N°3 - How I've Loved You And Missed You So [Dagda x Brady]
Invité
Ven 8 Juin - 14:05
ft. DAGDA SIONNACH & BRADY HULSMAN
Brady tente de reprendre contact avec son frère alors qu’ils ne se sont jamais vu depuis le jour de la naissance de Dagda.
How I've loved and missed you so
Brady se prit une fois de plus la tête entre les mains. Il avait ses coudes posés sur le bureau devant lui et entre eux, son petit ordinateur portable. Voila pour la centième fois qu’il essayait d’écrire un mail à son petit frère mais que lui dire ? Comment le lui dire ? Et s’il n’était pas clair ? Et s’il ne le croyait pas ? Comment annoncer à quelqu’un que vous êtes son frère alors que vous n’avez aucune idée de s’il connait votre existence ou pas ? Rien que de penser à toutes ses questions, Brady démoralisait de trouver une façon de tourner les choses correctement.
Cela faisait maintenant cinq ans qu’il était au courant de l’existence de Dagda, il ne pouvait pas ignorer la présence de son frère à l’autre bout de la ville plus longtemps. Meurtrier ou pas, il fallait qu’il le rencontre. Pourtant l’idée de faire le pied de gru devant la maison des parents adoptifs de son petit frère lui paraissait être une façon beaucoup trop violente de se présenter pour la première fois. Un mail ferait beaucoup mieux l’affaire. C’était plus personnel qu’une lettre -personne ne pourrait l’ouvrir à sa place-, plus rapide aussi et plus moderne. Brady avait réussi à trouver l’adresse mail de l’ancien prisonnier en se renseignant auprès de bons contacts dans d’autres archives de la ville. Ce n’était peut-être pas très commun comme approche mais il ne trouvait pas mieux. « Mr Sionnach… » Non « Cher Dagda… » Trop affectueux
« Petit frère… » Beaucoup trop personnel
« Dagda,
J’ai réfléchi à tellement de façon de te dire les choses mais aucune ne semble assez bien pour la situation alors essayons de faire ça directement. Je ne sais pas si tu es au courant, mais tu as été adopté alors que tu n’étais encore qu’un nouveau-né. Je suis désolé si la nouvelle est un choc pour toi. C’est pour ça que tu es un métamorphe, parce que ta mère de sang l’était elle aussi. Je sais que je donne une information très risquée dans ce mail mais si je le fais c’est pour que tu puisses savoir que tu peux me faire confiance.
Bon, si je t’envoie ce mail ce n’est pas simplement pour te parler de ton adoption. Je suis ton frère. Nous n’avons presque jamais vécu ensemble puisque nous avons été placés à l’adoption au moment où tu es venu au monde. J’ai cinq ans de plus que toi et cela fait des années que je te cherche. J’ai retrouvé ta trace et ta nouvelle identité alors que tu étais en prison et je dois t’avouer que ça m’a fait un choc. Aujourd’hui je suis passé au-dessus de ça et j’aimerais apprendre à te connaître.
Brady
PS : Il y a pleins d’autres choses que j’aimerais te dire mais je pense que tu as déjà assez d’informations comme ça. »
Sans plus réfléchir, Brady appuya sur la touche « envoyer ». Pas la peine de ruminer encore plusieurs heures devant ce maudit ordinateur, il avait dit ce qu’il avait a dire de la façon la plus sincère qui soit, en essayant de ménager Dagda autant que possible bien que ce soit dur avec une révélation pareille… Maintenant, il ne restait plus qu’à attendre une réponse. L’attente allait être interminable…
Invité
Dim 10 Juin - 15:30
J’pionçai à moitié dans mon lit, quand mon téléphone a vibré. Un message reçu… Peut-être Trevor ? Ou peut-être même Utah ? Quelqu’un en tout cas ? C’est un d’un bras mou que je finis par choper l’objet, le déverrouillant d’un geste expert – je m’étais assez vite fait aux nouvelles technologies, il fallait l’avouer, ouais. Et recevoir ses mails sur son téléphone, c’était le pied, vraiment. Avant, je me trimbalais une cabine téléphonique que j’avais choisie car elle était solide – plus pratique sur des chantiers, vu le nombre de fois que j’avais fait tomber mon téléphone…
Je lus le nom que m’annonçait l’adresse mail : Brady Hulch… Husl… Merde, c’était prononçable ? Hulsman ! Ah bah je devais pas être bien réveillé… C’était quoi ce nom ? Braaaady. Sérieusement. Puis sa façon de commencer avec mon prénom, et la première phrase, j’avais pas été loin de croire à une déclaration d’amour.
Juste, la suite bah me réveilla un peu mieux, quoi. Parce que ce type me parlait cash d’être un métamorphe, dans un mail, qui aurait pu être reçu par n’importe qui. Parce que ce type me confirmait que j’étais un adopté. Parce que ce type était mon frère.
Putain, j’avais un frère qui s’appelait Brady. Paye ton blaze.
Je restai un temps bloqué sur mon plumard, à ne plus bouger, parce que je ne savais même pas quoi foutre de ces informations. J’avais posé mon téléphone quelque part, je ne savais pas trop où, d’ailleurs, je mis deux jours à le retrouver, car je l’entendais vibrer, mais alors où exactement ? Aucune idée. Fallait dire aussi que pendant deux jours, je ne pipai pas un mot à quiconque, parce que je n’avais pas la moindre idée de quoi dire, à qui. J’hésitais totalement.
J’avais considéré ma propre famille d’adoption comme ma vraie famille. Après tout, j’ignorais tout de ce qui aurait été ma famille si j’étais resté avec mes parents biologiques. J’avais imaginé beaucoup de choses, à vrai dire. Beaucoup, beaucoup de choses. Que ma mère était une pute, que mon père avait été un tueur, que j’avais été abandonné par une adolescente trop chaude et pas assez protégée, je les avais insultés, je les avais bichonnés dans mes souvenirs, j’avais même pensé un temps qu’ils étaient des gens biens, morts dans un accident à la con, et que j’étais le résultat de trop de bien pour que ça fasse une belle merde.
Pendant deux heures, avant de retrouver mon téléphone, j’avais décidé de ne pas répondre, de ne pas donner suite, afin de ne pas être déçu. C’était plus facile, l’ignorance était mère de félicité, dirait ma mère. Adoptive.
Puis, quand je m’étais rendu compte que j’avais commencé à faire la différence entre biologique et adoptif, j’avais répondu un mail lapidaire.
« ki sont nos parent ? Et bordel, c koi ce prénom ? Ki a choisit ? Nos parent ou les tien ? »
J’avais répondu quelque chose de nettement moins poétique ou je ne savais pas trop quoi que lui, je n’avais pas envie de me fouler, il fallait dire. Mais par contre, j’avais envie de savoir.
Invité
Lun 11 Juin - 16:42
L’attente ce n’était pas forcément le fort de Brady. Sans être impatient, il y avait des nouvelles qu’on voulait plus recevoir que d’autres. En l’occurrence, la réponse à son mail était très importante pour l’archiviste. Après plusieurs années d’attente pour envoyer ce mail, c’était plus que difficile d’oublier toute son appréhension quant à une possible réponse. Il fallait pourtant contenir son impatience parce que la réponse pouvait aussi bien mettre une heure, qu’un jour, qu’un mois à arriver. Si elle arrivait un jour… Pourtant la réponse arriva deux jours plus tard.
C’était quoi cette blague ? Il avait demandé à un gamin de 5 ans d’écrire la réponse pour lui ? Son frère était-il un gros débile pour avoir ce genre d’orthographe ? Ce n’était pas possible. Tout simplement pas possible. Il ne pouvait pas croire que le frère qu’il avait idéalisé, qu’il avait finalement accepter comme n’étant rien d’autre qu’un être humain, puisse être à ce point… Rha, il ne trouvait même pas de mot pour décrire un comportement pareil. Ça le rendait fou. Il se cassait la tête pendant des heures pour trouver une formulation correcte, pour en dire suffisamment mais pas trop. Bref, il se donnait un mal de chien pour quoi au final ? Pour qu’on lui réponde à peine et qu’on le fasse mal…
Brady inspira et expira plusieurs fois lentement avant de perdre de nouveau son calme et d’essayer de reprendre la maîtrise de lui-même. Il lui fallut une heure pour arrêter de faire les cents pas, de se tirer les cheveux d’agacement et de prendre le temps de se mettre devant son ordinateur.
« J’avais cinq ans lorsqu’on nous a placé. Je n’ai pas de vrais souvenir d’eux. Tout ce que je sais c’est qu’ils avaient des problèmes d’addictions et de logement. A ta naissance, quelqu’un a remarqué que nos parents n’étaient pas très cleans, les services sociaux ont donc été avertis.
Pour mon prénom : déjà je ne vois pas le problème. Ensuite si tu veux m’insulter t’aurai pu choisir quelque chose d’un peu plus mature. Enfin il a été choisi par mes parents, comme le tient. C’est tout ce que tu as à dire ? Tout ce que tu as à demander ? Je t’annonce que t’as un frère dont tu ignores absolument tout et tout ce que tu veux savoir c’est qui m’a donné mon prénom parce qu‘il ne te plait pas ? »
Brady arrêta d’écrire pour se prendre la tête entre les mains. Peut-être qu’il n’aurait pas dû essayer de reprendre contact. Tout ça n’avait aucun sens… Comment son frère pouvait être ce genre de personne bon sang ? Comment est-ce que la seule chose qui pouvait l’intéresser c’était l’origine de son prénom ? Brady avait des centaines de question à lui poser pour savoir qui son frère était, ce qu’il aimait, ce qu’il faisait dans la vie, bref pour apprendre à le connaître. Manifestement cet intérêt n’était pas réciproque.
« Est-ce que tu savais déjà que tu étais adopté ? J’espère que tes parents ont été aussi bien que les miens en tout cas. Il me semble que la vie n’a pas toujours été tendre avec toi, notamment avec ton passage en prison. J’espère que les choses vont mieux. »
Brady envoya son message et partit faire un petit jogging pour évacuer son trop plein d’émotion. Il avait l’impression de dire déjà aurevoir à un frère qu’il avait toujours attendus mais il ne savait pas quoi lui dire d’autre à part lui souhaiter le meilleur… Et puis c’était quoi le problème de son prénom ? Franchement Brady c’était très bien comme prénom : court, efficace, plutôt sympa et moderne. Comme si un mec qui s’appelait Dadga pouvait se permettre de juger …
Invité
Lun 2 Juil - 19:51
Quand je lus le mail, je compris que j’avais donc une personne assez susceptible en face de moi. Posé avachi sur mon siège face au bureau, je contemplais l’écran de mon ordinateur – fallait vraiment que je dise à maman d’arrêter de me le piquer, j’avais mis des heures à le chercher… Puis je décidai que ça commençait à être délicat de parler de tout ça par mail. Les sujets devenaient sensibles… Vraiment trop sensibles.
Probablement était-ce pour ça que j’avais réagi sur de la merde quelques jours plus tôt, quand j’avais envoyé ce premier mail. Parce que j’étais un connard qui flippait un poil de voir que ce que je savais déjà devenait réel. Un vrai con. Alors, j’avais fait un effort pour répondre de façon plus sympathique.
« Désolé pour le prénom. Le prend pas mal. Avoue quand même, t’enlèves ton D, ça fait Bray. C’est marrant. Bref.
Ca devient chaud de causer de tout ça comme ça la. Vient chez moi quand tu veux. Entre huit heures du mat’ et dix-sept heures la semaine, sinon y’a les parents.
Dagda »
A partir de là, il n’y avait plus grand-chose d’autre à dire. Alors, pour ce mail que j’avais mis quelques minutes à taper sur le clavier – hey, j’avais passé six ans de ma vie à ne pas toucher ni à un clavier, ni à un téléphone portable, excusez l’allure d’escargot – je pris juste deux seconde à l’envoyer. Puis, sans plus me poser de questions, je me tirai vers mon balcon, pour aller me fumer un nouveau pétard, au calme.
Mais en quelques minutes de réflexion, je me rendis compte que j’avais oublié de préciser une chose qui avait peut-être son importance malgré tout, dans le mail que j’avais envoyé. Mon adresse. Hé ouais, j’y avais pas pensé sur le coup, pardonnez le réveil, il était tout juste huit heures justement hein. Alors, je me bougeai à nouveau les fesses, pour répondre encore :
« Ouais, j’ai oublié mon adresse dans le précédent mail. Rigole pas.
219 Golden Coast.
J’espère que tu vis à Bray quand même… Sinon ça fait chéro l’aller-retour. »
Et sur ces derniers mots qui clotûrèrent ce nouveau mail envoyé, je retournai à mon attente patiente sur mon balcon. Après tout, si je voyais un type paumé devant chez moi, je saurai qui ce sera. Et j’avais l’espoir de me dire que d’une façon ou d’une autre, on se ressemblait. Un peu. Déjà, s’il était beaucoup plus grand que moi, qui pouvait se suicider d’un trottoir, j’allais mal le prendre. J’allais probablement même pouvoir l’accuser d’avoir pris tout ce qu’il y avait de disponible dans le quota génétique…
Enfin. Le fait était que j’espérais qu’on se reconnaisse. Vous savez, un peu comme si le sang parlait, une connerie du genre, vous connaissez le délire. Après tout j’avais passé des années de ma vie à me demander ce que c’était mes parents. Maintenant que je savais qu’ils n’étaient pas beaucoup mieux que moi… Fallait que je voie si mon frère – s’il était vraiment le mien – visiblement oui – me ressemblait un peu.
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