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 Love or hate me ? feat. Castiel

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La prochaine fois que j'ai pour idée d'aller faire un jogging alors que la météo est aussi douteuse, faites quelque chose, n'importe quoi ! Mais ne me laissez pas sortir ! Bon OK, je vous explique. Je savourais paisiblement mon week-end et la journée commençait à toucher à sa fin, lorsque je me suis dit qu'il serait peut-être temps que je décolle mon postérieur de ce fichu canapé. Puis je n'étais pas allé courir depuis un moment. Certes, j'essayais d'aller régulièrement à la salle de sport, mais si je voulais être au top pour les prochains match de hockey...

J'avais donc enfilé jogging et tee-shirt, mis mes écouteurs dans mes oreilles, ainsi que mes papiers dans ma poche (au cas où) avant de sortir. Il ne faisait pas bien chaud, mais, même en étant l'homme le plus frileux du monde, je ne me plaignais pas. Je savais que courir allait me réchauffer. Enfin, c'était sans compter la pluie. Après une heure de course, il commença à crachiner. Rien de bien grave... Mais le temps tourna rapidement à l'averse. C'était bête, je n'étais pas si loin de chez moi, mais j'étais déjà trempé jusqu'à l'os. D'où le fait que je me plaigne.

Bref, j'aurais pu continuer ma course, mais ce ne serait pas raisonnable. Je travaillais lundi, je n'avais pas envie de tomber malade non plus. Alors tant pis si je rentrais plus tard que prévu, je fis une pause au Three Godess Pub. C'était sûr mon chemin de toute façon. Puis avec tout ce que j'avais courut, j'avais bien le droit à une récompense non ? OK ! Boire de la bière juste après un jogging, ce n'était pas franchement top. Mais je ferais honte à mes ancêtres si j'osais rentrer dans un pub pour commander de l'eau. De toute façon j'avais déjà bien assez d'eau sur moi en ce moment même ! Pas la peine d'en rajouter non plus !

Cependant, j'entrai tout de même dans le pub avec un grand sourire aux lèvres. J'aimais bien venir ici. Certes, les filles Fitzwilliam me tenaient à l'oeil suite à quelques... Perturbations que j'avais causée. Mais je n'en étais pas moins bien accueillit et l'ambiance restait familliale. Ce pub était celui qui était le plus près de mon loft alors j'y venais assez régulièrement. Je faisais presque parti du décors à force. Passant une main dans mes cheveux trempés pour qu'ils ne restent pas bêtement aplatis sur ma tête, je m'approchais du comptoir pour passer commande. Une des soeurs Fitzwiliam vint me servir en souriant. On discuta un peu météo tout en riant sur mon état un peu pitoyable pendant que la jeune femme me servait. Puis elle parti servir quelqu'un d'autre, me laissant savourer ma bière tout seul.

Assis au comptoir, je jetais un coup d'oeil au reste de la salle. Il n'y avait pas énormément de monde aujourd'hui. Vu le temps, ce n'était pas étonnant. Pourtant mon regard fini par se fixer sur un visage que je n'avais pas vu depuis longtemps. Castiel ? Il était un de mes amis de lycée et depuis que j'étais revenu à Bray, je n'avais fait que le croiser une fois ou deux sans avoir de réelle occasion de lui parler. Ce qui était dommage, parce que je m'entendais bien avec Castiel. Certes, c'était devenu un peu tendu entre nous depuis une certaine soirée, mais ça faisait plus de cinq ans maintenant...

Rappelant la serveur, je lui demandais de me servir une seconde bière. Oh! Non ! Pas pour moi, mon verre était encore à moitié plein. Une fois servit, je pris mes deux verres et alla rejoindre Castiel, tout souriant. Je posais le verre plein devant lui et ne lui demanda pas son avis avant de m'asseoir. Je devais faire pitié à être aussi trempé, mais je m'en fichais pas mal, j'étais content de revoir un ami de lycée. Passant de nouveau un main dans mes cheveux, je tirai alors sur mon tee-shirt devenu collant, avant d'entamer la conversation.

- Hey ! Castiel ! Ca fait un bail ! Je m'attendais pas à te croiser là ! Sale temps hein ?

Oui, j'avais une sorte de don pour parler comme si de rien était. OK, ça n'avait pas été tout rose avant mon départ entre nous. Mais ça faisait si longtemps, on était tout les deux passer à autre chose depuis. Quoique Castiel semblait assez tendu. C'était à cause de moi ? De ce que j'avais dit ? Ou il s'était passé quelque chose avant ? A bien y réfléchir, Castiel avait pas mal de raison d'être tendu en me voyant. Déjà pour ce qu'il s'était passé entre nous... Et si il avait eu vent de ma nuit avec sa soeur jumelle....Ou alors le fait que j'avais un crush sur sa grande-soeur... Hum... Naaan ! J'étais sûr que ce n'était pas ça.

- Ca va ? T'as l'air super tendu. Détens-toi gars, je vais pas te manger.


Si je mangeais les gens, ça se saurait. J'étais une fée, pas un wendigo. Mon truc à moi c'était de voler avec mes petites ailes scintillantes tout en dansant et en cueillant des fleurs dans la forêt. Pas manger de pauvres tritons innocent. En plus, je l'aimais bien Castiel. En général, les êtres de l'eau n'aimaient pas ceux de l'Air, comme moi. Mais j'avais un plutôt bon feeling avec la fratrie Ó Murchú. Oui, pour les parents, je doutaient qu'ils m'apprécie des masses, si ils apprenaient que je passais plus de temps que de ne le devrait avec leur enfants...Mais bon, que voulez-vous, on ne peut pas être aimé par tout le monde.
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Sayanel Z. Pritchard
Sayanel Z. Pritchard
MESSAGES : 4496
RACE : Humain
MÉTIER/ÉTUDE : Mercenaire / Vigile au DH / Chasseur de Surnaturels
Le réveil de Castiel avait sonné, comme à son habitude, très tôt, le soleil ne pointant pas encore totalement le bout de son nez. Il n'était pas vraiment du genre à dormir longtemps le matin, avait toujours besoin d'action, de s'occuper, le sommeil étant, selon lui, une perte totale de temps. Et même s'il n'avait pas cours ce jour-là, ni de journée de stage, ça ne changeait pas grand-chose à son habitude. Il s'était douché, habillé, avait pris son sac de sport sur l'épaule, et était sorti. Le temps était menaçant, mais il avait jugé pouvoir sortir sans que la pluie ne lui tombe dessus. Il avait eu spécialement tort, même s'il ne le savait pas encore. Sans vraiment prendre attention aux gens qu'il croisait, il déposa ses affaires dans sa voiture, puis se rendit à la salle de sport. Se garant sur le parking, il se rendit dans les vestiaires, pour finir son épopée dans le gymnase, son ballon de basket sous le bras. Il n'y avait personne, l'endroit ouvrant à peine ses portes. Il doutait d'ailleurs que quelqu'un vienne aujourd'hui le déranger, après tout, aucun entraînement n'était prévu, et il était rare de voir qui que ce soit lorsque le temps n'était pas au beau fixe.

Il resta dans le gymnase trois bonnes heures. Pour être honnête, ce n'était pas tant pour s'entraîner que pour se défouler. C'était la seule solution qu'il avait trouvé pour réfléchir posément aux problèmes qui se posaient à lui. Il venait ici souvent, lorsqu'il avait besoin de se retrouver seul, lorsque les doutes l'assaillaient, sur sa vie, sur son passé, sur la mort de sa soeur, sur son futur également. Depuis quelques semaines, c'en était presque devenu journalier. Certes il avait choisi le basket pour le sport d'équipe, sa sociabilité n'était un secret pour personne, mais c'en était devenu très rapidement son remède miracle pour à peu près tout ce qui lui arrivait.

Et cette semaine, il fallait croire qu'il en avait excessivement besoin. Il retournait dans son esprit sa conversation avec Niamh, survenue quelques jours plus tôt. Il avait déconné à plein temps, et ce depuis des années, même s'il s'était bien gardé de lui avouer toute la vérité. Il arrivait toujours à se dire, d'ordinaire, que ce n'était pas grave, que de toute manière elle n'aimait pas son fiancé alors où était le mal? Un tissu de conneries pour se dédouaner du mal qu'il lui faisait sans qu'elle soit au courant. Mais il fallait bien que la mascarade s'effrite à un moment donné, emportant avec elle toute la vie de Castiel. Il avait perdu la confiance de sa soeur jumelle, la personne la plus importante à ses yeux, pour ensuite perdre son meilleur ami. Malgré le fait qu'il essaie de se convaincre que leur relation se restaurerait, voilà huit ans qu'ils l'avaient bâti sur autre chose qu'une simple amitié, et d'un coup d'un seul il avait décidé de tout foutre en l'air. Bien sûr, le triton était bien conscient que c'était obligatoire. Pas seulement pour Niamh. Il se devait d'être clair avec elle, honnête. Mais envers lui-même également.

Bien qu'il pense, sur le coup, que le fait de tirer des paniers finirait bien par lui faire oublier le profond malaise qu'il ressentait, il n'en fut rien. Au bout de quelques heures, il y renonça retourna se changer et se décida à sortir du gymnase. Mais il s'arrêta net avant d'en passer les portes. Il pleuvait à torrent à l'extérieur, et ce n'était pas, mais alors pas du tout une bonne chose. D'ordinaire, Niamh l'appelait toujours pour ce genre d'événements, histoire de savoir s'il ne s'était pas transformé au milieu de la place de Bray. Attrapant son téléphone, il l'alluma, et remarqua quatre appels manqués, mais provenant de son père. Avec un soupir, il appuya sur la touche " Rappel". Encore un à qui il n'avait aucune envie de parler aujourd'hui. " Oui ... Non, je suis dans le gy... Non bien sûr que je ne vais pas sortir comme ça. Oui. Je vais rester en ville." Il crut pendant un moment qu'il ne s'énerverait pas, mais le trop plein d'émotions des derniers temps finit toutefois par ressortir. " Je connais ta réputation et OUI, je sais ce que je devais faire aujourd'hui, ça va, pas la peine de me refaire la chanson. Mais là tout de suite j'y peux rien alors je rentre dès que je peux, bye." Une fois qu'il eut raccroché, il s'en voulut automatiquement. Non pas pour avoir haussé la voix auprès de son père, mais parce qu'il risquait d'en payer le prix plus tard.

Après avoir emprunté un parapluie à l'hôtesse d'accueil du complexe, il sortit enfin de l'endroit pour courir vers sa voiture. Il ne risquait rien avec un peu d'eau, mais s'il se trempait, il ne tarderait pas  à devenir un véritable ... Poisson. Mais il ne souhaitait pas rentrer non plus,  à vrai dire, entre son frère qu'il ne pouvait pas blairer, Niamh avec qui les tensions étaient encore palpables et ses parents ... Si sa petite soeur n'était pas là, il passerait deux semaines à l'hôtel. Aussi, Castiel décida d'aller faire un tour au Three Goddess Pub. Il pourrait parler un peu avec Isis, ce qui lui remontait toujours le moral. Il réussit d'ailleurs l'exploit d'entrer dans le bar presque totalement sec, ce qui le soulagea. Après avoir commandé une bière, il alla s'asseoir un peu à l'écart des autres, se replongeant dans ses pensées.

Ceci pouvant d'ailleurs expliquer pourquoi il ne vit pas Alix avant qu'il s'assoit en face de lui, lui posant une bière à côté de celle qu'il venait de finir. Son regard croisa celui de la fée, le ramenant aux raisons qui le poussaient à l'éviter depuis qu'il avait appris son retour en ville. Et inévitablement à Maellyan. Il était conscient avoir été un peu dur avec Alix avant son départ. Surtout maintenant qu'il avait eu ce passif. Il ne pouvait plus vraiment se forcer à penser que c'était seulement la faute d'Alix et du fait qu'il ait un peu trop forcé sur l'alcool. Se rendant compte qu'il n'avait pas encore décroché un mot, et qu'il s'était un peu trop laisser dériver par l'allure trempée d'Alix, et son haut qui laissait un peu trop transparaître ses muscles à son goût. Heureusement que ça aurait pu facilement passer pour un jugement de son état général, sinon il risquait d'en entendre parler longtemps. " Hey ! Ouais, je suis comme qui dirait bloqué ici. C'est quoi ton excuse?" Il fit une pause, pointant la bière du menton. " Merci."

Castiel était de toute évidence, complètement mal à l'aise. Ce n'était pas vraiment un secret qu'entre Alix et les Ò Murchù, il y avait une histoire compliquée. Mais son malaise venait surtout du fait qu'il était pleinement conscient avoir agit comme un con, et c'était le genre de choses qu'il n'aimait pas admettre. Alors ce n'est pas lui qui allait mettre le sujet sur le tapis, c'était un fait. Il se força un peu à sourire, peut-être qu'il finirait par y croire à un moment donné. " Ouais désolé, dure semaine. Comment tu vas? Il me semble pas t'avoir vu depuis que t'es revenu, ça fait combien de temps?" Ce n'était pas vraiment un hasard mais il n'allait pas le sortir de but en blanc.
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J'attendais tranquillement la réponse de mon interlocuteur qui semblait avoir la tête ailleurs. Je ne pouvais pas lui en vouloir pour ça. J'attendis donc patiemment que Castiel me réponde, ce n'était pas comme si j'étais pressé non plus. Je pouvais passez des heures dans ce pub de toutes façon. Puis la pluie n'avait pas l'air de vouloir cesser de sitôt. Pourquoi j'habitais encore dans ce pays ? Des fois je me le demandais. Sûrement pour la bière et les pubs... Je ne voyais pas franchement d'autre raison. Ben quoi ? A chacun ses motivation dans la vie ! OK, j'arrête, je passe pour un poivrot là...

Castiel fini par me répondre et je réalisais qu'il ne s'était écouler que quelques secondes en fait, j'étais juste trop impatient parfois. Il faut dire aussi que ça faisait longtemps que j'avais parlé avec Castiel et j'étais curieux de savoir ce qu'il avait à me dire et ce qu'il pensait de moi maintenant. Ce n'était peut-être pas la meilleure idée que j'ai eu de toute ma vie, mais que voulez-vous, j'aimais bien parler avec les gens. Castiel me demanda alors quelle était mon excuse pour être ici. Oh c'est vrai qu'un triton sous la pluie ça ne devait pas être franchement pratique. Je n'en connaissait pas énormément sûr le sujet, mais assez poru savoir que, si Castiel restait trop longtemps sous l'eau et se retrouvait ave cune queue de poisson à la place des jambes en pleine rue, ce ne serait pas très pratique.

- Mon excuse ? Et bien... je viens de faire un jogging, donc il faut bien que je reprenne un peu de force en plus de reprendre les kilos que je viens de perdre voyons. Puis je n'ai pas envie de tomber malade non plus.

Pas besoin d'avoir fait dix ans de médecine pour savoir que traîner sous la pluie en tee-shirt n'était pas une bonne idée quand on ne voulait pas choper la crève. Puis j'étais sans doute l'homme le plus frileux du ce fichu pays, ce n'était un secret pour personne. Castiel le savait sûrement aussi, après tout, nous aviosn été dans le même lycée et il n'était pas rare de me voir arriver avec trois pulls énormes sur le dos en plein hivers pour tenter d'échapper au froid. Oui, je paraissais totalement ridicule, mais je n'en avais pas grand chose à faire. Et j'en ai toujours pas grand chose à faire. Parce que oui, je suis toujours aussi frileux et je doute qu'on puisse réellement y faire quelque chose.

- De rien.

Castiel venait de me remercier pour la bière que je lui avait apporter et par réflexe je le répondis en souriant. Il ne semblait pas des plus énergique, mais j'étais déjà bien content qu'il ne m'ai pas renvoyer le verre à la figure. Non mais le gachi que ça aurait été, je vous jure. Et voilà que j'étais encore en train de faire mentalement l'apologie de la bière. On va vraiment finir par se demander dans quel genre d'endroit j'ai été élevé pour pensé ainsi. Quoique la réponse est simple : Je suis Irlandais. Et pour le moment je n'avais jamais rencontré d'Irlandais qui n'aimait pas la bière. Je vous jure ! Si ce genre de personne existait, ils devaient bien se cacher, car c'était limite du blasphème.

Le silence s'installa. Personnellement, j'étais un peu perdu dans mes pensées et ne réalisa pas tout de suite qu'il aurait peut-être fallu que je dise quelque chose. Mais je fini par revenir sur terre en essayant d'entamer une conversation des plus banales sans quitter mon sourire. J'étais cependant un peu soucieux de l'état de mon interlocuteur. Il n'était peut-être pas heureux de me voir, mais j'étais sûr qu'il y avait autre choses. Enfin, il fini par me sortir simplement que la semaine avait été dure avant de me demander comment j'allais et rappeler qu'on ne s'était pas revu depuis mon retour.

- Je suis rentré pendant les dernières vacances d'été, donc ça fait quelques moi que je suis à Bray maintenant. Mais sinon je vais bien, j'ai pas à me plaindre, j'ai obtenu un poste à Bray quasiment dès mon arrivé et je me suis trouvé un loft sympa près de Hope Park.

Il ne fallait pas me provoquer, quand on commençait à me faire la conversation, je pouvait devenir très bavard. En fait, j'étais plutôt le genre de gars à parler beaucoup au début pour mettre à l'aise mon interlocuteur, pour qu'ensuite ce soit lui qui me parle. Une technique comme une autre pour faire la conversation me direz vous. Personnellement, je trouvais que celle-ci marchait plutôt bien. Puis j'aimais bien parler donc, ce n'était pas du tout un problème.

- Oh et j'ai intégré l'équipe de Hockey sur glace de la ville aussi. J'ai hésité à reprendre le basket aussi, mais ça aurait fait un peu trop, il fallait que je fasse un choix...

Je savais que Castiel aimait le basket, vu que nous étions dans la même équipe au lycée. Mais si lui aussi faisait parti d'une équipe, c'était sûrement cette de la fac. Normalement, Castiel avait deux ans de moins que moi, donc il était encore étudiant. Je doutais que ses parents le laisse abandonner les études facilement. Quoique, je n'en savais rien en fait. Attrapant ma bière, j'en bu quelque gorgées et reposa mon verre avant de reprendre :

- Alors t'as passé un dure semaine hein ? Allez, vas-y, raconte.

Ca faisait toujorus du bien de parler quand on avait eu des jours difficiles. Poser cette question m'était donc venu naturellement, mais je réalisais trop tard que je n'étais peut-être pas le mieux placé pour être le confident de Castiel. Après tout, nous avions été amis pendant quelques années et ça s'arrêtait là. Enfin... En plus de la soirée qu'on avait passé ensemble et qui avait crée pas mal de tensions... Mais de mon avis, ça n'avait jamais été grand chose.

- Désolé, je devrais peut-être pas te demander ça... Tout du moins pas avant que tu aies fini quelques bières de plus.


L'alcool ça aidait pas mal à délier les langues, dans les deux sens du terme... OK, non, on ne va pas commencer sûr ce terrain. Après un petit rire, je ne décrochais plus de mon sourire amusé. J'avais du mal à décrocher de mon sourire en général de toute façon. Mais quoiqu'il décide, je m'en fichais des tensions qu'il y avait eu entre nous, ça remontait à un bail maintenant. Et ce soir, j'étais bien prêt à écouter Castiel parler et à l'aider si je le pouvais. Non pas que je me sente dans le besoin de faire ma BA du jour, mais juste parce que.. Parce que j'étais comme ça... J'aimais bien aider les autres.
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Sayanel Z. Pritchard
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L'inconvénient de ne pas être totalement humain et de pouvoir connaître certaines transformations physiques importantes était qu'on ne les contrôlait pas toujours. Dans le cas des tritons, ce n'était d'ailleurs jamais le cas. Bien qu'il puisse lutter un peu contre la pluie, de sorte à ne pas tomber directement à la renverse sous l'effet de la disparition de ses jambes, on ne pouvait pas dire qu'il maîtrisait ses changements. Aucun triton à sa connaissance ne le pouvait. Mais Castiel aurait été de mauvaise foi s'il avait affirmé que ça le dérangeait particulièrement de s'arrêter boire une bière en attendant que ça se calme. Après tout, l'ambiance à la maison n'était pas des plus géniales ces derniers temps, et il userait bien d'un peu de calme avant la tempête qu'il se prendrait quand Gidéon lui mettra la main dessus.On ne raccrochait pas au nez d'une telle personnalité, apparemment, qu'elle soit son père ou pas n'y change rien. Alors la pluie, dans la mesure où elle n'entrava pas ses mouvements, arriva comme une délivrance, et il fut plus que ravi de se réfugier au Three Goddess Pub.

S'il était heureux, cependant, de croiser Alix? C'était une autre histoire. Une histoire dont il se serait volontiers passé du souvenir, avec les problèmes et les doutes qui l'assaillaient ces derniers temps. Mais on ne peut pas fuir éternellement, c'était un fait, et s'il le faisait, il prendrait le risque de passer pour beaucoup plus ridicule qu'il ne l'était. Après tout, leur "histoire" commençait à remonter à beaucoup trop loin pour que le triton n'en garde le moindre grief. Aussi, Castiel se força à se détendre et à apprécier la présence de celui qui fut quand même un ami, même si cette époque semblait terminée depuis un moment maintenant. C'était fou de se dire que sa vie se résumait à un ensemble formant un immense chaos, des erreurs commises par ci et par là, l'ayant poussé à être celui qu'il était maintenant. Ses erreurs l'avaient mené avec Cally, avec Maellyan également, puis aux ruptures récentes, qu'elles soient de confiance, avec sa soeur, ou bien plus pysiques. Avec Alix, c'était la même chose, une suite d'erreurs, réelles ou de perceptions, qui les menaient là, maintenant. " Oui, forcément. Mieux vaut finir alcoolique qu'enrhumé, je te soutiens pour ça !"

Castiel n'était pas non plus le jeune homme le plus sain de toute la ville alors il ne pouvait pas vraiment parler. Après tout, il était là aussi, à boire, alors qu'il aurait très bien pu aller à la bibliothèque ou au Starbuck's. Mais non, après tout, les grands esprits se rencontraient, et quoi de mieux que former ces esprits avec une dose d'alcool ? C'était le moins que l'on puisse faire, Bray n'était pas non plus ville aux mille et une façons de s'occuper ...Enfin quand on était ni chasseur ni surnaturel accro au meurtre, en tout cas.

Et dans les deux cas, ça ne se finissait de toute manière jamais vraiment bien. Mais Castiel n'était pour ainsi dire plus vraiment à ça près. Il pourrait bien se servir d'une conversation amicale, pour une fois. Certes il s'agissait d'une idée préconçue par son esprit et plus ou moins erronée, mais on ne pouvait pas dire qu'il était entouré d'amis ces derniers temps. Plus ou moins par sa faute, il en avait rejeté certains, comme Mae', mais d'autres s'étaient éloignés d'eux mêmes, notamment ses amis de l'université. D'ici quelques mois, il prendrait son poste à temps plein dans le cabinet dans lequel il travaillait déjà comme stagiaire, et le fait de son mariage avait accéléré bien trop rapidement le processus de détachement de tout ce qui touchait à l'université. Il avait l'impression de grandir trop vite, et ce n'était pas naturel. Grandir comme un trentenaire, pas comme celui qu'il était. Se marier, avoir des enfants, un chien et une maison pavillonnaire. Le rêve de tous les trentenaires ratés, de tous ceux qui n'avaient jamais rien eu. Pas le sien. Il était bien avec la vie qu'il menait en dehors d'Elena. Il ne se prenait pas la tête, ne réfléchissait pas aux pourquoi d'une relation, n'en avait pas. Il n'en voulait pas. Puis tout s'était accéléré, il y avait eu Elena, il y avait eu Cally. Et peu à peu tous les dominos commençaient à tomber, le laissant en détresse sans savoir comment réagir à la prochaine attaque du destin.

Le chasseur écoute en silence les nouvelles que lui apporte Alix. C'est drôle, à entendre les nouvelles que l'on peut recevoir, la vie est plutôt simple, linéaire. Pas de quoi se faire un sang d'encre, pas de quoi être noyé sous les informations et les actions. Mais c'était loin d'être ainsi pour le triton, et il doutait que ce ne soit ainsi pour quiconque. Mais il était content pour Alix. Après tout, s'il s'en sortait bien, c'était le principal qu'il puisse lui souhaiter. " C'est quoi exactement comme boulot?" C'était dans ces moments-là qu'il réalisait à quel point il n'avait pas eu des nouvelles du blond depuis longtemps. Il n'était pas du genre à espionner les autres pour savoir ce qu'ils faisaient de leurs vies, et il se trouvait souvent désinformé sur pas mal de sujets.

Celui de la conversation dériva sur le sport. Castiel fut plutôt étonné par la nouvelle. Bien entendu, tout le monde n'était pas porté que sur le basket, comme lui, et le sport que l'on pratiquait au lycée ne voulait rien dire sur ce que l'on en ferait plus tard, mais lui n'avait jamais dérivé. Le basket était devenu une bonne partie de sa vie, le facteur stable de son existence chaotique. Il avait évolué depuis, n'était plus le joueur lycéen mais avait acquis un niveau appréciable par son équipe. Certes il n'avait jamais été mauvais, mais l'expérience et la pratique étaient la clé de tout. " Si seulement on pouvait se dédoubler ! C'est assez sympa le hockey, même si personnellement, je reste au basket!" Ca ne l'empêchait pas d'aimer le sport, Castiel, lorsqu'il ne s'entrainait pas, ou ne chassait pas, passait ses soirées à regarder les matchs à la télé. Fanatique et pas qu'un peu !

Castiel aimait parler sport. Il aimait un peu moins s'épancher sur sa vie, alors quand vint la question fatale, il garda le silence pendant quelques secondes. Avant qu'il ait répondu cependant, Alix enchainait, lui laissant le temps de boire un peu sur sa bière. Il se mit à rire. " t'en fais pas, c'est pas comme si ma vie privée était super privée, de toute manière. La plaie des Ò Murchù." Référence directe à son mariage qui approchait. Toute la ville avait été mise au courant car son père avait voulu en faire un événement mondain. Il n'était déjà pas jouasse des masses quant à l'idée de se marier, mais si l'on rajoutait le fait qu'il passait pour être une attraction, il avait juste envie de vomir. L'idée lui fit finir d'une traite sa bière. Il finirait par passer à quelque chose de plus fort si ça continuait ainsi. " Je sais pas si tu es au courant mais mon mariage approche. Le fait est que j'ai absolument aucune envie de me marier. " La chose qu'on ne savait pas forcément, les mariages arrangés, ce n'était pas monnaie courante et on ne criait pas ce fait sur tous les toits. " Et pour ne pas craquer sous la tension que ça me met, j'ai dû prendre certaines décisions ... " Il repensa à Niamh et Maellyan, à la réaction qu'il avait eu avec son père un peu plus tôt. " Pour faire court, j'ai perdu mon meilleur ami et la confiance de ma soeur. Autant dire que l'ambiance à la maison n'est pas géniale."   Castiel réalisa qu'il commençait à parler beaucoup trop, aussi il sourit nerveusement. " Désolé, je pense que j'avais besoin que ça sorte à un moment donné." Garder ses pensées pour soi trop longtemps n'était jamais bon. Prendre les bonnes décisions après en avoir pris des mauvaises non plus. Observant leurs verres vides, il haussa les épaules. " Allez, cette fois c'est ma tournée. "
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Je ne sais pas si j'aurais été plus à l'aise si il s'était agit de quelqu'un d'autre que Castiel. Sûrement à vrai dire. Je n'avais aucun mal à parler avec lui, mais il y avait toujours ces histoire de tensions qui trainaient derrière. J'étais pas le genre de gars qui oubliait rapidement. Puis, j'avais les parents Ó Murchú sur le dos pour m'être trop approché de leur enfants aussi. Donc je ne savais pas trop où en était Castiel avec ses parents en ce moment. Mais vu sa tête, je doutais que ça se passait très bien. En même temps, je le comprenais. Je n'aurais jamais pu rester chez mes parents si j'avais eu un père comme Gidéon... Il m'aurait renié très vite. Heureusement, mes parents étaient d'anciens hippies qui s'en fichait totalement de ce que je faisais, tant que j'étais heureux et que je ne m'attirais pas trop de problème.

- "Mieux vaut finir alcoolique qu'enrhumé"... Il faudrait faire imprimer ça sur un tee-shirt.

Je ris volontiers à cette blague un peu débile. Puis sérieusement, ce serait le genre de tee-shirt que je porterais souvent. Pas pour aller travailler, mais pour aller courir ou juste pour sortir... Bref, ça me ferais bien rire en tout cas. Car oui, je préférais être alcoolique qu'enrhumé... Au moins quand on boit on a pas froid. Et dieu sait que je n'aime pas avoir froid ! Je sais, c'est débile. Mais que voulez-vous, on a tous ses défauts. Pour ma part j'étais frileux... Ce qui était complètement ridicule vu le pays où je vivais. Mais ce n'était pas comme si je pouvais y faire grand chose. Quoique... Je pourrais déménager dans un pays plus chaud... OK, je vous l'accorde, sur ce point là, j'étais vraiment bête.

Après avoir déballé une bonne partie de ma vie à Castiel, il me demanda quel genre de boulot je faisais. Je lui adressais un petit sourire. Alors comme ça il ne savait pas ? Pourtant, il me semblait avoir bien assez embêter mon entourage vers la fin du lycée avec mon envie de bosser dans le social. Enfin, ce n'était pas comme si j'avais beaucoup parler avec Castiel depuis aussi... Vu le nombre d'étudiants qui changeaient de parcours en cours de route, c'est vrai que j'aurais pu changer d'avis moi aussi. Mais non. J'avais voulu faire du social, j'avais fait du social et ça m'avait tout de suite plu. Une vrai chance d'un certain sens. Je souhaitais que tout le monde ai le même genre de parcours que moi, même si ce n'était pas évident.

- Je suis assistant social. J'aide les personnes qui ont des problèmes avec les aides sociales, leurs dettes, leur logements, les divorces avec les séparations des biens et la garde des enfants ou alors les placements d'enfants en foyers quand on juge leur parents inapte de s'occuper d'eux... bref, plein de truc joyeux quoi.

Il est vrai, qu'assistant social, n'était pas la carrière la plus drôle du monde. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, il fallait avoir un bon moral et une certaine force de caractère parfois pour bien s'en sortir. Mais j'aimais tout de même ce que je faisais. J'aimais discuter avec mes clients et les aider à trouver des solutions. Certes, parfois, c'était difficile de faire plaisir à tout le monde, mais la vie était ainsi. On ne pouvait pas tout avoir non plus. Il fallait que je le garde à l'esprit aussi. La conversation s'orienta alors vers le sport et ça ne m'étonnait pas t'entendre que Castiel faisait toujours du basket.

- Quoi ? T'aimerai bien me revoir sur le terrain pour te mettre la misère avoues !

Je ris à mes propres paroles. Certes, j'étais pas un trop mauvais joueur de basket au lycée et à la fac, mais ça faisait un moment que j'avais joué maintenant. J'étais presque sûr que c'était Castiel qui me mettrai la misère sur le terrain et non le contraire. Peut-être que je devrais songer à reprendre le basket. Mais j'avais bien trop le hockey sur glace pour ça... Enfin, si un jour je m'ennuyais un peu trop dans ma vie, je saurais quoi faire. En attendant, je me contentais de regarder le basket à la télévision.

- D'ailleurs, il y a un match de l'Irlande bientôt non ?

Evidemment, je parlais d'un match de basket impliquant l'équipe Irlandaise. Et, j'étais bien sûr qu'il y en avait un. Je suivais ça avec une certain assidutié tout de même. Mais je préférai le dire sous forme de question... ben histoire de faire la conversation quoi. Puis Castiel semblait plus détendu quand on parlait de sport. J'avoues, c'était un sujet que j'appréciais aussi alors autant en profiter un peu. Quoique ma curiosité fini par me rattraper et je ne pu m'empêcher de demander à Castiel comment s'était passé sa semaine. Et ce n'était peut-être pas la meilleure idée que j'avais eut d'ailleurs. J'essayais donc de me rattraper. Mais le triton me répondit tout de même ce qui me rassura un peu.

Oui, un peu seulement. Vu ce qu'il me racontait sur sa famille, son mariage et ces choix qu'il avait du faire... Il y avait de quoi rester perplexe. J'avais entendu cette rumeur sur son mariage en effet. Mais j'avais l'impression que ça faisait des années que Gidéon disait qu'il allait marier ses enfants alors je n'avais pas trop écouté. Puis je savais bien que, quoiqu'il arrive, ce n'était pas Gidéon Ó Murchú qui allait inviter les Sweetman. On devait bien être la seule famille de Bray qui ne serait pas convié aux festivités. Je ne savais pas trop pourquoi, mais je savais que ma mère n'était en de très bon terme avec les  Ó Murchú... C'était sans doute pour ça... Tout en écoutant Castiel parler, je finissais mon verre de bière. Et c'était plus fort que moi, je ne pouvais empêcher mon esprit qui réfléchissait déjà à des éventuelles solution pour sortir Castiel de là. Comme quoi, je ne faisais pas aussi bien la part des choses entre mon travail et ma vie privée, que je m'en vantais...

- T'inquiète, c'est moi qui t'ai demandé alors... Tu peux continuer... Si en plus tu me paye à boire, je risque pas de te rembarrer.


J'affichais un petit sourire amusé en espérant avoir détendu un peu l'atmosphère avec cette phrase. Mais ce n'était pas gagné d'avance. Alors que Castiel, faisais signe à une serveuse de nous remettre la même chose, je repris mon sérieux et réfléchit à une réponse convenable.

- Je suis désolé pour ce qui t'arrive. Et excuse moi de dire ça mais... Ta famille craint... Enfin, tes parents craignent tout du moins.

Heureusement que je n'étais pas osu écoute sinon je me serais sûrement déjà pris une balle dans le crâne par le sniper que Gidéon aurait placé je-ne-sais-où. Mais oui, cet homme était assez fou pour faire ce genre de truc, j'en étais sûr. Alors que nos nouveaux verres de bière arrivaient, je remerciais la serveuse en souriant avant de prendre une gorgée et poursuivre.

- J'ai bien peur de ne pas pouvoir faire grand chose pour toi mais... Si tu veux t'éloigner un peu de ta famille, tu peux toujours venir squatter chez moi. Mon appart est peut-être pas le meilleur du monde pour une coloc, mais ce serait pas la première fois que je dors sur mon canapé, t'inquiète.

Je ne m'attendais pas forcément à ce que Castiel accepte ma proposition. Après tout, ce n'était pas comme si j'étais un de ses amis proche ou quelque chose du genre. Mais si je pouvais aider... Je me ferais un plaisir d'accueillir Castiel chez moi. Un peu de compagnie ne me ferait pas de mal à vrai dire. Puis je m'étais toujours plutôt bien entendu avec Castiel en fait... enfin si j'avais bien compris la leçon, il suffirait que je m'assure qu'on ne finisse pas par se réveiller dans le même lit, c'est tout. Ce n'était pas si compliqué... Quoique...
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Sayanel Z. Pritchard
Sayanel Z. Pritchard
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Le problème, lorsqu'on habitait depuis sa naissance dans la même ville, était qu'il était probable, voire inévitable d'avoir un passif avec tous ceux approchant plus ou moins de notre tranche d'âge. C'était pas comme si ils avaient tous beaucoup de choix, Bray était une petite ville, de toute manière, tout le monde se connaissait plus ou moins, ne serait-ce que de vue. Rien que pour cette raison, Castiel aurait aimé déménager ailleurs, tout oublier, tout recommencer dans une autre ville. Pas de mariage arrangé, pas de père qui s'amuse à dicter toute la vie de son fils, pas de connaissances, pas d'anciennes histoires floues qu'on aimerait oublier, ou qu'on aimerait réécrire, pas d'histoires interdites dignes de Roméo et Juliette, plus de tout ça, plus rien, juste une vie normale pour un triton qui demandait juste ça. Mais c'était un rêve, quasi improbable. Certains l'avaient faits, ce n'était pas le problème. Seulement, ce n'était pas le cas de sa famille. Les enfants Ò Murchù étaient destinés à cette vie. Ils devaient le faire ainsi, c'était comme ça. Pas de déménagement, pas de vie normale, un mariage obligatoire, une prison dorée. C'était ainsi. Et des histoires à tous les coins de rue. Levant les yeux vers Alix, le triton se mit à rire. " Si j'y pense, promis je te l'offre pour ton anniversaire!"

Un tel t-shirt avait de quoi faire rire. Après tout, ce serait plutôt original, et  le genre de vérité bonne à exprimer. Mieux valait être alcoolique qu'enrhumé. C'était sans doute son credo ces derniers mois. Ou ces dernières années, peut-être? Enfin ... Il avait un peu de moins de chances que les humains de tomber malade dû au froid, c'était donc plus amusant de ne pas essayer et de passer ses soirée au bar. ça l'empêchait, de la même manière, de croiser trop souvent son père, qui était pour lui le calendrier vivant de ses cauchemars. Il ne croisait pas non plus sa mère, mais celle-ci pouvait bien se transformer en tapisserie du jour au lendemain qu'il n'en serait absolument pas plus perturbé que cela. C'était dire à quel point il s'intéressait à celle qui l'avait mis au monde ... Mais personne ne pouvait lui en vouloir pour cela, alors que la femme en question était tout sauf quelqu'un d'appréciable. Une sirène pondeuse de gosses, et c'était absolument tout ce qu'il avait jamais vu en elle. Si seulement elle avait pris la peine de l'élever, il aurait peut-être eu une vision différente de la chose.

Attentivement, Castiel écouta Alix parler de son métier. Maintenant qu'il en parlait, il se souvenait effectivement que le jeune homme avait toujours eu une certaine passion pour le social, et qu'il lui en avait souvent fait part lorsqu'ils étaient lycéens. Mais pour dire vrai, c'était un fait qui lui était complètement sorti de la tête. Alix aurait de toute manière tout aussi bien pu changer complètement d'idée ... Ce ne serait pas des plus original alors qu'ils ne s'étaient pas vus depuis quoi ... Cinq ans ? Il fallait dire que les dates se mélangeaient dans sa tête, il n'aurait pas vraiment su dire quand est-ce qu'il avait vu le fée pour la dernière fois. Il était cependant assez content pour lui, après tout, il avait atteint son but, travaillait là où il le voulait, et c'était une très bonne chose, qu'il lui envierait presque. C'était toujours agréable de voir ceux qu'il appréciait, ou qu'il avait apprécié, même si ça remontait à des années, réussir. Si lui ne pouvait pas être heureux dans sa vie, il pouvait au moins se dire que les autres l'étaient, un lot de consolation certes faible, mais tout de même. " Wow, ça doit pas être facile tous les jours, mais en même temps pas mal intéressant. Tu dois en avoir de l'expérience dans la gestion des problèmes d'autrui ! "

Il pouvait bien parler, lui bossait dans un cabinet de psychologues lorsqu'il n'était pas à la fac. Autant dire que les cas difficiles - il se spécialisait dans les patients psychotiques - n'étaient pas rares dans sa branche. Le tout, c'était la passion du métier et surtout le mental de fer. Si on était du genre à s'effondrer, ou même le genre trop empathique, on se faisait ensevelir plus rapidement qu'un skieur lors d'une avalanche. Le sujet changea, passant au sport, le genre de discussion qu'ils savaient parfaitement bien que l'autre appréciait. Si Castiel suivait les matchs de toutes sortes, il n'en restait pas moins surtout axé sur le basket. Le jeune homme se mit à rire, puis secoua la tête. " You wish ! Je te bats sur un terrain quand tu veux mon pote!" Certes il savait qu'Alix n'était pas mauvais joueur, et pour cause, ils avaient joué dans la même équipe au lycée, mais il était bien trop confiant dans ses capacités, et le fait qu'il s'entraîne au moins quatre fois par semaine y faisait beaucoup. Il se tuait à l'entraînement, que ce soit pour le sport, tout simplement, ou pour la chasse, pour laquelle il avait entrepris un régime sportif assez drastique, à base de course, de musculation et d'entraînement au tir à peu près tous les jours. Hochant la tête, il approuva les paroles du blond, tout en buvant sa bière. " Un match amical contre le Pays de Galle. Mais ils semblant pas mal préparés même si les derniers matchs ont pas été top..."

Bon, après, ce n'est pas comme si ça comptait donc ... Mais Castiel serait quand même scotché devant sa télévision, il n'y avait aucun doute là dessus. Comme toujours, d'ailleurs. S'il avait bien une passion autre que décortiquer l'esprit humain, c'était bien celle-ci. Il pourrait en parler pendant des heures, mais finalement, peut-être que ce ne serait pas très productif. Après cinq ans, ils avaient forcément d'autres choses à se dire, et Castiel devait bien l'avouer, il avait d'autres choses qui le pesaient bien trop pour qu'il les garde sous silence et se contente de parler de basket alors qu'il avait simplement envie de se taper la tête contre le mur. Alors il se confia. Il ne voulait pas qu'Alix le plaigne, surtout pas, ce n'était pas dans son tempérament, de susciter la pitié chez les autres, il avait tendance à détester ça. Le pire était les pensées, celles qu'il n'entendait pas, mais qui devaient cogiter dans la tête de tous ceux qui le croisaient lorsqu'il allait mal. Ces gens qui devaient se dire qu'il était plutôt mal placé pour être malheureux, avec le compte en banque qu'il avait et la famille dans laquelle il avait grandi. Mais le problème n'était-il pas là, sa famille?

Il n'était pas là question d'amour familial. Castiel avait sans doute tous les défauts du monde, mais il aimait sa famille. Tous ceux qu'il considérait comme tel en tout cas, son frère, malgré le fait qu'ils vivent très mal en communauté, ses soeurs, et même son père. Surtout son père. Il s'en rendait compte. S'il n'éprouvait pour lui qu'aversion, jamais il n'accepterait la situation telle qu'elle se présentait à lui, c'était une évidence. " Je vais continuer à te faire boire alors, ça pourra toujours me servir... Si j'ai envie de m'épancher. Le jeune homme offrit un sourire à son ami. " Ah si tu savais ... Mais pour être juste, mon père a été élevé comme ça alors ... Les traditions familiales ont la peau dure à ce qu'on dit. Et même là il fallait qu'il le défende, parce que lui aussi, avait été élevé ainsi. A ne pas penser trop de mal de son père, à le détester sans le haïr. Il ne voyait même pas à quel point il était utilisé, et même s'il l'avait vu, comment pourrait-il changer de comportement alors que c'était la seule chose qu'il avait toujours connu?

La proposition d'Alix le surprit. Le triton haussa les sourcils, ne sachant pas vraiment quoi dire sur le coup. Le Sweetman était-il vraiment sérieux ou était-ce ce genre de phrases qu'on balançait pour avoir bonne conscience? Le genre de propositions qu'on ne pensait pas mais qu'on savait que l'autre allait refuser, nous donnant l'impression qu'on avait été plutôt sympa sans avoir eu de réelle intention? " Oh. T'en fais pas, je vais me débrouiller, je vais pas te faire subir ma présence alors que mes problèmes ne concernent que moi. Egoïste mais pas trop hein ! " Eluder la question semblait alors la meilleure solution.
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Cette histoire de tee-shirt, c'était vraiment n'importe quoi. Mais au moins j'avais eu le mérite de faire rire Castiel et vu la tête qu'il tirait quand j'étais arrivé, ce n'était pas gagné d'avance. Quoique... j'avais un certains don pour balances des bêtises du genre. Je m'en fichais de passer pour un imbécile, tant que ça faisait rire les autre, ça m'allait. Puis là, ça allait encore. Ce n'était pas comme si c'était moi qui avait lancé l'idée de base du slogan. Enfin, un peu quand même. Bref, c'était un peu compliqué, puis dans le fond ça n'avait pas vraiment d'importance. Quoique, si Castiel m'offrait vraiment un tel tee-shirt, je me ferais un plaisir de le porter. Peut-être pas pour aller travailler, mais pour sortir ou pour aller courir, pourquoi pas.

- Tu ferais mieux de te dépêcher mon anniv c'est dans moins d'un mois.

Quoi ? On était en mi-Mars et mon anniversaire était le 2 Avril... Donc le calcul était vite fait non ? Je n'étais pas sûr que Castiel sache vraiment ma date d'anniversaire. Enfin, ça n'avait pas vraiment d'importance. Ce n'était pas comme si il allait vraiment m'offrir ce tee-shirt de toute façon. Je n'en voudrais pas à Castiel si il oubliait mon anniversaire. En y repensant bien, nous n'étions pas si proche que ça. Même quand nous étions au lycée je n'étais pas sûr qu'il connaisse ma date d'anniversaire. Quoique... on fêtait souvent les anniversaires des membres de l'équipe quand ils tombait un jour où on avait entraînement. A la limite, on s'invitaient entre nous pour aller boire un verre après, mais sans plus. Puis je n'avait jamais été du genre à organiser de soirée pour mes anniversaires...

J'expliquais alors à Castiel en quoi consistait mon travail en quelques mots. Je pouvais bien parler pendant des heures de ce que je faisais, mais je n'étais pas sûr que tout le monde soit aussi passionné que moi. Je voulais bien être bavard, mais il y avait des limites à tout je crois. Castiel semblait tout de même assez impressioné. Après, il feignait peut-être, juste histoire de ne pas me décevoir. Et si c'était le cas, je ne lui en voulais pas non plus... Car j'aurais fait la même chose. Mais je ne pu m'empêcher de sourire fièrement. Ouais, je suis incorrigible je sais... Ce n'était pas franchement la modestie qui m'étouffait non plus. En même temps, j'aimais ce que je faisais, alors je pouvais en être fier non ?

- Haha ! J'espère bien avoir un peu d'expérience dans le domaine, j'ai pas étudié toutes années pour rien !

Ce serait un comble tout de même d'avoir bossé toute sa vie pour être assistant sociable et au final d'être incapable d'aider quique ce soit. D'ailleurs, j'aurais pu demander et j'aurais du demander à Castiel ce qu'il faisait de son côté. Il était sûrement encore étudiant, mais sait-on jamais. Cependant, la conversaiton tourna vers le sport et... Et je ne pouvais pas résister à l'envie d'embrayé là dessus. Non mais attendez ! C'est que le junior me défiait en plus ! Je me contentai de soupirer en levant les yeux aux ciels quant à sa provocation. De toute façon, on règlera ça sur le terrain. Et en parlant de terrain, Castiel me confirma bien qu'il y avait un match contre le Pays de Galle bientôt.

- On verra bien écoute. Je pense que ça va être un sacré match tout de même.

En même temps... C'était toujours sacré quand l'Irlande jouait. Je ne faisais peut-être plus de basket, mais je suivais tout de même les matchs avec attention. Puis il n'y avait pas qu'avec le sport que j'étais attentif. J'écoutais les problèmes de Castiel sans broncher. Il n'avait pas besoin de me faire boire pour que je l'écoute. On avait tous besoin de parler au bout d'un moment. Mais, ça ne me dérangeait pas de boire non plus. Oui, il ne fallait pas m'inciter quand il s'agissait d'alcool, j'étais un esprit trop faible. Mais Castiel ne me laissa pas le temps de répondre qu'il justifiait déjà les actions de son père. Ca, j'avais un peu plus de mal. OK, je comprenais parfaitement qu'on pouvait aimer sa famille, mais bon... Gidéon Ó Murchú quoi... J'avais vraiment un problème avec ce type et j'étais bien sûr que c'était réciproque.

- Ouais, les traditions... Mais il ne faut pas abuser non plus... on est plus au Moyen-Âge...

J'étais peut-être un peu dur. Mais plus personne ne forçait ses enfants à se marier de nos jours. Enfin, je trouvais ça totalement bête personnellement. Comme si gâcher la vie de ses gosses allait vraiment leur apporter un plus bel avenir. Si on aimait vraiment ses enfants, on les laissait choisir ce qu'ils souhaitaient faire dans leur vie et on les soutenait quoiqu'il arrive. Tout du moins, c'est ce que m'avaient appris mes parents. Puis je n'étais pas sûr que c'était comme ça qu'ils avaient été élevés tous les deux. A vrai dire, si c'était sûrement le cas pour ma mère, pour mon père, je ne savais pas trop. Il n'avait jamais été quelqu'un de très bavard. Puis, à vrai dire, je ne m'étais jamais vraiment posé la question non plus.

Je proposai donc à Castiel de venir squatter chez moi quelque temps, si il voulait échapper à sa famille, ça me semblait être une bonne solution. Cependant, il déclina poliment mon offre, ce qui me fit lever les yeux au ciel? Pourquoi personne n'acceptait jamais de l'aide du premier coup hein ? Sans hésité je donnais une petite claque derrière la tête de Castiel, comme si il s'agissait d'un gamin qui venait de faire une bêtise. Si ça peut vous rassurer, je faisais ça parce que Castiel était mon ami. Je ne me comportais pas ainsi avec mes clients. Je tenais encore trop à ma vie pour ça. Mais avec le triton, je savais que je ne risquais pas grand chose. Enfin, normalement... Quoique je doutais fortement que Castiel aille porter plainte contre moi pour si peu. J'essayai juste de l'aider en plus !

- Imbécile va ! Si je te propose ça, c'est pas pour entretenir mon image de bon samaritain !

Je lâchais un soupire faussement blasé. J'étais peut-être quelqu'un de trop gentil et impulsif parfois, mais je regrettais rarement. Donc si je proposais à Castiel de venir chez moi, ce n'était pas par simple politesse ou par pitié. C'était vraiment parce que je voulais être un bon pote et l'aider. En plus, ça pourrait être sympa de faire de la colocation ! Avant que Castiel ne se mette de nouveau à se trouver des arguments pour refuser, je repris :

- Si tu veux pas, dis-le, mais ça pourrait être sympa ! Si tu te sens trop coupable... Au pire, dis-toi que tu viens pour me porter compagnie ! C'est cool d'avoir un appart, mais je t'avoues, la solitude ça me pèse un peu parfois. Puis je peux pas décemment aller passer toutes mes soirées chez mes parents. C'est un peu la loose.

J'aimais beaucoup mes parents, je n'étais pas le problème. Mais tout de même, j'avais vingt-cinq ans, mon loft, mon travail, ce n'était pas pour aller squatter chez eux toutes les cinq minutes. Je tenais pas malà mon indépendance. Tout en faisant signe à une serveuse de nous resservir (c'est que ça donne soif de parler). Je finis par conclure :

- Si tu ne veux pas rester, viens au moins passer la soirée pour le match Irlande/Pays de Galle. J'avais l'intention d'invité des potes pour l'occasion. Une bonne vieille soirée, bière, pizza, sport entre mec...

Je sais... On ne fait pas plus beauf comme genre de soirée. Mais, avouez-le, on s'éclate bien à faire ça. C'est toujours plus amusant de regarder les match entre amis, il y a bien plus d'ambiance. Bon, ça ne plait pas trop aux voisins, mais ce n'était pas comme si ça arrivait tous les soirs non plus. Puis, personnellement, je m'entendais bien avec mes voisins, donc je n'avais jamais trop de problèmes avec eux à ce niveau là.
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Sayanel Z. Pritchard
Sayanel Z. Pritchard
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Le fait de partir en total délire sur une histoire de t-shirt avait permis à Castiel de se défaire un peu de ses pensées néfastes. Ce n'était pas vraiment du luxe alors qu'il s'enfonçait dans ses pensées comme s'il s'était agi de sables mouvants. Mais là, il réussissait à retrouver le sourire alors que depuis Niamh, c'était peine perdu. Perdre sa jumelle, c'était perdre la moitié de son âme. Bien sûr, ce n'était rien d'irréversible, mais il avait l'impression que son corps souffrait physiquement de l'absence de celle avec qui il avait vécu depuis sa naissance. Les mots qu'il avait prononcé, il les regrettait tous. Non pas qu'il ne les pensait pas encore, mais il s'agissait là de choses qu'il aurait dû garder pour lui, pour éviter de blesser, éviter de mettre en lumière ce que tous savaient déjà, que leur famille ne tenait que par un quelconque miracle, tous ses membres se déchirant les uns et les autres petit à petit. Alors non il n'arrivait plus à sourire, à rire. Mais qui aurait pu le blâmer? Ce n'était pas faute d'essayer, mais il n'en avait simplement pas envie. Parce que s'il riait, qui lui affirmait que Niamh ne pleurait pas? Mais là c'était différent, comme si pour une fois il avait juste le droit de penser à autre chose, se laisser aller un peu.

" Arf ... Des fois j'ai une mémoire de poisson, mais ça devrait pouvoir s'arranger! "

L'auto-dérision était quelque chose que Castiel connaissait bien. Et puis, il était plutôt rire, en dehors de sa famille, de pouvoir parler de sa nature, ou de sous entendre quelque chose que son interlocuteur pourrait comprendre. Alors quand l'un de ses amis le savait, il en profitait pour en rire un peu, ça ne faisait de mal à personne, sauf peut-être à son égo, mais étant le seul à le mettre à mal, ça ne restait pas un problème longtemps. Attrapant sa bière, il en but une gorgée pour reposer le verre ensuite sur la table. En vérité, il devait bien admettre que l'idée n'était pas mauvaise pour un cadeau. C'était original et pour des potes, ça pouvait toujours le faire. Quand à savoir s'il allait réellement l'offrir à Alix ... ça dépendrait certainement du nombre de fois où il reverrait Alix, et surtout de son état de sobriété et s'il avait oui ou non sa carte bleue sur lui lorsqu'il se bourrerait la gueule avec lui, si un jour il le faisait. En général, ses achats les plus regrettables se faisaient dans ces situations. Il avait acheté sa voiture dans cette situation. Oui, celle de James Bond.

Castiel était vraiment content pour Alix. Trouver son métier rêvé, et pouvoir en vivre, ce n'était pas donné à tout le monde, loin de là. Il semblait épanoui dans son boulot et c'était vraiment bien pour lui. Sans doute le triton aurait pu arriver au même résultat s'il avait évolué dans une famille totalement normale et sans traditions étranges datant du dix-huitième siècle. Suivre le père dans son métier, prendre sa suite à la tête de l'entreprise, c'était quelque chose à la fois de banal pour les riches et d'incompréhensible pour ceux qui n'avaient pas à subir ces règles. Et le triton n'aurait pas dû les subir, il étudiait la psychologie non pas par plaisir mais par désir d'en faire son métier. Mais il devrait bientôt abandonner le cabinet, obtenir son diplôme pour ne jamais s'en servir. Tout ça parce que quelque part, il avait raison sur le moteur de sa famille, sur ce qui la faisait encore tenir debout. Même s'il aurait aisément préféré avoir tort sur toute la ligne.

" Tu m'étonnes ! Remarque, y a de grandes chances pour que ce soit ce que j'ai fait. Je ne peux donc que t'applaudir d'avoir réussi dans le domaine que tu voulais!"

Mais il n'avait pas non plus envie de rester des heures à parler de ce qu'il aspirait à faire, du métier qu'il avait déjà commencé à exercer et du fait que son père lui avait fait comprendre que de toute manière, ces espoirs étaient vains et qu'il devrait prendre la suite de sa société, qu'il soit pour ou contre cette idée. En soi ça ne le dérangeait pas vraiment, il n'avait jamais pensé avoir une passion pour quoique ce soit en dehors de la chasse alors une formation pour gérer une entreprise, ce n'était pas plus terrible qu'un poste de psychologue. Mais le sujet changea, pour son plus grand plaisir, passant de quelque chose d'assez sérieux, dérangeant, pour Castiel, l'emmenant de nouveau dans ses plus profonds souvenirs, pour en arriver sur le sport, le basket en particulier, quelque chose qui était plus dans sa branche, de toute manière.

" J'espère bien ! Je ne vis que pour ça voyons!"

Oui on pouvait dire que Castiel était un vrai supporter. Qu'importe ce qu'il ait à faire dans ces cas-là, il trouvait toujours le moyen d'être devant son poste de télévision lorsqu'il n'était pas directement sur le lieu du match, et il pouvait aller loin pour pouvoir voir les matchs qui l'intéressaient. Qu'ils soient défaits ou victorieux, il ne changeait jamais d'allégeance, et continuait de crier sur sa télé dès que l'occasion s'en présentait. Mais ils ne pouvaient pas rester indéfiniment sur ce genre de sujets bateau alors que Castiel n'était clairement pas au mieux de sa forme. Aussi, il se mit très vite à raconter ce qu'il avait sur le coeur. Tout semblait plus simple avec Alix, comme s'il pouvait tout lui dire sans qu'il soit jugé. Assez étrange alors qu'il lui en avait fait baver quelques années plus tôt. La jeunesse, comme on dit ... N'a pas vraiment de cerveau. Pas sûr que quelqu'un dise vraiment ça, mais en tout cas c'était bien l'impression que ça donnait. Castiel soupira. Il savait bien que le fait qu'il défende son père ne passe pas auprès de tout le monde. Même à l'intérieur de sa propre fratrie, on ne comprenait pas toujours pourquoi il avait cette admiration, cette acceptation de son père, même lorsqu'il se rebellait contre lui. Même lui n'aurait pas vraiment su l'expliquer, en réalité.

" Il a des idées bien à lui, voilà tout. Et après ce qui est arrivé à Ailee ... Je peux le comprendre."

Castiel ne parlait jamais d'Ailee. Jamais ouvertement. Il allait rarement au cimetière, ou alors quand personne n'y était, il s'appuyait contre la tombe, sans rien dire, juste avec assez de force pour se laisser croire que c'était comme s'il l'avait encore contre lui. Puis quand quelqu'un se profilait à l'horizon, il disparaissait dans la forêt. Pour beaucoup, il avait tourné la page, accepté, il n'en ressentait plus rien. Peu savaient que c'était sa mort qui l'avait détruit, que toute sa personnalité s'était construite autour de ce drame et qu'il ne pourrait pas en changer, même s'il le souhaitait ardemment. Alors non, il n'en parlait pas. Mais cette fois ... Oui il comprenait son père. Vouloir marier à tout prix les tritons et sirènes entre eux pour être certains que plus aucun membre n'aurait à souffrir de la perversion des métamorphes, ou d'une autre espèce tout aussi peu sympathique ... Il n'avait pas les mêmes idées, ne détestait pas les fées, Alix en était la preuve vivante. Mais si le mariage pouvait empêcher un drame, il marierait lui-même Phoebe de force.

Pourquoi refuser une offre qui aurait pu lui sauver la mise, alors que même Niamh manifestait le désir de le voir partir de la maison? La fierté, simplement. Il n'admettrait jamais avoir besoin d'aide, c'était un fait, un Ò Murchù se relevait seul en toute situation. Mais pourtant, il grimaça lorsqu'Alix le frappa - certes pas très fort - sans plus de ménagement que s'il avait tapé sur le nez de son chat. Castiel secoua la tête, mais sourit. Il ne se disait jamais qu'il avait de la chance de connaître certaines personnes, mais en vérité, s'il devait se le dire pour quelqu'un ce serait bien, et sans hésiter, Alix.

Avant qu'il ait pu protester de nouveau, Alix surenchérit, et sa réplique le fit énormément rire.

" Mec, tu parles à un mec qui vit chez ses parents. M'enfin, c'est spécial chez nous. Surtout une histoire de pas abandonner les frères et soeurs avec les parents Addams."

Même s'il aimait son père et le suivrait jusqu'à sa mort, il ne pouvait s'empêcher de se moquer ouvertement de lui. Ca l'aidait à accepter sa condition. Après une énième demande d'Alix, le triton hocha enfin la tête. Il voulait partir de chez lui, c'était un fait. Et plus il y pensait, plus il se disait que ce ne serait pas une mauvaise idée. Il évitait de penser à la seule soirée où ils avaient partagé le même environnement, pour ne pas faire machine arrière tout aussi brusquement. Est-ce qu'il aurait pu réfléchir, se dire que ce serait peut-être une mauvaise idée de se retrouver d'un coup aussi proche de quelqu'un avec qui il avait autrefois, brièvement, été intime? Oui, mais ce n'était pas vraiment important. Il préférait se dire que le passé était ce qu'il était, et que la seule chose qu'il pouvait posséder, c'était bien le présent.

" J'aime assez l'idée de la soirée bière, basket pizza, je signe où? ça fait un bail que j'ai pas pu me poser tranquille comme ça ! "

En y réfléchissant, sans doute depuis l'annonce de son mariage. Sois respectable et ne sors pas trop avec tes amis, qu'ils disaient. Bah voyons. Castiel en profita pour boire de nouveau.

" Et pour ta proposition, je te promets d'y réfléchir. Je m'attendais pas vraiment à ce genre de geste, merci. C'est plutôt rare d'avoir quelqu'un qui ne cherche pas à tirer profit de toi mais à t'aider. Je pense que j'ai pas bien l'habitude.
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Je crois que c'étais bien la première fois que j'entendais un triton me dire qu'il avait une mémoire de poisson, elle était bien bonne celle là. En bon public, je ne pu m'empêcher de rire. Un peu d'autodérision ne faisait jamais de mal. Enfin, personnellement, ce n'était pas forcément la modestie qui m'étouffait. Mais quand il s'agissait de rire, ça ne me gênait pas le moins du monde de m'en prendre à mon égo et de me rabaisser tout seul. Puis ne n'était pas comme si il ne m'arrivait jamais de me moquer des autres non plus. Puis, à chacun son truc. Mais quand il s'agissait d'humour, j'estimais que ce n'était pas grave, ce serait tout de même paradoxal de faire de l'humour un sujet sérieux vous ne pensez pas ? Même si on pouvait sûrement élevé ce domaine au rend de science et qu'il fallait sûrement une certaine gymnastique d'esprit pour être un bon humoriste... C'était avant tout pour faire et justement, s'éloigner un maximum du domaine du sérieux.

Quand à parler de mon manque de modestie, Castiel n'aidait pas vaiment en me félicitant d'avoir réussi à faire le métier de mes rêves. C'est vrai que c en'était pas forcément donné à tout le monde et j'en étais pas peu fier. Et qu'on me le dise et bien... Ca n'aidait pas mes chevilles à désenfler, au grand dam de mes chaussettes. Mais en même temps, il y avait de quoi être fier. Il y avait une sorte de proverbe chinois qui disait que si on faisait un travail qu'on aimait, on aurait jamais l'impression de travailler de totue sa vie. Ce qui n'était pas faux. Ca ne me dérangeais pas de me lever le matin pour aller au bureau, puis enchaîner les rapports, les signalements, les rendez-vous, les réunions... OK, il m'arrivait de me plaindre parfois. Après tout, j'avais une conscience tout de même aussi ! Et j'avais parfois des client particulièrement agaçant. Mais ce n'était pas pour autant que j'en aimais moins mon job.

- Je suis désolé pour toi alors... tu fais quoi comme étude déjà ?

En fait, je n'avais jamais su ce que Castiel faisait comme études. Mais je me doutais bien que son avenir était déjà plus ou moins tracé. Connaissant un peu sa famille, je me doutais que Gidéon voudrait que son premier fils reprenne le tête de sa société après lui. D'un sens, c'était peut-être pas mal d'être dirigeant d'une des plus grande chaine du pays. Il était sûr d ebien gagner sa vie avec un travail pareil. Après, ce n'était pas forcément ce dont tout le monde rêvait. En fait, j'avais aucune idée de ce à quoi pouvait bien aspirer Castiel. Je savais qu'il aimait énormément le basket. Mais personnellement, ce n'était pas parce que j'adorai le basket ou le hockey, que j'aurais voulu devenir un joueur pro. Au contraire, j'avais peur, qu'à faire ça tous les jours, je sois rapidement dégoûté de ma passion.

Et en parlant de basket, je n'étais pas étonné d'entendre Castiel me dire qu'il ne vivait que pour ça. Enfin, pour voir le prochain match qui promettait d'être vraiment top. Enfin, je me doutais bien qu'il ne vivait pas QUE pour ça, quoique... C'est du sport ! On déconne pas avec le sport les enfants ! Pour tout réponse, je me contentais de rire aux paroles du triton. Finalement, parler avec Castiel m'avait peut-être manquer un peu. Avant qu'il ne commence à m'en vouloir pour avoir couché ensemble... On s'entendait tout de même bien et on passait de bonne soirée ensemble et avec le reste de l'équipe. Mais on était tous les deux assez rancunier dans le genre et c'était sûrement pour ça qu'on c'était quitté en de mauvais terme. Ouais, je voulais bien être un type sympa... mais je n'aimais pas qu'on me repproche des choses dont je n'étais pas coupable ou tout du moins, pas le seul coupable.

Puis la conversation arriva sur Gidéon et ses idéaux. Je ne pu m'empêcher de tiquer un peu. J'avais décidément du mal à comprendre comment Castiel pouvait prendre la défense de son père. En même temps, si Gidéon était mon père, j'aurais peut-être un avis différent sur la question. Mais la mort de sa fille ne justifiait pas tout non plus. Nous étions tout de même au vingt-et-unième siècle ! Plus personne ne forçait ses enfants à ce marier de nos jours. Même les parents les plus stricts ne faisaient plus ça... Ce trouver un bon partis, etc. Pourtant, il me semblait que c'était encore assez courant chez les sirènes et les tritons... A croire que sous l'océan, ce n'était pas si génial que ça... Sébastien était un menteur... Hum... mais en même temps, je n'étais pas sûr que The Little Mermaid soit la meilleur référence à utiliser.

- Ouais bah, personnellement, je ne le comprend pas. Ce n'est pas parce qu'il a perdu une fille que c'est une bonne raison pour se comporter comme un connard avec tout le monde.


J'étais peut-être... Non, j'étais dur, mais il fallait me comrpendre aussi. Gidéon me haïssait sans raison depuis toujours. Enfin, la seule raison, c'était parce que j'étais un être de l'air et un Sweetman. Ce qui était totalement injuste, vu que je n'avais pas choisit d'être ainsi ! Puis si Gidéon avait vraiment aimer sa fille, Ailee, il ne ferait pas vivre un enfer à ses autres enfant sous prétexte qu'il faut respecter l'honneur de sa famille. Ce n'était pas sympa de s'en prendre à Castiel ainsi, je ne le sais bien, il n'y était pour rien. Mais a croire que les tensions entre les êtres de l'air et les êtres de l'eau ne se limitaient à un simple problème de pouvoirs qui ne marchait pas sur l'autre. Il y avait aussi une certaine différence d'idéologie derrière.

- Désolé d'être aussi dur... Mais je crois que je ne pourrais jamais comprendre... Même après ce qui est arrivé à Ailee...

Je fini ma phrase en soupirant Ailee... C'était un nom que je n'avais pas prononcé depuis longtemps. Et pourtant, il avait été un temps où je ne parlais que d'elle. J'avais eu un crush pour Ailee au début de mes années de lycée. A croire que j'avais vraiment un truc pour les Ó Murchú. Du coup, sa mort m'avait pas mal affecté aussi. Enfin, c'était la première fois que je perdais quelqu'un qui m'était vraiment proche et... Et bref, ça m'avait touché bien plus que je n'aurais pu le penser. Et j'avais comme l'impression que Gidéon me haïssait encore plus depuis qu'il m'avait vu à l'enterrement de sa fille. Comment un parent pouvait haïr les amis de ses enfants ? Décidément, il y avait beaucoup de choses qui m'échappaient dans les choix de Gidéon Ó Murchú.

Heureusement, nous changeâmes de sujet et j'exposais à Castiel toutes mes raison pour qu'il vienne squatter chez moi sans avoir aucun remord. Je ne pu m'empêcher de rire à sa comparaison avec la famille Addams. C'est vrai que ces parents ne devaient pas être faicle à vivre tous les jours, avec le discours que je venais de lui faire ce n'était pas moi qui allait le contredire. Et pour ses frères et soeurs je ne pouvais pas dire grand chose. J'étais fils unique... Je n'avais aucune idée de ce que c'était que de partager la maison avec des frères et soeurs. Enfin, j'avais bien ma cousine, Hazel, dont j'étais proche, mais nous n'avions jamais vécût ensemble non plus.

- Désolé j'avais oublié ce détail. Enfin, tes frères et soeurs pourront bien se passer un peu de toi non ? Depuis le temps, vous avez bien du élaborer des technique pour échapper à Morticia et Gomez !

Je ris volontiers avec le triton. C'est vrai quoi ? Aucun enfant n'était parfait ! Même moi je m'étais déjà échappé en docue de ma chambre pour aller rejoindre des amis alors que mes parents me l'avaient interdit. Bon, OK, ce n'était pas arrivé souvent. Puis même, si j'avais un truc à demander à mes parents et je savais que ça n'allait pas leur plaire, je savais comment m'y prendre maintenant pour qu'ils acceptent. On avait tous nos techniques à force. Après tout, les enfants étaient fait pour contredire leur parents non ? Mon sourire s'aggrandit lorsque Castiel accepta ma proposition pour le match.

- Pas la peine de signer ! Un sms suffira ! Mais du coup, t'as intérêt de venir ! Sinon, famille Addams ou pas, c'est moi qui vais venir te chercher  par la peau du cou !


Oui, j'exagérais peut-être un peu. Mais si Castiel me disait qu'il voulait venir à cette soirée, je comptais bien sûr lui pour ne pas qu'il me plante là comme un imbécile. Après, j'allais peut-être invité d'autre pote aussi à venir... Mais si je disait à Sonny, Hamlet et Daehun de venir... Pas sûr que Castiel apprécie de passer sa soirée entouré d'être de l'air... C'était pas de ma faute si mes meilleurs amis étaient des djinn, des Leprechauns et des fées non plus ! Quoique, je pourrais bien demander à Zelda, Eileen et Hazel de venir aussi... Mais pas sûr qu'elle soient branché très basket... Castiel me sorti cependant de mes pensées en me remerciant tout en me promettant de réfléchir à ma proposition.

- Mais de rien, c'est normal... Enfin tu peux toujours te dire que c'est mon travail après tout. Je suis payé par l'état pour aider les autres et à ce que je sache tes parents payent des impôts aussi... Donc c'est un peu comme si ils me payaient déjà indirectement pour que je prenne soin de toi... Au final, je fais quand même un peu de profit, tu vois !

Ce n'était pas la meilleure explication du monde, c'était même un peu bête.Mais je trouvais ça marrant. Et fini mon verre en souriant avant de le reposer sur la table. J'avais aucune idée depuis combien de temps on était là, mais à présent, ça ne me gênait pas du tout de rester, même si il ne pleuvait plus. D'ailleurs, je fis de nouveau signe à la serveuse pour qu'elle nous resserve la même chose. Je n'avais pas forcément l'intention de saouler Castiel, mais que voulez-vous... Quand je suis content, j'aime boire ! Bon OK... j'aime aussi boire quand je suis triste, stressé, perplexe, nostalgique et je vais passer pour un véritable alcoolique si je continue la liste...
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Sayanel Z. Pritchard
Sayanel Z. Pritchard
MESSAGES : 4496
RACE : Humain
MÉTIER/ÉTUDE : Mercenaire / Vigile au DH / Chasseur de Surnaturels
Les personnes qui rencontraient Castiel pour la première fois, en ayant déjà eu vent de ce que sa famille avait comme richesse ou était capable de faire, partaient sur des a priori que l'on pourrait même catégoriser de clichés. Il en avait, il fallait l'admettre, l'allure. Le gosse de riches avec sa voiture de sport et ses fringues qui valaient plus chères qu'une location d'appartement, sa montre hors de prix et son air sûr de lui, il était la cible parfaite pour tous ceux qui aimaient se décharger parce qu'ils n'avaient pas eu ce qu'ils considéraient comme une chance d'être né dans la bonne famille. Il aurait certes pu argumenter dur sur ce point, mais l'habitude faisait qu'il laissait maintenant dire sans insister. Parce qu'il savait que malgré toute leur haine, ils ne le connaissaient pas. Il avait beau avoir eu certains avantages notamment financiers, il n'en restait pas moins quelqu'un qui adorait rire, non pas aux dépends des autres, mais aux siens. C'était une faculté assez peu répandue, bien moins que ce que les gens en disaient. On pourrait croire le contraire, mais même si certains s'en vantaient, lorsque le sujet en arrivait là, ils étaient souvent les premiers à se vexer, et pas qu'un peu. Mais le rire qu'il produisait l'aidait à relativiser sur sa propre vie, qu'il trouvait bien loin d'être totalement rose et sans problèmes.

Bien entendu, Castiel avait de ces tares que l'on retrouvait souvent chez les enfants qui n'avaient pas connu la misère et la retenue. Elevé comme il l'avait été, encore plus depuis la mort de sa soeur, à se faire entendre jour après jour qu'il était une sorte d'élu destiné à purifier la ville, on ne pouvait pas dire qu'il était spécialement humble. Il savait ce qu'il valait, avait eu plusieurs fois l'occasion de tester ses limites, tester son pouvoir et ses capacités. C'était important, surtout lorsque l'on se mettait à chasser, savoir jusqu'où l'on pouvait aller, et ce qu'il ne fallait pas franchir pour garder la tête sur les épaules ... Dans tous les sens du terme. Alors l'humour était une façon comme une autre de tempérer cette partie de lui qui aurait un peu trop tendance à se montrer condescendante avec tous les gens qui l'entouraient, ou presque. Il ne se sentait pas supérieur à tout le monde, loin de là, mais s'il ne voulait pas verser dans l'hypocrisie, il fallait bien admettre que tout le monde n'était pas à sa hauteur. Et ceux qui l'étaient finissaient souvent par être soit de ses amis, soit de ses ennemis. Ou faisaient partie de sa famille.

Je suis dans ma dernière année de psychologie clinique. Je travaille comme stagiaire dans un cabinet en ville, d'ailleurs. Mais bon ... Après mon diplôme, qui ne devrait pas tarder, je risque de partir à la suite de mon père dans la gestion de Bray Canal 5 ... Assez paradoxal si on y pense ! Mais pourquoi pas après tout.

Le triton n'aurait pas su dire le moment où il avait finalement compris que le libre choix de son métier n'avait été qu'un leurre. Il n'y avait pas si longtemps, en vérité, disons que sa vie était tellement dirigée de A à Z qu'il avait voulu croire plus longtemps que nécessaire que de ce point de vue là, il n'avait rien à craindre. Mais c'était mal connaître son père. Très mal le connaître. Les traditions avaient la vie dures, dans la famille, et en tant que fils aîné, il avait beaucoup plus de responsabilités que les autres. Il aurait aimé quelque part ne pas être ce fils prodige tant attendu, mais il respectait trop son père pour se saboter de lui-même. Alors il acceptait. Il ne faisait que ça, accepter. Mais peut-être que le métier lui plairait, en fin de compte, qu'il s'y ferait, diriger une aussi grosse boîte. Si l'idée avait de quoi faire peur, il s'en savait les capacités. Bien entendu pas demain, mais après la formation adéquate. Il se savait être aussi consciencieux et demandeur que son père. C'était sans doute un défaut pour la plupart des êtres humains, mais pas pour le succès, c'était une chose connue.

La discussion resta peu de temps sur le sport, mais c'était quelque chose qui enthousiasmait pas mal le brun. Le basket l'aidait énormément. Il avait toujours aimé le sport, courir, jouer. Les sports d'équipe lui avaient vite tendu les bras, étant d'un naturel sociable et avec une forte tendance au leadership. Regarder un match lui était d'autant plus agréable qu'il se mettait toujours à fond dedans, oubliant presque tout ce qui l'entourait le temps de quelques minutes. Certains regardaient des séries, lui, c'était ça. Pas tout le temps, pas souvent non plus, mais l'une de ses plus grandes passions, si tant est qu'il en ait jamais eu réellement. Plus ils parlaient, plus Castiel se détendait. Il s'en voulait un peu d'avoir coupé les ponts si longtemps et surtout d'avoir réagi comme il l'avait fait. La situation avec Maellyan avait changé bien des choses sur sa façon d'appréhender ce qu'il était et surtout ce qu'il aimait. Mais il était jeune, à l'époque, encore plus que maintenant, et sans doute pouvait-il remettre la faute sur ça. Mais le reste, les années sans aucune nouvelle, il ne pouvait l'incomber qu' à sa fierté parfois trop mal placée.

Il y avait cependant quelque chose sur lequel il était impossible que Castiel puisse entendre raison. Encore un sujet qui touchait sa corde sensible, et c'était bien sa famille. Il avait conscience que Gidéon n'était pas facile, loin de là, à vivre, une plaie. Mais personne n'avait le droit, selon lui, de s'offusquer, de critiquer, de croire qu'ils savaient. Tout simplement parce qu'ils ne savaient pas comment tout fonctionnait dans sa famille, comment ils vivaient, pourquoi Gidéon faisait fonctionner les choses telles qu'elles étaient. Si beaucoup ignoraient certaines choses, Castiel savait que son père leur avait sauvé la vie plus d'une fois. Sous ses airs de n'en avoir rien à faire de l'existence de sa famille, il avait éliminé les menaces avant même que Castiel n'apprenne à se battre. Il n'avait pas tué qu'un chasseur venu s'en prendre à sa famille, sans en parler. Si Castiel avait appris pour la véritable mort du père de Cally, c'était parce que sa veuve travaillait chez eux, et seulement pour cela. Il était bien simple de s'attaquer à ce qu'on ne savait pas.

Mec, tu dépasses les limites.

Ce n'était pas dit avec colère, pas une menace non plus, juste une affirmation. Pour Castiel, il était en train d'aller un peu trop loin et avant que le triton ne décide de se lever et de partir sans rien dire, il préférait l'arrêter là.

Tu ne sais pas ce que mon père a fait pour ma famille. S'il n'avait pas été là, il n'y aurait pas eu qu'Ailee comme victime. Alors quand il dit de faire quelque chose, on le fait, c'est tout. Je ne dis pas que je suis pour toutes les décisions qu'il prend, mais j'ai confiance en son jugement. Et il reste mon père.

Il se disait que ce n'était pas non plus la faute d'Alix. On ne pouvait pas vraiment comprendre quand on ne vivait pas dedans depuis sa naissance. La vision des choses chez lui et dans sa famille était spéciale. Le fonctionnement même de sa famille était incompréhensible, lorsqu'on le regardait de l'extérieur ! Le triton soupira.

J t'en veux pas de penser ça, vraiment. Mais je crois que personne ne sait à quel point la mort d'Ailee nous a détruit. Pas seulement Isleen, mais tous. Je me souviens que j'allais pratiquement tous les soirs dans la chambre de Phoebe parce qu'elle faisait des angoisses nocturnes. Je te parle même pas de moi ... Et mon père... Il est resté enfermé dans son bureau des semaines durant à taper contre les murs. Il s'en remettra jamais, personne ne s'en remettra jamais. Essaie un peu de te mettre à sa place. A notre place à tous.

Castiel ne parlait jamais vraiment de sa soeur. Tout ce qu'il venait de dire, sans doute ne l'avait-il jamais dit à personne. Mais il aurait aimé que quelqu'un, pour une fois, comprenne. Il était facile de décider que quelqu'un était noir ou blanc, méchant ou gentil. Les nuances de gris n'existaient pas dans un monde idéal. Dans ce monde là, Castiel serait noir, Gidéon aussi. Alix tout l'inverse. Mais on avait chacun une part d'ombre, plus importante ou pas que cette part de lumière qui nous rendait accessible. Pourquoi tout le monde refusait d'accorder le même crédit à son père?

Mais ils se détendirent bientôt, et Castiel put même plaisanter un peu au détriment de ses parents. Il pensait surtout à sa mère. Il ne la trouvait pas détestable, simplement inutile et incapable d'être un tant soit peu maternelle. Sans doute le fait qu'Ailee ait été celle qu'il considérait réellement comme sa mère n'avait pas aidé à ce qu'il fasse son deuil, en y repensant. Evaporant ses pensées, le jeune homme se mit à rire.

Et quelles tactiques ! Mais tu sais, je suis juste complètement indispensable ...

Enfin, pour le coup, il devait admettre qu'avec une seule membre de la fratrie sur trois restant à la maison familiale souhaitant qu'il reste dans les environs, partir ne lui ferait pas vraiment beaucoup de mal. Ce serait même plutôt l'inverse. Niamh avait été claire sur le fait qu'elle ne voulait plus avoir à le croiser tous les jours chez eux, et très franchement, il n'en pouvait plus de cette situation, où ils se croisaient dans les couloirs comme s'ils ne se voyaient pas, où alors cet air de trahison et de dégoût qu'il pouvait apercevoir dans son regard. Non , c'était au-dessus de ses forces. Ce n'était pas pour rien qu'il passait ses soirées à l'extérieur.

Je note alors !

Castiel ne savait pas qui étaient les amis actuels de Alix, mais d'un naturel assez sociable, il ne s'en faisait pas trop. Ce serait dommage qu'un métamorphe soit de la partie mais à part ça, il n'avait pas vraiment d'a priori sur les autres espèces. Castiel se mit à rire. Voir les choses de cette façon était pour le moins comique, Gidéon qui aurait payé sans le vouloir Alix ... C'était tout de même assez hilarant compte tenu qu'il ne supportait pas le blond.

La bière continuait d'arriver, et Castiel se dit que s'il continuait à boire, il n'allait pas tarder à chanter à tue-tête. Enfin ... S'il pouvait éviter d'ensorceler tout le bar parce qu'il avait bu une bière de trop, ce serait quand même sympathique.

T'as vraiment envie d'un coloc' hein? T'es pas obligé de me souler pour que je dise oui, mais ça me dérange pas non plus!
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Love or hate me ? feat. Castiel
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