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 meet me halfway (karen&ian)

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❝ résultat d’un tinder un peu foireux ❞meet me halfway.Créer un profil Tinder avait été une idée de ta cousine, après qu’elle ait fini par aller à ce rendez-vous avec cet interprète rencontré dans l’avion. Tu te sentais seule, surtout quand ta sœur était à droite et à gauche, à cause de son métier, puis dans la vie aussi. Tu étais célibataire depuis ton divorce, et tu avais bien eu quelques tentatives, mais disons que tu avais le don pour faire fuir les hommes.

Pas dit qu’une rencontre sur une application virtuelle allait beaucoup t’aider, mais enfin, ça valait le coup d’essayer, n’est-ce pas ? Alors tu avais pris un peu le temps de choisir des photos qui reflétaient ta personnalité, probablement car tu étais trop honnête, pas tellement au jus des faux-semblants qui étaient en vigueur sur internet. Ou tu fermais juste les yeux dessus… L’une de ces réponses-là et au final, ça t’importait peu.


Tu avais à peine commencé à accepter tous les profils – ça te fendait un peu le cœur de dire non – que tu eus rapidement quelques matchs. Le premier de la liste fut un homme qui te proposait un « dial », que tu acceptas sans trop savoir ce que ça voulait dire, jusqu’à bloquer quand tu te rendis compte que ça n’avait rien d’une discussion pour faire connaissance. Le second t’avait demandé de l’argent pour payer on ne savait quelle succession au Cameroun. Le troisième parlait directement de plan cul, et ça ne te parlait pas vraiment, à vrai dire. Tu avais donc grimacé puis poliment refusé. Le quatrième, quant à lui, vous aviez échangé quelques mots, avec une orthographe assez déplorable qui te rappelait Sammy, puis convenu assez rapidement de manger au restaurant vendredi soir, histoire de quitter le virtuel. Ca, ça t’allait un peu plus. C’était une drôle d’idée, quelque part, de rencontrer un inconnu aussi vite, mais après les trois cas que tu avais eu, tu avais décidé d’être optimiste sur au moins ça… Même si la photo de loin n’aidait pas vraiment à dire autre chose que : il était brun, qu’il faisait son âge – peut-être plus ? – et qu’il avait un sacré… Nez.

Tu avais donc accepté ce challenge, cette aventure, et tu étais là, un peu en avance, à cette table réservée au nom d’un certain Ian Craig. Tu avais été un peu nerveuse à l’idée de le rencontrer, et tu avais voulu t’installer en avance à ton siège, peut être avoir l’occasion de changer d’avis ? En tout cas, tu étais là, remplie d’optimisme malgré tout, admirant les autres clients, essayant de deviner pourquoi ils étaient là.

Il y avait un couple assis dans le fond, très discret, avec l’homme qui tapotait sa poche intérieure de veste. Future demande en mariage. Tu reconnaissais les signes, après tout, ton ex-mari avait été un peu semblable. Devant toi, derrière un immense pot de petit arbre dont tu ne savais jamais le nom, cela semblait être un groupe d’amis fêtant quelque chose. Peut-être un anniversaire, vu que tous les regards étaient vers ce qui semblait être la star de la soirée. Tu voyais aussi un blond assis tout seul à sa table, au loin, cachant presque son visage derrière le menu depuis dix minutes. Probablement est-ce qu’il était en train de se faire poser un lapin… Tu lui fis un petit sourire contrit de compassion, au cas où.

Au même moment, tu repéras un homme venant vers toi, te regardant, guidé par la serveuse. Ca devait être Ian ? Tu te levas, essayant de sourire pas trop nerveusement, te demandant si tu devais lui serrer la main ou autre chose.

Bon, tu le fis quand même, tendant la main, te présentant de façon probablement totalement inutile : « Bonjour, je suis Karen Murphy ! C’est bien vous, Ian ? »
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Meet me halfway
Tu devrais te trouver quelqu’un, Ian. Ça urge. En fait, ça urge tellement que t’es presque sûr de l’avoir entendu de la bouche de pratiquement tout le monde, y compris de celle de ton ex-femme. Peut-être même surtout de la sienne d’ailleurs. Dix ans qu’elle t’avait quitté, et tu t’en étais jamais vraiment remis. Si tu l’aimais encore ? T’en savais trop rien. Non sans doute, mais tu n’arrivais pas pour autant à oublier les neuf années que vous aviez passées ensemble. Elle avait donné du sens à ta vie, elle t’avait fait prendre conscience de ce cœur trop grand que t’avais, elle avait fait de toi un homme quand tu commençais à te prendre pour un outil, une machine à bosser - avant que tu ne deviennes vraiment une machine à bosser. Et elle avait un regard parfaitement inoubliable, pour toi qui avais toujours cru que tu ne pourrais plus vivre sans lui. Surtout, elle était la mère de ton fils. Tout cela, quoi qu’on y fasse, c’était irremplaçable : si quelque part tu avais bien fait le deuil de votre relation, tu aurais pour toujours une forme de tendresse immuable à son égard. Cette tendresse qui t’avait jeté dans l’alcoolisme à la seule idée d’imaginer un autre s’endormir chaque nuit à côté d’elle, avec Oliver dans la chambre d’à côté – quand tu te retrouvais tout seul devant ta paperasse, ta télé et tes mots croisés.

T’étais marié à ton travail. La voilà, ta belle excuse pour ne pas chercher. Pourtant, t’étais le premier à t’inventer des aventures quand tes collègues devenaient trop curieux, même si t’avais nettement passé l’âge de batifoler. Au fond, personne était dupe – vu que dès que t’étais un peu trop assommé par la boisson, tu déballais la vérité, et que t’étais sacrément souvent alcoolisé. De quoi te faire vraiment passer pour un pauvre type. Un type dépassé, qui espérait plus grand-chose de la vie. A 45 ans on trouvait pas l’amour, que tu te disais, et même au-delà de ça : les problèmes rencontrés par ton premier mariage seraient restés les mêmes. Tu passais des nuits entières au poste, t’avais pas de vie, et déjà à peine assez de temps pour consacrer un après-midi par mois à ton gosse. Y’avait vraiment pas moyen que ça puisse marcher. Et puis t’étais malade, ça aussi fallait l’avouer. Cillian était le dernier à réussir à te supporter, et c’était uniquement parce qu’il était lui-même insupportable. Mais l’alcool et le travail bouffaient tes relations, et tu voyais pas vraiment de solution potable.

Pourtant, t’as bien voulu tenter. Sûrement parce que Cillian a tout arrangé lui-même, cela dit, sans quoi tu aurais fait résistance encore un moment. Non pas parce qu’il n’y avait pas des femmes charmantes à Bray, tu étais tout à fait d’accord pour dire qu’il y en avait (après tout, ton ex-femme y avait déménagé), mais parce que t’avais un peu honte de ton état lamentable, et aussi parce que tu pigeais rien aux nouvelles technologies. Tinder que ça s’appelle, une application de rencontre sur téléphone. Tu voyais pas comment ça pouvait marcher, c’était un coup à se faire arnaquer comme ils le racontent dans des reportages à la télé – mais Cilly avait fait tous ces efforts pour t’y pousser, et devant le profil de la concernée, t’avais pas vraiment eu le cœur de décliner.
Du coup t'es arrivé al Restaurante De Luca (qui n’était pas vraiment dans ton budget mais tu pouvais bien faire l’effort pour une fois, et puis il y avait des chances que Cillian ait voulu sponsoriser ce truc aussi pour que la première impression soit pas miteuse), peigné et pas trop mal habillé – disons, potable mais défraichi, vu que ta garde-robe n’avait pas beaucoup évolué dans les dernières années. Cela faisait si longtemps après tout, la veine romantique avait racorni, et tu n’étais plus tout à fait convaincu de savoir comment t’y prendre. Tu t’étais inquiété de pas mal de choses à l’aller, plus que tu l’aurais pensé, la perspective d’un rendez-vous t’avait rendu nerveux. Tu te sentais presque jeune à nouveau si l’on oubliait les cheveux gris et l’air fatigué. Mais, finalement, quand tu la vois – une femme en chair et en os ! Tu en vois tous les jours Ian, alors t'as pas de raison d’angoisser – une inspiration prolongée te suffit pour te débarrasser de ces pensées parasites.

D’ailleurs, tu la reconnais. Tout du moins, tu es presque sûr de connaître son visage, et lorsqu’elle te rappelle son prénom la connexion se fait au bout du compte. Cette fameuse affaire de meurtre non élucidé qui t’a tant retourné le cerveau quelques mois plus tôt. Mais parler d’une affaire n’était sans doute pas la meilleure manière d’engager la conversation, pas vrai ? Sauf quand on était un inspecteur trop amoureux de son boulot. Tu lui souris tout du moins, serrant sa main avec convivialité. « C'est ça, bonjour Karen. Je peux vous appeler Karen ? » Tu attends qu’elle se rasseye pour prendre place à ton tour, non sans avoir d’abord retiré ton manteau – parce qu’il pèle dehors, merde. La serveuse glisse le menu entre tes mains et tu échanges un regard hésitant avec elle, avant de le relever vers Karen. « Vous voulez boire quelque chose ? Un whisky pour ma part, s’il vous plait. » Décidément, chassez les vieilles habitudes, elles reviennent au galop. Tu allais te mettre un défi à ta taille, et plutôt que d’éviter absolument l’alcool, tu allais déjà tâcher de ne pas finir complètement soûl. Il allait falloir espérer que la conversation soit intéressante, et pas trop à se passer la corde autour du cou. « Vous faites souvent ce genre de rencontre ? » lui demandes-tu sans le moindre jugement. Avec un peu de chance, tu ne seras pas le seul à être un peu perdu – et vous pourrez en rire, au lieu de vous tortiller sur vos chaises pendant deux heures.
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❝ résultat d’un tinder un peu foireux ❞meet me halfway.A le voir en vrai, de près, comme ça, il te disait quelque chose, ce Ian. Et si tu n’avais pas été aussi focalisée sur le fait qu’il représentait l’ordre, plutôt que sur son visage réellement, tu aurais fait le lien avec l’inspecteur qui avait eu droit à une Karen paniquée, couverte de sang. Simplement, tu avais plus l’image du décédé, du sang partout, et du fait que vous ayiez été enfermés dans cette banque un long moment avant de pouvoir être libérés. Ainsi, quand tu regardais Ian, tu avais cette impression de déjà-vu, que tu pouvais accepter sans plus tergiverser, Bray n’était pas une si grande ville que ça. Sans compter que tu étais médecin, il était possible que ce soit un de tes patients. Un vieux patient jamais revenu alors, sinon tu t’en souviendrais.

Tu priais quand même pour que ça ne soit pas un patient… Note à toi-même, vérifier dans ta base de donnée depuis le téléphone, aux toilettes. On ne savait jamais.

En attendant, quand il te demanda s’il pouvait t’appeler Karen, tu n’hésitas pas longtemps avant de répondre : « Uniquement si je peux vous appeler Ian ! » Et tu avais fini par t’asseoir, récupérant à ton tour le menu distribué par la serveuse, après le whisky commandé par Ian, tu hésitas. Un petit verre ? Oh, tu auras certainement déjà décuvé d’ici le moment de conduire. Tu te commandas du coup un petit verre de Chardonnay, ça ne te ferai pas de mal, et tu adorais ça. Tu attendis juste du coup le départ de la serveuse, qui lança le top départ dans ta tête du chrono de la rencontre tinder. Tu tentas de parier dans ta tête sur les premiers mots qui allaient sortir de la bouche de l’homme en face de toi. Tu n’avais pas encore d’expérience sur ce sujet étant donné que Ian était le premier à avoir réussi à te faire aller jusque là.

Ainsi tu répondis, le rire dans la voix : « Je me suis lancée il y a littéralement… Trois jours. Juste quand j’ai fait votre connaissance sur l’application. Et d’ailleurs, je n’ai même pas osé la rallumer depuis que nous avons convenu du rendez-vous. » Tu ne savais même pas pourquoi tu n’avais pas osé y retourner. Ce n’était pas comme si tu jurais fidélité en disant oui à un rendez-vous. Mais tu t’étais sentie légèrement mal à l’aise, dans le sens où tu avais du mal déjà à te projeter dans un rendez-vous avec un pur inconnu, alors qu’est-ce que ça aurait été si tu avais dû penser au fait que le lendemain, un autre homme t’attendrait sûrement à une autre table ?

Tu te sentais un peu bête. Tu savais que les rencontres sur internet ne fonctionnaient pas tellement comme dans la vraie vie, quand bien même tu n’aurais pas spécialement non plus enchaîné les conquêtes avant ton mari, et même après. Tu avais toujours aimé faire chaque chose en son temps, à chaque homme son temps, même si ça ne devait être une chance de vingt-quatre heure, au moins, tu étais au clair avec ta conscience.

Pourtant, tu retournas la question : « Et vous alors ? Habitué ? J’ai la sensation d’être la plus intimidée des deux. » Intimidée n’était peut-être pas le mot. Disons que tu aurais aimé avoir un petit mode d’emploi pour t’aider à t’y retrouver, quelque chose du genre du moins ? Tu avais déjà parlé de ces applications de rencontre, avec tes amies, cependant, tu regrettais désormais de ne pas avoir plus prêté attention aux aspects pratiques qu’aux anecdotes à mourir de rire. Tu aurais pu avoir de l’inspiration…
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Meet me halfway
La première impression, c’est essentiel parait-il. Les années passées dans les forces de l’ordre ont eu un certain impact sur ta façon de regarder les gens – d’un premier coup d’œil, déterminer quel genre de personne te faisait face, pour savoir comment tu allais devoir t’y prendre. Mais l’objectif en interrogatoire n’avait rien à voir avec le fait de se retrouver autour d’une table pour discuter simplement, et même pour toi qui avait tendance à trop voir l'humain même chez les criminels notables, ça restait rudement déstabilisant. En dehors du commissariat, c’était encore avec Cillian que tu passais le plus de temps, et vous parliez surtout boulot quand vous ne vous contentiez pas d’un long silence éreinté par les heures supplémentaires. Ce n’est pas comme si vous faisiez de grands efforts pour paraître sympathique l’un à l’autre, vous aviez juste appris à faire avec. Karen, elle, n’avait rien à voir, et elle avait un sourire véritablement envahissant, et une humeur qui t’a paru instantanément contagieuse. La première barrière s’était affaissée, le vouvoiement persisterait sans doute un moment, mais tu te sentais largement plus à l’aise qu’avec un Craig qui n’était pas qu’à toi, ou un inspecteur qui n’avait pas lieu d’être.

Elle commande un Chardonnay, quelque part ça lui va bien. Tu apprends assez vite que tu n’es pas le seul bleu dans cette affaire, et tu es plutôt content d’avoir posé la question. Au moins, tu n’aurais pas dans l’idée que Karen passerait sa soirée à te juger et comparer à tous ses rencards de la semaine. Tu es le premier, peut-être pas le dernier mais si tu arrives déjà à lui laisser une impression correcte et à passer un bon moment, tu t'en sentiras victorieux. Peu importe au fond que ça marche, c’est fou ce que cela te faisait une bouffée d’air de t’asseoir à une table pour autre chose que la picole et le travail. « Alors ça c’est assez drôle ! » réponds-tu avec un sourire honnête, et tu trouves étonnant de la savoir intimidée – elle ne te donnait pas non plus cette impression. « Figurez-vous que non, je n’ai jamais rien fait de ce genre. C’est un collègue de travail qui m’a introduit à cette application, moi je ne suis pas très à l’aise avec les smartphones et toutes ces nouvelles technologies. Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre, mais du coup je me sens beaucoup mieux de vous avoir en face. » Après tout, tu avais fait ta forte tête au début, arguant que tu n’étais pas sûr que ce soit une bonne idée, que tu ne croyais pas que ça marche, que c’était un coup à tomber sur des arnaques d’une façon ou d’une autre. Tu avais tenu à ce que Cillian s’en charge – avec un peu d’appréhension, ne sachant trop ce qu’il avait bien pu inventer comme stratagème pour trouver quelqu’un qui voulait bien te voir. Mais maintenant, tu étais en terrain connu, l’avantage aussi d’avoir un métier où le contact jouait une part essentielle. De ton binôme, tu étais de loin celui avec le plus de tact.

Tu marques un silence, le temps de regarder la carte. Les prix sont douloureux, mais tu n’allais tout de même pas te plaindre, c’était un coup à passer pour un pauvre ou pour un pingre, et dans les deux cas une assurance de la faire fuir. Tant pis, tu allais seulement espérer que Karen serait d’avis de se contenter d'un plat + dessert, ou serrer les dents un peu plus l’air de rien. « Alors, qu’est-ce que vous faites dans la vie ? » Parce que le travail c’est toute la tienne, et parce qu’il fallait avoir un petit butin pour venir dîner ici, tu étais finalement assez curieux de le savoir. Tu as relevé le regard sur elle, et tu as du te souvenir pile à ce moment-là que tu le savais déjà. Tu n’as pas toutes les informations en tête, mais certaines te reviennent comme une évidence. Et si tu t’es senti un peu idiot d’abord, à présent tu ne peux t’empêcher un petit sourire en coin, parce qu’elle ne t’avait pas reconnu à l’évidence. « Non attendez, je crois que je peux deviner. Vous êtes médecin. » Est-ce que les femmes à cette époque étaient toujours aussi friandes de ce genre de petits tours ridicules ? Va savoir, en tout cas c’était plus fort que toi, il fallait que tu la taquines.
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❝ résultat d’un tinder un peu foireux ❞meet me halfway.Tu n’avais pas avoué que c’était ta cousine qui t’avait poussée à venir sur cette application, pour rencontrer du monde. Mais quand Ian avoua que son collègue était à l’origine de tout ça, tu ne pus pas résister à l’idée de le dire à ton tour : « Oh ! Bah moi, c’est ma cousine qui m’y a poussée. On a besoin d’un coup de pouce, je crois ! » Tu avais ensuite ri, de ta grande bouche, que tu finis par cacher d’une main en te reprenant. Tu bus même une gorgée de ton chardonnay qui avait fini par être servi à la vitesse de l’éclair, histoire de calmer ton rire qui était peut-être exagéré par la nervosité – ou ta tendance à toujours rire beaucoup trop fort. En somme tu tentais tout de même de retenir un poil ton exubérance et ton côté extrêmement bavard, juste histoire que ce rendez-vous ne tourne pas uniquement autour de toi. Après tout, tu avais déjà tendance à un poil monopoliser les conversations avec ton fils ou ta sœur, tu le savais.

Et pour cette fois-ci donc, tu te retenais, et visiblement, Ian devait avoir un certain talent pour lancer les conversations car, à peine avait-il posé la question du métier que tu faisais, voilà qu’il s’amusait à faire le mentaliste. Tu avais avant tout souri avec une sorte d’amusement gentil, n’imaginant pas qu’il pourrait réellement deviner ton métier. Après tout, on te donnait rarement le bon métier quand tu allais à tes cours de cuisine ou quand on faisait connaissance durant les réunions tupperware.

Mais pourtant il fit mouche ! Sans hésiter. D’ailleurs, impossible de rater la surprise sur ton visage. Tu avais même essayé de voir si tu avais gardé un objet sur toi qui donnait un indice quant à ton occupation, mais non, tu étais toujours avec ta chemisette prévue pour ce soir, ce pantalon droit, même des chaussures à talons, puisque pour une fois… Et ton sac à main, tu avais sorti celui des occasions particulières. Alors, avec une tête proprement ahurie, tu avais demandé « Mais enfin, comment ?... » Tu t’arrêtas, essayant de formuler ça correctement. « D’où ça vous vient, je… Vous êtes mentaliste ? De ces gens du spectacle capable de deviner la vie entière des gens rien qu’en… Oh non, ne me dites pas que vous êtes l’un de mes patients. » C’était la dernière hypothèse que tu avais eue, et probablement la plus vraisemblable du lot.

Tu fus terriblement gênée durant un moment, d’abord car tu avais honte de ne même pas avoir tilté sur le visage de cet homme qui, ça se trouvait, était déjà venu dans ton cabinet. Et ensuite tout simplement parce que tu ne pouvais pas, par déontologie, te mettre à un rendez-vous Tinder avec un de ceux que tu soignais. Tu avais l’air un petit peu chagriné sur ce coup-là.
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Cillian pour ta part, sa cousine en ce qui la concerne : vous vous trouviez à peu de chose près dans la même situation. On a besoin d’un coup de pouce, je crois ! s’exclame-t-elle, et tu n’aurais su mieux le dire. Tu ne sais pas exactement ce qu’elle traverse, mais toi tu avais résolument besoin d’aide – ou d’un miracle même. « Je le crois aussi ! » réponds-tu brièvement, étirant un sourire en la voyant s’amuser de la coïncidence. Et même, pour le coup, s’en amuser franchement : elle s’emporte dans un rire vraiment large et bruyant, qu’elle veut étouffer vite mais qui a eu le temps tout de même de prendre de la place. Ce n’est pas toi que cela dérange, et d’ailleurs tant pis si les tables voisines ont envie de s’en plaindre – ta vie manque un peu trop de rire pour ne pas te raccrocher à celui-là. C’est sûr que ce n’est pas toi qui rira si fort, tu as déjà bien du mal à hausser un peu la voix, mais quelque part elle le fait à ta place et ça te fait du bien. Ça te change de ton quotidien effacé et en demi-teinte, parsemé de visages tristes ou en colère. Tu voudrais bien le lui dire, que tu aimes son rire, mais tu ne sais pas si tu devrais, si cela ne risquait pas plutôt de l’embarrasser. Alors tu te contentes de sourire et de la regarder, avec un peu de gaieté au cœur.

Ta devinette ridicule parvient à faire mouche, tu ne manques pas son expression stupéfaite, ni son empressement à se contempler sous toutes les coutures pour chercher quelle était ton astuce et ce qui l’avait trahie. Elle te prête des facultés de mentaliste, et ça te fait rire cette fois – mais pas longtemps, quand tu vois sa mine déchanter à l’idée que tu sois l’un de ses patients. « Non non, rassurez-vous, ça n’a rien à voir. Je ne suis pas mentaliste non plus. » Tu te retiens de justesse de lui dire qu’elle s’en souviendrait si elle devait te recevoir dans son cabinet à échéances régulières, parce que tu exaspères à n’en plus finir ton propre médecin traitant. Il faut dire qu’à force d’entendre ses remontrances et d’encaisser tout son jugement autour de la question de ton alcoolisme, tu avais pratiquement cessé de lui rendre visite ; quelque part, une autre facette de ton déni intérieur. Plutôt, tu l’éclaires : « Je travaille dans les forces de police, nous nous sommes déjà vus, cela remonte à quelques mois. D’ailleurs j’étais en charge de votre audition, mais très honnêtement je ne me souviens pas de grand-chose. A force d’avoir lu ce dossier, il y a des informations qui me reviennent, mais je ne saurais même pas me souvenir d’une phrase que vous m’ayez dite. J’ai mis un temps fou à comprendre pourquoi votre visage m’était familier en arrivant. » Tu espérais qu’elle ne prenne pas trop peur à l’idée que tu aies peut-être vu une facette d’elle-même dont elle préférait ne pas se souvenir. Heureusement que tu avais une mémoire assez mauvaise cependant, la faute à l’alcool – si tu t’étais souvenu de ses mots peu chaleureux à l’encontre de la police, tu aurais eu l’envie de la taquiner avec, et cela n’aurait eu pour effet que de la mettre encore plus mal à l’aise. De ce qu’il s’était passé exactement dans la banque, tu n’y voyais que du flou. Tu te souvenais déjà davantage des entretiens passés dans les jours suivants au poste de police, d’autant plus à une période où Cillian était absent, et où il t’avait fallu donner toute ta personne. Mais Karen n’avait pas apporté beaucoup au dossier – personne n’avait apporté beaucoup d’ailleurs, puisque l’affaire était un échec complet.
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❝ résultat d’un tinder un peu foireux ❞meet me halfway.Il te plaisait déjà bien, cet homme. Tu le trouvais amusant, vraiment pas affreux à regarder – euphémisme – et si tu te doutais qu’il était déjà marqué par la vie, tu ne voulais pas t’arrêter ça. C’était pour cela que tu étais si désappointée en supposant qu’il était l’un de tes patients, ne pouvant croire qu’il avait réellement deviné à partir de rien. Enfin, peut-être qu’un vrai mentaliste, dont c’était l’art et le métier, aurait été apte à déduire que tu l’étais, de la forme de ta main ou on ne savait quel détail. Tu aurais bien aimé voir ça, d’ailleurs, tient, un pur inconnu qui parvient à connaître ta vie juste en observant la couleur de ton col ou on ne savait pas trop quoi.

Mais pour autant tu fus vite rassurée, il n’était ni ton patient, ni un mentaliste. Ainsi le mystère était le plus total, et tu avais hâte d’avoir l’explication, un peu comme une enfant qui découvre que la pièce avait disparu de la main pour finir derrière son oreille. « Mais alors ? » Tu avais scruté les détails de son visage, espérant y trouver plus qu’une sensation de déjà-vu, mais au final, tu étais bien loin de la vérité dévoilée par Ian.

Il te déclara donc être dans les forces de police – ça avait un petit côté sexy que tu ne pouvais ignorer d’ailleurs – et du coup avoir été l’inspecteur chargé de cette fameuse audition. Tu avais fait le lien immédiatement avec la seule fois où tu avais eu à rencontrer cette situation, la banque. « Ah oui ! » Durant un bref instant, tu te sentis un peu mal, les souvenirs remontant à la surface. Tu te souvins de la victime, cet homme mort dans tes bras, enfin, dans tes mains surtout, et tout ce que temps que tu avais passé sans pouvoir te nettoyer et te changer. Mais tu ne voulais pas gâcher le rendez-vous, alors tu ravalas cette petite meurtrissure, la rangeant dans le sac des choses à garder pour plus tard, et tu souris : « Oui en effet, je m’en souviens ! Le mystère est résolu, donc. » Et là tu te souviens même de l’après, quand tu avais été proprement imbuvable. Ian était l’inspecteur que tu avais pratiquement confronté, lui tenant tête, et tu étais presque sûre que tu lui avais lâché quelques horreurs en passant.

Tu eus la décence de rougir un peu, prenant le menu un peu devant ton visage pour le cacher, tout en te décidant assez rapidement sur ce que tu allais bien pouvoir manger. Tu avais déjà repéré les lasagnes à la sicilienne, tu adorais les aubergines, et tout ça dans les lasagnes, oh ! tu en bavais d’avance. Par contre, en entrée, tu avais bien envie de ces bouchées au fromage, simplement, il s’agissait de paniers à partager. Aussi, tu te doutais que les lasagnes allaient déjà te caler, et l’entrée, tu te le permettais surtout car le dessert n’aura absolument pas de place dans ton estomac après tout ça. Alors… Tu tentas quelque chose : « Je sais déjà ce que je vais prendre en plat, mais… » Tu baissas ton menu, histoire quand même de le voir : « J’adorerais prendre ce petit panier de bouchées fromagères, simplement, c’est pour deux, et je ne me sens pas de manger ça toute seule. Ca vous dit ? » Tu fis encore un sourire – tu souriais vraiment beaucoup, mais d’un autre côté, tu n’allais pas bouder – avec pratiquement des yeux de biches. C’était presque un réflexe chez toi, c’était un peu comme ça que tu obtenais qu’on te dise oui, de la part de ta sœur comme de ton fils, et de quelques amis qui ne savaient pas y résister.
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Meet me halfway
Tu aurais dû t’y attendre : annoncer que l’on travaillait dans les forces de l’ordre était une chose, évoquer le douloureux souvenir d’un meurtre qui avait directement concerné ton interlocutrice en était une autre. Quand on passait ses jours, et ses nuits parfois, sur tous les cas les plus abjects de la région, qu’on était plus habitué à ces excès de violence et ces bains de sang, ces affaires obscures sans espoir de résolution, plutôt qu’à ces têtes-à-têtes de galant homme - on oubliait quelques fois que certaines choses ne se faisaient pas. En l’occurrence, soulever le sujet avait été terriblement maladroit de ta part et tu ne tardes pas à le ressentir. Cela t’avait d’abord semblé normal de lui répondre en toute franchise, après tout il n’y avait pas de honte à s’être rencontrés sous de dramatiques hospices; pour autant tu te ravises un peu en après-coup lorsque tu vois les traits de son visage se teinter de malaise. L’envie de t’excuser te brûle les lèvres, mais tu reconnais qu’il serait plus malin de ta part de laisser ce pan de la conversation mourir. « A la bonne heure » murmures-tu seulement sans trop savoir quoi lui dire, lorsqu’elle finit par se réjouir en surface d’un mystère éclairci - tu espères surtout ne pas l’indisposer davantage. Elle s’efface derrière son menu, et c’était déjà trop de signes pour te faire dire que tu avais fait un irrémédiable faux-pas, et en avoir un peu de remords. Alors tu t’empresses de faire pareil, non sans te répéter mentalement à quel point tu pouvais être con parfois.

Je sais déjà ce que je vais prendre en plat finit-elle par dire, toi tu es encore planqué derrière ton menu - et plus encore d’ailleurs, pour lui cacher l’expression de ton visage à la vue des prix. Voilà pourquoi tu n’allais plus beaucoup au restaurant, ça avait fini par te revenir à coups de chiffres massues. Pour autant, tu t’appliques à n’en laisser rien paraître, surgissant ton nez tordu et trop grand de par-dessus le programme de ta sentence. Le stress venait te ronger timidement le ventre devant cet autre sourire gigantesque et tu espérais intimement de pas tout réduire en miettes avec une autre réflexion idiote ou un déficit au porte-monnaie. La proposition d’un plat à partager te ravit en ce sens, autant qu’il pourrait être ce piège tout prêt à se refermer : impensable, de ta part, de lui laisser en payer une moitié dans ces circonstances. Pour autant, la seule idée que cela soit une opportunité facile de vous rapprocher te fait immédiatement pencher de ce côté de la balance, répondant à son sourire presque par réflexe à force de le voir. « Je pensais justement qu’il me faisait envie! » finis-tu par lui dire, et tu te trouves idiot parce que c’était assez faux; un coup en traître de la nervosité qui te pousse à vouloir aller dans son sens pour excuser ta précédente maladresse. Et puis, ça ne pouvait pas être si mauvais que ça.

En tout cas tu pris les devants - pourrait-on dire quand finalement tu ne fis que lancer par mégarde un regard à un serveur qui prit cela comme un signal. Alors confiant de votre accord, tu énonces ces bouchées fromagères, puis réalises dans l’urgence que tu n’as pas décidé d’un plat. Moins par galanterie que par galère, tu laisses donc Karen passer commande, et scrutes à toute vitesse ce menu ; trop obnubilé par l’idée de choisir pour penser à tes goûts ni même au prix. C’est presque trop naturellement que tu t’orientes vers des tagliatelles aux fruits de mer. Une idée catastrophique pour un rendez-vous, on n’était jamais à l’abri d’un manque de fraîcheur inattendu et d’une fin d’entrevue chaotique, mais sur le coup - tu voulais juste commander quelque chose. L’épreuve passée, tu relèves ton regard vers elle, tournant ta montre autour de ton poignet pour apaiser ce moment de relâchement. « Les lasagnes alors ? Une valeur sûre. Vous mangez souvent italien ? » …Bon, ça se passera de commentaires. Tu te trouvais affligeant, mais sur le coup c’était juste histoire d’avoir quelque chose à dire. Allons bon Ian, où est passé ce calme de tantôt ? Il reviendra bien assez tôt, quand tu auras repris quelques repères. Pour l’immédiat, on dira que c’est convenable à défaut d’être bon.
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❝ résultat d’un tinder un peu foireux ❞meet me halfway.Ce rendez-vous était probablement plus agréable que ce que tu avais escompté au départ. A vrai dire, tu ne savais pas vraiment à quoi t’attendre, si tu devais préparer un plan de secours, secouer ta cousine pour t’avoir poussée à te lancer… Mais au final, si ça n’avait rien de très excitant, il n’en restait pas moins que c’était tout en timidité, très calme. Des questions banales, certes, mais au moins, ce n’était pas une sorte de course à « est-ce qu’on va se plaire », tu avais la sensation de ne pas avoir de pression. C’était pas mal. Au moins le temps de tester les limites de chacun, de voir comment l’autre fonctionne. Tu voyais presque de la pudeur dans les mots d’Ian, et tu sentais bien qu’il n’avait pas l’habitude de se retrouver face à une femme. A moins que tu sois intimidante ? Ce serait amusant d’intimider un inspecteur, quand même.

Vous aviez partagé cette entrée, et tu avais commandé tes lasagnes qui te faisaient tellement envie, et durant ce repas, vous aviez simplement parlé d’un peu de tout, d’un peu de rien. Des choses sans conséquences, mais au final, ça ne te permettait pas de connaître l’homme face à toi. Alors, tandis que tu prenais une nouvelle gorgée de ton Chardonnay, tu songeas à creuser un peu plus. Après tout, tu savais que tu n’étais pas là pour te faire des amis, c’était bien beau de s’entendre avec, mais lui comme toi étiez sur Tinder. Personne n’était dupe, n’est-ce pas ?

Il y avait un objectif clair de trouver quelqu’un avec qui partager un bout de chemin, et ça te plairait bien d’avoir quelqu’un à tes côtés, même juste pour un temps. Tu ne t’attendais pas à trouver quelqu’un à aimer comme tu avais aimé ton ex-mari. De ce côté-là, en tout cas, tu voudrais le conte de fée, tu voudrais quelqu’un qui te fasse un peu rêver, mais tu n’allais pas jusqu’à chercher l’âme sœur, le prince charmant ou on ne savait trop quelle ânerie que les adolescentes attendaient.

Et ce qui t’importait, c’était quelqu’un qui accepterait ta vie comme tu es, quelqu’un qui ne fuirait pas face à ta vie de médecin, même si tu allais bientôt commencer ton année sabbatique, ta pause comme tu aimais à le dire. Tu voulais quelqu’un qui allait accepter que tu vives avec ta sœur, que tu aies un fils, qu’il soit le meilleur de tous les garçons en fauteuil, le plus intelligent, le plus beau. Une personne plutôt famille si possible, qu’il en aie ou pas.

Tu étais curieuse de savoir s’il avait des enfants, et ce fut donc la question que tu posas après avoir bu cette gorgée : « D’ailleurs, vous avez des enfants ? » Tu espéras que ce n’était pas un sujet sensible, toi qui savait à quel point le sujet devenait risqué parfois. Tu n’imaginais pas le pire, mais pour autant, tu ne savais pas de quoi était fait la personne en face de toi, surtout quand au final, en pratiquement une heure de rencontre, tu ne savais au final qu’une seule chose, c’était qu’il était inspecteur.
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meet me halfway (karen&ian)
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