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 Where do I run, What have I done? I feel so bad, I feel so numb | Sól & Rod

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T. Sól Skjeggestad & Rod S. Wilde ;

T’es bourré. Fais pas non de la tête comme ça, ça te donne des vertiges et ça fait que confirmer. T’es bourré et t’as l’air stupide, mais au moins comme t’es bourré tu t’en rends pas compte. T’es là, sur un vieux tabouret de mort en bois à t’arracher le postérieur, dans ton pull rouge pétant que t’as cru marron parce que t’es daltonien. T’as un shot dans la main, tu sais même plus de quoi - tu crois que c’était de la vodka, mais t’as oublié - et puis l’alcool, tu le tiens pas tant que ça. C’est chouette les débuts de mois, décembre c’est festif en plus il paraît. Tu saurais pas dire, t’as jamais été trop heureux à Noël, tes fêtes tu les faisais avec ta mère et ça la rendait pas beaucoup plus aimable. Dépenser de l’argent pour toi, non mais quelle question - alors qu’elle te logeait et te nourrissait déjà ! C’est plutôt toi qui devrait la gâter. Ce que t’essayait de faire avec l’argent de poche que t’as jamais eu. Tu te démenais pour lui faire des trucs mais ça convenait jamais. Alors elle se plaignait. Y’en a pas des masses, des gosses, qui se font priver de dessert à Noël. Toi, ça t’est arrivé des fois, juste parce qu’elle voulait ta part rien que pour elle. C’est gai Noël, chez toi. Mais tu dois bien reconnaître que chez les autres, ça te déplairait pas. De toute façon maintenant, tu le passes souvent tout seul. Sans loupiotes et sans sapin, sans bûche non plus. Des fois tu te fais un cadeau, tu chantes deux trois chansons. Et puis tu te couches parce que t’es malheureux.
Mais le début de mois, c’est sympa, parce qu’il y a les allocations chômages qui sont passées par là. Bon, c’est pas pour autant que tu sors en général, t’es pas du genre à tout claquer dans la boisson, t’as trop besoin de manger. Mais y’a des fois, tu vois, où la nourriture ça passe pas, mais un ou deux shots par contre, c’est comme un médicament. C’était un peu ça ce soir, t’étais sorti pour aller t’acheter une bouteille au Super U de base, et puis tu t’es fait haranguer comme souvent, et t’as suivi le mouvement. Et forcément, t’as fini dans un bar. Un bar qui puait un peu la loose d’ailleurs, c’est comme ça Dragon Alley - mais l’avantage dans ces circonstances, c’est que les conso sont moins chères. Alors tu t’es soûlé.

C’était étrange comme soirée en fait, mais surtout parce que tu réalisais pas trop ce qu’il se passait. T’étais avec des gens, puis t’as fini avec d’autres gens, tu t’es fait un peu bousculer et moquer, t’as voyagé de groupe en groupe et t’as fini assis à côté d’un mec carrément bizarre. Enfin pour le coup, c’est toi qui devait être bizarre, parce qu’il parlait avec une sorte de conviction, tu sais pas trop de quoi, mais t’étais convaincu qu’il te parlait à toi. Alors tu le regardais un peu, tu acquiesçais comme si t’étais d’accord avec ce qu’il disait même si tu l’entendais pas. Et t’as continué avec des petits signes discrets comme ça, comme si t’étais totalement concerné, alors qu’il te connaissait pas, et qu’il causait surement à tout le monde sauf à toi. Tu sais pas pourquoi, dans ta tête c’est comme si vous aviez sympathisé. Et quand il s’est levé pour quitter le bar - je sais pas, peut-être qu’au fond il en avait marre de toi, t’étais malaisant et intrusif quand t’étais ivre visiblement - tu t’es levé aussi et t’as suivi son pas. C’est seulement dehors, quand tu t’es pris d’un coup le gel de décembre que ça t’a mis une petite claque, et que t’as réalisé que tu t’apprêtais à suivre un type comme toi t’as été suivi de nombreuses fois, et t’as eu honte. Tu t’es arrêté au milieu de la chaussée et t’as décidé de séparer vos chemins, vu que t’étais plus trop sûr qu’il veuille continuer à te parler (si toutefois il s’avérait qu’il te parlait à toi). Sauf que c’est con, pour rentrer, vous avez pris le même chemin. Et t’as entendu des voix s’élever. En fait, elles t’avaient pas attendu pour ça, juste qu’elles prenaient en intensité alors que vous passiez à côté, du coup t’as cru que c’était pour toi. Et t’as vu un type valdinguer - tu saurais pas en dire plus vu que t’étais bigleux - et percuter l’autre type face à toi, que tu suivais à moitié. Et tout est parti de là.

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T. Sól Skjeggestad & Rod S. Wilde ;

Première pinte. Depuis que t'es en Irlande t'es jamais rentré à Bergen, même pour les fêtes de fin d'année. Deuxième pinte. Pourtant, chez vous dans le nord, vous ne faites pas ça qu'à moitié ! Ça doit être beau, un noël sous la neige. Cinquième pinte. Déjà ? Putain, tu bois vite. Et puis tu ne t'arrêtes plus de causer. Noël en Norvège ça rend curieux, puis ils ont l'air de bien aimer ton accent alors t'en rajoutes. Ou bien c'est la bière qui t'empêche d'articuler ? En tout cas ça leur fait quelque chose quand tu parles de morue macérée. Le meilleur, c'est celui à côté de toi, avec le pull rouge qui lui va pas. Il ressemble à un Nisse, ça doit être la forme de son visage pâlot. Il n'a pas l'air malin avec son regard vide mais il semble boire tes paroles, ça te plaît bien. Alors naturellement, quand tu finis ton verre et te lèves, il te suit. Le contraire t'aurait étonné.

Vous êtes dehors et il s'éloigne. Tant pis, c'est qu'il est temps pour toi de rentrer. Update : en fait il marche dans la même direction. Boh, quelle importance ? Tu marches pas très droit, t'as jamais marché très droit de toute façon. Puis tu manques de te vautrer quand un type te rentre dedans. Tu le pousses, c'est c'est la chose à faire. Il te pousse, sans aucune raison. C'est là que ça dégénère. Le mec commence à te castagner alors que tu veux juste te défendre, et le Nisse derrière toi qui n'essaie même pas de t'aider. Quel branleur. Un dernier coup de poing dans un ventre et t'essaies de t'esquiver en embarquant Pull Rouge par le bras, du moins tu l'aurais attrapé par le bras si on ne t'avait pas balayé, si tu ne t'étais pas retrouvé au sol. Encore un échec pour Skjeggestad, décidément tu les collectionnes.

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T. Sól Skjeggestad & Rod S. Wilde ;

A cette heure et dans ce quartier, on trouvait que rarement des types sobres. Et les pochards, tu les connais, il fait jamais beau voir de leur taper dans les miches, et tu te fais toujours un devoir quand tu peux de les éviter. Parce qu’ils partent au quart de tour, ces zigotos, et ceux-là t’étais pas sûr, mais ça devait faire un moment qu’ils se crêpaient le chignon - t’avais pas toujours du flair, mais là t’avais bien reniflé la tension. Alors quand t’as compris que le tout éclatait juste sous ton nez, t’as voulu t’en aller tu penses, t’avais bien compté faire volte-face et entreprendre un large détour pour aller te perdre Dieu sait où avec ton sens de l’orientation foireux (qui devait pas l’être tant puisque tout bigleux que tu es, on t'a jamais retrouvé mort déshydraté). Pourtant, si c’est pas malheureux : t’étais déjà en plein dedans, c'était raté pour l'esquive en toute discrétion.
Ton pote s’est pris un pain ou peut-être plusieurs (pas facile de déterminer ceux qu’il avait évités) - bon, c’était pas à proprement parler ton pote parce que tu lui avais pas vraiment demandé, mais puisque vous étiez les deux victimes dans l’histoire, dans l’immédiat c’est comme si vous l’étiez. Pour ça que quand t’as vu les poings flous fuser des deux côtés, t’as serré les dents avec émotion - t’aurais voulu l’aider bien sûr, mais t’étais lâche, t’osais pas, t’avais pas envie de te battre. T’étais un peu tétanisé faut dire, tu te faisais petit du haut de ton mètre quatre-vingt-dix, sauf que le second type là, qui s’était ramené pour continuer de beugler sur son pote à lui, il s’était mis à te chercher des noises parce qu’il appréciait pas que tu restes là à regarder. T’avais l’air bête - faut dire que tu l’étais, mais pour lui, c’était carrément chercher les problèmes.

T’allais balbutier des excuses comme d’hab, reculant d’un ou deux pas, pliant d’office comme un lâche, puis t’as vu le bras de l’autre, là, essayer d’agripper le tien, et t’as été touché. Parce que sur le coup, même si t’as envisagé la possibilité qu’il veuille aussi te casser la gueule, c’était touchant de voir qu’il se souvenait que t’existais alors qu'il était pris dans une bagarre de rue. Sauf qu’il a fini par terre, et t’as trouvé ça injuste. C’était injuste parce qu’il était courageux, qu’il rendait les patates, et que t’aurais aimé être capable d’au moins autant. C’était peut-être l’alcool, peut-être bien la peur aussi, mais ça t’a déshinibé comme il faut et ça t’a donné l’adrénaline qui te manquait pour que tu te décides à foncer à sa rescousse. T’aimais pas la violence, mais ton pote au sol, tu voulais pas qu’il meure (oui, t’es un peu extrême quand tu t’y mets).
Alors t’as collé un mistral au mec qui t’engueulait sans que tu l’écoutes vraiment, et t’as sauté du côté des distributeurs de poings, avec des mots à moitié bouffés (dans le genre  « arrêtez » mais avec de la paraphrase inutile et en bien moins compréhensible), puis t’as attrapé le Sól au sol (haha, qu’est-ce qu’on se marre) pour tâcher de le relever. Prochain truc que t’as su, c’est que tes dents ont cogné le goudron un chouilla à côté, parce que ivre et faible comme tu es, suffit qu’on te pousse un peu pour que tu tombes à la renverse. Tu parles d’un sauvetage héroïque - quoi qu’avec un peu de chance, ça aura fait tellement marrer les deux autres cons que vous aurez l'occasion de vous tirer.

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