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 La muse aussi, comme les autres dieux, vend son bien au prix de maux infinis [Billie Jean]

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La muse aussi, comme les autres dieux, vend son bien au prix de maux infinis

Billie Jean Hill feat. Kaeso Stanieski

Comme tous les matins, Kaeso s'était levé pour aller courir. Pour lui, la journée s'annonçait chargé. Un aller-retour pour Dublin afin de contempler une exposition de photographie prise par le dernier artiste en vogue. L'inconvénient était, bien sûr, le nombre de personnes qui serait présente ce soir. Mais il était prêt à faire ce sacrifice pour l'art. L'art du figé en mouvement, de la froideur brûlante. Il ne comprenait pas comment personne ne pouvait appréhender ça. Sûrement à cause de la bêtise. Celles des smartphones, des télé-réalités qui imposaient leur rapidité au monde entier, rendant les gens de plus en plus impatients, plus bêtes, plus affamés de ce que l'on peut leur offrir de pire.

Le souffle court, les yeux fermés, le blond arrivait enfin devant son immeuble (habillé pour une fois) et rentrait pour s'adonner à ses peintures après une bonne douche fraîche. Mais l'angoisse de la page blanche se faisait ressentir. Il peignait, jetait des couleurs comme de vulgaire balles de baseball ou dessinait le plus beau des corps qu'il pouvait imaginer. Seul le visage demeurait inexistant. Rien ne lui venait. La forme de ses lèvres, l'expression de son regard. Néant total. Le goulot de la bouteille de cognac qu'il avait au bord des lèvres finit par exploser contre la toile sombre et incomplète.

Frustré et vexé de se faire avoir par sa propre imagination, il roulait plus vite que c'était autorisé sur le goudron qui menait à Dublin. Il espérait que cette soirée le prive de ses sentiments.
Et l'effet attendu se fit ressentir quand il contempla la première photographie de cette exposition. La jungle urbaine de Londres figé devant lui. Tout cela lui rappelait ses études adorées alors qu'il traînait dans la galerie, une main dans la poche de son pantalon de costard, l'autre tenant sa coupe de champagne. Tout le beau monde du Royaume-Uni était réuni autour de lui. S'il avait su, il aurait pris en photo ses peintures pour les montrer à qui voudrait.

Détournant le regard d'une photographie noire et blanche, il n'eut que le temps d'apercevoir comme un éclair devant lui. Aussi bleu que son regard était vert. Presque comme hypnotisé, il se dirigea là où il l'avait vu, la démarche confiante, sa prise se serrant sur sa flûte gazeuse.
Elle était là, devant lui, juste à deux mètres en train de regarder une œuvre le regard vague mais pétillant. Les personnes autour d'elle était comme éclipsés par son aura. Kaeso prit quelques secondes à la regarder avant qu'elle ne se tourne vers lui.
Voilà ce qu'il cherchait depuis des jours, ces yeux pétillants de malice, ses lèvres qui ne demandaient qu'à être embrassé, ce teint pâle mais embrasé par les émotions, ses cheveux aussi magnifiques qu'un champ de blé sous un ciel lumineux. Mais plus il regardait plus ce visage, ce corps,plus il lui paraissait familier. Prenant du recul mentalement sur ce qu'il observait, il se remémora ses années d'étude où il avait croqué un modèle nue. Un tableau qu'il avait gardé au fond de son appartement et qui prenait la poussière. Alors son inspiration était sous ses yeux depuis toujours ?

Enfin le temps n'était pas à la réflexion et il s'approchait déjà du modèle, essayant de se rappeler si elle lui avait dit son prénom quand il s'était rencontré à la galerie de Londres. Tant pis, il ferait sans. Il n'avait cure de son nom, il voulait juste son corps pour le moment. Se plantant, assuré, devant elle, il esquissa un sourire en coin avant de murmurer quelques mots.

- Une oeuvre d’art existe en tant que telle à partir du moment où elle est regardée. 

Son sourire s'élargissait alors qu'il finissait sa coupe de champagne tout en la regardant. Non pas comme un homme regarderait une femme mais plutôt comme on regarderait quelque chose de beau, un paysage, une photo ou autre. Des yeux qui contemplent et qui s'épanouissent, qui se laissent perdre dans l'infini de la beauté devant eux.
Le regard charmeur, il tendit sa main libre devant lui, l'invitant à la serrer.

- J'espère que tu te rappelles de moi.


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La muse aussi, comme les autres dieux, vend son bien au prix de maux infinis

Billie Jean Hill feat. Kaeso Stanieski

Les morts fredonnaient leurs chants à travers les consciences des vivants, susurraient leurs griefs et restaient immortels dans l’amour et la culpabilité. Tous ceux qui portaient dans leur ombre un fantôme voyaient leur cœur se tordre à chaque battement, à chaque inspiration, incapables de se détacher de cette douleur, de cette histoire. Dans les souvenirs résidait l’angoisse et la peine même lorsque ceux-ci étaient tels des toiles déchirées, offrant au regard des scènes massacrées. Pour la fille du vent salé, les larmes ne coulaient pas. Les pleurs étaient l’attribut des victimes et des contraints, ce qu’elle n’avait jamais été et ce qu’elle ne sera jamais. Deux spectres teintés d’un rouge noyé ondulaient dans son ombre comme des corps ballotés par des eaux profondes. Il y avait le père dévoué qui toujours l’avait suivie, pour qui elle était la fierté et la joie. Il y avait aussi l’amoureux, le gardien loyal du trésor qu’elle représentait à ses yeux. Dès qu’elle s’était enfuie, ils avaient fait voile, guidés par leur foi et un amour aveugle. C’était une fuite puérile, guidée par le ressentiment d’une princesse bafouée à qui son frère avait fait de l’ombre. Que c’était dur de tomber de sa tour d’ivoire, de la voir brûler, de voir les flammes noircir l’immaculé. Maintenant, elle le savait, elle n’avait pas le droit de pleurer, elle n’était pas la victime de la cruauté calculée de la vie. Elle était la contrainte, le nœud coulant autour du cou de ceux qui l’aimaient. Cette douleur qui tordait ses entrailles et enserrait son cœur dans un poing invisible, elle en était la seule responsable. Sa tour d’ivoire noircie, incendiée par sa propre main, elle se retrouvait seule face aux corps désarticulés. La folie guettait, prête à plonger et arracher son visage d’un seul coup de griffe. Seul un masque la protégeait, d’acier et de fer tissé, une armure au coût élevé. Quiconque croisera la route de la fille du vent salé paiera ce prix, pour elle, avec la même dévotion que les morts qui gardaient leur princesse.

A son reflet, elle ajouta quelques couleurs fondues dans ses traits. Son miroir lui renvoyait toujours cette image tordue et déformée loin de celle qui s’affichait dans le regard des autres. Son regard céruléen parcourait la glace, assez profond pour y naviguer. Jamais elle ne trouvait la satisfaction qu’elle y cherchait et se contentait de faire croire le contraire avec une assurance impertinente. Elle avait appris à osciller entre ces deux conceptions de son propre corps. Il y avait l’image parfaite offerte et acceptée par ceux à qui elle était destinée. Et, celle violentée par les faiseurs d’image. Comme les vices ne perdaient jamais de leur intensité, elle se tenait là, entourée d’images. Les photographies accrochées, comme des fenêtres sur des souvenirs déteints étaient la cible des commentaires de ces faiseurs d’images. Une œuvre n’existait que dans le regard de celui qui la reconnaissait, elle ne prenait réalité que par les discours. Billie Jean n’était qu’une œuvre dans le fond, dorée dans les regards, ne trouvant contenance que dans l’amour qu’on pouvait lui porter. Elle n’était pas différente de ces toiles imprimées, une projection de désirs parfois déplacés, parfois authentiques, tous aussi violents les uns que les autres.

Ses yeux détaillaient le paysage urbain offert par un de ces rectangles de papier. Elle y voyait toute la violence du béton et la solitude des ruelles. Cette photographie lui rappelait la ville où elle avait vécu ses tourments et l’immensité de l’ennui sous les néons. Son regard salé se perdait dans la peine associée à ces souvenirs et pourtant, une étincelle survivait, un grain de sel blanc dans un océan plus sombre. Une petite infinité de bonheur, un reliquat de l’amour qu’on lui avait porté et qui refusait de se noyer. Une voix la tira de son absence, la ramenant à la réalité bruyante. Sensuelle et forte, il s’agissait de celle d’un homme pour lequel les femmes pouvaient se damner. Le sourire en coin qui accompagnait ses mots leur donnait une dimension différente, celle d’une séduction malsaine, sans doute passionnée, absolument inspirée.

- Une œuvre d’art existe en tant que telle à partir du moment où elle est regardée.

Quand on regardait un objet, on reconnaissait son existence. C’était la raison pour laquelle les gens fermaient les yeux sur la souffrance qui empoisonnait leur air à chaque seconde, pour continuer à avancer dans ce poison qui embaumait la réalité.

Elle n’apporta pas de réponse, ce n’était pas nécessaire. Elle savait comment réagir dans ces situations, avec ce sourire et cet air émerveillé qui faisaient croire aux hommes qu’ils étaient intelligents, qu’ils étaient une source d’inspiration. Une poupée comme elle n’avait pas de raison de parler, un sourire suffisait. Elle serra sa main tendue, un premier contact physique, deux peaux qui se frottaient alors que les regards s’agrippaient.

- J'espère que tu te rappelles de moi.

Voilà, là il lui donnait l’autorisation de répondre. Avait-elle seulement le droit de ne pas se souvenir ? Ses traits lui parlaient, racontaient une école d’art remplie d’étudiants colorés. Sa mémoire s’était faite traitresse depuis qu’elle empestait la mort, peut-être lui jouait-elle encore un tour. Le souvenir dépeignait un cours où son corps de mannequin de cire avait été exposé pour que les futurs tisseurs de réalité exercent leur art.

« Londres, août 2015, le cours de dessin. Tu faisais partie des étudiants. C’est bien ça ? »

Elle n’avait pas vraiment de doute sur ce souvenir mais, elle laissait toujours un homme apporter son approbation, sa confirmation. Le sourire qui réhaussait ses pommettes et faisait briller ses yeux était un appât, le prix de son masque n’était pas encore payé … Dans son ombre, les deux spectres susurraient un avertissement de l’autre côté du rideau : craignez-la, craignez la fille du vent salé.




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La muse aussi, comme les autres dieux, vend son bien au prix de maux infinis

Billie Jean Hill feat. Kaeso Stanieski

L'artiste en herbe était là, planté devant la seule femme qu'il avait vu nue de toute sa pauvre vie d'homme. La pensée lui vint qu'il aurait dû se sentir nostalgique, peut être gêné ou timide et pourtant rien de tout cela. Il avait cette sempiternelle confiance en lui qui agaçait la grande majorité des personnes qui avaient pu le croiser au cours de leurs vies mornes et banales à souhait.
Son regard ne quitta pas une seule fois celui de la jeune femme, il n'était pas vraiment impressionné ni charmé. Plutôt comme obsédé par l'illumination lucide dont il avait été atteint. Il voulait sortir le carnet planqué au fond de sa poche, le crayon avec pour déjà commencer à dessiner ce visage. Mais le savoir-vivre l'empêchait de céder à ses pulsions créatrices. Il était déjà avide de pouvoir disposer comme il voulait de sa nouvelle obsession.

Mais qu'elle ne s'y trompe pas, il n'était pas encore aveuglé par son sourire de façade. Un sourire qui ne représentait rien, ne ressentait rien. Il en aurait été presque dégoûté qu'elle gâche sa beauté de cette façon. La blonde était juste là, à attendre. Quoi ? On ne le savait pas et c'était ce mystère qui attirait tant le peintre qui avait présenté sa main juste pour la forme.
Les formalités étaient faites : le compliment (qui n'avait pas très bien fonctionné, certes), le contact des deux mains poli sans être trop envahissant et le petit rafraîchissement de mémoire.

Son sourire s'élargissait alors qu'il avait la confirmation que son interlocutrice se souvenait de lui. Il en serait presque heureux. Ce qui était un exploit incroyable. Il acquiesça d'un signe de tête léger et se rapprocha d'un pas léger, plongeant son regard dans le sien. Il observait ses deux iris avec une profonde attention. Elles étaient aussi claires que l'obscurité qui régnaient en elles. Il notait mentalement chaque détail. Chacune des nuances qu'il pouvait apercevoir et leur apparence. Le vert de ses yeux était pétillant de curiosité et de fascination alors que celui qu'il observait depuis de longues secondes était les fenêtres sur la souffrance et le vice.
Parfait. Totalement parfait.

- Arrête de sourire et par la même occasion de me prendre pour un idiot.

Le blond haussa un sourcil narquois qui invitait la jeune femme à ne pas lui mentir. D'un geste habile et rapide, il prit une deuxième coupe sur le plateau du serveur qui passait à leurs côtés et la tendit au modèle. Il sentait bien les regards que l'on posait sur eux mais il s'en contre fichait. L'avis des autres ne l'intéressait aucunement. Seulement sa propre opinion était importante à ses yeux.

Les photographies qui constituaient l'exposition n'avaient plus rien d'envoûtants, ces images figées étaient toutes fades contrairement à la femme qu'il venait de redécouvrir. Plus rien n'importait d'autre. Son inspiration était là aussi brûlante et dangereuse qu'un volcan en éruption.

- Je me rappelle de tout en te voyant. Tu as une symétrie parfaite pour un être humain, même trop parfaitement inhumaine. Ton regard est, cependant, différent qu'à l'époque, il est plus normal et intéressant. C'est magnifique, tu sais ?

Bien sûr qu'elle le sait, elle faisait tourner toutes les têtes autour d'elle, éclipsant l'exposition elle-même par sa simple présence comme l'astre lunaire passe devant le soleil. Elle en profitait, elle savait comment faire pour avoir ce qu'elle veut. Mais ses yeux ne trahissaient pas la vérité et ne trompait pas le jeune homme.
Sirotant sa coupe, il continuait de parler d'une voix basse et grave, le moment était fatidique, il ne voulait pas tourner autour du pot, il n'avait pas le temps pour ces faux-jeux de séduction, ça ne l'intéressait ni ne le motivait.

- J'ai besoin de toi. Tu es celle que j'attendais depuis longtemps maintenant.

A l'entendre, on pourrait penser que c'est un psychopathe, un pervers à la recherche de sa prochaine victime mais c'était bien plus dangereux que ça. Il voulait s'engager dans une relation humaine des plus compliquée, controversée et ambiguë. Il voulait tout savoir d'elle, tout ressentir sans avoir besoin de la toucher, il voulait sa confiance et lui donner la sienne. Il voulait que les foudres les plus éclatantes, les incendies les plus impressionnants règnent entre eux deux. Il voulait que ça soit à la limite du malsain et du sain, du bien et du mal, du blanc et du noir, du précipice et la montagne. Il voulait tout.


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Billie Jean Hill feat. Kaeso Stanieski

Afficher un sourire charmeur, regarder son interlocuteur comme s’il était le centre du monde, passer pour la jeune fille innocente qui devait être protégée et guidée dans ce monde de brutes. Billie Jean y était habituée. Ce mode opératoire lui garantissait les faveurs de son interlocuteur dans une grande majorité des cas. Les gens se plaisaient à se considérer différents, à qualifier les autres de « cons », dans le but de satisfaire leur propre égo. Une vision objective des choses permettait d’observer qu’en réalité, les gens étaient les mêmes et marchaient tous d’un bon pas vers les mêmes pièges. On faisait tous partie de la même espèce au final. Et cette espèce semblait sensible aux jolies filles aux grands yeux bleus.

Evidemment, sa réponse lui convenait. « Pour atteindre le cœur d’un homme, passez par son estomac » disaient certaines. Billie Jean préférait passer par l’égo si fragile de la gente masculine. D’ailleurs ce dernier se rapprocha d’elle de quelques pas légers. La proximité changeait le jeu des relations, le parfum se faisait plus prégnant, les défauts plus visibles, les yeux plus grands, tout était différent quand deux personnes se fixaient ainsi. Un léger voile rosé se déposa sur le haut de ses joues, surprise d’être scrutée de cette façon. Même si leurs regards étaient presque à la même hauteur, les rapports de force n’étaient pas égaux. Après tout, c’était lui qui menait la danse et elle qui se laissait guider. Ou du moins, pour le moment.

- Arrête de sourire et par la même occasion de me prendre pour un idiot.

Son sourire disparut instantanément, comme si elle obéissait à l’autorité dans sa voix, son visage se mua en une expression plus naturelle. Tiens, en voilà un autre qui croyait avoir mis en lumière les jeux de la séduction féminine. Elle ne répondit rien à cet ordre plutôt direct, s’il se plaisait sur son piédestal, tant mieux. Une succube de son genre n’aurait aucune difficulté à l’attraper par la cravate pour l’en faire chuter. Elle eut droit à une coupe de champagne dont il se saisit sans un regard pour l’être humain qui passait à sa proximité, elle accepta. Devait-elle se sentir flatter d’être le centre de son attention ? Elle n’en avait que faire, devinant ses intentions d’un trait grossier. Des hommes aussi séduisant que lui, la jeune femme en avait côtoyé plusieurs et avait vite compris qu’il ne fallait jamais croire disposer de leur attention. Ils étaient tels des abeilles, trop facilement attiré par le parfum et les couleurs d’une autre fleur.

- Je me rappelle de tout en te voyant. Tu as une symétrie parfaite pour un être humain, même trop parfaitement inhumaine. Ton regard est, cependant, différent qu'à l'époque, il est plus normal et intéressant. C'est magnifique, tu sais ?

C’était bien la première fois qu’on essayait de la séduire en complimentant la symétrie de son visage. L’idée pouvait sembler originale mais, ce n’était que l’habituel « t'es belle » caché sous un manteau plus élaboré. De nouveau, elle ne répondit pas. Sa question était rhétorique et elle n’accorda aucun intérêt à sa remarque concernant son regard. Peut-être que ne plus avoir à subir des jours entiers de privation alimentaire avait suffi à le rendre plus « normal ».

- J'ai besoin de toi. Tu es celle que j'attendais depuis longtemps maintenant.

Voilà une autre vérité lâchée à une voix plus basse, plus grave, comme s’il s’agissait d’un secret important. Maintenant qu’il avait terminé son mouvement, c’était à elle de s’avancer et de feindre. S’il elle voulait bien lui accorder un point pour l’originalité, elle avait appris à se méfier des trop beaux visages. Alors qu’elle ouvrit la bouche, un souvenir s’imposa dans son esprit. Deux corps enlacés comme ceux d’Adam et Eve, une eau chaude aux faux parfums sucrés et un homme à la mâchoire carrée qui expliquait à celle qu’il tenait dans ses bras qu’il l’avait attendue toute sa vie durant. Un cœur se serra, une boule de nerfs s’imposa dans une gorge, deux iris céruléens s’assombrirent et un visage refusa de céder aux larmes et se tordit dans une grimace de colère, la colère pour masquer la peine. Les dents serrées, les doigts blanchis contre le verre, elle relâcha sa prise et un bruit de brisure se fit entendre, écho à celui de son cœur. La chute avait évité à la flûte de rompre sous la violence discrète et d’enfoncer ses morceaux dans sa peau fine. Une seule absence avait suffi pour transformer la poupée en femme vivante, celle qu’on pouvait battre, trancher, violer et humilier mais celle qui ne cessera jamais de mordre et de griffer. Elle fixa son regard dans le sien, comme il l’avait fait quelques dizaines de secondes plus tôt et, comme la foudre enflammait des arbres centenaires d’un seul coup, elle lâcha avec une rage déplacée :

« Je ne suis personne pour toi. Tu peux aller attendre en enfer »




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