’à ce qu’elle se barre sans un mot. Ce jour-là, Anthéa l’avait béni. Plus d’Alexis dans les parages, elle était délivrée de la meilleure amie qui était bien plus qu’une meilleure amie. Anthéa savait observer. Elle avait bien vu que son mari partageait un lien plus fort que ça avec la brunette. Et même au début de leur mariage, même alors qu’elle soufflait à l’idée de s’unir à Castiel, ce lien l’agaçait. Pire que ça, en fait. Il la rendait malade. Parce que même si à la base, elle ne voulait pas d’un mari, reste que Castiel lui était destiné. A elle. Pas à une infirmière ou Dieu sait quelle profession médicale au grand cœur. Castiel était dévasté, Anthéa avait même joué là-dessus une fois pour le pousser à bout. Mais cela lui enlevait un poids du cœur.

Et voilà qu’elle était de retour. Comment pouvait-elle-même savoir que Castiel était en prison ? Bordel, le con. Il l’avait prévenue. Il avait prévenu Alexis mais pas Anthéa. Sa meilleure amie qui s’était volatilisée pendant trois ans, mais pas sa femme. Le colère se transformait peu à peu en haine, que pourtant Anthéa masqua avec beaucoup de talent en arrivant devant son interlocutrice. Elle lui adressa un petit sourire réhaussé d’un regard de tueuse.
« Tu es revenue, quelle surprise ! Je n’en savais rien. Bienvenue dans le coin. »
Bienvenue de nouveau sur mon territoire. Tu es partie des années, si tu crois que je vais te laisser revenir aussi facilement. A Bray, dans la vie de Castiel…il vaudrait mieux que tu repartes de suite. Anthéa ne dit pas tout ça, mais le pensa très fort. Un haussement d’épaules et elle croisa les bras.
« Je suppose que tu as été mise au courant à propos de Castiel, vu ta présence ici. Ou alors tu as un proche qui a eu des ennuis ? »
Tiens, ça lui ferait les pieds ça, qu’elle soit revenue à Bray pour visiter un proche en prison. L’ironie. Au fond d’elle, Anthéa ne pouvait pas s’empêcher d’espérer que c’était ça. Déjà, parce que ça voudrait dire qu’Alexis ne resterait potentiellement pas trop longtemps, on se lassait vite des parloirs. Ensuite, parce que ça voudrait dire qu’elle n’était pas là pour Castiel. Parce qu’il était hors de question qu’Anthéa perde son mari maintenant. Pas maintenant. Pas pour cette fille. Pas alors qu’elle commençait à construire une vie avec Castiel, qu’elle commençait à apprécier cette vie, qu’ils se rapprochaient, un peu. Elle ne pouvait pas tout perdre maintenant. Et le simple fait qu’elle aille le voir au parloir, qu’ils aient un moment rien qu’à eux deux, c’était déjà une défaite amère. Anthéa avait envie de pleurer, de rage, de peur, de déception. Elle ne savait même plus trop pourquoi.


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jolene
Anthéa&Alexis


And I can easily understand
How you could easily take my man
But you don't know what he means to me, jolene


Dans l’habitacle du taxi, les paroles de la chanson résonnaient avec force mais ne parvenaient pourtant pas jusqu’à la jeune femme assise sur la banquette arrière, la tête appuyée contre la vitre, les yeux perdus dans les paysages extérieurs qui défilaient à vive allure, comme un écho à son retour à Bray, quelques jours plus tôt. Quelques jours seulement, une éternité déjà. C’était comme si elle n’avait pas quitté cette ville, comme si elle n’avait pas passé trois ans loin de tous les problèmes qui l’agitaient sans discontinuer. Quand on y était né, on ne quittait jamais Bray. On pouvait s’en convaincre, s’éloigner, faire comme si l’on avait tout oublié, mais Bray ne vous lâchait jamais et, tôt ou tard, vous reveniez vers elle. Elle avait essayé, Lui aussi, des années plutôt, certainement que des dizaines d’autres pensaient à fuir mais n’en trouvaient jamais le courage. La Samson l’avait fait et, comme pour l’en punir de façon magistrale, son retour marquait deux terribles nouvelles. La pire, l’emprisonnement de Castiel, lui donnait envie de tout brûler autour d’elle. La rage, la tristesse, la colère lui déchiraient le coeur à la simple idée de son meilleur ami enfermé derrière des murs épais surmontés de barbelés. La seconde était plutôt de l’ordre de la révélation. D’une lumière enfin faite sur une histoire vieille de presque dix ans maintenant. Peut-être qu’Alexis avait consciemment joué aux aveugles sur ce sujet, refusant de se pencher sur l’évidence, refusant d’imaginer ce qui était pourtant de l’ordre du plus que possible. Et maintenant qu’elle ne pouvait plus faire la sourde oreille, elle voulait en parler avec Castiel, en avait besoin, ne pouvait pas rêver meilleur pilier. Peut-être même s’en doutait-il déjà, il avait toujours été plus impliqué qu’elle dans la partie magique de ce monde et tout ce qu’elle recelait de mauvais. Mais elle ne pouvait pas. Parce que c’était à elle d’être là pour lui, actuellement, et pas l’inverse.

Le véhicule se stoppa, la brune régla la course et jeta un regard amer au soleil qui surplombait le parking, comme si même le temps choisissait de la narguer alors qu’elle rendait visite à son meilleur ami en prison. Alexis n’avait pas fait plus de quelques mètres que son prénom résonna avec force, la poussant à s’arrêter, cherchant des yeux qui, sur cette étendue de goudron déserte, pouvait bien l’interpeller. Et son visage, qui n’exprimait déjà pas la plus grande des joies, se ferma encore plus. Et quand Anthéa arriva à son niveau, un sourire aussi faux que le lien qu’elle partageait avec Castiel sur son visage, Alexis ne se priva pas de lui renvoyer son regard aussi acéré que les lames de mille couteaux. Anthéa. Inutile de me souhaiter la bienvenue chez moi répliqua-t-elle, un sourire identique à celui de son interlocutrice accroché aux lèvres. Je ne suis là que depuis quelques jours, normal que tu ne sois pas au courant poursuivit-elle sur le ton de la conversation, une conversation qu’elle n’avait guère envie de prolonger, pas alors qu’elle mourrait d’envie de s’assurer de l’état de Castiel, de le voir, lui parler, l’entendre… le serrer dans ses bras seraient malheureusement probablement impossible.

La voir, elle, lui donnait encore plus envie de tout brûler. La jeune femme en tête de liste. Dire qu’elle ne l’aimait pas était un euphémisme. Au fond, Anthéa était probablement quelqu’un de bien, mais tout ce qu’elle représentait, le fait qu’elle prenne part à ce mariage arrangé des années plus tôt, la bouche en coeur, provoquait une haine grandissante chez Alexis. Et maintenant, voilà qu’elle était enceinte. Cette idée faisait encore son chemin dans l’esprit de la jeune femme, qui ne savait pas trop comment traiter l’information, comment réagir, comment l’appréhender. Son regard glissa involontairement sur le ventre de la jeune femme en face d’elle, à la recherche d’une quelconque rondeur qu’elle ne repéra pas. Les deux. J’ai un proche qui a des ennuis et c’est lui que je viens voir. Hors de question qu’elle cède le moindre pouce de terrain à cette épouse qu’elle ne respectait pas même un peu. Et de se demander pourquoi elle avait engagé la conversation, qu’est-ce qu’elle pouvait bien lui vouloir, et si elle revenait d’une visite auprès de Castiel. Probablement que oui. Et cette idée lui donnait envie de vomir.
electric bird.

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But you don't know what he means to me

"Anthéa. Inutile de me souhaiter la bienvenue chez moi "
L’avantage, c’est qu’Alexis semblait apprécier Anthéa au moins autant qu’Anthéa appréciait Alexis. Il y avait entre les deux femmes une méfiance palpable, une atmosphère électrique et pas dans le bon sens du terme. Peut-être que s’il n’y avait pas eu Castiel, elles auraient pu s’entendre. Après tout, Anthéa respectait ceux qui avaient le courage – et la folie, soyons sérieux- de se lancer dans des professions médicales. Dédier sa carrière à sauver les autres, il fallait de la force de caractère. Et pour être honnête, Anthéa n’avait rien contre Alexis en elle-même. Mais il y avait l’histoire avec Castiel. Cette amitié, qui était plus que de l’amitié, et qui était là comme un couteau coincé dans le cœur d’Anthéa. D’autres femmes avaient eu des vues sur Castiel, elle n’était pas idiote. Son mari était plutôt bel homme, il venait d’une famille riche et influente, il avait de l’humour et il était intelligent…un bon parti, en somme. Mais elle n’en avait prise aucune au sérieux. Avec Alexis, c’était différent. Elle se sentait menacée. Et Anthéa détestait se sentir menacée.

Et quand Alexis joua à la plus maline et confirma qu’elle venait voir Castiel, raffirmant au passage la force de leur relation, Anthéa sentit ce fameux couteau coincé dans son cœur bouger un peu. Ca faisait mal. Elle eut un rictus malsain,  mauvais. Elle se prenait pour qui, au juste ? Un proche ? Elle avait laissé Castiel, elle l’avait abandonné des années auparavant, et elle revenait la bouche en cœur en se disant proche ? Anthéa ne l’avait jamais abandonné, elle. Elle l’avait voulu, quelques fois. De nombreuses fois, en fait. Partir, claquer la porte, dire merde à son mariage, expliquer à ses parents et aux Ò Murchù que son mari était une plaie trop grande à supporter sur le long terme. Mais elle ne l’avait jamais fait. Elle était restée, elle s’était accrochée. D’une part, avouons-le, pour ne pas risquer son déshonneur ou celui de sa famille. Ses parents ne lui auraient probablement jamais pardonné ce genre d’acte. Mais il n’y avait pas que ça. Elle s’était accrochée parce que malgré les disputes, les engueulades, la vaisselle cassée parfois, les mauvaises blagues, les remarques marmonnées entre ses dents, elle se plaisait à sa place. Elle avait appris à apprécier Castiel pour qui il était. Elle avait appris à apprécier leur relation un peu étrange, toujours complexe. Elle n’avait pas fui. Et elle l’aurait volontiers rappelé à Alexis, lui rabattre son mignon clapet, mais elle se retint. Parce que le souci principal, au fond, ça n’était pas qu’elle était partie. C’était qu’elle était revenue.

« Oh, je vois. », se contenta-t-elle de répondre. « Il ne va pas très bien, tu t’en doutes. Je reviens de la prison, je suis allée le voir, c’est dur… ». Hop, comme ça, c’était placé, elle était allée le voir. Elle avait eu la primauté. Alexis arrivait en seconde position. Elle arriverait toujours en seconde position. « Subir tout ça, avec notre situation…avec le bébé… » Anthéa porta la main à son ventre qui, pour l’instant, ne laissait rien apparaitre de sa grossesse. Pour un peu, elle aurait voulu un petit baby bump, juste pour accentuer la chose. Pour rappeler à Alexis qu’elle portait l’enfant de Castiel. Rappeler quelles étaient les places ici. Anthéa, mariée et future mère. Alexis, un fantôme à peu réapparu. L’ironie dans tout ça, c’est qu’Anthéa faisait tout ça pour marquer son territoire, et c’était stupide. Ce qui aurait été intelligent, c’était de partir, laisser Alexis, montrer son indifférence. Montrer qu’elle était au-dessus de ces affrontements stupides. Mais elle en était incapable. Elle avait, instinctivement, le réflexe d’un félin ou d’une mère louve. Montrer les dents et se débattre bec et ongles.

« Mais on a un très bon avocat. On va tout faire pour le sortir de là rapidement. Le ramener à la maison. » Oui, parce que nous avions un bon avocat, les moyens de l’aider. Toi, qu’est-ce que tu allais faire à part balancer des mots gentils et des sourires ? Et quand il sortirait, tu crois qu’il irait où ? Chez toi ? A la réflexion, Castiel serait bien capable d’aller se réfugier chez Alexis au lieu de rentrer chez lui. Bordel, le con. Il ne facilitait pas la tâche non plus, à ne jamais savoir quoi faire. Il l’avait dit à Alexis et pas à Anthéa, s’était confiée à elle. Anthéa se faisait passer pour le premier choix, le choix évident, l’épouse aimante, l’évidence. Mais dans la réalité, elle était souvent le second choix.

« Tu comptes rester longtemps dans le coin ? Je pensais que tu en avais marre de Bray », demanda-t-elle avec, encore une fois, un faux sourire. En espérant très fort que la réponse soit « non ». Qu’Alexis ne faisait que passer, juste pour soutenir Castiel, et qu’elle repartirait. Qu’elle les laisserait tranquilles ; qu’elle laisserait Anthéa tranquille. Anthéa n’était franchement pas d’humeur à affronter le retour définitif de la jeune femme en plus de tout le reste. Et si elle devait la croiser tous les jours sur le parking de la prison, ou pire, dans la salle de visites, elle finirait assez rapidement par perdre son sang-froid.



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jolene
Anthéa&Alexis
Anthéa représentait peut-être, aux yeux de la brune, une liste de défauts monstrueux longue comme le bras, elle avait au moins le mérite d’être douée d’un tant soit peu d’intelligence et ne leur fit pas l’affront de lui demander quel proche elle venait visiter aujourd’hui. Autre caractéristique, derrière ce faux sourire de circonstance, se cachait des griffes acérées dont elle n’hésitait pas à se servir, labourant à dessein, Alexis ne s’y trompait pas, le coeur de cette dernière, même si la seule trace de réaction de sa part fut le regard qu’elle coula, une nouvelle fois, vers le ventre encore parfaitement plat de son interlocutrice. Pouvait-il y avoir la moindre chance qu’elle ne soit pas vraiment enceinte ? Que la médecine se soit trompée sur ce coup-là ? Qu’elle fasse une fausse couche et n’enchaine pas un peu plus Castiel à un faux mariage dont il n’avait jamais voulu ? Qu’Alexis soit prête à renier de nombreuses choses en lesquelles elle croyait pour la simple formulation muette d’un voeux qui ne se réaliserait jamais en disait long sur son état d’esprit concernant cette grossesse qu’elle avait apprise quelques jours auparavant. Mais cette boule, dans sa gorge, elle grossissait en étudiant le visage d’Anthéa. La femme de Castiel. Une femme dont il ne voulait pas, quand bien même il ne la détestait peut-être pas autant qu’Alexis le faisait, sûrement le faisait-elle assez pour deux, et il lui avait encore confirmé ce point lors de leurs retrouvailles. La Samson aussi aurait voulu sortir les griffes. Lacérer ce beau visage, voir ce qu’il se cachait derrière la façade, exposer la vérité, nue. Mais elle continua de faire ce qu’elle avait toujours fait, à savoir, enfouir cette haine inexpliquée qu’elle ressentait à l’encontre de celle qui lui faisait face, et se contenter d’une politesse dégoulinante de mauvais sentiments. Elle ne lui laisserait pas l’occasion d’avoir quoique ce soit à lui reprocher, elle ne voulait pas que Castiel se retrouve avec une femme enceinte pleurnichant sur la mauvaise meilleure amie qu’elle était. Non, elle ne compliquerait pas encore la vie de son meilleur ami, ce n’était vraiment pas le moment. Il était en prison, et elle n’y avait absolument rien qu’elle ne puisse faire pour changer cet état de fait, comme le souligna à nouveau si bien Anthéa. Leur avocat, leur maison. Leur bébé. Je n’imagine que très bien à quel point il va mal répliqua-t-elle, sans pourtant en dire plus sur leur entrevue dans leur clairière. C’était leur jardin secret à eux, et même si elle mourrait d’envie de dévoiler à Anthéa qu’il s’était ouvert à elle malgré des années d’absence, elle n’en fit rien. Certaines choses valaient bien le coup d’être protégées des regards indiscrets. J’espère qu’il est assez compétent pour y parvenir. Et elle était sincère. Qu’importe que ce soit l’avocat de leur famille, qu’importe cette donnée qui lui rappelait amèrement à quel destin Castiel devait faire face, qu’importe la manière dont Anthéa cherchait à l’évincer de leur soit-disant petit bonheur conjugal, Alexis était prête à écraser sa fierté si ça pouvait aider Castiel à sortir de cette foutue prison. Même si cela signifiait qu’il devait retourner dans leur maison. On ne pouvait pas mener plusieurs batailles de front, et la plus importante à l’heure actuelle et la liberté de son meilleur ami.

Si Alexis pouvait rester impassible, courtoise et polie pour le bien de son meilleur ami, quand bien même sa femme l’exaspérait au plus haut point, il était plus difficile pour la jeune femme d’être aussi stoïque devant l’attaque à peine voilée de son interlocutrice, surtout quand elle était aussi ignorante des raisons qui avaient poussées la brune à quitter sa ville natale. Marre de Bray ? Que croyait-elle savoir. Un petit rire amer lui échappa. Avait-elle seulement conscience de ce par quoi la Samson était passée, avant d’en arriver à cette décision, la plus difficile de sa vie ? Alexis n’avait aucune envie de se plaindre, encore moins d’être plainte, et surtout pas d’exposer les étapes difficiles par lesquelles elle était passée et par lesquelles elle passait encore, mais elle n’allait pas non plus laisser Anthéa sous-entendre qu’elle avait tout abandonné ce qui la constituait pour un simple ras-le-bol. Et réaffirmer au passage sa présence dans la ville que ses ancêtres avaient toujours habitée. Parce que non, elle ne comptait pas partir. Tu pensais très mal, tu devrais éviter de faire des suppositions sur des sujets pareils fit-elle, une main se glissant dans la poche de sa veste pour en tirer un paquet noir duquel elle sortit une cigarette. Tout ce qu’elle désirait, c’était aller voir Castiel, lui parler, l’entendre, savoir comment il allait, mais son éducation la forçait à rester ici à attendre qu’Anthéa termine de prendre de ses nouvelles - tout en sachant très bien qu’elle ne venait que sonder le terrain - alors fumer ne pourrait que l’aider à faire taire cette impatience grandissante. Je suis revenue définitivement, mon internat se déroule près d’ici. Histoire qu’elle pige bien qu’Alexis était dans le coin pour de longues années.
electric bird.

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De toute évidence, Anthéa avait touché un point sensible en abordant le départ d’Alexis. Elle vit tout de suite la jeune femme se crisper, et sa réponse était plus tranchante, plus froide. Anthéa retint, de justesse, un petit sourire mi-amusé, mi-victorieux. Ainsi, le sujet était difficile. La vérité, c’est qu’elle ignorait complètement pourquoi Alexis avait quitté la ville. Elle n’avait jamais demandé, ça ne l’intéressait pas. Mais il y avait peut-être plus qu’une simple envie de découvrir d’autres parties du globe. Et ça méritait peut-être qu’elle se penche sur l’histoire, au final. Qui sait, elle arriverait peut-être à sortir des casseroles ou des informations intéressantes, qui lui serviraient, un jour. L’information, c’était le pouvoir. Et elle avait besoin de pouvoir contre Alexis.

Son interlocutrice sortit une cigarette et Anthéa ne put retenir une grimace, qui s’afficha sur son visage une demie-seconde. Elle n’aimait pas la cigarette. Elle n’aimait aucune forme d’addiction, et avait tendance à rejeter tout ce qui pouvait la rendre accro de manière générale. La cigarette, l’alcool, la drogue, le chocolat, le sommeil, l’amour. Rester maîtresse d’elle-même, c’était primordial. Parce qu’il était nettement plus facile de garder le contrôle que de le reprendre une fois qu’on l’avait perdu. Sa grimace avait une raison supplémentaire désormais, évidemment. On n’intoxiquait pas son bébé à naître sciemment, c’était du grand n’importe quoi. Mais Alexis semblait ne pas s’en soucier le moins du monde. Pourtant, elle travaillant dans le secteur médical, elle devait bien être au courant du caractère nocif de la cigarette pour les femmes enceintes. Peut-être était-ce un message subtil. Du genre « tu peux crever, et ton bébé avec ». Ou bien Anthéa sur-interprétait le simple réflexe de sortir une cigarette quand la nervosité vous gagnait. En tous les cas, elle se garda bien de faire une remarque. Pas la peine de se battre. De toute façon, elle serait bientôt loin d’Alexis.

« Je suis revenue définitivement, mon internat se déroule près d’ici. »
Eh merde. Définitivement. Le mot qu’Anthéa ne voulait surtout pas entendre. Il y en avait partout, des internats. Mais il fallait qu’Alexis choisisse de revenir à Bray. Impassible, Anthéa avait pourtant le sang qui s’était glacé. Il y avait un danger permanent, et il s’appelait Alexis Samson. La meilleure amie de son mari. La femme qui pouvait lui prendre Castiel, alors même qu’elle commençait à l’aimer. L’unique femme qui pouvait lui prendre Castiel. Et malgré elle, Anthéa aimait à penser que Castiel aussi commençait à l’aimer. Il faisait attention à elle, à ce qu’elle ressentait. Il faisait preuve de patience. Ils riaient parfois, réellement. L’affection feinte devenait un peu plus réelle. Alors oui, elle aimait croire qu’il commençait à ressentir pour elle ce qu’elle commençait à ressentir pour lui. Ne serait-ce qu’un peu. Mais si Alexis débarquait et faisait voler en éclats ces sentiments naissants…Anthéa ne pouvait pas la laisser faire. Parce qu’elle pensait aussi que Castiel n’hésiterait pas longtemps, à choisir entre les deux brunes de sa vie. Il la choisirait, elle. Ce serait forcément elle. Anthéa, il ne l’avait pas choisie au départ. Elle s’était imposée, fruit de la négociation de deux familles qui pensaient que l’amour se construisait dans un couple mais n’était pas une condition de départ pour s’unir. Alexis, il l’avait choisie, ils étaient devenus amis parce qu’ils le voulaient, pas parce qu’ils y étaient forcés. Le choix d’une relation ou d’une autre était vite fait, si Castiel se trouvait un jour à cette croisée des chemins. Et Anthéa ne supporterait pas de perdre.

« Félicitations », articula-t-elle néanmoins, au prix d’une incroyable volonté. Le compliment sonnait faux. Tout sonnait faux dans cette conversation hypocrite de deux femmes qui se détestaient et le savaient pertinemment. Pourquoi s’était-elle lancée là-dedans ? Pourquoi s’était-elle sentie obligée d’aborder Alexis ? Elle aurait mieux fait de passer son chemin, de retourner à sa voiture, comme prévu. Parfois son instinct lui jouait de très mauvais tours. Elle soupira, ferma les yeux et inspira un grand coup.

« Tu sais quoi ? Non, en fait. Je crois qu’on a assez joué. »
Elle rouvrit des yeux noirs. Exprimant enfin dans ses yeux ce qu’elle ressentait dans ses tripes.
« Tu veux aller voir Castiel, je ne peux pas t’en empêcher, même si j’aimerais bien. Rappelle-toi juste qu’il est dans la merde, jusqu’au cou. Et que ce n’est pas le moment de rendre les choses plus compliquées qu’elles ne sont déjà. »
Du genre, en disant des choses stupides. En essayant de foutre la merde dans son couple, dans sa famille. En promettant des choses que tu ne pouvais pas tenir.
« Tu l’as laissé tomber une fois déjà. J’ai été là, pour le bon, le mauvais. Je suis encore là pour le pire. Tu es revenue, tu es là pour lui, super. Soyons honnêtes, il a besoin d’alliés en ce moment, et tu en es une. »
Ca lui arrachait la gueule de l’avouer. Mais Castiel ne pourrait que profiter du soutien d’une amie. Quelqu’un en qui avoir confiance. Quelqu’un qu’il avait choisi. En ce moment plus que jamais, c’était important pour lui. Et Anthéa ne pourrait pas toujours être là, prête à bondir et venir le soutenir. Si son incarcération s’éternisait, elle devrait accoucher, seule. Et son bébé deviendrait sa priorité, parce qu’il était hors de question que son enfant, que leur enfant souffre des conneries de son père. Elle le protègerait, même si cela était aux dépens de Castiel.
« Mais n’oublie pas où est ta place, et où est la mienne. Parce que cet enfant ne grandira pas sans son père. Et si tu mets ça en danger, je te détruirai. »
C’était une menace, claire, un avertissement. Cela ne concernait plus qu’Anthéa, désormais. C’était son enfant qui se retrouvait concerné. Si Castiel la laissait, il le laissait aussi. Il était hors de question qu’elle soit mère célibataire. Ce bébé grandirait dans une famille unie. Et ce n’était pas cette foutue Samson qui viendrait risquer ça.



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jolene
Anthéa&Alexis
Coinçant la cigarette qu’elle venait de sortir de son paquet, Alexis la coinça entre ses lèvres et, dans un geste machinal, fit glisser la pierre de son briquet et passa simplement sa main devant son visage, comme si elle se grattait l’arrête du nez, pour l’allumer. Elle n’avait même pas à se soucier d’être vue ou non étant donné que, sur ce parking complètement désert, il n’y avait qu’elle et Anthéa et que, sur ce point là au moins, elles étaient du même côté de la barrière, provenant toutes les deux du même monde, celui que les humains lambdas pensaient réservé aux contes et légendes. Il aurait été tout aussi simple d’utiliser la flamme de son briquet, simplement, mais ce geste machinal l’apaisait toujours, même plus que le fait de fumer, en réalité. La brune nota la rapide grimace qui marqua le visage de son interlocutrice alors qu’elle aspirait une bouffée de nicotine et ses yeux glissèrent une petite seconde, à nouveau, vers son ventre encore parfaitement plat. Toutes les réactions d’Anthéa l’exaspéraient au plus haut point. Le fait qu’elle porte l’enfant de Castiel amplifiait probablement son ressentiment à son encontre, mais même sans ça elle lui sortait de toute façon par les yeux. Cependant, elle tourna tout de même légèrement la tête au moment d’exhaler la fumée. Même si elle aurait préféré que cet enfant n’existe pas et ne vienne jamais à voir le jour, il était pourtant bien là, entrain de grandir, et Alexis n’était pas sur la voie de devenir chirurgienne simplement pour l’argent mais aussi parce qu’elle croyait en une certaine éthique. Même si l’appliquer à la femme qui lui faisait face lui laissait un goût amer.

Les félicitations d’Anthéa sur le nouveau poste de la jeune femme sonnaient creuses et incroyablement fausses. Alexis ne savait pas à quoi elle jouait, ce qu’elle attendait de cette conversation, à part peut-être de marquer son territoire en lui foutant le nez dans les erreurs passées qu’elle avait commises. C’était même probablement ça : il ne servait à rien de se voiler la face, la politesse n’était qu’une façade dans leur conversation pour un duel bien plus profond. La Samson n’eut même pas à répondre à son affable compliment car Anthéa laissa tomber le masque. L’attention de la brune se réveilla et se tendit. La tension palpable entre les deux femmes n’allait plus se cacher derrière de fausses bonnes manières, on abandonnait les faux semblants et on jouait carte sur table. Soutenant sans ciller le regard assombri par les pensées qu’elle devait probablement ruminer à son regard, Alexis conserva son air impassible. Quand bien même son ventre grondait d’une colère et d’une haine adressées toutes entières à cette femme qu’elle méprisait pour tout ce qu’elle représentait. Que ce soit l’image arriérée d’un mariage arrangé, l’entrave qu’elle était à la liberté de Castiel - encore plus maintenant qu’elle était enceinte - ou tout simplement la place qu’elle occupait dans la vie de ce dernier. La place que la loi lui accordait de droit. Mais la loi ne valait pas la sincérité d’une affection, Alexis avait au moins ça pour elle. Du moins l’espérait-elle. Tant de choses avaient peut-être changées en trois ans.

La jeune femme la laissa parler, son sang se glaçant à mesure que la menace tombait, aussi claire que de l’eau de roche, abandonnant les avertissements voilés pour une pression bien plus évidente. Elle garda pourtant un visage de marbre, même si son regard se noircissait à son tour. Elle détestait Anthéa de parler de choses dont elle ne savait absolument rien mais elle la haïssait encore plus pour la véracité de certaines de ses paroles. Et elle sentait une violence, alors même qu’elle n’était pas spécialement d’une nature colérique, pulser en elle. Qu’on soit bien d’accord. Tu n’es pas là parce qu’il l’a choisi mais parce qu’on le lui a imposé, il y a des années de ça. Tu peux te croire plus importante que tu ne l’es, n’oublie pas que sans cette histoire de mariage arrangé tu ne ferais probablement jamais partie de sa vie. Si elle croyait qu’Alexis se laisserait gentiment menacer sans réagir c’est qu’elle ne connaissait pas du tout la brune. Son feu sommeillait en elle, profondément, certes, anesthésié depuis des années déjà, mais il était toujours présent et n’aimait pas vraiment qu’on cherche à lui marcher dessus. J’en envie d’aller le voir et c’est ce que je vais faire et continuerais de faire, tes envies à toi me passent bien au-dessus. Pour être plus claire : j’en ai rien à foutre que ça te plaise ou non. Non, en fait, ça la faisait même intérieurement sourire de savoir qu’elle ternissait un peu la journée de l’autre brune. C’est la dernière fois que je reviens là-dessus avec toi : mon départ ne t’a jamais concernée et ne te concerne pas, c’est entre lui et moi, mais je vais tout de même être claire : je ne le laisserais plus jamais tomber. Alexis n’accepterait pas bien longtemps qu’une personne qu’elle n’estimait que très peu se permette de lui ressortir sa fuite passée. Surtout pas pour s’en servir contre elle. Elle s’en voulait déjà suffisamment. Mais comme elle l’avait dit, ça ne concernait qu’elle et Castiel à l’heure actuelle, et il était le seul à qui elle accepterait de rendre des comptes. À Lui aussi, peut-être, si d’aventure il était encore dans le coin, ce qui ne semblait pas être le cas cependant. Garde tes menaces pour toi Anthéa. Crois-moi, tu ignores beaucoup de choses. Si tu penses que j’ai peur de quelqu’un comme toi, de ce que tu pourrais me faire, c’est que tu n’as absolument aucune idée de ce par quoi je suis passée. Tu t’essouflerais pour rien à tenter de détruire quelque chose qui l’est déjà. J’ai une endurance qui tu ne possèdes sûrement pas, alors, si j’étais toi, je ne parierais pas trop vite sur laquelle de nous deux pourrait ressortir le plus détruite de l’histoire. Oh, bien sur, pour Castiel elle ne s’amuserait pas à faire quoique ce soit. Tant qu’Anthéa ne lançait pas les hostilités, en tout cas.
electric bird.

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But you don't know what he means to me

Bon Dieu, ce que ça faisait du bien de lâcher du lest, de temps en temps. De laisser transparaitre ce qu’on ressentait, juste un peu. De s’exprimer, pour de vrai. Anthéa sentait un drôle de poids s’enlever de sa poitrine. Bientôt remplacé par un autre, plus familier : la colère. Une colère sourde, celle qu’elle ressentait souvent en ce moment. Alexis la mettait en colère parce qu’elle la ramenait à tellement de choses qu’elle ne pouvait pas contrôler. Et la jeune femme ne manqua pas de lui rappeler. Le mariage arrangé. Que sa présence dans la vie de Castiel n’était dûe au départ qu’à un contrat passé entre sa famille et les Ò Murchù. Un arrangement à l’amiable, on se serre la main, et on assiste au mariage de ses progénitures avec le sourire de celui qui sait qu’il a fait un bon deal. Ce qui était drôle, dans tout ça, c’est qu’Alexis parlait d’Anthéa comme si elle s’était imposée dans la vie de Castiel. Mais elle n’avait pas eu le choix, elle non plus. Ce n’était pas elle qui avait décidé d’épouser Castiel et avait réclamé à ses parents d’arranger la chose. A elle aussi, on avait présenté l’union comme une évidence décidée dans son dos, et pour laquelle elle n’avait pas son mot à dire. Castiel et Anthéa s’étaient imposés l’un à l’autre. Elle n’avait rien demandé ; mais Alexis ne semblait voir que Castiel. Son Castiel adoré, le meilleur ami si parfait. Et puis, elle ignorait tout de la relation qui unissait Anthéa et Castiel. Le mariage était arrangé à la base, certes, mais cela empêchait-il toute forme d’affection entre eux ? Anthéa se fichait bien de passer pour la méchante en temps normal. Là, il fallait avouer que ça la blasait un peu.

Alors elle laissa parler Alexis, comme Alexis l’avait laissée parler juste avant. Les deux jeunes femmes avaient besoin de lâcher du lest. Elle devait bien lui accorder ça. La possibilité de s’exprimer, de relâcher un peu de pression. De mettre les choses au clair. Et bon Dieu, Alexis en avait aussi gros sur le cœur qu’Anthéa. Au moins quelque chose qu’elles partageaient. A part Castiel, évidemment.
En vérité, Anthéa aurait bien foutu son poing dans la tronche de l’apprentie chirurgienne. Juste pour le plaisir. Juste comme ça. Mais elle n’était pas violente. Elle n’avait jamais frappé personne. A vrai dire, elle n’en avait jamais eu besoin. Il lui avait toujours suffi d’être persuasive. Et s’il le fallait, de chanter. D’ailleurs, elle pourrait chanter, là. Chanter à Alexis, pour la faire partir, pour l’éloigner, juste un temps. Pas pour toujours, Anthéa n’était pas assez puissante pour ça. Mais elle pourrait s’acheter un répit. Mais elle refusa de chanter. Elle ne s’abaisserait pas à ça. Elle valait mieux que ce genre de coups bas. Et puis, surtout, Alexis s’en rendrait compte, et elle en informerait Castiel. Et il ne serait clairement pas ravi de savoir que son épouse avait envouté sa meilleure amie. Ce n’était pas le moment de se mettre Castiel à dos. Alors elle écouta juste Alexis et ses reproches, et ses belles tirades de « je m’en fous » et « je suis là pour Castiel ».

« J’ai une endurance qui tu ne possèdes sûrement pas, alors, si j’étais toi, je ne parierais pas trop vite sur laquelle de nous deux pourrait ressortir le plus détruite de l’histoire. »
Anthéa ne put s’empêcher de sourire. Parce que si elle ignorait probablement ce par quoi Alexis était passée, l’inverse était vrai aussi. Et bordel, ce n’était pas elle qui était enceinte avec son mari en prison. Alors oui, le challenge se tentait techniquement. Une des deux ressortirait vainqueure. Mais à quel prix ? Et Anthéa était fatiguée. Trop fatiguée pour se laisser embarquer dans ce genre de batailles. Elle en avait suffisamment à mener.

« Tu sais quoi, Alexis, je…j’espère que tu penses ce que tu dis. Que tu ne le laisseras plus tomber. Je n’ai pas envie de me battre. Ce serait stupide, de se battre aujourd’hui. Castiel n’a pas besoin de ça, et c’est lui qui compte pour l’instant. »
Bordel, elle se ramollissait. Ou bien Castiel commençait vraiment à compter pour elle. Elle était prête à faire passer le bien-être de ce petit con avant sa fierté. Qu’elle ravala avec un sourire.
« Et oui, Castiel ne m’a pas choisie. Tout comme je ne l’ai pas choisi, crois-moi. Les seuls qui se sont choisis, ce sont nos parents. Mais cela ne veut pas dire que je ne tiens pas à lui, ou qu’il ne tient pas à moi. Faire un enfant n’était pas dans le contrat de mariage. Pourtant il est là, et le garder est un choix que nous avons fait ensemble. Après, si ça te rassure de penser qu’il est contraint dans cette relation, vas-y. Mais il s’est passé des choses quand tu étais partie. »
Même Anthéa était surprise parfois de l’affection qu’elle pouvait porter à Castiel. Elle qui s’était presque jurée de ne pas s’attacher, de toujours détester cet idiot. Voilà qu’elle se retrouvait à le défendre. Qui était le plus idiot des deux ?
« Donc va le voir. Il sera sûrement très content de te voir. Et continuons à nous détester cordialement, comme avant, c'est ce qu'on fait de mieux. Juste, ne…non, rien. »
Ne prend pas Castiel. Ne me le prend pas. J’ai besoin de lui. Elle ne le dira pas. Ses yeux le trahissaient peut-être. Mais Anthéa releva le menton fièrement, et tourna les talons, prête à retourner, enfin, à sa voiture.




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jolene
Anthéa&Alexis
Une simple petite étincelle avait suffit pour allumer un feu dévorant chez les deux jeunes femmes. Il y en avait, des choses à dire. Des choses qu’elles gardaient probablement par devers elles depuis bien longtemps, et que l’emprisonnement récent de Castiel ne faisait qu’amplifier. Anthéa ne pourrait jamais comprendre à quel point le mépris d’Alexis à son égard s’ancrait profondément. Parce qu’elle ne connaissait pas le jeune homme depuis les bacs à sable. Parce qu’elle ne savait pas tout de lui. Parce qu’elle ne pouvait pas lire ses vérités et ses mensonges dans son regard. Parce qu’elle n’avait pas été là quand Margot était partie. Parce qu’elle n’avait pas vu Castiel heureux avant que le couperet de son nom de famille ne lui enlève cet éphémère bonheur. Parce qu’elle n’avait pas assisté à tout ça, de l’extérieur. Si Alexis en avait voulu à Castiel de ne pas se battre plus pour sa liberté, elle le connaissait trop pour ne pas comprendre. Alors sa rage de le voir ainsi pieds et poings liés, alors qu’il méritait beaucoup mieux que ça, elle l’avait simplement transposée sur l’autre partie du deal. Sur Anthéa. Qui n’avait pas du beaucoup broncher non plus contre ce mariage. Les mots s’écoulaient hors de sa bouche, sans s’arrêter, comme un laïus trop longtemps refoulé qui avait maintenant besoin de s’évacuer. La condescendance de Anthéa lui échauffait le sang, et ce n’était pas simplement pour la nicotine qu’elle tira sur sa cigarette, mais surtout pour occuper ses mains, ses doigts, et tout ce qu’elle pouvait avoir envie de balancer dans le visage de son interlocutrice afin de lui faire disparaître ce sourire insupportable. Même si elle lui balançait des paroles acides, tout le reste, cette colère sourde, elle devait la conserver par devers elle. Elle ne frapperait pas une femme enceinte. Encore moins la femme de Castiel, parce qu’elle ne voulait pas lui rajouter des problèmes à régler. Alors à part son ton froid et chargé de ressentiment, elle restait calme, ne venait trahir que le mouvement de ses doigts qui portaient la clope à ses lèvres.

Elle ne s’attendait pas à voir Anthéa baisser les armes la première, et la surprise la laisse interdite quelques secondes. Bien entendu que je pense chaque mot que j’ai dis. Que ce soit sur ses sentiments à l’égard de son meilleur ami, sur le fait qu’elle ne le laisserait jamais tomber, plus jamais, ou sur tout le reste. Quand il s’agissait du jeune homme, Alexis ne tergiversait pas longtemps, et déjà entière par nature, elle l’était encore plus dans sa relation avec Castiel. Elle ignora le douloureux pincement que lui évoqua le rappel de la grossesse d’Anthéa, qui, même si elle n’avait pas été désirée, avait finalement été adoptée, comme elle ne manqua pas de lui rappeler. Ils n’avaient peut-être choisi de faire cet enfant volontairement, mais maintenant qu’il était là, ils en voulaient. Tous les deux. L’hésitation de la brune ne lui échappa pas, mais elle ne chercha pas à la retenir pour la faire terminer sa phrase. Quand bien même, alors qu’elle tourne les talons, Alexis n’en ressent aucune joie. Seulement une peine encore un peu plus grande. Et après quelques secondes d’immobilité, c’est un bruit de moteur qu’on allume qui la tire de sa torpeur et la pousse à se remettre en route vers la prison.
electric bird.



Désolée désolée c'est vraiment nul et ça arrive très très en retard mais au moins c'est clôturé Jolene [Alexis & Anthéa] 1226555958
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