Casual transaction with a side of surprise | PV Lucy

Tu n'avais pas le temps de gérer ça. Pas en ce moment, pour une rare fois dans ta vie. Toi qui normalement est toujours prête à aider Shura, à aider le roi des voleurs à faire son petit trafic habituel. Tu as toujours le temps, entre deux séances de babysitting ou après un quart de travail à la boutique. Après une chasse, même. Tu as toujours du temps pour l'aider avec ça. Sauf que pas cette fois. Cette fois, tu as un surnaturel de captif. Et tu ne peux pas le laisser seul, pas avec ce qu'on t'a dit à son sujet. Alors tu n'as pas le temps de partir en ville faire une petite vente parce qu'il n'y a personne d'autre de disponible. Tu te dois de rester avec ce Dagda afin de le surveiller de près et tenter de lui faire cracher des informations. Sauf que tu n'as pas le choix, si tu ne veux pas que Shura ait de suspicions. Tu te dois d'y aller.

Alors toi, tu as gaspillé l'une des seringues de poudre de fée que tu avais pris le temps de diluer. Tu en as gaspillé une bonne dose afin de t'assurer qu'il n'y ait aucune complication pendant ton absence. Tu lui as mis quelqu'un dans les pattes bien entendu, afin de t'assurer qu'il ne soit pas seul. Ce serait le comble du bordel, ça. Revenir et le voir disparu parce qu'il y a personne pour le surveiller. Tu n'es pas idiote à ce point, Katarina. Alors tu lui as collé un surveillant bien bâtit, un homme de main qui ne poserait pas réellement de question sur tes activités douteuses. Et tu es partie, tu as pris ta veste de cuir, tu as monté dans ta bagnole et tu as quitté vers le centre-ville. C'est toujours préférable de faire des échanges quand il y a une bonne activité de vie autour; ça évite de paraître louche. Il n'y a rien de plus clichés que les regards derrière l'épaule et la poignée de main sans subtilité en pleine ruelle au milieu de la nuit. Alors le centre-ville, c'est ce que tu avais convenu, au travers de quelques brefs échanges SMS. Tous en subtilité, en message détourné, afin de ne pas vous faire démasquer si la police lisait les lignes. On est jamais trop prudents, après tout.

Ta voiture se gare un peu plus loin, la commande au creux de ta poche de ta veste et tu marches les quelques rues de distance que tu as prises. Tu te rends au point de rendez-vous, mais il y a une surprise dans ton regard quand tu vois la tête se détourner. Ta cigarette quitte tes lèvres, un sourire amusé au coin des lèvres alors que tu laisses la fumée grisâtre s'évaporer. « Et bien, Madame Caldwell, c'est une belle surprise. On aurait pu faire ça à votre bureau, vous savez? » C'est un peu moqueur, ton regard brillant, vibrant entre la malice et cette énergie qui t'habite. Oh il y a cet agacement, cet empressement qui ne te quitte pas, qui te rend fébrile au creux de toi, mais tu sais mieux faire que de le démontrer. Alors tu tentes d'oublier ton prisonnier qui se retrouve sans toi et tu te concentres sur cette transaction. C'est préférable ainsi, après tout.