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 Un boulet dans le groupe | ft. Chester

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Chester J. Lynch & Rod S. Wilde
Tu les tiens fermes, les mains sur tes oreilles. Le bout de tes doigts tapote contre ton crâne à un rythme irrégulier, tout pour t’obliger à te concentrer, pour penser à cette vaste étendue de pâquerettes. Sauf que voilà Rod, te concentrer, tu sais pas le faire. Tout est prétexte à te ramener au monde réel, surcharge sensorielle. Les hurlements te donnent d’horribles frissons, tu sens ton cœur s’affoler trop, tambouriner dans ta poitrine pour que ta cage thoracique vole en morceaux. Les tintements métalliques, les bruits lourds, les masses organiques qui s’écrasent contre le goudron humide et la flotte du caniveau. Il chante, Chester, encore. Tu comprends pas ce qu’il dit mais t’en es plus trop au stade où ça t’importe. Y’a des relents d’égout, y’a des odeurs d’autre chose – le sang, la mort, à deux pas t’en es sûr. Ça te prend le nez, les poumons, la gorge ; c’était peut-être pas si puissant, mais impossible pour toi de faire comme si tu ne t’en rendais pas compte. T’y penses si fort que ça te prend tout le visage, mais t’y peux rien toi si ça te ramène pas de bons souvenirs.

La crise d’angoisse te prend les côtes, tu la sens qui te dévore le ventre. Tu tapotes un peu plus fort mais les bruits qui t’entourent sont bien trop forts pour que ça puisse te suffire. Tu tires ta manche, tu te couvres la bouche, ne pas respirer, ne pas penser, ne pas réfléchir. Ton rythme cardiaque est parti en vrille et tu hyperventiles. Quand est-ce que ça s’arrête ? Le temps s’est arrêté, la torture se prolonge juste. Tout ce que tu trouves à te dire pour te rassurer, c’est que tu es ravi de ne pas voir ce que Chester leur fait. Non, tu ne veux pas y penser, après tout tu te voiles la face : c’est quelqu’un de bien, Chester, oui-oui. Il s’occupe de toi, c’est presque un ange gardien. S’il est violent, c’est qu’il n’a pas le choix : c’est un héros, voilà, il est juste maladroit, il est juste pas très tendre. Tu peux pas le croire – tu l’entends, pourtant, le craquement des os, tu le connais ce bruit, tu l’as jamais connu si fort. T’aimerais tout couvrir, mettre tous tes sens sur pause. Plus entendre, plus sentir, arrêter tout. Et tout s’arrête, après un temps trop long, un long – très long vertige.

Le toucher sur ton épaule te donne un violent sursaut, le pire c’est que d’entendre sa voix te rassure. Quoi qu’il arrive, quoi qu’il ait pu faire après tout, il fallait qu’il sorte vainqueur – parce que le monde était hostile, et tu sais pas ce que tu serais devenu, s’il était mort, là tout de suite. C’est fini dit-il en te consolant presque paternellement, tu acquiesces la tête nerveusement, écrasant dans tes mains tes genoux ; il t’en faut des efforts pour parvenir à te tenir debout. Il se perd dans un second boucan plus bref, tu redoutes d’en comprendre le sens, la dernière chose à laquelle tu voudrais penser ce sont des carcasses. Tu sens ton ventre se nouer plus fort quand tu parviens à lui demander : « Ils sont morts ? Tu les as.. ? » Cette idée, elle te fait peur, pas autant que de te retrouver seul mais tout de même, c’est probablement pas une question à poser à Chester. Tu inspires profondément pour te calmer – mauvaise idée, l’odeur du sang persiste, et à vouloir le rejoindre, tu avais peut-être bien fini par y mettre les pieds. Impossible avec tout ça de réfléchir, surtout quand déjà de base c’est pas gagné. Tu plonges ton nez dans ta manche, luttant encore chaque seconde contre la panique qui essaie de te mettre au sol. Mais ce serait mettre en danger ta santé mentale si tu décidais maintenant de douter de Chester. « Ils dorment, ils sont partis, ils sont loin, tout va bien » tu te répètes à voix basse dans le tissu pour te convaincre. On va faire semblant que ça marche, on va le dire à défaut d'y croire.

« O-Ouais on rentre… On peut pas rester là, on va encore avoir des problèmes » finis-tu par articuler tant bien que mal, admettons-le tu penses surtout à quitter à tout prix cette ruelle, ces bruits que tu t’imagines encore, et ces odeurs. Tu as surtout envie de te rouler en boule dans un fauteuil, et oublier tout ce qu’il vient de se passer. C’est presque un besoin vital que tu as, de te mettre en PLS. Et puis si Chester a vraiment dépassé les bornes, c’est la police et l’armée qui vont finir par lui tomber dessus un de ces jours, et tu aurais l’air fin toi, aveugle au milieu de la scène, avec du sang sur les baskets. Tu tends la main dans le vide devant toi avec un peu d’espoir, resserrant de l'autre ta prise sur ta cane comme si elle pouvait encore quelque chose pour toi. Pitié juste qu’il te sorte de là, avant que tu tournes de l’œil pour de vrai – déjà que t’étais pas bien sûr d’être capable de marcher. « Est-ce que tu vas bien ? » tu demandes, et le pire avec ça, c’est que t’es sincère. Il fallait bien qu’il y en ait un dans ce massacre qui s’en sorte bien, il fallait bien que tu t’accroches au moins à ce réconfort, aussi maigre qu’il soit. C’était un peu le déni constant au final, plus facile de faire comme si c’était normal, que de remettre en cause ton seul point de repère. Parce que Chester était vraiment le seul qu’il te restait au final. Alors au total, il valait mieux pour toi que ce soit le reste du monde qui crève.
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Un boulet dans le groupe
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I took a walk on a Saturday night,fog in the air, just to make my mind seem clear where do I go from here? I see my breath pushing steam through the air, shaking hands run through my hair, my fears, where do I go from here?

Sombre crétin, parfait illuminé, chef d’orchestre dépravé, tu temporises tes coups. Tu diriges ce métal dans une symphonie sanglante. Tu te fiches de savoir si Rod est contre tes méthodes, parce que tu les vois comme peu dramatiques, banales. Ils se relèveront, tu ne t’en fais pas pour eux. Ils se relèveront car les parasites trouvent toujours le moyen de revenir d’outre-tombe. Et ce, rien que pour te casser les burnes. Irréaliste, il aurait été totalement stupide de te demander de faire preuve du contraire. Ta réalité est tordue, usée, esquintée. Elle a volé en mille éclat, et tu cherches à prêter attention à tous les morceaux qui voltigent devant toi. Des reflets, du malheur, intérieurement tu t’en mords les doigts. Tes ricanements ont quelque chose de grinçant dans leurs tonalités. Extérieurement, tu exploses. Qu’ils crèvent, qu’ils crèvent tous ! Tu chantes, tu danses, tu fais preuve d’excès devant un spectateur replié sur lui-même. C’est ce qui t’excite, ce qui t’encourage à en faire toujours plus. Ton rire ricoche sur les murs de la ruelle, tes bras se tendent et tes mains désignent ces abrutis qui se disent “Oups, mais qu’est-ce qu’on a été cons de revenir”. Qu’ils ne s’en fassent pas, tu vas t’arranger pour qu’ils ne se trompent plus de chemin. Avec du recul, tu ne tiens pas compte de cette larve derrière toi, ta princesse à sauver de manière perpétuelle. Tu peux même pas lui montrer des horreurs, alors appliques toi pour qu’il les entende et qu’il les sente. Ses bruits d’os qui craquent, de membres déchirés par les coups, le flot carmin qui s’en échappe. Tu trouves cela beau, magnifique, apocalyptique, cela te rend extatique au point de laisser un gémissement heureux traverser tes lèvres. Ces traces rougeoyantes qui se dessinent sur le pavé, tel un art abstrait. Les corps n’ont aucune importance pour toi, ils ont la même utilité qu’une palette de couleurs pour un peintre. Ton âme d’artiste enfouie, bafoué, massacré se réveille. L’assassinat mérite mise en scène, mais tu aimes le naturel. Tu aimes la barbarie simple, la violence pour la violence. Tu ne mettras jamais les mains dans la merde cependant. Tu tiens bien trop à ta tenue impeccable pour cela. Le sang, ça tâche, et c’est chiant à enlever. Que diraient tes clients s’ils voyaient leur barman couvert de rouge ? Dans ta démence, il y a un peu de bon sens. Tapit, caché. Le rouge pour tes cheveux, car tu aimes cette couleur. Tu aimes la passion, tu aimes la violence. Tu es neutre, une incohérence à toi tout seul, et fier de l’être. Tu es un amoureux de la stupidité, car tu es amoureux de ce qu’elle peut créer. Tu es amoureux de ce que tu peux rendre confus, et tu es amoureux de ta propre confusion. Tu te fatigues, et Rod existe de nouveau. Tes bras se tendent vers le ciel, ta tête se penche en arrière : merci Seigneur. Merci de t’avoir permis d’avoir ta revanche. Tu espères qu’avec ça, le bébé que tu te trimbales comprendra que non, tu n’es pas un ange gardien. Tu n’es pas un prince charmant, tu n’es même pas un démon ou un vilain. Tu n’es rien et tout à la fois, trop changeant dans tes humeurs pour qu’on arrive à se fixer à ton sujet. Tu lui dis ouvertement que ça y est, vous allez pouvoir rentrer, mais ça n’a pas l’air de lui faire plaisir. Qu’est-ce qu’il a ? Qu’est-ce qu’il y a encore ?! Tu te penches en avant, hyène tournant autour de sa proie que tu es. Ça n’a pas de sens, il devrait être heureux que tu lui es libéré la voix. Il devrait être heureux que tu l’es protégé, pourquoi chouine-t-il encore ?! Mais Chester, parce que ce n’est pas lui que tu as protégé : c’est toi-même. C’est là le problème avec un connard de ton genre, tu ne fais jamais rien pour les autres. T’es trop nul pour ça, t’es trop marginal. Trop fou, trop à l’Ouest. Et ça, tu ne le réalises pas. Peut-on vraiment t’en vouloir ? Tu n’as pas déjà conscience de cette folie qui te dévore, ce n’est pas pour te rendre compte que tout ce que tu fais n’a pas le sens que tu prétends. Ils sont morts ? Tu le as ... Tu hausses un sourcil, et on pourrait claquer les doigts devant ton nez, tu ne réagirais pas. «Morts ? Non, ils dorment. Ils vont se réveiller.» T’en as l’air persuadé, mais si-si, ils sont morts. Ils sont plus que morts même, ils sont irrécupérables. Sauf que tu ne le réalises pas, une fois de plus. Tu ne réalises pas que ta barbarie est meurtrière, persuadé que tu les recroiseras encore une fois. Et si cela ne se passe pas, tu les auras oublié. Au fond, tu consoles Rod sans même t’en rendre compte, ricanant devant autant de peur et de panique dans sa voix. Inconsciemment, tu confirmes ce qu’il essaye de s’ancrer dans la tête. Tu l’enfonces à gros coup de marteau. Sait-on jamais, avec lui, tu t’attends plus à ce qu’il se chie dessus plutôt qu’il réussisse à prendre sur lui. «Des problèmes ? Quels problèmes ? Je ne vois pas de quoi tu parles.» Dis-tu avec le grand sourire, tout en mettant les carcasses dans les bennes, les mains dans son dos. Tu fais affreusement mal l’innocent. Ou excessivement bien, c’est relatif selon les points de vue. Tu es tendu, tu fais seulement semblant de ne pas l’être. Tu as conscience de tes agissements ? Oui, et non. Ce que tu vois surtout, c’est cette main tendue vers toi qui te répugnes, te pousses à tes redresser pour prendre du recul. Oh non, c’est mort, tu ne lui tiens pas la main. Putain, mais si tu le fais pas, tu vas le perdre en chemin et tu vas reperdre du temps. Tss, quittes à te traîner un boulet dans le groupe, autant mettre une laisse pour être sûr de ne pas revenir sur tes pas. Tu l’as saisi, avec ... Une infinie précaution qui est surprenante venant de ta part. Oh, Chester Lynch n’est pas à l’aise quand il doit tenir la main de quelqu’un, comme c’est adorable. Auteur bouté à coup de latte du personnage, tu ne ronchonnes pas. Tu ne sais pas ronchonner, parce que le rire d’abord. Tu ris, tu souries, tu ne le regardes même pas en faites. Ne vas pas lui éclater ses phalanges sous un coup de stress ou d’euphorie, merci. Toi, aller bien ? Tes éclats de rire retentissent de nouveau, la question est stupide. «Aller bien, c’est relatif. Bien sûr que je vais bien. Je vais toujours mal. Ça ne se voit pas que je vais malheureusement bien ? Ah, autant pour moi, t’es aveugle, hahaha !» Et toi, t’es horrible. Oh ça va, faut bien que tu te détendes un peu après tout ça. En plus, t’as consentis à répondre à sa demande, tu le tiens par la main ce bébé. Bon cela dit, c’est pas si super que ça pour lui. Parce que ça veut dire qu’il faut qu’il suive ta cadence derrière, qu’il doit te faire aveuglement confiance, lol.

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Chester J. Lynch & Rod S. Wilde
T’avais pas vraiment besoin de lui poser cette question. T’avais pas vraiment besoin de savoir s’ils allaient bien, s’ils étaient morts, si ils avaient des chances de s’en sortir vivants. Au fond, tu le savais déjà : oui ils étaient morts, ils l’étaient depuis que leurs derniers hurlements s’étaient noyés dans leur gorge, tu l’avais entendu bien assez fort, bien assez distinctement. Quelque part, c’était pour mettre des mots là-dessus, pour t'éviter de ressasser la scène encore et encore dans un coin de ton crâne - ces sons, ces odeurs, ces corps inertes que tu t’imaginais vaguement. T'avais besoin de Chester pour ça, après un truc pareil il fallait surtout pas que tu sois tout seul - même si d'accord, ça serait jamais arrivé si tu l'avais été. Pourtant contre toute attente, il te ment, il te rassure : ils dorment, ils vont se réveiller. Est-ce que tu le crois ? Non. Au fond de toi tu sais, t’as pas de doute possible. Pourtant tu te raccroches à ses mots comme le cadavre d’un noyé dérive et se raccroche à une bouée avant de finir un peu trop au large. Ouais, ils dorment. Ils dorment pour toujours, mais c’est pas si désagréable comme sommeil ; un sommeil sans souci, sans douleur, un sommeil que tu convoites depuis si longtemps toi-même. Si seulement on pouvait y accéder sans passer par l’Enfer, un Enfer qui cette fois s’appelle Chester et qui est engagé pour te protéger, mais pour les autres un Enfer quand même. Alors tu acquiesces, de façon ténue parce que tu fais semblant de le croire, parce que c’est plus facile, surtout pour un gars comme toi dénué de volonté et de vrai courage. Ils dorment. T’as compris Rod ? Ils dorment, et il vaut mieux pas pour eux qu’ils se réveillent, dans l’état où ils doivent se trouver.

Tu l’entends ricaner, il ricane tout le temps, il est pire qu’une hyène. Il se fait le trio du Roi Lion à lui tout seul. Dans le doute, comme tu sais pas comment l’interpréter, tu te dis qu’il pense pas à mal, qu’il est seulement content, que ça veut dire que tu risques rien dans l’immédiat. Qu’il vaut mieux pas trop y penser. Des problèmes ? Quels problèmes ? Je ne vois pas de quoi tu parles. C’est vrai Rod, il a raison : quel est le problème ? T’es vivant et lui aussi, il a défoncé des mecs qui vous voulaient probablement pas du bien. Tout va bien, vous allez bien, vous êtes au calme. Y’a absolument aucune raison de paniquer. T’as un ruisseau de sang qui te passe entre les pieds pour rejoindre le caniveau dégueulasse, mais à part ça, y’a aucune raison de paniquer. Tu le vois pas, le ruisseau, de toute façon. « … Je sais pas. Non… D’accord, y’a pas de problème. Ça va. Y’a plus rien. » T’as une petite voix, minuscule même. C’est plus facile de répondre ça que de tomber dans la paranoïa, et de faire la liste de tout ce qui pourrait mal se passer. C’est pas les suppositions qui manquent, après tout il te suffit de faire l’inventaire de ta vie pour te faire une idée de tout ce qui pourrait te retomber dessus là, tout de suite, maintenant. Mais y’a Chester. Ça va, il te protège, Chester, même si c’est pour se protéger tout seul, même si dans le fond de son cœur ta vie vaut rien. Au fond tu lui demandes pas de t’apprécier, tu veux seulement te sentir en sécurité, à côté de ce… malade mental. Non, tu peux pas penser ça de lui. C’est pas de sa faute – c’est quelqu’un de bien. Dis-donc t’as pas bientôt fini de t’obstiner ? Non, visiblement pas. T’as besoin de te rassurer.

Et il te rassure, malgré lui sans doute, malgré toi aussi, en prenant la main que tu lui tends avec nécessité. Toi non plus, t’es pas trop à l’aise avec ce contact, il te fait frémir et tu te sens subjugué. Parce que depuis que tu vois plus rien, ton sens tactile devient plus envahissant, mais plus nécessaire aussi : sans ce guide, tu vas te vautrer le nez dans le sang dans cinq minutes, et t’as pas tellement envie que ça t’arrive. Surtout qu’il a aussi fallu qu’il soit délicat, et ça te conforte dans l’idée qu’il te veut du bien. On s’en fout que ce soit vrai ou pas – l’important, c’est que t’y croies, et que t’arrêtes de paniquer. De toute façon, le jour où tu meurs par sa faute, bah tu seras trop mort pour vraiment t’en soucier. Et puis il rit, et tu te dis qu’il doit se sentir bien, il rit encore, il fait que ça, rire. Bien sûr que je vais bien. Ah ! Je vais toujours mal. Ah ? Décidément, tu crois que tu le comprendras jamais totalement, ce drôle de bonhomme. Mais on te demande pas de le comprendre pas vrai ? On te demande même pas de l’aimer, on te demande juste de lui faire confiance. Même si, grand benêt, tu peux pas t’en empêcher ça, de t’y attacher. Ça te contrarie un peu cette histoire, mais en même temps Rod, est-ce que tu vas bien, toi ? Non, et pourtant on en fait pas un drame. C’est habituel, et ça t’arrive d’être pire que ça. Alors au fond, peut-être que toi aussi t’es dans le même cas, c’est vrai que c’est relatif. Tu vas bien, parce que tu vas pas plus mal que le reste du temps. Admettons. T’as même un compagnon pour faire la route avec toi. Un compagnon qui tue des gens – mais ça l’empêche pas d’être sympa.

Enfin « sympa ».

Faut le dire vite, il est quand même assez salaud pour se moquer de ta cécité. Est-ce que tu vas te mettre à chouiner ? Te vexer, te plaindre ? Baisser la tête et encaisser comme une victime ? Même pas, parce que t’as commencé à te résigner y’a un moment déjà. Après tout, t’étais peut-être même le premier à t’en moquer, c’était plus fort que toi. T’en es arrivé à un tel stade, t’es rendu tellement pitoyable, que tu peux plus faire beaucoup mieux qu’avoir un rire amer d’acceptation. « Tant que tu causes autant, c’est que ça doit aller, j’suppose. J’t’ai à l’œil, hein. » Comme dans tous les domaines, en humour aussi t’es une brêle, t’as toujours cette intonation un peu plate, un peu timide, du gars dépressif pour qui tout est un effort incommensurable. Pourtant, c’est un petit peu drôle, juste un petit peu, et puis t’aimes encore mieux l’encourager que le contrarier après tout. Surtout qu’il a été assez sympa pour te prendre la main, même si ça le fait t’embarquer en quatrième vitesse vers d’autres aventures peu enviables, qui te font tituber, et tu vas finir par t’emmêler les pieds ensemble à tous les coups. Mais c’est pas grave, s’il va trop vite, tu t’accrocheras juste un peu plus fort – il pourra s’en prendre qu’à lui-même comme ça.
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Ouai, tu le rassures un peu contre ton grès. Ils dorment, à jamais pour toujours, dans une poubelle qui se fera ramasser dès demain aux aurores. Ils dorment, planqués dans un coin de cette ruelle sombre, malchanceux d’être tombés sur vous deux, et en particulier toi. Ils dorment, c’est ta façon de te rassurer, et de rassurer Rod au passage -même si ce n’est pas ton attention première-. De lui dire que tout ira bien, même si tout ira mal. Le bien, le mal, c’est relatif de toute façon en fonction des points de vue. Les érudits verront cinquante nuance de gris pendant que les plus simples d’esprits se cantonnent au blanc ou au noir. C’est là, la complexité de ton esprit. La zone tordue, floue et impossible de compréhension. Tu es versatile, volage et indécis qui veut tenir compte de tous les points de vue. Tu ne te contentes plus d’écrire la défense des accusés derrière ton bureau en hauteur. Tu t’amuses à démonter de manière hypocrite chacun d’entre eux pour ton plaisir personnel. Tu remercies Pudding pour ça, parce que ce connard a réussi à élever l’estime que tu avais de toi-même suffisament haut pour éprouver du plaisir à marcher sur les autres. Si tu n’avais pas Rod à côté de toi, tu aurais sans doute fait pire. Tu aurais écrasé leurs blessures avec tes talonettes pour les voir gémir et pleurer. Tu aurais garder tes mains dans tes poches, tu leur aurais même pisser dessus si tu n’avais pas un témoin à tes côtés. Ouai, il est bancale le témoin, mais t’occuper d’autrui, c’est une forme de thérapie. Tu te retiens avec Rod non loin, tu t’en as déjà fait assez. Et puis, tu ne peux pas te permettre de trop te la jouer. Ça pourrait atterrir dans les oreilles de ta patronne. Tu le dévisages, et il ne peut pas te voir. Il ne peut pas voir cette esquisse qui tranche ton visage en deux. Ton index qui longe ton cou pour mimer une mise à mort. Il ne peut rien voir à cette scène muette que tu fais devant sa personne. Pauvre de lui, il manque un beau spectacle, mais tu n’as pas suffisamment de coeur pour plaindre sa condition. Tu préfères rire de cette dernière, rire de son attitude pathétique. Tu es là pour le rattraper, pour le mettre en valeur dans l’ombre de ton extravagance. Tu es là pour lui donner des ailes d’aciers, déchirer sa chaire pour laisser entrevoir le beau de sa personne. Mais tu es trop incompétent en matière de psychologie, et tu t’en fous tellement que tu ne te rends pas compte de cela. C’est vrai qu’à côté de toi, n’importe qui peut passer pour un ange, ou un être censé. Quoi que, il faut avoir un brin de folie aussi pour supporter ta compagnie. Tes bras s’ouvrent, et tu te fiches que tes godasses de ville soient tâcher de rouge tant que tes mains demeurent propre et ton col sans un pli. Pouvoir tuer à distance, sans arme, rien qu’avec un talent inné et inhabituel, c’est si glorifique pour toi. Mais tu le vois tendre sa main vers toi, après s’être résigné à comprendre qu’il n’y avait aucun problème. Tu ne ménages pas une grimace de dégoût, dévisageant à tour de rôle cette main et ce visage débile qui ne regarde pas là où il faudrait. Hmpf ! Tu râles un peu, tu soupires de frustration la cachant derrière ton sourire qui ne cesse de s’élargir. Tu acceptes. Parce que tu ne veux pas perdre de temps à le chercher une fois de plus. Tu ne vas pas bien, tu ne vas jamais bien. La question de Rod est conne. Conne de sarcasme involontaire, conne comme le reste de ce putain de monde où on se balance des politesses pour faire “bien”. Toi, ton visage radieux, c’est une facade. Tu ne vas pas étaler tes problèmes, parce que personne ne peut t’aider. T’es déjà un jouet cassé, une pauvre carcasse qui lutte désesperemment pour ne pas finir dans une camisole. C’est pour ça aussi que tu ne te caches pas. Parce que si tu montres à ces aveugles que oui, des gens comme toi y en a plein en ville, peut-être que si tu racontes toutes l’histoire, on va enfin pouvoir libérer ta conscience. Oniisan, il est comme toi sur ce point. Il veut parler ; Mais vous ne pouvez que vous confier l’un à l’autre sans réel avancement. «Oh, tu veux que je cause ! D’accord, j’vais te raconter une histoire, allez ! Promenons-nous dans les bois, pendant que loup n’y est pas ~♪ Oh ! Je t’ai à l’oeil ; Hahaha, elle est trop bien !» Tu te remets à rire. Rod a le travail maché. Il ne te faut pas grand chose pour que tu te tapes une barre. Sans lâcher sa main, tu fais un virage serré pour rejoindre le mur le plus proche, et t’appuyer dessus. Allez, reprends-toi, tu lui as promis une histoire, tu te souviens ? ... Il te faut un temps pour te souvenir de ce que tu voulais dire, et tu finis par y arriver. «Il était une fois, une jeune homme dont le père avait disparu. Il vivait seul avec sa mère, jusqu’à ce qu’elle se décide de se maquer avec un autre. Il a eu une petite soeur, des parents aimants, mais il a jamais réussi à se dire que le nouveau mari de sa mère était son père. Alors, il s’mettait la pression, il commençait à détester sa mère, et il s’est mit en tête de retrouver son père. Sa petite soeur l’aidait, et il a découvert que c’était un héro. Il voulait être comme lui, un héro aussi cool qu’Hawkeyes ou Black Widow, alors il s’est lancé dans des études de droit pour être, à son tour, un justicier à la hauteur de ses facultés. Mais il était trop stressé. À vouloir en faire trop, trop plaire, il s’est brulé les ailes. Il a tué son beau-père sur un coup de burn out, et il a atterit en prison. Il a retrouvé tout ceux qui, jusqu’ici, il avait vu se faire coffrer. Autant dire qu’il était mort de peur, de terreur, il osait plus sortir de sa cellule.» Tu t’égares tellement, tu as l’air plongé dans une sorte de transe à raconter tout cela qu’on pourrait presque remarquer que...Et bien, que c’est ton histoire que tu racontes. Elle tourne en tête dans ta boucle, parce que tu as peur de l’oublier et de perdre de vue tes objectifs. Non, t’en as rien à foutre d’avoir retrouver l’assassin de ton père, c’est pas ça que tu veux. Tu veux pas te venger, tu veux te le mettre dans la poche pour le rendre aussi destructeur et chaotique que toi.

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Chester J. Lynch & Rod S. Wilde
Elle est conne ta question, Rod. Allez Chester, dis-lui qu’elle est conne sa question. Comme si qui que ce soit d’entre vous deux pouvait encore aller bien dans une telle situation. Du sang sous les semelles, à tituber vers la rue, quittant la pénombre de la ruelle qui avait servi de scène au crime. L’aveugle et le fou à lier, des thèmes de tragédie grecque, de thriller et de policier – pas le genre de synopsis où on trouvait beaucoup de personnages heureux. Oui, non, les deux, c’est pire encore de ne pas savoir comment l’on va ; le psychisme en détresse, le doute, l’instabilité. A ce stade, ça revenait presque à envoyer des signaux de fumée au milieu d’un incendie pour appeler à l’aide. Allez-vous-en, tirez-vous de là, vous n’avez plus rien à y faire et vous avez déjà eu suffisamment d’ennuis comme ça. Chester est peut-être assez taré pour courir après les emmerdes, toi tu préfères encore les éviter – que tu te dis, même si dans les faits, quand on regarde l’histoire de ta vie, c’est un peu l’hôpital qui se fout de la charité. Ce serait comme dire : Wolfgang est de retour en ville, et tu vas retourner supplier pour ta vie dans ses gambettes, accomplir ton destin et mourir. Ce serait idiot, pas vrai ? Improbable que cela se produise, pas alors que Chester était justement là pour te protéger. C’était même la seule raison pour laquelle il te supportait, semaine après semaine ; il lui fallait bien ça comme excuse, tu n’as pas exactement le profil du mec à qui on veut offrir son temps et son amitié. Mais voilà, il allait devoir se rendre à l’évidence tantôt : il aura fait tout ça pour rien. Toutes ces promenades, à se traîner un aveugle dans les pattes, à devoir le tenir par la main pour lui éviter de se vautrer parce que l’imbécile ne savait pas où mettre les pieds. Tout ces efforts pour rien, parce que la raison même de tout cette attention qu’on l’obligeait à te consacrer tu vois, c’est-à-dire te faire échapper à Wolfgang et te tenir en sécurité – cette raison-là même allait te mener à ta perte et se conclure par un échec retentissant. Oh, ils pouvaient bien en dire ce qu’ils voulaient, ces autres-là : qu’avec de la volonté on pouvait tout faire, qu’avoir une vision, c’était l’occasion de se préparer au pire et changer la fatalité, s’ouvrir un nouvel avenir. Non, en vérité non. Ils étaient des menteurs et des ignares, des incompétents, des traîtres même, à vouloir cultiver un espoir vain ; ils trichaient, ils paieraient pour ça un jour, forcément. Tu étais peut-être médiocre en tant qu’humain, mais tu n’étais pas le plus mauvais oracle et tu en étais conscient, toi, jusque dans tes tripes – qu’on échappait pas à son destin.

Oh, tu veux que je cause ! Mais quelle erreur. Inviter Chester à parler n’avait probablement pas été ton idée la plus brillante. Au début tout du moins, tu en étais plutôt content – d’entendre sa voix et son enthousiasme, son rire aussi, d’avoir l’impression de revêtir pour lui ne serait-ce qu’un peu d’importance, rien qu’assez pour qu’il daigne t’adresser la parole quelques secondes de plus. Te changer les idées, pendant un moment te sentir spécial, et ça t’a remonté le moral en flèche. Le contenu était de moindre importance au final, c’était surtout l’intention qui comptait pour toi – comme lorsque tu lui demandais s’il allait bien, au fond c’était purement affectueux, c’était lui dire qu’il comptait pour toi, que son état t’importait même si tu n’y pouvais rien de toute façon. Il n’y avait rien que tu puisses faire pour un esprit aussi morcelé, ravagé comme il l’était – mais au moins lui dire que tu te souciais de lui, ça donnait du sens à cette conne question. C’était le minimum à faire, pour toi qui était convaincu de n’en faire pas assez pour lui qui en faisait tant. Une forme de reconnaissance alors aussi – mais Chester n’avait pas l’air de beaucoup penser à ces choses-là. Et puis, il a commencé à parler donc, t’amenant après lui et se mettant à l’aise il t’a raconté une histoire. De quoi te faire regretter avec un peu d’amertume de l’avoir incité à en dire plus, mais tu l’écoutes avec attention, sans oser l’interrompre. Tu n’en sais rien, si c’est une histoire vraie et si c’est la sienne, tu es trop idiot pour remarquer ce genre de choses. Tu vois surtout qu’elle est tragique, qu’elle ne te met pas très à l’aise, et qu’il y manque un peu de magie pour la faire pencher davantage du côté conte que du côté réalité. Ça t’étonne de sa part, et en même temps non, il y avait presque plus d’émotion que de bain de sang et c’était peut-être le plus bizarre. Tu aurais cru regretter de te faire réciter tous les détails gores et croustillants que tes yeux venaient de manquer. Tu n’irais pas jusqu’à dire que tu aurais préféré, heureusement. Alors tu as serré sa main dans la tienne puisque tu la tenais toujours, et tu lui as dit : « Elle est horrible cette histoire. » Tu n’avais pas envie d’avoir de la compassion pour un personnage qui en avait tué un autre – et tu en avais pourtant. Parce que les familles en ruines, l’angoisse, la peur et l’enfermement, tu ne connaissais ça que trop bien. « Tu devrais lui donner une meilleure fin. Comme un nouveau départ après la cellule, vers une vie heureuse, sans pression. Il peut se racheter, pas vrai ? Il peut se faire aimer aussi, et trouver des choses qu’il aime faire, et en vivre. Chester ? » tu lui dis avec émotion, à peine conscient de le tenir encore si fermement. Un soupir quitte tes lèvres - dernier soupir. « Je préfère les histoires qui finissent bien. »

clôture.
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