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 Not this time, little mouse | PV Dagda

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Katarina & Dagda


Ça fait si longtemps que tu attends ce moment. Ce type que tu as en cible depuis quoi, maintenant, des mois? Celui que tu ne fais qu'attendre le bon moment, la situation parfaite pour pouvoir agir sans trop de conséquence. Des jours à étudier son comportement depuis cette soirée-là. Depuis cette infraction commise qui t'aura renvoyée chez Vlasi. Un malentendu, un appartement qui se devait d'être vide alors que tu n'as pas trouvé la cible que tu cherchais réellement, mais bien tout le contraire. Tu devais entrer pour t'y renseigner sur un Djinn, tu es ressortie en boitant parce que ce connard t'aura éclaté une bouteille dans la cuisse. La galère, la douleur, que ça aura été de te rendre jusqu'à l'hôpital. Puis s'y mêle les accumulations d'emmerde, l'incapacité de travailler plus souvent au point de prendre du retard dans ton loyer. Un propriétaire trop peu compréhensif et une impulsivité qui fait surface aussitôt dans tes jointures contre son visage vieilli par les années. Comme ça, juste comme ça, à cause d'une petite enquête qui n'a pas été comme il se devait, ta vie a pris un tournant sauvage à quatre-vingt-dix degré. Tout ça à cause de ce visage sans nom, qui aurait tout simplement pu te chasser ou appeler la police, dans le pire des cas. Non, il y a fallu que tu tombes sur un imbécile qui se défend.

Ça aura pris quelques temps, mais tu as compris pourquoi. Tu as compris sa méfiance, sa capacité à se défendre. Tu l'as aussitôt compris quand le dossier est tombé sur la table dans le quartier des Dux. Dagda. L'un des types de l'OBCM. Rapidement, tout prend son sens et il t'en faut peu pour réagir et ainsi poser tes pattes sur le dossier. Ta cible. Rien qu'à toi. Tu t'es fait clair sur le sujet, sur ce coup. Si normalement tu n'apportes aucune importance à ces victimes, celles que tu dois retrouver, ramener des informations ou chasser. Tu prends ce que l'on te donne et tu fais ton boulot, te disant que les personnes, les prénoms qui se trouvent entre tes doigts dans un petit dossier sont choisis avec soin dans un ordre précis sous des raisons d'importance, de danger. Mais là, à bat le reste. C'était une question de vengeance personnelle, sur ce coup-ci. Une chasse qui allait se trouver sous le concept de "Oeil pour oeil, dent pour dent." Tu as pris ton temps, pour te renseigner. Hors de question que tu ne fasses la même bêtise que la première fois. Que tu sois au mauvais endroit sous une mauvaise information. Ce n'est pas toi qui allait recevoir la bouteille dans la cuisse. Tout avait été fait dans le calme, dans la plus grande subtilité et surtout; avec grand soin. Heureusement, tu avais ce contact un peu trop bavard. Un ami dont tu présumais que s'il venait à apprendre ce pourquoi tu utilises les informations qu'il laisse échouer hors de ses lèvres une fois saoul, qu'il n'oserait plus jamais t'appeler ainsi. C'est un métier assez solitaire, que tu as là. Ça te surprend encore parfois que tu parviens à aller fumer un joint en soirée avec des connaissances, que tu parviens à te faire quelques amis avec qui prendre un verre, avec qui rire haut et fort, dépenser ton énergie de pile électrique sur deux pattes. Tu es étonnée de ne pas te retrouver uniquement entourée d'ennemis et tu te dis que si c'est le cas, c'est sans doute uniquement parce que tu sais cacher ce rôle de chasseuse. Parce que tu es consciente que tout ce que tu fais est des plus discutables.

Tu t'es préparée avant d'arriver. Tu as pris soin de prendre ton outillage au bunker ainsi que ton arme personnelle, ce pistolet que tu gardes sans cesse avec toi qu'importe la situation. Normalement, ça se retrouve dans le double-fond du coffre de ta voiture, mais comme tu sais que l'espace sera occupé le temps d'une petite balade, tu as tout balancé dans un sac d'apparence bien banal. Tu as même prévu le lieu, la situation. Si tu sais que beaucoup ne sera que synonyme du hasard et ta capacité à te défendre sur le fait-même, à réagir de façon spontanée, tu as tenté de limiter les marges au possible. Au point même de demander des services à ton scientifique préféré. À ce Basil, cette fée. Afin qu'il puisse te fournir un peu de poudre typique de son espèce. De quoi faiblir ta cible aisément. Tu ne sais pas ce dont elle est capable, après tout. Tu en as une idée, mais tu es bien loin d'en savoir toute l'étendue de ses capacités. Cette poudre précieuse, tu l'auras divisée en quelques petites injections, chose qui allait s'avérer bien utile pour plus tard. Sauf qu'à l'immédiat, c'était surtout conservé dans un bout de tissu. Chose qui se verrait quasi aussi efficace que du chloroforme. Peut-être même mieux, si l'on prenait les hallucinations en conséquence. Tu étais entièrement prête. Tu ne comptais pas le tuer, bien entendu. C'était bien là loin de tes intentions. Non, Dagda devenait rapidement une source importante d'informations. Puis si les choses ne viennent à déraper, qui sait, peut-être qu'une balle se logera quelque part, va savoir où exactement. Dans son cas à lui, ce serait loin d'être du gaspillage, tu présumes.

La noirceur est tombée, ta voiture garée au fond de cette ruelle douteuse et visiblement quasi abandonnée. Personne ne viendrait déranger, ici. Personne ne viendrait l'aider non plus, si tu te bases sur le quartier. Va savoir pourquoi il passerait là, tu sais simplement qu'il en a l'habitude et ce, souvent à ces heures tardives. Tu as noté l'information quelque part dans tes dossiers, mais à l'immédiat c'est trop peu important. C'est du détail sur pourquoi ou comment il est là. Ce qui compte, c'est ce qui viendra par la suite. Tu attends sans doute avec beaucoup trop de calme, au bord de ce mur, des mètres éloignés de ta voiture. C'est dans des moments comme ça que tu te fais presque peur, parce que c'est un signe d'habitude. C'est un signe que ce qui se passe là maintenant, tout comme ce qui viendra ensuite, tu l'as fais plusieurs fois déjà. Devrais-tu avoir peur de toi-même, Katarina? C'est à se demander. Parce qu'il y a trop d'aisance dans tes gestes quand tu reconnais la silhouette. Tu ne te poses même pas de question, tu te faufiles derrière avec facilité, avec discrétion, tandis que tu plaques le bout de tissu contre sa bouche et son nez après l'avoir attrapé par derrière. Tu t'apprêtes à faire de graves gestes et pourtant, te voilà, en train de commettre ce geste avec facilité sans même sourciller. C'est l'habitude de plusieurs années, d'un nombre incalculable de conduite douteuse. Parfois tu te dis que c'est sans doute préférable d'arrêter, de simplement quitter les Dux Tenebris. Puis, quand tu te mets à y réfléchir, c'est alors que vient les pensées, les souvenirs. C'est alors que tu sais pourquoi tu fais tout ça, pourquoi tu as fais tout ça par le passé également, pour un autre employeur. Protéger les personnes proches de toi, poser ta marque sur le monde, tenter de faire une différence. Tenter de rendre ce monde meilleur pour éviter qu'il y ait un abus de pouvoir de certaines créatures face aux humains. Pour éviter de laisser en liberté ces connards qui auront décidé de vendre ton corps sans que tu ne puisses dire le moindre mot. Pour que les gens puissent vivre sans avoir à risquer une arme contre la tête à tout moment pour avoir croisé la mauvaise personne. Sans avoir à risquer de se faire flamber par un magicien mal intentionné. Sans avoir à risquer de se faire arracher les ailes par quelqu'un qui déteste tout simplement les fées. Tenter de créer un équilibre dans ce bas monde afin de protéger les innocents et si tu devais toi-même devenir une personne à la morale discutable, qui traque, qui enlève, qui tue par moment, alors tu le serais. Parfois, rien ne fait mieux comprendre la justice qu'un coup de poing, après tout. Parfois, rien n'est plus utile qu'un tissu imbibé de poudre de fée afin de trouver les informations qui viendront redonner un équilibre à cette ville. Qu'importe que derrière le geste il y ait une vengeance personnelle qui s'y croise. « N'oublie pas de bien respirer, surtout. » C'est un murmure dans la pénombre, presque doux, tandis que tu sais que la drogue surnaturelle est déjà en train de s'intégrer au pauvre corps de ce Dagda. Parce que la surprise a ce vilain défaut de faire ouvrir la bouche et inspirer un bon coup, semblerait-il, que la personne ne soit humaine ou non. Maintenant, il ne restait plus qu'à attendre les effets.
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Katarina & Dagda


Ces derniers temps, les choses étaient presque irréelles. J’avais atteint un niveau dans ma vie où je pouvais dire que j’étais plutôt heureux, même si ça faisait bizarre de dire ça. J’avais ma petite sœur à mes côtés, nous reprenions les choses où nous les avions laissées, mon petit frère qui réussissait sa vie, j’étais fier de lui. Mes parents allaient bien. Emily allait bien. Trevor allait bien. Certes, ce fut une année et un peu plus assez difficile, avec le départ d’Utah pour la mer, la mort de Rod on ne savait pas trop comment. J’étais une loque. Je vivais encore avec le fantôme de James. Je buvais encore un peu plus que de raison, je fumais toujours, conduisais comme un dingue, allais en mission comme on mettait la corde au cou.

Je savais que je n’étais pas tout à fait net encore, mais… En étant pas net, j’étais quand même plutôt heureux. Je vivais une vie qui me satisfaisait comme elle était.

C’était ce que je me disais en marchant dans Dragon Alley, après avoir été chercher ma dose de beuh. J’y allais toujours à pied, ne voulant pas ramener la voiture ici. Je me garais donc sur le parking du supermarché, et je marchais trente petites minutes, ça ne faisait pas de mal, et au pire, si un flic se pointait, n’importe quoi, j’avais une technique de fuite qui était plutôt sympa. Mais bon, en un an et demi, il ne s’était jamais rien passé.

Est-ce que j’avais réellement droit à cette putain de chance ? J’en savais rien, mais tant que je l’avais, j’en profitais.

A zigzaguer entre les voitures juste avant la ruelle qui allait me permettre d’arriver au parking, je tirai une latte sur ma clope, et je m’engouffrai en fixant la fraise qui venait de tourner au rouge. A ce moment-là, je sentis quelque chose contre ma bouche, un corps m’entourant.

Je tentai bien de me dégager, en me transformant en souris, mais je n’eus pas le temps.

*
* *

Quand je rouvris les yeux, j’étais dans un coffre. Je n’y voyais rien, et j’étais ligoté comme un roti bon à passer au four. Oh putain. J’étais en plein trip, j’avais envie de dégueuler. Impossible de me concentrer… J’étais sous poudre de fée, c’était certain. J’étais dans le noir complet, mais j’avais la sensation que le vide était devenu du solide, j’étais comme compressé dans un étau qui craquait chacun de mes os.

Ca n’avait rien d’agréable, et le cri que j’entendais aussi. Quoique, est-ce que c’était moi qui criait ?

En tout cas, j’entendis la voiture s’arrêter, je la sentis aussi. Il allait falloir que je me défende, mais je n’arrivais pas à me transformer en souris, j’étais trop dans le trip.
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