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 (agatha) psychological recovery... 6 months

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psychological recovery

agatha & evelynn

The person, be it gentleman or lady, who has not pleasure in a good novel, must be intolerably stupid.

Courir sans s’arrêter, courir à ne plus avoir haleine. Evelynn passait son temps à galoper d’une maison à une autre sans prendre un peu de temps pour elle. Et pourtant, c’est comme si cela était tout à fait normal à ses yeux. Elle ne se plaignait jamais, elle souriait toujours. Si bien que son supérieur hiérarchique à l’hôpital s’était dit bon de lui accorder un peu de temps afin qu’elle s’épanouisse dans ses loisirs. Elle était étrange ses derniers jours, la blondinette. Son sourire radieux avec un teint ternit et elle se montrait plus méfiante. Surtout vis-à-vis des hommes. Adam ne faisait pas exception à la règle. Elle s’écartait de lui, le chirurgien le sentait bien. Il espérait qu’elle accepte tout de même un diner ce soir, entre pur collègue pour discuter de tout et de rien. Parler, s’exprimer et se confesser. Elle n’avait pas beaucoup d’oreilles attentives, elle qui donnait les siennes de bonne grâce. Elle n’avait pas parlé de sa fugue à qui que ce soit. Et avec les récents évènements, une évidence lui pendait au nez : ses parent lui manquaient. Elle n’était pas si malheureuse à Londres. Elle ne l’était pas non plus à Bray. Mais son indépendance avec un goût amer. Alors elle comptait un minimum sur son colocataire et son bienfaiteur pour prêter son oreille quelque minute afin qu’elle puisse, à son tour, vider son sac. Elle avait pris son téléphone dans son sac-à-mais, ayant abandonné la blouse blanche cinq minutes plus tôt. Elle pianotait sur ce dernier à une vitesse folle pour proposer à Adam un rendez-vous ce soir à l’Il Ristorante De Luca vers 20h. Un petit italien, ça ne fait pas de mal –en parlant du restaurant, bien sûr.
Comme par hasard, aucunes réponses immédiates. Cela ne l’étonnait pas, c’était un homme occupé. Ce qui est assez cocasse de la part de la personne qui lui avait suggéré l’idée. Il était tout le temps occupé d’ailleurs, si bien que ça en devenait un fantôme. Il allait répondre, elle en était sûre. A la place, elle s’était dépêchée d’aller à la librairie du coin. Pourquoi ? Aucunes idées, une envie soudaine. Sa télévision et ses séries ne l’intéressaient plus énormément, d’autant plus qu’elle avait tout fini et aucunes idées de quel divertissement recommencé depuis le début. Alors, elle s’était dit qu’une lecture pourrait être plus reposante. Elle avait déjà dévoré tous les livres d’Arthur Conan Doyle et les Tolkiens, elle avait besoin d’un peu de nouveauté. D’autant plus que ça allait être sa première fois, une petite aventure en soit.

Evelynn trottinait dans la rue en direction de la librairie donc, l’air légèrement songeuse mais sans se montrer imprudente. Elle regardait avant de traverser les routes ou bien tourner sur un embranchement. Et, au bout de dix bonnes minutes et quelques arrêts pour regarder son téléphone voir si une réponse lui était parvenue, elle avait fini par atteindre son objectif. Elle était entrée dans la boutique en essayant de se faire le plus discrète possible. Une vraie petite sourie, souhaitant les pouvoirs de la femme invisible. Elle avait simplement salué timidement la gérante et la vendeuse à ses côtés pour se concentrer uniquement sur les rayonnages. La blonde les parcourait sans avoir de réel objectif, souhaitant simplement trouver un ouvrage suffisamment palpitant pour occuper ses temps de pauses. Elle avait fini par s’arrêter devant un nom qui lui parlait. Non pas fanatique de l’auteur, mais plutôt le nom de famille. Egerton… C’est amusant, c’est le même nom que Basil. Ses doigts étaient venus se placer sur ses lèvres, simple tic qui prouvait qu’elle était en train d’étouffer son envie du mieux qu’elle pouvait. Après tout, les noms de familles les plus courants peuvent être utilisés dans d’autres pays. C’est le cas pour le sien, Page, qui devait être aussi courant en Amérique du Nord alors qu’elles n’avaient aucunes familles à sa connaissance là-bas.

C’était bien trop tentant, elle avait fini par craquer. La fée avait saisi le livre par son dos collé, ouvrant ce dernier pour une lecture en diagonal voir si quelques phrases pouvaient lui donner un premier point de vue. L’écriture n’était pas trop grosse et les pages biens fournis, c’était déjà un bon point. Puis elle s’était mise à lire la quatrième de couverture pour s’imprégner du résumé.
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Rencontre à l'anglaise

agatha & evelynn


vanité et naïveté ne dirait-on pas un titre d'Austen ?

Voilà quelques jours ou une semaine, Agatha n'avait jamais pris la peine de soucier du temps qui passe, ce tracas était bien trop prolétaire à son goût pour qu'elle s'en inquiète, qu'elle était maintenant à Bray. Elle avait toujours du mal à se faire à l'atmosphère de cette ville Irlandaise bien trop calme à son goût. Pourtant ce n'était pas l'action qui manquait entre les histoires de kidnapping, des conflits sectaires et des catastrophes ''naturelles'' de grand ampleurs.  Oui Bray était une ville agitée mais pour Agatha toute agitée qu'elle soit, la ville, souffrait de la comparaison avec Londres et son ébullition quotidienne était clairement au-dessus. La comparaison était d'ailleurs ridicule, absolument ridicule, c'était comme comparer du caviar avec de la pâté pour chien. Incomparable donc. Agatha ricana, tasse de thé dans la main, portant son regard vers l'extérieur. Il pleuvait encore, au moins un point commun avec sa chère Londres. Pas qu'il pleuvait tout le temps, elle ne voulait pas tomber dans les clichés, son esprit d'écrivaine pointilleuse ne lui permettait pas, mais il était vrai que l'Angleterre et l'Irlande partageait communément une douce météo. Tant mieux, le soleil était mauvais pour sa peau nacré, elle tenait tout particulièrement à conserver son teint d’albâtre. Pure coquetterie de sa part mais elle aimait se donner des airs aristocratiques même si cela lui demandait pas de véritable effort à vrai dire.  Elle appréciait aussi la pluie pour un tas d'autres choses notamment le fait que ces gouttes d'eaux tombant du ciel était une source d'inspiration inépuisable pour elle d'un point de vue littéraire. La chaleur et le soleil par contre lui était tout bonnement insupportable, oui elle exagérait mais cette exagération n'était pas loin de la vérité. La chaleur la rendait amorphe tandis que le mauvais temps que ce soit la pluie ou encore un froid mordant la rendait toujours de meilleure humeur. Voir les gens et leurs mines maussades lui donnait envie bizarrement d'être active.

Jusqu'à maintenant elle ne l'avait pas vraiment été active. Elle s'était contenté de déambuler dans son nouveau logis, vaquant à différente occupation tel que rêvasser ou encore regarder Watson gambader et découvrir lui aussi son nouvel habitat. Oui elle n'avait guère été productive mais aujourd'hui elle n'avait aucune envie de l'être, elle avait eu tout plus quelques piste pour un nouveau projet mais elle était d'humeur à flâner et non à se pencher sur une tâche sérieuse. L'écriture était pour elle comme un acte sacré, elle ne s'y attelait que quand elle se sentait au meilleur d'elle même, prête à coucher sur le papier des phrases ne souffrant d'aucun défaut. Elle n'avait donc pas pris la plume, rien ne la poussait à le faire. Cependant si elle avait savouré cette matinée paisible, il fallait qu'elle pense à trouver une activité. Elle ne voulait pas que l'ennui la guette, elle détestait ce sentiment, la mélancolie pouvait donner les beaux romans mais l'ennui ne donnait rien de bon. Seul Flaubert avait réussi à en tirer quelque chose, elle devait bien reconnaître que les français n'avaient pas fait que des erreurs mais leur littérature était une des rares choses à sauver. Elle sourit, elle aimait sa fierté britannique quasi outrancière et piquante. Elle trouvait ce défaut absolument délicieux. Elle coupa court ses flatteries intérieures. Il restait qu'il fallait qu'elle bouge, son frère vaquant à ses occupations elle ne souhaitait pas le déranger. Il aurait bien d'autre occasion pour cela. Elle jeta un regard dehors, la pluie s'était arrêté, il était peut-être temps de sortir, de visiter Bray. Cette ville était tout de même pittoresque et pas tout à fait dénuée de charme. En plus elle n'avait ramené de livres, elle n'avait pas voulut s'encombrer outre mesure et Bray devait quand même posséder une librairie digne de ce nom. Oui chercher une bonne librairie voila une activé parfaite pour la femme oisive qu'elle avait décidé d'être en se levant le matin.

Déterminée à ne pas traîner plus longtemps, elle vida d'un trait sa tasse, la lava soigneusement -son cousin n'ayant pas de domestique elle concédait à faire cet effort-  et alla se diriger vers la chambre qu'on lui avait attribué provisoirement, elle ne pensait pas rester tout le reste de son long séjour à vivre sur le dos du Sweetman, pour choisir sa tenue. Elle opta très vite, elle n'était pas du genre à hésiter, le bon goût était présent dans ses veines à l'état pur, pour une robe vert émeraude, des collants noirs, une paire d'escarpin assortie à la robe et une cape large avec une grande capuche pour ne pas attraper froid. Elle n'aimait pas se sentir malade, pour Agatha cela lui donnait l'impression d'être impuissante. Jetant un dernier coup d’œil dans un des rares miroir de la maisonnée elle décida de laisser, exceptionnellement, ses cheveux au naturel. Elle appréciait l'air bohème, air qui tranchait avec son hair hautain, que ses mèches en batailles lui donnaient. Elle avait fait son devoir de dame. Prête et d''un pas décidé, et après avoir s'être assuré que Watson dormait paisiblement, elle se décida à sortir. Elle apprécia l'air frais caressant son visage et faisant virevolter ses cheveux. Décidément ces derniers jours elle était d'humeur poétique. Un nouveau sourire sarcastique se dessina sur ses lèvres pendant qu'elle se dirigeait vers la voiture qu'elle avait louée le deuxième jour après son arrivée. Elle ne pouvant pas compter sur le service de taxi déplorable de la ville, elle s'était résolue à se débrouiller seule.

**

Le bruit de ses talons retentissaient sur les trottoirs encore mouillés du centre-ville. Elle trouva vite une librairie, elle apprécia l'heureux hasard, elle était certes d'humeur à ''gambader'' mais certainement pas à traîner désœuvrer. Cela lui ressemblait pas, elle aimait même dans ces moments de paresse être un tant soi peu efficace. Sans plus tarder elle se dirigea vers la librairie et se réfugia à l'intérieur appréciant le changement d'atmosphère et l'odeur des livres qui frappa son odorat. Une des meilleurs au monde si on lui demandait son avis sur la question. Elle adresse un bref bonjour à la propriétaire des lieux, adoucissant son regard, les libraires avaient sa sympathie de base. Elle déambula brièvement dans les rayons avant de se diriger dans toute sa vanité vers l'endroit où devait se situer ses deux romans. Une libraire n'en était pas une digne de ce nom si on ne trouvait pas ses livres. Oui elle était orgueilleuse. Elle en avait conscience mais cela ne la chagrinait aucunement, bien au contraire. Sans son orgueil qui sait ce qu'elle serait devenue. Alors qu'elle avait atteint son but, sa vue fut frappée par une vision tout à fait agréable. Une jeune femme à la chevelure blonde, à l'allure solaire, quoique un peu perdue, se tenait devant elle un de ses livres à la main. Agatha resta coite un instant. Elle détailla plus que ce qu'elle aurait voulu la présence féminine devant elle qui semblait absorber par sa lecture du résumé de son roman. Agatha ne croyait pas au coup de foudre, elle était bien trop intelligente pour ça mais elle n'était pas idiote non plus et elle savait que des personnes pouvaient vous attirer dés que vous posez votre regard dessus… La femme qu'elle avait en face d'elle en faisait manifestement partie. Une fois ce simple constat fait, elle s'avança vers la cause de son court trouble.

- Je vois que vous tenez mes écrits dans vos main, faîtes attention, vous tenez de l'or au sens propre comme au sens figuré.

Elle avait lâché ses paroles comme si de rien n'était, comme si elle avait tout au plus parlé du temps qu'il faisait dehors. Air impassible, regard froid comme à son habitude si ce n'est un peu amusé car elle aimait parler de son activité d'écrivaine. Se mettre en avant c'était comme un sport pour elle.

- J'espère que le résumé vous tente, je serais horriblement vexée si non je dois vous l'avouer.

Elle esquissa un de ses fameux sourires dont elle avait le secret, ce genre de sourire qui rien voulait tout et rien dire à la fois. Agatha se sentait à l'aise, elle était dans son élément. De bonne humeur elle était prête à socialiser, que la jeune femme lui plaise, sans raison logique, était juste un bonus tout à fait agréable.
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agatha & evelynn

The person, be it gentleman or lady, who has not pleasure in a good novel, must be intolerably stupid.

Elle se perdait dans ce résumé, se laissant distraire par les images qui lui venaient en tête. Le simple fait que sa ville natale était le lieu principal de l’intrigue l'avait convaincu de se laisser séduire. Ça et aussi parce que le nom de famille de l’auteur devait y jouer. La curiosité était un vilain défaut, mais à bonne dose, cela pouvait devenir une qualité. Si elle s’écoutait, Evelynn aurait déjà entamé la lecture, quitte à rester ici debout pendant des minutes voir des heures. Elle n’avait même pas entendu le bruit de la clochette annonçant l’entrée d’un autre client. Ou du moins, d’une autre cliente à moins qu’elle doit le considérer comme la fournisseuse. Aucune idée, il fallait attendre qu’elle daigne à relever la tête pour cela. Et c’est quelque chose qu’elle fit sans trop traîner en entendant qu’on s’adressait à elle. Elle avait retenu son souffle, non pas par manque de réponses, mais plutôt parce que son regard avait croisé ses yeux bleues. Elle avait des yeux magnifiques, plus beau que les siens en tout cas de couleur marron. C’est la première chose qu’elle avait remarqué chez cette personne. Ne sachant quoi répondre, il a fallu attendre qu’elle daigne enfin à expirer et reprendre le cours d’une respiration normale pour que sa voix perce ses lèvres. « Oh ! Je-je … Désolé ». Un mauvais départ, la faute à la surprise surement. Elle allait recommencer de manière plus convenable, passant outre cette mise en garde dont elle ne serait dire si c’était une menace ou une plaisanterie tant que le stoïcisme était présent chez l’autre femme.
Evelynn n’avait cependant pas reposé le livre à son emplacement, preuve qu’elle tenait à l’acquérir. Alors au bout de quelques secondes où elle s’était concentrée pour retrouver son calme et son sourire, elle avait fini par prononcer des mots qui avaient plus de sens que ceux de son premier essai. « Oui, le résumé me plait beaucoup. Ça doit être mon côté londonienne qui ressort, où l’attache que j’ai à cette ville plutôt. Je compte bien l’acquérir, en espérant que j’ai les moyens de me l’offrir s’il vaut si chère que vous le dites ». Ce n’était pas la meilleure manière de le dire, mais ça prouvait au moins qu’elle ne s’était pas trop perdue dans ce regard océan pour être un minimum attentif.

« Enchanté Madame Egerton, Evelynn » avait-elle fini par dire sans tendre sa main en direction d’Agatha. Elles étaient bien trop occupées à tenir l’ouvrage et elle ne savait pas si c’était un peu trop masculin comme façon de saluer. Un peu potiche, la blonde n’avait pas perdu une miette de son sourire ce qui lui donnait ce petit côté rayonnant. Et quand bien même c’était la première fois qu’elle posait les pieds dans cette librairie, elle ne regrettait pas une seule seconde d’y être entré. Elle ne savait pas que non seulement on pouvait y avoir une lecture de qualité, mais en plus ! Faire de belle rencontre. Elle devrait y aller plus souvent. « Ne m’en dites pas plus à son sujet, j’ai hâte de le découvrir par moi-même ». Elle s’était retenue de poser une question qu’elle jugeait indiscrète, préférant s’attarder sur le livre qui a été l’objet de cette rencontre. Evelynn avait ce petit côté aventureuse. Celui où elle pouvait voler de ses propres ailes et découvrir de nouvelles choses chaque jour avec plus ou moins de risques. Ce même trait de caractère qui l’avait poussé à fuir de chez-elle. Londres lui manquait. Non pas que l’Irlande était désagréable à vivre, mais elle sentait bien qu’ici, elle n’y avait pas vraiment sa place. L’austérité des irlandais face aux étrangers sans doute. D’où la raison pour laquelle les murs de son appartement se couvrait de photos londoniennes, des paysages classiques de la capitale anglaise et que ses meubles avaient une touche de rouge en guise de décoration. Elle s’assurait ainsi un certain confort tout en gardant une petite trace de sa ville d’origine. Sans compter le nombre incalculable de peluches, c’est à se demander si elle ne dormait pas dedans.

Une grande enfant qui avait enfin remarqué qu’elle s’était trop longtemps perdue dans ses pensées, son regard s’étant détourné de la jeune femme pendant ces dernières. Son attention était à présent pleinement pour elle, et elle ne savait pas vraiment quoi dire pour faire la discussion. Evelynn essayait avant tout de cerner cette belle femme qui dégageait une élégance certaine. « Excusez-moi mais … Est-ce que je peux vous poser une question ? Vous pouvez très bien refuser d’y répondre, je comprendrais ». Finalement, elle craquait. Sa curiosité était sans égale, alors difficile pour elle de se retenir. Mais elle préférait s’assurer avant de pouvoir la poser sans se montrer offusquant.
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Rencontre à l'anglaise

agatha & evelynn


vanité et naïveté ne dirait-on pas un titre d'Austen ?

Agatha avait toujours aimé le théâtre ou plutôt afficher une attitude théâtrale. Son caractère guindé la poussait naturellement à se mettre en scène, à afficher prestance et classe jusqu'à friser un certain ridicule -tout en ne l'étant pas bien sûr. C'était sa façon de sociabiliser, de jouer un rôle, de regarder tout le monde de haut et par conséquent de garder une distance avec autrui. Un moyen de se protéger en quelque sorte. Être distant avec les gens, les mépriser ou du moins peu les considérer faisaient toujours moins mal que leur faire confiance. Son narcissisme avait toujours mené à Agatha à se croire supérieure aux autres mais des événements précis et funestes dans sa courte vie l'avait aussi mené à comprendre que tout aussi misérable qu'ils soient, les gens, pouvaient se montrer dangereux. Alors oui, clairement, elle assumait parfaitement le fait d'être hautaine, dédaigneuse et tranchante avec la société. Cette masse grouillante d'humain. Cette masse qui à Bray était de plus composé de beaucoup trop d'irlandais à son goût.

Pourtant, aussi surprenant que cela puisse paraître, devant cette jeune femme à la blondeur éclatante, elle n'avait aucune envie d'être elle même. Elle avait envie d'être sympathique, courtoise et ouverte à la conversation. Entendons nous bien, Agatha restait Agatha, elle se retenait juste d'être méchante mais sinon se regard restait perçant, remplis de fierté et sa bouche affichait toujours son sourire acerbe prêt à lâcher tout un tas de propos cynique, ironique et pédant.On ne refait pas son orgueil surtout quand on s'appelle Agatha. De plus la jeune ingénue, car l'inconnue de la librairie en avait tout l'air, pas besoin d'être une profileuse émérite pour le deviner, avait de la chance. Oui de la chance car Agatha était de bonne humeur. Dans le cas contraire -si elle avait été mal lunée ce qui arrivait souvent à vrai dire- elle aurait été encore plus terrible qu'à son habitude à cause de cette subite et inexpliqué attirance. Cependant exceptionnellement Agatha avait donc envie d'être sympathique, d'être mordante mais aussi drôle et charmante. L'aristocrate ne se formalisait pas de soudain état d'âme fleur bleue. Premièrement car elle était humaine (ou fée mais dans le cas présent cela important peu) elle était donc sujette aux niaiseries comme la majorité des gens. Deuxièmement elle avait toujours évité de se torturer l'esprit pour de mystérieux processus chimique et ce n'était pas aujourd'hui qu'elle allait le faire, elle se contentait dans ces cas là de savourer le moment présent. Tomber sous le charme de quelqu'un était plaisant, inutile de le nier. Troisièmement, la délicieuse créature qui lui faisait face était une femme d'exception. Cela ne faisait aucun doute : si elle Agatha Victoria Egerton était tombé sous son charme aussi soudainement c'était que cette femme ne pouvait qu'être un trésor échoué dans cette misérable ville situé dans ce funeste pays qu'on appelle Irlande.

De ce fait elle écouta avec indulgence la dénommée Evelyn, doux nom sonnant à ses oreilles, bafouiller premièrement (bafouillage qui la rendait encore plus ingénue la rendant encore plus plaisante à son insu) et deuxièmement les compliments sur son livre. Cela ne pouvait faire plus plaisir à Agatha. Son orgueil était doublement flatté. Surtout que la rayonnante blonde qui lui était agréable venait de Londres. Elle aurait du se douter qu'une telle femme ne pouvait qu'être qu'une de ses compatriotes. Londres cette ville de bon goût.

- Vous pouvez m'appelez Agatha mademoiselle Evelyn. Lâcha l'autrice d'un ton badin tout en faisant un clin d’œil tout à fait distingué et non vulgaire. Soyons un peu familière, je suis sûr que nous serons amies. Entre londoniennes cela me paraît une évidence.

Elle laissa échapper un petit rire avant de reprendre.

- D'ailleurs je suis ra-vie que vous appréciez autant mon livre dés la lecture de son résumé. Ra-vie et non surpris je dois l'avouer… Vous semblez y être tellement attachez que vous en oubliez même de me serrer la main.

Son rire cristallin résonna encore dans les allées de la librairie. Tout en riant doucement elle replaça une de ses mèches brunes derrière son oreille. Agatha savourait pleinement d'être d'humeur taquine.
- Oui il vaut de l'or mais je ne doute pas qu'une femme telle que vous arrivez à l'obtenir mais dans le doute laissez moi vous offrir mon propre ouvrage. Je suis d'humeur généreuse en plus d'être fabuleusement riche grâce à la mine d'or que vous tenez entre vos mains.

En quelques pas, simples mais tout en grâce et en élégance elle se rapprocha d'Evelyn et tout en lui passant son bras sous le sien et sans laissez le temps à la jeune femme de dire quoique soit, elle continua à parler.

- Je plaisante bien sûr. Pour la mine d'or bien entendue… Ne me refusez pas le plaisir de fair eun cadeau à une future lectrice que je devine fervente. Un nouveau clin d’œil et un sourire cette fois-ci un peu plus ironique. D'ailleurs je ne répondrais à votre question que si vous acceptez mon cadeau !

C'est sur cette injonction qu'Agatha commença, toujours Evelyn accroché à son bras, à déambuler lentement dans les rayons de la librairie direction la caisse en attenant cette fameuse question qui semblait troubler son ingénue.
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agatha & evelynn

The person, be it gentleman or lady, who has not pleasure in a good novel, must be intolerably stupid.

Evelynn avait un sentiment nouveau qui naissait en elle. Elle ne saurait dire si c’était du malaise, ou de la fascination, mais son regard était rivé sur cette femme devant elle. Elle n’avait jamais lorgné sur les dames de la sorte, ça doit être pour ça qu’elle ressentait de la nouveauté. Quelque chose de naissant, quelque chose de puissant qui la transportait et qui l’apaisait en même temps. Cette femme avait un petit plus qui lui plaisait énormément. La blondinette était du genre à voir les défauts des autres comme des qualités et le comportement de son interlocutrice ne faisait pas exception. Mais la fée ressentait aussi de l’embarras et du malaise. Sans doute parce que le sujet de discussion était le livre qu’elle tenait en ce moment-même dans ses mains à en oublier de lui serrer la main. Evelynn était d’avantage intéressée par son prénom et son invitation à se montrer plus familière avec elle. Ses pommettes rougissaient au fur-et-à-mesure qu’elle se sentait idiote. Familière ? Elle ne saurait dire si elle pourra se permettre. Néanmoins, la blonde continuait d’adresser son éclatant sourire à la brune, lui répondant : « Bien sûr mademoiselle Agatha, j’en serais enchanté. En plus, vous portez le même prénom que ma romancière préférée : Agatha Christie. Je ne peux que m’attacher à vous ». Elle se retenait de rire. Il se pourrait qu’Agatha prenne mal sa remarque. Ou bien au contraire, tout ceci serait plus qu’une coïncidence. Si c’est le cas, Evelynn ne peut s’empêcher de penser que ça ferait un sujet de conversation aussi passionnant que fascinant.
Puis, à la remarque de l’auteur, elle avait perdu son sourire pour du malaise. De la stupeur qui avait déformé un peu son visage pour une grimace de malaise. « Désolé … » soufflait-elle en se grattant la joue. Il était sans doute trop tard pour y remédier maintenant. Evelynn passerait sans doute pour une idiote empotée si elle lui tendait la main afin qu’elles finalisent leurs rencontres. Elle était déjà finalisée à son gout puisque Miss Egerton lui proposait de lui offrir ce livre. La blondinette avait ouvert la bouche, n’ayant pas le temps de donner la réplique puisqu’elle était venue l’attraper bras-dessus, bras-dessous pour une petite promenade en amoureuse vers la caisse. C’était si soudain pour elle, Evelynn en oublierait presque la question qu’elle voulait lui poser tant ses joues s’étaient empourprée.

« Et bien écoutez Agatha, je … Ça serait un honneur, je ne peux pas refuser un tel cadeau, ça serait hypocrite et terriblement insultant de ma part ». Même si mots sortaient avec difficulté, ses pas quant à eux suivaient sa comparse anglaise avec automatisme. Grace se sentait transportée et son malaise s’était très vite dissipé. Elle se noyait dans les yeux bleus de son interlocutrice, dans ses sourires éclatants, ses rires semblables à des chants d’oiseaux. Elle se noyait dans les battements de son cœur qui s’emportait et qui tambourinait si fort qu’ils pourraient être tendu au-delà de sa cage thoracique. Elle suffoquait dans sa propre respiration qui se bloquait, ne sachant quoi lui dire. Elle ne voulait pas la contrarier, et elle n’était pas sûre que sa question soit le bienvenu pour ses oreilles. Elle avait envie de toucher ses joues, son visage. De tresser ses cheveux, de caresser sa nuque et ses joues pris une teinte rouge à de telle pensée. Pensée dans lequel elle se perdait, ne se rendant pas compte qu’elle attendait la fameuse interrogation tant la flèche de Cupidon l’avait traversé de part en part. En le réalisant, elle ne bredouillait plus. Son sourire avait retrouvé un éclat merveilleux. Le même éclat que ses yeux se parait et Evelynn avait enfin reposé ses pieds sur terre. « Est-ce que Basil Egerton est de votre famille ? Si c’est le cas, je lui en voudrais de ne pas m’avoir présenté une telle personne ». La blondinette avait inconsciemment renforcé son emprise sur le bras d’Agatha avec une douceur. Elle n’était pas d’une puissance sans nom, impossible pour elle de lui étriquer le bras jusqu’à le briser. Ses doigts se resserraient doucement en craignant la réponse.

Puis elle relativisait. Il n’y avait pas de raisons de la craindre, ou bien qu’elle se fâche. C’était même un début de déclaration sous-entendue qu’Evelynn avait fait là avec l’affirmation qui avait suivi sa question. Elle ne tenait plus compte de ce qui pouvait les entourer. Il n’y avait plus qu’Agatha et seulement Agatha qui comptait. Elle voulait en savoir plus sur elle, au-delà de son livre qui, pour du coup, aura un tout autre gout lorsqu’elle se mettra à le lire.
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agatha & evelynn


vanité et naïveté ne dirait-on pas un titre d'Austen ?

L'amour. Voilà bien une chose futile. C'est du moins ce qu'en pensait Agatha. Comme à son habitude elle n'était pas honnête avec elle même. Cependant elle n'était pas dans le dénis, elle ne s'abaissait pas à cette faiblesse si humaine mais quand la vérité ne lui convenait pas, elle la réfutait et faisait en sorte de la changer. Elle prenait toujours un malin plaisir à déformer la substantifique moelle de qu'on appelait communément la réalité pour qu'elle convienne à ses attentes. Agatha comme plus de 99 % de la population ressentait des émotions et contrairement à son frère elle ressentait l'amour comme un peu près tout le monde. Premièrement elle vouait un amour sans borne à sa personne. Deuxièmement elle adorait son frère plus que de raison, son homosexualité empêchant pour le bien de la morale toute forme d'inceste et troisièmement la haine est aussi une forme d'amour. Ce dernier sentiment Agatha ne le ressentait que trop bien, les germes de ce poison avait toujours été en elle, déjà quand elle était qu'une sale gamine capricieuse et ils avaient été amplifiés par des événements qu'elle préférait mettre de côté. Oui l'amour était futile au contraire de la haine qui lui avait toujours permis d'avancer, de se battre et d'écraser. Pourtant elle se mentait car elle devait bien avouer qu'aimer était tout de même plaisant. Un doux plaisir, une sucrerie qu'on ne cessait d'apprécier même si on savait pertinemment qu'elle allait nous refiler des caries. En somme à 29 ans Agatha était déjà désabusée et cynique. Son orgueil ne faisant que renforcer les deux premiers adjectifs cités.

Revenons cependant à nos moutons puisque la jeune aristocrate anglaise était à mille lieux de ces pensées. Bien au contraire elle goûtait au prémisse d'un amour naissant. Non l'amour était peut-être un mot un peu fort. Un  fort attachement naissant sonnait plus juste. Agatha ne sentait pas du moins plus perturbée que cela. Evelynn méritait amplement ces sentiments, son amitié et son respect. Outre le fait que le physique de la jeune femme était tout à fait agréable, un ode à lui tout seul – Agatha comme son frère avait toujours nourrit une certaine attirance pour la blondeur- la personnalité de celle-ci ne faisait que l'enchanter. Si Agatha, dans un sexisme inversé, méprisait la timidité chez les hommes, elle trouvait ce comportement tout à fait adorable chez la gente féminine -quoique elle aimait aussi les femmes très assurées. Les extrêmes l'attirant toujours. Evelynn semblait tout droit sortie d'un conte, elle n'aurait pas dépareillé dans un Disney entrain de chanter parmi les écureuils et autres animaux de la forêt. Le trait était exagéré mais l'idée était là. La jeune femme respirait la naïveté et l'innocence tandis qu'Agatha de par son arrogance et son cynisme certain dégageait un peu près tout le contraire. Ce qui n'était pas un problème, si Agatha s'aimait elle le faisait en ayant conscience qu'elle n'existait qu'en exemplaire unique. Beaucoup de chose l'énervait mais l'idée que son clone existe quelque part était inimaginable. Deux comme elle et le monde explosait. Sur ce coup Agatha était assez lucide pour concevoir que qu'une comme elle suffisait amplement. Tout cela pour dire que la londonienne aimait les contrastes. Les personnalités opposées à la sienne. Elle aimait le goût du défi. Elle aimait cette impression que deux mondes s'entrechoquait. Qui sait ce provoquerait leur collision ?

- Agatha Christie ? Mais que de bon goût en une seule personne, se mit à rire de nouveau Agatha, un rire solaire de voir que décidément elle ne cessait d'être charmer, Je ne peux que vous suivre dans votre préférence.

Agatha Christie. Une des raisons pour lesquelles elle appréciait tellement son prénom. S'appeler comme une de ses romancières favorites l'avait toujours ravie. Depuis toute petite elle s'en faisait une fierté. Si elle n’écrivait pas du tout de la façon de la créatrice de Poirot et consort cela ne lui 'empêchait pas de vouer une admiration sans borne à l'écrivaine. Enfin une admiration à la Agatha mais c'était déjà un miracle. Elle appréciait le côté vif, simple et efficace de l'écriture de Christie autant qu'elle aimait écrire des phrases ampoulées et aux styles magnifiques mais lourd.

- Je dois dire que je pourrais parler pendant des heures de cette grande dame de la littérature anglaise mais je vais vous épargner mon admiration de lettrée. Je vais vous juste vous prévenir que malgré tout mon génie, mon écriture n'égale pas encore celle de Christie, j'en ai bien peur.

Pendant quelques instants son esprit à l'évocation de Christie avait vagabondé ailleurs mais Agatha ne tarda pas à se recentrer sur charmante proie. Ce qui n'était pas une tâche difficile puisque tout chez Evelynn la ravissait. De son babillage peu assurée à sa démarche se coordonnant parfaitement à ses pas. Agatha pourtant si perspicace ne s'en rendait même pas compte que la jeune blonde semblait être sous le même charme qu'elle. Ce qui était étrange car il s'agissait d'une rare fois où elle n'était pas centrée sur sa propre personne. Bien sûr elle ne pensait pas une seule seconde qu'elle pouvait lui déplaire, ce n'était pas du genre d'Agatha de manquer de confiance en soi, mais sa propre attirance l'aveuglait sur la possible attirance de sa comparse.  L'amour est aveugle comme disait l'autre mais si Agatha avait eu les idées tout à fait claire elle aurait aussi rajouté que l'amour rendait aveugle. Elle qui faisait de ses sens aiguisés une de ses fiertés se mettait à ignorer le monde qui l'entourait. Tout au plus elle savait qu'elle était dans une librairie mais tout le reste, si ce n'était Evelyn, n'avait guère d'importance. Elle qui s'était levée de bonne humeur, trouvait sa joie démultipliée. Elle en oubliait même qu'elle était à Bray et non à Londres, qu'elle se trouvait là pour aider à la recherche de sa sotte de sœur et tout ses autre soucis tel que la source de souffrance perpétuelle qu'était son fils. Tout ces choses négatifs disparaissait sous le sourire et les rougissements d'Evelynn. Agatha devait bien se l'avouer elle était complètement sous le charme. Aussi absurde que cela était.

- Je suis ravie que vous acceptez mon cadeau. Je n'aurais pas supporter un refus de votre part Evelynn, Agatha savoura le court d'un instant le fait de prononcer ce nom, un refus de votre part doit être toujours une déception !

Elle le pensait sincèrement. Un refus l'aurait mortifié, elle ne voulait pas encore mettre fin à la magie qui s'opérait entre elles. Elle ralentissait le pas pour faire durer le moment, elle ne voulait pas que ce moment de conversation cesse. Elle s'arrêta quand elle entendit le nom de son frère. Elle sentait Evelynn resserrer son bras sur le siens.

- Basil, vous connaissez mon frère ? Quelle bonne surprise. Ne lui en voulez pas, il est si distrait, mais c'est pour ça qu'on l'adore non ?!


Agatha sourit cette fois-ci franchement, Evelynn avait en une seule question atteint le summum de la perfection, du moins elle l'espérait. On ne pouvait qu'apprécier son frère non ? D'une manière ou d'une autre elle n'envisageait pas le contraire. Evelynn ne pouvait que lui plaire.
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psychological recovery

agatha & evelynn

The person, be it gentleman or lady, who has not pleasure in a good novel, must be intolerably stupid.

Evelynn avait envie de mélanger ses doigts à sa chevelure dorée. Elle avait envie de renvoyer en arrière toutes les mèches susceptibles de tomber entre eux et de canaliser sa nervosité par ce tic répétait. Mais elle tenait le livre entre ses mains, objets de leurs rencontres tout aussi plaisante qu’embarrassante. Bien qu’embarrassante ne soit pas le bon terme pour la désigner. Car elle n’était pas mécontente d’avoir rencontré Agatha. Oh non, loin de là même. C’était bien trop péjoratif pour exprimer l’heureux hasard qui les avait toutes les deux frappé. Alors elle souriait. Un sourire éclatant dont seule la fée avait le secret. Elle souriait par politesse et par envie de plaire. Elle souriait pour une autre raison qui lui était inconnue encore. Niaiserie, ou bien innocence, les deux notions se confondent et donnent lieu à une forme de poésie qu’Evelynn incarnait dans ses gestes et ses mimiques. Elle était impressionnée, elle n’allait pas dire le contraire. Elle n’était pas célèbre, ni écrivaine vedette. Elle n’était qu’une infirmière, une fugueuse qui a refusé les strasses et les paillettes pour vivre sa vie comme elle l’entendait. Un caprice digne d’une princesse à la tignasse rousse hirsute dont elle ne pouvait s’empêcher de regarder encore et encore le Disney dont elle était tirée. Elle pourrait en parler avec Agatha, mais elle ne savait pas comment elle la jugerait, cette grande enfant. Alors à la place, elle la suivait sans aucunes réticences, s’accrochant à son bras par crainte de la perdre. Elle voulait en savoir plus sur elle, en connaître toujours d’avantage. Qu’est-ce qui l’avait poussé à écrire ? Où elle puisait l’inspiration ? Avait-elle d’autres passions que celle de l’écriture et la lecture ?
Evelynn affichait des joues rosies sur son visage angélique, admirant le sourire d’Agatha et ses airs de marquise. Elle était si subjugué par sa beauté et sa prestance qu’elle était incapable de trouver des défauts à cette femme qui l’avait abordé. La blonde n’avait même pas envie de chercher, elle voulait seulement la suivre sans rechigner. Blondinette qui continuait de sourire lorsqu’elle avait annoncé aimer Agatha Christie. D’autant plus qu’elle l’avait rassuré à propos de sa comparaison. Ainsi donc, elle l’avait pris comme un compliment, pour le plus grand soulagement de Grace. Grace … Elle songeait à lui donner son véritable prénom. Evelynn n’étant qu’un nom d’emprunt pour brouiller les pistes. Une forme d’émancipation pour montrer que non, elle n’était plus la petite princesse de son père. Qu’elle n’était pas plus une prétendante pour le prince, ni la filleule de la Reine d’Angleterre. Qu’elle était juste Evelynn, fan de peluche, de Disney et de Science-fiction.

Elle se perdait dans ses pensées, s’appuyant inconsciemment sur l’épaule d’Agatha. Elle aurait pu l’écouter pendant des heures tergiverser sur la célèbre écrivaine, cela ne lui aurait pas déplu. Puis elle se ressaisissait, elle se rendait compte de son geste et sa tête s’était redressée. La charmante femme passionnée voulait lui faire cadeau de ce livre qui n’aura plus la même saveur lorsqu’elle se plongera à l’intérieur avant de se coucher. Adam n’existera plus, le temps d’une petite heure de lecture en pensant à sa chère Agatha. Elle se dépêchera de lui préparer à manger, de discuter et de nourrir Judy. Elle restera cependant fidèle à elle-même, prête à écouter ses déboires s’il en avait, à l’aider, à le remettre sur les rails. Mais il y a fort à parier qu’à présent, Agatha passe en priorité. La sortie ne se faisait plus désirée, elle voulait que cela dure. Rien ne lui assurait qu’elle pourra la revoir une fois les portes passées, alors Evelynn craignait passer le seuil de cette dernière. Un cadeau, le premier qu’on lui faisait dans cette ville, et c’était Agatha qui le lui faisait. Agatha Egerton, son Agatha Christie, sa Princesse Leïla… Ses joues ne cessaient de se teindre d’un rose doux, charmée par les flatteries. « Oh, comment aurais-je pu refuser un tel présent. Il sera inestimable à mes yeux, puisque vous me l’offrez en main propre ». A son tour de se risquer à la flatterie, la crainte d’en faire trop la prenait à la gorge, entrecoupant sa voix. La tonalité s’était affaissée, et la timidité avait repris le dessus. Ce n’était pas des mensonges, aucuns mensonges ne pouvaient traverser la bouche de la fée blonde ! Elle en aurait le cœur déchiré si jamais elle serait obligée de mentir, d’où le fait qu’elle ait plutôt tendance à esquiver les sujets gênants plutôt que de dire une calomnie.

Les pas ralentissaient pour arriver moins vite à la caisse où une jeune femme attendait pour sa rentrée d’argent, et Evelynn avait fini par poser la question qui lui tenait à cœur. Son ami de shopping, de thé qu’elle avait rencontré autrefois durant un bal avec d’autres hauts-placés. Il lui avait fait très bonne impression, ne serait-ce que par sa manière de se tenir, sa politesse et sa façon d’être qui avait quelque chose … d’exotique. Loin des choses barbantes de la cours. Ses yeux couleur noisette s’étaient redressés pour croiser ceux d’un bleu magnifique de sa muse, son sourire ayant pris une nouvelle teinte éclatante. « Oui, nous apprécions faire les magasins ensembles. Voir un visage familier à Bray m’avait rassuré et j’apprécie toujours autant prendre le temps de boire un thé avec lui. La passion qu’il dégage lorsqu’il parle est toujours aussi prenante que je ne me lasse pas de l’écouter. Je ne lui en tiens pas rigueur, ne vous inquiétez pas. Je ne pourrais pas de toutes façons ». Un rire avait traversé sa bouche, et ses lèvres carmins colorisés d’une touche d’affection. Elle avait jeté un coup d’œil sur le sol, puis en direction de la caissière et de la porte. Elle n’avait pas envie de s’échapper. Pas si Agatha ne l’accompagnait pas. « Qu’est-ce qui vous a amené à Bray, votre frère ? » demanda-t-il, curieuse, pour entamer son interrogatoire subtil. Elle ne voulait pas se détacher, mais elle ne voulait pas être un fardeau pour elle. « A propos de thé, que diriez-vous de me raccompagner chez moi pour que nous puissions en boire un. Mon colocataire fini tard, on ne risque pas de le déranger. Vous n’avez rien contre les perruches ? ». Elle s’emballait, la petite fée. Ses ailes battaient légèrement dans son dos, tel un papillon prêt à décoller.
Elle voulait lui montrer ses photos de Londres, sa nostalgie de ses lieux, sa chambre à l’honneur de la reine d’Angleterre. Elle voulait partager de l’Earl Grey avec elle, qu’elle lui parle encore d’écriture, de ses passions. Evelynn voulait tout connaître d’Agatha à tel point qu’inconsciemment, ses pas accéléraient et son cœur s’emballait d’excitation. Mais la blonde était trop polie pour tirer sur son bras et presser son pas. Si elle n’était pas d’accord, elle ne voulait pas lui forcer la main ou qu’elle se sente obligée.
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