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 Sanaël - Le vent se lève, il faut tenter de vivre

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Sanaël Milan Tcherkovitch
« Screams fill some of those places, but the corridors do not echo screaming.  »


Mes parents m'ont appelé Sanaël ! Je suis né  il y a bien longtemps au sud de l'Afrique, avant même qu'elle ne porte son nom. Je suis un élément de l'air ans. Pour plus de précisions, je suis bisexuel et présentement avec quelqu'un de différent chaque soir, ou presque. Je suis fier de dire que je travaille en tant qu'invocation du Maire , ça m'aide à payer mes factures. Je suis d'ailleurs plutôt riche On me dit souvent que je ressemble à Nick Bateman, mais en mieux, quand même. Une dernière chose, je fais partie du groupe Dux Tenebris, et plus précisément je suis un Djinn.

Les petits détails


Il est placomusophobe. Ce bruit, cette détonation, cette vitesse, ce n'est pas naturel. Par contre, la dynamite et les feux d'artifice, c'est beaucoup plus marrant.
Il est fervent "écolo", s'il s'amuse des humains et des bipèdes en générale, il a du mal à supporter la balafre de pollution qu'a créé l'humanité au travers des siècles. En un sens, il est nostalgique des périodes pré-industrielles où l'air sentait meilleur et où les étoiles pouvaient être vues depuis les centres villes.
Il sourit tout le temps, rarement par compassion cependant.
Il parle très fort au téléphone, surtout quand il doit parler vulgairement et/ou raconter sa dernière nuit. Cet effet est accentué si des enfants sont présents non-loin.
Il adore les glaces.
De temps à autre, Sanaël peut se perdre dans les livres d'histoire (ou sur Internet) à la recherche de ses précédents affres.
Il prend soin de son apparence, surtout avec les vêtements les bijoux. Mais il ne supporte pas les acheter, plutôt les voler.
Il n'aime pas avoir tort. Encore moins quand on le lui dit.
C'est un grand collectionneur d'art. Comme pour les vêtements cependant, il n'aime pas acheter.
Il a découvert la photographie il y a peu et adore prendre les regards en photo, surtout lors des moments clefs de la vie des gens : quand on pointe une arme sur eux soudainement, quand ils ouvrent la porte et découvrent un cadavre, ect
Il adore les chiens, si fidèles et si dociles, et admire les chats, si indépendants et joueurs.
Il rêve d'être un jour invoqué dans une fusée.
Il ne supporte pas le jus de fruits en brique ou bouteille et n'accepte que les jus pressés. Surtout en cocktail.
Paradoxalement, il raffole du Champagne
 
caractère



La personnalité de Sanaël, quelle complexité, que d'absurdités, d'excès, d'incompréhensions. Commençons par ce qui l'a rendu célèbre, son oeuvre d'art pyrotechnique.

Si, dans ses premières invocations, le Djinn n'était qu'une entité carnassière née pour tuer à l'aide de magie noire, rapidement le sang devint une encre et les os un support malléable. L'art morbide, le meurtre ostentatoire. Choquer l'humain, jouer avec ces poupées. Dès l'apparition de l'art, Sanaël apprécia la beauté que pouvait créer l'humanité, la poésie des mots et des formes, des couleurs. Touché par cette arcane, il voulut devenir lui aussi artiste, inconsciemment, mais il n'avait nul don en dessin, sculpture ou quoi que ce soit. D'instinct, il s'amusa avec les corps à fabriquer des œuvres éphémères.

Cependant, pour arriver à faire ces meurtres parfaits, il lui est nécessaire d'avoir une organisation implacable. Une planification millimétrée. Alors, oui, Sanaël en est capable et le fait quand il lui est nécessaire, pourtant, la plupart du temps, le Djinn agit à l'instinct, au besoin. Il répond aux stimuli, il réagit, provoque et semble parfaitement inconstant. Si un profiler devait élucider le meurtre de Tracy, jamais il ne mettrait Sanaël dans les bons profils psychologie tant il semble instable, variable.

Car il est extraverti, spontané, toujours prêt à faire les quatre-cents coups et improviser les choses les plus démentes. Le clown de service, qui fait toujours rire, le Don Juan qui s'abat sur ses proies. L'invoqué, habitué à être cloîtré dans le néant, profite de sa carnation pour être volubile, direct, dévorer la vie comme si c'était son dernier jour. Il pourrait être révoqué bien vite, et -dès lors- quand reverrait-il la Terre ? Avec autant d'excès, de stupre et de joie ? Il ne pouvait parier dessus.

Pourtant, Sanaël n'est des plus faciles à vivre au quotidien. S'il semble sympathique de regard, ne cherchez pas à le contrarier. Ses réponses cinglantes visent à blesser et détruire l'estime d'autrui. Il n'a pas peur de faire pleurer ou de répondre par les poings. Il se sait supérieur et s'il n'est pas hautain, il répond par la provocation, le dédain voir l’avilissement. Sanaël est excessif autant dans sa joie que dans sa colère ; si vous refusez ses avances, par exemple, il pourrait détruire votre voiture. Il n'a aucune limite.

Ainsi, on peut le dire névrotique. Ne sachant gérer ses émotions négatives. En un mot : instable. A cela, rajoutez sa rigueur maladive lors de l'organisation de ses crimes (ou autre) et on a ce que l'on appelle communément un psychopathe. Quelqu'un à la psychée improbable, incapable de ressentir la douleur dans ses congénères et ne refluant en rien ses désirs de morts.
Mais, vous devriez avoir saisi la justification. "Ses congénères". Les humains ne le sont pas, ni les autres êtres surnaturels. Ce n'est pas la même espèce : juste des proies. Des animaux. Pourquoi on pardonne au chasseur de tuer un cerf mais pas au djinn ? Au chat qui tue une souris mais pas à Sanaël ?

N

Derrière l'écran



Vert – Gris – Violet ;

L'ananas – La pastèque – La noisette – La Nectarine
La musique – Les jeux – L'art – La bouffe - L'alcool
Les gens bourrés la nuit qui me réveillent – Les chiens qui aboient toute la journée – Avoir soif
Sur Internet – Sur mon ordinateur – C'était le quatrième onglet, de mémoire
La salive    
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Invité
on ne change pas le passé


Johannesburg
1956
Chaleur et humidité, comme les cuisses d'une femme. Peu de lumière aussi, comme lesdites jambes. Un homme en face de moi, dents jaunes, yeux injectés de sang, me voilà là où je ne le souhaitais pas : devant un maître. Il avait l'air exténué, pauvre petite chose. Moi, j'étais prêt à danser toute la nuit comme durant ces banquets victorieux dans l'Empire Romain, m'abreuvant de musique, d'alcool et de fruits. Ses genoux tremblaient.

Il y avait une fenêtre à côté de nous, masqué par des persiennes de papier ; je les ôtais d'une brise afin d'apercevoir le paysage crépusculaire. Grands Dieux, en quelle année étions nous ? A quelle hauteur nous trouvions nous ? Un vertige me prit. Dans mes souvenirs, seuls les bâtiments nobles arrivaient à se pousser loin du sol, or l'austérité de la pièce m'avait intimé une pauvreté latente. Qu'importe. Le mage posa un genou au sol. J'attendais. Peut-être, avec un soupçon de chance, il succomberait avant même de m'ordonner quoi que ce soit. Il se releva, merde. Quand même, il avait l'air bien exténué, je fais toujours ça la première fois. Il me regarda, l'air satisfait.

"T'as prévu des vêtements pour moi ? C'est pas que ça me dérange, mais je suis nu comme un ver."

J'annonçai la couleur. Pauvre type, il ne savait pas quel bonhomme il venait d'invoquer ! Il me fila, confus, sa veste. Après l'avoir sermonné quant à ses talents d'hôte, il m'avoua avoir besoin d'aide. Pour ?

"La Résistance. Contre les blancs. Ils ont pris trop de pouvoir, nous enferment. Nous avons besoin de tes talents, d'espion.
- Je suis plus connu pour d'autres talents, mais si c'est ce que tu veux, j'obéirai."

L'Afrique du Sud, ma seconde venue dans ce que les humains appellent la période de l’Apartheid. Des années après ma première invocation. A l'époque, l'Histoire n'existait pas mais on m'avait appelé pour la même raison : protéger son territoire. A l'époque, les armes ne se constituaient que de bois et de pierre, les territoires se matérialisaient par des frontières de piques et d'os, des démarcations géographiques précises : un lac, un arbre particulier, une rivière. Pas de carte, pas d'écriture. Rien. On m'avait appelé grâce à la magie la plus pure, ersatz de diamant, l'âme du mage m'avait directement tiré de ma torpeur et ainsi donné vie.
Aujourd'hui, cette terre se couvrait d'immeubles, de colons et d'esclaves modernes, de voitures et de fumées. Cette première apparition me manquait presque, l'humain acceptait sa bestialité, ne possédait pas encore la philosophie pour s'élever au-dessus de la bête, car il avait peur d'elle, la craignait, et il tuait sans vergogne. Mais sans panache aussi, car l'art n'avait pas le temps de s'épanouir dans la nécessité de survie.

***

"Je peux m'occuper de ce Sénateur. Il est le fer de lance des orateurs, l'huile sur le feu des patriciens ; sans lui, l'emphase pour la ségrégation diminuera. Il vous sera plus facile de défendre vos droits.
- Ne fais rien qui pourrait nous compromettre.
- Il me faut juste un cadavre. Frais. D'un noir. Si possible un inconnu. Ou, mieux, une victime publiquement connue de l'Apartheid."

Il m'ordonna d'espionner. Je m'étais exécuté avec brio mais jamais, ô le pauvre, il m'avait interdit quoi que ce soit. J'avais été sage, docile petit djinn, mais je voulais m'amuser. Et le traumatiser aussi.

***

M'introduire dans la chambre du Sénateur avait été un jeu d'enfant. Aucun esclandre, même pas de garde endormi. Quel ennui ! Vous vous demandez, pourquoi le cadavre ? Surprise.
Je verrouillai sa chambre, histoire d'être tranquille. Il dormait comme un loir, je supposai que sa soirée avait trop alcoolisée, comme souvent d'ailleurs. Je l'enjambai et m'assis sur lui, scrutant son visage grassouillet. Que le spectacle commence !
D'humeur sadique, je lui pinçai le nez, il s'agita d'abord, ouvrit ses yeux ensuite accompagné d'une grosse bouffée d'air. Le pauvre paniquait et suffoquait. Je lui fis un Coucou de la main avant d'abattre son oreiller sur son visage, l'étouffant lentement. Mon genou gisait sur son palpitant qui s'agita comme un dératé, accéléra, mima le rythme des sabots d'une cavalerie à la charge avant de s'éteindre. Net.  Ses yeux demeuraient ouverts. Il pourrait me contempler.

Je jetai ses draps au sol, déchirai ses vêtements les fis valser au loin. Ne vous inquiétez pas, je n'allais pas le violer, ce sera bien pire. Je sortis un couteau à lame fine avant d'inciser sa peau. Puis, comme avec une vulgaire pomme, je le pelai. Je l'écorchai, mort. J'aurais pu le faire vivant mais cela n'aurait pas plu à mon Maître (je préparai déjà ma défense enfantine). Une fois son derme arraché, je lui enfilai grossièrement, car ce n'était pas vraiment du sur mesure, l'enveloppe charnelle du fameux cadavre noir. Tout un symbole : derrière la couleur de peau se cache le même squelette : Oh, il serait si fier. Mon méfait accompli, je brûlai dans sa cheminée, mon sac et la peau de ma dernière victime. L'odeur de porc grillé attirerait l'attention de ses gardes du corps. Je n'avais qu'une hâte : voir la tête de mon Maître devant la une des journaux.

Fin : Il me renvoya sur le coup, vert de rage.

Rouen,
1943

"Il faut que tu ailles en Angleterre. Que tu assassines De Gaule et les français. Des anglais aussi. Que tu nuises à leur aviation
- Tout ça ?"

Je croisai les bras ostenciblement. J'avais pris l'apparence d'un petit enfant à l'air renfrogné. Assis en tailleur, je mimai de jouer avec les bougies servant au pentacle.

"Pose ça tout de suite."

Je m'exécutai. Bien sage. Bien brave. Je vis derrière mon maître un long manteau orné d'une brassière rouge, elle même garni d'une croix que j'avais déjà vu en Inde. Et une arme à feu. Mais les habits semblaient neufs.

"Tu viens de monter en grade ? Parce que tu as dit que tu pouvais m'invoquer ? Pour régler ce problème de l'Angleterre ?"

L'enfant lui sourit. L'allemand s'énerva. Il avait l'air épuisé. Je continuai à jouer avec les objets rituels, pour le titiller, voir jusqu'où il pouvait aller. Et à quelle vitesse je pouvais le sortir de ses gonds. Rapidement. Il commença le psaume sadique visant à me torturer. J'imitai la douleur, mais son pentacle avait des défauts que j'avais accentué par mon caractère trouble fête. Et, pire pour lui, son ire le fit balbutier, bégayer et je pus aussitôt me libérer de son éphémère carcan.
Ce qui est assez drôle avec les humains : ils avaient moins de savoir que moi, surtout sur les espèces animales. Et si le tigre n'aurait fait un effet tonitruant face à lui (et j'ai toujours préféré les oiseaux), le ptérodactyle le surprit bien plus.

Fin : l'officier SS succomba de coups et blessures d'origine inconnue tandis que je me baladais un peu dans la ville bombardée, profitant de la panique pour m'amuser un peu, avant de disparaître dans le néant.

***

Vous vous dites sans doute : mais qu'est-ce qu'il est chiant ce Djinn. On l'invoque pour des choses fabuleuses, explosives, et il nous parle d'une putain de transformation en ptérodactyle ou d'un truc oublié dans un pays dont tout le monde s'en fout (soyez honnête, je vous connais, petites créatures). Vous voulez, j'imagine, plus de panache pour ainsi dire. Non ? Des anecdotes plus connues, que vous pourrez situer dans le temps, ou simplement mettre une image dessus. Des actions qui ont marqué l'histoire.
Vous savez flatter mon ego, cela vous sauvera peut-être un jour.


Londres, 1888

Juste avant l'invocation, où moment où l'on se fait happer du Néant, les Djinns peuvent apercevoir, un peu, le pentacle du sorcier. Puis, peu à peu, le décors apparaît mais, comment dire, un peu comme au travers d'une caméra floue. Toujours le focus sur le pentacle, avec de plus en plus de détails autour puis, soudain, la lumière nette.
Celui-là avait une particularité étrange : son auteur avait millimétré chaque emplacement de chaque chose, calculé l'embrasement des encens, l'épaisseur de la craie. Tout. Une parfaite prison d'herbes brûlantes et de fumée.
Un psycho-rigide. Je pris alors l'apparence d'une ferme aux formes généreuses, gracieuses, qui aurait fait pâlir n'importe quel puceau et bander les hommes normalement constitués. Surtout à cette époque.
Un mur de glace.
Je devais aussi, déjà, avoir ma réputation d'invocation puérile, cherchant toujours lors des premières minutes à jouer sur les nerfs de mon futur Maître, surtout en m'amusant du pentagramme. Il ne se laissa pas abattre. Dès qu'il me vit, il m'ordonna un fait simple :

"Il me faut un organe frais. Un pancréas. Va à Whitechapel, trouve une putain que personne ne remarquera et prend lui son organe."

Je mouillai d'excitation.
Je ne posai de question.

L'histoire, vous la connaissez. Je me dirigeai vers ce quartier sordide, trouvai la première d'une longue liste, éventrai la pauvre fille de joie chirurgicalement et offrit à mon Maître l'organe tant voulu. Il m'expliqua par la suite qu'il cherchait à faire évoluer la magie Noire, la magie du corps, et pour cela il devait comprendre l'anatomie humaine, la décortiquer jusqu'à sa substantifique moelle comme l'avaient fait auparavant de nombreux médecins. Qu'il était ambition, et un tantinet névrosé.
Je réitérai l'action plusieurs fois, toujours avec le même modus operendi, histoire de rendre les autorités folles. Le fléau des catins, le tueur des rues. Parfois, je me baladais dans le quartier, vêtu d'une apparence louche ; un homme à la peau balafrée, mal rasé, boitant, et je regardais ces dames de petite vertu. Elles fuyaient mon regard, semblaient paniquées à l'idée d'avoir un client si ... étrange. Jamais je ne les payais, bien sûr, mais je ne les tuais pas non plus. Jack l’éventreur n'avait de visage, personne ne pouvait le reconnaître.
Oui, j'étais le journaliste qui écrivit cette lettre, qui nomma l'assassin de catin. J'étais aussi le joyeux luron qui envoya un rein d'une des victimes à la possible.
Il n'y avait pas que les six célèbres mortes que mon Maître m'envoya tuer, quelques unes autres ne furent jamais retrouvé à mon grand dam !

J'avais infiltré Scotland Yard, afin de savoir si on avait des pistes sur mon Maître. Rien. Je suis si parfait.
Mais je trouvais cela tout de même un tantinet triste de ne pas lui mettre des bâtons dans les roues. Comme dit, ce médecin cherchait à comprendre l'anatomie pour améliorer ses sortilèges, particulièrement les rituels distordant les corps, créant la douleur ou facilitant les maladies. Roger Bacon m'avait invoqué plus ou moins avec le même dessein, des siècles plus tôt. Ainsi, je lui parlai souvent des aventures de l'alchimiste oublié ; je déformai -bien entendu- les propos et les actes. Les vainqueurs écrivent l'histoire, expliqua Jules César.
Quand il m'avait invoqué, mon Mage avait déjà emprunté le chemin le plus sombre de la magie, je devais juste l'y pousser un peu plus pour qu'il s'y perde. Et teste ses propres sorts sur lui.

Fin : Devant mes regard serein, le Magicien succomba à ses propres arcanes, gangrené par les Maladies, dévoré vivant par des vers qu'il ne pouvait affronter et qui ne laissèrent de son corps que des os maigres et fragiles.

Caen, 1793

Une femme. Rares étaient les femmes à m'invoquer. Sur les grimoires et les notes des mages de renoms, et des moins connus, ma passion pour le stupre, la bestialité et l'excès fit que peu de dames m'appelèrent par nom. Peur du viol ? Peur de moi ? Aussi, sans doute, que peu de femmes avaient la possibilité d'avoir accès aux études arcaniques. Je me souvins, face à elle, d'une femme qui -pourtant- m'avait offert la plus épique de mes aventures. Oh, son nom ne vous dira rien, bien sûr. Elle était restée dans l'ombre et quand mon histoire fut relatée par la suite dans les Edda et les récits allemands, elle fut nommée Grimhild, la mère de l'épouse de Siegfried. Oh, tout un mythe alliant dragons, chevaliers, Valkyries et un anneau maudit. Rien qui ne changeant le monde et la culture européenne.

Ainsi, je ne sais pas, pour la rassurer, j'avais pris les atours d'une femme. Simple, fragile. Presque une petite fille ; non, une mère un peu bonhomme, un peu rassurante, aux courbes élégantes mais néanmoins chaleureuses. Petite, ronde, prête à tout pour protéger ses enfants cependant.
Elle insulta ma forme, la trouvant pas assez forte pour ce qu'elle voulait faire. Un assassinat simple. Juste une personne. Puis je serai de retour dans le Néant. Une brève apparition.

Très bien.
Mais on ne m'insulte pas aussi simplement.

Il s'agissait d'un Révolutionnaire, m'expliqua-t-elle. Un Tyran. Un homme qui, sans aucun discours, sans aucune argumentation, faisait accepter ses lois grâce à sa prestance. Oh, elle n'avait rien contre le changement, elle-même révolutionnaire mais politiquement aux pensées opposées, elle n'appréciait juste pas l'absence de démocratie dans sa manière d'être.
Rend-toi à Paris, m'ordonna-t-elle, puis tue-le sans vergogne, sans artifice. De manière simple et efficace. Puis, tu retourneras dans le Néant;

J'ai toujours été un bon Djinn, docile, aimable, voulant toujours le meilleur pour mes Maîtres. Alors je m’exécutai sans rechigner. En plus, tuer étant mon passe-temps favori, je montrai un peu de joie carnassière dans mon fasciés.

Il était député, ou sénateur, alors simplement, je devais aller à son lieu de travail et l'éliminer d'un bon coup de poignard. J'appris alors que le pauvre bougre, en plus d'avoir un contrat sur la tête, était atteint d'une grave maladie. Très bien. J'obtins aisément son adresse et tentai de toquer à sa porte une première fois, couteau dans la poche. Elle m'avait dit de le faire sans fioriture, n'est-ce pas ?
La troisième fois que je me pointais devant la porte du malade, il daigna -enfin sa femme- m'ouvrir et discuter avec moi. Il gisait dans sa baignoire, pauvre bougre, à tenter d'enliser sa maladie de peau grâce à d'inutiles cataplasmes et d’intrigants remèdes. La médecine titilla toujours ma curiosité. Et là, sans encombre, je plantai ma lame dans son corps.

Aussi simplement ? Oui.
Vraiment ? Moi ? Faire quelque chose d'aussi simple. Oui.

En réalité, l'entourloupe venait d'un détail plus subtile. Les femmes n'invoquaient rarement de créatures, surtout en cette période. En effet, cette gent n'avait que peu accès aux sciences occultes, encore moins au niveau d'invoquer quelqu'un de ma trempe. Il y en avait, pour sûr, mais pas autant que des hommes. Moins renseignées, moins éduquées dans ce domaine, la mienne avait fait une erreur dans son contrat. Un petit alinéa oublié dans les méandres du pentacle : j'avais pu prendre sa forme sans aucun scrupule, sans lui demander, sans rien. Ainsi, l'assassinat en bonne et due forme, ils accusèrent ma Maîtresse. Je m'étais enfui, naturellement, mais ils la retrouvèrent bien vite, l'arme du crime avec elle. Et le temps qu'elle soit jugée, condamnée puis exécutée à mort, je profitai de la Révolution.

Fin : Cette assassinat fut peint par David et j'aime à contempler mon oeuvre dans les musées.


Alexandrie, -30

L'invocation des Djinns, dans le pourtour méditerrannéen, devint un rite stable à partir de la fin de l'Empire romain. La politique d'extension emporta avec des historiens et des mages, des savants et des êtres de l'occulte. En colonisant et détruisant des cultures, ils commencèrent d'abord par simplement s'approprier les rites, rajoutant des détails et complexifiant les rituels. Puis, avec le temps, ils harmonisèrent les connaissances et fabriquèrent une base solide pour conjurer des créatures du Néant.
Le processus mis du temps à se mettre en place, je pus sentir, invocation après invocation, les changements dans cet Appel. Car à cette époque, souvent, on me prenait pour un Dieu, ou une incarnation du panthéon. Certains m'invoquaient régulièrement, d'autres avec plus de craintes ou de respect.

Là, j'étais une incarnation de Seth.
Je pouvais le voir écrit sur le cercle qu'avait dessiné mon futur Maître, ce nom de violence et de chaos, mais protecteur de l'ordre et du jour. Il m'avait bien cerné.

"Je suis un ami du légat romain, me dit-il pour commencer, ce que je vais te demander va être difficile."

Bien que l'époque ait changé, les légendes évolué et les religions se soient métamorphosés, le pharaon restait, pour les plus religieux, l'incarnation mutuelle d'Horus et Seth. Or, j'étais Seth, ou son avatar, son esprit, que sais-je. Et je devais tuer la Reine, le pharaon. Je ne savais vraiment si elle était ce savant mélange confus ou celle qui arrivait à le voir, à percevoir l'équilibre entre l'Ordre et le Chaos dans le pharaon, comme le voulait la coutume, quoi qu'il arrive, je devais la tuer. Mieux, je devais faire penser au suicide.

Oh, il me fallait du temps. Connaître les personnes concernées, m'enquérir de leurs habitudes et, puisqu'il s'agissait des hautes sphères, apprendre l'état politique actuel. Bref, faire un travail d'espion. Etant cependant le dieu de l'excès, il me fallait des offrandes préserver ma puissance sur ce monde tout en protégeant la barque de Râ. Il serait dommage, avais-je avancé, que la Nuit Eternelle vienne à cause de querelles d'humains.
J'avais droit à tous les égards, luxe, faste, luxure, abondance : mon paradis.
Au bout d'un certains temps cependant, je crus comprendre que mon Maître me prennait pour un imposteur. Il aurait eu raison en un sens, mais je voulais profiter encore un peu de ce bonheur excessif.

Alors, tout se passa rapidement.
J'imitais l'écriture de Cléopâtre, l'une de mes cibles, et rédigeai une lettre annonçant mon suicide imminent, voir exécuté au moment où cette lettre serait reçue. Puis, prenant l’apparence d'un servant, je la donnais en main-propre à Marc-Antoine. La pauvre romain, amoureux, ayant perdu son armée et son auditoire politique, n'avait plus rien. Ils présageaient de s'enfuir et de vivre une ultime idylle, mais Octave avait bien plus de ressources que prévu. Je vis sa tristesse et lui conseillai alors, pour préserver son honneur, de se suicider à son tour. Il n'hésita pas une seconde. La nuit tombé, je me métamorphosai en serpent et mordit jusqu'aux sang la Reine des Reines, la tuant dans son sommeil selon la coutume du suicide égyptien.

Fin : Aujourd'hui encore, on imagine que c'est un suicide. Parfois, on décrète qu'Octave est l'instigateur de cet assassinat, ils ont raison.

***

Hein ? Quoi ? Ce n'est pas ça que vous voulez ? Bande d'ignorants.
Quelque chose de plus récent ? Ha, mais je vois à votre accent que vous êtes irlandais. Je comprends mieux, vous vous demandez ... comment dire ? Le feu d'artifice, c'est bien ça ? D'accord, très bien, je comprends. Mais vous n'êtes pas fun.

Paris, 2006

Je vous ai expliqué déjà que, lors de notre invocation, on peut ressentir le cercle dessiné par le mage. Grâce à celui-là, on arrive à découvrir autant la période que le lieu, mais aussi, grâce aux traits, aux détails, à cerner le magicien. Ce ne fut pas le cercle le plus parfait, clairement, j'en avais vu des millimétré au paroxysme de la symétrie, mais le sien s'avérait tout de même parfait. Moins névrosé, on va dire.
Et d'emblée, quand j'arrivais, il m'empêchait quoi que ce soit. Il s'était renseigné, le petit.

Dans ces cas-là, j'avais l'habitude d'être l'inverse de la rumeur populaire. L'homme froid, calme, au visage fermé. Impassible et silencieux, avalant toute la lumière autour de lui. Oh, oui, cela donnait une image impressionnante. Un Djinn millénaire trop lassé par les querelles humaines pour parler, juste venu pour exécuter. Mais non, qu'est-ce qu'on s'emmerde dans ce néant, malgré son intemporalité, j'en sortais toujours super excité à l'idée de m'amuser.
C'était mon Noël à moi.

Sa femme avait fait une connerie, elle avait tué son concurrent. Je l'aimais déjà, cette charmante demoiselle. Concurrent en quoi, quelle importance, il y avait déjà du sang ! Il voulait savoir si le meurtre pouvait remonter jusqu'à eux.
Je m'employais, sans un mot.
La réponse fut claire "Oui, mais."
Il s'agissait d'un Djinn, là encore on nous utilisait comme des Pokémon, et si je pouvais déceler des traces de magie, n'importe quel enquêteur nourri aux arcanes aurait pu remonter la piste. Cependant, aucun n'avait réussi pour l'instant, il suffirait dès lors de révoquer le Djinn, le seul lien entre le meurtre et la magie, et le détective aurait été dans l'impasse. Sauf si, juste derrière, un Mage invoquait ce-même Djinn pour tout lui faire cracher. J'avais déjà vu ce genre de complot, très marrant.
Sous mes conseils, ils s'éclipsèrent en Irlande.

A cet instant, je pensais que Grayson me renverrai dans mon au-delà. Que nenni. Il avait peut-être apprécié le larcin de la Rolex d'un ami du président ; je l'avais subtilisée en forme de pie, puis je le lui ai offert en lui suggérant de la vendre au marché noir une petite fortune.
Je n'ai jamais aimé les montres.

On s'envola alors pour l’Irlande. Un petit gros village du nom de Bray. Ma première mission, longue mission, fut de répertorié les êtres surnaturels de la ville. De préférence, à lui de juger, en commençant par les plus dangereux. Avait-il su ma passion pour la photographie ? Ma traque débuta ainsi, cataloguant presque chaque habitant de la ville, annotant des détails dessus. Il m'acheta une petite cabane, un petit repaire, doté d'une chambre noire et de la fibre, pour afficher mes photos, créer mon dossier. Il ne s'agissait pas de ma maison, plutôt d'un bureau.
Au vue de la quantité d'être surnaturel qu'il y avait, je lui suggérai qu'il ne pouvait pas faire ça tout seul. Par ça, je veux dire, m'ordonner de les éliminer. Je préfère le meurtre splendide au massacre, quoique... Oradour sur Glane m'inspira à un moment.

Grayson rassembla petit à petit des amis, des connaissances, des amis des amis. Puis des mercenaires, des magiciens qu'il manipulait. Rien de bien méchant au début. Seulement, parallèlement, il gravissait les échelons de la société humaine. Cela m'intriguait, ces complots, ce groupuscule qui se formait ; les humains avaient tellement le sens du spectacle sans le vouloir. Un vrai petit film.
Mais je m'impatientais.
J'avais reçu comme ordre de ne "tuer que des êtres surnaturels". Aucun humain. Grayson manquait cruellement d'humour. Dès que j'en voyais un partir de la ville, je l'assassinais. Hors de la ville, hors de ma juridiction, ce n'était pas moi. Et surtout, on ne les retrouvait que rarement. Je rendais les routes plus sûr, annonçai-je.
Le futur Maire croyait que les êtres surnaturels étaient dangereux, les éliminer le mettrait en sécurité. En un sens, oui. Mais cette volonté de massacre faisait de lui l'être le plus dangereux et, selon sa logique, je devais l'effacer en premier. Malheureusement, je ne pouvais pas.

Dès qu'il devint le chef de la ville, quelque chose changea. Je fus beaucoup plus libre et beaucoup plus riche. Il devait avoir compris comment me parler, comment éviter que je trouve le moyen de le tuer afin de retourner dans le vide. Ou, mieux, de le séquestrer afin d'être libre sur Terre. (Quand je le fis la première fois, j'appris qu'il fallait donner à boire régulièrement à un humain.)

J'arpentais tous les bars. Même s'ils savaient que j'étais affilié au maire, les gens me parlaient, au début. On ne parle pas la bouche pleine, voyons. Véritable être de débauche, mon profil Facebook gagna rapidement de nombreux amis, de plusieurs photos de soirées dépravées. Ainsi, quand un avocat m'interrogea sur un meurtre que j'avais présument fait, les images de mon visage tordu par l'alcool dans une boîte locale me servit d'alibi. Oh oui, je l'avais tué, mais je fus choqué par une telle diffamation ! La police dut s'écraser devant le Maire.

Ah, pour la sirène. Il n'y a que cela qui vous intéresse ? Pourquoi ? Parce que. Pas d'autre réponse. Comment ?

Lorsque la Dux fut créée au début, j'avais annoncé qu'il fallait marquer les mémoires, montrer sa puissance. C'est le principe de l'arme nucléaire. On montre que l'on a quelque chose de fort, très fort, mais on ne s'en sert pas, c'est dissuasif. Si vous nous cherchez des noises... BOOM !
Vous me prenez pour un fou.
Je n'ai jamais aimé les poissons, du moins, hors de mon assiette.

Il fallait que cela touche le public : une femme alors. Soit une mère aimante (et jolie) soit une adolescente première de la classe jolie. Une seule solution : Facebook. Oh, qu'elle était populaire, la belle Tracy. Autant parmi les humains que parmi les surnaturelles.
Il devait y avoir un public aussi, alors une fête, quelque chose. J'avais pensé à un remake de l'Exorcisme, avec la reine du bal promue puis couverte du sang de cadavres. Mais ça manquait de panache. Et je me suis dit alors, il fallait que ça touche le public. J'avais trouvé l'astuce. Le truc.

Je commençai par la désarticuler, de son vivant bien sûr. Ce fut pour les phalanges et les orteils que ce fut le plus laborieux. Elle succomba de douleur avant que je ne lui brise le cou, quelle tristesse. Pourtant je lui disais que tout allait bien se passer. Et, d'ailleurs, tout se déroula à merveille quand je la déposai furtivement sur les fusées. Oh, la belle bleue. Oh, la belle verte. Oh, la belle rouge. Du sang, qui coule du ciel, de la chair, qui pleut de beffroi céleste. Mais qui est ce cadavre qui tombe sur nous ? Un visage décousu du corps s'échouant devant un enfant émerveillé puis effrayé.

Vous vous demandez, à raison, comment depuis ce temps Grayson me considère ? Toujours comme son chien. Je crois qu'il m'aime bien ; il ne supporte pas mes excès -comme beaucoup- ni mon caractère extrême mais je le satisfais. Oui. Je fais un travail satisfaisant. Mais il ne me fait pas confiance. Les ordres sont tracés rigoureusement. Il m'a acheté, en me caressant dans le sens du poil, tout en me tenant à la gorge. J'espère pour lui qu'il sait que je ne suis pas un chien et que je profite moi aussi de lui. Et qu'il doit continuer à m'abreuver, sinon... Je ne suis pas connu pour ma constance.

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BIENVENUUUUUUUUUUUUUE Sanaël - Le vent se lève, il faut tenter de vivre 2077382092 tu vas faire des heureux Sanaël - Le vent se lève, il faut tenter de vivre 2077382092 super pv Sanaël - Le vent se lève, il faut tenter de vivre 2981188539
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Yeah ! Merci *-* En vrai, Sanaël préfererait faire des malheureux, mais bon
Je dois t'avouer que j'ai craqué sur le bonhomme. Je voulais faire un tout autre type de personnage, mais genre carrément l'opposé, mais bon *-*
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BIENVENUUUUEEE Sanaël - Le vent se lève, il faut tenter de vivre 2981188539
Va trop nous falloir un lien avec Hunter, vu que c'est le Djinn de la femme du maire Sanaël - Le vent se lève, il faut tenter de vivre 118876108 (bref, c'est obligatoire :waaa:)

Super choix de PV en tout cas Sanaël - Le vent se lève, il faut tenter de vivre 2981188539 Sanaël - Le vent se lève, il faut tenter de vivre 3764945929
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Super choix de PV ! Sanaël - Le vent se lève, il faut tenter de vivre 2981188539
Bienvenue et bon courage pour ta fiche Sanaël - Le vent se lève, il faut tenter de vivre 3764945929
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Ben voyons, quand je vais tuer Lana, toi tu débarques Sanaël - Le vent se lève, il faut tenter de vivre 1226555958

Bienvenue parmi nous avec ce super choix de PV, il claque sa mère Sanaël - Le vent se lève, il faut tenter de vivre 3035841550 Sanaël - Le vent se lève, il faut tenter de vivre 395642456 Sanaël - Le vent se lève, il faut tenter de vivre 1584717095
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OMG ! Sanaël ! Super choix de scéna *.* ! Roooh ! J'approuve à 100% !!! Sanaël - Le vent se lève, il faut tenter de vivre 508348443 Bieeenvenuue mon chouu ! Sanaël - Le vent se lève, il faut tenter de vivre 508348443
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Hunter Skye > Obligé ! (Mais tout le monde invoque des Djinns ici, à quand une Société de Protection des Djinns ?

Cinead > Marchi*-*

Lana > Mais faut pas la tuer voyons (laisse moi le faire *sort*)

Aiden > Merci ! <3
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On devrais tellement en avoir une! Malgré que je doute qu'Hunter décide d'en faire partit Sanaël - Le vent se lève, il faut tenter de vivre 2210271934
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