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 Stronger | Tennessee Ramakers

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Tennessee Ramakers
Tennessee Ramakers
MESSAGES : 49
AGE DU PERSONNAGE : 30
RACE : Magicien
MÉTIER/ÉTUDE : Prof de Krav Maga
Tennessee Ramakers

nom + Ramakers prénom + Tennessee âge, date et lieu de naissance + 27 ans, 25 mai 1993, Paris  nationalité/origine + Françaises et néerlandaises statut civil et orientation + Célibataire, bisexuel  métier/études + Prof de krav-maga situation financière + Moyenne, souvent limite les fins de mois.  race Magicien connaissance du surnaturel +  Tennessee est le fils d'une magicienne et a lui-même appris à utiliser la magie. Il a également suivit la formation de chasseur avec un groupe à Rome et a étudié toutes les autres espèces. Par contre, s'il a pu voir certains surnaturels de ses propres yeux en assistant à des traques de chasseurs, il n'a en jamais rencontré réellement. avatar + Chris Wood crédits + ici

Quel étrange exercice que celui de coucher sur du papier l’essence même d’un individu. Vous faites ça souvent vous, parler en 1500 mots d’une personne en faisant croire que vous êtes 100% objectif comme si vous décriviez le chemin pour aller à la boulangerie ? Ben non. Peut-on même considérer une personne autrement qu’à travers les failles de notre propre ego ? Sans doute pas. Ce petit texte serait sans doute couvert de ratures par le principal intéressé, enfin, s’il existait. Mais réalisons donc cet exercice sous des angles multiples et partons à la découverte de Tennessee Ramakers.

D'après la vague connaissance

Tennessee on peut le connaitre en le croisant par ici ou par là-bas et en échangent quelques mots sans jamais y passer plus d’une dizaine de minutes. Tennessee apparait alors comme la connaissance qu’on espère croiser au Starbucks ou dans le bus. Son large sourire et son humour sont les ingrédients parfaits pour tuer le temps. Il a toujours quelque chose de nouveau à raconter comme si ses centres d’intérêts changeaient tous les mois. Et puis Tennessee a cette qualité de ne jamais être contrariant, de toujours être capable de rejoindre son interlocuteur sur un point commun. Bon vivant, on le croise souvent en train de grignoter quelque chose de sucré ou avec une bouteille de bière.

On le devine très dynamique, le genre de gars qui ne tient pas en place et va courir tous les matins à 6h. En l’interrogeant, on apprend qu’il est instructeur de Krav Maga et espère décrocher le grade de 2ème Dan bientôt. Il passe la majorité de ses journées dans les salles d’entrainement, avec des étudiants, des collègues ou seul. On peut remarquer sur bras droit une étrange cicatrice d’une croix formée de quatre triangles rassemblés à leur pointe.

Par contre, dès qu’il ouvre la bouche, on se rend compte que l’anglais n’est pas sa langue maternelle et qu’il a un accent pas très fréquent. Son multilinguisme acquis au cours de ses voyages est une de ses grandes fiertés. Le néerlandais est sa langue maternelle et il se débrouille en français puisque sa mère avait tenu à lui apprendre. Il a appris l’italien en passant son adolescence dans le pays des pizzas et s’est mis en tête maintenant d’apprendre l’allemand. Du coup, Tennessee est le genre qui fait des fautes d’orthographe à l’oral et ce n’est pas rare de l’entendre employer un mot d’une autre langue ou butter sur un terme aussi simple que commun.

D'après les amis

Pour ses amis, Tennessee apparait comme un passionné par son art, sa maitrise étant sans doute le moteur principal de son égo. Complètement dédié à ce sport, s’il est souvent en retard aux rendez-vous, il ne l’est jamais à une séance d’entrainement. Ceux qui hantent les rues entourant le complexe sportif le croisent souvent à des heures pendant lesquelles le commun de mortels est endormi ou ivre. Il est persuadé que les arts martiaux peuvent transformer profondément une âme en perdition et n’hésites jamais à recommander plusieurs fois à n’importe quel ami de l’accompagner à un entrainement.

Tennessee est effectivement souvent en retard et est généralement désorganisé. Les rappels du loyer à payer son nombreux et les fins du mois rarement anticipées. Résultat, il emprunte souvent et rembourse presque toujours. Il se sent rapidement à l’aise chez les autres et trouve aussi vite son chemin vers la cuisine. Il est de toute façon certain que son grand sourire lui ouvre le chemin de tous les tiroirs à sucreries. À partir du moment auquel ce squatteur connait ton adresse, attends-toi à le voir débarquer sans prévenir à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit parce qu’il passait dans le quartier et que Netflix c’était quand même mieux à deux. Un bon conseil serait de ne jamais lui prêter un briquet car il ne les rend absolument jamais. L’objet finit dans sa poche entre deux commentaires sur le génie des néerlandais pour avoir légalisé le cannabis et qu’en Irlande ils devraient faire des efforts. Assis dans ton canapé, il parlera avec toi de tous les sujets sans le moindre tabou, de son précédent rapport sexuel à sa collection de jouets de paquets de céréales.

Si la conversation se perd dans le domaine du cinéma, tu découvriras bien vite que sa grande passion est la série de films Rocky. Entre la musique du film qui lui sert de réveil et sa photo de profil à côté de la statue du boxeur à Philadelphie, il ne te laissera pas tranquille tant que tu n’aura pas vu toute la saga. Ce fanboy peut te parler pendant des heures des films, de la philosophie sportive qui guide son propre quotidien jusqu’aux détails du tournage. Tu entendras aussi sans doute parler de Clara, l’amour de sa vie de novembre 2018 au 3 janvier 2019 jusqu’à ce qu’elle ose dire que les films étaient stupides. La rancune peut décidément être très forte.

Tennessee entretient très facilement de nombreuses amitiés, il n’est jamais seul s’il ne le veut pas. Si certaines amitiés sont plus longues que d’autres, il est possible de remarquer que les plus anciennes sont également les plus distantes comme si le temps réellement partagé ne faisait que réduire la probabilité qu’elles durent. La raison principalement pointée du doigt par ceux qui ont l’occasion d’en parler est son éternelle insatisfaction. Tennessee est toujours à la recherche de nouveautés, de nouvelles expériences qui lui apparaissent absolument merveilleuses et deviennent rapidement le nouveau centre de ses lubies. Et puis au bout de quelques semaines ou mois, l’intérêt se meurt et quelque chose brillant de nouveauté l’attire rapidement. Cette instabilité n’est pas problématique quand il s’agit d’artistes musicaux ou d’objets mais l’est bien plus lorsqu’il s’agit de personnes. La liste de ses ex est longue et il n’est coupable que d’avoir éprouvé un amour brûlant mais éphémère.

Une autre raison expliquait ces amitiés superficielles ou étouffées prématurément émerge lorsqu’on commence à croiser les avis. Tennessee qui déteste cette voisine dans la bouche d’une personne est son meilleur ami dans une autre. Tennessee qui ne comprend pas non plus comment des gens censés peuvent voter pour un tel individu a soudainement un de grands espoirs pour ce candidat. Démêler le vrai du faux dans ses dires est difficile et le quidam moyen préfère souvent couper court plutôt que découvrir que le tissu de la relation n’est en réalité que cousu de mensonges.

D’après Martijn, préposé au rôle de meilleur ami :

Martijn et Tennessee sont amis depuis maintenant 15 ans. Il a beau ne pas apprécier celle qui est presque sa belle-sœur, il est le parrain de leur rejeton. Martijn connait un Tennessee beaucoup moins angélique mais même avec les années, il n’a toujours pas réussi à déterminer si celui qu’il connait est réel ou juste un des nombreux reflets qu’il est capable d’offrir au monde. Il le sait manipulateur et menteur. Non Tennessee ne s’est pas trompé quand il t’as dit ce que tu voulais entendre. Non Tennessee n’a pas oublié de te rendre ton argent. Oui Tennessee t’as volontairement laissé croire qu’il avait des sentiments pour toi. Oui Tennessee n’a éprouvé aucun scrupule à te jeter de sa vie dès que tu ne l’as plus intéressé. Bien sûr qu’il a toujours quelque chose d’intéressant à raconter, rien n’est vrai donc tout est possible.

D’ailleurs il doit beaucoup d’argent à Martijn mais n’est pas capable de le rembourser. De toute façon, il ne lui en tient pas rigueur. Il sait qu’il a ses problèmes et que, dans le fond, il est honnête. Ou du moins il y croit à cette histoire même si la dette ne fait que grossir. Et puis c’est son devoir en tant que meilleur ami est de donner un coup de main quand les temps sont durs. Il lui a d’ailleurs proposé plusieurs fois de consulter pour son addiction, qu’il voulait même bien lui payer. Mais Tennessee a toujours une excuse pour s’enfiler un valium, un xanax ou transformer sa chambre en temple du cannabis. « Franchement ce n’est rien », « C’est juste pour la douleur », « Je t’assure les mères divorcées en dépression elles s’enfilent bien pire et avec du vin en plus », « Le problème est plus profond que ça de toute façon, ça servirait à rien de voir un toubib ». Martijn n’est pas vraiment convaincu mais est de toute façon incapable d’exercer une quelconque pression sur son meilleur ami.

Martijn est fier du parcours et des épreuves surmontées et cherche toujours à l’encourager dans cette direction. Lorsqu’ils étaient adolescents, la rage et la violence de Tennessee ne semblaient pas avoir de limite. Aujourd’hui tout est différent et il est certain que le sport est réellement la clé de la rédemption comme le principal intéressé le répète souvent. L’acquisition du self control nécessaire à la pratique d’un tel art est sans doute sa plus belle victoire. Mais il sait que le combat n’est pas gagné et observe de temps à autres des failles dans cette jolie façade. Par contre, Martijn ne lui impute aucune responsabilité pour ça. Toute la faute retombe sur les chasseurs qui ont peuplé son adolescence. Les deux partagent d’ailleurs le même avis à leur sujet : ils sont bien plus monstrueux que les créatures qu’ils disent chasser. L’insolence de Tennessee face à ceux qui auraient dû être ses collègues lui a d’ailleurs attiré la cicatrice sur son bras. Si aujourd’hui elle est une croix stylisée presque discrète, le jour de la brûlure ce n’était rien d’autre qu’une svastika.

Ils discutent souvent d’un monde meilleur dans lequel les êtres surnaturels vivraient parmi les humains. La fin de cette mascarade de secret permettrait à la société de décider comment s’organiser avec ces êtres particuliers et ainsi de protéger les plus faibles, qu’il s’agisse de surnaturels fasse aux chasseurs ou d’humains face aux surnaturels. Les deux compères ont d’ailleurs eu pendant longtemps l’idée de tout dévoiler au reste du monde mais leur plan a été retardé par la mort du beau-père de Tennessee qui lui a légué un petit carnet en cuir dont les pages contiennent de longs numéros. Si son meilleur ami est persuadé de trouver un trésor en déchiffrant ce code, Martijn n’y croit que très peu.

D’après le narrateur omniscient

Tennessee n’est rien d’autre que le mélange bâtard de ce que l’humanité a fait de pire et d’une certaine dose d’espoir. S’il ne peut s’empêcher de rêver sa philosophie de vie autour de la notion de justice et d’effort, il est lui-même rarement intègre. Il joue avec la corde sensible de Martijn avec autant d’aisance qu’avec celle de son beau-père, lorsqu’il était vivant. Si une partie de lui est persuadée qu’une fois que les problèmes se seront tassés il pourra rembourser tout l’argent qu’il doit, une autre se complait dans l’attente de ce futur meilleur sans chercher une seule seconde à changer le présent.

Tennessee est un magicien incompétent. Sa mère n’a pas pris son éducation magique à cœur, ni son éducation tout court d’ailleurs. Elle lui a enseigné quelques sorts de lévitation avant d’y mettre un terme. Malicieux, il lui a volé un carnet de sortilèges à 9 ans mais n’a jamais réussi à en faire quoique ce soit. Il a été forcé de continuer la maitrise de ces sortilèges de mouvements durant son adolescence chez les chasseurs mais ne s’est pas diversifié. Sa nature surnaturelle est une des causes de l’enfer qu’il a vécu avec les chasseurs et il a appris à la détester, à la tenir coupable de tout ce qui a pu se produire. Avec le temps, Tennessee s’est dit qu’il devrait essayer de renouer avec, d’être fier de qui il est réellement mais la liste des raisons de ne pas le faire augmente au fil de ses envies. Résultat, il ne pratique presque pas la magie depuis son départ des chasseurs.  

La rage qui a consumé Tennessee pendant toute son adolescence n’est pas éteinte, ni même diminuée. Elle est toujours là mais s’est muée un sentiment bien plus durable mais tout aussi destructeur, la haine. On la voit dans ses coups, on la voit dans ses mensonges et dans son éternelle insatisfaction. Il en est tout à fait conscient et cherche à l’évacuer aussi souvent que possible, finissant par s’user sur un sac de frappe jusqu’à l’aube pour ne pas user quelqu’un. Alors des fois, une accalmie s’installe et il se dit qu’au final le temps peut vraiment guérir toutes les blessures. Une certaine dose d’espoir l’anime dans ces moments précieux durant lesquels il s’imagine changer le monde. Malgré tout, Tennessee garde une certaine tendresse presque enfantine au fond de lui. Lorsque cette tendresse prend le dessus, il est capable d’actes désintéressés et d’une grande compassion. Malheureusement, les accalmies sont rares et de courtes durées. L’alchimie précaire du sport et des drogues lui dégage ces périodes de sérénité mais la formule est instable. Depuis plusieurs mois, il redoute de perdre d’un seul coup tout le contrôle qu’il a pourtant mis des années à développer.

L’angoisse n’est pas la seule à s’être insidieusement imposée. Son rapport au plaisir est désormais complètement disloqué. Tout lui fait plaisir mais rien ne le satisfait réellement. Alors il cherche constamment quelque chose ou quelqu’un qui pourrait combler ce manque. Malheureusement, aucune pièce du puzzle ne semble s’emboiter avec les autres malgré toute la force qu’il met dans cette opération. Si le passé a bien déréglé son cerveau sur ce plan, ses consommations continuent de ronger tout fonctionnement sain et d’empêcher la plus petite forme de guérison. Tennessee ne prend pas qu’un ou deux valium avec ses céréales pour se souvenir de cette merveilleuse façon que sa mère avait de le tenir calme, Tennessee consomme cocaïne et héroïne et tout ce qui peut lui éviter de penser. Il ne le confesse jamais mais l’amplitude de ses consommations et surtout leurs natures l’effraient. L’héroïne en particulier commence à prendre une place importante dans sa vie et instigue une nouvelle angoisse dans son esprit, celle d’en être pour toujours prisonnier. Parfois, il cauchemarde un futur atroce dans lequel il ne serait plus que l’ombre de lui-même dans les pas de mère. Il se jure le matin suivant de redevenir sobre et craque généralement le soir suivant.

De toute façon Tennessee a besoin d’oublier, d’arrêter de penser à sa mère, à son beau-père, aux chasseurs, à la haine qui le consume, à l’héroïne qui le libère et à tout le reste du monde qui ne cesse de le provoquer. Alors il se cherche de nouveaux centres d’intérêts, de nouvelles drogues, s’entoure de nouvelles personnes. En dehors de Martijn, les nouvelles têtes sont toujours passagères car les mensonges finissent par le rattraper. Pourquoi mentir ? Par habitude et pour s’inventer une vie plus calme qu’il envie avec passion mais qu’il n’aura jamais. Mais peut-être qu’à force de la répéter aux autres, elle deviendrait vrai. En plus, cette créativité empêche quiconque de s’approcher suffisamment que pour se mêler d’affaires trop personnelles, ainsi il n’est jamais poussé à bout ou réellement blessé. Bien sûr il peut être triste ou peiné mais jamais assez longtemps pour en souffrir. Cette distance sournoise qu’il installe avec le reste du monde tout en lui courant derrière est un autre équilibre précaire qui le maintien dans son fonctionnement.

Les chasseurs il voudrait les oublier aussi mais c’est impossible tant ils sont dans sa tête et sous sa peau. La haine qui leur voue est d’une intensité rare, il les veut tous morts. Il crève d’envie de leur coller à tous une balle entre les deux yeux, une lame entre les côtes ou au travers de la trachée. Pourtant il sait que cette violence meurtrière c’est eux qui lui ont appris qui lui ont fait rentrer dans la tête à grands coups. Alors il se répète qu’ils ne sont pas tous les mêmes et que vouloir déglinguer tout un groupe pour les crimes de quelque uns c’est bien un truc de chasseur. C’est pas parce que ton père a été tué par un boulanger que tu vas te venger dans toutes les boulangeries du monde à coups de baguettes. Alors qu’est-ce que c’est cette manie de vouloir tuer des gens pour leur faire payer les crimes d’autres ? Il en est tout à fait conscient mais ne peut s’empêcher de les haïr. Il se répète aussi que s’il décidait de faire justice lui-même, il ne vaudrait pas mieux qu’eux. Mais au final, était-il vraiment si différent ? La question s’est attirée une réponse particulièrement perturbante lors de sa dernière rencontre avec un de ses collègues. Tennessee a été surpris de la facilité avec laquelle on peut ôter la vie mais encore plus par le sentiment de vide qui avait suivi l’acte. La rage ne s’est pas éteinte, elle ne s’est pas ré-enflammée. Rien n’a vraiment changé.

Anecdotes :

Tennessee aime beaucoup les animaux mais uniquement en steak. En plus il est allergique aux poils. Le meilleur moyen de le tenir à l’écart de son frigo est sans doute d’avoir un chat ou un chien. ▼ En dehors de ses consommations illégales, il a tendance à confondre l’eau et la bière. ▼ Let It Go est dans sa playlist de jogging. Il est aussi très attaché à ce vieux jogging troué qui l’accompagne depuis plus de dix ans. ▼Il n’en touche pas une en informatique. Son mot de passe est le même depuis qu’il a 16 ans et il refile généralement son ordi à Martijn quand ça devient beaucoup trop le bordel. Tout ce qui sort du triangle des Bermudes : Réseaux Sociaux, Spotify, Netflix, ne le concerne de toute façon pas. ▼ Les gourmandises sucrées sont le cœur de son addiction la plus socialement acceptable. Tu le verras souvent avec une sucette entre les lèvres et des biscuits dans son sac. Pourtant, il est bien incapable de réaliser quelque chose en cuisine de plus compliqué que des crêpes au Nutella ou des chocolats chauds couverts de Marshmallows. ▼ Si Tennessee a tendance à se comporter comme un grand ado, il garde surtout une âme d’enfant. Il réfléchit au labyrinthe au dos des paquets de céréales le matin, ne manque jamais la sortie d’un film Disney, fait le tour de tous les parcs d’attractions qui croisent son chemin et s’émerveille devant la neige ou des feux d’artifice. Il a d’ailleurs réussi à se faire inviter trois fois à Disneyland et six fois à Efteling, le parc d’attraction sur le thème des contes de fées perdu au milieu des Pays-Bas ▼ Son meilleur ami lui sert de psy et il a la fâcheuse tendance à débarquer chez lui à l’improviste pour s’installer dans son canapé et lui raconter sa vie. Enfin, jusqu’à ce que la copine de Martijn décide qu’il devait envoyer un message avant de passer et que « Je suis là ouvre » ne compte pas. Quelle conne. Maintenant que la distance les sépare pour la première fois depuis quinze ans, une nouvelle sensation de manque s’est ajoutée à sa liste. ▼ Tennessee se balade partout à vélo mais Amsterdam c’est quand même plus plat que l’Irlande et il est presque sûr qu’en dehors des Pays-Bas, les voitures essaient de tuer les cyclistes. ▼ Même lui trouve que le néerlandais c’est une langue dégueulasse mais bon, on choisit pas le mec que sa mère veut ruiner. ▼ Tennessee dispose d’un permis de possession d’arme à feu qu’il justifie par la pratique du sport en club. Il a appris à utiliser différents calibres dans sa formation de chasseurs et leur neutralisation en passant ses ceintures de Krav Maga. Il fréquente depuis une petite dizaine d’années des clubs de tirs une ou deux fois par semaine pour ne pas perdre la main. ▼ Tennessee a la capacité de concentration d’une sauterelle hyperactive. Même devant un film il finit toujours pas bouger ne serait-ce que pour faire des aller-retours à la cuisine ou à la salle de bain. ▼ Il croit profondément que les arts martiaux sont une voie de rédemption qui permet d’apprendre à mieux se connaitre et d’acquérir des qualités précieuses comme la discipline et la détermination. Il est à l’origine d’un partenariat entre son école de Krav Maga à Amsterdam et la ville pour encourager les jeunes issus de milieux difficiles à extérioriser leurs problèmes dans une salle d’entrainement. Il est particulièrement fier de ce projet et des rencontres qu’il a engendré. S’il est aujourd’hui à Bray, le projet continue sans lui et il a désormais pas mal d’idées en tête pour créer quelque chose de similaire ici. ▼ Tennessee essaie de ne jamais se battre en dehors des salles d’entrainements. Il considère que le combat demande un adversaire valeureux et comme disait son instructeur « On tape pas sur les femmes et sur les bigleux ». ▼ Tennessee tire son prénom de la chanson écrite par Michel Berger pour Johnny Halliday dont sa mère était fan. Apparemment un autre bébé né le même jour dans le même hôpital avait déjà été baptisé Johnny donc il y a échappé de peu. Il apprécie particulièrement la chanson et a découvert le travail du dramaturge il y a quelques années et ses pièces ont trouvé leur place à côté de ses collectors de Rocky. Il a d’ailleurs réussi à faire croire à une allemande qui n’avait visiblement ni google ni culture générale que la chanson avait été écrite pour lui.▼ Lorsque vient le moment de draguer, Tennessee en devient presque timide. Il n’a jamais mis les pieds sur une application de rencontre et ses relations les plus marquantes ont toujours commencé par de très longues discussions. ▼ Tennessee apprécie de passer du temps avec des gens et traine souvent dans des soirées pour finir par discuter pendant des heures avec une seule personne dans le jardin ou sur le balcon plutôt que de profiter de la fête. Son cercle d’amis et de connaissances est particulièrement varié, de l’intello surdiplômé au cancre qui n’a jamais fini le lycée en passant par le fils de bourgeois et ce pote qui ne sait jamais garder un travail plus d’un mois. Il trouve une certaine beauté dans tous les caractères et dans toutes les histoires de vie pour lesquelles il se montre généralement curieux.▼ Ses relations amoureuses ne finissent que rarement bien. Entre ses mensonges et ses tendances à s’enflammer très vite pour les mauvaises personnes, il a eu le cœur en miettes moins de fois qu’il en a brisé mais ça n’a jamais duré bien longtemps. Il digère de nouveau une mauvaise rupture avec un partenaire qui l’a trompé régulièrement pendant la majorité de leur relation. L’apprendre par l’amant en question lui a fait mal sans pour autant remettre en questions ses propres impostures. ▼ Le beau-père de Tennessee était comptable pour les Dux, spécialiste de l’optimisation fiscale internationale. Il a légué à son beau-fils un carnet rassemblant une liste de comptes numérotés et de numéros de coffres ainsi que les clés de son bureau à Bray. Les informations sont cryptées et Tennessee s’est mis en tête de trouver la clé de cryptage qui lui donnera accès à ce qu’il espère être des sommes qui le mettraient à l’abris du besoin pour le reste de sa vie. ▼ Tennessee a récemment appris par sa mère qu’il a partagé son utérus avec une sœur, une fausse jumelle. Les deux ont été séparés un an après leur naissance. L’idée lui est toujours étrangère mais Tennessee s’est mis en tête de la rencontrer. Elle est désormais au centre d’une nouvelle lubie et porte sans le savoir sur ses épaules un nouvel espoir de combler un de ses manques. Il a pu obtenir de sa génitrice son prénom et le nom de ses parents adoptifs. Un petit tour de magies des réseaux sociaux par une de ses amies détective privée sur Instagram plus tard et il découvrait qu’elle avait décidé de s’installer à Bray, le hasard fait bien les choses, non ? La combinaison de ces deux nouveaux points d’intérêts l’encouragèrent à fuir de son appartement à Amsterdam sans payer les trois derniers mois de loyer pour partir vers l’Irlande.


mon histoire

The scene is memory and is therefore nonrealistic. Memory takes a lot of poetic license. It omits some details; others are exaggerated, according to the emotional value of the articles it touches, for memory is seated predominantly in the heart
Tennessee Williams

Février 1993 – Paris.

Une cigarette consumée vint mourir dans un cendrier déjà bien rempli. Sa chevelure rousse tombait sur ses épaules alors qu’elle gigotait sous la couverture qui n’arrivait pas à cacher son ventre arrondi. De la colère et de la tristesse se lisaient dans son regard fixé sur cette tasse de café qui se vidait lentement alors qu’elle réfléchissait. L’appartement autour d’elle était petit et mal isolé, un courant d’air entrait par sous la porte et l’eau de la douche n’était pas toujours chaude. Son regard glissa à travers à la fenêtre pour tomber sur la rue, cinq étages en contre-bas. Une femme épaisse poussait avec toute la peine du monde une poussette, un gros sac de course pendait à son bras et deux gamins la suivaient en braillant. Alors Charlotte fondit en larmes, pleurant cette vie qu’elle ne voulait pas.


Mars 1993 – Paris.

Elle se mordit la lèvre, un reçu d’un bar portant sur son dos un numéro de téléphone qu’elle froissait entre les doigts alors que les sonneries de téléphone s’enchainaient. Une. Deux. « S’il-te-plait Emilio, décroches », implora-t-elle entre ses lèvres. Trois. Quatre. Cinq. Messagerie. Une larme coula sur sa joue. « Emilio, c’est Charlotte. S’il-te-plait rappelle-moi c’est important. » Le téléphone blanc fut raccroché contre le mur. Elle retourna s’asseoir sur son canapé trop rigide, cachée sous sa couverture et attrapa un autre morceau de gâteau offert par le boulanger un peu pervers du coin.


Avril 1993 – Paris.

Elle ne pouvait plus voir ses orteils et ses yeux ne quittaient pas cette échographie floue de deux bébés qu’elle ne voulait toujours pas voir naitre. Dans le salon, un petit berceau en pièces détachées attendait d’être monté. Usé, il appartenait à sa voisine du dessus dont les mioches couraient aussi souvent sur son plafond que sur ses nerfs. Un berceau pour deux bébés, l’erreur dans l’équation lui serrait le cœur. Sur la table, il y avait à côté de la photo une tasse de café dont le contenu était remué par une cuiller qui tournait toute seule, enchantée. Plus elle y réfléchissait à cet accord, plus elle avait mal à l’estomac. Emilio avait finalement répondu à son appel et Charlotte avait menti. Elle ne savait pas s’il était le père mais rien dans sa voix n’avait trahi son incertitude. Emilio n’était pas heureux de cette nouvelle. Retourné à Rome après son escapade parisienne, il n’avait pas non plus la place pour un enfant, encore moins deux. Mais il avait rappelé deux jours plus tard, demandant à Charlotte si son rejeton serait un magicien comme elle. Elle avait menti avec assurance, signant son garçon pour une vie de chasseur dans la capitale Italienne. Emilio ne voulait pas de la fille par contre, ça risquait de distraire les garçons. Depuis, Charlotte avait un pincement au cœur et la chaleur qui revenait sur sa joue quand elle y repensait lui rappelait la violence de l’homme. Au pire ça l’endurcira ce garçon, ce n’était pas plus mal pour sa survie dans ce monde.


25 mai 1993 – Paris.

La naissance fut laborieuse et douloureuse au point qu’elle espéra sincèrement qu’un des deux enfants s’étrangle avec le cordon ombilical. Malheureusement pour elle, les deux gamins déjà braillards sortirent sans séquelles. Elle ne voulait pas les tenir, elle ne voulait même pas les voir ces deux tas de chair. Mais elle se retrouva à les caler dans son salon. Emilio voulait qu’elle garde le garçon au moins un an, voire deux, le temps qu’il finisse de vider le lait des seins de sa mère.


Janvier 1994 – Paris

Le bruit dans l’appartement était infernal. Ces bébés ne voulaient jamais se taire. À chaque fois qu’un des deux dormait, l’autre braillait pour le réveiller et le concerto reprenait de plus belle. Charlotte avait fui dans le bar en bas de sa rue. Sur sa table, à côté du cendrier et du café, une feuille blanche. Elle se mordit la lèvre alors qu’un stylo tournait entre ses doigts. Amanda, cette petite miss je-sais-tout, sa jumelle, était sa dernière option. Elle lui écrivit une longue lettre larmoyante dans laquelle elle racontait une overdose et qu’un long séjour en cure de désintoxication l’attendait. Elle lui racontait surtout les deux bébés dont personne ne voulait. Il y avait un fond de vérité dans ses mensonges. Si elle avait bien fait une overdose avant d’être enceinte, l’évènement n’avait eu aucun impact sur la garde de ses enfants. Elle savait que sa jumelle allait accepter, toute auréolée dans sa sainteté qu’elle était. Et pour les enfants, c’était un meilleur avenir que la DDASS, les foyers, son appartement ou la violence du chasseur.


Février 1994 – Paris.

Le téléphone sonna. Elle reconnut rapidement la voix qui portait cet accent néerlandais si tranché. Jaap, ce jeune ingénieur d’affaires de voyage à Paris un an et demi plus tôt était aussi aisé qu’il était laid. Mais il n’était pas avare et avait multiplié les diners pour finir dans le lit de la belle rouquine, il n’avait de toute façon rien d’autre pour la séduire que de miser sur son appétit financier. Charlotte pouvait entendre le stress dans sa voix quand il lui dit qu’il avait eu vent de sa grossesse et qu’il voulait savoir s’il était le père. Son regard descendit sur les deux tas de chair geignards et elle répondit trop rapidement que oui, un enfant. La conversation fut très longue et le sourire de Charlotte s’agrandissait au fur et à mesure que son ton se faisait mielleux. « Viens vivre avec moi à Amsterdam, je t’assure que toi et le bébé vous ne manquerez de rien. » Voilà un accord beaucoup plus confortable pour sa conscience. Par contre, deux enfants c’était bien trop. Elle vivait l’enfer depuis leur naissance. Un c’était juste assez pour s’assurer sa part des finances du néerlandais. Elle s’alluma une autre cigarette et se pencha au-dessus des deux berceaux. Elle joua à plif plouf et tomba sur la fille. Mince. Une fille c’était trop problématique. Ça risquait de ramener un mioche à la maison et Charlotte grimaça à l’idée de souffrir de la concurrence d’une jeune fille toute en fleurs qui lui ressemblerait. Un garçon ça serait plus facile à occuper, la télé et un ballon de foot seraient suffisants jusqu’à ce qu’il ait l’âge de courir derrière les filles. Le choix était fait. Elle expliqua à Emilio qu’en réalité l’enfant n’était pas de lui et à Amanda que seule la fille avait survécu. Et une fois la situation épineuse réglée, elle regarda Jaap porter ses valises dans sa voiture et s’émerveiller devant la créature dans le couffin et partit vers une vie meilleure.


Septembre 2000 – Amsterdam.

Elle soupira, épuisée. Assise sur sa chaise, elle s’alluma une cigarette. Son rejeton jouait avec le chien dans le jardin entre une dizaine de ballons et de jouets. Il ne s’arrêtait jamais. C’était un cauchemar. Les remarques des profs étaient toujours les mêmes : « Pas attentif », « Pas concentré », « Ne sait pas se taire », « Ne tiens pas en place », « Distrait ses petits camarades », comme si elle pouvait y faire quelque chose. S’il y avait un bouton off sur ces mini humains, elle l’aurait déjà poussé. En buvant son café, elle regretta de ne pas avoir choisi la fille au final. Peut-être qu’elle aurait été contente avec un palmier sur la tête et deux Barbies. Oh comme elle les enviait les voisins avec leurs deux petites princesses toutes calmes qui ne disaient rien. Fatiguée d’entendre son gosse crier, elle l’appela à table et le cala avec une feuille et des crayons. « Tiens fais un dessin pour maman. EN SILENCE », elle insista suffisamment sur les deux derniers mots pour que son fils se taise enfin. « Je vais te chercher tes céréales », l’annonce fut accueillie avec un certain enthousiasme par ce môme qui n’arrêtait pas de balancer ses jambes alors qu’il n’était assis que depuis deux minutes maximum. Elle fit un détour par la pharmacie de la salle de bain dans laquelle elle récupéra un flacon. Plusieurs gouttes de méthadone finirent dans le bol de céréales. Elle eut enfin la paix quand Tennessee finit par s’endormir sur le canapé dix minutes plus tard. Charlotte n’était pas certaine que ce médicament aiderait son addiction mais au moins il calmait son gosse.

Jaap n’était pas là, encore en voyages. Il circulait beaucoup trop entre l’Irlande, le Luxembourg et la Suisse pour qu’il n’y ait pas une énorme somme d’argent en jeu. Mais son bureau était toujours fermé à clé et il n’y avait rien dans les poches de ses vestes. Il ne lui faisait pas confiance et elle le sentait. Malgré ses efforts pour les faire taire, les rumeurs sur la paternité de son mari enflaient dans le voisinage. Et qui pouvait les blâmer ? Cette française antipathique bien décidée à ne pas apprendre la langue locale et qui flirtait beaucoup trop avec les hommes du quartier ne s’attirait pas que des amis. Et Tennessee ne ressemblait tellement pas à ce grand néerlandais blond aux yeux bleus. Avec son épaisse tignasse noire, il ne ressemblait pas vraiment plus à sa mère. Elle jeta un œil à son gosse effondré sur le canapé et eut un pincement au cœur en se demandant comment il allait finir. Elle le voyait déjà abandonner l’école et trainer comme elle d’endroits mal famés en endroits encore plus mal famés pour finir par venir lui demander de l’argent. Elle tira sur sa cigarette et murmura à son attention « Pauvre gosse, t’as vraiment besoin d’aide ».

Juillet 2003 – Amsterdam.

Une dispute éclata cette après-midi-là. Encore une. Tennessee avait cassé une fenêtre avec son ballon et le ton était monté entre les adultes. Terrifié, il était resté pour une fois silencieux à les regarder se déchirer avec juste un torrent de larmes sur ses joues rondes. Il était trop petit pour comprendre que la vitre cassée n’était qu’un prétexte à l’explosion. Ses oreilles d’enfants entendirent les pires choses êtres jetées à la gueule de l’autre jusqu’à la dernière « Bien sûr que non c’est pas ton fils ! T’as vu ta gueule ? » La claque qui lui répondit propulsa Charlotte sur le sol. Elle n’eut besoin que de balayer l’air d’un geste de la main pour que Jaap finisse projeté contre un meuble. Elle attrapa son sac et sa veste et quitta la maison sans un regard en arrière. « Mais maman … ». Il ne comprit rien mais lui courra rapidement derrière pour la retenir par le bras et l’empêcher de partir. La dispute continua ainsi sur le trottoir parce qu’aucun des deux ne voulait du petit bâtard. Mais Japp était chez lui quand il claqua la porte et que Charlotte attrapa Tennessee par le bras pour l’emmener. La question était réglée.


Octobre 2003 – Amsterdam.

Elle tira encore une fois sur sa cigarette avant d’avaler deux Xanax. Son mioche était de nouveau effondré sur le canapé et elle lui jeta un regard mauvais. Tout ça c’était de sa faute. Si elle l’avait donné à Emilio comme c’était prévu, elle serait encore chez Jaap avec une petite princesse qui lui ferait des couronnes de fleurs au lieu de casser ses vitres. Ca sale petit bâtard n’avait aucune idée de la chance qu’il avait de l’avoir pour mère. Elle aurait pu l’avorter, elle aurait dû même. Mais elle avait fait le choix de lui offrir la vie et voilà comment il la remerciait, avec des caprices et des colères. Elle feuilletait un énorme bottin dans lequel des noms italiens s’écrivaient face à des numéros. Sa facture téléphonique la ruinait tant il y avait d’Emilio à Rome. Mais elle le trouva pour finir. Dix ans s’étaient écoulés mais il se souvenait encore d’elle. Alors elle le supplia de la rencontrer. Elle viendrait même à Rome s’il le voulait.

12 Novembre 2003 – Rome.

« Nan ! » « Tennessee reviens tout de suite ou je te jure que tu vas t’en prendre une ! » « C’est ça, cours ! » C’était la catastrophe dans la chambre d’hôtel. Charlotte n’arrivait pas à mettre la main sur son fils qui ne faisait qu’enchainer les colères depuis le départ de chez Jaap. Fatiguée, elle ouvrit la porte de la salle de bain et usa de la magie pour y propulser son gosse avant de fermer la porte à clés. « Maman ! » « Tu resteras là jusqu’à ce que tu sois calmé et tu peux pleurer autant que tu veux j’m’en fous ! » Elle attrapa son sac et descendit devant l’entrée pour fumer une autre cigarette. Ce gosse était infernal, elle n’en pouvait plus.

De retour dans la chambre, elle s’habilla sans prêter attention aux pleurnicheries qui venaient de la salle de bain. Quel geignard celui-là. Devant le miroir, elle tirait sur son décolleté et remontait un peu sa robe. Les dix ans passés ne l’avaient pas complètement flétrie mais elle n’avait plus le sex-appeal de ses vingt ans. Une fois habillée, elle toqua à la porte de la salle de bain « C’est bon t’es calmé ? », un petit oui lui répondit entre deux reniflements et elle ouvrit la porte « T’es le pire gosse tu le sais ça ? Aller fais un câlin à maman ». Il ne se fit pas prier et cacha son visage plein de larmes dans ses jupes. « Tu promets que tu seras gentil ? », « Oui maman », « Tu vois quand tu veux ? Aller viens prendre ton sirop puis on va voir ton papa. »


12 Novembre 2003 – Rome.

« Tu verras, ton papa sera gentil avec toi. »
« Mais mes copains, et l’école ? Et je parle pas italien ! »
« T’es intelligent tu apprendras vite. Et ce n’est pas pour longtemps, je reviendrai vite te chercher. C’est le temps que vous fassiez connaissance. »
« Tu promets ? »
« Bien sûr mon chéri »


26 Octobre 2006 – Rome.

Tennessee avait trop attendu dans cette petite chambre. Les lits étaient superposés et les affaires entassées. Il l’ennuyait Alessio à ne jamais le laisser tranquille. Les demi-frère présumés se battaient souvent et Emilio les séparait toujours avec le dos de sa main. À force, les claques n’avaient plus d’effet. Cette fois-là, il attendit qu’Emilio quitte la chambre pour se glisser par la fenêtre et filer chez la vieille voisine. La pauvre femme avait perdu sa fille d’une maladie et se consolait avec des chats, beaucoup trop de chats au goût de Tennessee et de ses allergies. Il vint lui dire encore une fois qu’Emilio c’était un con, que sa mère aussi c’était une conne mais qu’elle lui manquait. Son père aussi c’était un con, tout le monde était con de toute façon. Il lui racontait pendant qu’elle l’engraissait comme si elle voulait le manger. La vieille connaissait bien Emilio et ses amis, toujours dans de sales histoires ceux-là. « T’as pas intérêt à finir comme eux gamin », lui dit-elle en lui tapant sur les doigts avec sa cuiller en bois alors qu’il essayait de chiper dans le plat. « Et t’as intérêt à bien travailler à l’école sinon tu vas avoir des problèmes ». Elle ne lui tapait pas sur les doigts quand il ajoutait une punition à sa collection. Emilio s’en chargeait.

Le chasseur ne s’intéressait pas vraiment à l’éducation scolaire de Tennessee. Il voulait lui apprendre des choses sans queue ni tête, des gens qui se transformaient en animaux, des sirènes et des fées. De retour chez lui, Tennessee passa encore des heures à se balancer sur sa chaise devant des bouquins trop vieux sans réussir à se concentrer suffisamment pour progresser au rythme imposé. Les pages lui racontaient l’histoire des autres espèces avec des illustrations qui variaient des dessins monstrueux aux portraits d’humains. Il n’était jamais assez bon quand Emilio lui posait des questions. « T’es aussi con que ta mère toi » « Ta gueule ». Et le voilà de retour dans sa chambre avec un filet de sang qui coulait de son nez. Alessio ouvrit la bouche et la ferma quand les phalanges de Tennessee rencontrèrent son nez. « Je te jure la prochaine fois que tu parles je te jette du toit ». Trois jours plus tôt, deux hommes avaient balancé un troisième du sixième étage. Les flics étaient venus mais bon, ils buvaient au même bistrot et personne n’avait rien vu de toute façon.

Tennessee ne connaissait réellement que la magie de sa mère. Il avait lui aussi appris à faire bouger des objets. D’ailleurs Emilio le faisait recommencer encore et encore, toujours plus longtemps, toujours plus de fois, avec des objets toujours plus lourds. Dans la longue liste de ses avertissements scolaires, il y avait des punitions parce qu’il dormait en cours, n’avait pas fait ses devoirs, n’avait pas étudié et se battait avec les autres. Évidemment la psychologue de l’école lui posa des questions et évidemment Tennessee lui mentit. Qu’est-ce qu’il était censé lui dire ? Qu’il ne faisait pas ses devoirs parce qu’Emilio remplaçait ses livres de cours par des bouquins sur les fées ? Alors Tennessee mentait à chaque professeur qui pouvait s’inquiéter de ses bleus, à chaque ado qui lui demandait ce qu’il avait fait la veille. À force, il était devenu plutôt doué. Il racontait ce qu’il voyait à la TV quand Emilio lui laissait l’accès, comme si c’était sa vie.


28 Janvier 2007 – Rome.

La salle était grande et bien entretenue même si le matériel devait avoir l’âge de Tennessee. Sur les murs, il y avait des tags et des poster de Mohammed Ali ou de Silvestre Stallone. Il s’avança avec Alessio et observa deux hommes s’exploser de coups. Emilio était avec eux « Puisque vous savez pas vous tenir, vous allez nous montrer ce que vous savez faire ». Tennessee s’avança le premier sur le ring. Il prit une raclée sévère pendant que trois autres le charriaient. Il prit des coups dans la gueule. Une fois. Deux fois. Trois fois.  Il tomba. Quatre fois. Cinq fois. Six fois. Et il frappa aussi. Sept fois. Huit fois. Neuf fois. Il n’avait pas gagné. Il avait perdu. Il s’assit sur le banc alors que c’était le tour d’Alessio aussi blanc que les murs. Emilio le rejoint et lui tendit une bouteille d’eau pendant que Tennessee essayait de reprendre son souffle. Il rejeta le geste. « Fais pas le con. Tu t’es bien battu gamin. » Il la prit au final cette bouteille et en vida la moitié d’une traite. Tennessee inspira et souffla plus longtemps qu’il s’en serait cru capable pendant que son cœur reprenait un rythme régulier.

Tennessee passait tellement d’heures dans cette salle avec Emilio. Il fallait apprendre à frapper, à frapper vite, à frapper fort, à viser les côtes et les dents. Il fallait savoir étrangler par derrière et casser les genoux. Mais il ne regretta pas la moindre des heures passées là. Elles lui permettaient de dormir davantage dans son lit qu’à l’école et la cohabitation était meilleure depuis qu’il frappait Emilio plutôt qu’Alessio. Par contre, il ne s’entendait toujours pas avec les autres futurs chasseurs qui s’entrainaient aussi dans cette salle. Puis il y avait ce poster en noir et un blanc d’un film qui avait vingt ans de plus que lui. Un homme de dos, debout les bras en l’air, victorieux, devant une statue et une ville en contre-bas. Ce ne fut pas vraiment difficile de trouver des vieilles cassettes dans un grenier du quartier. Et Tennessee dormait de nouveau en cours, fasciné par ces films qu’ils regardait en boucle dès qu’Emilio n’était pas dans le coin. La nuit, il se faufilait dans le salon pour les regarder sans le son pour revivre l’histoire de ce pauvre gars pas très malin mais avec un grand cœur qui avait donné un sens à sa vie à travers le combat. Comme des milliers d’autres avant lui il reproduisait les mouvements debout devant la petite télévision avant de détaler à toute vitesse parce qu’il avait réveillé Emilio.


5 mars 2007 – Rome.

Il était là avec de grands yeux et son sac devant ce club. Il s’entretint avec le coach qui le regardait d’un air méfiant. Il ne voulait pas de la bande d’Emilio pour foutre la merde parmi ses boxeurs ou leur casser les genoux. Mais ce gosse avec son accent bizarre avait l’air bien motivé « Tu sais qu’ici il y a des règles à suivre. T’es pas là pour casser des gueules. » « Je sais. Justement. Je sais que je peux faire quelque chose de bien. Pour une fois. » Alors il y passa encore plus d’heures et réussi à convaincre Emilio que c’était aussi bien que l’entrainement des chasseurs. Là l’ambiance était différente. Le but n’était pas de blesser gravement l’adversaire mais d’être meilleur, de manière loyale.  

Tennessee apprit d’autres choses que de casser des nez dans cette salle. Il apprit qu’on pouvait obéir à un adulte sans qu’il ait besoin de donner des coups. Il apprit que même s’il ne pouvait pas contrôler ce qui se passait dans un affrontement, il pouvait et devait contrôler sa réaction. Il apprit que le sang-froid était crucial. Il apprit que se fixer des objectifs et les atteindre était la meilleure façon de traverser la vie. Alors il restait tard pour aider à nettoyer la salle, faisait ses devoirs dans un coin des vestiaires et aidait les nouveaux à progresser. Il s’était également lié d’amitié avec un autre gars de son âge qui avait le même accent que lui. Martijn, le fils d’un diplomate néerlandais qui travaillait à Rome. La vie était belle dans cette salle.


30 mai 2009 - Rome.

Mais il y avait toujours les chasseurs, toujours Emilio pour crier à la maison ou lui en retourner une s’il rentrait en retard. Il y avait ces missions auxquelles il devait assister et qui le dégoutaient. Il ne voyait pas quatre bon saintmaritains qui traquaient une créature monstrueuse qui devait être éliminée pour le bien commun mais quatre meurtriers humains qui chassaient une personne au nom de leur idéologie dérangée. Tennessee ne les supportait pas, il les trouvait monstrueux dans leur pratique et les tensions gonflaient. Sa capacité à maitriser la magie le rapprochait évidemment des proies des chasseurs qu’il n’arrivait pas à considérer autrement que comme d’autres humains. Peut-être que ces personnes avaient commis des crimes mais c’était à la justice de s’en charger, pas à quatre gars dérangés armés jusqu’aux dents. Évidemment les films qu’on lui montrait à l’école sur la seconde guerre mondiale dressaient des parallèles avec les pratiques génocidaires des chasseurs. Il ne se gênait pas pour leur balancer à la gueule ce qu’il pensait et attendait avec impatience le jour de ses dix-huit ans pour fuir cet enfer.

Ce soir-là, Tennessee mangeait avec d’autres futurs chasseurs chez Emilio. La tête commença à lui tourner et il fut bien incapable de se défendre lorsqu’il fut emmené vers la cuisine. Il prit un coup sur la gueule « Alors tu l’ouvres moins avec tes réflexions de merde hein connard ? » Le deuxième coup lui fit cracher du sang mais un bâillon improvisé avec un torchon vint rapidement étouffer toute forme de protestation. Il se retrouva penché la joue sur le plan de travail, la vue sur la gazinière avec trois gars costauds qui le maintenaient. « T’aimes bien faire des comparaisons de merde hein Tennessee ? T’espère quoi ? Nous attirer des emmerdes pendant qu’on essaye de faire les choses bien, de protéger nos familles ? Dans le fond t’es juste l’un d’eux. T’es pas différent de ces sales races de merde donc avec les copains on s’est dit qu’on devrait trouver un moyen sympa de te faire fermer ta gueule définitivement et aussi rappeler à tout le monde que t’es pas un chasseur et tu le seras jamais. » Il se saisit du tisonnier dont l’extrémité brûlait dans le feu et l’appliqua sur le bras de Tennessee, lui arrachant un hurlement. La chair brûla. Une fois. Il hurla. Deux fois. Il mordit le torchon à s’en casser les dents. Trois fois. Il pleura. Quatre fois. Il regarda ancrée dans sa chair cette croix que personne ne voulait voir.


31 mai 2009 – Rome.

Emilio rentra dans la chambre et alluma la lampe. « T’as cru que t’allais encore sécher les cours toi ? ». Tennessee ne lui répondit pas, allongé sur son lit, la gueule à moitié écrasée dans son oreiller. « Tennessee tu as trois secondes pour descendre de là avant de t’en prendre une. » Il ne remua pas, les yeux fixés dans le vide. Le chasseur l’attrapa par le bras pour le faire tomber du lit du haut sur le sol et fut surpris du cri que provoqua sa poigne. Il vit alors le sang à travers le tissus sur son bras. « Qu’est-ce que t’as foutu encore toi ? ». En l’enlevant pendant que Tennessee se relevait il vit l’origine du cri et de la nuit blanche de Tennessee. Lui ne dit rien, encore sonné parce ce qui s’était passé. Emilio affichait une moue dégoûtée. « Tu l’as cherché Tennessee. Par contre tu vas m’arranger ça. C’est hors de question que tu nous attire des problèmes avec tes conneries. Et bouges ton cul vas au lycée. » Du lycée Tennessee fut renvoyé chez lui et alla s’asseoir sur le sol, adossé au mur devant l’école européenne que fréquentait Martijn. « T’as l’air d’un drogué qui a pas dormi depuis quatre jours », lui lâcha ce dernier en le voyant à la fin des cours.

Les deux finirent chez la vieille voisine qui s’écria à tous les saints en voyant ce que Tennessee lui ramenait « Mais vous êtes vraiment tous fous ! Ton truc là ça va s’infecter et t’iras en enfer avec un bras en moins ! » Tennessee roula des yeux, épuisé par cette histoire. « Je dois effacer ça, comment on fait ? », lui demanda-t-il en allant au principal. « Et pourquoi tu viens me voir moi, t’as un père nan ? » « Pas vraiment. ». Les trois discutèrent du meilleur moyen de masquer l’atrocité et avec la même technique, le dessin fut transformé en une croix un peu bizarre dont les branches sont composées de triangles mais qui ne laisse pas supposer facilement le tracé d’origine. La blessure fut recouverte d’un pansement et la vieille donna à Tennessee un anti-douleur plutôt puissant. Un. Puis deux. Puis trois. Voilà qu’il retrouvait le goût opiacé de son enfance.


18 août 2019 – Amsterdam.

Tennessee profitait du bon temps avec Martijn. Leur collocation avait pris fin parce que son meilleur ami avait emménagé avec sa copine. Évidemment qu’ils se voyaient toujours, ils avaient beaucoup trop de choses à se raconter. Tennessee avait quitté l’Italie depuis huit ans et n’y avait pas remis un pied. Emilio ne semblait pas lui tenir rigueur de son départ, il avait sans doute fait son deuil de l’idée d’en faire un chasseur. De retour dans la ville de son enfance, il avait respiré la liberté à plein poumons même si ses mauvais résultats en Italie l’avaient contraint à ajouter un année de plus aux Pays-Bas. Évidemment c’était le début des galères financières mais rien ne pouvait être pire que Rome. Les deux compères avaient trouvé un appartement près de l’université que Martijn fréquentait. Tennessee lui se baladait de petits boulots en salles de sport. Un nouvel art martial venu d’Israël attira son attention pour la violence de ses techniques de self défense. L’instructeur le trouvait incroyablement talentueux, comme s’il avait passé son adolescence à se battre avec des gars qui ne suivaient aucune règles. Alors il l’encouragea à progresser, passer ses ceintures et au final faire de ses capacités un gagne-pain et enseigner à son tour. S’il adorait le Krav Maga, Tennessee passait toujours à son club de boxe et y ajouta quelques heures de travail payées. Grâce à ces jobs, il pouvait payer son loyer mais ses consommations annexes était un trou dans son budget. La solution fut Jaap. Il n’éprouva aucun remord à débarquer chez lui, l’accuser de tous les maux de la terre et jouer sur la corde sensible pour s’assurer un coup de pouce financier. Tennessee le détestait pour l’avoir abandonné mais il devait reconnaitre que le vieux faisait un effort pour se rattraper. Qu’importe. Tous les virements du monde ne remplaceraient pas l’absence.

Le passé le rattrapa ce jour-là, un des ados qu’il avait connu chez les chasseurs venait de débarquer à Amsterdam et faisait le tour des clubs de boxe en demandant après lui. Ils se retrouvèrent rapidement et pas pour discuter du passé autour d’une bière. Apparemment Tennessee en savait trop. C’était idiot de lui dire puisque maintenant il savait qu’il en savait trop. L’affrontement fut difficile et Tennessee rentra chez lui avec une blessure à l’abdomen mais l’autre ne rentra jamais en Italie. Il appela Emilio pour lui dire de se démerder avec son cadavre et que s’il ne le faisait pas il n’aurait aucun problème à tout raconter aux flics, quitte à passer vingt ans en prison lui-même. Revoir Emilio ne lui fit pas plaisir mais apprendre que les Dux étaient dissous le mit de bonne humeur pour plusieurs jours. Tennessee avait appris à s’occuper lui-même de ses blessures chez les chasseurs mais il en profita pour passer chez son vieux médecin lunatique qui n’était pas très regardant sur les ordonnances et auquel il raconta un accident lors d’un entrainement. La blessure accéléra un peu plus sa consommation d’opiacé et les ordonnances se multiplièrent.


7 Septembre 2020 – Amsterdam.

Son téléphone sonna. Un notaire lui apprenait le décès de son père dans un accident de voiture. Tennessee n’était pas surpris. Jaap était passé le voir pour lui dire au revoir. L’homme partait pour la Suisse avec une certaine angoisse. La déchéance des Dux avait coupé les finances des chasseurs et la tête de Jaap était évidemment en haut de la liste. Il se découvrait ainsi hériter d’une somme qui se comptait en dizaine de milliers et d’une boite de vieux machins. Il fut surpris d’y trouver une photo d’un polaroïd qui dépeignait Charlotte, Jaap et leur rejeton sur une balançoire, l’époque où ils étaient encore ses parents. La photo rejoignit la poche de son jeans et son attention fut attirée par un carnet. Il se souvint d’un voyage au Luxembourg avec son paternel et du carnet en question. Il était rempli de codes et Tennessee n’était pas idiot, il savait ce qu’il y avait derrière. Ou plutôt, il espérait ne pas se tromper.

Une autre visite ne tarda pas trois jours plus tard. Toute la surprise du monde étira ses traits lorsqu’il ouvrit la porte pour voir une vieille Charlotte. « Oh mon garçon comme tu es grand ! Et beau ! J’ai toujours su que le sport t’irais bien. » Voilà un visage qu’il n’avait pas vu depuis douze ans. Peut-être qu’elle aussi s’était découvert des remords. L’hypothèse fut rapidement invalidée. Elle voulait savoir si Jaap lui avait laissé un héritage parce qu’elle n’avait rien reçu. Le plongeon dans l’enfance ne serait pas complet sans une crise de nerfs et Tennessee cria aussi fort qu’Emilio, surprenant sa mère. Mais Charlotte n’était pas facilement désemparée et se contenta de lui dire qu’elle avait fait ce qui était le mieux pour lui. Cette fois ce fut elle qui se retrouva avec la trace d’une main sur la joue, envoyée sur le sol. La colère était difficile à contenir et il avait envie d’une seule chose, la tuer. Tennessee l’attrapa par la gorge et serra jusqu’à l’entendre le supplier d’arrêter. La force mauvaise en lui fut satisfaite et retourna se tapir alors qu’il la libéra. « T’es la pire mère du monde … T’as encore un truc à faire pour ruiner ma vie ou tu vas juste dégager de ma vue avant que je finisse en taule à cause de toi ? » « Je savais que j’aurais dû garder ta sœur … ». Charlotte reprit l’ascendant d’une manière particulièrement vicieuse. Un mélange de surprise et de d’incrédulité se lisait sur le visage de son fils puisqu’il avait hérité ses mensonges d’elle. Mais il y avait dans son regard une haine vraie et féroce lorsqu’elle lui cracha à la gueule qu’elle aurait dû le donner à Emilio dès sa naissance plutôt que s’encombrer avec lui. Les décennies étaient passées mais ça faisait toujours mal.


22 Décembre 2020 – Bray.

Tennessee découvrait une nouvelle fois les joies du déménagement. Heureusement, il n’avait pas beaucoup d’affaires et n’allait sans doute pas rester longtemps ici. Charlotte avait fini par cracher le prénom de sa sœur jumelle ainsi que le nom de la famille qui l’avait adoptée non sans contrepartie financière. Depuis, Tennessee rêvait de la rencontrer, de savoir comment elle avait survécu à toute cette folie. Il avait également trouvé dans le carnet de Jaap une nouvelle lubie et un trousseau de clés dans la boite de vieux machins vint renforcer son fantasme de richesses et d’aventures. Les clés ouvraient un bureau qu’il avait déjà visité en accompagnant son père dans la ville de Bray en Irlande. Et comme s’il avait besoin d’une raison supplémentaire, Martijn avait désormais l’esprit totalement occupé par son mioche et il ne voulait surtout pas s’interposer. Alors il décida de faire un tour en Irlande.  On lui avait proposé rapidement un poste dans une école d’art martiaux qui ouvrait à Bray. Il se laissa tomber dans son canapé et s’alluma une cigarette en sortant de sa poche la dernière photo de famille récupérée de son héritage. Il soupira et se demanda à quoi pouvait ressembler celle de sa jumelle.

prénom(s) et/ou pseudo Sara âge 25 ans. fréquence de connexion plusieurs fois par semaines. où as tu découvert le forum? je suis une revenante ton opinion sur le forum, design, codage très bien. inventé ou scénario? scénario de Kayla demander un rp d'intégration? Non  autre choses? Non lien obligatoire à fournir pour le répertoire

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<libre>Hitman (Chasseur, H/F) +</libre> X a passé son adolescence à Rome et a suivi l'enseignement des chasseurs en même temps que Tennessee. X a particulièrement adopté la mentalité ultra-violente du groupe de chasseurs et a développé une certaine haine des surnaturels. X faisait partie des ados qui ont marqué Tennessee au fer rouge. En 2019 un des amis de X (chasseur également) s'est rendu à Amsterdam pour retrouver Tennessee et n'est jamais rentré. X s'est décidé de venger son ami et de retrouver Tennessee pour l'envoyer six pieds sous terre.  

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Pour ma part tout est ok ! Go faire les meilleurs rp Stronger | Tennessee Ramakers 379025902

Bravo pour le record de la fiche la plus longue du monde, pense à faire un résumé hein
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@Kayla Rivers Mais tellement, on va envoyer du lourd Stronger | Tennessee Ramakers 288477863
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Bon, c'était un peu maigre, pratiquement insuffisant, mais comme je suis magnanime j'accepte ce résumé de personnage  Stronger | Tennessee Ramakers 1350459306
Ce fut un plaisir à lire, malgré la quantité d'interruptions que j'ai dû subir entre temps merci la vie Stronger | Tennessee Ramakers 1848843367 La gradation dans le caractère et l'histoire par vignettes c'est tellement bien pour s'imprégner du personnage, j'adhère totalement et il me tarde d'en lire d'autres pavés irp avec des métaphores d'autres trucs Stronger | Tennessee Ramakers 508348443 et j'suis sure que probablement peut-être on se trouvera un petit lien va savoir Stronger | Tennessee Ramakers 1620860120 (enfin je sais pas bof)
Et aussi, apprends-moi à écrire des dialogues potables jpp Stronger | Tennessee Ramakers 1964653144
Amuse-toi bien à casser des gueules et tout Stronger | Tennessee Ramakers 2077382092

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Tu peux aussi venir nous rejoindre sur notre discord !! (promis on ne mord pas Stronger | Tennessee Ramakers 3722974542)

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