A little bit dangerous (FT ALASKA)

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A little bit dangerous
Il est tard. Albane ne sait pas quelle heure il est, mais elle sait que le soleil s’est couché il y a quelques heures et que les nuages cachent la vue sur la lune. Déjà, ça a de quoi la mettre de mauvaise humeur; elle adorait la lune et sa lueur rafraichissante. Quand elle était plus jeune, et que ses parents lui tombaient sur les nerfs, la métamorphe s’enfuyait par la fenêtre de sa chambre et allait observer la lune, allongée dans l’herbe du parc qui se trouvait au coin de la rue. Elle était donc persuadée que sa soirée s’était mal déroulée à cause de l’absence de la lune pour éclairer ses pensées déjà plutôt déprimantes.
La noire était arrivée plus tôt que prévue à la ruelle, la même que d’habitude, et elle attend son client; un jeune homme dans la vingtaine, un peu maigrichon, le regard effrayé et la barbe mal rasée. Il portait toujours cette chemise blanche tachée au niveau du collet; c’était du sang ou de la confiture, et très sincèrement, Albane ne préférait pas le savoir. Ce n’était pas son problème, de toute manière. Elle s’était allumée une cigarette, et l’avait coincée entre ses lèvres, son regard émeraude guettant l’arrivée de son client. Il arriva seulement quelques minutes plus tard, les mains dans les poches, les yeux fuyant, le menton bas. Albane ne put s’empêcher de froncer les sourcils et de s’avancer vers lui, réalisant qu’il n’allait pas s’approcher plus qu’il le fallait de sa personne. Elle jeta le mégot de sa clope avant de fourrer elle aussi les mains dans ses poches; sa main droite serrant le stock et sa main gauche serrant le couteau de poche qu’elle gardait toujours sur elle lors de ses livraisons.

« Tu… Tu as le stock, non? » Que le mec lui demanda, sans même prendre le temps de la regarder dans les yeux. Haussant un sourcil, Albane ouvre la bouche, laissant sa voix rauque résonner entre les murs sales de la ruelle. « Et toi tu as mon argent, non? » Qu’elle demande. Silence radio. Une lueur plutôt inquiétante voile le regard foncé de son interlocuteur, et la noire déglutit, regrettant immédiatement d’avoir laissé son portable à l’appartement. « Non. Je veux le stock avant. » Elle secoue la tête, un petit sourire narquois étirant les commissures de ses lèvres. Il croyait pouvoir se la jouer au-dessus de tout? Pas avec elle. La métamorphe veut rétorquer, mais les pas rapides de son interlocuteur en sa direction, la font reculer plutôt rapidement, une certaine panique s’installant dans le creux de son estomac. « Woah, woah, tu fous quoi, là? » Qu’elle demande, son ton haussant. Le mec ne répond pas, il décide plutôt de sortir un gentil petit pistolet d’entre ses caleçons et sa ceinture. Il se met à courir en sa direction, et elle n’a pas le temps de faire demi-tour pour courir que le mec l’assomme d’un coup de crosse de pistolet en pleine tronche, juste sous l’œil. Ça va faire une jolie marque demain matin.
Elle ne lui laisse pas le temps de frapper une deuxième fois, parce qu’elle sort son petit couteau de poche rapidement, et vise la trachée, la lame s’enfonçant dans la zone tendre du cou, le sang dégoulinant, et le gargouillement paniqué du pauvre type se fait entendre. Le pistolet tombe au sol, et le corps bientôt inanimé de son client désormais vidé de son sang s’en suit. Albane secoue vivement la tête pour chasser le surplus d’adrénaline circulant dans ses veines, et surtout pour empêcher une transformation qui ne lui serait absolument pas bénéfique. Elle se passe rapidement une main dans les cheveux, essuie son couteau sanglant sur ses jeans délavés, puis s’enfuit à toutes jambes avant que l’on puisse la retracer. De toute façon, le pauvre mec n’avait ni famille ni amis, son corps aurait le temps de pourrir six fois avant que quelqu’un ne le retrouve. Du moins, c’est ce qu’elle voulait bien croire. Elle n’était pas une meurtrière, juste une pauvre fille qui doit faire le sale boulot à cause de ses choix de vie exécrables.

Elle n’a pas spécialement envie de retourner à l’appartement tout de suite. Son colocataire est là, et il va savoir que quelque chose se trame. Encore sous le choc, elle décide donc de marcher et de laisser son instinct la guider. Une main est délicatement posée sur son visage, et elle sent déjà l’ecchymose se former. La noire n’a pas le temps de trop y penser, qu’elle est déjà sur la rue où habite Alaska, avec sa maison sur le bord de la mer. Une maison de riche, un joli cottage, quelque chose d’accueillant et de chaleureux. Une maison si différente du petit appartement en miettes d’Albane et son colocataire; des murs blancs cassés et tachés, des peintures non terminées qui traînent partout, des joints qui brûlent dans les cendriers cachés dans les recoins de chaque pièce, et des vêtements sales qui ramassent la poussière par terre. Mais ça, la métamorphe s’en fout. Alors elle ne se pose pas de question, et décide de s’inviter chez la blonde qu’elle considère comme étant son amie. Elle sait qu’Alaska habite avec deux autres personnes, et qu’ils dorment peut-être – il est quand même bientôt deux heures du matin.
Elle cogne, et elle cogne encore, un grognement mécontent se coinçant dans sa gorge. Ne recevant aucune réponse, elle tente d’ouvrir la porte et remarque que cette derrière est débarrée. Sans se poser de question, Albane pousse la porte et franchit l’entrée, claquant la dite porte derrière elle, laissant un soupire s’échapper d’entre ses lèvres serrées à cause de la douleur. Elle ne dit pas un mot, pas un bonsoir, et se dirige directement au salon, où elle s’écrase sur le sofa, laissant tomber le sac de quatre pilules de speed à ses côtés. Sa main toujours sur son visage tuméfié et douloureux, elle sait très bien que la marque bleue se fait déjà très visible. À cause de sa peau pâle, chaque petite égratignure avait l’air d’une cicatrice de guerre, elle savait donc à quoi s’attendre. Plongée dans le silence, elle était persuadée qu’Alaska ne s’était pas aperçue de sa présence chez elle. Ça ne saurait tarder, connaissant son habituelle délicatesse.
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A little bit dangerous
Les vagues qui montent et qui descendent, le vent qui souffle, la nuit qui assombrissait la mer, l’étendu sans fin qui s'étalait devant moi, je me sentais petite, assise sur ma planche. Petite, minuscule, mais chez moi. J’avais l’impression d’avoir parcouru le monde pour revenir à ce moment précis, celui où il n’y avais plus que moi et ma planche, que moi et les vagues, l’océan, le sel. Sa mort, l’accident, l’incendie, depuis que son odeur disparaissait tranquillement de la maison, depuis que je me noyais dans l’alcool, les coups de poings, la drogue, le sexe, depuis que j’avais tout lâché pour me consacré à ma douleur, je n’avais vu que ce moment précis, cette ultime bouée pour me sauver de la noyade, de mon penchant autodestructeur. Je me levais sur ma planche, une dernière vague, une dernière ride. Et je rentrerais chez moi, sûrement pour me retourner vers la bouteille de vodka, seule. Ce moment où je me tenais au milieu des vagues, au centre de la mer, c’était les seuls moment où j’étais sobre, où je pouvais sentir mes pensées, lucide. Les seuls moments où je pouvais sentir cette douleur en mon être, présente, palpitante, mais adoucie. Il aurait tellement voulu me voir, et parfois, je tournais la tête vers la plage, avec cette impression qu’il sera là, me regardant, un sourire au lèvre. Et c’est moment, alors que je tourne la tête pour ne voir que le vide, le sable nu, ce poids qui me tirais vers le fond, toujours plus bas, toujours plus loin. Il me semblait difficile de m’en sortir, difficile de voir qu’il y avais autre chose que ce vide immense dans mon être. J’aurais voulu mourir à sa place. J’avais cru avoir trouvé mon salut en retournant au surf, mais il me semblait que je n’étais bien que sur ma planche, qu’à l’instant où mes pieds ne touchaient plus l’eau, que mon corps ne se balançait pas dans les vagues, tout revenait comme une tempête, n’empêchant de respirer l’espace d’un moment, brûlant la vie qui existait encore en moi.

Le sable sous mes pieds, douce mélodie, douce sensation, je ferme les yeux un instant, restant sur place, dans la nuit noire, les vagues mourant à mes pieds, mon corps trempé, éreinté. Un instant, je ne pensais pas ressentir cette joie sauvage, cette fatigue subite, je ne pensait pas la ressentir de nouveau, pas de sitôt. Mais c’était mon salut, ma porte de sortie. Ce coquard qui s’étendais de nouveau sur ma joue, seul souvenir de ma dernière bataille, de mon dernier combat, celui que j’avais délibérément chercher en vidant ma bière sur la tête du gros type qui me faisait de l’oeil. J’aimais mieux étendre mon poing dans son visage, sentir son nez craqué, ses couilles s’écraser contre mon genou, de voir la douleur déformer son regard, que de le regarder me déshabiller du regard. Je n’en avais rien à faire de ses envies sexuelles, je n’étais pas encore assez saoule pour me retrouver dans le lit d’un inconnu.

L’eau de la douche qui coule sur ma peau, j’entends faiblement la porte d’entrer qui claque, quelqu’un rentrer, au fond, je me dit que c’est probablement Utah, ou Dakota, aucun des deux ne semblant présent, mais je n’en ai cure, je m’en fou, je devrais ressentir de quoi, je devrais ressentir de la haine, de la tristesse, quelque chose, mais depuis sa mort, depuis l’incendie, se vide qui grandit en moi, toujours plus grand, toujours plus profond. Au point où je ne ressentais plus, une ombre, sans vie, et alors même que ces deux autres parties de moi, je les évitais toujours, sauf en de rares occasions. Je pris la bouteille d’alcool, avec moi sous la douche, buvant directement au goulot. J’avais besoin d’alcool, besoin d’oublier la douleur, d’oublier le manque. Surtout maintenant que j’avais recommencer à dormir ici, maintenant que je pouvais presque voir son fantôme dans les couloirs de la maison. Maison vide, reflet de notre âme à nous.

J’essuyais mes cheveux, un grand chandail comme seul apparat, marchant lentement vers le salon, et je la vis, reconnaissable entre tous, un autre jour, un autre moment, j’aurais probablement souris, probablement été plus avenante, mais j’avais qu’une envie, m’oublier. Je m’asseoyais dans le fauteuil en avant d’elle, la regardant.

“T’as toujours pas appris les bonnes manières?”

Un faible sourire, une nouvelle gorgée, une faible grimace, tendre la bouteille vers elle, une question dans le regard. J’avais pas l’habitude de partagé, mais elle, c’était différent, je savais pas trop pourquoi. Je m’enfonçais dans le nuage de confort qu’étais le fauteuil, fermant les yeux, un instant. Je voulais oublier.

“T’as de quoi de plus fort?”


Je pouvais presque l’entendre, lui, me reprocher de me droguer, de sombrer dans l’oubli, dans le déni, mais je n’en avais rien à battre. Il était mort, six pied sous terre, il n’avais plus rien à me dire, plus de pouvoir sur moi, il était partit avec une partie de moi, et d’un sens, je lui en voulais pour me rendre dans un état aussi lamentable. Comme je leurs en voulais à lui, Utah, pour se tenir loin de moi comme moi je me tenais loin de lui, pour m’ignorer aussi bien que je le savais le faire, au moment même où j’avais besoin de lui, besoin de sa présence, je ne m’étais jamais sentit aussi éloigné de lui que depuis l’incendie, on avais toujours été tel des jumeaux, jamais l’un sans l’autre, connecté d’une manière ou d’une autre. Mais il m’ignorais, et au fond, ce vide en moi, il semblait envahir l’espace lui appartenant, jusqu’à ce que je ne ressente plus rien, que je ne sois qu’une boule de haine, de douleur, de vide. Je me détruisais et j’en avais rien à faire de l’impact que ça l’avais sur les autres.
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Ce silence, toujours ce silence assourdissant qui prend vie chaque fois qu’elle avait le malheur d’arrêter de vivre plus que trente secondes. Allongée là, sur le sofa, le regard perdu dans le vide, sa main posée sur son visage, son souffle entrecoupé de raclement de gorge, la noire se rend rapidement compte qu’elle déteste le silence, mais qu’elle l’apprécie énormément en même temps. La métamorphe n’était pas de paroles et de conversations philosophiques; elle préférait beaucoup plus l’action, le geste, la preuve tangible que quelque chose se passait, la preuve tangible qu’elle accomplissait quelque chose. Qu’elle faisait quelque chose de sa vie de merde. Albane pouvait presque sentir la vague d’émotion s’abattre sur elle, une rechute dans cette montagne russe qu’est sa bipolarité. En inspirant profondément, la noire ferme les yeux et tente de se calmer, sa main droite se posant délibérément sur le petit sac contenant le stock de speed qu’elle était censée vendre. Juste une, ce soir, ça ne ferait pas de mal, non?
L’idée est vite chassée quand elle entend les pas humides de quelqu’un derrière elle. La présence humaine à ses côtés ne prononce pas un mot et décide plutôt de venir s’asseoir dans le sofa juste en face d’Albane. La noire réalise rapidement que cette dite présence s’annonce être Alaska, la jolie blonde qu’elle avait décidé de visiter à cette heure tardive de la nuit. « T’as toujours pas appris les bonnes manières? » Un ricanement veut s’échapper d’entre ses lèvres, mais elle le réprimande, décidant plutôt de simplement secouer la tête de gauche à droite, signe de négation. L’on avait essayé, de lui inculquer les bonnes manières, de lui faire comprendre que chez les humains, certains comportements étaient bien vus et d’autres, mal vus. Têtue ou tout simplement accro à cette sensation d’opposition face à l’autorité, nous ne le saurons jamais.  « J’aime pas les bonnes manières. » Qu’elle annonce de façon plutôt évidente, son regard émeraude plongeant dans celui de son amie blonde. La métamorphe tente un petit sourire en coin, mais sa joue lui fait mal, et elle ne peut s’empêcher de grogner de douleur, tout en s’emparant de la bouteille d’alcool. La noire lit l’étiquette quelques secondes, pour savoir dans quoi elle s’embarque. Vodka, qu’elle déchiffre, la bouteille trop proche de son visage pour qu’elle puisse voir le pourcentage d’alcool. De toute façon, elle s’en foutait, elle allait boire quand même. Boire, se défoncer la gueule, et tenter de survivre. Comme à chaque jour.

Albane est forcée d’arrêter de boire à la bouteille, deux et trois gorgées s’étant transformées en six puis sept, lorsque la voix d’Alaska la tire de sa noyade dans le liquide qui lui brûle la gorge. Elle fronce les sourcils et grimace un peu, puis se redresse un peu, fixant son amie surfeuse. « T’as de quoi de plus fort? » La peintre soupire un petit « Hm… » curieux puis farfouille rapidement dans les poches de sa veste en cuir, qui sont vides. Elle enlève cette dernière et la lance à l’autre bout de la pièce, pour s’en débarrasser. Elle ne portait en dessous qu’un débardeur noir, sans soutien-gorge, parce qu’elle s’en foutait royalement et qu’elle assumait son corps, sans peur et inquiétude. « Non, je crois pas… » Qu’elle murmure un peu, fouillant dans les poches de ses jeans aussi. « Que le stock que j’étais censé revendre… » Elle pose un regard rempli de questions sur la blonde. Elle avait l’air fatiguée; Albane disait ça, mais elle était persuadée qu’elle n’avait pas l’air bien mieux. « Au pire, hum… » Qu’elle commence, secouant le sac contenant les quatre pilules de speed, « … On pourrait séparer, deux-deux, je dis rien à mon coloc, et on passe un bon moment en tête à tête. » Elle tente de rajouter un peu d’humour à son ton un peu maussade et noir. La métamorphe sait que ça ne fonctionne pas, parce que même son sourire à elle ne se rend pas à ses yeux; c’est forcé, tout est forcé, et c’est pour ça qu’une petite pilule comme ça, pour se soulager, ça ne ferait pas de mal à personne.

La noire décide de se lever et de se diriger vers son amie, déposant son derrière sur le rebord du fauteuil sur lequel Alaska était assise. Albane pris une dernière gorgée de vodka avant de redonner la bouteille à la blonde, réalisant par le fait-même qu’elles étaient assises très proches l’une de l’autre. Pas que ça dérange la métamorphe, qui pouvait sentir la fraîcheur du shampoing de la jolie blonde, entre les effluves puissantes de la vodka qu’elles avaient toutes deux ingéré.
Elle chassa rapidement les pensées un peu déplacées qui commençaient à s’immiscer dans sa tête remplie de brume, et sortit deux pilules du sac, les déposant sur sa langue, puis les avalant d’un coup, en fermant les yeux. Souriant, satisfaite, elle sort les deux autres et décide et poser une main délicate sous le menton de son amie, comme pour l’encourager, pour lui dire qu’elle est là. Même si c’est non-dit, c’est au moins ressenti, et Albane sait que le message passe. « Ouvre la bouche et ferme les yeux. » Que la peintre ordonne presque, une certaine touche d’humour se glissant sous le ton ferme qu’elle venait de prendre pour s’adresser à son amie blonde.  

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Fût un temps où j’aurais pu réellement apercevoir le regard déçu de Dallas, fût un temps où j’aurais vu son air reprobateur alors que je me noyais dans l’alcool. Fût un temps où ce regard m’aurais fait de l’effet, au point de me bouger, mais ce regard, il n’existait plus que dans mon imagination, il n’existait plus que dans mes rêves, dans ses moments où recroquevillé sur son lit, dans sa chambre, dans ses draps qui regorgeait encore de son odeur, odeur qui semblait se dissiper toujours un peu plus chaque jour, odeur qui allais bientôt ne plus exister, dans ses moments, couché dans ce lit qui n’étais pas le mien, les yeux fermé, il m’était presque possible de le sentir près de moi, son bras autour de ma taille, une main dans mes cheveux, son souffle dans mon cou, riant doucement, essayant de me ramener dans le monde des vivants. Et il était là, je pouvais le sentir autour de moi, en moi, et l’espace d’un instant, court instant, arrêtez dans le temps, je pouvais croire qu’il était en vie, qu’il était toujours présent, que cet être que je considérais comme une partie de moi, il n’avais pas passé six pieds sous terre, que je n’avais pas vu le plafond s’effondrer sur lui, que je ne m’étais pas laissé aller à m’autodétruire, à laisser tomber tout ceux qui avais eu le moindre renforcement positif sur mon être, de laisser tomber tout ceux qui aurais pu me ramener du gouffre dans lequel je m’étais enfoncé. Je ne voyais plus la lumière au fond du tunnel, je ne voyais plus rien, envahit de noirceur, de douleur, de haine, de vide. Et puis j’ouvrais les yeux et la magie disparaissait, il disparaissait. Son rire, le poids de son bras sur mon corps, son souffle dans mon coup, sa chaleur, tout. Il retournais dans son trou, dans la noirceur, froid, rigide. Il y retournais et moi je restais ici.

“Tu fais bien.”

On me les avais appris les bonnes manière, j’en savais le principe, mais je n’en avais cure, j’en avais toujours eu cure. Et parfois, je voyais le regard de mes parents, ce désespoir dans leurs yeux, mais cette indulgence dans leurs gestes, ils m’aimaient comme j’étais, avec mon égoïsme, mes mauvaises manières, mes défauts, mes qualités. Je me disais que j’étais chanceuse de les avoir, que si on ne m’avais pas abandonné salement dans une ruelle, parmi les ordures, je n’aurais pas eu la vie que j’avais eu, je ne les aurais pas eu, eux. Et même si présentement, j’aurais préféré qu’ils ne me trouvent pas, de ne pas connaître cette douleur, ce manque qui envahissait mon être.

J’entends sa voie, me disant qu’elle as du stock, celui qu’elle était censé revendre, deux pillules. Deux petites pilulles, juste assez pour me faire planer, pour oublier. Je la sens sur l’accoudoir, ma main qui prends la bouteille, ma bouche trouvant le goulot. Une gorgé, deux gorgées, trois, quatre, dix. J’en avais jamais assez, j’en voulais toujours plus. Plus pour retourner dans cette fantaisie imaginaire où il était encore en vie, où mon coeur semblait toujours à sa place, sain, et non déchiqueté, tordu, vide, comme il l’étais présentement. Je voulais me perdre dans cet univers où tout était parfait, où rien ne manquais. Je voulais taire la douleur dans ma jambe, celle qui semblait toujours faible depuis mon accident, deux ans plus tôt, cet accident qui m’avais tenu loin de ma planche, des vagues, d’une partie de moi. Je voulais taire la douleur qui pompais mes veines, sans relâche depuis l’incendie. Je voulais taire la douleur, la haine, la peur. Sa main sur mon menton, douce, j’ouvre les yeux, la regardant, un instant. De la chaleur humaine, un contact, je fermais de nouveau les yeux, la laissant installer les deux cachets sur ma langue, fermant la bouche de nouveau. Les femmes ne m’avaient jamais attirées, j’avais toujours aimé les hommes, leurs masculinités, virilité, j’aimais leurs corps, leurs chaleurs, leurs côtés brusques, mais l’espace d’un instant, alors que sa main semblait si douce sur ma peau, il me semblait vouloir plus. J’étais tant en manque de contact humain, de douceur, mes yeux s’ouvrant de nouveau, la fixant, un instant, le silence, ma main qui se tends vers sa joue, sur son ecchymose.

“Tu devrais mettre de la glace.”

Je me lève, me débarrassant aussitôt du trouble qui m’avais envahit quelque instant plus tôt. Je ne comprenais pas, je ne voulais pas comprendre. Mes pieds me menant à la cuisine, trouvant la glace, l’enveloppant d’une serviette, revenir dans le salon­, lui tendre le paquet, m’asseoir sur le divan, loin d’elle, loin de l’incompréhension qui me rongeait. Je ne voulais pas comprendre. Et même si j’avais embrasser Cally, je n’avais jamais ressenti de désir. C’était peut-être l’alcool, la fatigue, la douleur, le vide, qui me donnait tant envie de chaleur humaine. Mais il me semblait que j’avais toujours envie de chaleur humaine lorsque mon corps s’engourdissait sous l’alcool. C’était peut-être pour ça que je me réveillais si souvent dans le lit d’étranger, un vague souvenir flottant, un mal de tête carabiné me compressant. Mais, depuis Findley, depuis que je m’étais réveillé dans sa cabane au milieu de nul part, sans possibilité de partir, de m’enfuir, comme j’aimais tant le faire, j’évitais les relations alcoolisé, j’évitais les lits d’inconnus, et mon âme semblait que plus avide de caresse, de chaleur.
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La proximité avec les gens, ce n’était pas quelque chose qu’elle avait appris à apprécier. Sa mère lui donnait rarement des câlins, son père avait toujours été plus réservé, et elle gardait toujours ses distances avec ses amis et amies. Plus elle grandissait, plus elle se rendait compte que les relations charnelles avec les gens, c’était un concept plutôt étrange, et la noire n’était jamais prête à sacrifier une partie de sa liberté juste pour quelques minutes d’échange de salive et d’orgasmes. Si elle voulait à ce point avoir du plaisir, elle n’avait qu’à barrer la porte de sa chambre et laisser ses propres mains faire le travail. Pourtant, il y avait quelque chose chez Alaska, quelque chose qui n’avait pas de mot pour le décrire. Tout ce qu’elle savait, c’est que cette chose, ça lui donnait des maux de ventres. C’était peut-être de l’anxiété, de la panique, mais très certainement pas de l’amour. Albane était persuadée qu’elle ne pourrait jamais aimer. Avait-elle déjà eu une relation sérieuse? Pas vraiment. Même Tracy, la jolie brunette au regard de braise, n’avait pu calmer son cœur de bête criant et se débattant de ses chaines pour aller courir librement dans la plaine. Elle déposait ses doigts délicatement comme ça, sur le menton de la jolie blonde et pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de la regarder, ce drôle de feeling dans le creux de son estomac se faisant présent. La noire ne se posait toutefois pas de questions, et déposa tout simplement les deux cachets sur la langue de son amie, observant par le fait même la courbe de ses lèvres. Elle dut mordre la sienne pour se refréner, et soupira presque de soulagement quand la présence d’Alaska à ses côtés se fit de courte durée. « Tu devrais mettre de la glace. » Qu’elle entend.

Hochant la tête faiblement, la métamorphe la regarde se sauver dans la cuisine, puis prend un moment pour fixer ses mains amochées; ongles rongés, jointures rougies, cicatrices presque invisibles au niveau des poignets. Des traces de son passé qu’elle ne pourra jamais complètement effacer. Des moments d’impulsivité, du temps où sa bipolarité lui jouait des tours, où elle l’envoyait valser jusqu’en enfer, et qu’elle s’endorme avec les joues tachées de larmes, les bras tachés de sang. La noire se mordille la lèvre inférieure en repensant à tout ce qui s’est passé depuis; elle a beau essayer, mais elle ne peut absolument pas se rappeler d’une journée où elle s’est réveillé de bonne humeur. Certes, certains matins sont plus difficiles que d’autres, mais son colocataire ne l’aura jamais vu se réveiller avec un sourire portant le bonheur du monde.
Tirée de ses pensées plutôt sombres par les pas de son amie, elle relève la tête rapidement, sa lèvre inférieure toujours coincée entre ses dents. Albane se décide finalement à ouvrir la bouche, sa voix rauque se faisant plus discrète que voulu. « Merci... » Elle prit une courte pause, déglutissant et déposant le sac de glace et la serviette sur son visage tuméfié. « … Le mec avait un bon crochet du gauche, quand même. » Qu’elle murmura, plus pour elle-même que pour Alaska, qui avait décidé d’aller s’asseoir sur le sofa sur lequel elle s’était allongée en arrivant à l’improviste chez elle. Fronçant les sourcils, une teinte d’incompréhension voilant son regard émeraude, la métamorphe fixe son amie, qui avait décidé de prendre ses distances. Le drôle de feeling est revenu. Elle n’apprécie pas plus que ça, alors elle décide de se racler la gorge et de s’installer confortablement dans le fauteuil, en indien. « Ça va prendre un bon vingt minutes avant que ça fasse effet. C’est de bonne qualité, du coup je sais pas si ça va frapper plus tôt, mais attend toi à ce que ça frappe quand même pas mal. » Qu’elle dit tout bonnement, évitant de regarder la blonde de l’autre côté, trop occupée à fixer le plafond, contemplant ses options. Albane pourrait se lever pour aller s’asseoir à côté d’Alaska, rien ne l’en empêchait. Ce n’est pas comme si elle était au courant de ce qu’était l’espace personnel. Lorsqu’elle voulait provoquer des réactions chez les gens, elle avait tendance à être une fanatique de la confrontation. Pousser les limites, savoir jusqu’où l’on peut se rendre. C’était un jeu dangereux, mais elle était rendue plutôt douée. C’est comme ça que ça fonctionnait, avec ses histoires d’un soir. Elle jouait la prédatrice, le regard bas, le sourire en coin, le pas lent, mais la présence étouffante, attirante. Ça fonctionnait. Elle les ramenait à l’appartement. Leur donnait la nuit de leur vie. S’organisait pour partir et laisser son colocataire les foutre dehors. Encore et encore. Du coup, elle était un peu confuse par le comportement de son amie, mais elle se disait qu’en même temps, c’était ça le problème; elles étaient amies. Alaska n’avait jamais mentionné être autre chose qu’hétérosexuelle. Très franchement, Albane, elle, n’en avait que faire des étiquettes et se disait qu’au final, l’on pouvait aimer qui on veut. Encore là, le mot aimer était peut-être un peu trop intense pour elle, parce qu’elle sentit son cœur s’emballer, et elle savait que ce n’était pas la drogue qui faisait cet effet-là.

La noire décide de rester dans le fauteuil, jambes croisées et yeux fermées, attendant avec impatience les premiers effets de ces chères petites pilules. Elle ne passe pas par quatre chemins, toutefois, et même sans ouvrir les yeux, elle décide de s’adresser à la blonde assise sur le sofa, la bouteille de vodka en main. « J’savais pas que j’avais le don de faire fuir les gens. » Qu’elle lance, une fine touche d’agacement et d’arrogance déposée dans cette phrase courte, simple et quelque peu évasive. Elle ouvre les yeux et plante son regard émeraude sur Alaska, attendant une réponse, quelque chose. Parce qu’en ce moment, elle se rend compte que le silence est revenu et elle n’apprécie vraiment pas.

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(Mise en page à venir parce que je suis sur mon cell et c'est chiant)

Vingt minutes. C’était long comme attente, je n’avais pas envie d’attendre vingt minutes pour oublier, vingt minutes pour l’oublier lui. C’était vingt minutes de trop. L’espace d’un instant, je regrettais presque mon geste, d’avoir avalée ces pilulles, mais le regret fût de courte durée, il n’avait plus de contrôle sur ma vie, sur ce que je devenais. Il n’avais plus sont mot à dire sur ce que je faisait. Et cette haine qui grandissait en moi, le maudissant de m’avoir laissé seule, de m’avoir abandonné. Les regrets disparaissant aussi vite qu’ils étaient apparu. Je n’en avais cure de ce que je devenais, de mon avenir. Je voulais me raccrocher au surf, mais il me semblait que ça ne m’aidais seulement que lorsque j’étais au milieu de vagues, que je pouvais sentir le sel sur ma langue, l’eau caressant ma peau. Je le savais que je n’étais plus la même que celle qui avais monter sur sa planche auparavant, que celle avant mon accident, avant cette mort que j’avais vu de si prêt, avant ma transformation. Je n’avais plus la même relation avec l’océan, différente communion, lié plus profondément que par le passé, mais je n’utilisais pas ma condition de grindylow comme Utah. Je n’allais pas me coucher au fond de l’océan comme lui, je ne restais pas sous l’eau des heures durant. Non, je n’acceptais pas ma condition comme lui l’acceptais, je n’étais même pas sûre que ça l’avais changé quelque chose en moi. Et au fond, ça l’aurais dû me rapprocher d’Utah, mais en vrai, il n’était plus qu’un étranger, je ne savais même pas quoi faire pour me rapprocher, pour redevenir ce que l’on avais été. Je ne savais pas trop si j’en avais envie.

Avant, j’étais comme elle, le silence me pesait, m’étouffais, m’effrayais, mais j’avais appris à vivre avec cet être féroce qui m’habitais, j’avais réalisé que le silence me plaisait, que j’aimais rentrer dans la musique du silence, y rester jusqu’à ce que plus rien d’autre ne soit utile, vivable. M’enfouir dans un monde sans son et sans douleur. Un silence complet, sans d’autre distraction que le battement de mon coeur, constant, sans jamais manquer de rythme, sans jamais changer. Mon regard qui se porte vers elle, un instant, mes yeux clignant une fois, deux fois. Je n’avais pas la patience de Dakota, ni son tac. Je disais ce que je pensais, sans détour ni retour. Mon moi d’avant aurais voulue la faire rire, la rassurer, mon moi d’aujourd’hui était une sale égoiste égocentrique.

“Oh putain. Arrête de faire la pêche au compliment, tu sais comme moi que ça fonctionneras pas.”

Fût un temps où je serais tomber dans le panneau, où je me serais lever pour me rapprocher, pour lui dire que non, elle ne faisais pas fuir tout le monde, lui dire qu’elle me faisait pas fuir moi, mais même si je le croyais, même si je le pensais, je ne voulais pas lui faire cette satisfaction, je n’avais pas envie de mordre à l’hameçon. Plus maintenant. Et puis, elle me troublais, je n’avais pas envie d’être troublé, je voulais voler sur mon trip de drogue, je voulais planer. Et même si mon âme hurlais son besoin de chaleur humaine, d’affection, j’étais décidé à enfermer ce besoin, ne pas le laisser gagner, ne pas le laisser m’envahir, prendre le contrôle. Je la regardais un instant, une nouvelle gorgée à la bouteille même, deux, trois, au rythme que ça allais, j’allais finir alcoolisé bien avant que la drogue me fasse planer. Alcool, drogue, sexe, bataille, surf. Au fond, j’avais tout ce que je voulais, tout ce que j’avais toujours voulu, mais il me manquais lui, et ce vide dans mon âme, ce trou dans mon coeur, il détruisait tout. Au moins je n’avais pas de soucis d’argent, même si mes parents me coupaient les vives, j’avais accumulée assez dans mes années de compétitions pour vivre confortablement pendant quelque temps. Au moins le temps de les reprendre, de me remettre en forme, d’être de nouveau capable de faire ce que je faisais avant. Je le sentais que j’étais rouillée quand je montais sur ma planche, je le savais bien que j’avais perdue de la grâce, de l’équilibre, mais il suffisait de pratiquer, toujours plus. Je passais une main dans mes cheveux, sur mon visage, la fixant un instant avant de reporter mon regard sur le mur.

“Pourquoi t’es ici?”

Pas que ça me dérangeais affreusement, elle avais amener de la drogue, m’en avais donner, mais on rappliquais rarement chez les gens à deux heures du matin sans une raison.
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Elle ne s’attendait pas à une réponse de la part de son amie. Très franchement, la plupart des gens n’osaient pas tomber dans son petit jeu; Albane était douée pour les descentes en enfer, les conversations qui finissent mal, les engueulades basées juste sur des paroles qui, au départ, se voulaient tout simplement provoquantes et un peu stupides sur les bords. « Oh putain. Arrête de faire la pêche au compliment, tu sais comme moi que ça fonctionneras pas. » Pourtant, là, elle entend la voix de la blonde résonner en écho dans ses oreilles, et le ton emprunté lui fait lever le poil de bras. La noire déteste qu’on lui tienne tête, et automatiquement, sa tête se tourne vers Alaska, un sourcil arqué, une feinte touche d’agacement voilant son visage pâle et tuméfié. Le regard émeraude de la métamorphe serait presque prêt à transpercer de bord en bord son amie. Elle ne répond rien, toutefois. Elle laisse le silence s’installer, elle la fixe en tentant de contrôler ses coups de colère. La noire sait qu’une fois qu’elle se fâche, il n’y a plus de retour en arrière, mais elle n’a pas envie d’être en colère contre son amie. Son petit coup de rage, mélangé avec le bouillon d’émotions dans le creux de son estomac, ça donne un mixte pas très agréable au goûter. « Alors fait pas chier et dis-moi pourquoi tu joues ta prudes à t’asseoir à l’autre bout de la planète. » Qu’elle répond du tac au tac, sans passer par quatre chemins, son regard vert intense ne la quittant pas une seule seconde.
La noire finit par couper court à leur petit concours de fixage, et mordille la lèvre, tic nerveux qui ne semble jamais la quitter. « Pourquoi t’es ici? » Elle est rapidement sortie de ses pensées par Alaska, qui semble vouloir un motif à la raison de sa présence. Son ton ne semble pas s’être calmé, et la métamorphe doit inspirer profondément pour se calmer, et garder ses remarques désagréables. Elle décide plutôt de se lever rapidement, guidée par ses impulsions. La drogue commençait lentement mais surement à faire effet, et comme le speed était un amplificateur de l’humeur, Albane pouvait garantir à coup sûr que ses sautes d’humeur seraient encore plus prononcées, que ses colères seraient plus facile à déclencher et son impulsivité serait dans le tapis. Son médecin lui avait déjà dit de rester loin des drogues et de l’alcool, et comme une conne, elle était plongée en plein dedans, tête baissée et yeux fermés, comme si tout allait bien et que rien ne clochait. Stupide, je vous dis.
Ses pas sont rapides, et elle arrive rapidement en avant sofa, posant ses mains de chaque côté de la tête de son amie, son visage à quelques centimètres de cette dernière. Elle serre la mâchoire, ses doigts serrant le tissu du sofa de façon plutôt agressive, sans vraiment qu’elle s’en rende compte. Comme prévu, le speed faisait effet plus rapidement que supposé, et Albane le sentait déjà dans ses veines; son énergie et sa volonté d’étaler une baffe le long de la joue de son amie pour lui faire comprendre qu’on ne se foutait pas de sa gueule ainsi. « Et bien, tu vois, j’ai tout bonnement décidé de tuer un mec à coup de couteau dans la jugulaire après qu’il ait essayé de me tirer dessus, juste pour le stupide stock que tu viens d’ingérer, et je me suis qu’il fallait que je me sauve avant qu’on se rende compte que j’ai encore fait de la merde, tu comprends, et j’ai tout simplement décidé de venir ici dans l’espoir de voir ta jolie petite putain de gueule pour pouvoir me changer les idées. » Qu’elle éclate d’un coup, sa voix se faisant plus forte que voulue, l’émotion prenant le contrôle de son don de parole. Elle n’était pas du genre à s’étaler ainsi, d’habitude, vraiment pas, mais sous l’effet du speed, l’information qu’on pouvait lui soutirer était absolument infinie. Et là, influencée par la frustration tout juste vécue, elle était prête à littéralement balancer tout son vocabulaire à la tête de son amie blonde, toujours coincée entre ses bras posés de chaque côté de son visage.

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Son regard qui étincelle de colère, je le sentais, qu’elle essayais de se contrôler tant bien que mal, mais l’alcool qui parcourais mes veines me désintéressait de tout ceux qui m’entourais. J’étais une bombe prête à exploser, je n’attendais que ça. Je voulais tout faire revoler, je voulais tout détruire, je voulais sentir les os craquer sous les coups, je voulais me battre, je voulais laisser libre court à la haine et la colère. Je voulais défaire la laisse de mon âme, la laisser me détruire comme elle le voulais tant.

“Ma prude? Parce que ouais, je joue ma fucking prude quand toi tu débarque à fucking deux heure du matin sans prévenir. Peut-être que c’est pas toi, peut-être que j’avais juste pas envie de voir quelqu’un? Peut-être que si t’avais pris le temps d'appelé avant, t’aurais su de pas venir, de pas perdre ton fucking temps.”

Ses mains de chaque côtés de mon visage, m’enfermant dans un cocon. Un instant, je pouvais presque sentir sa colère se répercuter avec la mienne. Je pouvais presque sentir la mienne bouillir dans mes veines, se déverser dans mon sang, se répandre dans mon corps. Je n’en avais rien à foutre de ce qu’elle avais fait, si elle avait tuer un homme ou si elle avait merder. Elle se permettais de venir chez moi, de s’installer confortablement et de s’attendre que je fasse comme son putain de chien et que je réponde au doigt et à l’oeil. J’étais pas son animal de compagnie, j’en avais rien à faire de ses états d’âme, je n’étais pas non plus sa fucking psychologue. Si elle avais besoin d’épancher ses conneries, qu’elle aille payer quelqu’un pour le faire, j’étais pas là pour là, j’avais mes propres problèmes, mes propres troubles, et j’étais égoïste, je ne voulais pas entendre les siens, comme je ne voulais pas voir ceux d’Utah et de Dakota. Je pouvais presque sentir la drogue parcourir mes veines, avec l’alcool, amplifiant cette colère qui rageait en mon être. Je la repoussais vivement, me dégageant de l’étau dans lequel elle m’avais enfermé, me levant dans l’élan.

“Parce que c’est avec moi que tu croyais te changer les idées? Putain. T’as toute une conception de fun toi. Et puis quoi, j’en ai rien à faire de tes problèmes, j’en ai rien à faire de tes fucking conneries de merde, si tu veux parler, va te payer un fucking psychologue, j’suis pas là pour ça.”


Parce que je ne faisais que boire, me battre, me droguer, j’étais loin d’être une partie de plaisir, loin d’être le party que j’étais avant, loin de vouloir sourire, rire, peu importe, j’étais une loque ambulante, jamais sobre, jamais lucide. J’étais loin d’être une bonne amie, fût un temps où je l’aurais écouter, je lui aurais peut-être tapoter le bras, lui souriant, lui disant que c’était correct, qu’elle allait s’en sortir, mais je n’en avais plus rien à faire, je voulais rien savoir, je voulais rien faire. Je prenais de nouveau la bouteille, bu une longue gorgé. Qu’elle se fâche, qu’elle explose, j’en avais rien à faire en vrai. J’allais juste exploser au même rythme qu’elle, laisser la haine se vider l’espace d’une soirée.

“Tu veux qu’on t’obéissent au doigt et à l’oeil? Va chercher ton putain de chien, je suis pas ton animal de compagnie, encore moins le remplaçant de ton chien quand il es pas là! Je vais pas faire tout ce que tu me dit au moment que tu me le dit, je vais pas t’asperger de compliment parce que tu me le demande, je vais pas te consoler parce que t’arrive comme ça, toute bouleversé. Bouh ouh. Je vais pleurer pour toi. Tu veux un mouchoir, en voilà un. Tu veux de l’alcool, en voilà. Mais j’en ai rien à faire de tes putain de problème. J’ai les miens, je te noies pas sous eux, fais pareil.”


Je me retournais, buvant de nouveau, longues gorgés, finissant la bouteille, mon sang pompant dans mes veines, je pouvais sentir mon coeur battre à cent milles à l’heure, je pouvais sentir la colère circuler dans mon corps. Je lançais la bouteille d’alcool contre le mur, un dernier élan de rage.

“Fucking cunt.”

Je regardais un instant le verre répandu sur le sol, je regardais un moment ma colère déverser, j’en avais ras le bol que l’on me prenne pour une psychologue, que l’on me prenne pour autre chose que la loque humaine que j’étais. Qu’on me laisse me détruire en paix pour l’amour de dieu. Je ne voulais pas des autres, je ne voulais pas de leurs problèmes, je voulais qu’on me laisse seule.

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Toutes ses paroles, déversées de façon incontrôlées, et elle se les bouffe en pleine gueule. Sur le coup, elle est surprise. La noire était habituée à laisser sa colère couler sur le dos des personnes à qui elle s’adressait, mais elle tolérait rarement qu’on lui réponde. Elle était comme ça, c’était à la limite de la stupidité et de la manipulation émotionnelle, mais elle avait toujours fonctionné comme ça. Les paroles de la blonde, c’est comme une claque au visage. Elle tourne la tête quelques secondes pour se laisser le temps d’ingérer, la rage montante donnant une teinte de rouge à ses joues qui lui donnent l’impression d’être en feu. « Depuis quand j’ai besoin d’appeler chez toi pour venir? Depuis quand t’établis tes fucking règles de merde et depuis quand tu crois que je vais les écouter? J’en ai royalement rien à chier de ce que tu m’gueules là, j’en ai toujours eu rien à chier! » Le ton monte, ça s’affronte, ça clashe et ça commence à faire mal. Elles le savent probablement toutes deux, où ça va mener, mais Albane était tellement prise dans ce mélange d’alcool fort et de speed que son cerveau refusait de se taire; ça criait autant à l’extérieur qu’à l’intérieur et la métamorphe avait l’impression d’être au beau milieu d’une tempête. Une tempête qu’elle ne pouvait pas gérer, parce que son amie était dans le même état qu’elle.
Albane secoua la tête de gauche à droite pour chasser le surplus d’émotions; ce n’était pas le moment de se transformer, elle devait garder ça pour elle. Parfois, elle aurait préféré se transformer en loup ou en énorme animal capable d’arracher le visage de n’importe qui, comme ça elle pourrait passer sa colère autrement que par s’envoler comme une lâche. Être le corbeau, ça n’avait d’avantage que la sournoiserie. Vivement repoussée vers l’arrière par la blonde, la métamorphe retient un grondement frustré et serre les poings, à un point où ses jointures deviennent blanches à cause du manque de circulation. « Ose me pousser encore une fois. » Qu’elle lui répond, sa voix basse, rauque, se voulant menaçante. Elle n’attend pas la permission pour s’approcher à nouveau d’Alaska, un doigt accusateur pointé vers sa personne, son regard émeraude témoignant de toute la colère qui s’était logée en elle. « T’es rendue tellement égoiste, holy fuck! » Elle hurle presque, insultée par le fait que son amie décide de lui boire en pleine face au lieu de la confronter comme elle le devrait. « Tu m’énerves à croire que j’veux ta pitié, tes compliments, tes jolis yeux pour me consoler! J’ai pas besoin de ton cul, tu sais, j’en ai vraiment pas besoin de ton attitude de merde! Mais t’es mon amie, t’es ma fucking amie et je croyais que je pouvais te faire confiance! Et toi, tu fous quoi? Tu m’envoie bouler? Parce que tu crois que repousser tout le monde va te faire oublier Dallas? Flash news; c’est pas comme ça que ça marche! » Elle fait un pas de reculons en entendant la bouteille s’éclater tout gentiment au sol.

Là, c’est le déclic. « Fucking cunt. » Ça résonne dans ses oreilles, ça la laisse sans mot pendant quelques secondes, c’est comme si tout est devenu noir. La pièce retombe dans le silence, entrecoupé seulement de leurs souffles courts à cause des cris de tout à l’heure. L’insulte est rejouée en boucle. La métamorphe ne voit que du rouge, du noir; elle ne le sait plus, mais ce qu’elle sait, c’est que cette colère contenue depuis le début de leur argument vient de se déchaîner dans le creux de son estomac.
Elle fait trois, puis quatre, puis cinq pas agressifs en direction de la blonde qui se tenait toujours devant elle, et sous le coup de la colère et l’impulsivité, elle l’agrippe par le t-shirt et la pousse au sol, la plaquant durement au sol en poussant un grognement d’effort et de frustration mélangée. Elle ne la lâche pas, elle tient ce t-shirt en boule dans ses poings serrés comme si sa vie en dépendait, la maintenant au sol comme son colocataire lui avait montré. Son visage n’est qu’à quelques centimètres de celui de la blonde, et elle sent l’alcool dans son souffle, elle entend les battements de son cœurs qui sont erratiques à cause du speed. « La fucking cunt elle en a marre de ton attitude de merde, et elle veut que tu fermes ta gueule. » Elle murmure presque, son ton sévère, plongeant son regard dans celui de la blonde, toujours coincée sous son emprise. Albane ne lui laisse même pas une seconde avant de poser ses lèvres de façon agressives sur celles de son amie, forçant son emprise sur le t-shirt de cette dernière pour la forcer à rester près d’elle.


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Sa menace, elle me prends pour qui? Elle pense que je ne vais pas le faire simplement parce qu’elle me dit de ne pas le faire? Elle ne me connait pas visiblement, moi qui fait toujours à l’inverse, toujours complètement à l’opposé. J’avais toujours été celle qui ne respectais pas les règles, celle qui n’aimais pas qu’on lui disent quoi faire.

“Avec plaisir.”

Un sourire mauvais, elle se rapproche, je la repousse de nouveau. Je n’en avais rien à faire de sa colère, rien à faire de ce qu’elle me dise. Je n’en avais rien à faire de tout ça. Parfois j’avais envie de partir, de foutre le camp, que l’on m’oublie, d’oublier. J’avais envie qu’on me laisse en paix. Si pour ça, ça l’incluais de me mettre tout mes amis à dos, parfait. Je m’en foutais royalement.

“Oh. Voyons. Tu t’adresse à moi ou à toi?”

Parce que je n’étais pas la seule égoïste du coin, je n’étais pas la seule qui avais un sérieux problème. Qu’elle aillent se mettre là où je le pensais si c’était pour venir me faire la morale, si c’était pour venir me dire de changer mon attitude alors qu’elle était pas foutu de faire mieux que moi.

“Parle encore de lui et je te jure que tu vas voir des étoiles.”

Calme tout à coup, la fureur parcourant mes veines, l’espace d’un instant, je voulais lui sauter dessus, son nez craquant sous mes coups, je n’en avais rien à faire qu’elle soit mon amie, je n’en avais rien à faire qu’elle ne me parle plus après. De toute manière, j’étais bonne maintenant pour tous les faire fuir, pour les envoyer promener, pour me retrouver seule. Elle avais raison, j’étais devenu totalement égoïste et j’en avais rien à faire.  La douleur des autres, leurs problèmes, peu importe, ils me passaient dix pieds au dessus de la tête. L’un d’entre eux aurait pu se faire frapper par un autobus et je ne suis pas sûre si ça m’aurais sortit de ma torpeur, de ma haine, de ma colère. Probablement que non. Mais je n’acceptais pas que l’on parle de lui, que l’on prononce son nom, encore moins pour me dire que ma manière de faire mon deuil était la mauvaise, que je ne faisait pas les choses comme il fallait. Mais je n’en avais rien à faire de faire les choses comme je le devais, je n’en avais rien à faire d’être différente, mais mon deuil était mon deuil. Qu’elle prononce son nom encore une fois et je l’envoie balader dans le mur à grand coup de poing. Elle me prends par le collet, me jettant au sol. Ses lèvres sur les miennes, un instant, je me laisse aller, la laisse m’embrasser, un contact humain, de la chaleur, un instant je m’oublie presque, j’ai envie de plus, j’ai envie de pire. Mais la colère revient, celle d’être prise au sol, celle de me faire envoyer promener, celle de me faire engueuler. L’alcool, la drogue, le mélange à ma colère, ça explose. Un élan, l’enserrant de mes jambes, je l’as fait rouler, me retrouvant sur elle, l’embrassant toujours, me décollant, mes jointures rencontrant son visage à toute vitesse, un craquement, un sourire sur mes lèvres, mauvais.

Putain que ça fait du bien. Je me lève, rapidement. J’en ai rien à faire qu’elle me déteste maintenant. Rien à battre.

“Je t’ai dit que je suis pas ton putain d’animal de compagnie!”

Je n’avais pas envie qu’elle décide à ma place, qu’elle prenne des décisions et que je n’ai pas mon mot à dire. Oui, j’avais envie d’elle, je pouvais le dire, j’étais assez saoûle, assez gelé pour le criez haut et fort, mais je n’avais pas envie de me faire sauter dessus, je n’avais pas envie que l’on décide pour moi, que l’on me laisse pas le choix. Fuck. La colère dans mon âme, j’avais envie de tout détruire. Si j’avais pu avoir une autre bouteille dans mes mains, elle revolerais probablement contre le mur elle aussi. Mon poing qui fonce dans le mur, un trou. J’avais envie de plus, de me défouler, peu importe, mais j’avais envie de violence, de sang.
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