Elle se voyait déjà parcourir les rues Françaises, essayer de parler avec des inconnus. Découvrir leur fameuse gastronomie. Est-ce qu'il mangeait vraiment des cuisses de grenouille et des escargots ? Si c'était le cas elle n'y touchera pas. Hors de question de manger n'importe quelle viande animal. Au fond elle espérait que ça soit juste des noms de pâtisserie. Elle avait tellement hâte d'y être. Son frère avait toujours sur lui faire les plus beaux cadeaux du monde. Elle allait enfin pouvoir admirer l'Art Français qu'elle admirait tant.
Elle savait très bien qu'en montant dans la chambre, elle leur avaient donné un peu de répit avant de les voir. Elle aimait ses parents mais ce soir elle ne voulait qu'être qu'avec son frère. Elle voulait rattraper ce qui ne pouvait être rattraper. Le temps avait été perdu. Elle avait gâché plein de moment avec lui. Certes elle n'aurait pas pu les passer comme elle l'aurait voulu mais elle aurait pu le voir, elle aurait pu lui parler. Mais elle s'en voulait tellement qu'elle n'avait pas réussi à surmonter ce sentiment de culpabilité. Elle aurait dû pourtant. Pour l'amour qu'elle porte à son frère, elle aurait du le faire. Mais elle est trop émotive Moira quand une émotions prend place dans son cœur elle a de la peine à la faire partir, vraiment de la peine. Et elle n'avait pas réussi. Alors elle voulait profiter de lui ce soir. Les parents pourront lui remonter les bretelles autant qu'ils le voudront mais elle voulait son frère ce soir. Lui et personne d'autre.
Posée sur le lit elle se sentait en sécurité, pleine de courage la blonde. Elle gardait ce secret qui n'avait pas besoin d'en être un depuis tellement longtemps au fond de son cœur. Pourtant maintenant ce n'était plus aussi tabou qu'avant. Elle voyait pleins de couple heureux se balader mains dans mains devant tout le monde. Alors pourquoi elle avait si peur de se montrer ? Parce qu'elle peur du jugement des gens. En général elle n'y faisait pas trop attention mais c'était autre chose de montrer son amour aux autres.
Moira savait qu'elle pouvait se confier à son frère. Il ne la jugera pas, il saura lui donner les bons mots. Lui donner le courage qu'il lui manque tant. Elle avait besoin de sa force, besoin de savoir qu'il sera toujours là pour elle. Et de partager son secret avec lui était une libération. Elle avait peur de la réaction de ses parents. Et si elle n'était plus la petite fille parfaite après ça? Et s'ils ne l'aimaient plus ou juste moins? La réponse de Dag l'avait surprise. Il aimait les deux? Elle ne l'avait jamais remarqué… Naïve qu'elle était. Et alors? C'est vrai ça et alors quoi? Elle venait de se prendre une petite claque dans la gueule Moira. Elle qui a peur de se montrer, qui se cache. Et lui qui est tout le contraire. Si seulement elle pouvait réussir à faire pareil. «Je.. Euh. Non je le savais pas pour le frère d'Ella.» Vraiment pas. Et elle ne l'aurait jamais deviné. Elle en était presque soulagée de le savoir, encore quelque chose de plus qui les rapprochait. Elle avait l'impression d'avoir des ailes qui poussaient dans son dos. Avec lui elle pourrait tout affronter. C'était son pilier. Elle sentait qu'il n'avait pas vraiment compris pourquoi elle avait aussi peur de se montrer, de ne pas le dire et il n'avait pas totalement tort. «J'ai peur de la réaction des parents. À cause des croyances.» Après tout être homosexuel n'était pas vraiment bien vu. Elle regardait par la fenêtre. Elle avait envie de courir dehors et de le crier sur tous les toits pour voir l'effet que ça faisait de se sentir libre de ses sentiments, une bonne fois pour toute.
La jeune femme se releva et alla vers la fenêtre, l'ouvrit et sorti sur le balcon. « J'ai juste peur du regard des autres. Je m'en fou qu'on me juge pour mes habits, mes danses au milieu de la rue. Mais je veux pas être jugée par des inconnus avec la personne que j'aime. Mais je veux être comme toi. Ne pas avoir peur de me cacher. Être fière d'être avec la personne que j'aime peu importe les regards qu'on nous lance. » C'était bon de sentir l'air frais caresser sa peau. Elle ne savait pas vraiment ce qu'elle faisait Moira, mais elle le faisait. Elle enleva ses talons pour les tenir dans sa main. Avant de les lancer par-dessus le balcon. Puis se retourna vers son frère.«Cap de me suivre et de faire faux bond aux parents?» Un énorme sourire malicieux se dessina sur son visage. Ce soir elle se sentait plus rebelle que jamais. Sans attendre la réponse du concerné, elle avait entamé sa descente aux enfers. Parce que c'était clairement ce qui allait se passer quand les parents allaient découvrir qu'ils avaient fait le mur.
code by EXORDIUM. | imgs by tumblr
Invité
Jeu 11 Avr - 15:19
Fallait croire qu’on avait manqué pas mal de choses, car même ado, je le savais déjà que j’aimais les deux. Puis, fallait dire aussi que je vivais un peu ma vie séparément de ma famille, j’étais moyen fan de l’idée de cumuler les deux mondes. Du coup il était possible que j’aie laissé passer ce détail. Puis, le frère d’Ella, au moment X, on l’avait pas dit à grand monde, étant donné le couple « primaire » qui s’était formé. Et on s’était bien amusés, c’était le principal.
Pourtant, quand elle expliqua pourquoi elle était si nerveuse, je répliquai : « Je crois que je leur ai dis. Et si on en parle pas, j’suppose qu’il l’accepte un peu. En tout cas ils nous aiment assez pour dire qu’on est leurs gosses avant tout. Sont pas cons, les darons. » Du moins, c’était comme ça que je le vivais, les Sionnach était des gens pas débiles. Et ouais, malgré cette histoire d’adoption, je m’incluais dans cette famille de gens pas débiles.
Mais j’aimais pas que ma sœur se laisse avoir par les regards des gens. C’était peut être car elle n’avait pas vécu ce que j’avais vécu, mais à présent plus que jamais je n’allais pas m’attendre à ce qu’on ne me jette pas des regards de travers. Que ce soit ceux qui savent que j’ai traversé la case prison, et pourquoi, ou ceux qui me fixent du regard en remarquant le gros trou de six ans dans mon CV. J’étais foutu de toute façon. Du coup, foutu pour foutu, autant assumer jusqu’au bout. « C’est dommage de s’en foutre d’être jugée pour les fringues ou des danses, mais pas pour le reste. J’veux dire, t’as déjà la moitié du chemin de fait, p’tèt que le reste viendra. Et si y’a besoin de péter la gueule de quelqu’un qui la ramène un peu trop, sache qu’je suis pas rouillé. J’dis ça, j’dis rien. » Et ça avait vraiment une drôle de saveur de dire ça, maintenant. Vraiment.
Parce que je l’avais vraiment fait, et le dire à présent, ce n’était plus une juste phrase à la con pour consoler, protéger. C’était réel. Est-ce qu’un jour j’arriverai à dépasser ça ? Moira avait-elle quelque chose à dépasser ? J’en savais rien. Y’avait ça au dessus de ma tête.
Trop de réalité, et ça tombait bien qu’elle redevienne une gosse pour sauter par-dessus le balcon et faire le mur. Les parents allaient nous buter… Mais c’était pas grave. Pour une fois. Enfin. Pour une fois qu’on le faisait exprès. Ils allaient bien survivre, et y’avait assez de nourriture pour dix, ils n’allaient manquer de rien. « M’le dis pas deux fois. » Et juste à sa suite, j’chopai des chaussures que j’enfilai à la va-vite pour ensuite mettre une veste sur mes épaules, en choper une autre pour elle qui l’avait retirée en arrivant, et hop, j’étais dehors.
Merci les missions qui me rendaient plus agile à chaque fois. J’avais encore un peu mal de la dernière, mais au moins, ce soir, j’allais pouvoir me détendre, réellement, des tensions qui persistaient entre l’OBCM et le Dux. En priant qu’ils ne soient pas de sortie ce soir. Et en remerciant le ciel que finalement, je sois d’une famille humaine et croyante : le Dux n’allait certainement jamais les toucher.
Elle était vive et heureuse, ma frangine, et ça, c’était ce qui comptait le plus, le plus au monde.
J’adorerais qu’Arthur revienne aussi. Il ne devrait pas tarder… Un de ces quatre. L’appel de Bray était probablement assez fort pour que finalement, enfin, les Sionnach soient réunis, n’est-ce pas ?
Accueil
