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 Happy Father's Day ! ▲ Dagda

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Une douce main secoue l'épaule du petit enfant encore endormi. Il ouvre un oeil, baille et s'étire avant de s'accrocher à sa mère tant aimée. Avant de s'accrocher à toi. Il a du mal à se réveiller Arthur, comme tous les matins en fait. S’il pouvait choisir, il préférerait rester dans tes jupons toute la journée. Il ronchonne et refuse de se lever. Tes yeux se ferment, tu soupires. Tu peux encore entendre Alistair hurler après ton fils parce qu’il ne s’est pas levé assez tôt. Ça fait pourtant un mois que tu es partie, un mois que sa voix ne parvient plus à tes oreilles. Et malgré cela, c’est comme s’il était toujours dans ton dos. Toujours là. Une sorte d’emprise étouffante. T’inspires, t’expires. Il n’est pas ici. Il n’est pas à Bray Willow. Tu vas bien. Les garçons vont bien. Rien ne changera ça.

Arthur s’accroche à toi tel un petit singe alors que tu le portes au canapé où son frère est déjà installé. Tu t’affaires dans la cuisine. Surtout ne pas les faire attendre. Surtout les servir rapidement. C’est des habitudes que t’as pris c’est dix dernières années. S’en est pas forcément des bonnes mais il est difficile d’effacer tout ce que tu as appris pendant quasiment un tier de ta vie. Le petit déjeuner de ses messieurs servi, tu t’autorises enfin un temps à toi. Le temps de la douche. Le temps sacré. La clef dans la serrure tourne. Les vêtements tombent au sol. Tu n’oses même plus te regarder dans le miroir. Ton corps te dégoute. Tu te dégoutes. Les hématomes, ils ont disparus pour la très grande majorité. Les cicatrices, elles, elles partiront jamais. Elles seront toujours là pour te rappeler tes erreurs et ta bêtise.

L’eau ruisselle le long de ton dos alors que dans ta tête, tu te refais le planning de ta journée. C’est quelque chose d’important. Pas que tu sois un genre de maniaque, à tout planifier à la seconde près. D’abord, tu emmeneras Arthur et Charlie à l’école. Aujourd’hui, ta matinée est libre et t’as pas encore décidé de ce que tu allais en faire. En revanche, tu travailles cette après-midi. Alors pas le choix, c’est Rhys qui ira les chercher. Tu rentreras encore vers vingt-et-une heure quand ils seront couchés. Et tu les verras pas. Tu te contenteras d’écouter ton frère te raconter ce qu’ils ont fait à l’école sans pouvoir l’entendre d’eux. T’as des horaires un peu compliqué qui ne correspondent pas tellement avec une vie de famille. Mais voilà, cette famille justement, tu dois la nourrir. Les cris des monstres te font sortir de tes pensées. Tu tournes le robinet et t’habilles avant d’aller voir d’où viennent ces cris. Simplement de Luke Skywalker et d’Obi-Wan Kenobi si tu en crois les sabres lasers. Tu souris, attendrie devant la scène. « Messieurs les Jedis, il serait peut-être temps d’aller vous habiller ! » Tu as à peine terminé ta phrase que tu te fais attaquer. Tu te prends au jeu. Tu n’as pas tant connu ça à Londres. Après tout tu n’étais plus une gamine, tu n’avais pas à jouer avec les enfants et à rentrer dans leurs bêtises. Ça, il te le rabâchait sans cesse. C’était dur à entendre. C’était dur parce que tu y croyais. Parce qu’il avait ce pouvoir de tout te faire croire.

Arthur, il s’arrête rire. Tu sais pas vraiment pourquoi. Il a l’air si sérieux d’un coup. Sa main attrape la tienne. Tu remarques alors qu’il fixe cette cicatrice sur ton bras. Une brûlure, une énième. Des marques semblables aux siennes. « Est-ce que Papa va venir ici ? » Surprise, tu n’arrives pas à articuler quoique ce soit. C’est finalement Charlie qui répond. Il pose ses deux mains sur les frêles épaules de son frère, plisse les yeux et secoue la tête. « Non. Et même si c’était le cas, moi le grand Obi-Wan je te protégerai de Dark Vador ! » Il t’impressionnait parfois ton plus grand. Il avait cette maturité que t’avais clairement pas au même âge. Il savait parler à son cadet. Il était merveilleux. Voyant l’heure tourner, tu les presses un peu. Il s’agirait de ne pas arriver en retard à l’école. En peu de temps, ils sont habillés et déjà installés dans la voiture. Tu déposes d’abord Charlie au collège, puis Arthur à l’école.

Depuis un petit moment, il y a quelque chose qui traine dans ta tête. Il y a Dagda qui traine dans ta tête. Dagda c’est le père biologique d’Arthur. Dagda c’est l’histoire d’un soir. Dagda c’est l’histoire d’un adultère. Et t’as envie de le retrouver. Tu veux qu’il sache pour Arthur. Tu veux qu’il connaisse son fils s’il en a envie. Peut-être qu’il va juste t’envoyer balader. Peut-être qu’il en a rien à foutre d’avoir un gamin quelque part dans le monde. Quand t’arrives devant chez lui. Tu remarques qu’il est au balcon. D’un coup tu doutes. Tu sais pas. Tu sais plus. C’est probablement pas une si bonne idée finalement. Ouais mais maintenant, t’es arrêtée devant sa baraque. Alors juste te barrer, ça serait bizarre. Tu te décides. T’allumes une cigarette pour le courage et tu sors de ta voiture. Tu l’interpelles, pas fort non plus. On sait jamais. Il est tôt et t’es pas sûre qu’il vive seul. Tu sais rien de ce mec pour tout avouer si ce n’est son prénom et son adresse. « Salut ! Heu… Bah j’sais pas si tu t’rappelles de moi… Je suis Willow. Y a six ans on a… Bref. » Tu tires une latte. Tu marques une pause. Tu sais pas parler. T’es pas douée pour ce genre de chose. Tu regrettes déjà d’être venue. « Tu veux pas genre descendre ? J’ai des trucs à te dire... »
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Le réveil, c’était le moment de la journée que j’aimais le plus. Contrairement à Trevor, d’ailleurs, ce qui faisait de nous des êtres radicalement différents. Et si j’aimais le matin, particulièrement depuis que j’étais de retour à la maison, c’était pour ce calme… Ce magnifique et génial calme, cette maison vide de toutes personnes. J’aimais ma famille, ma mère, mon père, ma soeur, je les aimais plus que de raison, alors même qu’aucun lien du sang ne nous unissait. Mais j’avais vécu six ans dans une prison bruyante, avec un partenaire bruyant lui aussi. Qui ne savait que hurler. Parfois c’était bon de ne rien entendre. Parfois, je me disais même que j’aurais été heureux d’être sourd. Enfin… Pas trop non plus. Avec juste un interrupteur pour couper le son, quelque chose du genre.

Dans tous les cas, sept heures pétantes, je sortis du lit, le temps d’assister au petit déjeuner avec eux, histoire de les voir un peu, puis je les laissai partir, faisant un signe de main. Je croisai même le regard réprobateur de maman, qui semblait me dire que je devais me bouger les fesses pour reprendre un boulot. Mais je n’étais pas prêt encore. J’avais tout juste l’impression de revivre, de prendre réellement goût à la vie. Mon petit plaisir dès qu’ils étaient partis, c’était de me rouler un pétard, et de les fumer au balcon. Je n’allais pas non plus enfumer la maison avec cette odeur… Maman me tuerait, et papa par dessus. Déjà qu’ils se doutaient que je faisais ça…

Bref, j’étais tranquilement sur mon balcon, à fumer un pétard que je faisais passer - sans honte - pour une cigarette roulée - alors que sinon, je ne fumais pas -, quand je vis une voiture s’arrêter juste en dessous. Bah tient, une personne qui venait ? Généralement, je ne voyais que des gens partir. De toutes les sortes : des pressés qui n’avaient pas vu l’heure, des guillerets qui semblaient vraiment ravis d’aller bosser, des dépressifs qui n’étaient pas loin du burn out… Non, là c’était une personne qui venait se garer juste sous mon balcon. Et la persone prenait son temps pour sortir… J’étais immensément curieux, une vraie commère ! On pouvait presque me comparer à une vieille mémé qui n’avait rien à faire de ses journées sinon épier ses voisins avec des jumelles. Presque. Parce que sinon, je n’étais pas le type qui allait fouille dans la vie de ceux qui avaient le malheur de vivre à côté. Surtout que bon au final y’avait pas non plus vachement de monde, le tsunami passé avait eu un effet dévastateur sur les lieux. Même la maison de mes parents avait dû être retapée, et ce n’était pas le pire des cas, vraiment.

Quand la personne descendit de la voiture, une clope au bec, je vis une jeune femme, mon âge à peu près, brune, peut être blonde… Je voyais mal avec le soleil qui était un peu à contrejour. Je finis tout de même par lancer un bonjour, avec un signe de main de celle libre de tout pétard. Elle me disait quelque chose, vaguement. Je tentais de m’en souvenir quand elle m’adressa la parole, elle était là pour moi ! Willow, il y a six ans, on a… On a quoi ? De quoi qu’elle parlait ? … Ah. AH OUI ! Je me souvenais ! Nous nous étions rencontrés en soirée, même que les parents n’étaient pas là et que Aisling était chez sa pote, je ne savais plus laquelle. L’une des rares qui avait su mon adresse, puisqu’elle était venue ici. Dans cette même chambre en fait. Eh bah, voilà qui était bizarre !

”Ouais, j’me souviens de toi ! Qu’est-ce que tu deviens dis donc ?”

Je ne me posais pas vraiment de question, comme s’il était parfaitement normal qu’une conquête de six ans en arrière revienne d’un coup comme ça. En même temps, je me réveillais juste, j’avais quoi, une tartine et un café dans le bide ? En plus de ça, je fumais ce pétard qui me détendait totalement, me permettant de ne penser à rien de négatif. C’était ce dont j’avais besoin : éloigner ce qui me mettait à terre afin de mieux me relever. Et d’ailleurs, elle me demandait de descendre, qu’elle avait des choses à m’dire. Eh bah, il lui était arrivé tant de choses en six ans ? Enfin, remarquez, peu de temps après notre sauterie, moi même j’avais tué un type et payé ce geste de six ans de taule. Il pouvait y avoir beaucoup de nouveauté en un temps plutôt court au final, au regard d’une vie. En tout cas, je n’étais pas contre. Alors, je remontai mon jogging qui descendait un peu, coinçant mon pétard entre mes dents pour dire :

”Ouais, attend j’arrive ! J’paye le café aussi.”

Il faisait froid en ce beau mois de février, alors autant en profiter tout de même pour lui offrir le reste de café que maman m’avait laissé. Je servis ça dans deux tasses - une Mickey pour moi, la même depuis des années, celle que je montrerai jamais à Trevor - et une autre, c’était celle d’Aisling, avec Pocahontas dessus. C’était ridicule, mais j’aimais les tasses avec des dessins dessus, ça faisait plus… Personnalisé. Genre, papa, il avait un mug tout noir à la con, moche comme des pieds. Puis, toujours le pétard au bec, le briquet dans la poche, je me dirigeai vers le jardin, là où y’avait une table en fer avec des chaises, plus agréable que de rester debout comme des cons devant le portail.

Je posai les tasses pour m’asseoir ensuite, et je fis venir d’un geste de main Willow, eh, j’avais le sens de l’hospitalité un peu, hein ? Et une fois là, je ne me dérangeai pas pour rallumer mon joint, commençant à boire le café. J’avais juste oublié le sucre par contre, mais m’en demandez pas trop hein…

”Bon bah, m’voilà ! C’était si long que ça d’me raconter ce qu’il y a de nouveau dans ta vie ? Enfin remarque, j’ai tout mon temps. C’est cool de te revoir !”
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