Tu passais la porte de la bibliothèque, dont la façade était à nettoyer. À croire que tout dans la ville était à refaire. L'incendie avait fait des ravages. Tu avais eu la « chance » d'être inconscient durant cette catastrophe, ce qui t'avait permis de te réveiller avec ta famille. Vous étiez au complet. Enfin… il manquait ton père, et ta mère. Ton père avait finit par arriver, mais ta mère… elle était morte dans les flammes. Bref, il valait mieux arrêter de penser à ça. Tu étais venu à la bibliothèque pour te détendre, emprunter un ou deux livres, un point c'est tout. Pas la peine de remettre ces événements sur le tapis.
Tu te dirigeais directement vers les étagères remplies à ras-bord de livres. Parfois, tu te disais qu'il fallait être un géant pour en atteindre certains. Tu étais pratiquement plié en deux pour lire les titres des livres et ainsi trouver celui qui t'intéressait. Tu te redressais, t'étirais et levais cette fois-ci la tête. Après une ou deux minutes d'intenses recherches, tu trouvas ton bonheur : un roman policier. Tu te mettais sur la pointe des pieds et l'attrapais, pour ensuite le tirer vers toi. Sauf que tout ne s'est pas passé comme prévu : un livre a suivi, puis un autre, et encore un autre, et tu t'es retrouvé comme le Titanic face à l'iceberg. Submergé par les livres. Tu as lâché un cri – très viril – avant de tomber, et de recevoir des bouquins sur tout ton corps, t'arrachant des gémissements et des grognements de douleur.
Automatiquement, tu as fais l'étoile. Tu resterais comme ça pour toujours. Il n'y avait… rien de plus honteux que d'être sous une pile de livres. À part se retrouver nu devant un petit paquet de monde, peut-être. Tu entendis des bruits de pas, et tu couinais de dépit. Quelqu'un était là pour voir ça.
« Circulez, y'a rien à voir… », tu gémissais.
En fait, si. Il y avait quelque chose à voir : un gamin écrasé par des livres.
La pile de bouquins que j'avais ramené de mon précédent mais récent voyage, avait atteint la bibliothèque, lieu de rangement finale quand j'avais finis de les lires. Lire. Une passion dévorante, qui me prend beaucoup de temps et pourtant qui me fais m'évader, libère la pression au même titre que le sport et mes autres activités. Je me demandais sérieusement ce que j'allais lire à présent. La librairie de la ville m'avait laissé sur ma faim. Non seulement, je n'avais plus rien à me foutre sous la dent, mais je n'avais plus rien non plus à lire. Je n'aimais, mais alors absolument pas faire les courses.
Essentiel pourtant à ma survie, je détestais ces lieux d'ultra consommation. Je préférais nettement aller dans une librairie ou une bibliothèque. Là au moins j'étais sûr de ne pas être dessus. D'ailleurs, je n'avais pas encore mis le pied dans la bibliothèque de la ville. Je verrais si je trouve mon bonheur...
Après avoir enfilé un jean et un tee-shirt, je mis à mes pieds mes rangers et parti découvrir, je crois, le lieu qui me ferait me sentir au plus haut de ma forme. Les ravages de l'incendie avaient réduit certains bâtiments en cendres, ou les avaient recouverts de noirs. C'était le cas de la bibliothèque qui en apparence extérieur si elle n'était pas vêtue de son manteau sombre était plutôt mignonne.
J'entrais dans ce bâtiment rempli d'histoire passionnante. La bonne odeur des livres me montait aux narines. Je ne pouvais pas êtres plus heureux. Je me dirigeais vers l'accueil pour réaliser avec un membre du personnel, une carte pour retirer des livres. Une fois faite, je déambuler dans la bibliothèque avec un silence religieux. En arrivant vers la section thriller et polar, un bruit assourdissant et un cri de surprise firent tourner la tête de la plupart des personnes présentes. Tendant la tête, je vis une montagne de livres qui recouvrait un jeune homme. Circulez qu'il disait, tel un policier sur une scène de crimes. Au moins, il était raccord avec la section de la bibliothèque.
Je m'avançais et commencer à empiler les livres en piles, déblayant tel un archéologue, une pièce secrète de l'histoire. Là, dans le contexte, je crois avoir découvert une étoile de mer humaine. Beau spécimen d'ailleurs. Une fois le jeune homme dès ensevelis, je me relevais légèrement, posant un genou à terre et tendit ma main vers la victime de l'attaque surprise des livres. « Ça va ? » Demandais-je entre un murmure et une voix normale. Déformation de profession... Enfin d'étude... Le métier médical réapparraisait dans certains cas. Moi, je dis, qu'il a bien de la chance ce jeune...
I'm ashamed. × Vier & Logan
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