Tu n'avais jamais vu autant de poudre de fée que depuis que tu avais débarqué à Bray, non, c’était la première fois que tu en voyais autant, tu avais longtemps cherché, savoir qui était celui qui la produisait en si grande quantité, qui la vendait à ce prix si dispendieux. Tu n’aurais probablement jamais été au courant si cela n'avait pas été de ton travail, de ce travail que tu avais longtemps cru détesté mais qui t’apportais beaucoup plus que tu n’aurais cru. Non, sans ce travail, tu n’aurais jamais su, jamais compris, tu ne te serais pas mis à pister cet fée qui vendait sa chère poudre. Tu ne lui aurais probablement même pas porté attention si cela n'avait été du fait qu’il vendait sa drogue, non, il semblait ordinaire, allant à l’école, l’université, brillant, tu ne l’aurais probablement jamais remarqué. Tu ne te serais jamais lancé en chasse, non, tu n’en avais rien à faire des gens ordinaires. Mais tu n’avais pas pu t’empêcher, alors tu l’avais suivit, longtemps, souvent, depuis quelques jours, quelques semaines, il te semblait que tu pouvais presque sentir la peur monter en lui, il pouvait sentir sa mort arriver et toi il n’y avait rien qui te faisait plus plaisir que de jouer avec ta proie, de sentir sa peur monter jusqu’à ce qu’il n’y ai plus rien d’autre qu’elle. Tu avais du plaisir à tuer, à poursuivre, tu t’étais toujours cru le plus sain d’esprit de ta famille, mais il te semblait que tu faisais seulement mieux le cacher, mieux le couvrir sous tes rires et tes sourires, mais tu étais aussi fou que le reste de ta fratrie, ce germe de folie qui avait planté ses racines il y as bien longtemps dans ton esprit.
Et maintenant, tu te retrouvais au milieu de la forêt, à l’observer, fumer joint après joint, comme si cette chose magique pouvais t’empêcher de commettre l’acte. Tu le trouvais un peu risible, à vivre aussi loin de la population c’était immanquable, un accident étant vite arrivé, cette fois-ci, l’accident étant toi. Tu souriais, de ce rictus mauvais qui déformait tes lèvres, tu le voyais bien d’où tu étais, ses ailes bien visible. Tu pris ta machette, ce sourire toujours sur les lèvres, t’approchant sans grande cérémonie. Une autre journée, tu lui aurais tendu une autre arme, tu lui aurais demandé de se battre pour sa vie, mais cette fois, non, tu n’avais pas envie, tu avais envie de sang, tu voulais tuer, tu avais attendu trop longtemps. Tu te doutais que tu devrais prendre des vacances, partir en chasse avant que la folie ne te prenne pour te bon, tu avais besoin de la chasse pour rester sain. Tu vis son regard, un moment de folie dans le tien croisant la peur viscérale de celui qui se tenait devant toi avant que ton bras se lève, tranchant la tête de la créature d’un geste brusque. Tu n’avais aucune pitié pour les êtres surnaturels. Du moins, pas ceux qui était majeur, pas ceux qui avait l’occasion de se battre, de te tenir tête. Un instant, tu regardais la tête au sol, détaché du corps, au milieu de ce champs de plantes illégales. Tu te retournais, ne prenant même pas le temps de l’enterrer, aussi loin de la population, un animal sauvage aurait vite raison de sa carcasse.