Dans mes passions, outre l’art, se comptait aussi une autre chose qui m’intéressait énormément. Faire chier mon monde. J’étais vulgaire, mais qu’importe, c’était un fait. J’aimais ça. Et plus encore, quand ça pouvait m’apporter quelque chose. Et il y avait cette fille. Cette petite libraire de rien du tout, pas très importante à mes yeux, si pauvre, mais qui avait tout de même quelque chose d’intéressant pour elle. Au moins un peu.
Elle était oracle. Et ça, ça ne pouvait qu’être tout bénef pour moi. Si je pouvais m’en servir comme outil, comme arme, comme quelque chose d’utile, elle avait de l’intérêt outre son apparence médiocre et son apparente pauvreté d’intelligence. Bien que j’avoue, beaucoup de gens pour moi étaient des idiots. Du coup, au fond, j’étais bien décidé à l’approcher. A l’avoir son mon joug. Enfin, c’était vite dit vu comment elle jouait à l’imbécile en faisant celle qui ne savait rien.
En vrai, sûrement qu’elle ne savait rien. Mais je voulais qu’elle sache. J’étais un tempestaire, je devais bien être reconnu. Enfin…Cela dépendait, vu les rumeurs qui couraient en ce moment d’un point de vue politique. J’avais plutôt intérêt à faire attention à moi.
Mais passons.
Je rentrais dans la librairie et ne passa pas par quatre chemins. J’étais loin d’être quelqu’un de patient, aussi m’approchais-je rapidement de la demoiselle avec un sourire presque carnassier, que je faisais tout de même charmant au maximum. Si je voulais qu’elle me fasse confiance, je devais bien être tout mignon et gentil non ?
Au pire, un livre, ça brûlait vite. Mais j’imaginais que ça ne me servirait à rien de réagir ainsi. C’était juste si elle bouffait ma patience une fois de trop.
Je m’approchais alors d’elle, de sa chevelure blonde, de son air si niais, que j’avais presque envie de vomir.
- Salut toi. Alors…En forme ?
En vrai, au vu de sa tronche, on n’aurait pas dit. Mais bon. Je tâtais le terrain, après tout. Pis si elle était réticente, j’osais espérer qu’elle avait un bon rayon d’art pour mes pupilles et pour l’amadouer en jouant au client.
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Mer 14 Fév - 3:27
Je viens gratouiller ton esprit
Lugh Taggart Egerton & Aisling Fitzpatrick
La boutique était presque vide, juste quelques potentiels clients sans doute venu se mettre temporairement au chaud. Parce que oui, avec le froid qui régnait sur la ville, la plupart des gens étaient resté sagement chez eux. Quant à moi, je ne rêvais que de retourner dans mon appartement au-dessus et de m’enrouler dans les couvertures. Sauf que je ne pouvais pas, d’autant que je n’avais personne pour garder la boutique en prime. Pour la même raison qui expliquait m’envie de me couper du monde. Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé comme disait Lamartine. Et bien je me sentais comme un désert qui n’avait pas reçu une goutte de pluie depuis des semaines. Seule et vide. La raison : le départ de Siam. Même si elle ne me devait rien, même s’il n’y avait rien de vraiment profond entre nous, elle m’avait laissé derrière pour partir tenter sa chance à l’étranger et je lui en voulais un peu. Une partie de moi était contente pour elle, elle méritait cette chance. Mais j’avais eu des rêves plein la tête, j’avais eu de l’espoir pour un nous entre elle et moi. Des espoirs tombés en poussières, alors que je me retrouvais triste derrière mon comptoir, sans espoir de la revoir avant longtemps, et sans employé pour garder la boutique pendant que je déprimerais tranquillement chez moi. La porte s’ouvrit et je n’y prêtais pas attention jusqu’à ce que le nouvel arrivant se poste devant moi. Je reconnus aisément la tête bouclée qui me faisait face, et je manquais de lâcher un soupir. Je n’étais pas vraiment en état de supporter Mr le directeur adjoint de l’entreprise à laquelle je faisais appel pour gérer le site de ma librairie. Et qui, pour une raison qui m’échappait, s’entêtait à vouloir s’introduire dans ma vie, comme s’il espérait retirer quelque chose de moi. Sans doute ma petite culotte. Comme s’il pouvait m’intéresser. « Bonjour Mr Taggart. Bien que ça ne vous regarde pas, comme vous pouvez le voir ça ne va pas non. Satisfait ? Ou il y a autre chose que je peux faire pour vous. ». Je m’efforçais de la vouvoyer, afin de bien lui montrer que l’intimité qu’il essayait de créer entre nous ne me plaisait pas le moins du monde. Je n’avais pas vraiment confiance en ce type à l’égo surdimensionné. Malgré tout j’avais conscience que ma réponse n’avait pas la fermeté de mes répliques habituelles, et que mon manque de motivation s’en ressentait grandement. Peut-être même que je lui en étais reconnaissante de venir me distraire. Non, quand même pas, il ne fallait pas rêver.
HELLOPAINFUL, gif @November Criminals
Invité
Ven 16 Fév - 19:22
Elle n’était pas contente de me voir, du moins pas trop, du moins elle avait cette tête mécontente de la personne énervée. Pauvre chose. Moi, je ne me démontais pas, je continuais de lui sourire, parce que j’aimais bien sourire à ceux qui allaient mal. Mais j’essayais aussi d’avoir l’air compatissant. Parfois c’était difficile. Je manquais trop d’empathie pour ça. C’était un léger problème. Mais je faisais avec.
- Oh… Tu sembles au plus mal en effet.
Je restais devant elle, tentant toujours d’avoir l’air rempli de compassion, effaçant enfin mon sourire :
- Tu veux de l’aide ? En parler ? Sinon, si tu ne veux pas, je peux te donner du travail… Après tout, on dit que travailler permet de se changer les esprits quand on va mal.
J’esquissais mon sourire le plus bienveillant possible. Je voulais qu’elle se repose sur moi, même si je savais que charmer des gens en détresse c’était pas facile pour un connard comme moi. J’avais en vérité aucune envie qu’elle vienne chouiner contre mon épaule. Ça ne m’intéressait pas du tout. Mais si ça me permettait de gagner sa confiance, je pouvais toujours essayer de faire comme ça.
- …Parce que si jamais, je recherche surement un livre d’art quelconque…
Il fallait bien que si je lui donne du travail, ça soit de ce qu’il me plait.
Invité
Ven 23 Fév - 19:58
Je viens gratouiller ton esprit
Lugh Taggart Egerton & Aisling Fitzpatrick
Un regard vers le brun m’apprit qu’il n’allait pas lâcher le morceau. Il ne l’avait jamais lâché depuis qu’il avait commencé à s’intéresser à moi pour une raison que j’ignorais. Au début nous n’étions rencontrés dans le cadre professionnel, vu que je faisais appel à son entreprise pour gérer le site web de la librairie. Mais plus tard il était revenu à la charge, essayant de se rapprocher moi. Et arrogant comme il l’était, je me doutais que ce n’étais pas pour des motifs altruistes. Il espérait quelque chose de moi, quelque chose qui m’échappait. De toute façon je n’étais pas d’humeur à ce petit jeu, tout ce que je voulais c’est qu’il parte. Mais je ne pouvais pas non plus me montrer cassante alors qu’il y avait des clients, il n’y avait pas mieux pour me faire une mauvaise réputation. Il ne me restait donc plus qu’à prendre mon mal en patience. Sa réponse à mon commentaire un brin hargneux lui attira un regard noir de ma part. Je n’étais pas non plus en phase terminal de cancer ! Je ne dis rien cependant, gardant ma langue dans ma bouche. La suite de son discours faillit me faire étouffer : me confier à lui ? Vraiment ? Et il y croyait ?
Son sourire chaleureux ne me trompa pas vraiment, mais je n’avais pas vraiment envie de me battre, alors je lui répondis, passant au tutoyant également : « C’est … gentil, je suppose, de tard part, mais non, je ne tiens pas à te parler. Et qu’est-ce que tu veux dire par travail ? ». Sa réponse arriva bien vite, alors qu’il m’expliqua qu’il cherchait un volume sur l’art. Pourquoi pas après tout, il n’avait pas totalement tort : même si l’envie n’y étais pas, le travail était une distraction bienvenue. Je contournais donc le comptoir, et lui fit signe de me suivre en me dirigeant vers les rayons dédiés au sujet. Tout en marchant, je lui demandai, avec peu d’entrain : « Alors quel genre d’art ? Tableaux, sculptures, musique ? Quelque époque ou style ? ». Vu que j’avais une clientèle estudiantine, les étagères de ma librairie abritaient des ouvrages traitant de tous les sujets, et c’était rare de ne pas y trouver son bonheur.
HELLOPAINFUL, gif @November Criminals
Invité
Mar 27 Fév - 18:30
Je viens gratouiller ton esprit
Il était évident que mademoiselle ne désirait pas me voir. Il était évident que mon charme et mes petits sourires ne fonctionnaient pas bien sur elle. Mais je m’en fichais bien, parce que j’étais du genre têtu, borné, à vouloir avoir raison. Alors de fait, je poursuivais toujours, et qu’importe si ça se voyait…Qu’elle ne voulait pas à parler quelqu’un comme moi. Après je la comprenais : elle se serait confié à moi, que je me serais forcé à l’écouter, mais que je n’en aurais eu absolument rien à foutre. Sauf si les informations étaient intéressantes et pouvait m’aider dans quelque chose. Du coup, à la place, je la fis travailler. Je faisais son site, elle pouvait bien me conseiller des livres. Et puis, qui sait ? Je pouvais être surpris sur ses goûts. Apprendre qu’elle s’y connaissait plus en art qu’elle ne le paraissait. Pouvoir presque partager un point commun.
Bien qu’il semblait évident que ce point commun, je ne l’utiliserais certainement pas pour le moins du monde. Je ne me mélangeais pas aux prolétaires. Même dans un but d’intérêt.
Du coup je continuais de lui sourire, et quand elle me posa la question je réfléchis à ma réponse. Niveau art, j’avais mes préférés, mais je tenais à la tenir en joug assez longtemps…
- Je suis plus tableaux. Mais je me rends compte que je n’ai pas grand-chose sur le graphisme. Et ça peut être bénéfique à mon entreprise…
Après tout, par exemple, et ce, même si je ne m’occupais pas réellement de ça, mon entreprise faisait son site.
- Hm, dit moi, tu aurais des livres sur le graphisme qui pourrait être intéressant ? Je préfère les livres récents.
C’était assez large pour qu’elle me propose quelque chose d’assez étendu, et pouvoir discuter. D’ailleurs, je relançais :
- J’espère que même si tu ne me parles pas à moi, tu as quelqu’un avec qui en parler.
Invité
Ven 9 Mar - 22:40
Je viens gratouiller ton esprit
Lugh Taggart Egerton & Aisling Fitzpatrick
Ma question le poussa à la réflexion, ce qui aurait pu amener une remarque sarcastique de ma part – il pouvait réfléchir lui ? – mais je me retins car ce n’était pas particulièrement mérité aujourd’hui, et surtout pas professionnel. Je l’écoutais donc me dire qu’il était plus branché tableau mais que c’était le graphisme qui attirait sa curiosité, notamment pour l’intérêt que cela représentait pour son travail. Hochant la tête, je rectifiai donc notre trajectoire parmi les étagères pour nous amener au bon endroit. Alors qu’il demandait si j’avais des livres récents sur le sujet, je lui répondis : « Oui j’ai ça en stock. Tu veux juste des livres sur les bases de graphisme ou aussi des choses poussées ? ». Quelques minutes plus tard je nous arrêtais devant un rayonnage dédié aux arts numériques. Assez étonnamment, il reprit notre conversation initiale, sur la fait que je n’allais pas bien en disant qu’il espérait que j’avais quelqu’un à qui en parler. Un commentaire qui me déstabilisa, ne m’y attendant pas de sa part. Comme quoi, il n’était peut-être pas juste un connard, mais qu’il pouvait se montrer gentil. Ce n’était pas quelque chose à laquelle je m’attendais de sa part, ce qui me perturba suffisamment pour que je le regarde, hésitante. Finalement je lâchais doucement : « J’ai des gens à qui en parler, il n’y pas de raisons de s’inquiéter. ». J’étais loin d’être seule, je ne pensais pa l’avoir jamais été de toute façon. Entre ma famille et mes amis, il y aurait toujours quelqu’un à qui me confier, telle était ma nature. Sa sollicitude avait attisé mon intérêt, et je le regardais désormais un peu différemment. Mais ne voulant pas me laisser distraire, je repris, sur le sujet de ses recherches : « Voilà ce dont je dispose, dis-moi si un truc t’intéresse. ». Le travail était un sujet bien plus sûr, moins dangereux émotionnellement. « Si jamais tu cherches quelque chose d’autres, peut-être de plus précis, on aura qu’à faire quelques recherches sur le net et je te commanderais ce dont tu as besoin. ».
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Invité
Mer 14 Mar - 8:16
Je viens gratouiller ton esprit
Observant le rayon qu’elle pouvait avoir, je regrettais les éventuelles plus grosses librairies qu’on pouvait trouver ailleurs qu’à Bray. Mais j’imaginais que je devais faire avec au fond. Alors, j’observais les titres qui apparaissaient sous mes yeux. Réfléchissant à quel bouquin pourrait combler mes envies. Bien que mes envies n’étaient pas tant portées sur le graphisme à cet instant précis. Mais ça, c’était un autre détail. Bien que je ne perde pas le nord au final…
Je l’écoutais me dire avoir des livres récents, et me demander ce que je voulais précisément. En un sens, ça restait dans mon intérêt, et ça me fit même réfléchir. Je n’étais pas un crétin et j’avais quelques bases, mais je savais que celles-ci étaient peu poussées. Je détestais devoir le reconnaître, mais j’allais devoir en prendre pour les débutants.
- Hm, un sur les bases et des choses poussées pourraient être bien…
Je devenais un peu plus professionnel. Je n’avais aucune envie de jouer au con en me concentrant uniquement sur cette fille. Et ce, même si miss Fitzpatrick attirait tout particulièrement mon attention pour des détails qu’elle ne semblait pas connaître.
D’ailleurs, elle me fit quand même une réflexion à ce propos, et j’y réfléchis.
- Tant mieux alors. Bien que je dise ça… Mais je suis du genre à tout garder pour moi.
Comment ?! Me confiais-je à elle ?! Un peu. Mais juste assez pour ne rien dire non plus. Il était vrai que quand j’allais mal j’avais tendance à ne rien dire. Seul Leander savait des choses que beaucoup de monde ignorait. Mais Leander était un djinn, et à force de vivre avec moi, il me connaissait bien. Parfois, j’avais cette horrible impression de ne rien pouvoir lui cacher.
Et puis, je me disais que si je me confiais sur ça, donc avec un morceau de sincérité, elle pourrait peut-être toujours continuer à être amadouée. Mais je savais doser les infos personnelles que je passais sur les gens. Il faut pas croire. Seulement, j’avais bien vu que cette fille avait été un peu touché par ce que j’avais demandé juste avant. D’ailleurs, elle semblait moins hostile, et plus à même de me conseiller.
- Très bien, merci à toi. Au fait… A défaut que tu te confies, je peux te proposer de venir avec moi à un salon de thé. C’est propice au confort, et j’y vais souvent pour me détendre.
Gros mensonge. Pour me détendre, je fais autre chose. Mais ça je lui dirais pas. Autant paraître gentleman, non ? Alors, je commençais aussi ma recherche de livres, et en prit un qui me semblait adéquat. Puis deux. Mais je me rappelais un mot qu’un des graphistes m’avait sorti un jour et dont je n’avais pas été satisfait de la définition donnée par internet. Finissant par saisir les livres, je me dirigeais vers Aisling.
- Tu aurais des livres sur hm… Comment avait-il appelé ça ? Les pathfinders d’Illustrator…
Illustrator était un logiciel. Pour le reste je ne savais pas ce qu’était les pathfinders… Je lui montrais aussi les livres que j’avais pris :
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