| | | I only want to see you smile [PV EÒGAN C. WHEELAN] |  |
| | | | Ven 5 Jan - 22:06 | | Drôle de chose que la compassion. Généralement je la mettais au service des patients et des gens que j'aimais. Aujourd'hui, je la mettais au service du chirurgien Wheelan, que je connais depuis que je travaille à l’hôpital de Bray en tant qu'aide soignante. Ce n'est qu'un collègue, certes, mais un collègue que je n'en peux plus de voir mal. J'aimerais juste lui redonner un peu le sourire, même si cela ne dure que quelques secondes. Lui rende un espoir qu'il a sans doute perdu, en perdant sa femme.
Il broyait du noir, normal... Je savais qu'en rien je ne pourrais étancher sa peine, il est des blessures dont on ne guérit pas. J'en sais quelque chose même si son malheur n'est comparable au sien. Mais comme lui, depuis le départ de l'homme que j'aime de ma vie, je me sens comme veuve. C'est peut-être pour cela que j'ai le courage de me lancer ce soir. Nos relations professionnelles se passent bien, et au détour de certaines conversations, j'avais appris qu'il aimait danser, comme moi.
Cela tombe bien. Ce soir, au Drunk Mermaid, qui est justement pas loin de l'hôpital, ils organisent une soirée à thème, sur les danses traditionnelles des quatre coin du monde. Il y en aura pour tous les goûts et tous les âges afin de partager des cultures avec d'autres personnes venues d'ailleurs. Il y a un petit concours dansant, mais ça, ce n'est pas obligatoire. De toute façon, on peut aller voir sur place et on n'est pas obligé non plus de juste observer.
-Alors, ça vous tente? Ce soir, après votre service? Je finis tôt mais je vous rejoindrais devant si vous voulez... Comme ça vous aurez le temps de prendre un café et de vous doucher....
Le soir, j'étais à l'heure. J'étais même arrivée trop en avance, pour être sûre de ne pas le rater. Je ne sais plus comment j'avais réussi à le convaincre, mais il avait fini par dire oui. Je tenais vraiment à ce qu'il passe une bonne soirée, rien de plus. J'avais mis des vêtements simples, et confortables pour ne pas être gênée dans ma danse, et pris des chaussures pratiques. J'avais attaché mes cheveux en chignon, comme un véritable rat d'opéra et passé un blouson. Je profitais de mon avance pour me remémorer une partie de ma jeunesse. Depuis combien de temps n'avais-je pas foulé le seuil de l'établissement. Est-c'était resté comme dans mes souvenirs? Probablement que non... Je rêvassais en imaginant déjà les changements, les décors, la soirée... Je rêvassais tant que je ne l'avais pas vu, ni entendu arriver, les yeux dans le vague, et le sourire au coin des lèvres. |
| | | | | | | Sam 6 Jan - 13:24 | | I only want to see you smile Morrigan & Eògan
Il avait été pris au dépourvu. Certes, ce n'est pas un tyran, mais il a conscience de ne pas toujours être tendre avec ses collègues, d'autant plus que des sautes d'humeur ont pu faire leur apparition en réponse au chagrin qu'il essaie de contenir. Certes, ses relations avec Miss MacGuire n'ont jamais été houleuses, et ont toujours été plutôt cordiales, voire amicales.
Alors oui : pourquoi pas. Mais maintenant qu'il a bu un grand café et qu'il se voit dans la glace, il ne peut s'empêcher de s'interroger.
Ça a quand même des airs de rencard. Un bar, de la danse, un homme et une femme, tous les deux célibataires par la force des choses…
Il attrape la serviette, se sèche énergiquement les cheveux pour chasser cette pensée. Une soirée entre collègues, en tout bien tout honneur. Il ne cherche rien de plus, ne veut rien de plus. Elle ne fait qu'avoir un geste attentionné à son égard, une main tendue. C'est une nouvelle occasion pour lui de ne pas affronter le vide de sa maison, et de ne pas s'accrocher à l'alcool ou au café pour penser à autre chose.
Il est plus sain de passer une soirée à danser. Épuiser le corps, se dépenser… Et peut-être s'amuser.
Hm. C'est un mot qui sonne faux. A-t-il seulement le droit de s'amuser, alors qu'il porte encore le deuil ?
Mécaniquement, il attrape une chemise, un jean, serre sa ceinture. Il tire ses cheveux en arrière, comme souvent, passe une main sur sa barbe pour en vérifier la longueur – il lui faudra bientôt la tailler. Il se lave longuement les mains par habitude, et sort de sa salle de bain sans jeter ne serait-ce qu'un regard supplémentaire vers le miroir.
Something's wrong about all this.
Une dernière tasse de café. Fort. Un coup d'oeil à la photo qui trône sur un meuble, où deux jeunes mariés se sourient mutuellement, ravis de la vie qui s'offre à eux.
“Och, for fuck's sake !”2 jure-t-il entre ses dents.
Pas un regard en arrière. Il s'empare de son perfecto et s'engouffre à l'extérieur, insensible au vent qui se lève. Il ne pleut pas, et ne devrait pas pleuvoir ce soir. Il fait plutôt doux pour la saison. Il marchera jusqu'au bar, ça lui changera les idées.
Difficile de rater l'établissement, même de loin.
Une petite foule se presse déjà à ses portes, des jeunes surtout, venus de divers horizons. D'un simple coup d'oeil, on devine la raison réelle de leur présence ici. Derrière de faux semblants, souvent de fausses excuses, tous sont là pour impressionner, pour séduire. Ce groupe de jeunes filles n'est pas là pour passer du bon temps entre copines, mais pour draguer en bande – une façon de se sentir plus en sécurité. Ce couple hétéroclite n'est pas là pour une sortie en amoureux, mais pour montrer à l'autre leur talent et s'assurer la continuité de leur relation. Ce quadragénaire est quant à lui clairement là pour ne pas passer la nuit seul.
Et puis il y a cette femme, qui a l'air d'attendre quelqu'un, seule, légèrement à l'écart de l'agitation. Quelles sont ses intentions ? Y a-t-il seulement une intention à chercher, ou bien les choses sont-elles telles qu'elles ont été présentées ?
Elle a l'air dans un autre monde, avec ce sourire aux lèvres. Suffisamment pour qu'on n'ait pas envie de la déranger, et qu'on la laisse ainsi rêvasser jusqu'au bout de la nuit.
“Good evening,” s'approche-t-il alors, la tirant ainsi de son rêve éveillé. “Ye haven't been waiting for too long, I reckon ?”3
C'est qu'il n'était pas dans son intention de la faire attendre. Il était incapable de dire s'il était ou non à l'heure, porté qu'il avait été par des pensées plus ou moins joyeuses.
“Shall we get in ?” propose-t-il alors, pragmatique face à l'arrivée de participants à la soirée. Il serait fort dommage qu'ils viennent ici sans obtenir de table à laquelle s'asseoir lorsque les muscles crieront au supplice. Ils pourront également s'y désaltérer, avant ou après s'être lancés.
Sans vraiment se poser la question, il ouvre alors la voie vers l'intérieur du pub, balaie les lieux du regard et propose une table d'un geste de la main, à peine à l'écart, sur laquelle aucun groupe n'a encore jeté son dévolu.
_________________
1Eh bien… Pourquoi pas ?
2Pour l'amour de Dieu ! (en version bien plus vulgaire, je ne trouve pas d'équivalent en français...)
3Bonsoir. Je ne vous ai pas trop fait attendre, j'espère.
4Et si nous entrions ? |
| | | | | | | Jeu 22 Fév - 17:37 | | Quand je rêvassais il n'était pas rare que je perde la notion du temps. Si on ne me sortait pas de ma torpeur, il serait facile de me laisser geler là pendant des heures jusqu'à ce que des besoins plus primaires me ramènent sur la terre ferme. Cependant, je n'étais pas du genre à sursauter, quand il arrivait qu'on interrompt le cours de mes pensées. Le bonsoir me ramena tout doucement à la réalité. Il me fallut quelques secondes pour sortir de la bulle d'intimité que je m'étais confectionnée, et l'espace d'un instant, mon cerveau sembla englué dans de la brume. Puis le visage du médecin, la question, autant d'éléments qui me ramenèrent vers la terre ferme. J'aurais été incapable de répondre, et je n'eus pas le réflexe de jeter un coup d’œil sur ma montre. Avec deux métros de retard je clignais simplement des yeux et lâchais une phrase qui se voulait juste agréable:
-Oh bonsoir... Je ne crois pas...Pourquoi répondre à ce genre de questions? Généralement on ne les posait que par politesse et mis à part un "non pas du tout", on ne s'attendait pas à plus. C'était une simple manière courtoise de demander pardon d'avoir fait attendre la personne. Je ne répliquais rien d'autre, me contentant d'acquiescer silencieusement d'un gracieux mouvement de tête, et suivais l'homme. Par chance, la file d'attente ne s'éternisa pas et bientôt nous fûmes agressés par l'ambiance sonore, qui bien que légère pour ce début de soirée, n'en contrastait pas moins avec l'atmosphère extérieure. Je suivais du regard la table proposée par le chirurgien, jaugeant rapidement l'endroit plutôt confortable. Pas trop à l'écart afin de ne pas nous tenir éloignés des festivités, car nous étions là pour cela après tout, et pour que cela ne fasse pas trop intimiste: -Parfait... Comme ça nous nous entendrons parler un minimum entre deux pauses... Ou au moins nous pourront reposer également nos oreilles...Je retirais ma veste, que je plaçais derrière moi pour ne pas être gênée, et montrer que l'endroit était "réservé" puis attendis quelques instants:
-Vous désirez boire un truc avant de vous mettre à l'aise ou bien vous voulez déjà repérer la piste et vous mettre en jambe?Pour ma part, je tournais un peu sur moi-même, pour constater à quel point le lieu avait changé: -Cela fait très longtemps que je ne suis pas venue ici...Et cela devait se voir aussi que cela faisait longtemps que je ne m'étais pas investie dans une relation sociale quelle qu'elle soit. Je ne savais pas trop quoi dire, pour le moment et j'étais incapable de sortir autre chose que cette banalité affligeante. - HS:
Pardon pour la longue attente, et merci pour les notes, c'est appréciable ^^
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