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 We're gonna have a problem here... Feat. Ella

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Je sais que je suis le genre de type qui se plains assez souvent. Mais là, j'avais vraiment eut une journée de merde. A croire que depuis que l'autre blondasse de chasseuse m'avait repéré, elle avait prévenu tous ces copains et je pouvais plus me balader tranquille sans qu'un fou furieux avec un fusil ne vienne me courir après. J'avais vraiment du mal à comprendre les chasseurs, je vous jure ! Pourquoi ils tenaient tant à avoir ma peau hein ? OK, elle était belle avec tout ces tatouages ! Mais j'avais aucune valeur merde ! Puis je ne les faisais pas chier non plus ! Alors qu'ils me foutent la paix ! Bon OK, si ils était un peu intelligent, ils pouvaient ramener ma tête au gouvernement français qui se ferait un plaisir de les récompenses pour avoir arrêter un criminel. Quoique, je n'étais même pas sûr que les français approuve des masses qu'on me tue. C'était contre la constitution ça me semble-t-il… Ils n'avaient pas le droit de me tuer sans jugement… Puis la peine de mort avait été abolie il y a bien longtemps en France, c'était bien connu. Et en Irlande aussi me semblait-il non ? Ouais, quoiqu'il arrive, ce n'était pas légal tout ça.

Bref ! Tout ça pour dire que j'avais une journée plutôt normal avant qu'un couillon de chasseur ne me prenne en grippe et ne me poursuive pendant toute la sainte journée. Au début ça allait une course-poursuite en ville, j'avais l'habitude. Je commençais à bien maîtriser le plan de Bray maintenant et je connaissais quelques trucs. Mais ce type était pire qu'un chewing-gum collé à une semelle ! Il avait réussi à retrouvé ma trace. Il m'avait forcé à m'éloigner de la ville. Et j'étais un putain de noob pour m'y retrouvait dans une forêt ! J'avais toujours vécût en ville moi ! OK, j'étais un être de la Terre, mais ça changeait rien au fait que j'étais une merde pour esquiver les branches et les racines qui traînaient. J'avais manqué à me casser la gueule un bon nombre de fois et c'est que l'autre con courait vite ! Puis il tentait de me tirer dessus aussi ! D'ailleurs une balle me frôla le bras, traçant une belle ligne rouge au passage. Puis c'est qu'il abîmait mes tatouage ce petit con là en plus !

Oui, j'étais vraiment sur les nerfs ! Mes tatouages m'avaient coûté une fortune. OK, je roulais sur l'or avec mon frère. Mais ce n'était pas comme si je n'allais pas garder une cicatrice qui gâcherait éternellement la beauté de mon tatouage. Ca vous semble peut-être puéril… Mais je tiens à mes tatouages putain ! Ils représentaient tous quelque chose pour moi et ils étaient vachement important à mes yeux ! A défaut d'avoir une maison, et tout un tas d'objet auquel tenir, j'avais mon corps et mes tatouages ! Voilà ! Alors laissez moi me plaindre un peu voulez-vous ! Bon… Il fallait que je reste calme… Et puis merde ! Pourquoi je devrais rester calme hein ? Je n'aimais pas perdre le contrôle de mes émotions. Mais là, il je n'avais pas cinquante solution. Je tournais brusquement. Je n'allais pas laisser se couillons me dire où je devais aller non plus. Je pris la direction de la ville et en même temps, je me débarrassais de mes vêtements. Ouais, j'aime bien aller jouer les exhibitionniste en ville quand je suis énervé… MAIS NON ! Roh ! Bande débiles ! J'allais me transformer avant !!

J'atteignais presque Dragon Alley, lorsque j'en terminai d'enlever mes vêtements. Et je courus sur seulement un pas où deux à poil avant de me transformer. Me déshabiller en même temps de courir m'avait sacrément ralentit et le chasseur n'étais qu'à quelques pas derrière moi. Je l'entendis même jurer lorsqu'il me vit me transformer pour m'envoler. Et ouais, si il y avait bien quelque chose que j'aimais dans ma métamorphose, c'était le fait de pouvoir voler. Être une chouette, c'était vraiment… Chouette ! Désolé… C'est nul comme jeu de mots, je sais. Mais bref, c'est le pied de savoir voler et c'est top pour s'enfuir facilement. J'aurais du y penser plus tôt. Mais je n'avais pas toujours ce réflexe parce que les gens n'étaient pas habitué à voir des humains se transformer en volatile, donc c'était mieux de courir à l'ancienne souvent. Mais là, je le chasseur savait qui j'étais donc,… Il ne serait pas choqué. Blasé à la limite, mais pas choqué. J'étais super fier de moi n'empêche.

Et je n'aurais pas du crier victoire trop vite. Ce couillon de chasseur tira… Et me toucha à l'aile, ce qui me fit dévier brusquement de ma trajectoire. Si j'avais été sous ma forme humaine, j'aurais jurer… Parce que oui, ça fait putain de mal que de se prendre une balle ! Sous le choc, je ne fis pas attention à ce qui se passait devant moi. J'avais perdu de l'altitude et…. Et avant même que je n'ai le temps de prendre ce qu'il se passait, j'évitais un réverbère de peu avant que ma seconde aile ne heurte un mur et que je me retrouve à me crasher, comme une merde dans ce qui semblait être un appartement. Ouais, j'étais passé par une fenêtre qui était resté ouverte, sans doute pour aérer un peu la pièce. Enfin, je m'en foutais pas mal. J'avais fait un boucan d'enfer en rentrant. J'avais du renverser une partie du mobilier en me crashant dans l'appartement. Je ne savais pas du tout chez qui j'étais. Mais je n'eus pas vraiment le temps de m'en soucier. En effet, ma tête heurta le premier meuble ou mur en face de la fenêtre et je me retrouvais bêtement assommé et inconscient.
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Teardrop falling, memory recalling, ghost in your dreams And your secret recordings⊹ Je rentre en claquant la porte et en m’asseyant par terre, dos contre elle, complètement essoufflée. Recroquevillée, aplatissant mes mains contre mon crâne, je me tords de douleur. J’ai eu trop faim, trop de pulsions de colère. Et il y a comme une voix qui m’ordonne de céder, que je lutte en vain, mais je ne peux pas m’y résoudre. J’ai l’impression que c’est de pire en pire chaque jour. De plus en plus difficile. Et je finis par me redresser. Je me précipite vers mon frigo et m’empare d’une viande crue et saignant que je dévore, en m’en foutant partout. J’arrache des morceaux, suce la moindre goutte de sang. Ça ne satisfait pas complètement le monstre en moi, qui réclame de la viande humaine et non animale mais c’est la seule concession que je suis prête à lui accorder aujourd’hui. Les larmes, mes larmes, se mêlent au sang qui perle sur mes doigts. Je me dégoûte, je me déteste, tellement. Quand c’est fini, je suis plantée là, comme une conne. Les mains et la bouche en sang. Et une nausée mentale terrible.

Je mis le son d’une vieille chaine hifi à moitié foutue à fond, avant d’ouvrir une fenêtre pour que l’air froid me remette les idées en place et d’aller mourir sous la douche, afin de faire disparaitre l’odeur du sang, et si possible cet horrible sentiment de culpabilité. Sauf que ça, ça ne part pas du tout. J’étais végétarienne avant, par gout et par conviction… et désormais, je conservais de la viande crue pour éviter de tuer. Bordel… comment j’ai pu merder à ce point ? Je commence à me sécher, fixant mon reflet dans le miroir, reconnaissant l’enveloppe charnelle mais perdue et ignorante sur la personne à l’intérieur. Un cri m’échappe tandis que je tourne brusquement la tête vers mon salon. C’est quoi ce bruit ? J’enfile une robe de chambre et sors avec précaution de la salle de bain. Qu’est-ce que c’est ? J’avance à pas lent. Le rideau vole un peu poussé par l’air, et je remarque quelques livres à terre… Et un peu plus loin… je m’approche.

« Ah ! Bordel de merde ! »

Je sautille sur place, mais pas du tout de joie. Un truc à plume. Un hibou ou un truc du genre. Pourquoi, sérieux ? Pourquoi ça n’arrive qu’à moi ? Je m’agenouille près du truc en plume, tend un doigt, hésite, recule, me rapproche. Et je le pousse de mon index, avant de me relever en sautillant. Beurk beurk beurk.

« Mange-là, tu as encore faim… »

Je me frappe la tête. Non, je ne boufferai pas un hibou mort, ou peut-être pas complètement mort.

« Allez… tu en meurs d’envie… »

Non… non, non et non. Prenant mon courage à deux mains, j’attrape la petite bête qui semble respirer et la pose sur la table avant de m’essuyer les mains sur mon pantalon et d’éviter de faire une crise de nerf. J’ai tué trop d’animaux… et des humains depuis que je suis devenue cette chose, alors je ne sais pas pourquoi mais y a une lueur de force morale qui se réveille et m’ordonne d’essayer de sauver ce plumeau à l’agonie. Sauf que j’ignore totalement comment faire cela. Dans ce cas-là, Google est toujours notre ami parait-il. Et y a des images vraiment dégueulasses qui trainent quand on tape certains mots. Bon… à l’aide de serviettes plus ou moins moelleuses, je lui fais un petit nid. Va falloir que je nettoie son aile apparemment… Coton, alcool, et c’est partie. Rah, je déteste vraiment toucher les animaux. En plus son ventre se gonfle et s’abaisse sous mes doigts, brr. D’accord, c’est bon signe mais c’est aussi super dérangeant.

Et ça mange quoi une bestiole pareille ? Cher Google… yerk… comme moi en ce moment. L’avantage, c’est que j’ai des petits d’abats à lui donner, là il peut dire merci au wendigo, sinon il n’aurait eu droit qu’à des brocolis et des asperges. Je lui en mets quelques morceaux dans une assiette que je pose à côté de lui, avant de m’asseoir sur une chaise.

« Tu le mangeras s’il ne passe pas la nuit »
« Ta gueule ! »


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Je crois que ça devait bien être la première fois qu'un coup pareil m'arrive. En temps habituel, j'arrivais toujours bien à échapper aux chasseurs et il était encore plus rare que je finisse par entrer bêtement chez quelqu'un. Mais c'était trop tard pour fair demi-tour, vu que je tombais dans l'inconscience avant même de pouvoir faire quoique ce soit. Sérieusement, on pourrait me remettre un prix pour ma débilité dans l'immédiat. Mais bon, il fallait me comprendre ausis, je venais tout de même de me prendre une balle dans l'aile, pas évident de contrôler sa trajectoire. Puis c'est que ça fait mal aussi, merde ! OK, je ne vais pas faire ma princesse, j'avais vécût pire tout de même. Une vie entière de cavale, vous vous doutez bien que niveau blessures, même en étant prudent, j'en ai connu pas mal.

Quand je commençais à reprendre conscience, j'étais alongé sur un table, toujours métamorphosé en chouette. Mon aile avait été désinfectée, la balle n'avait fait que l'amocher un peu. Plus de peur que de mal. Il me fallut tout de même un moment avant de comprendre la situation. Je n'étais donc pas seul. Il y avait quelqu'un qui m'avait soigné et qui se débrouillait pas trop mal. Ce n'était pas vraiment du travail de p'tit chinois, mais au moins c'était désinfecté quoi. Je pouvais pas en vouloir à cette personne non plus, ce n'était pas tous les jours qu'on trouvait des chouettes blessées non plus, encore moins à Bray. J'étais presque sûr d'être la seule chouette harfang de tout le canton. D'ailleurs en parlant de ça, on allait sans doute avoir un certain problème technique si je n'étais pas seul dans cette pièce.

Tournant la tête un peu dans tous les sens sans modifier ma position, j'essayais de me repérer un peu. Bon déjà, j'étais dans un appartement; Loin d'être très classe, mais bon, l'endroit où je vivais avec Zeke n'était pas forcément mieux. D'ailleurs je répérai d'abord la fille assise sur une chaise non loin de moi avant de voir une assiette posée juste à côté de moi avec quelques abats. Dans l'idée, de la viande crue, c'était un peu dégoûtant... mais quand on est à moitié chouette (c'est tellement étrange de dire ça), ce n'est pas aussi rebutant. En plus j'avais la dalle de ouf donc je me relevais d'un bon, repliant par réflexe mes ailes. Je lâchais un petit couinement assez pathétique en me rappelant que j'avais toujours une aile blessée et tenter de la bouger n'était pas très agréable.

Après avoir manger un peu, non sans lancer des regards suspect à la femme en face de moi, il fallait que je trouve une solution. Je n'étais pas une chouette, j'étais un métamorphe... Et si j'avaios un bon contrôle de mes transformation, il allait tout de même que je trouve un moyen de repartir et vu que je ne pouvais pas voler... mais si je me retransformais, je risquais de provoquer un crise cardiaque à ma sauveuses non ? Déjà qu'elle avait pas l'air super à l'aise dans cette situation... Je ne savais pas si elle s'y connaissait en surnaturel. Et même si c'était le cas, on faisait mieux comme rencontre que de se retrouver à poil chez une inconnue. Je vis alors que la fenêtre était encore ouverte. Même si j'avais uen aile en moins, j'arriverai peut-être à me sortir de là.

Je fis donc quelques bonds pour rejoindre le bords de la table sur laquelle j'étais et tenta de voler jusqu'à la fenêtre. Mais évidemment, je me crashais juste avant. Foutu chasseurs. Il avait bien choisit son jour tient. Si je m'étais bêtement écrasé au sol, je refis une tentative tout aussi pitoyable que la première. Si je n'étais pa sune chouette j'aurais pu réclamé de l'aide à la fille sur sa chaise, mais j'avais une fierté aussi. Dans une énième tentative, je me cognais la tête contre ce qui devait être le rebords de la fenêtre et il suffit d'une fraction de seconde poru que je perde le contrôle de ma métamorphose et me retransforme en humain. Ce qui fait vachement con, quand vous vous cognez en chouette et retomber par terre en humain. Surtout que je n'avais pas remarqué le changement au début.

- Putain de merde...

Oui en matière de jurons, j'avais un vocabulaire bien fourni. Mais c'est d'avoir parlé qui me fit réalisé que j'avais retrouver ma forme humaine. Décidément, je faisais vraiment n'importe quoi aujourd'hui. Sans attendre trop longtemps, je me relevais en jurant de nouveau. Puis je jetais un coup d'oeil à mon bras tout en touchant un peu la blessure qui avait été causée par la balle, comme pour vérifié qu'elle était bien là. Mais, oui oui, elle était bien là, bien réelle, c'était bien moi que le chasseur avait visé. Puis me revint à l'esprit le fait que je n'étais pas seul dans cette pièce et... Et que j'étais à poil aussi. Mon regard se dirigea vers la brunette qui était avec moi et un silence assez gênant s'installa. Je m'en fichais un peu d'être à poil, j'étais loin d'être le mec le plus pudique du monde. C'était surtout pour elle que ça devait être gênant en fait.

- Oh... Désolé...

Sans attendre, j'attrapais une des serviettes qui étaient sur la table et qui m'avait servit de lit tout à l'heure, pour l'enrouler autour de ma taille. C'est ce qu'on appelle limiter les dégâts ! Mais je me sentais assez con maintenant. J'avais aucune idée de ce que je devais dire ou faire... Peut-être que je devrais remercier cette fille pour m'avoir soigné, mais en même temps c'est pas comme si je lui avais vraiment laissé le choix non plus. Ou alors, je devrais m'excuser pour être entrer chez elle sans prévenir ? Mais là je ne l'avais pas fait exprès donc... J'étais pourquivit par une chasseur quoi ! J'avais pas à m'excuser !
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Teardrop falling, memory recalling, ghost in your dreams And your secret recordings⊹ « Bordel de merde ! »

Je hurle en me redressant d’un coup comme si j’étais montée sur ressort. La bestiole a bougé ! Elle a bougé ! Je n’aime vraiment pas les animaux. Mais au moins, ça va me forcer à ne pas laisser le wendigo bouffer ce plumeau ailé. Ce serait bien la première fois que je sauve une vie depuis que je me suis transformée. Je regarde cette chose qui pousse des couinements et qui gigote, me tenant à bonne distance d’elle tout de même. Je reste là sans bouger, alors que l’animal semble retrouver son instinct de survie et comprendre qu’il n’a rien à faire dans la ville. C’est ça, retourne à la nature, petite créature…

Sauf qu’elle… se vautre. J’esquisse un geste mais quand même, l’idée de toucher un animal…En tout cas, cette bestiole est super entêtée. Elle va finir par se tuer… et là, le wendigo que je peux être ne se privera pas de la dévorer sans pitié. Et ce serait con tout de même, en dépit des efforts que j’ai fait pour la maintenir en vie.

Je sursaute à cause du bruit énorme. Ça ne fait pas tant de bruit une chouette… ça… bordel ça ne parle pas une chouette. Je recule encore d’un pas. Un métamorphe ? Oh mon… oui, je confirme c’est un métamorphe… homme qui plus est. Immédiatement, je tourne la tête, ce n’est pas vraiment le genre de connaissance que j’ai envie de faire, surtout en ce moment.

« Je sais pas qui vous êtes mais habillez-vous ! »

Ok, je dois reconnaitre que ce genre de réaction n’est pas l’idéal pour cacher qu’on s’y connait sur le surnaturel… Normalement, j’aurais dû hurler de terreur. Mais tant pis, je préfère qu’il sache plutôt que de voir son pénis plus longtemps. Je rouvre prudemment un œil, pour constater avec un soulagement tout relatif qu’il avait au moins couvert sa virilité. Tatouages et effectivement une belle blessure. Pourquoi faut-il que ça m’arrive à moi sérieusement ?

« Petit un : ne posez pas de questions sur comment je le sais, mais je sais ce que vous êtes. Petit deux : est-ce que je dois m’attendre à ce que les gens qui vous ont fait ça débarquent ici ? Petit trois, j’espère que vous avez des vêtements de rechange, parce que je ne suis pas certaine que mes robes vous iraient. »

Je tourne un peu autour de la table, toujours en maintenant une distance plus que raisonnable entre nous. Je ne suis pas venue à Bray par hasard. J’ai encore quelques souvenirs, mon âme est encore présente même si elle est de plus en plus étouffée, et je me souviens que mes parents me parlaient de cette ville qui accueille bien des êtres magiques. J’ai toujours le faible et fol espoir qu’un d’entre eux trouve un jour la solution pour ôter le Djinn qui m’a rendue ainsi. Je regarde le type en face de moi. Voilà tout de même un moment que je n’ai pas eu d’homme nu chez moi. Mais je m’en serai bien passée. Surtout qu’il est blessé.

« Bougez pas. »

Je recule, sans le quitter des yeux. Je n’aime pas beaucoup les métamorphes en général. Principalement parce qu’ils me rendent allergique, mais là au moins, pas de soucis avec les poils. Même sous sa forme humaine, il n’en a pas des masses. Mais c’est surtout un inconnu, enté sans permission et blessé chez moi. Je pense que lui-même ne s’attend pas à ce que je lui serve le thé. Encore quelques pas, avant de disparaître dans la salle de bain, où je m’empare de grandes serviettes et d’autres produits de premiers secours. Je dépose le tout sur la table à mon retour. Je ne suis pas infirmière, j’espère qu’il va être capable de se débrouiller tout seul. Et virer très vite ce sang aussi, parce que je ne garantis pas de pouvoir me contrôler bien longtemps.

« Ça vous arrive souvent de faire des entrées aussi… fracassantes ? »

« Chut, Ella, il est encore plus grand comme ça, il y a encore plus de choses à dévorer… regarde ses mollets, comme ils sont appétissants…
- Tais-toi, je l’ai sauvé, tu ne m’auras pas comme ça…
- Il saigne… et il s’est permis d’entrer sans être invité… »


Je serre les poings, enfonçant douloureusement les ongles dans ma chair. Si je lui fais du mal, le wendigo aura gagné, et je dois lui résister, il le faut.



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Je ne me transformais pas souvent en chouette, et maintenant je me souvenais parfaitement pourquoi. A chaque fois que j'utilisais ma métamorphose, il se passait quelque chose de totalement improbable et c'était souvent loin d'être chouette (lol, ok je sors pour cette blague). D'un sens, j'étais assez rassurer de voir que je n'étais pas le seul que cette situation choquait, j'étais à peine redevenu humain, que la jeune femme avec moi me hurla de m'habiller. A défaut de mieux, j'avais eu le réflexe d'attraper une serviette que je passais autour de mes hanches. J'avais pas de problème avec mon corps, mais j'étais pas un exhibitionniste non plus. Je pense que si les rôles avait été inversé, j'aurais crié la même chose. Dans un premier temps, je ne réalisais même pas que, si elle n'avait pas déjà fait une crise cardiaque, cela signifiait que mon interlocutrice était au courant pour les métamorphe. Au moins, j'aurais pas à essayer de m'expliquer, c'était déjà ça.

En parlant d'explication, la jeune femme en face de moi posa les choses clairement. Elle savait pour mes métamorphes et ne voulait pas que je lui demande pourquoi. Personnellement ça m'allait. Je n'étais pas franchement du genre à poser des questions en règle de générale. Je n'aimais pas trop parler de moi, alors si elle ne voulait pas parler d'elle, ça m'allait tout aussi bien. Ensuite, la demoiselle enchaîna en me demandant si mes poursuivants allaient débarquer ici, ce qui me fit tourner la tête vers la fenêtre, mais vu que la jeune femme parlait toujours, mon regard revint rapidement vers elle alors qu'elle espérait que j'avais des vêtements de rechange parce qu'apparemment je ne risquais pas de rentrer dans une de ses robes. C'est vrai que ça risquait d'être un problème ça. Mais chaque chose en son temps. Posant une main sur mon ventre, je regardais ce dernier d'un air soucieux avant de relever les yeux vers mon interlocutrice.

- Vraiment ? T'es sûre pour la robe ? Pourtant il me semblait avoir maigrit récemment…

Mon air faussement outré ce transforma en sourire. J'étais pire qu'un gosse. Même dans une situation pareille, je trouvais le moyen de sortir une connerie. Mais ça ne partait pas d'un mauvais sentiment, je voulais juste détendre un peu l'atmosphère. Je voyais bien que mon interlocutrice faisait de son mieux pour se tenir loin de moi. En même temps, un type chelou qui débarquer chez vous comme ça… Moi non plus je n'aurais pas confiance.

- Plus sérieusement… Je ne crois pas qu'il y ait de soucis à se faire pour les gens qui m'ont fait ça. Il n'y a pas grand-chose à craindre. Je volais trop haut quand la balle m'a touché, l'autre connard avait déjà perdu ma trace, c'était juste un coup de bol qu'il m'ait eu.

A croire que jouer les criminels en cavale c'était l'histoire de ma vie. Quand ce n'était pas les forces de l'ordre, c'était les chasseurs qui me poursuivaient. Putain, j'allais aller loin avec tout ça. Lâchant un soupire je regardais ma blessure en grimaçant. C'était vraiment pas beau à voir. Ca me faisait mal, mais ça allait encore, à force je supportais plutôt bien la douleur. Ca me faisait surtout chier pour mes tatouages en fait. J'allais avoir une cicatrice affreuse et il allait falloir que je me trouve un bon tatoueur pour rattraper le coup.

- Et pour mes vêtements… Je suis déjà, les chouettes n'ont pas de poche kangourou… Donc normalement, mes vêtements doivent toujours être à la sortie de la forêt. Mais on est bien à Dragon Alley non ? J'habite pas si loin alors.

Je n'avais pas fait attention à l'endroit où nous étions précisément avant de rentrer dans cet appartement. Mais bon, a priori, je ne devais pas être loin de chez moi. Au pire je trouverai bien un moyen, c'était un peu ma merde là, je n'allais pas jouer les diva auprès de mon interlocutrice non plus. Cette dernière me demanda d'ailleurs de ne pas bouger. Elle me quitta quelques secondes pour aller dans la salle de bain et revenir avec quelques produits de premiers secours. Elle n'avait pas l'air de me faire plus confiance, mais c'était sympa de sa part de ne pas me laisser me vider de mon sang. Je me permis donc de m'approcher de la table où elle avait posé toutes ses affaires et m'assit sur la première chaise qui venait en faisant attention à ne pas trop me rapprocher de mon interlocutrice vu que visiblement elle n'aimait pas ça. Je commençais alors à nettoyer ma blessure pour mieux examiner les dégâts, pendant que mon interlocutrice m'interrogeais sur mon entrée fracassante ce qui me fit rire.

- Nan c'est pas trop mon truc, t'as assisté à une grande première. D'habitude de préfère être plus discret.

En disant ça, je pensais à mon frère, qui lui, était plus bruyant que moi. Enfin façon de parler. On n'était ni l'un ni l'autre du genre à entrer n'importe où en hurlant. Mais Ezeckiel était moins patient et plus violent que moi en règle générale. Quand il s'agissait de négocier quelque chose, c'était souvent moi qui m'y collait. Comme quoi, ce n'était pas parce que je passais une bonne partie de mon temps à me faire bronzer à la lumière de l'écran de mon ordi, que j'étais le moins sociable de la famille. Au contraire, j'étais même bien plus loquace que Ez.

- Enfin non ! Va pas croire que je m'introduis chez les gens discrètement ! Je voulais die que je suis discret en général ! Sauf après quelques verres… Mais je crois que c'est pareil pour tout le monde ça…

J'avais fini de nettoyer ma plaie et ce n'était pas beau à voir. Il y avait sans doute encore la balle dedans en plus… Il allait falloir l'enlever. Heureusement que je n'étais pas douillette et que je n'en étais pas à mon coup d'essais non plus. On avait pas franchement une vie tranquille avec Ezeckiel… Et si j'avais déjà réussi à lui enlever des balles à lui, je pouvais bien le faire sur moi aussi.

- Aujourd'hui, c'était vraiment de la malchance. C'est pas souvent que je me métamorphose, c'est un peu risqué avec tous les chasseurs qui traîne. Mais j'ai réussi à me mettre une chasseuse à dos l'autre jour et j'ai l'impression d'être l'ennemi numéro un maintenant…

J'arrêtais ma petite histoire pour serrer les dents et enlever cette fichue balle. C'était loin de faire du bien. Malgré moi, les larmes m'étaient montées au yeux et je devais tirer des têtes assez affreuses. Mais c'était juste un moment moment à passer. Je fini par ressortir cette fichue balle de mon bras et la laissa tomber sur la table.

- Putain… C'est affreux ce truc… T'aurais du fil et une aiguille, je pense que vu où j'en suis je serais mieux de recoudre ça vite fait…

Ca n'allait pas être du travail de pro, c'est sûr. Mais ce serait mieux que rien. Au pire, je demanderai à Ez d'y jeter un coup d’œil en rentrant et il devait bien y avoir un médecin un peu louche dans ce quartier qui accepterai de m'arranger ça.
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