| Ven 25 Nov - 23:32 | | Histoire « than a hundred years as a lamb. » - Lettre du 5 décembre 1969, de M. Ashworth, directeur de Our Lady's RC Primary School, à M. et Mme Alfred Mercer.:
Madame, Monsieur,
Nous vous écrivons ce courrier pour vous faire part du comportement de votre fils Aldrich au sein de l'établissement Our Lady's RC Primary School.
Aldrich s'est battu ce jour 5 décembre avec deux camarades plus âgés que lui. La rixe n'a heureusement pas été longue, et aucun des enfants n'a été sérieusement blessé. Aldrich a reconnu avoir donné le premier coup en réponse à des insultes répétées à son encontre. Il a également clamé subir un traitement abusif et humiliant régulier de la part de ses deux camarades, citant notamment des brimades et des moqueries sur “le boulot miséreux” de ses parents.
Nous avons conscience qu'il s'agit à coup sûr d'un incident isolé, mais nous préférons tout de même nous en assurer, aussi nous proposons-vous une rencontre afin de veiller à la tranquillité d'esprit de votre enfant.
Cordialement,
Milton Ashworth, directeur.
- Lettre d'Aldrich à son père, le 18 mai 1971.:
Salut papa,
J'espère que tu vas bien. Comme promis, je t'écris cette lettre sans fautes d'orthographe, parce que Grand-Mère m'a dit que de toute façon, c'est comme ça qu'il faut faire pour se faire respecter.
À l'école, tout se passe bien. J'ai de bonnes notes en math, même si je n'aime pas ça, et en histoire-géographie. Mary Withams n'arrête pas de venir me chercher et de dire qu'elle est ma chérie. Elle est gentille, mais elle est pas jolie, donc je sais pas si elle peut vraiment être ma chérie.
L'autre jour, Jonathan Gibb s'est encore moqué de moi. Comme Grand-Père et toi me l'avez apprit appris, je me suis défendu. J'ai dû retourner dans le bureau de M. Ashworth, qui m'a beaucoup disputé. Il a convoqué maman et ils se sont engueulés. J'entendais tout depuis le couloir. Maman a menacé de me changer d'école car elle estime qu'on devrait pas se moquer parce que toi et elle vous êtes juste boulangers. Moi, ça m'embêterait pas de changer d'école, je n'y ai pas de copains. Si, il y a Mary, mais elle est pas jolie, Mary.
Maman dit que tu vas bientôt rentrer à la maison parce que l'hôpital t'a pas trouver trouvé de maladie. Quand tu reviendras, je t'attendrai avec un dessin !
Ton fils, Aldrich.
- Extrait d'une lettre de Margaret Mercer à ses parents, le 20 septembre 1971.:
[…] pense revenir vivre avec vous quelque temps. Depuis la mort d'Alfred cet été, je n'arrive plus à tenir la boulangerie toute seule. Trop de travail, trop de dettes. Je ne peux pas payer le loyer, les frais, et la scolarité d'Aldrich toute seule. Je n'ai eu droit à aucune aide pour le veuvage, et la banque refuse de me faire un prêt. Vivre chez vous me permettrait d'alléger les charges pendant un temps, et d'assurer une bonne éducation à Aldrich. Je […]
- Fragment de la rencontre entre M. Kennard, directeur de St Peter's RC High School, et Mme Margaret Mercer, le 26 avril 1974.:
Margaret Mercer : Je suis désolé, M. Kennard… Il ne recommencera plus, je vous le promets. Francis Kennard : Ce n'est qu'une solution à court terme, Mme Mercer. Cet enfant qu'Aldrich a envoyé à l'infirmerie… M. M. : Il m'a dit qu'il s'était défendu parce qu'il l'avait attaqué. F. K. : Aldrich l'a agressé le premier, Mme Mercer. J'étais là, il l'a fait devant moi. Lui et ses deux collègues s'en sont pris à un camarade et… vous avez vu le résultat. M. M. : Ce sont peut-être ses copains qui l'ont… F. K. : Non, Mme Mercer. C'était Aldrich. M. M. : Je… Je ne sais pas quoi dire… Quoi que je fasse, rien ne semble jamais bon avec cet enfant. Depuis le décès de son père, il s'est comme renfermé. Il ne parle plus, il… F. K. : Mme Mercer, le comportement d'Aldrich devient problématique. Pas que pour les autres, mais aussi pour lui-même. Est-ce que vous avez déjà songé à lui faire rencontrer un psychologue ?
- Entretien entre Aldrich Mercer et l'agent Draper, le 31 janvier 1975.:
Draper : Comment tu t'appelles ? Aldrich Mercer : Mercer. Aldrich. D : Tu as quel âge ? A. M. : 14 ans, m'sieur. D : Est-ce que tu sais ce que tu as fait, Aldrich ? A. M. : J'ai fait quoi ? D : Tu as cassé la vitre d'un bar et tu as frappé un client. A. M. : Et alors ? Il l'avait cherché. D : Tu n'as clairement pas conscience de tes actes, petit. A. M. : Ce salopard s'est foutu de moi. Il m'a manqué de respect. Il était là, à se pavaner avec son fric dégueulasse. D : Il t'a adressé la parole ou il t'a agressé ? A. M. : … D : Réponds. A. M. : Non. Il m'a rien fait. D : Alors pourquoi tu l'as frappé ? Il lui faudra un bon moment pour se remettre de ce que tu lui as fait. T'as de la force, pour un gosse de 14 piges. A. M. : Je voulais lui apprendre une leçon. D : Laquelle ? A. M. : Que tout son argent pourra pas lui racheter une gueule. D : Autre chose… qu'est-ce que tu faisais dans un bar à 14 ans, à 22 heures la nuit ?
- Extrait du rapport de l'agent Draper, le 14 juillet 1976.:
[…] Le suspect a laissé tomber toute sa marchandise, a priori une dizaine de sachets de cocaïne, et s'est enfui. Pendant que l'agent Leavitt procédait à l'arrestation de l'acheteur présumé, j'ai pris le dealer en chasse. Je l'ai suivi jusque dans une ruelle que je savais sans issue. Il y eut un instant où je l'ai perdu du vue, à l'angle de la ruelle. Quand je l'ai rattrapé, il avait disparu, volatilisé comme par magie. Il n'y avait que ses vêtements au sol et un chat qui me fixait.
Note en bas de page : "penser à faire passer un examen psychologique de l'agent Draper.”
- Courrier du 23 février 1977, de M. Bristol, directeur de St Peter's RC High School, à Mme Margaret Mercer.:
Madame,
Je me permets de vous écrire pour convenir d'un rendez-vous afin de discuter de votre fils, Aldrich. En effet, Aldrich est un élève brillant, mais fait montre d'un gros problème comportemental qui peut, à terme, compromettre ses études.
Pour commencer par le plus négatif, Aldrich a plusieurs fois démontré un caractère arrogant, voire irrespectueux, à l'égard du corps enseignant en particulier et de l'autorité en général. Il est également à l'origine de nombreux troubles parmi ses camarades. Il a plusieurs fois été surpris en train de menacer, verbalement ou physiquement, des élèves plus jeunes que lui, et a même une fois introduit des substances illicites au sein de l'établissement. Faits pour lesquels il avait été par ailleurs fermement sanctionné, allant jusqu'à une expulsion temporaire.
Toutefois, Aldrich est un excellent étudiant. Ses résultats dépassent l'entendement, notamment en sciences. Ses professeurs ont même remarqué qu'il avait tendance à s'ennuyer tant il avait d'avance sur ses camarades. Si ses résultats continuent à être si impressionnants, je suis d'avis pour le faire sauter d'un niveau et même le recommander personnellement auprès d'une des meilleurs écoles du pays. L'obtention d'une bourse d'études est envisageable. Cependant, tout ceci ne sera possible que si le comportement d'Aldrich évolue dans le positif. Dans le cas contraire, nous devrons envisager une exclusion peut-être définitive de St Peter's RC High School.
Bien à vous,
Arnold Bristol, directeur.
- Conversation du 4 mars 1977 entre l'agent Draper et le gérant d'un magasin de téléviseurs cambriolé.:
Draper : Veuillez répéter, M. Nichols ? Nichols : Mais je vous l'ai dit, monsieur l'agent ! Un chat ! D : … un chat ? N : Un british shorthair, même ! Je vous assure ! D : … un british shorthair vous a cambriolé ? N : Ça parait fou, hein ? Tenez ! Il est là ! Regardez, il frime en plus, ce saligaud ! Arrêtez-le ! D : Bon eh bien… arrêtons le chat…
[Note : M. Nichols a été incarcéré à la suite de cette conversation.] [Note 2 : penser à faire passer un nouvel examen psychologique à l'agent Draper.]
- Déposition recueillie par l'agent Draper le 14 mars 1977.:
Plaignant : C'était horrible. Absolument atroce. Draper : Calmez-vous. Que s'est-il passé ? P : Ce chat, il était là, chez moi. Ma fille l'avait trouvé mignon et elle l'avait ramené à la maison. Je me suis dit pourquoi pas, le temps de lui trouver un foyer. Surtout que notre propre chat venait de disparaître. D : Venez-en au fait. P : Hier soir, j'ai entendu du bruit dans le salon. Je suis donc descendu pour voir, j'ai allumé la lumière et… D : Et ? P : Le chat ! Le chat était en train de se transformer ! En humain ! Il s'est enfui par la fenêtre en la cassant dès qu'il m'a vu ! D : … Ça va encore être une longue journée…
Note : l'agent Draper a été temporairement suspendu pour consommation d'alcool durant son service.
- Diagnostic du Docteur Eccleston, psychologue, le 15 mars 1977.:
Le patient est encore très réticent à s'ouvrir. Je ne perds pas espoir de le mettre plus en confiance, il ne s'agissait après tout que de la deuxième séance. D'après ce que j'ai pu analyser, Aldrich Mercer fait preuve d'un fort comportement antisocial, mais il est encore trop tôt pour pouvoir dire s'il atteint d'un trouble de la personnalité. Néanmoins, plusieurs symptômes sont présents, parmi lesquels l'impulsivité, le dédain pour les sentiments des autres ainsi qu'une faible tolérance à la frustration.
Quand interrogé sur l'origine de sa cicatrice fraîche sur l'avant-bras, le patient a d'abord refusé de s'expliquer avant de se justifier de diverses manières, parfois farfelues.
Enfin, le sommeil d'Aldrich Mercer est actuellement troublé par de nombreux mauvais rêves, qu'il m'a décrits, dans l'un de ses rares moments d'honnêteté. Il raconte se voir souvent se transformer en chat et ressentir une terrible douleur. Il a l'impression de ne plus se reposer et appréhende l'instant où il doit se coucher.
Je songe à consulter le Docteur David Harbour, psychiatre, afin d'avoir son avis sur le cas d'Aldrich Mercer et d'éventuellement convenir d'une médicamentation adaptée.
- Notice de la banque à Mme Margaret Mercer, 9 décembre 1978.:
Nous sommes au regret de vous annoncer que nous ne pouvons donner suite à votre demande de financement pour les études de votre fils.
- Discussion téléphonique entre l'agent Draper et l'agent Leavitt, le 30 mai 1979.:
Draper : Je te jure, Arnold, je suis en train de péter un câble. Leavitt : Mais non, le prends pas comme ça ! D : Si j'entends encore une fois parler d'un p*tain de chat dans une p*tain de maison cambriolée, je crois que je démissionne ! L : Mais enfin, c'est n'importe quoi, Joshua ! Ce ne sont que des coïncidences ! D : Une vague d'effraction, y a toujours des chats sur les lieux du crime, et tu appelles ça une coïncidence ?! Un british shorthair, qui plus est ! Toujours ! L : Je crois que tu as besoin de décompresser. Viens au bar, ce soir, après le service, on ira s'en jeter un. D : N'empêche, c'est pas normal. L : Tu crois que les voyous dressent des chats pour commettre leurs larcins ? D : … Je ne sais pas, je ne sais plus. L : T'as besoin d'un psy, Joshua. Un copain à moi, il en consulte un qui s'appelle… Eccleston, j'crois. T'as qu'à essayer, il paraît qu'il est très bien.
- Lettre d'admission de l'Université de Manchester à Aldrich Mercer, 3 juillet 1979.:
M. Mercer,
Nous avons le plaisir de vous annoncer que vous êtes désormais admis au sein de notre université. Vous trouverez ci-joint les formulaires d'inscription ainsi que les formulaires de paiement pour finaliser votre intégration.
Encore toutes nos félicitations.
Bien à vous,
La direction de l'Université de Manchester.
- Journal privé de Joshua Draper.:
Le 3 juillet 1979.
Je suis les conseils du Dr Eccleston et je commence donc à rédiger un journal de ma vie. Apparemment, c'est censé m'aider à y voir plus clair dans mon esprit. Je vois pas en quoi, mais c'est lui le doc.
N'empêche, payer une fortune un médecin de la tête juste pour devoir écrire soi-même dans un bouquin, c'est un peu du foutage de gueule.
Je tiendrai donc ce journal à jour régulièrement. D'après le doc, je devrais me sentir mieux. Je vois pas comment on peut en arriver à cette conclusion mais, encore une fois… c'est lui le doc.
Le 17 octobre 1979.
Pas de chat aujourd'hui. Tout va bien.
Le 6 janvier 1980.
Oh oh, j'ai 'ru voir un 'rominet. Non j'déconne. Tout va bien.
Le 3 février 1980.
Je l'ai vu. Le chat. Le british shorthair. Je l'ai vu en vrai. Il existe vraiment.
Le 4 février 1980.
Je l'ai revu.
Le 5 février 1980.
Je ne l'ai pas revu. Le docteur a raison, je crois, ça doit être le surmenage. Ou l'alcool. Ou les deux.
Le 25 mars 1980.
IL EXISTE ! Je le sais, j'en suis convaincu ! Personne ne me croit, mais je sais qu'il existe ! Et il me suit partout ! Ce british shorthair me suit où que j'aille ! Par contre… Par contre, par contre, je sais qu'il ne peut pas me suivre hors de Manchester ! Quand je quitte la ville, j'ai l'impression de revivre ! Mais dès que j'y retourne… le cauchemar recommence. C'est un peu comme… un peu comme s'il savait qu'il me faisait flipper et que ça le faisait rire.
Faut que j'en parle au docteur Eccleston.
Le 2 mars 1980.
Il m'a fallu attendre une semaine pour le rendez-vous, mais je sais enfin qui est à l'origine de cette persécution ! C'est le jeune Mercer ! Le fils de la veuve Margaret ! Je l'ai croisé chez le doc, il avait rendez-vous avant moi, qui l'aurait cru ? Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai écouté sa consultation à la porte et… et il se transforme en chat !
Je le savais ! Le docteur le croit pas, bien sûr, mais moi je sais ! Maintenant je sais que c'est son regard qui me fixait. J'ignore comment il fait, mais c'est lui. C'est lui c'est lui. Il faut que j'aie une conversation avec ce gamin… et vite.
Le 3 mars 1980.
MIS À PIED ! J'ai été mis à pied ! J'ai coincé ce salaud d'Aldrich Mercer. Il était hors de question que je le laisse s'en sortir comme ça. Je l'ai suivi jusqu'à son université et je l'ai chopé dans son campus. Je l'ai menacé, je lui ai dit que désormais je l'aurais à l'œil et que j'hésiterais pas un instant à l'écorcher vif et à en faire de la colle. J'ai vu, dans son regard, j'ai vu qu'il avait compris que je savais. Il a compris que je le lâcherai pas, maintenant.
Mais la sécurité du campus est arrivée, et résultat… mise à pied ! Putain !
C'est pas grave, c'est pas grave… Ça m'empêchera pas de m'occuper de ce petit salaud dès que j'en aurai l'occasion…
Le 19 mars 1980.
J'ai écumé tous les lieux louches de Manchester, et j'ai fini par trouver un vieux un peu fou dans un bouge pourri. Apparemment, il connaît des trucs sur le genre de créature qu'est Aldrich Mercer. De ce qu'il m'a dit, un métamorphe. Il m'a dit que c'est une maladie qui se transmet génétiquement. Il avait de connaître un tas d'autres choses sur ce genre de monstruosités, et a accepté de m'aider à débarrasser ma ville d'elles.
Le 23 mars 1980.
Oh mon Dieu… Oh mon Dieu ce n'était pas du tout ce que je voulais. Je ne voulais pas que ça se passe comme ça…
Je… je dois quitter le pays.
J'ai suivi le vieux fou qui savait comment combattre Aldrich Mercer. Il m'a dit qu'il fallait couper le mal à la racine et donc qu'on s'occupe de la veuve Margaret. Il fallait qu'on détermine si oui ou non elle savait quoi que ce soit à son sujet, parce qu'en fait, un métamorphe peut aussi ne l'être que par son père.
Ça a mal tourné. Très. Il faut maintenant qu'on parte, le vieux et moi. Mercer est peut-être déjà à nos trousses. Le vieux a dit qu'il allait m'emmener en Irlande, dans une ville qu'il connaît où il pourra m'apprendre les ficelles du métier. Il dit que Mercer ne nous retrouvera jamais là-bas.
Je l'espère…
- Message téléphonique laissé par le Docteur Baines, chirurgien, le 1 avril 1980.:
Bonjour Aldrich, c'est le Docteur Baines, de l'hôpital. J'ai… j'ai le regret de vous annoncer que nous n'avons pas été en mesure de sauver votre maman… Je vous présente mes plus sincères condoléances… J'attendrai votre retour afin que nous puissions discuter des divers arrangements concernant les obsèques. Je connaissais bien votre maman, je vous aiderai.
- Conversation téléphonique entre le caïd Jerry “Big” Pickle et son frère Anthony, le 9 juin 1984.:
Big Pickle : C'est pas les flics, j'te dis. C'est un gang rival, voilà ce que c'est. Nos mecs se font descendre par un petit malin, c'est tout. Anthony : Mais qui ? Ça peut pas être un gars tout seul ! B. P. : Qui qu'il soit, on le baisera avant qu'il nous baise. A : … B. P. : Quoi, qu'est-ce qu'il y a que tu dis pas ? Crache le morceau ! A : T'as entendu parler de ce gamin ? Il a déjà son petit groupe. C'est peut-être lui. B. P. : Un gamin ? Un gamin qui descend nos gars à nous ? Comment il s'appelle ? A : Il commence seulement à se tailler une réputation, donc c'est peut-être pas lui, mais… B. P. : SON NOM PUTAIN ! A : Mercer. Aldrich Mercer ! B. P. : Mets-moi la tête de ce Mercer à prix. Ce fils de pute, il va vite comprendre qu'il fallait pas se frotter à Big Pickle.
- Conversation téléphonique entre le caïd Big Pickle et son frère Anthony, le 10 juillet 1984.:
Big Pickle : Alors ? Vous l'avez descendu ? Anthony : On l'a eu, oui. Quand même, c'est dommage… D'après ses clients, il savait vendre sa came. Et il savait bien la faire. B. P. : Je m'en bats les couilles. Il empiétait sur notre territoire, on lui a donné sa leçon. T'es bien sûr qu'il s'en est pas sorti ? A : Enchaîné comme il était quand on a foutu le feu, non. Il reste plus rien.
- Conversation téléphonique entre le caïd Big Pickle et son frère Anthony, le 3 janvier 1985.:
Big Pickle : Tes gosses ont aimé leurs cadeaux ? Anthony : Ils ont adoré. Et les tiens ? B. P. : Ouais, ils sont contents. J'ai même offert un chat à ma femme. Mais il me colle tout le temps, je sais pas pourquoi. Tiens, le voilà ! Alors le chat, on se promène ? Anthony : Je pensais pas qu'un jour tu parlerais à une bestiole… B. P. : Arrête, il est excellent, ce chat, avec sa tête ! Hein ? Mais qu'est-ce qu'il fait ?! OH PUTAIN ! OH PUTAIN ! MERDE MERDE ! C'EST QUOI CE…
[fin de la conversation]
- Courrier envoyé le 22 juin 1987 de Gregory Pitts à Aldrich Mercer.:
Aldrich,
Je te félicite pour l'obtention de ton doctorat ! Ta grand-mère et tes parents seraient très fiers de toi ! Il ne reste plus que nous deux, dans la famille maintenant, mais tu es notre plus immense fierté.
Je sais que les choses n'ont pas été faciles depuis le décès de ta mère, et j'ignore si tu recevras cette lettre, mais j'aimerais te revoir, fils. Je n'ai plus beaucoup de temps, maintenant. Si jamais tu reçois ce mot, viens passer me voir un jour. J'aimerais te donner quelque chose.
Ton grand-père qui t'aime, Gregory.
- Conversation téléphonique entre Damon Stoddard et Roger Walsh, chefs de gang présumés, le 5 novembre 1991.:
Damon Stoddard : Tu vas y aller, toi, à cette réunion extraordinaire ? Roger Walsh : Y a pas le choix. Depuis que Big Pickle s'est fait dézinguer, c'est Anthony le chef, donc c'est lui qui décide. D. S. : J'y crois pas… Anthony, c'est un mou. Un faible. Y a quelqu'un d'autre qui tire les ficelles. R. W. : Crois ce que tu veux, vieux, mais si le chef dit qu'il faut y aller, il faut y aller.
- Conversation téléphonique entre Anthony Pickle et Aldrich Mercer, le même jour.:
Anthony Pickle : Je le sens pas, Aldrich. Aldrich Mercer : Fais ce que je te dis. A. P. : Déjà, tuer mon propre frère, c'était difficile, même si ce gros connard l'avait cherché. Mais là… là c'est trop gros. A. M. : Écoute attentivement, Pickle. T'es sur le trône parce que je t'ai laissé sur le trône. Tu es le chef, mais je suis le marionnettiste. J'observe, j'attends, je surveille. Si tu n'es pas capable d'assumer ton rôle, je trouverai quelqu'un d'autre. Est-ce que tu as envie que je trouve quelqu'un d'autre ? A. P. : … Non… A. M. : Bien. Brave garçon. À ce soir, Pickle. A. P. : Tu veux vraiment tuer tout le monde ? Ça va être l'hécatombe. Et ça va attirer l'attention de la police. A. M. : Laisse-moi m'occuper de ça…
- Journal de Joshua Draper.:
26 février 1992.
Cela fait tant de temps que je n'avais plus rempli ce carnet… Je suis enfin rentré à Manchester. Grâce à Gerald, j'ai appris comment combattre le Mal. J'ai découvert cette petite ville d'Irlande, Bray, où presque tous les habitants sont des créatures anormales. J'ai découvert et j'ai combattu bien pire qu'Aldrich Mercer, je suis maintenant prêt à en finir avec lui.
Quand je suis revenu, j'ai été surpris de voir combien ma ville avait changé en 10 ans. Pendant que je grandissais à Bray, j'ai découvert que Mercer aussi. Je le savais déjà engagé sur la mauvaise pente, mais là… C'est pire que tout. Grâce à mes contacts dans la pègre, j'ai appris qu'il était devenu le chef incontesté de toute l'organisation criminelle de Manchester. Racket, drogue, vente d'armes… Et c'est une engeance du démon qui est à la tête de tout ça.
Gerald est revenu avec moi, nous allons nous occuper de son cas définitivement.
4 mars 1992.
Gerald est mort. On est tombé dans un piège. À force d'avoir combattu des monstres, nous en avons oublié combien les humains étaient dangereux. Mercer est beaucoup trop puissant. Ses sbires sont partout à ma recherche, maintenant. Il faut que je disparaisse.
En écrivant ses lignes, je réalise que toutes nos connaissances sont restées dans notre planque du centre-ville. Tout ce que j'avais accumulé et noté, mes carnets de chasse… Aldrich a certainement dû les trouver, maintenant. Si jamais il découvre Bray, je n'ose imaginer ce qui arrivera.
Je dois me cacher pour l'instant et surveiller l'évolution de la situation.
9 avril 1992.
C'est horrible. Les cadavres commencent à joncher les rues de Manchester. Je savais que la découverte de mes carnets pousserait Aldrich à commettre l'irréparable, mais je ne m'attendais pas à ça… Il pourchasse lui aussi les créatures surnaturelles, maintenant.
Mais pour les mêmes raisons que moi.
Il les pourchasse pour… pour des sortes d'expérience. Comme s'il les moissonnait. Je suis remonté jusqu'à l'un de ses laboratoires. Une abomination. Même moi qui ai pris l'habitude avec plus de dix ans de chasse dans les pattes… j'ai eu de la peine pour ces créatures. Des métamorphes, pour la plupart. De ce que j'ai pu constater, il en cherche absolument partout, il se sert de son organisation pour les traquer et les enlever où qu'ils soient pour ensuite se livrer à toutes sortes d'exactions sur leur corps.
J'ai vu des ados découpés en morceaux… éviscérés…
Il faut y mettre un terme. Aldrich Mercer doit être arrêté.
17 mai 1992.
Aldrich Mercer a été arrêté. La police a remonté la piste de l'un des cadavres qu'il a laissés derrière lui. La mèche a été vendue par son pantin, Anthony Pickle, qui va témoigner contre lui devant le juge. Il n'a aucune chance de s'en sortir, mais je reste vigilant. Si le procès se déroule normalement, il devrait en prendre pour facilement 10 à 15 ans de prison. Il ne sera pas accusé d'assassinat mais au moins de complicité et de fraude fiscale… C'est déjà ça.
Quand je le vois sur les écrans de télé, je ne peux m'empêcher de me demander ce qui serait arrivé si je n'avais pas craqué. C'est en partie à cause de moi qu'il est devenu comme ça. Il faudra que j'en aie le cœur net.
- Conversation entre Aldrich Mercer et Joshua Draper, au pénitencier de Strangeways, le 25 juin 1992.:
Aldrich Mercer : Tu as attendu tout ce temps pour venir me voir ? Je suis touché. Joshua Draper : J'ai besoin de savoir quelque chose, Aldrich. A. M. : Comment tu es entré ici ? Tu as soudoyé un gardien ? J. D : J'ai enjambé les ruines que tes camarades ont laissé il y a 2 ans lors de l'émeute. A. M. : (rire) Tu es un petit comique, en plus de ça. Alors, dis-moi, Jojo… qu'est-ce que tu me veux ? J. D. : J'ai besoin de savoir. Est-ce… Est-ce à cause de moi que tu es devenu… que tu es devenu celui que tu es aujourd'hui ? A. M. : (rire) Tu as attendu aussi longtemps juste pour me demander ça ? Regarde-moi. Là, dans les yeux. Non non, Jojo, c'est trop facile… Là, regarde. Ici. Bien. Brave garçon. Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Si tu as fait de moi un monstre, c'est ça ? Parce que tu as tué ma mère ? À ton avis ? J. D. : Pourquoi tu souris comme ça ? A. M. : Parce que tu ne sauras jamais, Jojo. Même si je te le dis. Étais-je un monstre avant ? Le suis-je devenu après ? Si l'on regarde bien, en un sens, c'est plus moi qui t'ai créé que l'inverse. À te tourmenter, à te harceler, à faire tout ça juste pour attirer ton attention. J. D. : … Mais pourquoi ? Pourquoi tu as fait ça ? A. M. : Je suis un chat, Jojo. Pourquoi ne l'aurais-je pas fait ?
- Enregistrement audio de la résidence de Henry Harper, nouvelle identité d'Anthony Pickle, le 7 août 2002.:
Inconnu : Salut, Anthony. Anthony Pickle : Harvey ! Comment tu es entré ici ? Où sont les gardes ? Inconnu : Les choses de la vie. A. P. : Pars d'ici immédiatement ! Ou j'appelle la police !
(miaulement)
A. P. : Pars d'ici ! Et emmène ton chat avec toi ! Inconnu : Je préfère te laisser avec lui.
(cri d'horreur)
A. P. : Aldrich ! Quoi, comment… Qu'est-ce qu'il vient de se passer ? Aldrich : Bonsoir, Pickle. Harvey, trouve-moi un peignoir, et laisse-moi la mallette. Merci. Est-ce que tu sais, Pickle, ce qu'il y a dans cette mallette ? Oh mais assieds-toi, je t'en prie, fais comme chez toi. A. P. : Qu'est-ce que c'est, toutes ces seringues ? Aldrich : Je vais être franc avec toi, Pickle. Quand on est enfermé pendant 10 ans entre quatre murs, on a de quoi réfléchir. Et j'ai réfléchi, bizarrement. On garde les mêmes connexions, qu'on soit dedans ou dehors, alors j'en ai profité, vois-tu. Tu l'as remarqué, je ne suis pas un… un humain normal. Je ne suis pas le seul. J'en ai donc recruté des comme moi, et j'en ai pourchassé, aussi, afin de créer ceci. A. P. : Qu'est-ce que tu racontes ? Tu es fou ! Aldrich : C'est un sérum de mon invention qui permet de transférer, temporairement, les capacités des gens comme moi à des gens comme toi. Imagine, Pickle. Des humains normaux qui possèdent le pouvoir de voler ! De voir dans la nuit ! De sentir des menaces de loin ! Et moi, derrière, qui en tire tous les profits… A. P. : Tu es complètement givré, Aldrich ! Aldrich : Et toi, petit chanceux, tu vas avoir droit à l'avant-première. Allez, tends ton bras.
(bruits de lutte, puis des cris de douleur, puis le silence)
Aldrich : Manifestement… ma formule a besoin d'être retravaillée.
- Carnet de notes d'Aldrich Mercer, le 14 septembre 2009.:
Je reste au point mort. J'ignore comment c'est possible. J'ai tout essayé. Il me manque quelque chose, mais j'ignore quoi. J'ai rassemblé les carnets de Jojo et de son vieux copain dont j'ai oublié le nom, mais rien dans leurs écrits ne m'indique quoi que ce soit d'utile. Je m'y attendais, leur planque était piégée et au moins la moitié de leur savoir est partie dans l'incendie… Évidemment.
Peut-être serait-il temps de mettre à nouveau la main sur Jojo ? Son expérience et ses connaissances du surnaturel me seraient grandement utile pour mes recherches.
- Carnet de notes d'Aldrich Mercer, le 2 novembre 2014.:
Mes tentatives de synthétiser la meilleure came se soldent toutes par des échecs parfois retentissants, et Jojo demeure introuvable. Je commence à croire qu'il est mort dans un trou perdu et que je ne le reverrai jamais. Si seulement je savais où cet enfoiré avait bien pu se terrer après avoir tué ma mère…
- Carnet de notes d'Aldrich Mercer, le 18 mai 2016.:
14 ans d'attente… mais ça a fini par payer. J'ai enfin retrouvé la piste de Jojo. Il a fallu tuer, torturer, et détruire, mais j'ai enfin retrouvé sa trace. Il se cache en Irlande, ce con. Dans un petit village paumé.
J'ai perdu beaucoup trop de temps à mettre cette drogue au point, je ne peux pas m'arrêter en si bon chemin.
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