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 Feels just like home | PV Shura

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Katarina & Shura


Ça ne t'arrangeais pas, tout ça. Pas entièrement, du moins. Bien sûr que tu étais heureuse de pouvoir passer un peu plus de temps avec Vlasi. Vous en avez fait des trucs ensemble, tout les deux et ce, en bien plus de temps qu'il ne le faudrait à d'autres. Si vous aviez déjà un lien particulier dû à vos passés respectifs et ce qui vous a accroché l'un à l'autre, la complicité ne s'est fait que grandissante alors que tu l'as finalement retrouvé dans cette ville. Un heureux hasard, que tu as cru, de te dire que les signes de vie du trafiquant se retrouvaient au même endroit que où tes pas te menaient pour ta quête, où il serait du plus idéal pour l'avancée de ton organisation. Heureuse coïncidence. L'idée t'a pourtant effleurée, au départ. C'était bien trop étrange, comme situation. Qu'il se retrouve dans cette ville qui se voyait si fluctuante en terme de créatures. Alors oui, tu y as pensé. Qu'il serait peut-être l'une d'entre elles, l'un de ces êtres que tu passes ton temps à poursuivre, chasser, traquer. Certes, il y avait de l'angoisse lorsque tu avais enfin trouvé son adresse. Puis, ton regard s'est posé sur l'homme et les doutes ce sont éteint. Impossible qu'il soit l'un d'eux. Il était dangereux, certes, mais il t'aurait bien avoué un tel secret, n'est-ce pas? Qu'importe. La question s'était rapidement enfuie de ton esprit. Tu ne sais même pas s'il a conscience de l'existence-même de ces êtres-là. Tu n'as vu son prénom, actuel comme réel, nul part dans les dossiers chez les Dux. C'était de quoi te rassurer, ça aussi. Alors les doutes se sont dispersés en moins de deux. Sans doute aurais-tu pu constater quelque chose, tu t'étais dis. Tu vivais avec lui, les premiers mois que tu es arrivée à Bray après tout. Rien. Le néant. Le bon vieux Vlasi habituel, ou presque. Presque car celui-ci ne semblait pas aussi motivé, déterminé, que ce que tu le connaissais, plus jeune. C'était flou, des souvenirs de lorsque tu n'avais que cinq ans, certes, mais ce n'était pas le même. Tu as toujours présumé que quelque chose de grave était arrivé pour qu'il en arrive jusque là, comme un dépressif, à attendre que son heure ne sonne et que la faucheuse ne vienne le chercher pour les bêtises qu'il a fait. Mais dans votre monde bien à vous, n'est-ce pas le cas pour tous? Le monde dans lequel vous avez grandis n'apporte que ça, au final. Des tragédies, des complications en cours de route, de la douleur qui aurait sans doute pu être évité si vous aviez fait de meilleurs choix ou si votre route avait été tracée différemment. Aurais-tu décidé un autre chemin, sans aucun doute ne te serais-tu pas faites kidnappée puis jetée au trottoir pour faire la catin. Mais tu t'étais engagée, tu t'étais laissée déraper vers la voie criminelle et c'est ainsi que vous vous comprenez, sans qu'il n'y ait de mots nécessaires. Vous comprenez que vous avez eu une sale vie, via des choix volontaires ou non, et que vous avez subis bien plus que ce qui se considère supportable. Bien entendu que l'on change, après tout cela. Bien entendu, que l'on veut se laisser mourir dans un coin et abandonner. Ça semble tellement plus simple. Pourtant, il y a cette voix qui se gratte au creux de tes os et qui te force à aller de l'avant, te disant que tu n'avais pas encore tout vu. Qu'il y avait encore tant à voir, à faire, à subir probablement. Et si toi tu sais te battre encore, tu allais le traîner avec toi, de force s'il le fallait. Il t'a tendu la main quand tu en avais le plus besoin, tu allais lui rendre la même chose.

Pourtant, ça ne te plaisait pas, cette situation. Depuis cette blessure, depuis ce renvoi de ton appartement, tu es venu gratter une place sur ce divan que tu connais désormais si bien. Ce qui te déplait, c'est que tu ne lui dis pas, ce que tu chasses. Ni même que tu chasses tout court. Tu ne veux pas qu'il se retrouve à découvrir cet aspect de ta vie. Tu ne veux pas le mettre en danger, s'il venait à être mis sur la carte comme une tête à chasser par cette seconde organisation, si ton nom se mettait à découvert et qu'on le savait près de toi. Tu sais bien qu'il saurait se débrouiller, bien entendu. C'est Vlasi, pas n'importe qui d'autre. Rien ne l'arrête et tu te doutes bien que même face à des créatures, il ne ferait que tirer entre les deux yeux comme il le ferait avec le quelconque humain à abattre. Mais tu ne veux tout de même pas le mettre sur la map, lui rajouter une merde supplémentaire. Tu ne veux pas qu'il découvre les dossiers que tu devras alors cacher au lieu d'étaler sur l'entièreté de ta table de cuisine lorsque tu tentes d'avoir un aperçu globale de ta cible pour des informations. Ça rendait les choses plus complexes qu'elles ne le sont déjà. Mais outre ça, outre cet inconvénient, tu ne dis pas non. Tu l'aimes bien, c'est comme un frère, ce type. C'est ton boss, ton modèle, ton frère par choix. Ce n'est pas pour rien, non plus, que tu as préféré le contacter lui plus que quiconque d'autres lorsqu'on t'a viré de l'appartement. Après quelques échanges via sms, tandis que tu faisais tes boîtes, il avait accepté. Ce serais comme "dans le bon vieux temps", tu te disais. Même si ce temps-là ne remontait qu'à quelques mois de cela à peine, presque un an tout au plus. Sans doute aurais-tu pu régler les choses autrement et t'éviter de te faire évincer de ton appartement, te faire plus douce. Reprendre sur toi et calme ton tempérament. À peine avais-tu eu le temps de laisser cette idée effleurer ton esprit que tes doigts s'étaient resserrés avant de ne laisser s'abattre ton poing sur la peau rude et sèche de l'homme. Ironie du sort, le poing s'est porté par la main détenant le tatouage «Love». C'est sans doute ce que tu sous-entends si tu viens un jour à parler d'avoir "beaucoup d'amour à donner". Tant pis, c'était mérité. Il s'était mis à parler sèchement, les choses se sont envenimées et en peu de temps, c'était un concours de celui qui savait engueuler l'autre le plus fort. Il a malheureusement gagné, sur ce coup-ci.

Tes quelques boîtes, elles sont dans ta voiture. Tu avais pris un appartement pré-meublé alors forcément, tu n'avais pas grand chose avec quoi repartir. De la nourriture, tes fidèles vinyles, quelques effets personnels et tes vêtements qui se retrouvaient alors dans une valise. La beauté d'une telle chose, c'est que l'on pouvait sans doute voir ce qui te tenait bien plus à coeur dans tes possessions lorsque l'on regardait ta façon d'emballer tes boîtes et effets personnels. Tes vêtements, eux, étaient relativement pliés, mis à la hâte dans ta valise. Tes vinyles, eux, étaient soigneusement emballés avec du papier bulle ici et là pour ne pas causer de secousses et risquer d'entendre le son douloureux d'un fracassement qui viendrait rapidement se faire rejoindre par l'entente de ton coeur qui se brise, se fissure. Fascinant, comment tu peux prendre autant soin d'un bien matériel de la sorte. Bien que tu ne peux pas même écouter et que de toute façon, c'est mieux ainsi. L'aiguille abîmerait le matériel. Tu y tiens, à ces vinyles. Tu as même levé le ton sur un enfant que tu gardais parce qu'il avait osé approcher ses doigts à la graisse de pizza de l'une des pochettes. Heureusement qu'il s'était arrêté assez vite, disons-le.

La porte de ta voiture se ferme tandis que tu trimballes ta valise hors de la bagnole pour t'amener jusqu'à l'appartement. Tu avais une quelconque hâte, tout de même. Tu n'es pas du type colocation, sauf avec lui. Malgré son chat. Sans. Tu ne comprends pas l'amour qu'il porte à cette bête. Non pas que tu détestes les chats pour autant, mais tu les... tolères, plus que tu ne les apprécies réellement. Toujours là, à te toiser. Puis, sans aucune gêne pour la bulle personnelle, aussi. Au nombre de fois que Sans s'était ramassé à dormir sur ton dos ou ton ventre. Heureusement, la fourrure est douce, les ronronnements sont réconfortants et il y a tout de même quelque chose d'adorable dans ce regard qui te scrute au beau milieu de la nuit ou qui t'observe pendant que tu manges. Tes doigts pressent la sonnette, l'impatience au ventre. Ce n'est pas comme si vous ne vous vous voyez pas depuis que tu as quitté son logis, loin de là. Vous vous êtes sans doute vu récemment, d'ailleurs. Mais il y a ce côté inséparable, malgré tout. Cette complicité qui vient se mêler à la hâte. C'est pourquoi que c'est un « Shura ! » enthousiaste qui quitte ta voix, sourire aux lèvres, lorsque tu aperçois la tête qui t'ouvre finalement. Tes bras se passent autour de son corps rapidement pour une étreinte, profitant de ce geste d'affection pour faire entrer ta valise dans l'appartement. On ne sais jamais, prévention, au cas qu'il ne se décide de changer d'avis.  Puis tu le relâches, tes doigts se faufilant en vitesse et avec agacement dans la chevelure de ton supérieur. « Tu ne serais pas dû pour une coupe, toi? » C'est taquin, amusé, pour le faire réagir. L'énergie déborde de tes gestes, pleine de vie. Sans doute que tu n'aurais pas dû prendre ce second café, ce matin. « J'ai le reste de mes cartons en bas, dans la bagnole. Tu m'aides? » Une question, certes, mais en était-ce réellement une? Lui laisserais-tu vraiment l'option de simplement te regarder galérer avec tes cartons et se foutre de ta tête en attendant? Bien sûr que non.
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I took a walk on a Saturday night,fog in the air, just to make my mind seem clear where do I go from here? I see my breath pushing steam through the air, shaking hands run through my hair, my fears, where do I go from here?

Un air de déjà vu, c’est ce qui flotte dans l’air alors qu’il jette son téléphone sur la table-basse, frôlant de peu le cendrier qui aurait pu se retrouver totalement déversé à côté. Ses mains passent sur son visage, mitigé entre la satisfaction et l’inquiétude. Non pas que cela le fasse chier que Katarina revienne vivre pour un temps chez-lui, mais beaucoup de chose avait évolué depuis. Enfin beaucoup ... Non. Pas tant que cela, quoi que. Il ne sait plus à force, il est perdu dans le continuum espace-temps. Indécrottable solitaire et antisocial, trop de personnes viennent et repartent de chez-lui. C’est un vrai moulin, cet appartement. À croire que le temps où il s’agissait de son antre, de sa tanière, de son squatte, son refuge, soit révolu. Comment il va lui expliquer ? Qu’il ait dorénavant un serpent, un cicatrice dans le cou qui aurait du lui être fatale, un chat toujours aussi con et inefficace quand il s’agit de foutre dehors les gens. Qu’il a même une fille, un petit bout de lui au féminin qui est retournée vivre en France, parce qu’un connard de chasseur lui a volé. Y a de quoi être dépressif, voir suicidaire. Au fond, ça doit être pour cette raison qu’il est persuadé de ne plus rien avoir à perdre, et qu’il continue comme un pur entêté à courir après un type qui peut le retourner en deux coups de cuillère à pot. À propos du chat, il sait quoi faire de ses mains. Il saisit Sans sous les pattes avant pour le soulever, et le mettre devant lui. Le Persan gris semble blasé d’avance. Oh putain, qu’est-ce qu’il va me dire encore ? C’est ce qu’il semblait lui dire par le biais du regard, clignant des yeux de temps en temps avec sa tête de grumpy cat. «Bon, on ne vas plus être que trois, alors j’compte sur toi pour ne pas la faire chier, c’est comprit ?»
Ouai, ce qui fût autrefois le prince des voleurs moscovite parle à son chat. Ce qui illustre à quel point il a rangé toute cette histoire derrière lui. Elle ne pourrait pas comprendre. Il ne veut pas être comme son père. Il ne veut pas être Slavimir. Elle n’a qu’une vision idyllique de cette personne, car elle n’a pas vécu tous les jours avec lui. Mais, plus la trotteuse fait son chemin, plus la réalité lui frappe aux visages : il ne sait plus. Il ne sait plus s’il doit se targuer d’être meilleur ou pire que lui. En une rare fois, il a même éprouvé de la honte. Comment se comparer à une personne aussi charismatique que son père, aussi froid, aussi classe quand on s’est fait... Non, toujours pas. Le mot ne veut pas sortir, et Shura repose son chat sur ses genoux, les bras ballants, accoudé au dossier du canapé.

Il se croyait à l’abri en jouant les connards, mais y a que des tarés dans cette ville.

Sans s’installe, grappille de l’intention, mais il n’y a rien à faire ; Son maître est bien trop défoncé, encore une fois. C’est si confortable, cette prison dorée, ce placebo qui force la fermeture de l’esprit sur ce qu’il est devenu. Un pauvre bougre grincheux qui ne vaut rien. Même sa dignité, cette chose dont il continue de défendre, s’est faite piétinée soit disant gracieusement. Il en est fier, serait-ce de la folie ? Pas du même acabit de Chester, loin de là. Quelques choses de plus vicieux, de plus cachés, plus difficile à desceller. Celle qui alimente la haine, qui l’empêche d’éprouver le moindre remord lorsqu’il faut ôter la vie de quelqu’un. Celle qui le rend antipathique, tout simplement. Est-ce que ... Est-ce que le prince des voleurs à perdu toutes raisons de se battre ? Non. Bien au contraire. Elle est ravivée ces derniers temps, à force d’encaisser les coups.
Il a surtout appris à se détendre de force avec le temps, et peut-être un brin de sagesse. C’est vrai quoi, il est père. Aussi. Il n’a aucun modèle sur qui pomper, il ne veut pas faire d’elle une meurtrière. C’est l’exemple qu’il donne, il en est persuadé. Alors, il fait ce qu’il sait faire le mieux : improviser. Jouer les têtes de con pour cacher ce cœur pourrit. Refouler toute trace de sentimentalité pour ne pas être bloqué le jour J. Et ce serait même réaliste de dire qu’il s’en amuse. Au fond, sa petite conscience, quelque part dans ce foutoir psychologique, lui murmure que ce n’est peut-être pas une mauvaise chose que cette petite-sœur revienne vivre avec lui. Pas indéfiniment, il a bien été clair là-dessus. Il lui donne un mois pour retrouver un appartement à son nom. Mais, va-t-il vraiment la dégager si elle n’a rien au bout d’un mois ? Non. Non, c’est surtout de la bêtise et de la méchanceté pure. Disons qu’il tient tout de même à sa bulle, à ce cocon qui pète pas trois pattes à un canard, mais qui est largement personnel pour se sentir chez-soi. Parce qu’entrer chez Shura, c’est comme entrer dans sa vie privée. C’est une exposition de goût, de passion, de chose dont il ne parle jamais. On fera pas l’étalage de toutes ses figurines, soigneusement exposées sous des étagères et mises sous verre pour les préserver de la poussière. Majoritairement des personnages de jeux vidéos, et quelques icônes cinématographiques. Cette bibliothèque qui croule sous les CD aux styles peu variés. Métal, hard rock, punk, un peu de pop, de quoi réveiller le quartier si jamais il lui vient l’envie de faire chier ses voisins. De ces guitares accrochées aux murs, qui servent plus de décorations que de réels instruments de musiques.

Ouai, il faut regarder la décoration pour comprendre qu’il n’y a pas qu’un monstre de foire ici. Mais aussi un humain avec ses attaches, ses passions, ses envies. Le rangement, c’est toujours pas ça, mais il aime avoir tout à disposition tout de suite. Il y a même ce serre-tête ridicule, ces bois de rênes en coton que le Doc lui avait offert. Est-ce que ça tient de l’oubli de s’en débarrasser ? Ou juste d’une attache inavouée ? Allez savoir, il reste un souvenir de la cuite qu’il lui avait mise, et ça vaut tout l’or du monde. La sonnette retentit, et ce squelette se lève. Il n’y a pas besoin de vérifier, il se doute de qui il s’agit. Par question de présentation, il enfile le premier tee-shirt qui lui vient sous la main. Les tatouages disparaissent provisoirement ainsi, évitant les bruits de couloir qui pourraient lui coûter cher. Une demi-seconde, c’est le temps qu’il a fallu entre l’ouverture de la porte, et entendre un Shura ! bourré d’enthousiasme. Une vague tape à l’épaule pour ponctuer cette étreinte, elle fait partit des rares personnes à avoir le droit de l’approcher de s’y prêt. «Ça fait plaisir de te voir aussi, même si c’est pour squatter chez moi.» Bof, il râle, mais il ne lui en veut pas. Il préfère largement qu’elle vienne chez lui plutôt qu’elle se retrouve à la rue. Katarina perd ses mains dans sa tignasse noire, et il ronchonne un peu. «T’es sérieuse, là ? Lâches mes cheveux, ils sont très bien, tss.» Pourquoi il a l’impression de faire face soudain à un bébé relou ? Le genre de marmot qui touche à tout sous excuse qu’il découvre le monde. Si ça lui fait plaisir ... «On verra la question des cheveux plus tard, t’as que ça ?» Surprit, il a quand même un sacré doute concernant les effets personnelles de sa partenaire. J'ai le reste de mes cartons en bas, dans la bagnole. Tu m'aides ? Meh ? Ça veut dire qu’il y en a plusieurs ?! Oh misère, où est-ce qu’il va mettre tout ça. Même si sa forte flemme intérieure lui hurle de refuser, plus vite ça sera fait, plus vite ils seront tranquilles. «D’accord. J’espère que t’as pas ramener tout ton appartement. Y a pas beaucoup de place ic-!» Et vas-y que Sans le bouscule, curieux de voir qui était la fameuse quatrième personne. Oh, son oreiller ambulant préféré. Chouette ! Le persan saute sur l’épaule de Katarina, mais y a quand même une sacrée malignité dans son regard. Il va faire une connerie... Et voilà, c’est fait, il a coincé ses griffes dans le tee-shirt de madame, enculé de chat.

(c) SIAL ; icons bandit rouge.


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Katarina & Shura


Tant de choses avaient changées, depuis le temps. Depuis votre réunion, mais également depuis votre première rencontre. Tu es bien loin de cette gamine au bord de la rue en train de faire la manche. Tu es bien loin de cette trainée qui a été jetée aux trottoirs afin de ridiculiser, salir, le nom de ceux qui t'ont accueillis à bras ouverts malgré que ce soit une famille trainant dans la pire crasse illégale possible. Pourtant, face à Vlasi, à Shura, qu'importe le prénom qu'il pouvait se donner, tu étais quand même la petite Katarina. Peu importe les années passées, peu importe ta force, ta droiture et tête haute désormais. Peu importe que ton corps a grandit, que tu sois devenue femme, que ton regard, tes traits, tes cicatrices, racontent d'eux-même toute la merde que tu as pu vivre. Peu importe tout ça, tu as cette impression d'être encore l'enfant à qui il aura tendu la main, il y a de cela des années. Cette même complicité, ce même regard admiratif. Celle qui est reconnaissante de cette couverture, même si elle aura été jetée à ton visage. De ce feu, afin de t'éviter de tomber en hypothermie. Ce n'est pas pour rien que tu as décidé de rester à Bray, maintenant que tu l'avais retrouvé. Et depuis, votre relation n'a fait que s'intensifier dans cette belle complicité. Sauf qu'il y avait tout de même beaucoup de non-dit, malgré ça. Beaucoup de choses que, tu savais, tu ne pourrais sans doute jamais lui confier.  Même s'il avait toute ta confiance, même si tu lui promettais une fidélité sans faille.

Lorsque la porte s'ouvre finalement, tu sais déjà. Rien que par l'odeur se dégageant de l'être désormais contre toi. Rien que par ce courant d'air qu'aura provoqué la porte. Rien que par son attitude, peut-être. Tu sais qu'il est complètement défoncé et un rapide croisement de regard est suffisant pour confirmer tes dires. Tu trouves ça dommage, parfois. Que le prince s'est retrouvé à tomber dans le même châtiment qu'il offre à ses fidèles. Mais tu es bien loin d'être la personne qui viendra le contredire, qui viendra lui dire comment agir. Tu n'es pas là pour ça. Tu ne l'auras jamais été. Ce n'est pas à toi de le faire, non plus. Tu pourrais l'écouter se plaindre de ses divers malheurs pendant une semaine entière que pas même une seule fois oserais-tu lui dire qu'il ne fait que s'enfouir dans cette prison dorée et qu'il se voile la face de la réalité, qu'il fuit davantage qu'il ne confronte. Qu'il n'est pas comme avant, au final. Ce n'est pas ta place de lui dire qu'il devrait diminuer, qu'il devrait faire attention. Et sans doute ne diras-tu jamais quoi que ce soit en autant que sa vie n'en dépende pas. Tu n'es pas là pour lui dire quoi faire, ça n'aura jamais été votre relation, après tout. Tu lui dis, parfois, dans des sous-entendus qu'il n'est pas le même, qu'il a changé. Tu tentes de comprendre, de savoir ce qu'il lui est arrivé. Tu cherches à savoir où est passé celui que tu as côtoyé dans cet endroit abandonné, alors que tu n'étais qu'une enfant. Où se trouve le fameux prince des voleurs qui avait toute sa réputation. Mais tu ne forces jamais. Tu restes à ses côtés, c'est déjà suffisant. Tu restes à ses côtés et tu le surveilles pour lui éviter de faire le pas de travers de trop, celui qui le mènerait à sa perte et qui le ferait soudainement quitter cette terre maudite. Là, seulement, viendrais-tu t'imposer. Mettre ton pied à terre avant qu'il ne soit trop tard. Tu sais que si il est ainsi, c'est parce qu'il y a une raison. Tout comme il doit se dire la même chose pour toi, après tout. Toi aussi, tu as changé avec les années. Mais ni l'un ni l'autre n'amène de reproche, ne dit quoi que ce soit. Vous ne vous vous reprochez pas vos travers et au lieu, vous restez dans cette complicité. Celle qui ne cherche pas ce qui se cache derrière. Qui fait confiance, les yeux fermés, sur ce que vous vous dites l'un à l'autre.

Ton regard fouille rapidement la pièce dans l'étreinte avant de revenir vers l'être face à toi, un rire moqueur se propageant alors qu'il se met à râler. C'était classique, comme réponse. « Allons, je te l'ai dis. Un peu de compagnie ne te fera pas de mal! Mais promis, je ne vais pas m'éterniser. » Plus longtemps tu resterais ici, le plus risqué que ce serait. Autant pour lui, même si tu le sais apte à se défendre, autant parce que tu ne voudrais pas qu'il tombe sur tes dossiers. Ce serait le pire, sans doute. Tu roules des yeux dans un sourire amusé alors qu'il vient se plaindre de ta main dans ses cheveux, rien que pour ensuite répondre concernant tes choses. Bien sûr que non, tu n'avais pas que ça. Tu n'avais pas des tonnes de cartons, mais tu avais tout de même tes essentiels. Encore heureux pour lui que tu n'avais pas des meubles à trimballer en plus de tout ça. Tu sais bien qu'il n'a pas grand place dans son appartement. Cependant, tu avais bien plus de biens matériels que ce que tu avais au tout départ, à ton arrivée ici. Avec le temps, sachant que tu comptais bien rester ici un bon moment, tu t'es retrouvée à acheter quelques trucs ici et là. Très loin de quand tu passais ton temps à la recherche de ton bienfaiteur où tu n'avais qu'un sac à dos et tes vinyles dans ta bagnole. Parfois tu y dormais quand c'était préférable pour ton mentor et toi, au lieu de trouver logis quelque part et dépenser de l'argent important alors que vous ne comptiez rester que deux jours dans la dites ville. Autrement, c'était une location de chambre de motel afin de dépanner pour quelques semaines. Tu étais bien loin d'être sédentaire, incapable de te fixer un lieu afin de mieux chercher l'homme. Sauf que maintenant que tu l'avais retrouvé, tu t'es dis que tu pouvais désormais te reposer un peu, prendre un endroit plus stable. Prendre un appartement, t'acheter quelques objets. Il est ici et tu ne comptais pas partir temps et aussi longtemps que ce serait le cas. Pourtant, tu sais, au fond de toi. Tu sais que ce n'est en aucun cas une garantie et qu'il serait possible que tu doives fuir du jour au lendemain, pour une raison quelconque. Qui sait ce que peuvent réserver les Dux Tenebris, parfois. Mais tu préférais te le faire croire. Te dire que c'était possible, d'avoir ton chez toi.

Tu allais lui répondre, même, tandis qu'il commençait sa phrase. Parce que tu savais déjà vers où il s'en allait avec ça. Tu savais qu'il n'avait pas beaucoup d'espace et que même s'il accepte de te loger temporairement, ta présence pourrait gêner. Non pas parce que c'est toi, mais bien parce que justement, faute de grandeur du lieu, une personne supplémentaire devenait vite encombrant. Sauf que tu n'as pas le temps de le rassurer, de lui dire de venir voir par lui-même le peu de choses que tu avais. Tu as à peine le temps de soupirer un rire, comme l'air de dire que c'était typique comme réaction de sa part et qu'il devrait savoir mieux que ça que c'est toi, que tu ne possèdes pas milles boîtes et que tu as pleinement conscience que son appartement, il est surpeuplé à l'immédiat. Tu n'as pas le temps de faire plus parce que c'est alors que tu croises la bête. Sans. Cet animal que, au fond, tu affectionnes ne serais-ce qu'un peu parce qu'il y a la douceur de son poil, parce qu'il est agréable en guise de chaleur quand tu dormais dans le salon, parce qu'il a quand même une tête adorable. Mais ça s'arrête là, sincèrement. Parce que franchement, ce truc est un démon sur quatre pattes. Belzébuth avait de la compétition ou l'avait envoyé sur terre pour te faire chier. Le nombre de mauvais coups que tu avais subit se voyait incalculable. Pourtant, tu y crois chaque fois. Comme à l'immédiat, alors qu'il grimpe sur ton épaule. Chaque fois, tu te dis qu'il est heureux de te voir, peut-être, même si au fond vous ne vous vous aimez pas. Tu as déjà du mal avec les chats, c'est un miracle que tu tolères Sans. Tu allais même te faire aimable. Tu allais lui faire un foutu sourire et tenter un possible bisou sur sa tête. Sauf que tu n'as pas même le temps de mettre la moindre chose à exécution. Parce que ton corps se crispe, tes doigts se ferment en un poing et tu l'attrapes en moins de deux par la nuque pour le dégager de ton épaule dans un « мудак* ! » sifflé entre les dents, alors que ton épaule attaquée se penche un peu plus vers le bas. Tentative de fuite inutile puisque cette saloperie t'enfonce toutes ses griffes dans ton teeshirt et, par défaut, ta peau. Tu resserres tes doigts contre la graisse de la nuque et sans doute que la pression se fait suffisante, parce qu'il parvient à enfin relâcher sa prise pour le plus grand plaisir de ton épiderme, malgré une plainte. Tu le redéposes pourtant au sol, malgré le geste vif. C'est bien parce que tu sais que Shura affectionne ce démon que tu fais tout de même attention. Sans quoi ce chat serait sans doute déjà lâché au sol de la hauteur de ton épaule. Et tu la masses un peu, la dites épaule, tandis que tu foudroies la bête du regard. « Au moins il a la politesse de ne pas s'attaquer au bras dispendieux. » Oui parce que malgré tout, il ne plantait pas ses griffes dans tes tatouages, c'était déjà ça de gagner. Un brin d'affection entre vous deux, probablement. Sauf que ton regard remonte vers le grand vivarium. Et le boa qui s'y trouve. « Et j'imagine que ça, c'est Nagini? Je croyais que tu étais rendu avec une autre bête poilue, à dire vrai. » Ton sourcil se hausse sous un élan de curiosité et d'incompréhension. Un serpent. Tu ne savais pas qu'il en était fan. De ta mémoire, tu étais même persuadée qu'il les avait en horreur. Alors que diable faisait-il avec ça? « Tu m'expliques? » Et de nouveau, c'est une question rhétorique. Une question qui n'en est pas une. Bien entendu qu'il allait t'expliquer. Il te devait une explication, c'était obligatoire. Et ça, tu comptais bien l'embêter jusqu'à ce qu'il t'offre une réponse.

*мудак - Connard
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I took a walk on a Saturday night,fog in the air, just to make my mind seem clear where do I go from here? I see my breath pushing steam through the air, shaking hands run through my hair, my fears, where do I go from here?

Au fond, il le savait parfaitement ; Cela ne pouvait pas lui faire de mal. D’où cette nonchalance lorsqu’il ouvre la porte, la fainéantise ponctuant son geste. Oui, Katarina n’avait pas besoin de penser tout bas ce qu’il avait envie de hurler très fort. Les dernières traces d’un temps révolu sont ces tatouages sur sa peau. Ces grades ternis, dont jamais il ne lui viendrait l’idée de s’en débarrasser, ni d’expliquer la signification. Le serpent autour de son cou, les étoiles à huit branches, le bateau filant à l’horizon, les yeux... Ce sont des souvenirs, des pensines incrustaient à même sa peau qui lui permettent de ne pas oublier totalement d’où il vient. Certains jours, ils sont un réconfort. Le simple contact visuel suffit pour réaliser que non, il ne pouvait pas être plus monstrueux qu’autrefois, que cela allait en s’arrangeant. Qu’il avait surtout garder son côté tête-brûlée, et qu’il avait toujours le chic pour s’inviter là où il ne fallait pas. Mais d’autre, il était un fardeau, une source de frustration qui lui donnait envie de tout ravager. À force d’avoir changé d’identité, d’avoir toujours suivi un code d’honneur, de pardonner trop facilement, de foncer sans réfléchir, Vlasi ne savait plus où il était, qui il était, où il allait. Il se meurt lentement en marchant sur le boulevard des rêves brisés. Il s’entête à poursuivre un magicien qui, même s’il ramène sa tête au pays, ne lui rendra pas sa famille, persuadé d’être seul et d’être condamné à être seul. Trop violent, trop virulent, trop imprévisible, un véritable cocotte minute qui s’empêche d’exploser en se lobotomisant le cerveau à coup de pétard et de bang.
Alors oui, Vlasi Bäckähäst n’est plus qu’une épave qui attends son heure. Parce que c’est ainsi, c’est la vie. La fatigue d’avoir passé son temps à courir. Il est juste trop fier pour lui dire. Le jour où elle était réapparue à Bray, il avait eu un petit espoir. Un élan de nostalgie. Certains iront dire que c’est la crise de la quarantaine, mais du tout. Son animal est le cheval. Pas pour le couvrir de ridicule, mais parce qu’il a une soif intarissable de liberté au point de se moquer des lois, des pratiques courantes, de la bienséance. Un fonceur qui aime courir pour courir, pour se dépenser, pour franchir les barrières, les clôtures, les murs. La vie de famille est une entrave insupportable à ses yeux. Le mariage, une chaîne qui le rendrait fou. Il déteste avoir des obligations, il préfère les négocier. On est d’accord, il ne va pas survivre longtemps s’il n’en fait qu’à sa tête, et cette putain de ville lui a suffisamment prouvé.

Il n’est pas chez-lui. Il n’a jamais été chez-lui, car il n’en a pas. Il n’en a plus.
Mais comment faire comprendre cela à Katarina ? Comment lui faire comprendre qu’il sait pourquoi elle est ici ? Qu’il sait que c’est pour le ramener dans un tas de ruine dont il sera parfaitement incapable de reconstruire pour une raison simple ; Il n’en a pas envie. Il n’a pas envie d’être Slavimir. Il n’a pas envie d’être son père. Il n’a pas envie qu’on le serve. Il n’a pas envie qu’on le clôture dans une bureau, dans une voiture, pour finir en taule. C’est d’ailleurs pour cela qu’il n’arrive pas à rester discret dans cette ville, et qu’il s’attire des emmerdes ; Shura ne tient pas suffisamment en place pour ça. On est jamais mieux servi que par soi-même, n’est-ce pas ? Là n’est pas le sujet, l’accolade le coupe dans ses pensées, et permet de faire descendre le stress d’un cran. Il n’allait pas cracher dessus, cela lui avait manqué. Le russe avait eu néanmoins un sursaut de crainte, un vestige d’une mésaventure qui persiste à le rendre très tatillon dès qu’il s’agit de le toucher. Mais il se rattrape très vite, passant ses bras autour de ses épaules, perdant l’une de ses mains dans la tignasse plus courte que la sienne avec un léger sourire. “Eh bah alors, je t’ai manqué à ce point...”. Une tonalité douce malgré une voix usée par l’alcool et le tabac de la veille. Shura ne peut pas la repousser, pas elle. Il aurait sûrement préféré qu’elle reste loin de toute cette merde. Cependant, il n’arrive pas à regretter de lui avoir balancer cette couverture au visage. Parce que c’est sûrement la seule bonne action qu’il ait pu faire dans sa jeunesse, et qui prouve que malgré tout le formatage qu’il ait subi, on ne peut pas lutter contre l’humanité.

Il allait avoir trois tonnes cinq de question avec de nouveau cette petite-sœur dans les pattes, c’est clair. C’est pour ça que Shura râlait d’ailleurs, parce qu’il sentait venir le stalke intense sans être capable de lui répondre. Le russe peste plus ou moins silencieusement en la voyant tripoter à ses cheveux, bien que ça ne soit pas suffisant pour la décourager. De la compagnie, hm ? Le souvenir d’Egerton lui traverse l’esprit car, à son plus grand damne, c’est la seule qu’il est jamais eu jusqu’ici. Vali pourrait compter dans le lot, mais avec ce qui va fuiter, pas sûr que ce gosse le regarde encore comme un ami, un père. “J’te dirais bien oui, mais ça ne m’a pas vraiment réussi jusqu’ici. Enfin, tant que tu me ramènes pas de gosses.” Un rire nerveux, un sourire taquin, il savait qu’elle était baby-sitter. C’est pour cette raison, et cette unique raison ! Qu’il lui avait fait ce commentaire. Sait-on jamais, si des fois, il lui viendrait l’idée de faire un coup de zèle. Des gosses, il y en a eu ici, oui. Son appartement était devenu un véritable moulin. Mais dès lors que les gens à qui il s’adresse avait quinze ans de moins que lui, il les considérait comme tel. La liste non-exhaustive : Janet, Samuel, Vali, Lucy, etc... Même ce connard de Chester qui avait seulement dix ans d’écart était considéré comme un gosse vu son comportement insupportablement particulier. Cependant, il était présent lorsqu’ils se sont pointés chez-lui, et il n’avait pas de crainte particulière puisqu’il était là pour surveiller. Katarina ne pouvait pas lui coller des mômes tenant à peine dans sur leurs pattes dans un appartement où des armes, des balles et des barrettes de shit traînaient dans tous les coins. Où alors, Shura est plus responsable que la demoiselle, et il y a de quoi s’inquiéter dans ces cas-là. Cette simple pensait le fit ricaner. Ce ricanement mauvais qui n’avait aucun fond de méchanceté dont seul lui avait le secret.

L’ainé s’accoude sur le pourtour de sa porte, commençant à expliquer gentiment (plus gentiment qu’il ne pourrait le faire avec le commun des mortels) que la place était très limitée ici, mais ce connard de chat l’avait interrompu. Quel gros bâtard. Elle est encore sur le seuil de la porte, et ils sont déjà en train de se battre. Super. Kochtcheï roulait des yeux vers le plafond pendant qu’un brouhaha entre feulement et insulte se met en place. Allait-il intervenir ? Non. C’était leurs histoires, pas les siennes. Le persan gris s’accrochait le bougre, il n’avait pas froid aux yeux. En même temps, il arrivait à mettre Vlasi a l’état de carpette confortable, ce n’est pas Katarina qui allait l’effrayé. Le temps qu’ils règlent tous deux cette histoire, le russe s’était enfoncé dans son appartement, laissant le champ libre à la demoiselle pour rentrer quand elle aura fini de se battre avec le chat. Il pourrait l’aider cela dit, mais comme elle le pense si bien, il affectionne bien trop Sans pour lui foutre un coup de latte. Alors, il sait comment faire. Belzébuth avait retrouvé le plancher des vaches, la queue remuant nerveusement de droite à gauche. Il était prêt à lui ressauter dessus, le bougre. Seulement, le doux tintement du sac de croquette avait eu raison de Sans qui rapplique ventre à terre vers Shura. Les animaux, c’est tous les mêmes de toute façon : promettez leur de la bouffe, et ils sont à vos pieds. “T’es vraiment un abruti... Non mais cherches pas, il est juste affreusement con.” Et pour soutenir ses propos, il repose ledit sachet après lui avoir mit trois-quatre croquette pour ne pas l’avoir fait rappliquer pour rien.
Sans occupé avec la sainte nourriture, Shura inspecte l’épaule d’un coup d’oeil, les mains dans les poches tandis qu’il revient aux côtés de Katarina. “Ah elle, c’est une longue histoire..” Pas si longue que ça à vrai dire, mais il espérait que ça passe comme excuse pour se désister sur les explications à fournir. Non ? Ça ne suffit pas ? Oh merde. Bon, et bien, allons-y. Shura amène une main derrière son crâne pour se frictionner le crâne, le temps de faire un tri rapide sur ce qu’il ne devait pas dire pour lâcher une bombe sur Egerton. Ça serait con de le tuer après avoir trouver un terrain d’entente, non ? .. Pas tant que ça en faites, mais bon. Peut-être que cet abruti a su titiller le peu de sentiment du moscovite.

“On me l’a offerte. J’vais souvent à l’animalerie pour l’autre abrutit, et j’suis passé devant plusieurs fois. En faites, c’était même mon débarras à sourie crevée que Sans me ramène de temps en temps. Je l’aimais bien, et j’ai eu le malheur de souffler le mot à un type. Du coup, il me l’a acheté, et il me l’a fait livré ici.” Un soupir en guise de conclusion, ce boulet de doc l’avait bien trollé sur ce coup-là. “Je la gardes chez-moi depuis, j’ai pas envie de la tuer juste parce que j’suis pas à l’aise avec l’idée qu’elle me morde. En plus, j’ai lu que les Boa, c’était pas vénéneux.” Du moins, il l’espérait. Parce que ça reste la fiche Wikipédia du Boa Imperator Constrictor, donc probablement une bande de newbie qui n’y connaisse rien. D’ailleurs, si cela est faussé, il vaut mieux pas que Shura l’apprenne. “Bon, on va les chercher tes cartons, où tu veux continuer de dévisager la mémère ?” Nagini n’est pas un exemple de violence, loin de là même. Elle est un peu conne, pataud, et elle passe beaucoup de temps à dormir. En soit, ce n’est pas vraiment le plus danger de cet appartement donc.

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Katarina & Shura


Shura, c'est un peu comme ton second père. C'est un peu comme ton grand frère. C'est une partie de ta famille sans pour autant qu'elle soit de sang. Ce n'est pas seulement quelqu'un qui t'a aidé lorsque tu en avais besoin. Ce n'est pas seulement une personne qui t'aura pris la main et t'aura amené au bord du feu. C'est quelqu'un en qui tu as pu mettre ta confiance alors que tu étais prise dans la brutalité de la Russie, dans la douleur d'être une enfant issue d'une famille trop pauvre pour vivre correctement. Tu t'es attachée, à cet homme-là. À ce bout d'homme qui t'a guidé vers un chemin. Peut-être pas le bon, encore bien moins le meilleur, mais un chemin tout de même. Shura, cet homme particulier, qui peut parfois sembler un peu farouche, un peu distant, souvent je-m'en-foutiste. Mais qui a un coeur. Et toi, tu étais aux premières loges pour en être témoin. Pourtant, Shura, ce n'est pas Vlasi. Ce n'est pas celui qui se tenait debout avec prestance et qui tirait le fusil sans même un battement de cil. Celui qui avait la froideur de tout bon trafiquant, de tout bon membre important de la mafia. Celui qui aurait pu bâtir l'avenir de celle-ci, la faire persister, continuer la descendance des Bäckähäst. Tu l'idéalises peut-être un peu trop, mais tu sais que l'homme qui t'ouvre la porte n'est pas le même et une partie de toi espère pouvoir trouver des réponses, pouvoir le secouer un peu, en revenant prendre logis chez lui. Un petit espoir parmi tant d'autres, dans une tentative de trouver du positif à tout ça. Après tout, ces gens, ceux qui ont fait de toi qui tu es, qui t'ont aidé à sortir de cette misère, tu les auras toujours vu comme une seconde famille. Peut-être pas la plus saine et franchement, quelqu'un hors de cette situation trouverait que c'est complètement ridicule, insensé, mais toi... Toi tu sais, au fond, que c'est grâce à eux que tu es encore là. Que tu es encore en vie. Que ton corps n'est pas enfoui dans un ravin quelque part en Russie. Et c'est tout ce qu'il te faut pour leur donner reconnaissance et fidélité. C'est tout ce que tu avais besoin pour partir à la rechercher de Shura quand les temps furent nécessaires. Et pourtant toi, tu ne sais pas qu'il ne veut pas que tu le ramènes. Qu'il ne veut pas persister sur cet empire. Mais comment pouvais-tu comprendre quelque chose s'il gardait silence ? Il pouvait tout te dire, ça aura toujours été ainsi. Pourtant, il y avait encore des choses qu'il n'osait pas avouer. Et tu n'étais pas vraiment mieux à ce sujet non plus.

Le léger sursaut, il est presque devenu habituel. Dans des vies comme les vôtres, le côté tactile n'est pas du plus répandu. Pourtant, tu ne peux pas t'empêcher de l'enlacer. Il aura beau se plaindre que tu es chiante là-dessus, un peu de contact humain ne fait jamais de mal. Va savoir si cette phrase est désormais pour lui ou pour toi, cependant. Les deux, sans doute. C'est bien le seul avec qui tu te permets d'être un peu plus proche, après tout. Le seul que tu sais que si tu partages ses draps, si tu l'enlaces, si tu lui fais un baiser sur la joue, il n'y aura jamais une seule arrière-pensée. Il n'y aura jamais cette impression que ton corps n'est qu'un tas de viande, un terrain de jeu dont l'entrée se voit payante. Parce que votre relation n'est pas ainsi. Elle n'est pas forcément normale, vu tout ce qui vous unis, mais elle est sans aucun doute complètement pure. Tu sais, d'ailleurs, rien que par cette voix douce que le sursaut n'est qu'un réflexe, qu'un mécanisme de défense. Il ne te repousse pas et sa voix ne se veut pas agacer et c'est tout ce qu'il te faut pour l'étreinte, appréciant la main qui se perd dans ta tignasse courte sur la brève durée de l'échange. « Toujours, tu le sais bien. » Bien entendu qu'il t'a manqué. Chaque jour tu sembles avoir cette peur qu'il ne disparaisse de nouveau. Tu as passé tellement de temps à le chercher, à tenter de le retrouver, après qu'il se soit volatilisé sans aucun son, aucune parole. Il est hors de question que ça se reproduise de nouveau.

« C'est rien contre chez toi, Shu', mais franchement j'aimerais bien garder cec p'tit boulot et ta charmante demeure risque d’entacher ça. Y'aura que moi, t'en fais pas. » Que tu balances, d'un petit sourire moqueur qui se veut pourtant doux, qui s'agrandit un peu par ce ricanement. Oh tu as bien passé l'étape de lui demander ce qui le faisait ricaner ainsi. Tu sais, depuis le temps, que c'était inutile que de chercher ce qui se passe dans la tête de ce russe. Et que c'était même plutôt préférable de ne pas le faire. Tout semblait pourtant bien se passer, d'ailleurs. Tu allais écouter attentivement ses directives, comme tu te doutais bien qu'il allait le faire. Parce que Shura, c'est un peu comme un papa poule par moment, mais c'est aussi quelqu'un qui apprécie sa tranquillité et son train de vie. Du moins, autant qu'il ne le pouvait jusqu'à ce que tu débarques en trombe en plein milieu comme une vraie tempête. Tu le sais qu'au fond, ce second A dans ton prénom, c'était une tentative de limiter les dégâts et espérer que tu ne sois pas un ouragan. C'était manqué sur ce coup-là. Mais voilà que le démon tente d'affronter la dites tempête. Sans. Saloperie de chat. Il se donnait à coeur joie contre ton épaule et franchement, ça aurait été sur tes tatouages qu'il aurait pu dire adieu à ses neufs vies entières d'un seul coup. L'épaule brûlante de par ses griffes, tu parviens finalement à le relancer au sol par un miracle quelconque. Parce que Sans, il est tenace. C'est sans doute son avantage de vivre avec quelqu'un comme Shura, ça. Tes doigts massent ton épaule, tentant de disperser la douleur, mais aussi dans une innocente tentative d'empêcher le sang de perler aux petites plaies de surface que cet enfoiré aura laissé. C'est un débat, des insultes, tandis que le diable remue la queue au sol jusqu'à ce qu'un petit bruit de sac se fait secouer. « Y'a au moins une chose qui n'a pas changer, dans ce cas. » Non parce que vraiment, même si tu aimes bien dormir avec ce chat, ce manque d'intelligence reste affreusement stable.

Il revient à tes côtés, puis te lâche cette... excuse? Explication? Franchement tu ne sais même pas ce que c'est. Une minable tentative de fuite sur l'histoire? Allons, Shura, c'est mal te connaître ça. Parce que toi, tu ne fais que le regarder, haussant un sourcil et tu attends. Ouais, tu attends la suite. Il sait bien mieux que de t'avoir sur une explication banale. Longue histoire ou non, tu allais l'écouter. Parce que franchement, un serpent chez Vlasi, c'est pas exactement un truc commun. « Alors un type te l'a fait livrer chez toi? Comme ça? » Tu t'approches un peu du vivarium afin d'en observer le Boa, écoutant les dires de ton ami. "Un type". À moins d'être le vendeur du magasin et de connaître l'adresse par défaut, c'était tout de même particulier comme façon de définir ce lien. « C'est ta nouvelle façon d'appeler tes amis, ça? "Ce type" ? » Tu lâches après une vague observation de la nouvelle créature pour ensuite revenir vers le moscovite. « Non parce que de te livrer ça chez toi, il se doit d'au moins connaître ton adresse. Il passe souvent? Je pourrai le rencontrer? » Oui, tu étais chiante avec tes questions. Et agaçante, encore plus, tandis que tu le narguais à coup de sourire pendant ton interrogatoire. « C'est quand même quelqu'un qui te fait des cadeaux, quoi. Et t'es chiant par moment, faut bien que je rencontre ce surhomme. » Une autre pique pour la forme, juste pour le taquiner. Une brève rotation de ton épaule afin de dégourdir un peu les muscles tendus par ce satané chat et ton sourire devient plus grand encore à sa proposition. « Non, on peux y aller! » Et tu ne l'attends même pas, que toi, tu es déjà partie vers la porte d'entrée pour aller chercher tes cartons. Oh et bien entendu que tu t'es empressée sur ta boîte de vinyles une fois en bas. C'était hors de question de les abandonner plus longtemps, par risque de malheur quelconque, mais également que ce soit Shura qui ne la ramène jusqu'en haut. Tes vinyles, c'est sacré.
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I took a walk on a Saturday night,fog in the air, just to make my mind seem clear where do I go from here? I see my breath pushing steam through the air, shaking hands run through my hair, my fears, where do I go from here?

C’est sa façon d’être, et de témoigner son affection. C’est particulier comme méthode, on peut le concevoir, mais c’est aussi une façon de protéger et de se protéger en permanence. Ce n’est pas dans sa nature d’être doux, ou même tendre avec les gens. Alors, les mettre à l’écart, il les abrite de lui-même et de son comportement dangereux pour sa personne comme pour celle des autres. Une étreinte, une exception, avec une minutie masquée dans quelques grognements de gêne. Heureusement qu’il n’y avait qu’eux-deux, car il ne voulait pas avoir de justificatif à fournir vis-à-vis de ce geste qu’il venait de faire. La solitude lui convient très bien, certes. Shura adore s’emmitoufler dedans, de ne voir personne de ses journées si ce n’est que ses animaux de compagnies. Encore que, cela n’est pas vraiment valable avec Nagini, puisqu’il évite de croiser son regard. Cependant, il ne peut pas renier le fait que voir un visage connu, familier, dans tout ce bordel irlandais, ça ne peut faire que du bien. Il y a quelque chose de réconfortant pour cette nostalgie qu’il tente tant bien que mal d’enfouir. Le garçon a changé, mais pas en bien. Il n’a pas grandi comme il le faudrait, il est resté coincé en eaux troubles, cherchant désespérément à se racheter une conduite alors qu’il est toujours aussi bon pour tout ce qui est mauvais. Toujours, tu le sais bien. Oui, et il ne sait pas si c’est une bonne ou mauvaise chose d’ailleurs.
Shura se perd dans ses songes, détachant la demoiselle de son étreinte pour ravaler autant que possible tout ce qu’il a envie de lui raconter. S’il y a bien une seule personne sur cette terre avec qui il n’aurait aucun mal à parler, c’est bien elle. Sauf que, il y a un paramètre qui l’en empêche : la honte. C’est bien pire que d’enfiler les sticks toute la journée, bien pire que de se soûler, bien pire que de passer son temps à dormir sans jamais être sûr à cent pour cent de pouvoir se réveiller. Il n’y avait rien à faire, ça ne peut pas sortir de sa bouche. Et puis, c’était bien trop compliqué. Trop fier pour avouer qu’il éprouve la peur, les angoisses, la crainte d’ouvrir la porte, c’est dans ces moments qu’il regrette que Vlasi Bäckähäst se soit endormit sans jamais être réveillé.

Oh, il n’est pas mort. Juste profondément dans le coma, fatigué par toute cette merde.
Une petite blague glissée, Shura ne vacille pas à la répartie de Katarina, haussant simplement les épaules. Au moins, ça prouve qu’elle a compris pourquoi il ne voulait pas de môme sous son toit. C’est un coup à avoir les parents scandalisés au bas de sa porte. Et potentiellement des dérapages qui pourraient agrandir le nombre d’orphelin en ville si jamais ça dérape un peu trop. «Super, pas de cris insupportables, et encore moins des sales gosses qui courent partout.» C’était un doux mélange d’honnêteté et de sarcasme tandis que son chat avait décidé de s’attaquer -gratuitement- à sa confrère moscovite. Pff, que faire, franchement ? Les deux n’étaient pas défendables, parce qu’en matière de favoritisme, ils étaient exéco. Alors, Shura pouvait juste les séparer dans un premier temps, et espérer ne pas avoir à recommencer plus tard dans la journée. «Possible. Au moins, ça a le mérite de ne pas le rendre trop chiant pour ce qui est de tenir compagnie.» Un haussement d’épaule, ce n’est plus une nouvelle : les chats, ce n’était pas spécialement des exemples d’intellectes, mais le russe avait une attache particulière pour celui-ci. Ça faisait un petit moment qu’ils créchaient ensemble, et faut avouer que ses ronronnements sont une véritable therapie pour pouvoir s’endormir sans soucis.

Jusqu’au moment où, avec la finesse d’un pachyderme en pleine course, il faut que le sujet qui fâche soit aborder. Plus ou moins subtilement d’ailleurs. Parce que très sincèrement, vu ce qu’il venait de balancer, ça n’allait pas aider pour l’étouffer. En plus, ce n’était même pas un mensonge. C’était juste une .... vérité très vaguement survolée. C'est ta nouvelle façon d'appeler tes amis, ç- «Ce n’est pas mon ami !» Lâcha-t-il brusquement, n’écoutant même pas la fin de la phrase. Shura se braque immédiatement, sortant les crocs pour se défendre. Réaction typique d’un homme qui a peur, ou qui cherche à protéger une vérité blessante. Ses pas s’emboitent, et cette tête de mule n’écoute même pas les piques, préférant se concentrer sur la réponse qui l’intéresse. Autant dire que sur ce coup-là, il n’y a pas eu de feignant pour descendre chercher ces foutues cartons. C’est presque s’il se mettait à courir, Sans observant la scène avec ses grands yeux ronds. Si ce chat était capable d’exprimer quelque chose, il soupirait sûrement, ou bien chercherait à faire comprendre que c’est on-ne-peut-plus-compliqué. Au lieu de ça, le persan gris s’étire, et il retourne se coucher sur le canapé en attendant que son maître revienne lui prêter ses genoux.

Basil, un ami ... Et puis quoi encore ?!
Ses poings le démangent, prêt à imploser. Mais au lieu de taper bêtement dans le mur, il préfère s’allumer une clope magique, ce qui le rends pistable d’un couloir à un autre. Et ce, même s’il marche rapidement. Un besoin de faire des pas, pour ne pas exploser sous risque de déballer tout ce qui serait susceptible de raviver cette impression de déchirure, cet état de malaise et de frustration. Shura descend les escaliers en se frottant le cou. De toute façon, l’ascenceur est pourri ici, il irait pas s’y aventurer. Parait que plus d’un a fini coincé dedans. Pas besoin d’attendre Katarina, il connait sa bagnole. Et quand bien même elle serait fermée, il connait aussi la façon de l’ouvrir de force. Ce n’était pas son truc de dévaliser les voitures, mais il s’y est mit parce que ça rend vachement service quand même. En plus d’être facile à faire quand il s’agit de dépanner. Oui, Shura a déjà volé des voitures, il conduit même sans permis tout type de véhicule, autre chose ?
Bien sûr, Madame a fermé. Bon, tant pis. Le russe fouille dans ses poches, jusqu’à trouver son jeu de clé. Tient, il était dans cette poche ce sachet. Y a rien là-dedans. Pas grave, il va bien lui trouver une utilité. Il bidouille pour ouvrir le coffre, puisque c’est ce compartiment qui l’intéresse, et au bout de quelques tours de crochetage, la porte s’ouvre. Tadaaa~. Les serrures, ça sert à rien avec Kochtcheï de toute manière.

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Katarina & Shura


Si seulement tu pouvais prendre conscience, par moment, à quel point tu pouvais être privilégiée de ce contact avec le moscovite. Tu te doutes bien que Shura, ou même Vlasi, ce ne sont pas des boules d'amour ambulantes. Ce n'est pas quelqu'un qui fera des étreintes, de rapide caresse dans la chevelure de d'autres personnes. Tu ne sais pas à quel point tu es une exception à la règle, au final. Pourtant, tu sais que c'est quelque chose que tu dois profiter lorsque la situation se présente. Alors tu les apprécies, ces gestes courts, encaissant les grognements avec humour plutôt que de t'en insulter. Tu sais bien que c'est faux, dans tout les cas. Il grogne sans mordre, le russe, après tout. Si c'était une réelle plainte, il ne te laisserait pas être chez lui une fois de plus. C'est un homme solitaire, tu en as pleinement conscience. Mais même un solitaire se doit d'avoir de la compagnie, par moment. Peu importe qu'il te contredise ou non là-dessus. Peu importe t'aura-t-il avoué avoir transformé son précédent colocataire en passoire via quelques SMS échangés lors de l'aveu de la perte de ton logis. Certes, tu le regrettes. Non seulement pour ce risque que tu prends de le mettre en danger en quelque sorte, tout comme celui qu'il pourrait découvrir les informations, mais tu es également peu fière de ton geste. Tu aurais pu éviter de frapper ton propriétaire. Tu aurais pu trouver moyen de te sauver de la situation et ainsi garder ton logis. Sauf que c'était plus fort que toi, à ce moment-là. Les gestes se sont fait d'eux-même, te rendant incapable de faire autrement sur le coup. Tu sais que ce sont des traces de ton temps passé à la Bratva, de la Russie, de toute cette violence. Ça fais encore parti de toi et franchement, c'est bien pire encore du fait que tu chasses désormais. Ça empêche cette violence occasionnelle, ce caractère de merde aussi, de te quitter entièrement. Pourtant, il y a un côté rassurant à tout ça. Parce que tu te dis, désormais, que heureusement, il est là. Qu'heureusement, il y a le russe pour quand tu te plantes les pieds dans le tapis dans une connerie habituelle. Il y a ce visage familier dans cette terre étrangère, contrairement à toutes celles que tu as parcoure. Ça ne peut que faire du bien, tout ça.

Tu pestes un rire d'amusement sous le sarcasme de l'homme. « Rien qu'un biberon de vodka ne peut régler, non? » C'est lancer innocemment, mais c'est bien loin d'être sérieux. Tu n'étais peut-être pas la babysitter la plus sécuritaire de la ville et surtout, tu n'as pas la même connaissance que d'autres femmes de ton âge pourrait avoir, n'ayant visiblement pas vécu comme tout le monde, mais tu avais encore un cerveau. Pourtant, ça n'empêche pas ton mauvais caractère de sortir de temps à autre. Il suffit d'un parent hyper protecteur qui lève le ton parce que son gamin s'est bêtement cogné le crâne et tu t'amuses d'un seul coup à jouer à celui qui criera le plus fort. Tu étais sans doute à blâmer, mais de là à te gueuler dessus? Allons, c'est qu'une bosse, ça partira. C'est fascinant comme tu avais de la difficulté à tolérer que l'on te gueule dessus et les tentatives d'autorité de façon général, alors que l'on regarde ton mode de vie. Mais ça, c'est seulement parce que tu réponds à l'autorité de quelques personnes uniquement. Et autant se le dire: Ce n'est pas à un paternel d'un enfant gâté que tu réponds. Et encore moins à ce connard de chat qui tente de détruire ton bras sans aucune gêne. Heureusement qu'il est agréable à dormir avec et que tu peux encore te moquer de ce manque d'intellect. Cette distraction facile sur la nourriture, c'est hallucinant. Encore toi au moins, tu te laisses distraire par le boa, mais tu es bien loin de faire comme Sans et soudainement tout oublier le reste. Le serpent dans le vivarium n'attire pas ton attention au point de cesser toute communication. Au contraire, ça ne fait que renforcer ta curiosité. Pire encore quand il te lance son explication. Un type qui connait son appartement. Ça, c'était particulier. Sauf qu'aussitôt tu viens insinuer la moindre amitié que voilà, il s'emporte. Comme ça, comme si un fusible venait d'éclater dans son crâne. Un court-circuit quelconque dans le cerveau et il est complètement parti, Shura, tandis qu'il te coupe directement la parole, pour ensuite ignorer le reste.

D'un seul coup, c'est l'ouragan Shura qui quitte la pièce dans un élan de colère. Toi, tu quittes aussitôt l'appartement en fermant la porte derrière toi. Tu sais que tu te ferais tirer une balle au crâne si cet imbécile de Lucifer-Quatre-Pattes venait à se barrer de l'appartement. L'odeur d'herbe t'empêche facilement de faire fausse route et c'est alors impossible de contredire la trajectoire: Il descend en bas, vers ta voiture, afin de prendre les cartons et ainsi s'éloigner de cette discussion au plus vite. Un soupire quitte tes lèvres alors que tu t'empresses de descendre les étages à sa suite, le voyant rapidement au loin en train de crocheter ta serrure de val-... Merde, ta valise. Oh en soit, il n'y a rien de réellement dangereux sur le premier coup d'oeil. Tu y as mis des cartons, rien de plus normal pour l'utilité d'une valise de voiture. Sauf que, est-ce réellement nécessaire de rappeler ton boulot? Le nombre de cadavre que t'y a ramené, tout d'abord. Heureusement, tu auras toujours attention à ne pas laisser de traces de sang dans la voiture, rangeant avec minutie les corps inertes. Tu passais tout de même régulièrement l'arrière de ta bagnole au nettoyant, une petite prévention supplémentaire. Pourtant, rien de tout cela n'était visible à première vue. Non, ce qui t'inquiète un peu plus à l'immédiat, c'est ton double-fond. Ouais, cette sorte de trappe que tu as soigneusement installé dans la valise afin de pouvoir aisément trimballer tes outils de chasse. Majoritairement ceux que tu empruntes à l'armurerie des Dux Tenebris et qui se voit donc quasi vide à l'immédiat. Sauf que toi, tu es quand même prévoyante et surtout: tu semblerais encore apte à faire fonctionner ta matière grise. Alors ouais, tu as quelques couteaux de base et un ou deux fusils, des balles et un sac pour transporter des cadavres qui s'y cache encore. Ne sait-on jamais quand tu devras entamer une poursuite instantanée qui ne te laissera pas le temps d'aller chercher tes armes au Bunker. Certes, Shura aussi, il a de quoi se protéger. Mais tu sais que le double-fond et tout l'espace en question pourrait rapidement porter à confusion puisque c'est visible que tu y caches bien plus que quelques trucs de défense. Malheureusement, faire croire que c'est pour mieux cacher la came de Shura quand tu as besoin d'aller en porter en mains propres pour cause de certains incompétents, ça ne passerait pas.

Alors oui, franchement, tu n'as pas envie qu'il voit cette petite fissure qui détoure les bords de ta valise afin de dévoiler ton matériel que tu caches encore et ainsi te ramasser avec des questions. Au moins, les boîtes cachent encore la majorité, mais ça ne t'empêche pas de t'approcher plus rapidement, presser ta main sur la valise d'un seul coup pour la refermer aussitôt, lui laissant à peine le temps de voir ce qui se cache dedans. Tu compenses le geste en prenant place sur le dessus de celle-ci, l'air pourtant sérieux. Tu as, de toute façon, bien d'autres choses à discuter qui viennent également justifier ton geste. Parce que cette frustration soudaine, elle est peu commune. Cette réaction, elle semble justifiée par autre chose que ce qu'il démontre. Parce que tout ça, ce n'est pas réellement lui, au fond. Ce n'est pas ce Vlasi qui a un sang froid à tout plaquer et même si Vlasi n'est plus là, remplacé par Shura, tu te doutes bien que ce ne soit pas de son attitude commune aussi. Les jambes pendues dans le vide, tu presses tes mains de chaque côté de ton corps, contre le rebord de la voiture. Ton regard fouille brièvement celui de ton confrère, même si tu sais qu'au fond, tu n'y trouveras pas vraiment ce que tu cherches. Pas entièrement, du moins, si ce n'est que des suppositions et des prédictions. « C'était quoi, ça? Tu m'expliques? » Parce que tu sais que s'il peut se confier à quelqu'un, c'est bien toi. Alors tu lui donnais une chance, lui offrais l'option, ouvrais en grand la porte pour qu'il se confie tandis que ton regard ne le lâche pas, le soutien dans un mélange d'inquiétude, d'incompréhension et de douceur, tout comme un feu sévère dansant en premier plan. Tu avais mis le doigt sur un sujet sensible, visiblement, et ça t'amenait à te demander ce que tu avais manqué, ces derniers mois. Et toi, tu hésitais entre deux options. À savoir si c'est le résultat d'un Shura qui aura été laissé davantage à lui-même, qui aura trop accumulé sans ton oreille pour se confier, parce que tu aurais manqué à ta tâche en ne te faisant pas assez présente pour lui. Ou bien, peut-être, que c'est simplement qu'il n'ose pas, qu'il ne sait pas le formuler. Que les mots bloquent et qu'il a besoin d'une tape dans le dos pour faire sortir les informations, même maladroites. Dans tout les cas, c'était hors de question qu'il y échappe. Il ne pouvait pas tout simplement avoir un élan de colère comme ça et s'attendre à ce que tu laisses ça couler, comme si de rien était. Comme si c'était normal.
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I took a walk on a Saturday night,fog in the air, just to make my mind seem clear where do I go from here? I see my breath pushing steam through the air, shaking hands run through my hair, my fears, where do I go from here?

Quelle drôle de réplique, tout de même. Lui qui était père entre les deux, était-il vraiment si incompétent qu’il le prétendait ? Du peu qu’il ait pu échanger avec Lucy, elle l’aimait bien. Elle ne le trouvait pas mauvais au sens propre, et elle s’intéressait à sa vision des choses. Shura n’avait pas changé, encore moins Vlasi. Il avait seulement mit sur mute cette violence qui l’anime pour discuter calmement autour d’un café, parler de sa mère, de ce qu’il se souvient d’elle et d’aller au planétarium avec elle. Elle a vingt ans, c’est une violente claque tout de même. Lorsque son regard avait croisé la gourmette qu’elle avait autour de son poignet, cela faisait vingt ans qu’il ne l’avait pas revu. Qu’il n’avait pas été présent, qu’il l’avait abandonné inconsciemment tout comme il avait abandonné tout ce dont à quoi il tenait à Voronej. Pour poursuivre une chimère.

Rien qu'un biberon de vodka ne peut régler, non?
«La vodka règle tout.» Il n’y avait pas à tortiller sur le sujet.

Quoi que. C’était sans compter sur son imprévisibilité et son tempérament explosif qui venaient de gâcher le calme et le bon enfant de leur retrouvaille. Un ami... Non. Impossible. Ou bien, cela relève surtout d’une envie de ne pas l’accepter. Ses nerfs explosent sans prévenir, et le détonateur avait été cette petite plaisanterie qui n’avait rien de bien méchante en soit. Seulement, il y avait tout un lot de circonstence accablante, de souvenir et de trouble derrière. Un dégout, autant pour ce qui c’était passé que pour ce qui se passera à l’avenir. Il avait été faible, démuni, sa fierté réduite en pièce. En aucun cas, il ne pourra considérer l’auteur de ce cadeau comme un ami. Pas tout de suite du moins, car les blessures demeurent encore. Elles sont vivifiées à chaque fois que ses souvenirs dans cette cave lui reviennent en tête, et qu’il essaye tant bien que mal de les remettre sur le compte d’un affreux cauchemard. Shura s’était braqué quasi-aussitôt, laissant derrière lui cette vieille amie, cette soeur d’arme sans se rendre compte de l’intensité de ce coup de colère.
Elle ne pouvait pas comprendre. Pas s’il gardait le silence à ce sujet. Un tabou frustrant, où l’envie de lui dire, de le dire à quelqu’un, le tiraille et la honte qui l’en empêche. Que pensera-t-elle de lui s’il lui dit tout. S’il lui explique qu’il a troqué ce corps usé contre sa liberté, se laissant à contrecoeur à cet ami-ennemi d’en faire ce qu’il voulait pour calmer sa colère. Elle rira de lui, ou bien elle s’énervera sur le fait qu’il y a des petites lignes sur le bas de la page, petites subtilitées du contrat qu’il a signé.

La pire entente qui soit.
Alors, autant se défouler sur autre chose. Autant chercher à occuper ses mains plutôt que de frapper sur tout ce qui bouge pour évacuer à son tour cette rage sourde de n’avoir été qu’un bon à rien. De n’être qu’une poupée de chiffon, un jouet, un cobaye. Même Vlasi qui a fait bien des horreurs n’a jamais été aussi immoral. Car, dans un assassinat, il y a une part d’honneur. Les hommes méritent la mort dès lors qu’ils se révèlent être des traitres. Il n’y a rien de pire que de trahir la confiance, ou bien d’user de son pouvoir pour démunir les autres. Shura ouvre la voiture, fouille et dévisage tous ces cartons jusqu’à poser les yeux sur une drôle de valise. Il prend le temps d’y réfléchir, préférant rapprocher les cartons de vinyle pour faciliter l’empilement, puis il finit par craquer car un vague reflet métallique parvient à ses yeux. En soit, que Katarina possède une arme, cela ne le choque pas. Il se promène bien avec son vieux révolver dans le dos, et planque un fusil à pompe dans son appartement. Non, je ne vous dirais pas où il se trouve. Les yeux curieux pourraient avoir la bonne idée d’aller le chercher, au même titre que ses pieds de beuh et ses liasses de billet. Mais dès lors qu’il approche sa main, qu’il commence à ouvrir, les fesses de sa camarade se posent sur le coffre, et Shura est coupé dans son élan, contraint de reculer vivement en arrière pour ne pas y laisser ses doigts.

La revoilà avec ses questions, et des comptes à rendre. L’aîné inspire un bon coup en penchant légèrement sa tête sur le côté, contrarié qu’elle insiste. Cependant, la rage s’étouffe, et cela est moindre que quelques minutes plus tôt. C'était quoi, ça? Tu m'expliques? Il soupire, dévisageant Katarina avec un mélange de résignation, et de prudence. Après tout, la question reste la même : comment allait-il amené ça sur le tapis avec subtilité ? «C’est compliqué. Disons que je peux tout sauf le considérer comme un ami. J’ai payé cher ma curiosité, et j’me suis jamais autant sentit dépouillé à ce point. J’peux pas y croire. J’veux pas y croire. J’ai fais une énorme connerie, et j-... J’ai... J’veux le zapper, mais j’y arrive pas.» C’est une connerie. Il n’y a pas d’autre mot. Seulement, il est difficile pour Kochtcheï de l’admettre. Tout comme il est difficile de se dire qu’il a réellement toute la responsabilité dans cette histoire. Il n’arrive pas à saisir ce qu’il a fait de mal pour avoir un tel contrecoup derrière. D’un geste vif, il n’en dit pas plus et il préfère se mettre à l’oeuvre et monter ces cartons gavés dans son appartement. Défonçant la porte à coup de pied, il ne fallu pas longtemps pour entendre Sans miauler de plus belle parce que le malheureux se trouvait derrière. Et que son maître indigne venait de lui coller la porte en pleine gueule. «Oh merde... Mais t’as rien à foutre derrière pour commencer !» Mauvaise foi pure et dure cette fois-ci, c’était tellement plus facile avec Sans.
Shura n’était pas son esclave. Il était logé et nourri, ce cateux. Du coup, il méritait bien de lui gueuler dessus un peu de temps en temps. Ne sachant où poser ça, il avait choisi de foutre ça sur le plan de travail de la cuisine, en attendant de trouver un meilleur endroit. «Et toi, t’as pas des explications à me fournir ?» Sous-entendu qui en dit long, à commencer par le fait qu’il avait des doutes vis-à-vis de cette fermeture de coffre brutale. Il en a vu, des cachottiers, et ce genre de réaction ne pouvait qu'alerter sa méfiance et l'envahir de suspicion. Malgré le fait qu’il soit adepte des coups tordus, il n’est pas encore tout à fait con. Ou alors, Shura fait semblant à la perfection.

(c) SIAL ; icons bandit rouge.


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Katarina & Shura


Tu ne sais pas ce qu'il a vécu, où il est parti, ce qu'il a fait pendant tout ce temps. Pendant que tu te retrouvais prise à vendre ton corps pour avoir tenté de t'incruster un peu plus à la Bratva, autant en guise de remerciement que pour mieux atteindre Vlasi. Tu ne sais pas ce qu'il faisait pendant que tu fouillais ces divers pays, ces diverses villes, à la recherche de l'homme, incapable de savoir où il se trouve alors que tu savais que tout se détruisait derrière. Tu ne sais pas ce qu'il a vécu, tout simplement. Tant de choses, tant de non-dits malgré cette complicité entre vous deux. Quelque chose l'a changé et tu ne sais pas exactement quoi. Tout le prouve alors lorsqu'il décide de partir comme ça, soudainement, en quittant son appartement rageusement. Une plaisanterie, rien de réellement méchant, puis tout aura explosé. Comme ça, sans prévenir. D'un seul coup, c'était rendu lui, l'ouragan. La tempête.

Puis, il y a cette inquiétude, ce stress qui se propage dans ton estomac lorsque tu as terminé ta petite poursuite. Il se tient là, tout juste devant ta caisse et la valise ouverte. Non. C'était hors de question qu'il découvre ce qui se cache dans ton coffre de voiture. Et puis quoi, encore? Tu te devrais de tout expliquer. Les êtres surnaturels, le fait que tu les chasses. Il en aurait sans doute rien à faire de ces questions de morales. Après tout, Vlasi a fait bien pire, par le passé, n'est-ce pas? Ce prince du trafique, apte à tirer son arme sans à peine sourciller. Alors il pouvait bien avoir que faire de ta morale, après tout. Mais il y avait tout le reste. Tout ce dont tu voulais le protéger. Il ne pouvait pas le savoir. Il saurait s'en défendre, mais tu préférais qu'il ne soit au courant de rien. Il subissait déjà assez comme ça, il en avait vécu, des choses. Il suffisait de le voir là, il y a quelques secondes à peine, en train de se barrer de son appartement dans un élan de colère plus que soudain par la simple prononciation du mot "ami". Pour une taquinerie typique de toi-même.

Mais en dehors de tout ça, en dehors de ce coffre de voiture à moitié armé en double fond, il y avait cette incompréhension. Celle d'une femme qui ne sait pas, qui ne sait rien et qui n'aimerait qu'une chose: qu'il s'ouvre à toi. Qu'il accepte de te parler, un peu. Vous étiez si près, l'un de l'autre, mais parfois tu avais l'impression de faire face à un étranger, quelqu'un que tu ne connais plus. Quelqu'un qui a changé. Alors en moins de deux, tu captes son attention, refermant le coffre du véhicule pour t'empresser de poser tes fesses dessus et le fixer, fouiller, chercher réponse dans le regard du mafieux. Tu te doutais bien ne rien y trouver, mais tu t'y tentes tout de même. Tu poses des questions, tu cherches réponse. Allez, Vlasi. Dis-moi quelque chose, n'importe quoi, je t'en prie. Il y a ce soupire qui se transmet, mais tu ne te décourages pas pour autant. Il y a cette prudence dans ce regard et ça, tu aimes un peu moins. Ça, ça te donne l'impression que tu ne sauras pas assez, qu'il y a quelque chose de gros qui se cache derrière ces informations. C'est compliqué, qu'il te dit et toi, tu soupires en retour dès le début de ses explications, mais tu restes. Tu l'écoutes après une légère déviance de regard sur le côté pour planter de nouveau ton regard clair dans le sien. Tu ne voulais pas de "C'est compliqué". Tu voulais simplement savoir ce qui se passait, tout simplement. Tu ne peux pourtant pas t'empêcher de ressentir un petit serrement au niveau du coeur, tandis que tu l'écoutes. Parce que visiblement, il y a un truc, ce petite "quelque chose" qui te crie sous les paroles entendues. Bien entendu que l'on paie cher de notre curiosité. Surtout dans des métiers comme les vôtres, forcément, si vous mettez votre nez au mauvais endroit, ça prend cher rapidement. Mais il y a plus, tu l'entends, dans ses mots.

Tu n'as pas réellement le temps de demander qu'il part dans l'appartement. Un soupire te quitte, frottant légèrement ton front de ta main avant de grogner tout bas sous la frustration, sous ses silences et ses non-dits. Tu prends des cartons et tu remontes à l'appartement, les déposant à ton tour sur le comptoir de cuisine. Un petit sourire en coin s'affiche à voir Sans clairement de mauvaise humeur alors que son maître venait de lui dire de dégager. Fallait pas se mettre derrière la porte, minou. Tu vas pour ouvrir les lèvres, mais il ne te laisse pas le temps, Shura. Il ne te laisse pas le temps parce qu'il te questionne en retour. « Des explications sur quoi? D'avoir risqué de t'écraser les mains dans le coffre? C'était pour m'assurer d'avoir ton attention, histoire que tu ne partes pas soudainement avec des cartons en m'ignorant. » Oh tu n'étais pas vraiment mieux dans les non-dits. Tu en avais tout autant, des secrets, mais n'était-il pas bien plus dangereux ce qu'il t'avait confessé à demis-mots plutôt que tes travers à toi? Puis, il continuait de cacher, autant en faire de même. À l'exception que dans son cas, c'était pour son bien. Tu presses tes mains contre le bord du plan de travail afin de te soulever et t'y assoir, laissant tes jambes pendre dans le vide. « Il t'a fait quoi, ce type? » Parce que s'il est aussi confus, s'il regrette autant, c'est qu'il y a eu de lourdes conséquences. Ton timbre de voix est mélangé d'une quelconque inquiétude. Tu te doutes qu'il déteste ça, qu'il aura sans doute l'impression que tu cherches à le materner, à l'empêcher d'agir librement, mais ce n'est rien de tel, au final. Tu ne veux que son bien. Tu ne veux que comprendre, qu'il puisse s'expliquer, s'empêcher de tout garder pour lui. Il a toujours pu tout te dire et même sous la torture, tu ne dirais mot. Même avec une arme au crâne tu ne dévoilerais rien. Pas même son prénom, pas même son passé, même si ta vie venait à en dépendre. Tu soupires légèrement, avant de parler de nouveau. Avant d'insister encore un peu dans une voix qui se voulait bien plus douce encore. « Shura, j'essaie juste de comprendre. Parle-moi... » Tu n'avais pas traversé toutes ces terres pour te retrouver dans une situation comme ça, après tout. Tu n'avais pas passé autant de temps à chercher, à voyager pour le retrouver pour te confronter à un mur, à un presque silence de sa part. Et pourtant, depuis vos retrouvailles, jour après jour les choses semblaient se désintégrer. Vlasi disparaissait toujours plus, voire complètement, remplacé par Shura. Par cet homme de moins en moins capable de te parler et toujours un peu plus en train d'attendre que la mort ne vienne le chercher. Et tu avais beau être faites forte, ça te fendait le coeur.
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Feels just like home | PV Shura
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