All the best people are Crazy ~ feat. Lana

Assis sur le dossier d'un banc en face se la bibliothèque, je regardais quelques bon citoyens de Bray s'efforcer à nettoyer la façade. J'aurais pu aller les aider, je n'avais rien d'autre à faire que de finir ma cannette de Monster tout en fumant une clope. Mais je n'en avais pas avis. Je sais, c'est bâtard. Mais je préfèrait les regarder que d'aller joeur les hypocrites en allant les voir et en disant que je me sentais vraiment désolé pour ce qui était arrivé à la bibliothèque et à la ville en général. J'en avais juste rien à foutre à vrai dire. Ezeckiel était vivant, Violet, Lana et Skye aussi... alors tout allait pour le mieux dans mon petit monde. Le reste, j'en avais juste rien à battre. Et je n'aimais pas me faire passer pour ce que je n'étais pas. Cette ville entière aurait pu se faire écraser par Godzilla que j'en aurais rien à foutre.

Puis avouez, c'était quand même un peu savoureux que de regarder les autres se casser le cul à votre place. On pourrait presque croire que je parle d'un porno à parler comme ça... Tain, il faut vraiment que j'arrête de raconter de la merde. Quoiqu'on s'en fou, ce n'était pas comme si quelqu'un allait lire ça dans mes pensées un jour. Ce qui serait un peu con. On risquerait de me prendre pour un détraqué sexuel à force. mais tous le monde pense comme ça, j'en suis bien sûr. Et pas que les mecs hein ! Les filles ne sont pas mieux ! La plupart d'entre elles ont juste trop de retenue pour ça. Quoique... Il y avait vraiment des gens innocent et naïf aussi. C'était mignon, mais c'était chiant aussi. J'étais assez mal placé pour juger, mais c'est pareil ! Qui ne juge pas !? Puis on ne va pas se le cacher on se juge tous les uns les autres dès le premier regards. Il n'y a que les hypocrites pour ne pas dire ce qu'ils pensent. Ou les gens optimistent, qui pensent que tout le monde est beau, tout le monde est gentil et qui on espoir que la personne en face d'eux n'est pas vraiment ce qu'elle paraît être. J'en sais rien en fait. Ca relève trop de la philosophie pour moi. Merde, j'ai fugué à 14 ans et donc arrêter l'école à cet âge les gens, vous pensez vraiment que c'est pour moi tout ce genre de réflexions à la con ?

Je me plains, mais c'est vrai que je suis du genre à aimer faire fonctionner mes neurones et à me prendre la tête. Cependant je suis du genre têtu, du coup, je me prend beaucoup la tête, mais je fini toujours par arrivé à un conclusion qui me plait bien. Je crois que c'est comme ça que je suis devenu un bon hacker et un joueur de poker redoutable d'ailleurs. J'ai peut-être pas mon bac, comme tous les ptits français digne de ce nom, mais je trouve que je m'en sors pas trop mal et que je ne suis pas plus con qu'un autre. En attendant, j'étais juste assez intelligent pour ne pas aller faire mon hypocrite sous prétexte que ce serait une bonne action que d'aller nettoyer la façade de la bibliothèque de Bray. Puis je ne ferai plus que les encombrer qu'autre chose. Je sais faire pas mal de truc, mais je suis pas forcément très manuel comme gars. Mes talents en la matières s'arrête à organiser des squatts pour les rendre un peu vivable. Et encore, avec Ez, on se contentai de pas grand chose. Il faut nous n'avons jamais eu grand chose non plus. C'est un peu un avantage d'un certain sens.

Je sais pas depuis combien de temps j'étais sur ce banc, mais j'avais fini ma cannette et ma cigarette maintenant et je n'avais toujours pas l'intention de bouger. En même temps, il faisait beau, ce n'était pas si souvent que ça arrivait. Donc autant en profiter et fair ele plein de vitamines D. Je déconne, j'en ai rien à battre des vitamines D. J'aime juste rester au soleil, ne rien et regarder les autres bosser. J'aurais pu rester là pendant des heures je pense si un point multicolore n'attira pas mon attention soudainement. Lana. Cette fille était reconnaissable à des kilomètre à la ronde avec sa chevelure de toutes les couleurs. Un vrai arc-en-ciel sur patte. Inconsciemment, je me mis à sourire ne la voyant. J'avais sûrement l'air con ou juste flippant, je sais. Mais j'aimais bien voir cette fille. Je savais pas trop pourquoi, elle avait un quelque chose qui me donnait sans cesse envie d'aller la voir, d'être près d'elle, de la voir sourire, de l'entendre rire. Bref, même si elle était avec des amis, je me levais de mon banc pour aller les rejoindre. J'en avais rien à faire de ces potes, je ne les connaissais pas du tout. Ou tout du moins que de vue.

Si ils étaient en train de marcher, je les approchais tranquillement. C'est encore plus flippant dit comme ça. Je devais sûrement passé pour uen sorte de stalker ou de pervers vu de l'extérieur. Mais j'en avais absolument rien à foutre. J'avais une idée derrière la tête et j'avais bien décidé de la mettre en oeuvre. Pauvre Lana, je passais mon temps à la faire chier. Mais c'était plus fort que moi, j'aimais la taquiner sans cesse. Surtout que ça avait l'air de la faire plus rire qu'autre chose. Je me demandais si il existait une chose capable de mettre cette fille en rogne d'ailleurs. Si il était compliqué de me faire perdre le contrôle et de m'énerver, ce n'était pas pour autant que j'étais de bonne humeur sans cesse. Mais c'était le cas de Lana, elle sourait tout le temps, elle voyait toujours le bon côté des choses. Peut-être que c'était pour ça que j'aimais tant passer du temps avec elle. Ou alors je la taquinais pour essayer de tester ses limites, en bon chier. Mais de mon avis, je redevenais juste un gamin de rois en sa présence, incapable de penser normalement. Accélérant le pas, j'arrivais à hauteur du groupe, enfin dans leur dos, mais avant qu'ils n'aient le temps de me voir, je passais mes bras autour de Lana pour la soulever du sol en lançant un :

- Je vous l'emprunte.

Puis, je fis quelques pas en arrière avec la demoiselle dans les bras pour la mettre dans la fontaine qui trônait sur la place. A croire que l'incendie n'avait pas épargné la bibliothèque, mais il avait épargné la fontaine qui marchait à merveille. Cependant, tout ne se passa pas comme prévu. Si javais bien réussi à mettre Lana à l'eau, je ne compris pas très bien ce qu'il se passa ensuite. Soit j'avais glissé dans une flaque, soit la jeune fille m'avait tirer sans que je m'en rende compte, mais je me retrouvais moi aussi en moins de deux dans la fontaine, mais étalé au sol comme une... Crêpe (ouais on va rester poli). Ce n'était pas la première fois de ma vie que je me cassait la gueule, mais c'était loin d'être agréable. Pourtant, je me tournai pour rester allongé dans l'eau, mais posé sur le côté, comme si mon geste avait été totalement calculé. Je souriais à cette très chère Lana et balançais comme si de rien était.

- Salut Lana. Il pleut un peu aujorud'hui nan ?

C'était con comme phrase, je sais. Mais puisque je vous dit que je suis incapable d'être intelligent en présence de cette fille. Je fais le con quand je suis avec elle, je fais tout pour me faire remarquer, pour qu'elle s'intéresse à moi, exactement comme un gosse quoi. C'est pitoyable, j'en ai bien conscience, mais je n'arrive pas à me forcer à agir autrement. Il allait peut-être falloir qu eje songe à faire quelque chose à se propos un jour. Mais pas aujourd'hui. Je n'avais pas envie de me prendre la tête, il faisait trop beau et c'est qu'à force de ne rien fair,e j'avais accumulé pas mal d'énergie maintenant.

Une journée entre amis, une journée classique si on omettait le fait que la ville avait été ravagé par les flammes quelques jours plus tôt. J’avais été touché par cet événement, non pas parce qu’un de mes proches avait péri ou réellement blessé, mais parce que je vivais difficilement la peine des autres. Trop sensible certainement, trop faible selon certains, trop fragile … Moi je ne vois pas pourquoi ce serait un mal d’être touché par la peine des autres. Pourquoi devrait-on vivre dans un monde égoïste et individualiste ? Si moi j’ai envie d’aider mon prochain ? Si j’ai envie de lui tendre la main pour lui porter secours ? Pourquoi n’aurais-je pas le droit ? Pourquoi devrais-je avoir honte d’être humaine ? Parfois je ne comprends pas les autres, je trouve ça triste de voir tant de cruauté et d’égoïsme partout autour de moi. Je les laisse faire, après tout ils font ce qu’ils veulent, mais j’aimerais leur prouver que de s’ouvrir un peu aux autres n’est pas une perte de temps, qu’en aidant les autres, on s’aide un peu soi-même aussi.

Fort heureusement mes amis sont là pour me soutenir. Ils me connaissent suffisamment pour savoir à quoi s’attendre avec moi. J’étais la première à réaliser une quête pour monter des fonds pour aider la ville à se reconstruire. J’étais naïve, j’en suis consciente mais pas au point de croire que je pouvais faire ça toute seule. Je tentais donc de motiver mes amis à venir me donner un petit coup de main. Ils n’étaient pas des masses emballés mais certains acceptèrent malgré tout. Cela restait un peu de temps en ma compagnie, même si c’était pour faire des gâteaux ou pour tenter de solliciter des gens pour qu’ils nous donnent un peu d’argent. Je ne sais pas, peut-être qu’à force de me voir, les gens comprendraient que je fais ça pour eux, pour leur redonner espoir. Peut-être que finalement je suis trop utopiste, allez savoir. Mais j’aime l’idée que même à petite échelle on peut aider à changer le monde. Pierre par pierre on peut changer les mentalités. Ça prendra le temps qu’il faudra, mais j’y parviendrais, j’en suis persuader.

Nous étions allés boire un café dans un des rares cafés encore debout après l’incendie puis nous avions décidé de faire un petit tour. En cet instant j’avais un peu l’esprit ailleurs. Je repensais à Ksenia, une jeune femme que j’avais rencontré récemment mais avec qui le courant était passé quasiment immédiatement. J’ignore pourquoi je pensais à elle mais parfois il ne faut pas trop chercher. Je crois que j’espérais pouvoir la revoir prochainement. Je crois que d’une certaine façon je suis attirée par elle, non pas tant physiquement – même si c’est une très belle femme – mais c’est plutôt une sensation d’avoir trouvé son jumeau ou sa jumelle. C’est amusant comme sensation, il faudrait que je lui en parle la prochaine fois que je la verrais. Ce fut à ce moment-là de ma réflexion que je sentis des mains m’entourer la taille et me soulever du sol. Avant que je ne réalise ce qu’y était en train de m’arriver,  j’entendis une voix parler à mes amis, surpris mais morts de rire visiblement, avant de nous éloigner d’eux. Je n’avais pas besoin de me retourner pour réaliser que c’était Aidan. Il adorait me faire des taquineries, des petites farces, m’embêter gentiment. Cela pouvait paraitre chiant mais moi j’aimais bien pour être honnête. J’ignore pourquoi. Autant avec Sanael c’était assez clair, il incarnait un peu mon grand frère, autant là, même si nous nous entendions très bien et pouvions jouer et nous disputer gentiment comme des enfants, je ne le voyais pas incarner le rôle de frère. Peut-être était-ce parce que le rôle était déjà pris ? Mais j’avais un doute, j’ai toujours voulu vivre dans une famille nombreuse. Autant avec Aidan c’était beaucoup moins limpide. J’aimais passer du temps avec lui, j’aimais rire et pour être honnête j’avais constamment le smile quand j’étais avec lui. Alors certes je ne suis vraiment pas le genre de personne à faire la gueule, bien au contrait mais sans mentir je souriais tout le temps en sa présence. Il avait ce petit quelque chose qui me rendait heureuse et j’aimais bien. Peut-être qu’au fond il m’attirait sans que je ne m’en rende vraiment compte, peut-être était-ce autre chose, je n’en sais rien.

Je me retrouvais sans le vouloir, ni m’y attendre dans la fontaine la plus proche. Par chance, la maladresse d’Aidan le fit atterrir à son tour dans la fontaine. Je crois qu’il a glissé, je ne sais pas trop je n’ai pas eu le temps de voir. Tout ce que je sais c’est qu’au final il se trouve à patoger dans la fontaine en ma compagnie et j’éclate de rire. Je devrais être en colère, je suis totalement trempée mais en fait moi ça me fait rire. « Salut Aidan ! » Lui dis-je en riant, répondant à son bonjour.  « Je crois qu’il pleut un peu … en tout cas ce fut soudain parce que je n’ai pas vu venir … » lui dis-je en faisant référence au fait qu’on était passé  de sec à mouiller en une fraction de seconde. « Alors quoi de beau ? » lui demandais-je en me mettant sur le dos à mon tour. Finalement on était bien dans l’eau…

J'étais un imbécile, mais un imbécile heureux alors est-ce qu'on pouvait vraiment m'en vouloir hein ? En tout cas, je n'étais pas trop rancunier envers moi-même et me pardonnait. Pas le temps de s'en vouloir, Lana était là, j'avais mieux à penser. La jeune fille était en train de rire et me salua gentiment. J'étais tellement fier de mon coup. Si j'avais réussi à la faire rire... Alors je pouvais juger mon devoir comme accompli. Quoi ? Comment ça c'est totalement ridicule comme but dans la vie ? Personnellement, je préférai avoir pour but de faire rire plutôt que de faire pleurer ! Puis j'étais sûr que Lana préférai aussi largement que les choses se passent ainsi. Puis elle cette fille était déjà adorable en temps habituel et quand elle riait ? Je ne vous raconte même pas. Du coup je m'étais mis à rire avec elle aussi alors qu'on parlait su changement brusque de météo.

- Je n'avais pas vraiment prévu d'être trempé aussi rapidement si ça peut te rassurer !

Je n'avais toujours pas perdu mon sourire et faisait bien sûr référence au fait que je n'avais pas prévu de tomber moi aussi à l'eau. Lana s'allongea alors sur le dos et je fis de même. On se retrouvait donc comme deux gosses, allongé dans une fontaine, trempé jusqu'à l'os. Mais ce n'était qu'un détail. Je me sentais bien ici. Et si je m'étais pas mal plaint de Bray ses derniers jour, à cet instant, j'avais l'impression que j'étais précisément à l'endroit où je devrais être. Et ça tombait bien car je ne voulais être nulle part d'autre. C'est qu'un peu d'eau faisait vraiment du bien en plus, surtout par une temps pareil. C'est que je n'étais pas habitué aux hautes températures et dès qu'il faisait un peu plus de vingt degré, j'avais l'impression de crever de chaud.

- Quoi de beau ? Hum... Pas grand chose, comme d'habitude. Mais t'as sans doute une cinquantaine de chose à raconter toi, alors vas-y.

Lana était toujours en train de faire quelque chose. Elle avait toujorus cinquante mille projet à l'esprit, impossible ou non, elle faisait tout de même de son mieux pour y parvenir et je ne pouvais qu'admirer sa persévérance. Puis maintenant qu'on était là, je voulais bien rester des heures dans cette fontaines à regarder le ciel. Plus rien ne me semblait important. Quoique, rien ne me semblait important en temps habituel déjà. Enfin à part l'état mental de mon frère, mais Ezeckiel avait Skye maintenant, donc je ne voyais pas trop de raison de m'inquiéter pour lui. Puis si il allait mal, je le saurais. Je le savais toujours quand si mon jumeau n'allait pas bien.

- Tu crois qu'on peut voir un arc-en-ciel avec l'eau de la fontaine ?

Pour vous dire à quel point mon cerveau était au poit mort dans l'immédiat. J'en venais à parler arc-en-ciel quoi... moi le mec qui passait la plupart de son temps habillé en noir comme un métalleux ou un ado rebel... Ou un peu des deux. Quoique, j'espérais bien ne plus être un ado à vingt-trois ans, même si j'en avais encore le comportement apparemment. Je suis jeune merde ! On va pas me blâmer pour vouloir m'amuser un peu ? En plus j'étais un braqueur, hacker, métamorphe, autant vous dire que j'avais une espérence de vie assez limité déjà de base. Enfin, si le gouvernement français me retrouvait il me mettrai en prison. Mais finir en prison c'était synonyme de mort de mon avis. Sans ma libertée, que vouliez-vous que je fasse ? Puis pour peut qu'il y ai des chasseurs en prison, j'étais vraiment dans la merde.

Comprenez pourquoi je préfère parler arc-en-ciel et mettre des filles dans des fontaines plutôt que de penser à mon avenir ! Puis ce n'était pas toutes les filles que je mettais dans des fontaines, il n'y avait que Lana et c'était première fois que je fais ça, je l'avoue. Je sais même pas pourquoi je l'empbêtais autant cette fille. Mais elle riait toujours à mes blagues... Et moi comme un con, je riais aussi, puis je recommençais. Comme si j'avais besoin de toujours attirer son attention. Pourtant, j'étais du genre provocateur, je le savais, et j'étais loin d'être timide ou associable, mais je n'étais pas forcément du genre à me faire remarquer sans cesse. Sauf avec Lana...

Etais-je la seule meuf à penser que se retrouver mouiller n'était pas une fin en soit ? Oui d'accord j'étais totalement trempée parce qu'un mec avait décidé de me foutre dans une fontaine, et alors ? Il y a bien pire dans la vie, n'en faisons pas un drame. Au contraire, prenons le bien, rions de cette plaisanterie et tout ira pour le mieux. Des gens sont morts récemment ici, la ville a été ravagé par les flammes, ne dramatisons pas ce qui n'a pas lieu d'être. J'étais trempée de la tête aux pieds mais je finirais par sécher, c'est ça le principal. Il me suffira de rentrer chez moi pour me changer et le tour sera joué. Alors non, je ne crie pas sur Aidan parce qu'il a eu une idée de merde, je ne lui en veux pas non plus. Je rie plutôt de cette plaisanterie, je suis amusée qu'il soit tombé dans la fontaine avec moi alors que ce n'était évidemment pas prévu. La vie est belle, les oiseaux chantent, les licornes domineront le monde, c'est tout ce qui importe. Je me mets sur le dos, je fais la planche. Ce n'est pas très profond, je ne risque pas de me noyer, c'est déjà un bon point. Je rie parce que je trouve ça drôle, parce que ce n'est pas tous les jours qu'on se retrouve à nager dans une fontaine et certainement pas ces derniers temps. Je rie parce qu'il est là, avec moi, à flotter dans cette fontaine sans râlait d'être tombé, faisant la planche à son tour parce que quitte à être mouiller, autant l'assumer jusqu'au bout et l'être à fond. Je rie parce que j'en ai envie, j'en ai besoin, après tout ce qui arrivé, j'ai besoin de cette joie de vivre qui me caractérise tant sinon je vais craquer et il est hors de question que je craque. J'ai pour mission de rendre le monde beau s'il s'est enlaidit, de rendre les gens heureux s'ils sont devenus tristes, comment faire si je pleure à mon tour ou si je fais la gueule ? Alors oui, on va peut-être me prendre pour une folle mais je m'en fous, je continue à rire et à garder le sourire, parce que c'est moi et que c'est tout ce qui compte. « Je n'avais pas prévu d'être trempé ... du tout ! » Lui dis-je en plaisantant. Mais rien dans ma voix ne pourrait laisser croire que je suis en colère. Ce n'est pas grave, ce n'est que de l'eau et puis on est bien là, dans l'eau. Je ne prétends pas que je ne vais pas finir par avoir froid mais pour le moment je vais bien.

Je barbotte dans l'eau comme un chien ou un enfant qui apprend à nager. Ce n'est pas glorieux mais ce n'est pas bien grave. J'aime bien l'eau mais je ne suis pas très douée il faut bien l'avouer. Je peux aller à l'eau sans problème mais dès que je n'ai plus pied, je ne fais pas trop ma maligne. Je sais nager, ce n'est pas ça le problème mais je ne suis pas très douée, on sent que ce n'est pas trop mon environnement naturel. Je ne tiens pas longtemps sous l'eau, je n'ai aucune grâce quand je nage et je me fatigue très vite. En gros si je devais me retrouver au milieu de l'océan, il y aurait de forte chance que je coule comme une pierre assez rapidement. Mais j'aime pourtant l'océan. J'aime me poser sur la plage pour regarder le soleil se coucher ou se lever. J'aime regarder les vagues, entendre le bruit de la mer, l'odeur d'iode. Je trouve ça très réconfortant et magnifique, mais vu de la plage en gros. Je demande des nouvelles d'Aidan, j'aimerais savoir ce qu'il se passe dans sa vie, j'ai l'impression que cela fait une éternité que je ne l'ai pas vu. Ce n'est pas vrai, bien entendu, mais quelques jours pour moi c'est un peu synonyme d'une vie entière. Il n'a rien à me dire, c'est bien un River ça, très secret sur leur petite vie. Mais c'est comme ça que je les aime. Ils n'ont jamais été très bavard sur ce qu'ils font de leur journée et je ne leur en veux pas, je respecte. Je continue à poser des questions, pour le cas où ils se mettraient à être plus bavards, mais s'ils ne le font pas, je laisse tomber. Il me demande ensuite ce qu'il y a de beau dans ma propre vie, persuadé que je vais lui raconter une tonne de choses ... Ce n'est pas complètement faux, je fais beaucoup de choses mais c'est injuste que je sois la seule à partager. Enfin heureusement que j'aime parler de ma vie. « Il va falloir que je te sorte un peu plus alors, pour que tu es plus de choses à raconter. J'ai monté un stand de cupcackes au Parc pour récolter des fonds pour aider la ville à le restaurer. Ca commence un peu à prendre de l'ampleur, une fois que les gens ont compris que j'étais vraiment là pour aider et que mes intentions étaient honorables, ils ont commencé à donner des fonds et à m'aider à récolter de l'argent. Donc si tu veux faire un atelier pâtisserie, tu sais où j'habite... Sinon je bosse toujours dans la vente de sous-vêtements à domicile, c'est plutôt cool mais j'aspire à faire autre chose. J'essaie de mettre de côté pour ouvrir peut-être un café ... tu crois que tu me verrais tenir un petit café ? Avec vente de thés, de cafés et de pâtisseries ... ça ne serait pas énormes mais ça peut-être sympa .... Aaaah et j'ai rencontré une fille ... en fait j'ai trouvé ma jumelle je crois. Elle s'appelle Ksenia et elle est trop belle, avec ses cheveux roses et toutes ses couleurs ...» Je ne la connais pas encore hyper bien mais je l'aime déjà. On a pleins de points en commun, elle est drôle, aime mes blagues et on aime les couleurs. Et puis on est bizarre toutes les deux, c'est un signe je pense.

Est-ce qu'on peut voir un arc-en-ciel avec l'eau de la fontaine ? Je n'y connais pas grand chose avec cette histoire d'arc-en-ciel, je veux dire en dehors que c'est magnifique, mais il me semble que oui. C'est une histoire de lumière et d'eau, de polarisation, de prisme ou je-ne-sais-quoi-encore. J'ai pas franchement écouté en cours alors je ne pourrais pas lui dire comment se créé un arc-en-ciel mais il me semble que c'est un effet de la lumière, c'est pour ça que ça arrive quand il a plu. Alors est-ce que ça marche aussi avec l'eau de la fontaine, je n'en sais rien, mais j'ai envie de croire que oui. « Oui ... non ... je ne sais pas .... mais j'ai envie de dire oui. Pourquoi ça ne marcherait pas ? » Ca serait trop beau de voir un arc-en-ciel, c'est tellement beau les arc-en-ciel.

J'écoutai patiemment et attentivement les aventures de Lana. J'étais tellement bien ici, avec elle, qu'elle aurait pu me raconter n'importe quoi, je l'aurais écouté sans en perdre une miette. Merde... Mais à quoi je jouais au juste avec cette fille ? J'en avais tellement pas la moindre idée, c'était affolant. Lana et moi, on était un peu comme le jour et la nuit. Elle était tellement vive, énergique et dévoué alors que moi ? J'étais un connard fini qui se moquait de tous et envoyer tout chier, qui ne se préoccupait que de sa petite personne et de son frère à la limite, mais rien d'autre. Je pourrais presque me sentir coupable de me comporter ainsi quand j'étais avec Lana. Cependant, je crois que ma fierté était encore bien trop présente. Puis je n'étais pas vraiment du genre à réussir à m'en vouloir facilement.

Ca ne m'étonnais pas plus que ça que Lana ait ouvert un stand de cupcakes pour récolter des fonds pour la ville. C'était totalement son genre. Et même sans avoir vu le stand en question, je pouvait imaginer les millier de cupcakes aux glaçages colorés. Ca me donnerai presque faim. Même si en général j'étais plus salé que sucré... Ou non.. J'étais plus boissons que bouffe en général. Mais sérieusement, qui refuserait des cupcakes ? Personnellement si c'était gratuit, je ne refusais pas grand chose. Quoique, vu que c'était pour récolter des fonds, je n'étais pas sûr que Lana me donne des cupcakes gratuits. Je pouvais bien faire un petit effort pour la ville après tout, ce n'était pas comme si je n'avais pas la blinde d'argent qui ne me servait pas. Et merde ! Vous voyez où on en arrive maintenant ? Je me désespérais moi-même. Lana m'expliquait alors ses rêves d'ouvrir un café ou un salon de thé. De mon avis, ça lui irait plutôt bien. Oh ! Et elle en vint à me parler de Ksenia, une fille qui lui ressemblait beaucoup apparemment. Deux Lana dans une même ville ? Non, c'était impensable.

- Moi ? Dans une cuisine ? Tu risquerai de désespérer rapidement. Crois-moi, si tu tiens à ta maison, garde moi loin de tes fourneaux. Putain... On croirai un vieux précepte à la con dit comme ça...

Quand je vous dis que j'étais désespérant comme type. Mais ce n'était pas moins que j'allais me mettre à me haïr ou quoique ce soit. Puis, je ne faisais que dire ce que je pensais. J'étais une vrai calamité en cuisine. Je pouvais faire des pâtes à la limites, mais ce n'était pas bien brillant. En général, je préférai manger dehors... Où manger tout ce qui me passait sous la main. Les commande de pizza ce n'était pas mal non plus.

- Et je pense que tu pourrais t'en sortir avec un café. Si t'arrive à vendre des cupcakes pour la ville ouvrir un café c'est pas si différent si ?

J'avais aucune idée de comment marchait un café. Je ne m'étais jamais trop penché sur la question non plus. Je n'avais jamais eu besoin de travailler dans ma vie. Tout ce que je savais fair,e c'était jouer au poker, hacker et braquer des banques. Ce qui n'était pas trop mal. Ca rapportait même plutôt bien. Mais pas sûr que Lana avait envie d'entendre ça.

- Attends, deux comme toi ? Mon dieu... L'enfer... Je préfère même pas imaginer !

Evidemment, je disais plus ça pour rire et embêter Lana qu'autre chose. D'ailleurs j'étais un peu à l'ouest aujourd'hui. A croire que le beau, temps, l'eau et moi ça ne faisait pas un. Je me permis donc je faire une réflexion à la con à voit haute. Et je ne doutais pas que Lana était sûrement en train d'y réfléchir très sérieusement. A sa réponse je haussais les épaules et répondit vaguement :

- Parce que tout ne marche pas toujours comme on veut.

C'était clairement une phrase de pessimiste. Mais en y repensant, comment pourrait-je être optimiste vu la vie que j'avais toujours mené jusque là. C'était parce qu'on s'attendait toujours au pire qu'on était encore en vie avec Ezeckiel. Enfin, c'est que je m'étais toujours amusé à penser. Puis la mort d'Orphée n'avait pas arrangé grand chose. Aujourd'hui, je ne savais plus trop où on en était... mais je n'avais pas franchement envie de me prendre la tête dans l'immédiat avec de vieilles histoires.

Aidan est drôle ou en tout cas moi je le trouve drôle. Une calamité en cuisine ? Je suis sûre que je peux arranger ça. Alors certes je ne ferais pas de lui un chef cuisto, parce que moi-même je n'en suis pas un, mais je peux arriver à lui faire passer un moment agréable dans une cuisine, ça j'en suis sûre. Après, ce qu'il en ressortirait, c'est une autre histoire. Peut-être que ses cupcakes ne seront pas forcément bons mais ce n'est pas grave, on peut faire ça aussi pour le fun. Il peut bien y avoir une fournée ou deux de moyenne qu'on gardera pour nous. Et puis le but serait de s'amuser avant tout. Et puis pour être honnête, je ne sais pas trop comment on peut faire pour rater des gâteau, surtout si je suis là pour superviser. S'il lui suffit de mettre les ingrédients dans un bol et de tourner, il y a quand même peu de chance que ses gâteaux soient ratés. Non, vraiment, à mes yeux il n'a aucune excuse et mon rire et mon sourire le lui feront comprendre. « Une maison ce n'est qu'un bien matériel, je m'en remettrais si tu me la détruisais ... » Lui dis-je en plaisantant. Au fond c'était totalement vrai, certes ma maison n'avait subi aucun dommage lors de l'incendie, mais même si elle avait été touché, je n'en aurais pas fais tout un fromage. Tant que ma famille et mes amis vont bien, le reste n'a que peu d'importance. Des habits ? On peut en racheter, comme tous les meubles et objets qui s'y trouvaient. Des souvenirs ? On peut en recréer, des tous nouveaux, tous beaux. Rien là bas n'a réellement d'importance. J'aime tout chez moi attention, ce n'est pas ce que je dis, mais je pourrais vivre sans si la vie me les enlever, c'est ce que je dis. « Et puis si tu es avec moi, aucun risque que tu causes une catastrophe. Je n'ai pas peur des défis, bien au contraire, je suis sûre qu'on pourrait s'amuser et faire de très bons et très beaux cupcakes !! » Repris-je en souriant. Je n'avais jamais songé à faire une journée cupcakes avec Aidan, ne le pensant pas trop open pour cette idée, mais maintenant qu'elle était lancée, même en plaisantant, j'avais très envie de la voir se réaliser. Lui et moi, tous les deux dans une cuisine, ça ne pouvait qu'être drôle. Et puis j'aimais passer du temps en sa compagnie, la séance cuisine n'était qu'une excuse comme une autre.

Etait-ce différent de tenir un café que de vendre des cupcakes ? Très bonne question, je ne me la suis jamais posée. Pour être honnête je l'ignorais. Je pense qu'il y a des cours de management et de comptabilité à suivre pour pouvoir faire les comptes et gérer la boutique, mais en soit rien de bien impossible, si ? Après je n'avais aucune idée des compétences qu'il fallait avoir pour ce genre d'établissement. Je sais faire du café et du thé, j'ai des amis qui connaissent des gens qui pourraient me faire venir des produits du commerces équitables et je m'y connais déjà un peu dans la vente. Après je n'ai pas vraiment beaucoup d'argent de côté, donc il faudrait qu'une banque croit en moi et c'est pas gagné. Mais tout est possible, j'en suis sûre. Je ne suis pas obligée de me lancer dedans tout de suite, je peux continuer à économiser, commencer à en parler autour de moi. Les gens commencent à connaître mes cupcakes, ils savent donc qu'ils sont bons et beaux, c'est déjà un bon point non ? Après c'est une idée qui me trotte dans la tête depuis quelques semaines, voire quelques mois, mais j'avoue que j'ignore si je suis prête à devenir mon propre patron. Mais ça peut-être intéressant comme aventure. Et je pourrais prouver à tous ceux qui n'ont pas cru en moi qu'ils avaient tort. « Je ne sais pas trop. Au niveau vente pas forcément non, mais c'est peut-être une plue grosse gestion des dépenses. Parce que là concrètement je fais tout ça pour la ville, le pourcentage que je prends sur les dons ne sont pas pour me les mettre dans les poches mais pour acheter les produits, tout le reste part dans la cagnotte .... En fait je n'en sais rien, ce n'est pas complètement con ton raisonnement ... je n'y avais jamais songé ...» De base je ne suis pas le genre de personne à prendre les gens pour des cons, donc il ne fallait pas prendre au pied de la lettre ce que je venais de dire. Et puis là, concrètement j'étais perdue dans mes pensées, en train de réfléchir à ce qu'il venait de dire et ce que ça impliqué. J'étais loin de penser qu'Aidan était con ou qu'il ne sortait que de la merde, je me rendais juste compte qu'il avait soulevé un point intéressant.

J'éclaboussais Aidan gentiment quand il prétendit que deux comme moi c'était l'enfer sur terre. Je savais qu'il ne disait ça que pour m'embêter. Moi je trouvais ça trop cool et je trouvais qu'il en fallait plus comme moi. Des gens toujours de bonne humeur, plein de couleurs, toujours souriant, voyant la vie du bon côté. Broyer du noir c'était nocif pour la santé et pour le moral, il fallait sourire à la vie, lui montrer qu'elle ne pourrait rien faire qui pourrait entamer notre bonne humeur et notre foi en l'humanité. « Je te la présenterais et tu verras, je suis sûre que tu en tomberas amoureux. Elle est belle comme un coeur et adorable. » En disant cela, je me rendais compte qu'au fond ça m'embêterais un peu qu'il tombe vraiment amoureux d'elle. Il en avait le droit, bien entendu et il aurait raison, elle était vraiment magnifique, mais ça me ferais un petit quelque chose, peut-être parce qu'au fond j'aimais bien Aidan, j'aimais passer du temps avec lui et que je le trouvais aussi très beau. Bon il est vrai que je trouve tout le monde très beau, mais lui m'attirait particulièrement. Alors évidemment je serais heureuse pour eux si ça devait se faire, mais je serais peut-être un peu déçue que ce ne soit pas moi. Ca ne durerait pas, j'en suis persuadée, mais quand même. « Il faut y croire plus fort et mettre toutes les chances de notre côté pour que ça arrive. Et puis si tu veux voir un arc-en-ciel, il suffit d'y penser très fort et de laisser ton imagination faire le reste. Dans Hook, le film, c'est ce que font les enfants perdus et ça marche .... » Oui d'accord je citais un film et évidemment dans les films tout marche, mais j'avais envie de croire que ça pouvait aussi fonctionner dans la vraie vie. Si on veut être heureux, il suffit de le vouloir vraiment et d'agir comme si on l'était, à force notre cerveau croit aussi qu'on l'est et on finit par le devenir vraiment ...

J'avais vraiment du mal à me figurer ma chère petite personne devant une cuisine à faire des cupcakes. Mais Lana semblait bien sûre d'elle et m'assura qu'elle n'avait pas peur des défis. Cette réplique me faire sourire, comme celle où elle disait qu'une maison n'était qu'un bien matériel, rien de bien grave. Sur ce point là, j'étais bien d'accord avec elle. Vu le mode de vie qu'on avait avec mon frère, il valait mieux ne pas être trop matérialiste. De toute façon, à quoi bon s'attacher aux choses. J'avais déjà du mal à m'attacher aux gens de base, alors les objets… J'en avais pas grand-chose à faire. Quoique, je devais bien avoir que ça me ferai chier tout de même si on m'enlevait mon ordinateur. Mais d'un côté c'était parce que c'était un peu mon outil de travail d'un sens. Si je n'avais plus rien pour hacker, je ne servais plus à grand-chose.

Il n'empêche que j'étais déjà en train de m'imaginer avec Lana en train d'essayer de faire de la pâtisserie. Il allait falloir que j'arrête de me projeter autant avec elle. Je savais que ça ne durerai pas, que du jour au lendemain avec Ez, on allait faire notre coup à Dublin, puis on allait se barrer, partir loin… On quitterai peut-être même le pays. Puis ça pouvait arriver dans dix ans, comme ça pouvait arriver demain. C'était pour ça que je me projetais jamais dans le futur avec quelqu'un et que je ne m'attachait à grand monde mais avec Lana… Avec Lana c'était différent. Tout semblait si facile et à porté de main. C'était peut-être pour ça que je n'arrivais pas à rester loin de cette fille. Sa joie de vivre était contagieuse. Et ça faisait franchement du bien de voir le bon côté des choses parfois, de se laisser espérer que tout va s'arranger.

- Oh ! Mais si tu vois ça comme un défi alors, je ne réponds plus de rien ! On va faire des cupcakes quand tu veux miss !

En bon joueur, quand j'entendais le mot « défi » ça me réveillait tout de suite et attirait immédiatement mon attention. Que voulez-vous, c'était plus fort que moi. D'ailleurs c'était sans doute un défaut qui causerai ma perte un jour, mais pour le moment je m'en étais toujours bien sortis. La conversation tourna sur le café que je pensais que Lana pourrait potentiellement ouvrir. Je n'y connaissait pas grand-chose en la matière et elle avait peut-être raison en disant qu'il y avait sûrement beaucoup de gestion à faire et des conneries du genre. Mais bon, c'était comme tout, ça s'apprenait, puis ça devait être un coup à prend. Non mais vu le nombre de café rien que dans cette ville, je ne doutais pas que ça soit si difficile que ça que de tenir un commerce. Je restais un peu songeur, perdu dans mes pensées, j'essayais un peu de me remémorer si j'avais déjà eu un pote qui travaillait dans un bar ou un truc du genre. Il y avait déjà eu des serveurs avec qui je m'entendais bien, mais je ne m'étais jamais interroger sur leur job non plus. Il faut dire, ce n'était pas comme si j'avais déjà eu à travailler une fois dans ma vie.

- J'en sais rien, je t'avoues… Je disais juste ça comme ça. Merde, Lana, je vais pas te faire un discours sur l'importance d'avoir des buts dans la vie, d'avoir des projets, des rêves et tout le reste. C'est ton job de licorne ça normalement.

Je disais ça en riant, mais je le pensais vraiment en fait. Dans le genre, Lana était mille fois plus optimiste que moi. Personnellement, je savais que j'étais déjà un cas désespérer. Il n'y avait plus grand-chose à faire de moi. J'étais un hacker et braqueur recherché dans toute la France, rien qu'avec ça, c'était fichu. Je ne pouvais pas un jour espérer remettre tranquillement les pieds dans mon pays natal sans avoir à me cacher. Ma vie n'était qu'une fuite sans cesse. Mais on finissait pas s'y faire. On en avait vu de toutes les couleur avec mon frère. Maintenant on ne s'attendait plus à grand-chose de la vie, alors on continuait à faire ce qu'on faisait le mieux, se planquer pour préparer notre prochaine connerie, puis se barrer et recommencer tout depuis le début.

Soudainement, Lana m'éclaboussa, signe que ma blague quant à sa « jumelle » et l'enfer que ça devait être deux comme elle, avait fonctionné. Oh ! Je savais bien que Lana m'en voulait pas, elle avait assez d'humour et je pense même pouvoir dire qu'elle me connaissait assez maintenant pour savoir que je n'étais pas sérieux. Même si quand même, ça me faisait bizarre de me figurer une deuxième fille comme Lana. Ca me semblait tellement… Impossible. Pourtant Lana était sûre d'elle et elle était même prête à me présenter cette amie en me disant que je risquais de tomber amoureux d'elle. Ce détail me tira un rire ironique. Moi ? Amoureux ? Jamais de la vie. Pas une seule fois en vingt-trois ans j'étais tombé amoureux. D'ailleurs c'était quoi ces conneries d'amour ? C'était des histoires pour les gamines ouais.

- Il y a pas de risque. Elle pourrait être la femme la plus belle du monde, que ça ne changerai rien… Puis je ne voudrait pas que tu sois jalouse non plus.

C'était tout de même un peu gay ce que je venais de dire, mais bon, tant pis. L'idée restait que je ne tombais pas amoureux. J'avais fini ma phrase avec un petit clin d’œil malicieux à l'attention de Lana et un sourire plein de sous-entendu. Bien sûr, je disais ça pour blaguer. Mais au fond, est-ce que je n'avais pas envie de voir Lana s'attacher à moi comme j'étais en train de m'attacher à elle ? Non… Impossible, je ne pouvais pas. Il ne fallait pas. Il fallait que j'arrête de faire le con. Je savais comment ça allait se finir et je ne voulais pas faire de mal à Lana. Vraiment. Mais à défaut de mieux, je lui parlait d'arc-en-ciel. Mais ce que je pouvais être con parfois putain. Heureusement, Lana se prit au jeu, ce qui me fit oublier ma connerie. Hook… C'était un film que je n'avais pas vu depuis longtemps. Je lâchais un rire bête avant de répondre :

- J'ai peut-être le profil parfait de l'enfant perdu, mais je suis pas sûr que ça marche des masses.

Sans m'en rendre compte, je venais sans doute de parler de mon passé pour la première fois à Lana. Je savais qu'elle était assez proche de Ez… Mais je n'avais aucune idée de ce que mon frère avait bien pu lui raconter sur nous. C'était rare qu'on parle de nous, mais notre passé n'avait rien de très exceptionnel non plus. Comme les enfants perdus de Peter Pan, on avait été abandonné dès la naissance avec Ez, on avait été pour ainsi dire été élevé dans un orphelinat en France avant de fuguer à nos quatorze ans. Un schéma un peu cliché, c'était après que ça devenait compliqué. Enfin, la seule différence dans mon histoire avec celle de Peter Pan, c'est qu'il n'y avait jamais aucune fée qui était venue me porter compagnie jusqu'à présent. Quoique, Lana pourrait avoir le profil d'une fée Clochette… Mais je n'aimais pas trop l'idée de me comparer à un enfants perdu, surtout quand on savait que cette histoire été complètement glauque en fait parce qu'elle parlait d'enfant mort qu'on emmenait dans une sorte de paradis.

En l'entendant accepter ma proposition, je fus emportée par la joie, gigotant dans l'eau et tapant dans mes mains, non sans éclabousser sans le vouloir autour de moi. Me voilà assise dans la fontaine, toute heureuse de cette bonne nouvelle. On le faisait quand il voulait, moi je suis prête à lui enseigner l'art des cupcakes. Sur le coup, je dois bien avouer que je n'ai pas pris conscience que c'était le fait de passer un moment avec Aidan qui me plaisait et me remplissait de joie, plutôt que de lui apprendre la cuisine. Ca aurait pu être n'importe quoi, même quelque chose que je n'apprécie pas, j'aurais été heureuse parce qu'il aurait été là. J'aime les gens en temps normal, mais avec lui c'est différent. Après j'ai déjà eu des coups de coeur pour certaines personnes, d'une certaine façon Ksenia ça en est un, mais entre Ksenia & Aidan, c'était malgré tout différent. Ksenia c'est un coup de coeur amical et pur, alors qu'Aidan c'était plus que ça. Je ne dirais pas non pour un rapprochement entre lui et moi, même si je ne le crierais pas sur tous les toits. C'est vrai, après tout ils étaient assez mystérieux les garçons River, je ne voudrais pas les effrayer en me montrant trop amicale ou trop intéressée. Et puis il faut bien être honnête, comment un mec comme Aidan pourrait être intéressé par moi ? Il doit aimer les filles sombres et mystérieuses, comme Skye. Moi je suis à l'opposé de tout ça, je suis pleine de vie et je n'ai rien à cacher. Trop bisounours pour lui, assurément, je n'ai aucune chance.« Ooooohhhh ooooouuuuuiiiii trop bien !!! N'importe quand ... le plus tôt possible ... au cas où tu changerais d'avis ! » Dis-je en souriant sans penser à mal. Parce que oui, c'était une possibilité, qu'il change d'avis et finalement n'accepte plus notre petit tête à tête. Je trouverais ça fort triste mais je ne pourrais pas le forcer à passer du temps avec moi. S'il fait ça, c'est parce qu'il veut et non pas parce que je l'ai forcé, sinon ça n'a aucun intérêt.

Oh mais non, Aidan n'a pas besoin de me faire un discours sur l'importance d'avoir des rêves dans la vie, j'en étais bourrée. Je voulais visiter le monde, libérer mon meilleur ami du joug de son sorcier - même si j'ignore qui c'est. Je voulais ouvrir mon salon de thé et le voir fonctionner. Je voulais que la ville se reconstruise et oublie ce qu'il c'est passé, plus forte que jamais et plus soudée qu'elle ne l'avait jamais été. Je voulais voir mes amis et ma famille, heureux et en bonne santé, prêt à affronter la vie pour réaliser leurs rêves à leur tour. Bref, des rêves, j'en avais à la pelle et je ne comptais pas les abandonner de si tôt. Alors je me mis bien droite et d'un ton très sérieux et solennel, je répondis à Aidan. « En tant que licorne officielle de cette ville, je n'ai pas besoin d'un rappel sur l'importance des rêves dans la vie. J'inonde mon entourage de joie de vivre et de confiance en soi afin de leur permettre de réaliser les leurs et je garde précieusement les miens dans un coin de ma tête jusqu'à ce que j'ai pu les réaliser. Vous pouvez avoir confiance en moi, citoyen de Bray ... » Dis-je avant d'éclater de rire. Licorne officielle de la ville, en voilà une autre. Je sais que les gens me surnomme souvent la licorne, parce que je suis extravagante et originale dans mon genre. Je crois dans le bien fondé des choses et des gens et j'aime voir la vie du bon côté. Le jour où je perds le sourire et ma joie de vivre, le monde aura perdu une nouvelle licorne, une nouvelle fée clochette. Fort heureusement je prends ma mission très au sérieux.

La discussion dériva sur ma nouvelle rencontre et mon coup de coeur amical. J'étais ravie de pouvoir parler de Ksenia à quelqu'un et je me disais que si Aidan avait réussi à me supporter, il n'aurait aucun mal avec ma nouvelle amie. Et belle comme un coeur comme elle était, il n'y avait aucun doute qu'il tomberait sous son charme immédiatement. D'une certaine façon moi j'étais tombée sur le sien alors je n'arrivais pas à imaginer un homme lui résister. Bon après j'aime autant les femmes que les hommes donc forcément je peux aisément tomber sous le charme d'une autre femme mais quand même, elle était trop belle pour qu'on l'ignore. Quand Aidan m'affirma que jamais il ne pourrait tomber amoureux d'une femme, même si c'était la plus belle du monde, j'eus un léger pincement au coeur. Je pouvais tirer un trait à jamais sur mon coup de coeur, je crois que c'était évident. Pourtant, malgré tout, il ne put s'empêcher de rajouter quelque chose vis-à-vis de moi et je rougis légèrement. « Ooh je vois ... tu préfères les hommes ... Je ne suis pas là pour te juger, je te comprends parfaitement ... Mais du coup ce n'est pas de Ksenia que je vais être jalouse mais de tous les hommes dont tu vas croiser le chemin ... Je n'ai aucune chance face à eux !» Dis-je en plaisantant, taquine. Je ne pensais pas un instant qu'Aidan était gay, pour être honnête ça ne m'a jamais traversé l'esprit. Sincèrement je préférerais pas, autant je peux accepter qu'il tombe sous le charme de Ksenia, au fond de moi, une part injuste et jalouse de ma personne espérera qu'un jour il finisse par me remarquer, mais s'il aime les hommes, je n'ai définitivement plus aucune chance et cela ne sert à rien que je perde plus de temps. Après il avait le droit, je n'étais vraiment pas là pour le juger, mais je n'espérais vraiment pas. Il fallait bien être égoïste parfois dans la vie, non ?

Je suis consciente que Hook n'est qu'un film, mais il reste vraiment bien et parfait pour traiter de l'imagination et de son pouvoir. L'esprit a bien plus de capacités qu'on pourrait le croire, il faut le débrider, le laisser prendre son envole et on se rend compte qu'il peut faire des miracles, en positif comme malheureusement en négatif. Quand Aidan me répondit, je dois avouer que je ne sus pas vraiment quoi répondre, un peu perplexe. Pourquoi avait-il le profil d'un enfant perdu ? Et qu'est-ce qui ne marcherait pas des masses ? « Qu'est-ce qui ne fonctionnerait pas ? Ton imagination ou d'être un enfant perdu ? » pour moi la question était somme toute innocente. Je ne pensais pas à mal en la posant. Après tout, j'ignorais tout du passé des River, il m'était donc difficile de savoir par quoi ils sont passés avant d'en arriver là.

Je ne pu m'empêcher de sourire bêtement devant l'enthousiasme de Lana. Cette fille n'avait décidément pas son pareil dans ce monde. Elle avait un don pour rendre tout ce qu'il y avait autour d'elle bien plus joyeux et coloré qu'il n'y paraissait. Et j'étais incapable d'y résister. Dès que j'étais avec elle, tout me semblait si simple que... J'avais jsute envie de dire oui à n'importe quoi, juste pour rester un peu plus longtemps à ses côtés. Merde... Il fallait que j'arrête ça tout de suite... Il ne fallait pas que je reste avec elle. J'allais la briser sinon. Son monde était si beau et merveilleux et le miens si sombre... Je ne voulais pas qu'elle sombre avec moi. Mais pourquoi je parlais de ça d'ailleurs ? Ce n'était pas comme si j'avais prévu de passer le restant de mes jours avec elle. Il fallait vraiment que j'arrête de trop penser, ça devenait critique là.

- Woh ! Je pensais pas que tu serais aussi motivée ! Et bien quand tu veux ! Je suis pas ministre encore, j'ai tout mon temps !

Je souriais encore et toujours, à présent assis dans l'eau en face de Lana, passant de temps à autre une main dans mes cheveux pour ne pas qu'il m'arrivent dans les yeux. C'est con, mais j'étais presque rassuré d'entendre le discours de Lana sur sa motivation et sa joie de vivre. Si il y avait bien une personne qui méritait de réaliser ses rêves, c'était elle. Et étrangement, j'avais vraiment envie d'y croire. Moi, le gars paumé qui n'a jamais rien fait de bien de sa vie... J'avais vraiment envie de voir cette fille réussir et être heureuse. Je me mis à rire à la fin de sa tirade et l'éclaboussait gentiment, comme si je voulais la calmer un peu. Ou juste pour la taquiner... Mais dans les deux cas, c'était loin d'être méchant. De toute façon qui voudrait être méchant avec une licorne hein ?

- Tout le monde te regarde en ce moment ma chère ! Tu as intérêt à ne pas nous décevoir !

J'avais rajouté cette phrase sur le même ton victorieux et déterminé qu'elle, mais sans perdre mon sourire amusé. Ce qui rendait ma réplique bien moins convainquante. Mais l'idée était là, je soutenais Lana et j'étais prêt à rester derrière pour la motiver si il le fallait. Je sais pas si elle se rendait compte à quel point elle était privilégié comme fille. Il fallait dire aussi, avec Ez, on était jamais resté assez longtemps quelque part pour que j'ai le temps de me lier avec quique ce soit. Quoique... Non... C'était juste un prétexte ça, je le savais... Pourquoi j'essayai encore de m'en servir ? Je savais parfaitement que je n'arrivais juste pas à me lier aux gens. J'étais le genre de gars que personne ne peut supporter, trop provocateur, trop mystérieux, trop dangereux. On finissait toujours pas se lasser des gars comme moi. Mais jusque là, ça ne m'avait jamais dérangé plus que ça. Je le vivais bien. Et ça m'arrangeais de n'avoir à rendre de compte à personne, d'être totalement libre. C'est trop de pression que de tenir à beaucoup de monde.

Lana se fit un plaisir de m'évoquer uen de ses amies qui lui ressemblait apparemment et qu'elle trouvait magnifique. Je n'étais pas aussi sûr qu'elle. Enfin, je voulais bien croire qu'il existait des femmes magnifique dans ce monde. Ca dépendait des critères des gens après, mais pourquoi pas. Je doutais juste d'en tomber amoureux. Je ne tombais pas amoureux... Je ne croyais pas en l'existance de ce genre de truc d'ailleurs. Quoique, j'avais bien vu Ez et Orphée... De mon avis si l'amour existe vraiment... C'est beau autant que ça vous bouffe. J'étais un peu perdu dans mes pensées, mais Lana me ramena rapidement sur terre. C'est vrai qu'à y repenser mes paroles étaient assez ambiguë. Je laissais la jeune femme parler, me retenant de rire en l'entendant être jalouse de tous les hommes que je pourrais croiser. Etrangement, j'étais presque flatté qu'elle soit jalouse... Ce qui était totalement con... Mais c'était plus fort que moi.

- Oh ! Si tu as une chance ! C'était assez ambiguë ma phrase en effet... Désolé, mais tu risque d'avoir beaucoup de concurrence si on part là dessus. Un homme, une femme... Je suis pas très regardant à vrai dire. Je voulais juste dire que je ne pense pas tomber amoureux de ta Ksenia. Parce que... Tomber amoureux... C'est juste... Pas mon truc...

Je ne savais pas comment expliquer ça exactement. Je n'avais jamais ressentit quoique ce soit pour quelqu'un d'autre qui aurait pu être défini comme de l'amour. Certes, j'aimais mon frère, mais ce n'était pas la même chose. Puis comme je le disais tout à l'heure, je ne croyais pas à l'amour et toutes ces belles histoires qu'on faisait autour. Alors le coup de foudre ? Pfff, des conneries pour faire rêver les gosses. J'aurais peut-être du laisser Lana croire que j'étais gay en fait... Ca aurait peut-être été plus simple. Après tout, elle a dit qu'elle en jugeait pas. Et je ne pouvais m'empêcher de me demander si elle le pensait vraiment quand elle disait qu'elle allait être jalouse des autres. Merde, j'en venais décidément à trop me poser de question...

En parlant de questions, notre conversation se fit plus philosophique. Je ne pensais pas que d'une interrogation à la con, j'en arriverais à parler de moi. Mais j'étais tellement bien que.. Ca venait tout seul. C'était presque comme si j'oubliais tout quand j'étais avec cette fille. J'avais juste envie qu'elle me face confiance, qu'elle me soutienne comme je voulais la soutenir. D'un doigt, je jouais avec l'eau, traçant des traits pour les regarder s'effacer, la question de Lana était innocente, mais je n'étais pas vexé, je n'allais pas me mettre à déprimer non plus en pensant à mon passé. Ce qui était fait était fait. Mais j'étais tout de même incapable de croiser son regard. J'eus un petit rire, presque forcé avant de répondre.

- Mon imagination. D'un sens, je suis un peu un enfant perdu sauf que j'ai jamais rencontré ni Peter Pan, ni Fée Clochette pour m'emmener au Pays Imaginaire. Il n'y a toujours eut que moi et Ez.

C'était assez triste à dire. Mais je disais ça comme si ça m'importait peu. De toute façon que vouliez vous que j'y fasse hein ? Je n'avais pas choisi d'être abandonné à la naissance avec mon frère. Pusi j'aimais bien ma vie comme elle était. Je n'avais pas de contrainte, je n'avais jamais eu à me plier à une autorité parentale, je n'avais jamais eu besoin de faire des études longues et ennuyantes, même pas besoin de me trouver un job. Je vois pas de quoi j'allais me plaindre. Je relevais alors le regard vers Lana, lui adressant un énième sourire.

- Mais je suis bien sûr que tu as assez d'imagination pour deux toi... Alors si tu y crois ça va sans doute marcher. Puis les arc-en-ciel c'est ton domaine, je n'oserai pas empiéter dessus !

J'avais fini ma phrase sur un ton plus amusé. Un bon moyen de détourner la conversation de ma vie. Je n'aimais pas trop parler de moi et je savais que Ez non plus. On était pas jumeau pour rien sur ce coup là. Même si nous avions un tempéremment assez différent, j'avais tout de même pas mal de point en commun avec mon frère, autant physiquement que caractériellement parlant.

« Demain ?! » Lui dis-je le sourire aux lèvres, encore plus excitée que j'avais pu l'être jusqu'à présent. Je le regardais des étoiles dans les yeux, prête à sauter de partout s'il acceptait. Je sais que j'ai l'air d'une enfant en cet instant et que ce n'était ni mature, ni très glamour mais qui a dis que j'étais l'un ou l'autre ? Et puis pourquoi repousser à plus tard ce que l'on peut faire maintenant ? Bon là tout de suite je pense que je vais rentrer prendre une bonne douche chaude et changer de vêtements, sinon je vais attraper la mort, mais demain je n'ai rien de prévu, pas de rendez-vous avec des clientes, j'aurais tout mon temps pour lui. Et puis je fais des cupcakes tous le temps donc que ce soit avec ou sans lui, ça ne changera pas ma vie, sauf que là ça sera encore plus fun. Il faudra que je passe chercher de nouvelles coloration pour ma pâte et des décorations, mais franchement ça va être trop fun. Je pourrais même envoyer un sms à Ez et Skye pour venir nous rejoindre à l'heure du gouter pour manger des cupcakes avec nous. Ca pourrait être un moment sympa pour nous retrouver. J'aimais déjà l'idée et j'avais hâte qu'il accepte. Pour être honnête je risquais d'être déçue s'il refusait, mais je pouvais comprendre qu'il avait d'autres plans de prévus, ça ne serait que partie remise, j'en suis sûre.

Sans avoir besoin de tourner la tête, je savais que sans être l'attraction de la place, certaines personnes nous regardaient malgré tout. Depuis que nous étions dans la fontaine, plusieurs personnes avaient traversés la place, certains étaient restés, d'autres n'avaient fait que passer. Certaines personnes n'avaient même pas prêté attention à ce que nous faisions, d'autres au contraire ne nous lâchaient pas du regard. Parmi les gens qui nous avaient vu, certains nous offraient des regards amusés, d'autres étonnés et d'autres dégoutés voire excédés, comme si nous n'avions pas le droit de faire ça, que c'était débile, inutile et que nos existences les dérangeaient. Mais au fond je m'en moquais, parce que je vivais pour moi et non pour eux. J'étais heureuse d'avoir égayée la vie de certains d'entre eux et les autres, je les laissais retourner à leur vie monotone, si c'était ce qui leur plaisait. Malgré tout, je décidais de pousser le ridicule jusqu'au bout en me levant, non sans mal - les vêtements mouillés sont lourds en fait - et je décidais de saluer la pseudo foule de spectateurs, réelle ou non je m'en moquais, ce n'était que pour le fun. « Merci Mesdames et Messieurs pour votre confiance, je ne vous décevrais pas, je vous le promets !! » Et je continuais à les saluer, fièrement. Je devais avoir l'air d'une pauvre demeurée, encore sous un quelconque produit, déblatérant n'importe quoi. Je me mis à rire et à me diriger, toujours difficilement, vers le rebord de la fontaine pour m'y asseoir dessus. Mes pieds étaient toujours dans l'eau mais j'avais bon espoir de pouvoir essorer un peu mes vêtements.

Je pouvais respirer, visiblement Aidan n'était pas gay, mais après cela ne voulait rien dire. Il pouvait très bien jouer les mecs gentils pour ne pas me vexer mais ne jamais envisager un seul instant à avoir envie d'être avec moi, même pour une nuit. Bon après je ne prétends pas que c'est ce que je veux mais ... Bon vous avez compris, il reste malgré tout un homme charmant qui ne me laisse pas indifférente. Bon je m'enfonce, je devrais plutôt m'arrêter là sur le sujet. Je fus malgré tout intriguée par ce qu'il venait de dire. Déjà il a prétendu que j'avais mes chances, mais comme je viens de dire, ça ne veut rien dire, c'était peut-être pour être gentil. Ensuite il a dis qu'en gros il n'était pas difficile comme garçon, moi je crois plutôt le contraire. Il n'est difficilement pas facile à approcher. Bon certes peut-être que pour une partie de jambes en l'air, il est plus abordable, mais j'émets quand même des réserves sur le sujet. Mais c'est surtout la fin qui m'intéresse. Qu'il ne souhaite pas tomber amoureux de Ksenia, grand bien lui en fasse. Je la trouve adorable et magnifique mais ça m'arrange plutôt ce qu'il dit, même si pour être honnête, il ne l'a jamais rencontré, il est facile de prétendre quelque chose quand on ne connait pas la personne. Mais comment prétendre qu'on n'est pas intéressé par l'amour ? Moi-même je ne suis jamais tombée amoureuse, je ne peux pas savoir si je vais aimer ou pas, alors comment peut-il le savoir ? « Mais comment savoir que l'on n'aime pas quelque chose si on n'a jamais testé ? Es-tu seulement déjà tombé amoureux ? Parce que si c'est pas le cas, comment peux-tu savoir que ce n'est pas ton truc ? Je conçois que ça peut-être effrayant ou déroutant ou je-ne-sais-quoi-encore mais tant qu'on ne teste pas, on ne sait pas. Peut-être que le jour où tu tomberas amoureux, tu te rendras compte que finalement tu n'as jamais vécu jusque là ? Parce que ça ne se commande pas, tout le monde te le dira. » Je ne lui faisais pas une leçon de moral ou un truc dans ce genre là, il faisait ce qu'il voulait après tout, je ne comptais pas le demander en mariage, mais je trouvais ça dommage de se fermer à quelque chose alors qu'on n'a jamais essayé ladite chose. Je sais qu'il va me renvoyer chier, d'une façon ou d'une autre, mais il finira par comprendre que j'ai raison. Et puis s'il n'est vraiment pas fait pour l'amour, il s'en rendra compte tôt ou tard ...

Je crois que je commençais à comprendre un peu plus cette famille. Ils n'ont visiblement pas eu la chance de connaître les joies d'être en famille comme moi. Si j'ai bien compris, ils sont orphelins. Depuis combien de temps ? Aucune idée mais visiblement un long moment. J'aimerais le prendre dans mes bras, là maintenant, mais je sais qu'il n'apprécierait pas. A mes yeux ce ne serait pas de la pitié ... mais aux siens si. Après ce qu'il faut se dire c'est qu'ils s'en sont plutôt bien sorti dans la vie, non ? Ils ont l'air plutôt clean comme garçons et très sympathiques, je pense qu'ils peuvent être fière d'eux. « Je ne savais pas ... Vous vous en êtes plutôt bien sortis tous les deux et vous avez l'autre, c'est tout ce qui compte. » Il peut exister plusieurs type de famille, ce n'est pas forcément qu'une famille classique avec un père, une mère et des frères et soeurs ou enfant unique comme je peux l'être. Des amis peuvent devenir de la famille, comme Sanaël. Tant qu'ils peuvent compter l'un sur l'autre, rien de mal ne pourra leur arriver ou en tout cas j'aime à le croire.