Allongée sur son lit, Alexis passait régulièrement son doigt sur le pad tactile de son ordinateur pour faire défiler le site sur son écran. Il ne faisait pas vraiment beau, dehors, il pleuviotait même de temps en temps, et l’humeur de la Samson s’accordait plutôt bien au temps morose. Elle n’avait aucune envie de sortir, pas vraiment envie de faire du sport, Niamh n’était pas là, Castiel non plus et Scylla… et bien Scylla était là, elle aurait pu l’appeler, lui dire de venir mais depuis qu’elle avait appris, pour Hunter et elle, la jeune femme se sentait un peu mal à l’aise. Elle ne savait pas comment réagir face à celle qu’elle considérait comme sa meilleure amie après Niamh. Alexis avait bien conscience que sa réaction était de la pure lâcheté, mais pour le moment elle parvenait mieux à se cacher sous sa couette qu’à faire face. Le Chat était à côté d’elle, ronronnant paisiblement. Lui, il était content : il faisait pas beau donc il avait une bonne excuse (comme s’il lui en fallait une) pour ne rien faire et dormir, il avait pleins de caresses, bref, il était au paradis.
Alexis était donc là, à glandouiller par un temps maussade, quand son pc décida qu’il était temps de rendre l’âme. Il commença par rester figé sur l’image, sans qu’Alexis ne puisse plus bouger sa souris ni cliquer, puis il émit un bip inquiétant et s’éteignit. La brune resta un moment face à cet écran noir avant de se laisser tomber dans son lit en poussant un gémissement de dépit. Il manquait plus que ça. C’était le seul ordinateur de cette maison et elle n’avait ni les moyens d’en acheter un, ni les moyens de le faire réparer, les informaticiens, ça coûtait une blinde, et elle devait garder son argent pour le mariage de ses meilleurs amis (déjà qu’elle avait pas beaucoup de moyens…). Elle allait se laisser abattre quand son regard croisa celui du Chat. « Quoi ? Tu ferais quoi, toi, à ma place ? Tu baillerais, te lécherais et t’endormirais ? » Comme pour confirmer sa théorie, le Chat fit exactement ce qu’elle venait de dire. Mais il lui avait donné une idée, une petite lueur d’espoir quand à l’avenir de son pc portable et de sa connexion au monde.
La brune enfila un pantalon, un t-shirt et un sweat à capuche, des bottins pour se protéger du peu de pluie qu’il y avait et quitta sa demeure, son pc dans une sacoche la sacoche sous le bras. Elle marcha d’un pas vif jusqu’au lieu où elle se rendait : l’agence maritale d’Isleen, la soeur aînée de ses meilleurs amis. Certes, ça ne semblait pas être le meilleur endroit où se rendre quand on avait un problème d’informatique. Puis, plus elle approcha, plus elle ralentit le pas. Il y a quelques jours, un chat inconnu s’était infiltré chez elle, visiblement très ami avec le Chat. Son maître avait fini par rappliquer pour récupérer Monsieur Spock de son petit nom. Et lui et Alexis avaient papoté autour d’un café et elle avait notamment appris qu’il était informaticien et qu’il bossait chez Isleen. Tout s’expliquait, le lien était fait, voila pourquoi elle se rendait là. Pour son ordinateur. Et peut-être un tout petit peu parce qu’elle se disait que le revoir pourrait être sympa. C’était cette deuxième pensée qui lui faisait ralentir le pas : vêtue d’un sweat épais et large, d’un pantalon-jegging et de bottines, après une matinée à glander au lit, elle était pas vraiment des plus… attirantes, au mieux de son mieux, quoi. Sauf qu’elle se voyait mal faire demi-tour pour se donner un coup sur le visage. Et puis pour quoi faire d’abord ? Elle allait juste lui demander un service en espérant que ça lui coûterait pas trop cher. Voila tout.
La jeune femme poussa la porte de l’agence, salua la secrétaire et lui demanda où se trouvait l’homme qu’elle cherchait. Elle lui indiquait le chemin et Alexis s’y rendit, tirant nerveusement sur ses cheveux ou sur son sweat jusqu’à ce qu’elle arrive devant la bonne porte, à laquelle elle frappa.
Son téléphone se mit à sonner, le bruit strident ne tarda pas à vriller ses tympans et il soupira allègrement alors qu'il tatonait tout autour de lui dans son lit, puis sur sa table de chevet pour pouvoir mettre la main sur son téléphone portable qui était la cause de tous ses malheurs. Il finit par le retrouver quelque part dans le méli-mélo qu'il avait fait avec ses draps juste à côté de l'ordinateur sur lequel il avait passé une bonne partie de la nuit à travailler comme pratiquement tous les soirs d'ailleurs. Il avait un rythme de vie qui n'était pas dans la moyenne et puis concrètement, la plupart du temps, le reste de sa famille se moquait éperdument de sa façon de vivre, ils venaient le déranger à toute heure du jour et de la nuit quand ils en avaient besoin, et ils lui demandaient juste d'être là quand il le fallait sur le terrain. Il se frotta un instant les yeux pour pouvoir remarquer qu'il n'était que six heures et demi du matin et que cela était bien trop tôt pour son métabolisme. En même temps, il avait du fermer les yeux à peine une heure avant, et il tenait à son sommeil profond, il pouvait être grognon parfois quand il n'avait pas sa dose d'heures de sommeil par nuit. Il avait reçu un appel en absence et un sms. Apparemment, il avait visiblement oublié que depuis peu il avait trouvé un nouveau travail, et que cela exigeait qu'il prenne un autre rythme de vie. De plus il se devait de le garder, ce n'était pas une histoire seulement d'avoir un moyen de toucher son propre argent plutôt qu'utiliser l'argent de la famille, bien que cela y contribuait tout particulièrement. Non ce qui était intéressant, c'était la source d'informations que cela pouvait lui fournir, dans ce qu'on pouvait appeler son travail officieux. Et puis clairement, ça le faisait enfin sortir de chez lui et de cet ambiance vraiment très pesante qui régnait à la maison depuis plusieurs jours, voir semaines, sans parler qu'il continuait à faire son travail d'informaticien ce qui ne lui causait pas une fatigue intense.
Le temps maussade ne l'incitait pas vraiment à quitter le domicile, mais après s'être douché, avoir entretenu son look décontracté mais sophitiqué et d'avoir bu ses deux cafés réglementaires il s'était décidé à partir pour entamer sa journée. Il ne vit pas vraiment le temps passer. On ne vint pas le déranger dans son bureau et à part croiser quelques personnes à la pause déjeuné et à la pause café, on pouvait clairement dire que sa journée était monotone et sans surprise. Les choses prenaient doucement mais sûrement, c'était déjà une bonne nouvelle. Puis soudainement, il entendit quelqu'un frapper à la porte. Il but une nouvelle gorgée du breuvage noir et se leva pour aller ouvrir, se surprenant à trouver Alexis juste derrière la porte. Il fronça les sourcils en regardant la jeune femme. Ce n'était nullement pour faire une quelconque critique de sa tenue vestimentaire, elle était parfaitement décontractée dans cette tenue et il n'allait pas la juger même si elle était prête comme ça se glisser à nouveau directement dans son lit. Il avait connu la jeune femme peu de temps auparavant pour une histoire de chat. Son chat, Monsieur Spock, s'était faufilé jusqu'à chez la jolie brune autant dire que Nathanaël avait été plus que content qu'il se soit perdu ou promené chez elle suivant les différents points de vue. Ils avaient pu ainsi engager la conversation, et ils s'étaient promis d'essayer de trouver une occasion pour se revoir. Visiblement, elle avait trouvé une idée aujourd'hui mais cela ne devait pas être dans le but de le séduire au premier regard. Un homme restait un homme et il aurait voulu profiter un peu plus d'Alexis plutôt que de voir la jeune femme recouverte d'un épais sweat qui lui couvrait le corps. Il rougit légèrement à cette pensée, et il en profita pour détourner le visage tout en agrandissant l'espace pour accéder au cœur de son petit bureau d'entreprise. « Mademoiselle Alexis ? Que puis-je faire pour vous ? Le vendeur d'amour ce n'est pas moi ? » Il rit légèrement.
Invité
Mar 12 Juil - 11:16
Nath & Alexis
▴superman got nothing on you▴
La jeune femme patienta quelques secondes avant que la porte ne s’ouvre. Elle s’attendait à un “Entrez” mais pas vraiment à ce que le jeune homme se retrouve devant elle après avoir ouvert la porte de son bureau. Un instant décontenancée, elle se reprit en lui souriant pour le saluer. Ils ne s’étaient croisés que rapidement, quand son chat avec rencontré le sien et qu’il avait décidé de faire une petite virée chez la Samson, et elle avait déjà oublié qu’il la vouvoyait et qu’il l’appelait Mademoiselle. Ça faisait légèrement désuet et elle trouvait ça à la fois drôle et plaisant. Nathanaël s’écarta pour laisser Alexis entrer. Ce qu’elle fit, détaillant rapidement le bureau qui avait l’air plutôt confortable. Elle entendit qu’il refermait la porte et elle se retourna pour lui faire face, les deux protagonistes toujours debout. Il n’était pas beaucoup plus grand qu’elle, mais quand même, ça suffisait pour qu’Alexis soit obligée de lever les yeux si elle voulait le regarder dans les siens. Une bonne excuse pour ne pas le faire car elle n’était pas sûre de pouvoir soutenir son regard sans être légèrement troublée. La brune sourit à nouveau et un petit rire franchit ses lèvres. « Non, en effet, mais je ne suis pas là pour ça » répondit-elle en plaisantant. Elle ne saisissait pas vraiment tout le principe de cette agence maritale mais c’était un métier qui convenait tellement bien à Isleen qu’elle ne pouvait que féliciter l’entreprise. Si elle venait à s’y inscrire pour qu’on lui trouve un mari, elle était cependant certaine que la soeur de Castiel finirait par s’arracher les cheveux, un à un, en voyant à quel point Alexis était complètement inadaptée pour l’amour. Pour l’amitié et le sexe, aucun problème, mais dès qu’il s’agissait de plus, c’était silence radio, elle était incapable de se projeter avec qui que ce soit et encore moins de s’engager avec qui que ce soit. Rien que l’idée de devenir femme lui donnait des frissons. Non pas qu’elle n’en ait pas envie, enfant elle rêvait souvent de son mariage et de tout le tralala, mais depuis la mort de ses parents et depuis que Seeley était dans le coma, elle ne se voyait pas vieillir, elle voyait sa vie en pause. Sauf que sa vie était en pause depuis six ans. Donc elle évitait de trop y penser, appliquant ainsi la merveilleuse politique de l’autruche.
« Je ne vous dérange pas au moins ? » Alexis ne savait pas trop comment agir avec son interlocuteur. Son métier forçait le contact humain et elle était elle-même de nature plutôt sociable. Le “tu” venait instantanément mais comme lui la vouvoyait, elle hésitait entre les deux, n’étant à l’aise ni avec l’un, ni avec l’autre. Quoiqu’il en soit, elle ne voulait vraiment pas le déranger en pleine journée de travail. Déjà qu’elle comptait lui demander un petit service, elle ne voulait pas non plus trop l’importuner. « J’ai eu un petit … soucis avec mon ordinateur. » grimaça-t-elle pour souligner que le problème n’était pas si léger que ça. Un ordinateur qui s’éteint d’un coup en émettant des bips inquiétants, ça lui semblait plus grave qu’un manque de batterie quand même. « Et si je me souviens bien, l’informatique faisait partie de vos talents. » lâcha-t-elle avec un sourire qui s’agrandit. Mine de rien, la panne de son ordinateur tombait bien parce que c’était un bon prétexte pour le revoir, comme ils se l’étaient dit alors qu’il venait récupérer son chat.
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