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 I'm sorry. I've missed you

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I’m sorry. I've missed you.
C’était le grand jour. Moira allait enfin revoir son frère. Elle ne l’avait pas vu depuis sept années. Elle n’a jamais réussi à se dire que ce n’était pas de sa faute s’il avait fini en prison, pendant tout ce temps elle s’en était voulu. Elle avait essayé Moira de l’appelé pendant qu’il était là-bas, elle avait composé plusieurs fois le numéro, elle avait attendu une, deux sonneries puis avait raccroché. Elle avait écrit des lettres aussi Moira, elle en avait écrit des centaines qui avaient toutes finies brûlées. Son cœur n’a jamais su guérir de cette blessure et son âme en garde une cicatrice qui ne s’apaisera jamais. Même si tout le monde lui disait que ce n’était pas de sa faute, elle n’arrivait pas à se le rentrer dans la tête. Si elle n’avait pas été là ce soir, son frère ne serait jamais allé en prison. Si elle avait gentiment repoussé James comme elle le faisait depuis des années, son frère serait encore ami avec lui. Si elle n’avait pas bu cette bière, elle n’aurait jamais répondu à James comme ça. Si… et Si… Moira s’était refait le scénario des centaines de fois et à chaque fois la scène tournait au désastre parce qu’elle était là. Parce qu’elle avait voulu passer un moment avec son frère pour son anniversaire. Elle avait arrêté de compter les nuits où elle n’avait pas dormi parce qu’elle pleurait toutes les larmes de son corps en pensant à son frère seul dans cette prison. Le cœur de Moira était brisé en mille morceau de le savoir là-bas. Elle avait fui Moira se réfugier dans les études pour essayer d’oublier. Elle ne voulait pas oublier son frère, elle voulait juste oublier ce moment-là. Elle avait réussi avec le temps, ses années d’études étaient vite passée et le jour du retour était arrivé plus vite qu’elle ne l’avait prévu. Et le moment où elle avait mis les pieds dans l’avion pour retrouver sa maison avait été un des pires moments de sa vie. Toutes les émotions l’avaient submergée. Moira avait senti la crise de panique arriver mais elle avait réussi à se reprendre, elle ne voulait pas que les gens la voient dans un état de panique. Elle ne voulait pas expliquer pourquoi elle était comme ça. Elle a dormi pendant tout le long du vol, pour se réveiller à l’atterrissage.

Une seule question tournait en boucle dans sa tête. Est-ce que son frère sera là pour l’accueillir ? Où est-ce que ses parents avaient juste envoyé un chauffeur ? La belle blonde marchait lentement pour ne pas s’approcher trop vite du moment fatidique. Son cœur tapait tellement fort dans sa poitrine qu’elle en avait presque mal. Et quand elle vit qu’il n’y avait qu’un chauffeur qui l’attendait à la sortir, elle poussa un long soupir de soulagement. Elle pouvait respirer à nouveau. Pourquoi elle stressait à ce point de revoir son frère ? Moira savait pourquoi. Parce qu’elle avait peur de sa réaction. Peur qu’il ne l’aime plus, peur d’avoir perdu son frère à cause d’elle, peur de ne jamais retrouver la complicité qu’ils avaient tous les deux.

Le trajet en voiture se fit en silence, elle ne posa aucune question à son conducteur. Elle ne fit même pas attention quand elle dépassa la maison familiale, elle était tellement perdue dans ses pensées. La voiture s’arrêta devant une magnifique petite maison avec un grand jardin, perdue près de la forêt. C’est à ce moment-là qu’elle se demanda s’il l’avait conduit au bon endroit. Le chauffeur lui expliqua que ses parents lui avaient trouvé cette maison vu que sa chambre était prise par une autre personne en ce moment. Émerveillée par la beauté de cet endroit Moira ne trouva rien à redire. Elle remercia l’homme et se dirigea vers son nouveau chez elle. Tout était décoré, aménagé, comme elle l’aimait. Dans des couleurs claires, allant du beige au blanc crème. Elle monta en haut pour découvrir une magnifique chambre gigantesque et une salle de bain avec une énorme baignoire. Le sourire aux lèvres, elle continua de découvrir le reste de sa maison. La jeune femme ne fut pas surprise de voir ses deux chèvres déjà dans le jardin en train de s’amuser avec les installations que ses parents avait prévu pour elles. Elle savait qu’elle allait être heureuse ici.

Un mot posé sur sa table à manger attira son attention. Sûrement un mot de bienvenue de la part de ses parents. Elle prit quand même le temps de le lire. Bonjour ma chérie, j’espère que la maison te plaît ! N’hésite pas à changer la décoration si quelque chose ne te plaît pas. Tes chèvres ont été adorables pendant le trajet en voiture et j’ai pu voir qu’elles aimaient déjà leur nouvel air de jeu. Ce soir tu es invitée à venir manger à la maison. Vu que c’est le jour de ton retour, on a organisé un petit repas en famille pour que tu puisses tout nous raconter. Noël n’est pas encore passé mais comme on est le 22 Décembre on s’est dit qu’on pouvait fêter un avant Noël sans les cadeaux ! À ce soir ma fille.  Elle avait reconnu l’écriture de sa mère, tellement douce, tellement aimante. Elle ne pouvait pas lui dire non pour ce soir. La journée avait déjà bien avancé et il fallait qu’elle se prépare avant de rejoindre sa famille. Pendant sa douche Moira s’imagina les retrouvailles avec Dagda. Comment allait-elle réagir ? Comment allait-il réagir ? Est-ce qu’elle allait lui courir dans les bras, le couvrir d’amour ? Le stress montait en elle pendant que les heures tournaient et la rapprochait du repas.

Ses parents avaient tout prévu. Une voiture était garée dans son garage, les clés étaient posées à côté de la lettre de sa maman. Les mains moites sur le volant, la blonde se concentrait sur sa route pour éviter de penser à autre chose. Elle avait chaud, elle transpirait alors que l’hiver était bien présent.  Reprend toi… ça va aller… Tu le sais en plus que ça va aller… La maison familiale apparu devant elle. Elle ralenti l’allure et arriva au pas pour se garer devant. Moira resta un moment dans la voiture, les mains crispées au volant. Prenant de profondes respirations. Elle décida enfin de descendre et d’affronter ce moment tant redouté.

La porte avait l’air tellement lourde quand elle l’ouvrit. Elle n’osait pas lever les yeux. Est-ce qu’il était là devant elle ? Elle avait l’impression d’avoir à nouveau douze ans et qu’elle avait cassé quelque chose  à son et qu’elle avait peur de l’’affronter. Une odeur volait dans le hall d’entrée. Celle de son frère. Elle pouvait reconnaitre cette odeur n’importe où. Alors il était là. Dagda était juste devant elle. Prenant son courage à deux mains elle releva doucement la tête pour découvrir, ses pieds, puis ses jambes, son torse et enfin sa tête. Il n’avait pas changé. C’était  son frère.  Son cœur s’emballa dans sa petite poitrine, les larmes coulaient sans qu’elle n’arrive à les retenir. Et son corps avait agi avant qu’elle ne décide quoi que ce soit. Moira pris son frère dans ses bras, pleurant à chaude larmes et le serra aussi fort qu’elle le pu. Sa tête contre son torse, elle n’avait toujours pas réussi à le regarder dans les yeux. «  Je suis désolée. Je suis tellement désolée… » Elle n’arrêtait pas de répété cette phrase.

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Certains disaient qu’ils pourraient tuer pour leur sœur.

Moi, je l’avais fait.

Cela ne voulait pas forcément dire grand-chose, sauf peut-être que j’étais vraiment fou de ma petite sœur, qu’elle était ma vie, et bien d’autres choses encore. Quand bien même nous n’avions finalement aucun lien de sang, les liens de l’âme étaient là, autant qu’avec mon frère Arthur.

Pourtant, je n’avais pas parlé à ma sœur depuis des années. J’avais cru qu’elle m’en voulait, mais d’après ma mère, c’était qu’elle vivait très mal la culpabilité d’avoir quelque chose à voir dans ce geste qui m’avait mené en prison. J’avais donc attendu, des années, qu’elle vienne. Puis, je m’étais dit, à ma sortie de prison, je la reverrai, n’est-ce pas ? Pourtant… Non. J’avais vu mon frère, mais pas ma sœur. Elle n’avait pas été là, à Noël dernier. Sûrement pour m’inviter, je ne me souvenais même plus de l’excuse qu’elle avait sortie pour ne pas qu’on soit blessés par son absence. Elle avait dû être prise de court, après tout, j’avais été libéré avant la date réelle de ma fin de peine. Je n’avais prévenu personne à l’époque, de peur de donner de faux espoirs. Et quand ça avait été accordé… J’avais fini à chialer dans les bras de ma mère. Comme un gosse. En me jurant que je n’y retournerai plus jamais, en taule. Plutôt crever. J’avais vu mon père, après. Mon frère quelques semaines après. Mais Moira…

Elle n’avait pas fait de geste, ni de pas vers moi. Alors, j’avais simplement décidé de vivre avec, et d’attendre qu’un jour, peut-être, le temps fasse son boulot. Parce que je ne voulais pas que ma sœur me voie comme un meurtrier, ou comme un cas social. Non, je voulais toujours être son grand frère, celui capable de tout pour elle. C’était peut-être trop, mais c’était moi. J’attendais donc, patient. Peut-être un peu blessé, d’une façon, mais si je rentrais dans le lard de n’importe qui, il n’en restait pas moins que ma petite sœur, je ne l’aurais jamais fait.

Donc, ce fut une année entière à attendre. Même quand j’étais allé m’enfuir chez Arthur après cette dispute avec les parents, j’avais soigneusement évité d’aller du côté de chez Moira, laissant juste notre frère faire passer l’information. Malgré les semaines passées chez lui, je n’avais pas eu de coup de fil ou de lettre ou même de passage en coup de vent. J’avais été déçu, mais j’étais resté patient.

C’était fou comment je n’étais absolument pas comme ça avec les autres.

Pourtant, quand j’avais à moitié kidnappé Rod pour lui parler, et qu’il avait eu cette vision de Noël tous ensemble, confirmant ce que je pensais quand Moira avait dit à maman qu’elle comptait revenir sur Bray… J’avais tellement eu du mal à me retenir ! Empêcher ma main d’empoigner le téléphone avait été à la limite de la douleur physique. J’avais dû passer énormément de temps enfermé chez bro’, en espérant qu’il me retienne. Je ne lui avais rien dit, sauf un « Moira va passer à Noël ». Je ne savais même pas s’il avait compris la portée du truc. S’il avait compris à quel point j’étais intenable. Au boulot, j’en avais perdu patience avec beaucoup de clients qui, j’en étais sûr, ne venaient que pour s’occuper, pas acheter.

En bref, attendre son retour… Ce fut une torture.

Et quand enfin ce 22 décembre arriva, je me sentis quasiment comme une gonzesse, à me demander comment j’allais m’habiller, si j’allais faire un effort ou si je restais comme d’hab’, à moitié présentable à moitié cassos. Bon, merci les parents, j’avais fini par sortir la tenue du dimanche, ça réglait le dilemme. Je savais qu’Arthur n’arriverait pas aujourd’hui et je savais aussi que les parents étaient encore dehors pour le moment, donc j’étais tout seul avec Moon qui faisait je ne savais pas trop quoi dans la cuisine. S’il était encore là. J’en savais rien. J’étais resté en stress dans le salon jusqu’à ce que j’entende la voiture arriver. C’était forcément ma sœur. Forcément.

Alors je m’étais mis, un peu effrayé, près de l’entrée, ne pouvant plus attendre. J’étais là, comme un con, à écouter ses pas arriver, la porte s’ouvrir. Je me triturais un peu les mains, me demandant si je ne devrais pas plutôt me barrer par la fenêtre, faire en sorte d’éviter de la croiser, si elle mettait autant de peine à accepter de me voir. C’était en quelque sorte le moment où jamais de savoir ce qu’elle pensait réellement de moi, si j’avais mal fait… Même si je ne regrettais rien pour elle. Je crevais de ma culpabilité, d’avoir tué un type que j’avais considéré comme mon meilleur ami, mais qui n’en avait rien à foutre, au final. Mais pour elle, je le referais dix fois. Cent fois.

Pourtant, je fus surpris de la voir me regarder comme si elle était surprise, pour d’un coup se mettre à pleurer, se jeter sur moi et me demander pardon. Hey, la larme, là, qui veut couler de mon œil, TU REMONTES. Bien. J’allais quand même pas me mettre à chialer avec elle hein ? Fallait bien un de nous deux qui reste calme, histoire de comprendre ce qu’il se passait. Désolée ?

Je m’étais donc imaginé plein de trucs, genre qu’elle ne voulait plus me voir, qu’elle était encore plus à fond religion que nos parents, j’en savais rien, ce genre de choses qui faisaient qu’elle ne me verrait même plus en peinture. Ca m’avait fait mal au cul mais si c’était là la clé de son bonheur alors j’aurais été content de me tirer de la surface de la Terre. Mais là, elle m’avait attrapé comme… Comme un grand frère.

J’étais à nouveau son grand-frère putain, et ça, ça n’avait pas de prix.

Je pus alors lui mettre mes bras autour d’elle, et poser ma tête sur son épaule. Nous faisions la même taille, là où Arthur nous dépassait clairement. Arthur, j’aurais aimé qu’il voie ça, après avoir supporté pendant un an mes plaintes, mes doutes. J’aurais aimé qu’il voit à quel point Moira semblait heureuse que je sois là.

J’avais l’impression qu’on me retirait un putain de poids de mes épaules, un poids qui m’avait gardé sous l’eau pendant cette année passée, toutes ces années, mais surtout cette année. « Allez, pleure pas, p’tite chose, tout va bien. » Je lui caressais un peu les cheveux. Ils étaient aussi doux qu’avant. Voire même peut être plus, je ne m’en souvenais plus. Je savais qu’ils l’étaient car j’aimais les tripoter. Mais la sensation sur mes doigts, je l’avais oubliée, trop de temps, y’avait eu le ménage dans ma mémoire.

C’était con d’avoir oublié des trucs. Même son visage, j’avais l’impression qu’elle était devenue une femme. Enfin, ce n’était pas une impression, sûrement que j’étais dans le déni, après tout, je l’avais quittée quand elle n’était qu’une gosse, et maintenant, elle était une adulte, une artiste, c’était plus ma p’tite chose, surtout qu’on était désormais réellement, définitivement de la même taille.

Un petit bisou sur le front, pour ensuite dire encore la même chose que ce que je disais quand elle pleurait, môme : « Pleure pas, t’auras plus d’eau pour pisser après. » Puis je me décalai un peu d’elle, juste pour le plaisir de la regarder, avec mes yeux devenus tout rouges d’avoir retenu la moindre larmichette. Je devais avoir l’air con à renifler, mais fallait dire que ça ne changeait pas grand-chose à d’habitude.

J’eus un petit moment de stress quand même. Elle ne m’avait jamais vu comme ça, avec des cheveux aussi longs – bien que ça n’arrive pas aux épaules, mais voilà j’étais habitué aux coupes assez courtes – avec une barbe pareille aussi. J’avais fait un effort pour maman, vu qu’elle n’aimait pas trop, elle disait que ça me donnait un air de bucheron. Mais j’aimais bien la barbe, ça faisait chier bro’ aussi, vu qu’il avait une espèce de bouc chinois. Je grattai alors la barbe, histoire de m’excuser juste un peu de pas être comme avant. « J’ai d’la barbe maintenant. Ca doit t’gratter. » J’avais changé de façon de parler aussi. J’bouffais mes mots, et c’était sûrement assez semblable à un accent d’paysan, mais j’m’en foutais, j’étais bien comme ça. Pas l’temps de tout dire, façon elle pouvait très bien m’comprendre même si fallait sûrement un temps d’adaptation.

Bon maintenant que je savais que j’allais pas me faire jeter… J’attendais de voir ce qu’elle allait dire sur mon apparence.
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Le monde de Moira venait de se reconstruire en moins d’une seconde. Le nez enfouit dans le cou de son frère, elle respira profondément pour s’imprégner de cette odeur qu’elle avait oubliée avec le temps.  Les souvenirs défilèrent dans sa tête. Le moment où elle avait appris à courir avec Dagda, celui où elle lui avait caché de la farine dans ses chaussures pour que quand il les retourne pour voir ce qui coinçait le pied il en mette partout sur lui. Ces moments où elle était dans ses bras, parce qu’elle était triste, fatiguée, qu’elle avait juste envie d’être contre lui parce qu’elle l’aimait.

Elle se sentait légère tout d’un coup Moira, comme si tout sa culpabilité s’était envolée d’un coup. Elle avait repris sa place de petite sœur. Elle qui avait eu si peur que son frère ne veuille plus d’elle parce qu’elle avait joué à la sœur fantôme pendant toutes ces années. Moira s’était dit qu’il allait lui en vouloir de ne pas avoir été là pour lui, de ne pas lui avoir envoyé ne serait-ce qu’une seule lettre mais non. Il l’avait tout simplement serré fort contre lui. Sa main dans ses cheveux, elle souriait intérieurement Moira, sentir ce simple geste venant de lui, son cœur se remplissait d’explosion de joie, elle savait qu’à partir d’aujourd’hui tout allait redevenir normal entre eux. Elle avait oublié le son de sa voix. Son cœur fit un bon dans sa poitrine quand elle l’entendit parler pour la première fois depuis si longtemps. C’était lui. Rien n’avait changé depuis.

Elle avait oublié Moira. Ce que c’était de se sentir en sécurité dans les bras de son grand frère. Elle avait oublié à quel point il était fort, à quel point ses câlins étaient doux et réconfortant. Elle avait oublié qu’elle aimait quand il lui caressait les cheveux. Elle avait oublié à quel point elle l’aimait. Depuis toutes ces années, elle avait oublié tellement de chose Moira. Elle s’en voulait. Son cœur se serra quand elle se dit qu’elle aurait pu éviter toute cette souffrance en ayant pris son courage à deux mains et en allant le voir au moins une fois. Juste pour lui dire qu’elle l’aimait et que jamais rien ne changera entre eux. Elle aurait pu mais elle ne l’a jamais fait. Et elle ne sait pas si elle aurait eu le courage de le faire si on lui redonnait une chance de partir dans le passé. Moira elle y avait pensé plusieurs fois. Tout comme cette fameuse nuit. Est-ce que si elle lui avait écrit une lettre il lui aurait répondu ? Est-ce que si elle était allée le voir il l’aurait pris dans ses bras comme il le fait maintenant ou est-ce qu’il l’aurait repoussé le plus loin possible en lui disant que tout était de sa faute ? Elle ne le saura jamais parce qu’elle n’a jamais réussi à mettre sa culpabilité de côté pour se dire que peut-être son frère avait besoin d’elle. Elle avait été égoïste sans le savoir. Sans le vouloir.

Alors ce soir elle allait se rattraper, essayer de rattraper ce temps qui avait filé et qui était à jamais perdu.
Essayer de faire comme s’ils s’étaient quitté hier soir.
Essayer de ne pas parler de tout ça.
Essayer de ne pas pleurer toute la nuit.

Le contact des lèvres de son frère sur son front, elle sorti de ses pensées et un sourire géant se colla sur ses lèvres colorée de rouge. Elle s’était faite belle Moira ce soir. Elle voulait que son frère la trouve belle. Plus belle que jamais. Alors elle avait mis une belle robe verte émeraude, des chaussures à talons noires. Elle avait décidé de laisser ses cheveux détaché mais de se mettre un beau rouge à lèvre bien rouge et de légèrement maquillé ses yeux, juste de quoi souligner son regard. Ce soir elle voulait être la plus belle pour aller voir son frère. Elle ne faisait jamais vraiment attention à son physique Moira, elle oublie souvent que s’est une belle femme, qui fait tourner la tête de beaucoup d’homme et de femme. Elle oublie qu’elle n’a plus seize ans et qu’elle est une jeune femme maintenant. Mais pour son frère elle a toujours mis un point d’honneur à se faire belle pour lui. Pour qu’il soit fier d’être son grand frère. C’était important pour elle. Même si elle savait très bien qu’elle pouvait sortir du lit et avoir une tête de raton laveur parce qu’elle ne s’était pas démaquillée de la veille qu’il la trouverait toujours belle. «  Je m’en fou de plus pouvoir pisser. » Sourire au coin, c’était votre truc à vous depuis tout petit ça. Ce geste suivit de cette phrase et de cette réponse. Il n’avait pas changé.

Les yeux de Dagda étaient devenus rouge, il ne voulait pas pleurer devant toi. Typiquement lui ça. «   Tu sais que tu peux pleurer ? Vu que ne t’es pas un vrai homme et que seulement les vrais hommes ne pleurent pas. » Elle aimait le taquiner son frère Moira. C’était un homme un vrai à ses yeux. C’était le plus fort, le plus beau, le plus tout… Les enfants idolâtre leur père étant petit mais Moira elle a toujours idolâtré son frère Dagda plus que n’importe qui. Le lien qui les unissait était plus fort que tout entre eux. Ils étaient des âmes sœurs. C’était ce qu’elle se disait Moira et les âmes sœurs elles ne se perdent jamais même si elles ne se voient pas pendant des années. Sans un mot elle lui tendit un mouchoir sorti de son petit sac à main, le regard plein de complicité. Elle en prit un pour elle afin de sécher les larmes qui avaient coulées sur ses joues.

Elle prit le temps de l’observer un peu plus en détail. Il avait changé certes mais elle aurait pu le reconnaitre entre mille, dix mille, un million de personne. Ses cheveux avaient poussé, elle tendit une main pour les toucher, ils étaient doux. Et sa barbe. Elle ne l’avait jamais vu avec une barbe aussi longue. Elle l’aimait bien comme ça. Il était beau son frère. Elle passa sa main tendrement sur la joue de son frère. Si on les croisait dans la rue, on aurait pu penser qu’ils étaient un couple qui venait de se retrouver. Mais non c’était juste un frère et une sœur qui s’aime d’un amour inconditionnel. «  J’aime bien ta barbe. » Et pour en avoir le cœur net de savoir si oui ou non elle gratte, Moira posa sa joue contre celle de son frère et bougea un peu sa tête. Avant de se remettre devant lui et de rire, d’un rire sincère qui venait du fond du cœur. «  Oui elle gratte un peu, mais c’est pas désagréable. »

Elle n’avait pas envie que ce moment s’arrête. Elle avait peur de voir débarquer quelqu’un et que la petite bulle dans laquelle elle était avec son frère se brise. Elle voulait être avec lui et lui seul. «  Tu m’as tellement manqué Dag. Je n’ai pas arrêté de penser à toi tous les jours. » Moira lui pris les deux mains dans les siennes. «   J’ai essayé plusieurs fois de t’appeler, de t’écrire… Mais je n’ai jamais réussi. Parce que j’avais peur. Peur que tu m’en veuilles. » Quelques larmes coulèrent sur ses joues, elle voulait lui dire la vérité pour qu’ils puissent après se parler d’autre chose. Elle en avait besoin. «  Je suis désolée de ne pas avoir donné de signe de vie depuis si longtemps. J’espère que tu me pardonneras. » Le regard de Moira se colla dans celui de son frère. Brillant à cause des larmes mais aussi parce qu’elle était heureuse de le retrouver. Retrouver son frère, son confident, son âme sœur. « J’ai tellement de chose à te raconter ! J’espère que tu n’es pas fatigué ! »

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C’était un peu bizarre de redire ces phrases un peu idiotes, sorties de nulle part, qui dataient d’une époque où j’connaissais pas encore le pire de l’humanité, du moins pas totalement. J’étais pas tout à fait pareil maintenant, j’allais plus avoir les mêmes réflexes, plus la même façon de penser, surtout avec tout ce par quoi j’suis passé. Il y avait certains trucs qui restaient, comme par exemple que Momo, c’était toujours ma petite chose, comme je le disais depuis sa naissance sûrement, un truc du genre. Ou l’fait qu’elle me voyait comme son grand frère, pas comme un homme. Et qu’elle était la seule personne qui pouvait m’dire ça sans que je lui décoche un pain. Genre, Trev’ me disait ça, j’le défonçais. Et il me défonçait avec sûrement, mais rien à foutre. En tout cas j’avais rien dit, juste souri et pris son mouchoir, même si j’faisais déjà tout pour rester sec.

J’aimais pas pleurer de toute façon, et encore moins quand les parents étaient dans le coin. C’était un coup à finir materné, avec ma mère qui me jetait un coup d’oeil tout le temps et me disait de pas être triste. Bah tient m’man, comme si j’avais le contrôle dessus ! Au moins le rouge, ça partait assez vite.

D’ailleurs ça devait déjà partir, vu que ma frangine m’disait qu’elle aimait bien ma barbe. J’avais peur qu’elle l’aime pas, j’aurais été foutu de la dégager, juste histoire d’être sûr qu’elle reviendra me voir. J’avais un peu la frousse, que son retour ce soit juste un miracle de Noël, et qu’elle recommence ses distances même en étant dans la même ville que moi. J’comptais pas lui dire, j’voudrais pas passer pour le mec chiant mais… J’avais quand même eu un peu mal à la gueule de pas la voir pendant tout ce temps, de même pas avoir eu un coup de fil. J’avais eu la sensation d’être parti trop longtemps, d’avoir raté quelque chose. J’avais eu des regrets, de ne pas m’être battu au tribunal par exemple. De pas avoir tout fait pour diminuer ma peine. De m’être battu en prison, ne me permettant pas d’être libéré plus tôt en remise de peine. Car j’avais été libéré à la fin de ma peine plus quelques temps, des pénalités ou j’savais pas quoi pour avoir été pris dans des embrouilles.

Si j’avais été exemplaire, p’tèt bien que j’aurais fait quatre ans, et que j’aurais moins raté ? J’aurais pu. Ca aurait peut être changé un truc.

Et même si j’étais content qu’elle aie pensé à moi tous les jours, que je lui avais manqué, même si j’étais content d’avoir des explications, il n’en restait pas moins que… Je me sentais malgré tout un peu blessé. Est-ce que je lui pardonnais trop vite ? Je devrais lui en vouloir plus longtemps ? J’en savais rien, et mon premier réflexe était pourtant de ne même pas lui tenir rigueur. Je voulais bien faire semblant de l’accepter, de faire comme si ça allait, je ne pouvais pas faire autrement face à sa bouille blonde, je n’y pouvais rien si c’était ma p’tite chose… Il n’en restait pas moins que c’était là, que y’avait eu ce vide.

Pourtant… “T’en fais pas, p’tite chose, y’a pas d’mal, t’es là maintenant.”

Et je le ressentais d’autant plus qu’elle m’avouait qu’elle avait tant de choses à me raconter. Je n’avais pas été là pour toutes ces choses-là, j’avais été ailleurs, trop loin, pourtant à une heure de route d’ici, mais c’était comme si j’étais dans la zone fantôme de la planète Krypton.

Mais voilà, j’allais rattraper le train en marche et m’arranger pour pas le quitter cette fois-ci. Toute façon, ma soeur, y’avait pas l’temps, fallait que je prenne en route le rapport complet et que je sois au jus pour les prochaines aventures, pour les trucs qui allait lui arriver. Juste, fallait prier que j’aie pas tout manqué. “T’inquiète, c’est Noël, j’comptais pas m’coucher à l’heure des fonctionnaire. Mais avant, va t’installer, les darons vont pas tarder non plus, autant qu’on s’mette bien. J’vais t’faire un choco guimauve.” Et sur le coup j’avais même pas pensé qu’elle en buvait p’tèt plus, des choco guimauve, en fait. Genre, p’tèt bien qu’elle n’aimait plus les guimauves ou même qu’elle avait arrêté le chocolat. Mais voilà, fallait dire que j’étais pas non plus une lumière et qu’il m’fallait deux minutes, ok ? En tout cas, j’avais bien besoin d’un irish coffee, genre, un café bien d’chez nous, avec un peu d’Paddy dedans, ça allait me requinquer un poil, me permettre de tenir la soirée. Sans compter que c’était un truc que j’avais pris maintenant, plutôt que de prendre des shots directement maintenant, je les prenais dans le café, ça semblait passer mieux après des parents, allez savoir pourquoi.

Parce que j’aurais voulu qu’on aie plus de temps seuls, qu’on puisse profiter l’un de l’autre avant que le reste de la planète, à savoir notre frère, nos parents, débarque. J’étais un peu brusqué et à deux doigts de lui dire qu’on allait se tirer elle et moi, et bouffer dans le seul resto’ de la ville qui sera ouvert avec au moins une table de libre. Mais j’allais pas oser, si nos parents nous trouvaient après, on était littéralement foutus. Genre, ici, Noël n’était pas une tradition de famille, c’était une véritable fête religieuse. Si on était pas là pour la messe… Je me souvenais de la seule fois où j’avais tellement mangé au repas avant la messe que j’avais dû rester allongé durant l’office, au retour… J’en avais entendu parler pendant des années. Même quand j’étais en taule.

Brrr.

Je rejoingnis ma frangine au canapé, lui donnant d’abord mon irish coffee, avant de me corriger de lui donner la bonne tasse. Je pris même une gorgée direct en m’asseyant parce que j’étais légèrement dans le besoin d’une dose d’alcool sur ce coup-là… “Voilà, maintenant, j’suis fin prêt à t’écouter.” Et j’l’étais, je savais pas trop à quoi m’attendre, mais voilà. Au moins j’étais né prêt.
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Elle avait l'impression de ne l'avoir jamais quitté. Elle avait l'impression d'avoir toujours douze ans. D'être toujours cette petite chose comme il aimait l’appeler. Elle se demandait comment elle avait fait toutes ces années pour ne pas lui parler, pour se dire qu'il ne lui pardonnera jamais. Elle avait eu tout faux Moira. Jamais son frère aurait pu lui en vouloir au point de ne plus jamais lui parler. Jamais il ne l'aurait laissée tomber. Pas comme elle. Elle savait qu'elle lui avait tourné le dos. Elle savait qu'elle l'avait laissé dans le doute, la tristesse, la peur ? Son frère n'avait peur de rien. Elle le savait mais est-ce qu'il avait peur de la perdre elle comme elle avait peur de le perdre lui ? Sûrement. C'était même presque sûr. On ne fait pas un acte pareil si on a pas peur de voir la personne disparaître de notre vie. Dagda il était son grand frère, son confident. Il était beaucoup de chose pour elle. Il était presque tout pour elle. Jamais elle ne serait imaginée avoir une relation comme ça avec un de ses frère. Une relation aussi belle, aussi fusionnel. Elle le connaissait par cœur Moira.

Et pourtant était-ce toujours le cas ? Était-il toujours le même ? Cette question lui faisait peur à Moira. Elle avait peur que plus rien ne soit pareil entre eux. Après tout ils avaient grandi tout les deux. Ils avaient appris des choses dans la vie, ils n'avaient pas pris le même chemin. Il avait eu un chemin sinueux et plein d’embûche tandis qu'elle avait une belle route toute tracée et bien entretenue. Au fond elle s'en voulait d'avoir eu tant de facilité dans sa vie. Même si elle avait bossé pour son école, même si elle avait passé plein de nuit blanche pour pouvoir rendre un devoir dans les temps. Ce n'était pas pareil que lui. Lui qui avait passé des années dans une cellule, privé de liberté, privé de plein de choses. Elle se disait que rien n'avait changé entre eux, c'était la première pensée qui lui était venue quand elle l'avait revu ce soir, quand elle était contre lui. Et si elle se trompait ? Elle ne voulait pas le perdre encore une fois. Elle ne voulait pas retrouver un autre frère que le Dagda qu'elle avait laissé tomber.

Moira savait que même s'il lui disait que maintenant qu'elle était là ce n'était pas grave au fond de lui il était blessé. Elle le savait. Parce qu'elle le serait aussi. Et comme lui elle serait incapable de lui en vouloir. Elle aurait laissé tomber le truc dès qu'elle l'aurait vu. Elle aurait tout oublier. Tout recommencer en laissant le passé dans le passé. Écrire le futur à deux. Il n'y avait qu'avec lui qu'elle aurait pu faire ça. S'il lui était arrivé la même chose mais avec une autre personne jamais elle n'aurait pardonné à cette personne de ne pas lui donner de nouvelle. Elle est rancunière Moira avec tout le monde. Sauf sa famille. Parce que la famille c'est sacré. Elle ferai tout pour protéger sa famille, elle les aimes plus que n'importe qui. Elle ne pourrait jamais supporter l'idée qu'un jour elle soit en froid avec ses parents ou ses frères. Elle ne survivrait pas à cela.

Elle en avait presque oublié les parents. Elle aurait voulu passer la soirée avec lui. Rattraper ce qui n'était pas rattrapable. Faire comme si tout allait bien. Faire comme s'ils ne s'étaient jamais quitté. Elle était un peu déçue de savoir qu'ils n'allaient pas pouvoir être tranquille dans leurs petites bulles. Elle n'aurait pas du oublier que ses parents allaient être là. C'était Noël. Et dans sa famille Noël c'est sacré. Tu ne peux pas louper le repas de famille. Tu ne peux pas louper la messe du dimanche. Elle avait échappé à tout ça pendant ses études et elle savait que maintenant qu'elle était de retour elle n'allait plus avoir le droit de ne pas venir.

La blonde regardait autour d'elle cette maison qui fut la sienne un temps. Elle l'était toujours mais elle savait qu'elle n'avait plus sa chambre et que maintenant elle allait vivre seule dans son nouveau chez-elle. Sa maison n'était pas loin de ses parents, ils avaient pensé à tout. Elle pourra venir quand elle le voudra et elle le savait. La porte d'ici n'était jamais fermée. Elle ne quitta pas son frère du regard jusqu'à ce qu'il disparaisse dans la cuisine. Elle avait peur de ne plus le revoir. Elle était enfin réunie avec lui et ne voulait pas rester loin de lui trop longtemps mais elle fit ce qu'il lui avait demandé et alla s'installer sur le canapé qui n'avait pas changé depuis qu'elle était toute petite, usé jusqu'au bout, les coussins s'étaient affaissé à cause de toute ces heures passé à parler, regarder la télé entouré d'un plaid et d'un chocolat chaud. Elle sourit en repensant à tout ces souvenirs et aux futurs qui allaient venir.

Même si elle était devenue une adulte, elle avait gardé son âme d'enfant et ne disait jamais non à un choco guimauve. Elle en raffolait toujours autant. Et ceux que son frère lui faisait était les meilleurs. Assise en tailleur, les mains posée dans le creux entre ses jambes, elle attendait impatiemment le retour de Dagda. Elle avait tellement envie de tout lui raconter mais elle ne savait pas par où commencer. Elle pris avec bonheur la tasse que son frère lui tendit avant que ce dernier la reprenne pour lui donner l'autre « Tu ne sais plus dans quelle tasse tu as mis le poison ? » Elle bu une gorgée de sa boisson chaude et reposa la tasse sur la table basse avant de faire semblant de s'étrangler et de mourir en posant sa tête sur l'épaule de son frère. Elle ne réussit pas à garder son sérieux et elle éclata de rire. Un rire si enfantin, si cristallin.

Elle se redressa et se mit face à lui. Elle changea de position plusieurs fois pour finir en tailleur comme elle l'était à la base. Moira elle stressais. Elle était un peu perdue, elle ne savait pas quoi lui dire en premier. Elle avait tellement à lui raconter. Des bonnes comme des moins bonnes choses. « Par où commencer... » Elle savait ce qu'elle allait lui dire, elle le faisait juste attendre parce qu'elle trouvait ça drôle. « J'ai rencontré plein de personnes formidables, j'avais une classe super cool. Tout le monde s'entendait bien. On a fait plusieurs soirées ensemble après les cours. Les profs étaient sympa eux aussi. » Elle reprit un peu de chocolat chaud, en se mettant plein de mousse sur le dessus de la lèvre mais continua de parler comme si c'était normal. « J'ai essayer plein de drogue, d'alcool différent. J'ai même failli finir dans un réseau de prostitution. C'était chaud ! Mais j'ai réussi à m'en échapper en faisant une prise de ninja et en courant aussi vite que possible loin de ce quartier ! » C'était totalement faux. Mais elle gardait son sérieux, elle savait que jamais il n'allait la croire mais ça la faisait rire et ça faisait tellement longtemps qu'elle ne l'avait pas taquiner comme ça qu'elle en profitait pour bombarder. « Ensuite j'ai posé nue pour des cours, j'ai reçu plein de compliment et tout les garçons voulaient m'inviter à boire un verre après ça. » Faux ça aussi. Elle avait assister à des cours de nu mais elle n'avait jamais posé. « Sinon rien de passionnant hein. Les cours basique, les nuits blanches à faire mes devoirs, le sport, la routine, tout ça quoi. »

Elle planta ses yeux dans ceux de son frère et attendit de voir comment il allait réagir. Elle s'en régalait d'avance. L'histoire des drogues et de la prostitution il n'allait rien dire dessus mais le cours de nu elle savait qu'il allait tiquer. Elle gardait le reste pour plus tard. Comme ses histoires d'amour. Elle voulait qu'il le sache. Juste lui. Personne d'autre. C'était important pour elle qu'il la soutienne dans son choix.
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J'avais hésité comme un con sur la tasse à lui donner, comme si elle allait boire du café, comme si j'allais boire du choco guimauve. Evidemment qu'elle se fout de ma gueule, la frangine, c'était comme si elle s'était foutue de ma gueule la veille que je me prenne les pieds dans mes lacets, alors que c'était y'a sept ans, un matin de mes 21 ans, et que je faisais gaffe maintenant, à mes lacets. Même son imitation de l'étouffement, j'avais ri - imitant le gronchon évidemment : "C'est ça, fout toi d'ma gueule, j'te dirai rien !" Et c'était vrai, j'dirai rien, parce que c'était si bon d'avoir 21 pelles à nouveau, peut être que je vieillirai tout à l'heure, ou dans cinq minutes, mais là, c'était chouette. Même si je gardais la barbe, j'étais si content, depuis ces quatre dernières années, d'arriver à en avoir une potable, j'allais pas l'abandonner en si bon chemin.

Puis, heureusement qu'elle détestait pas ça, ma p'tite chose, j'aurais eu l'air con devant le miroir à me demander si je la rasais ou la gardais.

En tout cas, elle se demanda comment s'foutre, parce qu'elle gigotait comme une gosse de cinq ans, cherchant la position parfaite pour raconter sa journée. Bon d'accord, y'avait un paquet de trucs à dire, mais p'tèt pas de quoi se la raconter en jouant au yogi, si ? Heureusement qu'elle y a pas passé la soirée, et qu'elle a enfin commencé en me parlant de son école. Ca j'étais au courant, maman m'avait tenu au courant de tout ça, tout en fustigeant parfois Momo de pas venir me le raconter elle-même. Qu'elle me raconte tout ça, ça me rappelait quand j'disais à maman qu'on s'en foutait qu'elle vienne, Momo, ou que ce soit elle qui m'raconte. Tant qu'je savais qu'elle allait bien, au moins j'étais pas là pour rien.

Ca avait l'air d'avoir été une vie sympa, quand même. J'étais content, même si je voulais des détails, je voulais des anecdotes, autant qu'elle en racontera à Janet, quand elles se reverront, c'était certain. Et j'allais en demander d'autres, quand je vis la mousse à sa bouche, avec même un bout de guimauve. J'avais prévu de lui dire, mais pour autant, j'avais eu l'idée de la laisser continuer à parler. Surtout qu'elle recommençait à dire des énormités, encore plus grosses que moi. J'voulais bien être super prof et lui avoir donné des cours de boxe quand j'le pouvais encore, son truc de ninja contre un réseau de prostitution, j'en aurais au moins entendu parler. J'eus donc juste un p'tit rire tout en buvant mon café et fixant sa moustache. C'était si drôle !

Par contre je crus bien m'étouffer quand elle parla de poser nue en cours. J'savais que les artistes ils avaient un problème avec, genre, la pudeur. Et dans ma conception des artistes, il était totalement possible qu'elle aie fait ça. Beaucoup trop possible, même. J'aimais pas ça. J'pouvais pas accepter cette idée que des mecs l'aient vue comme on ferait ses courses, qu'ils aient décidé qu'elle leur plaisait et qu'ils décident de la draguer. J'aimais pas ça du tout et j'commençais à serrer la tasse un p'tit peu trop fort. Bah tient, et comme par hasard, elle attendait ma réaction, hein, vilaine.

Elle me jaugeait du regard, très bien. J'allais soutenir son regard, ce sera au premier qui lachera son regard. Et même si j'voulais tout savoir, les détails, les tenants et les aboutissants, j'allais bien avoir des explications à un moment donné. P'tèt bien que j'aurai pas à les réclamer, puisqu'elle avait décidé elle-même de se lancer. J'étais bon pour tenir des heures comme ça. DES HEURES.

Enfin, si y'avait pas eu sa moustache. Elle m'a déconcentré sa moustache de chocolat, là. Bah quoi, ouais c'est sa moustache ! Y'a quoi ?

Du coup, j'rompis le contact pour fixer ses lèvres : "Bon, déjà pour commencer, t'as une moustache, et si c'est très mignon sur toi, j'suis le seul poilu du duo, ok ?" Tout en parlant j'avais touché ma propre moustache, comme si je la peignais pour que les poils soient dans le bon sens. Je m'la racontais un poil, mais c'était aussi une façon d'me calmer pour pas finir en mode Berserk prêt à aller sur Dublin défoncer ces sales profiteurs voyeurs.

Et l'pire, c'est que j'y avais été un temps, à Dublin, pendant plusieurs semaines chez Arthur, pour fuir ce connard de qui avait voulu zieuter d'un peu trop près ma soeur.

Mais voilà, j'tins pas longtemps avant de demander des explications : "Bon, sinon, t'étais sérieuse ou j'dois péter la gueule de quelques connards ? Non, parce que t'inquiète, j'suis opé si jamais." Et c'était vrai, c'était pas quelques connards de plus ou de moins qui allaient me chagriner, surtout que j'avais bel et bien repris du service à l'OBCM et que j'arrêtais pas. Tout le temps à droite et à gauche.
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I’m sorry. I've missed you.

C'était comme si rien n'avait bougé. C'était comme si elle avait juste passée une semaine de vacances loin de lui. C'était si bon de rentrer. Si bon de se retrouver. Petit à petit elle oubliait qu'elle n'avait pas osé aller lui dire bonjour, de ne pas l'avoir appelé pour son anniversaire, ni pour Noël. Pour rien. Elle mettait tout ça de côté pour lui raconter. Des conneries pour commencer mais ensuite elle allait lui dire tout ce qu'elle avait vécu. Ses moments de joies comme ses moments de peines. Elle était passée par toutes les émotions là-bas Moira. Elle en avait vécu des trucs…

Comme elle l'avait prévu il ne l'avait pas du tout crue pour le coup du réseau de prostitution et de la prise de ninja. Mais elle l'avait fait rire. Et c'était déjà ça. Mais est-ce qu'il avait ris de son récit ou de sa moustache en mousse ? La seconde anecdote Dagda l'avait beaucoup moins bien pris. Normal qui aimerait savoir que sa petite sœur chérie avait posée nue devant plusieurs mecs totalement inconnu au bataillon ? Personne. Et surtout pas lui. Elle le savait. Il ferait tout pour la protéger. Il l'avait déjà prouver. Moira elle ne voulait pas qu'il ait besoin de lui remonter à quel point il tient à elle de cette façon.

La bataille de regard avait commencé entre eux. Elle savait qu'il pouvait rester des heures comme ça et elle aussi. Elle avait prévu le coup avec sa mousse toujours en place sur sa lèvre. Elle n'allait pas le lâcher. Elle le connaissait son frère. Il voulait tout savoir. Il voulait savoir si c'était vrai ou pas. Si elle avait posé dans des positions bizarres. Si les dessins de son corps avaient été exposée aux grands publics. Il en mourrait d'envie mais voulait aussi gagner ce combat de regard. Ne pas être le premier à craquer. Mais elle avait tout son temps Moira, savourant intérieurement sa victoire. Elle savait très bien qu'elle allait gagner cette fois-ci. Pour une fois qu'elle arrivait à garder son sérieux plus d'une minute.

Et il coupa le contact. Elle avait gagné. Un large sourire s'afficha sur son visage. Elle avait gagné contre son frère. Chose qui n'arrivait jamais en temps normal. Elle en profita pour enfin enlever son chocolat sur les lèvres. C'était le goût de la victoire qu'elle savourait là. «Moi qui voulait essayer de me laisser pousser la barbe. Je vais devoir te laisser le faire pour moi alors!» Elle reprit une gorgée de son chocolat et ne quittait pas son frère des yeux, elle cherchait tout les petits détails qui lui prouvait qu'il était en mode self control. Elle savait qu'il devenait vite nerveux quand elle était en plein milieu du sujet de conversations douteuses. Elle se régalait ce soir. Fallait bien qu'elle rattrape tout ce temps à ne pas avoir pu lui faire des blagues.

Et il ne se fit pas attendre. Elle le regardait, elle ne disait rien. Elle fit mine de réfléchir, elle posa sa tasse entre ses jambes et compta sur ses doigts, en hésitant quelque fois, levant les yeux vers le plafonds comme si ça allait l'aider à retrouver la mémoire. Mais elle essayait juste de ne pas rire en vrai. Moira ne voulait pas faire tomber sa blague aussi vite. Elle était tellement contente qu'il ait mordu à l'hameçon. «Hmmmmm…. Je dirais que tu dois péter la gueule à environ cinquante connards. Vu que j'ai fais plusieurs cours, y avait des classes différentes.» Elle posa sa tasse sur la table basse, elle ne voulait surtout pas qu'il arrive quelque chose à son chocolat. Puis elle repris comme si c'était parfaitement normal de s'être retrouvée dans l'habit d'Eve devant des inconnus. «Attends bouges pas ! » Elle était cruelle.

Elle courut vers sa voiture et sorti un dessin d'une femme nue qu'elle avait dessiné un jour. Une femme de dos, on ne voyait que des fesses et légèrement sa poitrine dépassé sur le côté. Elle avait l'impression d'être le diable ce soir. Elle prit en même temps le paquet cadeau qu'elle avait préparé avec amour pour son frère. Un cadeau complètement inutile et complètement bête mais depuis toujours elle s'amuse à lui offrir ce genre de truc. Les tasses qui changent de couleur avec la chaleur, des pantoufles en forme de licornes, des boxers avec des motifs de dessins animés. Bref tout ce genre de truc. Et cette fois elle avait fait fort. Elle était fier. Elle prit la feuille entre les lèvres et revint avec l'énorme paquet cadeau qui contenait une peluche géante d'une licorne. Et en prime la corne s'illuminait dans la nuit quand elle avait rechargé toute la journée au soleil.

Elle posa le cadeau à côté d'eux et lui tendit le dessins. Elle savait très bien qu'il allait comprendre ce toute cette histoire de nue était fausse en voyant qu'il n'y aurait pas le tatouage du renard entre les omoplates sur le dessin. « Tiens. Un petit exemple de ce que je faisais pendant les cours. Et si t'es sage tu peux ouvrir ton cadeau après avoir regardé.» Elle lui souriait Moira, elle était contente de sa connerie. Et elle allait encore plus rire quand elle verrait la gueule de son frère en ouvrant son cadeau. Elle se tenait prête à dégainer son téléphone pour immortalisé ce moment.
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L’apoplexie n’était pas loin. Et avant que vous vous demandiez où un con comme moi savait ce que signifiait « apoplexie », sachez que j’ai passé trop de temps à l’infirmerie pour mon propre bien, et que j’y ai passé le temps en apprenant des choses. Dont ce qu’était l’apoplexie. Content ? On peut passer à autre chose ? Bien. Parce que ce qui était en train d’arriver n’était pas vraiment comme ça que j’avais imaginé les retrouvailles. J’avais plus pensé qu’elle me raconterait des trucs chouettes, des trucs même géniaux, le pire étant logiquement derrière. Et là, j’apprenais qu’elle avait posé nue devant… COMBIEN ? CINQUANTE MECS ?

Oh, fermez-la avec vos discours féministes à la con. Ouais, elle pouvait bien faire ce qu’elle voulait de son corps, et si elle voulait le montrer à cinquante queutards, qu’elle le fasse hein. Mais fallait pas que je le sache. C’était plus fort que moi, c’était ma sœur, et j’voulais pas que des dessins d’elle à poil traînent de partout. J’voulais pas qu’on la reluque de trop près. Appelez ça du machisme ou de l’instinct de protection un peu mal placé, moi, j’étais son grand-frère et je prenais mon boulot vraiment à cœur. J’aurais pu deviner qu’elle plaisantait, parfois je la voyais se retenir de rire, mais j’ignorais si elle se moquait de mes réactions ou bien de cette potentielle plaisanterie qui allait peut-être trop loin. Beaucoup trop loin, au moment où Moira s’était mise en tête d’aller chercher des preuves, des dessins d’elle nue. Totalement ahuri, j’avais protesté : « Hé, mais j’veux pas t’voir à poil moi ! Merde, j’suis ton frère, y’a pas moyen que je regarde ça ! » Ok, je l’avais déjà vue nue à plusieurs occasions, mais déjà, elle était bien plus jeune, et depuis, j’avais toujours détourné les yeux.

Pourtant quand elle me montra le dessin, tout en posant mon cadeau sur le côté, je ne pus pas m’empêcher de jeter un coup d’œil. Juste pour m’en assurer. Mais ce n’était pas elle. Je le savais, celle qui était dessinée, même de dos, ne lui ressemblait pas. Je sus qu’elle se payait ma tête depuis l’début. Et ça me rassura, putain. « Tu sais vraiment pas arrêter tes conneries toi. » Je ris, un peu nerveusement au début, certes, mais je ris quand même. Si elle continuait à se foutre de moi, au moins, c’était que les choses étaient tout de même pareilles entre nous, elle avait toujours assez confiance en moi pour l’faire.

Du coup, puisque cette histoire se clotura sur un air réprobateur, j’attrapai mon cadeau, ne sachant pas vraiment à quoi m’attendre. Enfin, je me doutais que ça allait être une peluche, énorme même, vu la taille du paquet mou, mais quand je découvris la licorne, je fus comme mis sur pause. Je la regardai un peu comme si j’avais en face de moi un alien qui débarquait sur Terre. Soyons honnêtes un instant, si j’foutais ça dans ma chambre et que bro’ venait dans le quart d’heure, j’étais bon pour qu’il se foute de moi pendant des heures. C’était pas l’fait, j’allais quand même le mettre dans ma chambre, juste foutre un drap dessus quand il viendra hein. Mais juste, c’était si… Si Moira. Elle avait pris l’habitude de m’offrir des trucs qu’elle aurait offert à une sœur sûrement, certainement était-ce sa façon de m’émasculer sans s’foutant de ma gueule, j’savais pas trop. Fallait dire que chaque fois qu’elle demandait ce que je voulais pour mon anniversaire, j’disais que les parents s’en occupaient ou qu’je voulais rien, donc j’facilitais pas les choses.

Et aussi ridicule que ça pouvait être, j’aimais bien ses conneries. Parfois c’était vraiment marrant, puis j’me suis habitué à ses trucs, c’était comme les running gags dans les films. Et j’avais pas eu ça pendant des années. J’avais signé pour quelques années de taule, et j’étais sorti de ma cellule il y avait un an déjà, mais au final, ça avait duré encore cette année.

Je me mis à chialer comme une merde. J’étais vraiment libéré maintenant. J’serrais cette pauvre peluche qui y pouvait rien entre mes doigts, et si j’y faisais pas gaffe j’allais finir par la défoncer. Enfin, sur le moment, je craquais tout simplement des nerfs. J’avais tout un tas de trucs contraires qui se bousculaient dans ma tête, je regrettais de lui avoir laissé le choix de revenir me voir, d’un autre côté, j’étais heureux qu’elle soit finalement venu d’elle-même. Mais ça avait été trop long, putain et j’chialais comme un gosse.

J’avais juste la tête baissée à regarder cette peluche qui avait l’air ridiculement heureuse, alors que c’était un putain d’amas de cotons et de polyester, avec une tonne de colorant pour imiter un arc en ciel sur sa queue. J’en étais presque à lui dire « dé-souris ! » juste pour qu’elle arrête de me balancer sa joie de vivre à la gueule.

J’essuyai rageusement mes yeux, pour essayer de dire, même si j’avais pas la gueule faite pour : « Elle est jolie, Mo’. » Et d’ajouter aussi : « J’ai acheté un billet d’avion, moi. A tes prochaines vacances, on s’casse, tous les deux. En France. J’ai oublié l’nom d’la ville par contre, m’en d’mande pas trop, ça fait des mois que j’ai ach’té ça. » En fait, depuis que Rod m’a dit qu’elle allait venir, que c’était sûr. Parce que j’avais acheté un truc le Noël dernier, mais elle n’était jamais venue… Alors j’avais juste foutu en l’air le cadeau, me disant que je le donnerai jamais – c’était d’la merde façon. J’me souvenais même plus ce que c’était, un truc acheté au pif au supermarché dans les promos, vu que j’avais nettement moins de thunes à l’époque.
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Le rire était dur à retenir. Elle allait réussir sa blague jusqu'au bout pour une fois. Elle allait réussir l'exploit de ne pas rire avant la fin. Au final elle avait peut-être grandit quand même. Petite fille qui éclatait de rire dès qu'elle avait préparé quelques chose de drôle pour son frère mais qui tombait toujours à l'eau vu qu'elle n'arrivait pas à garder son sérieux. Et aujourd’hui ce n'était pas pareil. Moira était fière d'avoir gardé le silence. Même si son regard disait tout le contraire. C'était son point faible. Toutes ses émotions passaient par le regard. Elle pourra vous dire qu'elle va bien avec un grand sourire mais ses yeux vous diront le contraire. Ceux qui la connaissent bien ont appris à lire son regard. L'entrée de son âme. La seule chose avec laquelle elle n'arrive pas à mentir. Qu'importe que Dagda soit son frère ou pas. Elle pourrait débarquer à poil devant lui sans aucune gêne. Et rire à s'étouffer parce qu'il ferait tout pour ne pas la voir. Il faudrait peut-être qu'elle songe à reprendre un peu de pudeur non? Elle n'avait pas honte de son corps. Elle n'avait pas peur d'être nue devant sa famille. Après tout c'était sa famille non? Elle avait déjà vu Dagda et Arthur sans habit non plus et elle n'en n'avait pas fait tout un fromage. Mais elle savait très bien que c'était parce que c'était une femme. C'était sa sœur. Voilà pourquoi. Et ça elle pouvait le respecter un minium.
 
Il avait quand même vérifié. Juste pour être sûr que ce n'était pas elle. «Non. Je sais plus m'arrêter. Je suis une vraie tornade à conneries.» Elle souriait de toutes ses dents. Contente d'elle. On ne pouvait plus l'arrêter une fois qu'elle était lancée. Elle en avait encore plein en stock, mais la jeune femme se dit que c'était mieux si elle gardait ça pour un autre jour. C'était déjà beaucoup à encaisser pour leur première soirée depuis si longtemps. Elle avait tout noté dans un carnet comme elle le fait pour tout en fait. Tout ce qu'elle ne veut pas oublier elle le note. Un carnet pour les blagues, un pour les recettes de cuisines, un pour les courses, un pour les adresses, etc. Tous d'une couleur différente pour se rappeler lequel correspondait à quoi. Bien que des fois elle oublie quel couleur est pour quoi. Elle était comme ça Moira, elle ne faisait pas exprès d'être tête en l'air. C'était le moment d'ouvrir le cadeau. Certainement un des moments les plus drôles de la soirée. Le téléphone en main elle le cribla de photo pendant que son frère enlevait l'emballage. Elle fera le tri demain matin où dans un mois quand elle aura plu de mémoire dessus. Et elle rit encore une fois quand Dagda se mit sur pause quand la peluche était découverte. La réaction qu'elle attendait. Comme à chaque fois. Moira adorait lui faire ce genre de cadeau. Juste pour lui rappeler que la vie ce n'est pas que du sombre, qu'on peut rire et qu'on peut faire des cadeaux de merde parce qu'on trouve ça drôle. Même si elle a toujours un petit truc un peu plus sympa sur le côté. Comme une bouteille d'alcool ou encore des verres pour boire le dit alcool. La blonde n'en buvait jamais ou très peu mais elle savait que lui aimait ça alors elle faisait le sacrifice d'aller en acheter pour lui. Parce que lui c'est l'homme qui compte le plus au monde pour elle. Il passe même avant son père c'est pour dire.
 
Alors quand elle vit les larmes couler le long de ses joues, elle fut envahie d'une vague de froid. Son sourire avait disparu. Elle n'avait plus du tout envie de rire. Laissant tomber sur portable sur le sol. Tant pis si la vitre se cassait. Les larmes de son frère étaient beaucoup plus importantes que tout le reste. Les bras autour de la peluche, le corps secoué de sursaut. Son monde était devenu gris  à Moira. Pourquoi Dagda pleurait alors qu'elle était là ? Pourquoi il pleurait alors qu'elle venait de lui offrir le cadeau le plus ridicule du monde? Elle était restée assise sans savoir quoi faire. Est-ce qu'elle devait aller lui faire un câlin. Est-ce qu'il voulait encore que sa petite sœur vienne se coller contre lui pour le réconforter comme elle aimait le faire si souvent quand il avait un coup de mou?
 
Elle avait choisi d'attendre. Elle comprenait que c'était beaucoup pour une seule soirée tout ça. Son retour, ses blagues pourries, son cadeau. Et il avait dévoilé son cadeau. Elle le regarde, un peu perdue. C'était vrai? Il avait prévu tout ça juste pour eux deux? La France juste les deux. C'était le plus beau cadeau qu'il pouvait lui faire. Il pouvait l'amener au fin fond de la jungle qu'elle serait heureuse de partir avec lui. «Mais….» Elle ne finit même pas sa phrase qu'elle se jeta sur lui et le serra aussi fort qu'elle le pouvait. «C'est le plus beau cadeau que j'ai jamais eu.» Et elle le pensait vraiment. Partir avec son grand frère c'était la plus belle chose qui pouvait lui arriver. «On va à Paris? Nice? Starsbourg? Bordeaux?» Excitée comme une pile elle se releva pour se mettre à sauter sur place devant Dag.«HIIIIII! Faut que tu retrouves le nom de la ville. Comme ça je pourrais organiser tout ce qu'on va faire. Tout ce qu'on va visiter!» Elle prit les mains de son frère dans les siennes pour qu'il se relève. Elle tourne sur elle-même et l'entraine dans sa ronde avec elle. Son monde avait repris des couleurs. Il était beau. Lumineux. Parfait. Elle en avait presque oublié les parents. Quand les bruits d'une voiture se garant dans la cour arrivèrent à son oreille. Elle se stoppa net. Non pas maintenant. Elle n’avait pas envie de les voir. Elle voulait encore passer du temps avec son frère. Alors sans rien lui demander elle l'entraina avec elle dans sa chambre. S'il n'avait pas changé de chambre. Ce qui n'était pas le cas. Toujours la même depuis tout ce temps. Elle riait encore une fois. Trop contente de fuir les parents. Ce n'était pas tous les jours qu'elle se rebellait un peu. «J'ai pas envie de les voir. Pas tout de suite.» Elle se jette sur le lit sans gêne.
 
Puis elle reprend un air sérieux. Ce qui ne lui arrive presque jamais. Elle voulait lui dire quelque chose qu'elle avait sur le cœur depuis des années. Et elle avait besoin de le lui dire maintenant. Parce qu'elle l'avait écrit plusieurs fois dans ces lettres jamais envoyées. Moira sentait que c'était le bon moment pour elle. «Faut que je te dise un truc…» Et maintenant qu'elle y était, elle ne savait pas comment le formuler évidement. «Je…» Les mots ne voulaient pas sortir pourtant dans sa tête c'était si simple. J'aime les filles voilà. Simple non? Son regard se posa sur le sien. Essayant de chercher un peu d'aide. Peut-être qu'il allait deviner et rentrer dans ta tête pour lire ses pensées! Moira prit une grande inspiration et sorti d'un trait. « J'aime les pêches. J'aime pas les bananes.» Bon c'était pas très, très précis mais c'était le mieux qu'elle avait réussi à faire. Le rouge lui était monté aux joues. Pourquoi c'était aussi difficile de dire à son frère qu'on aimait les femmes?
 
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Allez, c’était fini les larmes. On allait dire que c’était les nerfs, parce que les mecs aussi ça chialait parfois, quoi qu’on en dise. Pas devant n’importe qui, on avait une réputation à tenir hein, on devait être forts, toujours, tout le temps, pas chialer, pas faiblir, ce genre de chose, mais… Devant ma petite sœur je pouvais bien faire n’importe quoi, je m’en fichais, c’était elle. Puis j’avais gardé la peluche sur mes genoux, tout en lui disant où on allait aller, pour notre petit voyage. J’savais vraiment plus le nom de la ville, c’était pas dans le lot qu’elle m’avait donné, mais je promis : « J’t’enverrai un SMS avec le nom d’la ville, t’inquiète, on aura l’temps de s’organiser ! » J’étais content qu’elle soit contente aussi. En soi, je m’en fichais bien d’la France, mais elle, elle adorait, c’était totalement son délire, puis on disait bien que les Français, c’était des dingues de l’art. J’avais juste pas pu prendre Paris parce que c’était quand même assez cher et j’avais pas les moyens pour ça. Par contre, qu’elle saute tellement en l’air qu’elle me fasse tourner comme un gosse, ouais, ça m’avait fait marrer, elle était vraiment dans le too much, ma frangine.

Au même moment, elle sursauta, Moira, regardant dehors. Je compris vite, les parents arrivaient, et à peine avais-je l’information qui montait au cerveau que je sentis une main me tirer vers les escaliers montant aux chambres. Visiblement elle n’avait pas plus envie que moi de voir les parents, là. Même qu’elle le confirma en se jetant sur mon pieu. « J’vois ça. Enfin ils vont nous appeler, à un moment donné, t’sais. On va pas y couper. » Ca, c’était clair, on allait pas y couper, sauf si on se barrait par mon balcon, prenant la fuite avec ma voiture. D’ailleurs, d’un coup d’œil dehors, je pus voir que ma voiture n’était pas bloquée par celle des parents, donc c’était bon si jamais. Toujours préparer le plan de fuite… Même si on pouvait le payer très cher après.

Elle a pris son visage sérieux, ma p’tite chose, d’un coup, quand je l’ai regardée. Un drôle d’air qui ne lui allait pas, elle qui devait rire, sourire, pas ce visage si mortellement sérieux. « Bah qu’est-ce que t’as petite chose ? » Et apparemment elle avait un truc à m’dire, et pour faire une tronche pareille, fallait que ça soit du lourd. Je m’inquiétai presque. J’dus m’asseoir sur ma chaise de bureau pour rester tranquille, pas sauter sur les conclusions. Comment ça j’allais trop vite en besogne ? Ta gueule, j’suis grand-frère, et le monde est trop menaçant.

Par contre, j’devais pas être le plus intelligent des grands-frères, puisque je compris pas trop le délire des pêches et des bananes. Euh, bah… « Bah, euh, c’pas grave, ce sont que des fruits hein… J’sais que maman adore les bananes mais c’pas une raison pour… Oh merde. Oh putain. » Ce fut en parlant de ça que je compris de quoi elle voulait parler. Les bananes, les pêches, c’était les mots qu’utilisait maman pour décrire les sexes. Lors des fameux et horripilants cours d’éducation sexuelle familiaux…

J’eus un sale frisson en rappel de ces moments gênants quand, à quatorze ans, j’avais eu droit aux descriptions méthodiques, à la contraception, ce genre de choses. Bon, fallait bien qu’on y passe, mais j’crois bien que j’avais crevé le plafond de chaleur des joues. Level tomate. « Ah ouais, okay, j’ai compris. Et alors ? » Je fus surpris que ce soit ça le sujet méga important. En fait, j’pensais que maman lui avait dit. « J’aime les deux mois, et j’l’ai jamais vraiment caché aux vieux. » J’haussai les épaules. « Même Arthur le sait, il t’a pas raconté que je suis sorti avec le frère d’Ella ? Son ex ? » Il m’en avait voulu en plus, parce que comme j’avais un peu traité son frère comme de la merde, Ella avait fait galérer Arthur un long moment avant de céder, se disant que le frère était peut-être différent.

Je regardais Momo d’un air perplexe, puis après, je me calmai en me disant que notre famille était un peu comme beaucoup des catho’ du coin, pas très porté sur la sexualité « déviante » et que ce genre de chose, ça s’disait pas. Déjà que moi j’avais pas été leur cacher, mais j’leur avais pas non plus dit très clairement. J’m’étais jamais caché en ville, sauf en prison parce que je voulais pas être la pute de l’aile. Mais ça c’était mon côté grande gueule, j’aimais pas m’cacher, déjà que c’était chaud pour pécho quand on se refoulait, mais en plus, j’avais bien assez d’choses à gérer pour en plus me rajouter ce genre de complexe. J’avais plus gros comme complexe, comme ma taille par exemple. Sérieux, j’étais un gros nain ! Paye ta crédibilité en faisant un mètre 65.
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