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 Les patients veulent toujours des preuves, des garanties. On fabrique pas des machines à laver ici ! ft Eògan

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It's a basic truth of the human condition that everybody lies. The only variable is about what.× ft.Eògan Wheelan
La journée avait été longue, très longue, elle avait commencé tôt ce matin et depuis Adam avait navigué entres les interventions, les patients braillards et les infirmiers et infirmières incompétents. Le chirurgien avait écopé d’un bon mal de tête. Mais heureusement un coup d’œil à sa montre lui apprit que c’était l’heure de sa pause. Il se diriger vers la salle de repos quand un collègue lui demanda son avis sur un patient. Adam se contenta de lui prendre le dossier médical des mains et de lui répondre qu’il étudierait ça plus tard. Malgré ses démons, malgré ses activités illicites, malgré son tempérament, Adam croyait encore en son travail. Il aimait être médecin, il aimait sauver des vies. Il prenait du plaisir à être là, dans les couloirs d’un hôpital, entre les sons de pas précipités, les voix parfois douces et faibles ou au contraire les ordres qui se hurlaient. Il aimait voir un patient entrer dans le bloc et ensuite repartir chez lui. Tout dans un hôpital lui plaisait, depuis sa plus tendre enfance. Il aimait se voir en blouse blanche, se penchait sur le cas d’un patient, lire le dossier réfléchir à une solution, même extrême pour le sauver. McCormick avait grandi, mais sa passion pour la médecine n’avait pas faibli, oubliée, son impuissance sur le front, ici, il était utile, c’est tout ce qui comptait. Adam aimait sauver des vies, tant qu’il aurait ça, tout espoirs ne serait pas perdu. Enfin, espoir… Tout dépendait du genre d’espoir que l’on avait à son encontre. Qu’il arrête de boire ? Même sa femme n’avait pas réussi cet exploit. Donc bon, disons juste que la médecine était ce qui l’empêchait de complétement basculer.
Des dossiers médicaux sous le bras, il quitta l’effervescence du couloir pour passer la porte de la salle de repos. Et là, il fut assailli par le silence. Il se permit un léger sourire avant de déposer les dossiers sur la table et de se diriger sans hésitation aucune vers la machine à café avant de voir qu’il y avait une autre personne de présente avec lui. Il le scruta rapidement et remercia sa mémoire photographique. Il n’avait généralement pas besoin de beaucoup de temps pour remettre un visage avec le nom qui allait avec. Connais les gens qui t’entourent, un jour, ils pourront peut-être t’être utiles. Voici une devise qui lui avait sauver la mise plusieurs fois.

- Eògan Wheelan ? Chirurgien, c’est bien cela ? Nous nous sommes souvent croisés, mais nous n’avons jamais eu le temps de discuter. Un café ? Je viens de prendre ma pause et je crois que je vais en avoir besoin de plusieurs cafés avant de pouvoir reprendre du service.

Bien que peu volubile, il savait se faire courtois en société afin de faire la conversation. Mais pour le moment, ce n’était pas de la compagnie qu’il cherchait, mais de quoi se remettre sur pied. Heureusement, le café était toujours prêt, Adam remplit deux mugs sans attendre la réponse de son confrère, qui dirait non à un café de toute façon ? Il déposa le mug en face de l’autre homme et prit place sur une chaise en soupirant un peu avant de tirer à lui le dossier qu’on lui avait demandé de regarder un peu plus tôt. Adam n’était un grand bavard, il avait des manières et savait se comportait en société, mais à part quand il était saoul, il ne parlait pas beaucoup. Enfin, il ne parlait pas pour ne rien dire, ce qui d’après lui était le souci de beaucoup de personne de cette époque. Il termina de lire le dossier, c’était un cas simple et il se demanda si le docteur qui avait besoin d’aide sur ce cas avait réellement les capacités pour pratiquer. Enfin, il reposa le document et se concentra sur son café, il sentit vite que le liquide faisait son effet et il se sentait plus réveiller, il aurait bien eu besoin d’un verre, mais il essayait de ne pas boire en service. Même si parfois quand les journées étaient longues, c’était parfois un véritable enfer… Mis il arrivait à se contrôler. Le contrôle de soi, l’image, l’apparence, les faux-semblants. C’était ce qu’il y avait de plus important pour lui. C’est son père qui lui avait appris ça. L’apparence devait primer, l’apparence, c’était le pouvoir, l’apparence serait l’outil, l’arme pour que les gens autour de toi ne saches pas ce qui se cache au plus profond de ton être. Tu pouvais donc être ce que tu voulais, du moment que ton image était parfaite. Et ce conseil n’était pas entrée dans l’oreille d’un sourd. Même à l’hôpital, Adam avait une tenue parfaite, il se montrait la plupart du temps courtois bien que légèrement condescendant avec les autres. Mais personne n’irait imaginer que parfois, il prélevait un organe à un mort afin de le revendre sur le marché noir ou bien qu’il délesté la pharmacie de morphine ou autres molécules afin de les revendre de son côté. La force de l’image faisait ses preuves, il observa l’homme en face de lui avant de croiser les jambes et de croiser les mains sous son menton.

-Je suis désolé, je viens de me rendre compte que je ne me suis pas présenté. Adam McCormick, chirurgien.

Il s’était présenté par pure politesse et c’était également un très bon moyen de lancer la conversation, même si pour lui, c’était impensable que quelqu’un dans cet hôpital ne sache pas qui il était. Il avait une estime de lui-même très haute et il n’avait aucun mal à s’imaginer comme étant l’un des meilleurs chirurgiens de cet hôpital. Non, pas l’un des meilleurs, le meilleur. Il y avait de quoi certes se vanter, premier de sa promotion, à la tête d’invention qui ferait sa renommée s’il déposait le brevet, mais il oubliait souvent que ses confrères n’étaient pas devenus médecins justes par chance et qu’ils avaient eu aussi fait des études pour arriver où ils en étaient. Mais Adam était comme il est et il était certain qu’il ne changerait pas. Ou du moins pas si facilement. Il décroisa les mains et prit une gorgée de café, la fatigue aidant, il aurait bien ajouté quelque chose dans son café, mais il ne pouvait se permettre ce petit écart devant un inconnu. Il savait se montrer courtois pour brouiller les pistes, mais il n’était pas idiot. Il ne fallait jamais trop en révéler aux autres, sinon ils finissaient par obtenir du pouvoir. Et le pouvoir McCormick le voulait pour lui seul, il aimait entrer dans l’intimité des gens, connaître leur peur, leur faiblesse. Cela lui donnait l’impression d’exister pour eux et c’était également un bon moyen de les avoirs en son pouvoir. Il arrangea son col de blouse avant de sortir son téléphone pour vérifier ses mails et ses appels, son acheteur l’avait peut-être contacté, mais non, mis à part quelques demande de médicaments pas de demandeur d’organes pour le moment et dans ses cas-là, il ne savait jamais s’il était déçu ou soulagé.
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