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 (hamlet) i was never one to say goodbye

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Careless.
Careless.
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AGE DU PERSONNAGE : 40
RACE : Tempestaire de Vent
i was never one to say goodbyeAlaska & HamletMemories of a broken home. Memories of a better time. Assise sur la plage, le soleil couchant à l’horizon, créant un ciel orange et rose, criant sa splendeur sur tout les toits. Et toi, tu voyais les souvenirs d’un autre temps, d’une autre époque, les images imprégné dans le sable de la crique, les feux, les soirées arrosées, les corps morts alcoolisé s’écroulant parmi les vagues qui venaient lécher les pieds. Tu te souvenais de la musique, des chants, des rires, des échos de tes souvenirs contre les parois rocheuses. Et toi, cette fois, t’étais là, assise dans le sable, les pieds enfoui, les coudes sur tes genoux, le menton dans tes mains. Le spectacle fabuleux de la mer devant toi, avec sa force magistrales. Incapable de t’approcher, incapable de t’éloigner. T’étais un peu pathétique petite, qu’on se le dise. Une gorgé de ta bière, t’as envie de crier, t’as envie de tout détruire, de revenir en avant, t’as envie de sauver Dallas, envie de revenir trois ans auparavant, t’empêcher de prendre la mer, de voguer jusqu’à ta chute au enfer. T’as tout foiré, comme d’habitude. D’un coup, tu te lève avec fureur, attrapant la bouteille par le goulot pour la lancer contre la parois rocheuse derrière toi. Un cri, puissant et impuissant, solitaire, se répandant sans fin autour de toi dans un écho magistrale. C’était la beauté de la place, cet écho qui résonnait à l’infini, mais si d’habitude tu trouvais ça beau, aujourd’hui ça te crevait le coeur. La douleur de ton cri n’en finissant plus, résonnant en toi sans limite, sans fin, sans barrière, libre. Tu n’aurais pas dû le faire sortir n’est-ce pas? Tu n’aurais pas dû le libéré… certaine choses étaient faites pour être emprisonné à jamais, pour ne jamais voir la lumière du jour. Et puis le silence total. De longues minutes qui n’en finissent pas, et au final tu ne sais pas c’est quoi le pire, le silence ou le cri. Au moins, le cri t’empêchais de penser.

Des bruits de pas derrière toi, doux, presque silencieux, presque invisible. Tu te retourne avec empressement, inquiète tout à coup que quelqu’un ait vu ton débordement d’émotion, que quelqu’un t’ai entendu. But who are you kidding? Avec la puissance de la chose que tu venais de pousser, toute espèces vivantes ont dû l'entendre des kilomètres à la ronde. “Qui est-là?” Avec le soleil dans son dos, tu voyais pas très bien, seulement la silhouette d’un homme qui se rapprochait. T’aurais peut-être dû te la fermer en fait, au moins t’aurais pas eu de spectacles.
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i was never one to say goodbyeAlaska & HamletJe vais souvent sur la plage. Pas sous forme humaine, j'ai toujours pas confiance en la mer. En général, je me transforme en mouette pour voler par-dessus le sable. Mon corps me fait moins mal ainsi, et je profite du panorama. Il fut un temps où il était coutume de s'installer sur la berge, une bière à la main, pour observer le coucher de soleil, puis ensuite son lever. Mais on perd la beauté des choses lorsqu'on ne les partage plus. Je m'avouerais pas que j'y viens régulièrement pour espérer la revoir. C'est niais, c'est complètement con, surtout venant de moi. Pourtant, je ne peux m'empêcher de me raccrocher à ce minuscule grain de ma vie passée, celle qui n'était pas rongée par la folie et la mort. Celle où j'avais encore toute ma tête. Je n'ai pas vu Alaska depuis des années, bien avant que je disparaisse, bien avant qu'Azraël n'exécute ma dernière volonté. Je me demande souvent ce qu'elle est devenue. J'aurais pu la retrouver plus tôt, en vérité, mais j'ai peur de la réponse. J'ai vu ce que l'humanité faisait des humains, à Bray. J'ai vu le malheur, la tristesse et la souffrance se répandre partout. A tel point que j'en reconnais plus personne, ici plus qu'ailleurs. Et c'est dur à reconnaître, mais je n'ai aucune envie d'observer ça chez la sirène. Mais le destin, si j'y croyais, serait bien un chose fabuleuse, de me laisser avoir ces pensées juste avant que ne résonne le cri qui déchira l'air. Une dizaine d'oiseaux s'envolèrent à ce moment là, alors que je tournais ma tête comme pour en saisir l'origine. J'aurais bien fait comme si je n'avais rien entendu, après tout je ne suis pas si bon samaritain. Mais pourtant, quelque chose en moi voulait compenser le mal que je pouvais faire par la faute de Phineas. Si je ne pouvais pas être bon, autant me laisser être serviable, pas vrai ? Je me posais donc sur le sable, mon corps d'oiseau se transformant de nouveau en celui d'un homme. Si le silence s'était fait de nouveau, je peux presque entendre l'écho de la souffrance. Une déchirure dans l'air comme un mal inguérissable. Et quelque part, je comprends. Peut-être que c'est pour ça que j'y vais. Pas pour une quelconque bonne action mais parce que je m'identifie.

Je la reconnais avant qu'elle n'ait l'air de me voir. Celle que je me suis convaincu de ne pas vouloir croiser de nouveau il y a quelques minutes, celle que je voulais garder intacte dans ma mémoire. Qui ne semblait plus si intacte maintenant. Je me sors une cigarette de la poche pour la porter à ma bouche, pendant que je la rejoins, m'arrêtant quand même à distance. Je veux pouvoir la juger. Observer l'étendue des dégâts, mais je suis loin de pouvoir tout assimiler. Mon souvenir me fait défaut, apparemment. « Un vieil ami.» Je m'avance finalement pour arriver à sa hauteur. Je ne dis rien pendant un moment, ne sachant pas vraiment si elle allait me reconnaître. Après tout, trois ans pour une vie humaine, c'est énorme. C'est bien le temps d'oublier un visage amical. Pour moi, ce n'était que quelques semaines, mais elle … Elle elle a vu passer des secondes, des minutes, des heures. « J'en ai manqué des trucs hein ? » Quelque part je regrette de pas avoir cette part d'humanité qui me pousserait à être là, à vivre le temps comme eux. Qui sait ce que je pourrais faire si c'était le cas ? Ma vie me convient la plupart du temps, seulement pas assez lorsque j'observe un humain aussi brisé. Parce que même si ce n'est pas visible, j'aurais peut-être pu dessiner les craquelures de son âme si on m'avait donné un crayon. « T'as fait fuir quelques oiseaux.» ça tombe bien, je les aimais pas trop ceux-là.
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i was never one to say goodbyeAlaska & HamletLa silhouette qui s’avance plus près de toi, un voix grave, une voix que tu reconnais. Le passé, loin derrière toi, loin dans tes souvenirs. Les traits qui te reviennent en tête, tu te souviens, tu te rappelle. Des rires, des sourires, alors que t’avais pas encore été touché par la vie, par la mort, par le deuil, par la drogue. T’avais l’impression d’avoir vécu trente vies depuis la dernière fois que tu l’avais croisé. C’était le même coin, le même endroit, la même plage, le même océan qui s'étendait à perte de vue devant vous. Tu n’avais aucune idée de ce qu’il était devenu depuis, tu gardais simplement en mémoire le souvenir d’un rire, d’une joie commune, d’un moment figé dans le temps. Une partie de toi avait espéré ne jamais le revoir, ne jamais voir les ravages du temps sur un être tel que lui, tu voulais le garder intact dans ton esprit. Depuis la mort de Dallas, depuis les ravages dans ta vie, t’avais l’impression de partir en vrille, de tout perdre, de ne plus trouver ta place dans le monde, tu voulais garder tes souvenirs, ces petits moments où t’avais eu l’impression que la vie n’avait pas eu d’impact. Et il était là, devant toi, comme si c’était hier, presque pareil si ce n’était de ses cheveux qui était court maintenant et sa barbe qui avait disparu. “Un peu, tu dit?” Un rire, un peu forcé, alors que tu semblais ravagé par la vie, la drogue. T’étais plus la même que la dernière fois, t’avais tellement changé petite. T’avais plus rien de la Alaska d’antan, celle qui riait pour un rien, un joint à la bouche, toujours prête à déconner, à partir sur un coup de tête. T’essayais de la rattraper, de la ramener à toi, d’être à nouveau celle que tes frères avait un jour aimé, celle qui arrêtais de faire souffrir tout ceux autour de toi.

De nouveau un rire, mais celui-ci était plus vrai, un peu plus heureux. “J’ai fait un peu de bruit enh? Oupsss” T’étais peut-être un peu en état d’ébriété en fait, la bière que tu venais de lancer contre la roche était loin d’être ta première. Tu t’avance un peu en le regardant, cet homme qui avait disparu de ta vie sans crier gare des années auparavant. Celui qui avait changé un petit peu ta vie, qui l’avait rendu plus agréable le temps de quelques minutes, quelques heures. Et t’en peu plus, tu t’avance lentement avant de faire les derniers pas en te précipitant, refermant tes bras autour de lui. Tu savais qu’il aimais pas trop les contacts physique, t’en avais conscience, mais t’avais pas vraiment compris pourquoi t’avais besoin du sien à ce moment précis, pourquoi t’avais besoin de cette chaleur humaine alors que t’avais l’impression que tout s'écroulait. Peut-être parce que tu savais que cet homme était un roc, du genre à ne jamais bouger alors même que les vagues et le déluge s'abattait sur lui. Il retrouvais toujours son chemin. Et t’avais bien besoin de cet étoile polaire dans la noirceur de ta vie. Juste pour un instant, seulement pour quelque secondes, quelques minutes, pas plus. Avant de t’éloigner à porter de bras. “Tu m'as manqué putain” Tout ce que t'aurais jamais osé avouer à jeun, mais t'étais un peu saoule et il t'avais réellement manqué. Tu l'avais simplement pas réalisé avant qu'il n'apparaisse quelques minutes auparavant.
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i was never one to say goodbyeAlaska & HamletOn en revient toujours au temps. Le temps qui tue les humains, qui les rident, qui les épuisent, qui enlève, petit à petit, la vie de leur regard. Je comprends pas comment le temps peut autant les priver de bonheur. Pour quelqu'un comme moi, c'est dur à assimiler. Faut dire que je vois comment ils peuvent réfléchir. Je vois les quatre vingts années qu'ils doivent vivre, dont ils peuvent profiter, je comprends l'urgence d'en faire quelque chose de beau, qui veuille dire quelque chose. Sinon, comment passer sa vie à se dire que tout n'est que futilité ? Si on est là, autant en profiter pour rendre le monde meilleur. Ça je peux le comprendre. Mais la conscience humaine est tellement fragile. Ils s'infligent des malheurs dont ils ne sont pas sûrs de se relever. Un rien peu les ébranler. La connaissance même de la mort suffit à les briser parfois. Et moi je tente de comprendre, je tente de trouver des solutions pour éviter aux autres de se noyer, mais j'ai pas cette vision du monde, cette notion du temps qui finira par m'écraser sans que j'ai pu me remettre de ce que j'ai déjà subi. Moi il m'accompagne, je ne le vois pas passer parce qu'il n'a aucune incidence sur moi. Je ne vieillis pas, je ne fatigue pas au fur et à mesure des années, je pourrais rester jeune autant que je le voudrais. C'est pour cela que les djinns n'ont pas réellement d'amis. Hormis le fait qu'ils peuvent disparaître du jour au lendemain, le fait que tout est éphémère sauf nous ne pousse pas à se faire des relations.

Et si je pouvais l'ignorer il y a quelques années, cette éphémérité présente devant moi, Alaska qui n'est rien de plus qu'une humaine malgré l'aura surnaturelle qui l'entoure, mais qui est loin d'être comme la mienne, loin d'être aussi forte, beaucoup plus terrestre. Maintenant je ne peux plus. Je sens son corps se serrer contre moi et quand bien même j'aime pas ça, le contact humain, moi qui ne le suis pas, même pas un petit peu, je réponds à son étreinte. Quelque part j'en ai autant besoin qu'elle, moi, être qui ne suis pas sensé ressentir quoique ce soit et qui pourtant pourrait mourir de solitude. Mais je ne suis qu'un esclave, comme les autres. Je ne réponds juste pas au temps mais à la magie qui a décidé que j'étais trop puissant pour être libre. Autre forme de soumission qui me plait beaucoup moins, étrangement. Et si j'ai l'impression d'être mort la plupart du temps, que je ne suis pas encore réellement revenu ou alors qu'une part de moi est restée dans ce néant dont je n'ai pas souvenir, ce n'est pas le cas maintenant alors qu'elle est là. Quelque part j'attends une raison, une utilité à ma présence ici, et peut-être bien que c'est elle, que je pourrais éviter de la voir se briser. Ça me plairait bien.

Elle a l'air pas mal alcoolisée, mine de rien, la Alaska. Elle rit mais pas du rire sincère, seulement celui que t'as quand tu bois une pinte de trop. Pourtant je souris quand même, parce qu'elle est vivante et que c'est déjà quelque chose. Parce qu'il faut célébrer les petites choses avant de voir les grandes, et les bonnes sont toujours à prendre avant les mauvaises. « Tu m'as manqué aussi, kiddo.» Physiquement j'ai pas l'air d'être beaucoup plus âgé qu'elle mais je peux pas empêcher ce regard millénaire. Comme si j'avais vécu mille vies, et à la fois aucune entièrement. Je la scrute cependant avant de finir ma cigarette et de la mettre au fond d'une boîte dans ma poche. C'est tout moi. Clope et tabac froid. « Tu veux en parler ?»
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i was never one to say goodbyeAlaska & HamletCette étreinte, elle te réchauffe, te console, t’embrase. T’aurais jamais cru que le toucher humain te ferais tant du bien, malgré que t’étais même pas certaine qu’il le soit. Il avait cette aura surnaturelle, mais t’étais incapable de mettre le doigt sur sa nature. T’avais grandit entouré de créature, entouré de race différentes, mais il y avait tant de chose que tu ne connaissait pas, tant de choses qui te gardait dans l’inconnu. T’aurais voulu en apprendre plus, t’aurais voulu tout savoir sur l’autre monde, sur cet univers caché au yeux de tous, mais y’avais eu la mort de Dallas, et puis ta déchéance. T’avais compris que la vie, ta vie, ne tenait qu’à un fil, qu’il suffisait d’un rien, d’un souffle, pour te faire balancer et perdre l’équilibre. Toute ta vie, tu t’étais cru forte, intouchable. T’avais eu le sourire imbriqué dans ton visage, la joie comme deuxième prénom, le rire comme deuxième langage, et ça n’avais pris qu’un rien pour tout faire basculer, pour tout perdre. T’étais plus rien petite, tu n’avais plus que ton atelier, ton travail, les bateaux sur lesquels tu pouvait te perdre pendant des heures, la musique dans le fond. T’avais survécut, t’avais cru revenir tranquillement à la vie. Jusqu’à aujourd’hui, jusqu’à ce moment, cette étreinte. Et tu ne le dirais pas, tu ne l’avouerais même pas à ton pire ennemi sur son lit de mort, que pour la première fois, t’avais l’impression que tout allait bien aller. T’avais l’impression de faire faux pas, te trahir ta famille. Ce n’était pas qu’ils ne pouvaient rien faire, ils étaient simplement trop proche de la tragédie, trop proche de toi, pour être capable de te guérir complètement.

T’avais besoin de quelqu’un qui ne savait rien, qui n’était pas au courant, qui était à l’opposé complètement de ta famille, de ta vie.

Tu lève un sourcil à kiddo, un demi-sourire sur les lèvres. “Parce que t’es tellement plus vieux que moi.” Tu n’avais aucune idée de son âge en fait, mais t’avais toujours estimé qu’il devait être plus jeune que Yukon, donc pas beaucoup plus vieux que toi. T’aurais probablement eu un véritable rire si t’avais sû la vérité. Tu savais pas si t’avais envie d’en parler, au final, c’était rare que tu sortait les quatre mots fatidique de ta bouche, comme si ton esprit avait toujours pas envie de savoir la vérité, d’y faire face. T’avais aucune idée pourquoi maintenant, pourquoi tu faisait tant confiance à ce géant devant toi, mais les mots se sont simplement précipité en dehors de ta bouche, comme si l’étreinte avait libéré quelque chose. Comme si tout ce qu’il avait fallut tout ce temps avait été son contact. “Mon frère est mort.” Une grand inspiration, tes yeux qui se ferme sur la réalité, avant de les ouvrir pour le scruter un peu plus. Il avait toujours été un peu stoïque, comme s’il avait trop vécu ou pas assez. Comme s’il n’avait plus rien dans sa vie qui ne le ferais réagir, comme s’il avait déjà trop vu, que plus rien ne le touchait. C’était peut-être pour ça que tu lui avais tout dit, parce que pour une fois, t’allais peut-être pas avoir le droit à ce regard de pitié quand les gens savait. T’étais plus capable de la pitié, de ce regard qui te détruisait un peu plus à chaque fois. “En vrai, j’ai pas tant envie d’en parler, je peux te dire ce qu’y c’est passé, mais ça sert pas à grand chose de ressasser le passé. Mais en gros, Dallas est mort devant mes yeux, j’suis tombé dans la drogue, je me suis ramassé à vivre et à me shooter de l’héroïne dans un bâtiment pas très salubre de Dragon Alley, mes frères m’ont ramassé, fast foward un an, pis j’suis toujours une loque alcoolique qui survit comme elle peux. Outre ça, y’as pas grand chose à dire.” T’as tout dit, en trois phrases, t’avais résumé les deux dernières années de ta vie. Y’avais rien de glorieux, pas de grand retour à l’eau, pas de surprise, pas de compétition, pas de record, rien.

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i was never one to say goodbyeAlaska & HamletJe la sens, Alaska. Je sens son désespoir, mais il est pas vraiment dur à discerner. Je m'attribuerais pas l'award de la perspicacité pour celle-là. Cette étreinte, elle semble durer infiniment. Mais encore une fois, j'ai pas la notion du temps qui m'entoure. Au final, je préfère éviter le contact, simplement parce que j'ai l'impression que mon corps me trahira, parce que c'est pas réel, parce que c'est pas moi, en fin de compte, cette enveloppe. Du vol, un hommage, comme je préfère le dire. A un homme que j'idéaliserais sans doute toujours pour ne l'avoir connu que trop peu, mais qui a tout de même réussi à toucher l'âme que je possède. Ou la conscience, du moins. J'ai l'impression de faire vivre Anthony encore un peu, parce que pour moi, il méritait bien plus l'immortalité que je ne la mériterais jamais. Mais ce n'est pas quelque chose qu'on choisit, ce n'est pas comme si j'avais décidé d'être ce que je suis. Mais avec toute la connaissance que je possède, est-ce que je voudrais réellement devenir humain ? Connaître les bonheurs d'une vie éphémère, mais aussi ses malheurs, ses souffrances ? Plus j'évolue parmi eux, plus j'en doute. Ma force, elle ne me vient pas de là. Une machine à tuer qui a développé une conscience, c'est sans doute comme ça que Phinéas me voit. Et sans doute qu'il n'a pas totalement tort, sans doute que d'humain je ne possédais qu'un camouflage, des paroles, un physique, mais sûrement pas de sentiments. La vie à cette époque semblait beaucoup plus simple, il faut l'avouer. Je comprends tous ceux de mon espèce qui passent les siècles sans se donner l'occasion de voir le monde comme j'ai décidé de le voir après Anthony. Azael le grand, s'ils me voyaient, sans doute prendrait-ils un malin plaisir à me faire taire pour de bons, ceux qui ne sont jamais sortis de l'obscurité. Mais si mon esprit est de plus en plus nuancé, influencé par le monde que je vois jour après jour, ma force reste la même, et plus encore, je suis entré dans la légende comme celui qui ne meurt pas. Non pas que cela m'enchante, mais si je me sens plus proche des humains que la plupart de mes congénères, c'est cette rupture là que je ne pourrais jamais vraiment combler. Et le désir de le faire me manque, il faut être honnête.

Je me mets à rire à sa répartie. Sans doute qu'Anthony et ses éternels vingt-huit ans ne m'aideront pas. J'ai tendance à oublier l'enveloppe dans laquelle je me trouve. Mon âme est éternelle et si mes yeux parfois peuvent me trahir pour les plus connaisseurs, ce n'était pas comme si on pouvait réellement me donner des millénaires au premier coup d'oeil. « J'ai parfois l'impression d'avoir vécu cent vies, j'admets.» Et quelque part, c'est le cas. Mais si parler de ma nature n'est pas un problème lorsque la confiance est de mise, le sujet en est tout autre ici. Et c'est elle qui m'intéresse maintenant, pas vraiment le reste. Alors je l'écoute. Je l'interromps pas, je la laisse parler, même lorsqu'elle ferme les yeux, qu'elle a l'air d'avoir besoin de se reprendre pour continuer. Son frère est mort. La mort, encore une fois, comme fléau de l'humanité, comme ce à quoi l'on ne peut échapper, ce sentiment d'injustice, d'avoir enlevé quelqu'un trop tôt. On ne meurt pas avant cinquante ans, encore moins avant trente ans. On ne meurt pas de cause naturelle, on ne meurt pas d'un accident, on ne meurt pas d'un suicide, c'est trop injuste, trop insurmontable. Cette humanité en elle qui la brise, quelque part je la comprends de loin sans pouvoir réellement mettre mes pensées au même niveau que les siennes. Parce que moi, quand un djinn que j'apprécie meurt, je ne ressens rien. Ce sont des choses qui arrivent, on ne peut pas se permettre de se lier trop à ceux qui peuvent se retourner contre nous en un rien de temps.

Je garde le silence, alors, parce qu'y a pas grand-chose à rajouter pour le moment. Ça sert à rien de lui sortir des banalités, celles qu'elle a entendu des millions de fois, celles pour être correct. Parce que ça sert juste à passer un coup de pommade, à se dire qu'on a dit ce qu'il fallait et à passer à autre chose. « Désolé d'avoir manqué la fête.» Bon d'accord, j'aurais pu être moins cynique sur les bords, mais qu'est ce que vous voulez que je dise, après tout ? Je vais pas lui ramener son frère, peu importe l'envie que j'en ai pour qu'elle se sente mieux. Même à la magie, y a des limites. « Je trouve que tu t'en sors quand même pas mal, pour une loque. J'en connais d'autres qui seraient plus tellement vivants après ça. C'est plutôt un bon début. »
© Crimson Day
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i was never one to say goodbyeAlaska & HamletTu souris à son commentaire, pour une fête, ça n’en avait été tout qu’une, pas très joviale du moins. Qu’on se le dise, petite, t’as plus rien de celle qu’il as un jour connu. Pourtant, t’aimerais tellement ça revenir à celle que tu étais, celle qui souriait comme si la vie n’avait pas fait de ravages, celle qui croyait que rien ne pourrait la faire couler, celle qui se croyait invincible. On t’as dit, il y as très longtemps de cela, que ceux qui volent le plus haut sont souvent ceux qui se brisait le plus. La chute, plus longue, plus douloureuse. T’aimerais ça voler à nouveau, prendre ton envol, être comme Utah en fait, comme ton frère. Alors même que ta chute t’avais assommé, t’avais complètement déboussolé, t’étais prête à reprendre ton envol. Parce que même si la douleur était plus que douloureuse, au final, les frissons indulgés en valaient bien plus que la peine. D’une certaine façon, t’avais toujours associer le vol des oiseaux à la liberté, même si au final, n’en ont une que très limité. Ton regard qui se porte sur la mer, sur cette chose qui portait tous les maux de la terre à ton avis. Peut-être parce que pendant si longtemps, tu avais cru que tu ne faisait qu’un avec elle, parce que tu avais cru que tu l’avais dompté, que vous étiez amis, mais elle est une amie ingrate. Elle t’enveloppe de plaisir avant de te fracasser contre une parois rocheuse. Là avait été ton erreur, tu avais eu une confiance absolue en un être qui ne demandait qu’à trahir. “As-tu vaincu ta peur de l’eau?” Tu te rappelais son dédain absolu, comme cette étincelle de terreur avec cette teinte de respect, lorsque vous aviez fumé votre joint, couchés dans le sable, les étoiles s’étendant autour de vous à l’infini. Vous aviez été seuls au monde l’espace de quelques minutes, quelques heures. Et quelques part, au fond de toi, tu avais gardé ce souvenir enrobé de multiple couches protectrices. Tu n’avais pas voulu qu’il soit taché de la terreur qui t’avais envahit un peu après, tu n’avais pas voulu qu’il disparaisse. D’une certaine façon, il t’avais gardé saine, comme si au final, c’était une preuve qu’il avait aussi du bon dans la vie, que ce n’était pas que descente au enfer et incendie.

Parce que t’arrive pas à t’enlever les images de ta tête. T’arrive pas à t’enlever le feu, la chaleur, le dernier regard de Dallas. C’était peut-être pour ça qu’au final, t’étais encore ici, encore à l’étape de te redresser, de te remettre sur le droit chemin, si longtemps après sa mort. T'arrive pas à passer outre. T’arrive pas à te dire qu’il fallait continuer, malgré que lui, il n’avait plus l’opportunité de le faire, alors même que tu le savais qu’il voudrais pas que tu stagne aussi longtemps, que tu coule aussi loin. Tu regarde l’homme gigantesque à tes côtés, son regard comme s’il avait vécu un million d’année, et t’aimerais ça avoir son savoir, savoir comment il fait pour avoir un regard aussi vieux et pourtant sembler aussi stable. C’est peut-être toi, en fait. T’es ce genre de personne qui voit tout en noir et blanc, il n’y as pas d’entre deux, pas de juste milieu. Peut-être que t’avais été prédestiné à t’écraser comme un vulgaire moustique. Le soleil qui se couche sur la mer, revenir dans le temps pour quelques minutes, ça ne pourrais pas faire de mal, n’est-ce pas? Tu pointe le ciel, un sourire sur les lèvres, ton regard fixé sur le sien. “Ça te tente de revenir dans le passé, l’espace d’une soirée? Comme si rien n’était arrivé, comme si rien n’allait arriver.” T’espère qu’il va comprendre, que tout ce que tu veux c’est de t’écraser dans le sable à ses côtés, de ne plus parler de Dallas, comme si tout allais bien de le monde.
© Crimson Day[/quote]
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i was never one to say goodbyeAlaska & HamletLe calme après ce cri ayant transpercé la nature. Cette impression de revenir des mois et des mois plus tôt comme si rien n'avait changé alors que tout était différent, même moi je peux le sentir. Peut-être parce que je n'ai pas cette impression d'avoir vu le temps s'écouler, peut être parce que la mort nous prive de tout sentiment, de tout ressenti. Mais ça me semble anormal, de la retrouver comme ça alors que je l'ai quittée heureuse. Peut-être que c'est ainsi que je veux m'en souvenir, peut-être que retrouver celle qu'elle était me permettrait de retrouver celui qui voulait s'assagir alors même que mon esprit entier me poussait encore et toujours vers la destruction. Voir le malheur qu'elle faisait sur les humains ne me fait en général ni chaud ni froid. Mais c'est Alaska, c'est différent n'est ce pas ? Quand on tient à quelqu'un alors que je ne tiens à personne d'autres. Pas aux humains en tout cas, la souffrance que ça peut engendrer me semble tellement inutile. Parce qu'ils meurent, les humains, et s'ils ont de la chance ils vivront sans doute quatre vingt belles années avant de sombrer dans l'oubli, dans un monde où personne ne se rappellera d'eux, ou alors de la mauvaise façon. Alors à quoi bon, alors que moi, je serais là, après sa mort, après la mort de tout le monde ? Avec Sally ou sans elle, seul face à mes obligations ? C'était une partie de l'objet de notre dernière conversation, si mes souvenirs demeurent exacts. L'immortalité, enviable ou pas. Elle ne semblait pas la vouloir, cela dit, alors que moi … Je n'ai pas eu vraiment le droit de choisir. Que ça me plaise ou non je suis coincé dans cette boucle infinie. Et j'admire ce courage, qu'elle a, cette petite, de ne pas avoir cédé à l'appel de la mort comme j'ai pu le faire par le passé, ne pas se laisser aller à imaginer le calme qui pouvait régner lorsque l'âme quittait l'enveloppe. Parce qu'elle aurait pu, de tous les humains que j'ai rencontré c'est son malheur à elle qui me frappait, alors même qu'elle avait connu la même chose que d'autres, mais finalement, était-ce réellement important ? Certains s'en relevaient, d'autres non, c'était le jeu de l'humanité, observé bien trop souvent, à des époques tellement différentes les unes des autres. Sa question me fit sourire. Il est vrai que l'eau n'a jamais été un terrain que j'ai pu envisager. Mon lien avec l'air n'y était pas étranger. « Je n'ai pas vraiment eu le temps de m'atteler à ce défi là.» Parce que la mer je la regarde de loin, je l'admire, je la respecte pour sa grandeur, pour sa présence écrasante sur le monde, pour sa domination. Mais je ne suis pas humain. Me connecter avec ça, c'est comme connecter le paradis et l'enfer. « Et toi ? La dernière fois, tu avais du mal à y retourner. Tu as fait le grand saut ? » Parce que si moi je ne voyais pas de problèmes à l'éviter, elle, elle en avait toujours souffert. C'était différent, autre chose.

Je la regarde, alors qu'elle semble vouloir encore s'accrocher à n'importe quoi. Ça me soulage, quelque part, de voir dans son regard cet espoir, dont elle se rend compte ou pas, mais je ne vois pas là quelqu'un prêt à renoncer à sa vie. Peut-être que finalement, je devrais tirer quelque chose de l'humanité que j'ai souvent sous-estimée. Peut-être que cette force elle ne viendrait pas naturellement chez moi alors qu'elle semble vouloir continuer à vivre. Cette certitude d'une vie éphémère qui pousse à vouloir en profiter encore et encore jusqu'à ce que la mort nous l'enlève. Alors que moi je n'attendais que ça, un peu de calme après une vie bien trop remplie de milliers de choses que je préférerais oublier. Alors je lui souris avant de l'entraîner au plus près des vagues, même si l'envie de me reculer se fait pressante. Je me laisse tomber sur le sable, en sentant le moindre grain sous mes mains. « A chaque fois que je viens ici, j'ai l'impression que le temps se fige. Que je pourrais y passer des années sans que rien ne bouge autour, juste parce que je m'arrête simplement de marcher. » Une impression fausse, certes, mais qui reste prenante, envoûtante presque. Mon regard se tourne vers elle, qui me rejoint. « Ou alors c'est toi, qui m'empêche de voir le temps continuer son chemin. » Cette obsession du temps que je ne peux comprendre, que j'oublie l'espace d'un moment, toujours en sa présence alors même qu'elle le subit de plein fouet chaque minute qui passe.
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