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 (FLASHBACK) Quand un double meurtres meurtre frappe à ta porte. (Cillian & Ian & Sasha)

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Sasha & Cillian & Ian

Quand un double meurtres meurtre frappe à ta porte. (FLASHBACK)


Je n'étais pas prête à ce qui allait se passer, j'étais même à dix milles lieues de penser que ça pouvait m'arriver un jour. J'étais au travail, en train de me morfondre sur ce job qui m'ennuyait de plus en plus. Passer des articles, entendre "bip" toute la sainte journée, effectuer constamment les mêmes gestes, dire toujours la même chose, je n'en pouvais juste plus. J'en rêvais la nuit les gars ! Je vous jure, il m'arrivait de prendre la couette et de la passer devant moi, comme si c'était un article comme un autre. J'ai envie de vous dire que mon copain de l'époque, il kiffait pas des masses d'être réveillé parce que soudainement, il n'avait plus de couverture. Je devais vraiment passer pour une grosse siphonnée de service. Je crois que c'est quand il m'a raconté ça que j'ai décidé qu'il fallait vraiment que je trouve un autre taff, parce que là c'était plus possible. C'était cool parce que je ne me prenais pas la tête, y'avait rien de compliqué à tenir une caisse, c'était pas le boulot le plus amusant qui soit, ni le plus intéressant, mais au moins ça payait le loyer. Mais bon, je m'ennuyais ferme dedans et je commençais vraiment à perdre patience avec certains clients. Et puis ma vie était compliqué, on ne pouvait pas se le cacher. Au taff, j'étais malheureuse et quand je rentrais chez moi, c'était pas mieux. Je voulais tellement pas rentrée que j'étais obligée de mentir en prétextant que je faisais des heures supplémentaires, rien que pour retarder le moment de rentrer. Sauf que ça ne lui plaisait pas et quand je finissais par pointer le bout de mon nez, j'avais le droit à une scène. Si je vous raconte tout ça, c'est pas pour le plaisir de vous raconter ma vie ... même si j'adore ça ! Non, si je vous parle de ça, c'est parce que tout vient de ça !

Mon oncle et ma tante avaient remarqué que ça n'allait pas depuis quelques temps et n'ayant jamais vraiment aimé mon copain, ils commençaient à se poser des questions. Ils me trouvaient éteinte, triste, apeurée, à souvent mettre des pulls alors qu'il faisait chaud. Ils ont rapidement fini par comprendre qu'il n'était vraiment pas quelqu'un de bien, ni pour moi, ni pour personne. Ils m'ont convaincu de le plaquer, de venir habiter chez eux, le temps que les rénovations de mon appartement se termine. Mon oncle saurait le dissuader d'essayer de revenir dans ma vie s'il venait me voir chez eux, c'était en tout cas ce qu'il disait et au fond, je suis sûre que c'est ce qu'il a essayé de faire. Je les ai écouté et le soir même, je lui ai annoncé la mauvaise nouvelle, par téléphone, bien trop lâche pour l'affronter en vraie. Et pendant 3 jours, en dehors de ses appels incessant, ça c'était plutôt pas trop mal passé. Il voulait qu'on se voit, mais je n'en avais aucune envie, alors je faisais la morte. Mon oncle m'amenait au travail et me ramenait, pour être sûr que je ne le croiserai pas et mes collègues savaient que c'était fini entre nous et que je ne voulais plus le revoir, elles étaient donc aux aguets, prête à intervenir s'il pointait le bout de son nez. Mais il faut croire qu'il a décidé de jouer à un autre jeu, beaucoup plus cruel et inattendu pour moi. Je pensais que j'allais vivre quelques jours désagréables mais que bientôt, il lâcherait l'affaire. On n'était pas ensemble depuis si longtemps et j'étais persuadée qu'il n'était pas tombée amoureux de moi. Je n'avais pas compris que le problème, ce n'était pas qu'il m'aimait, c'est juste qu'il n'aimait pas que ses jouets le plaquent. Pauvre petite fille naïve ....

J'ai attendu mon oncle sur le parking du supermarché, sauf que ce dernier n'était pas là, ce qui n'était pas à son habitude. Quand il disait quelque chose, il le faisait, c'était un homme de parole. Et quand il s'agissait de ma sécurité, il ne plaisantait pas non plus. J'étais un peu comme leur fille, même si j'étais leur nièce. Je ne leur rendais pas toujours la vie facile, mais au final ils avaient aimé m'avoir à leur côté ! C'est une collègue qui m'a ramené et même si je ne comprenais pas ce qu'il se passait, vu qu'ils ne répondaient pas au téléphone, je me suis dit qu'il devait y avoir une explication à tout ça. Peut-être que l'un des deux c'était blessé et ils étaient aux urgences ou ils étaient partis se promener sans voir l'heure ou ils avaient du monde à la maison ou des amis à eux avaient besoin d'eux, n'importe quoi en somme. Bref, je suis arrivée devant chez moi, ma collègue est repartie, je lui avais dit que ça servait à rien d'attendre, j'avais les clés s'ils n'étaient pas là. La porte n'était pas fermée à clé. "Hé oh ! Y'a quelqu'un ?" Appelais-je de l'entrée. La tv était allumée, signe qu'ils étaient bien là. J'avance dans vers le salon, en posant mon sac à l'entrée, sourire aux lèvres. Je ne suis pas le genre de personnes à leur en vouloir parce que pour une fois dans leur vie, ils m'ont oublié ! "Hé ben tonton, j't'ai attendu sur le parking ..." Dis-je en riant, jusqu'à ce que je vois la scène d'horreur se dessiner sous mes yeux. Ma voix se cassa dans ma gorge et je resta là, sous le choc. Je n'avais même pas senti que mon coeur s'était accéléré, que j'étais déboussoler et que mes larmes avaient commencé à couler. "TATAAAA" Dis-je en criant, rejoignant ma tante, allongée sur le sol, devant la tv, baignant dans son sang, les yeux grand ouverts. Je la pris dans mes bras, me moquant de savoir si j'allais avoir du sang sur moi ou pas et je la secouais un peu, désespérée, ne comprenant pas ce qu'il se passait. "Tata ... non ... tata, s'il te plait réveille toi !" Mon oncle gisait à côté, dans le même état. On avait l'impression qu'un animal sauvage les avait déchiqueté, c'était dégueulasse à voir. Tremblante, je m'approchais du téléphone pour composer le numéro des secours et puis après, je ne me souviens plus ...

Et nous voilà maintenant au poste de police. Je suis assise à une table, dans une pièce, seule, les yeux dans le vague. J'ai une couverture de secours sur les épaules et je tremble, sans même réagir à ce qu'il pouvait se passer autour de moi. Je ne sais pas comment j'ai fait pour arriver jusqu'ici, ni qui j'ai vu. Je ne me souviens plus de rien, je ne fais que fixer le vide, les larmes coulant toujours, renifliant par moment, amorphe....


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Quand un double meurtres meurtre frappe à ta porte. (FLASHBACK)

T’étais arrivé au poste totalement frais pour une fois. T’avais eu une nuit complète à dormir, pour une fois. Et t’étais chaud pour tout aujourd’hui, pour une fois. Alors, quand on t’avait signalé un meurtre en ville, qui nécessitait la présence de deux inspecteurs, les CraigCraig étaient prêts. Vous avez donc tous les deux pris la voiture de fonction, toi derrière le volant car il était hors de question que tu lui confies cette voiture, et vous vous êtes dirigés vers la scène de crime. Un homme et une femme d’un certain âge, gisant dans un salon ensanglanté de partout. T’avais toujours autant les tripes retournées, mais voilà, fallait que tu regardes un peu partout, que tu t’impregnes de chaque détail, avant que la scientifique vienne pour emporter les corps, récolter les indices, prendre des photos, qui orneront ensuite un dossier, qui ornera lui-même ton bureau en attendant que ton duo de choc le résolve. Enfin, il y avait tout à faire, là.

« C’est moche, bordel. »

T’arrivais pas à trouver de blague à la con, pour détendre l’atmosphère, pas encore. T’en sortiras une ou deux plus tard, après le passage du policier qui a répondu à l’appel, qui expliqua rapidement que les corps avaient été découvert par la nièce alors qu’elle venait de rentrer du boulot, qu’elle était à l’ambulance des pompiers qui essayaient de la remettre sur pied avant d’être emmenée au poste pour faire sa déposition. Vous alliez donc la rejoindre plus tard, quand vous aurez fini d’observer les lieux.

« Bon hé bien, nous voilà en action. On finit de mater ici puis on s’en va laisser la place aux geeks, okay ? »

Bon, tu disais ça plus pour garder une contenance, façon, c’était pas comme si Ian n’était pas au courant que vous faisiez comme ça à chaque fois. Tu t’accroupis avec tes gants pour observer les visages massacrés du couple, moche, comme tu disais. On s’était acharné sur eux, mais par contre, il n’y avait pas tellement de grabuge, tout au plus des traces de lutte, mais ce n’était pas un cambriolage, ou alors c’était un cambrioleur un peu con de ne pas avoir profité de la mort de ses victimes pour piquer la superbe télé qui était en train de hurler à côté de tes oreilles.

« Ian, nom de dieu, coupe moi cette télé, ça commence à me gonfler. »

Puis, il avait pas l’air frais ce matin, ton pote, parce qu’en vrai, il regardait un peu partout avec cet air un peu illuminé, comme si y’avait un truc bizarre. En fait, il était pas comme d’habitude, mais bref, t’allais pas épiloguer, et puis t’avais un boulot à faire, lui aussi. T’auras le temps de lui secouer les puces une fois que vous aurez parlé à la principale concernée. Sarah Lennox, le même nom que cette chanteuse, là, Lennie Lennnox ? Un truc comme ça.

Et d’ailleurs, une fois au poste pour discuter un peu avec cette fameuse nièce, voir avec elle les premières pistes que vous aurez, tu déclaras à Ian :

« Oui, alors par contre, je te laisse faire pour présenter les condoléances, tout ça, t’es meilleur que moi à ce jeu là. J’aime pas les familles des victimes, c’est juste tellement lourd. »

T’étais dur à dire ça, mais même en la regardant à travers la vitre de la porte de la salle où vous mettiez les témoins et familles, un peu plus sympathique que la salle d’interrogatoire – après tout ce n’était pas une suspecte, pas encore – tu ne pouvais que constater qu’elle était dans un sale état. T’aimais pas ça. T’étais pas une brute épaisse, mais un peu quand même, un peu du genre à préférer taper dans un mur que sympathiquement poser une main sur une épaule. Ian, ça avait été son boulot de faire ça, et il continuait un peu maintenant, c’était votre façon à tous les deux d’être complémentaire. T’étais le flic casse couille à poser mille questions et prendre des notes, et lui il te consolait avec les yeux brillant de compassion – t’exagérais un poil la comparaison mais c’était ça.

« T’es prêt à assurer ? »

T’attendis juste son top départ, pour ensuite rentrer comme une flèche dans la salle d’interrogatoire.

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Quand un double meurtre frappe à ta porte. (FLASHBACK)

(Défi, post 1)

Tu veux pas dire, mais ça avait quand même commencé comme une sale journée. Déjà, fait étrange : au réveil, tu voyais plus comme tout le monde. Hier, rien à dire, journée banale, toute en couleur, fade et “un peu” alcoolisée. Du repos, et c’était assez rare pour le signifier. Et ce matin, rien que du monochrome. Cinquante nuances de gris, au sens premier du terme, et ça t’avait plus qu’un peu inquiété. T’avais derechef appelé l’ophtalmo mais c’est comme tout, t’allais pouvoir attendre un sacré moment avant d’obtenir un créneau pour une consultation. D’autant que t’avais pas le temps de te laisser distraire, à peine arrivé au commissariat ce matin qu’on t’a mobilisé sur une scène de crime, Cilly était déjà prêt à partir, t’avais même pas eu le temps d’en placer une. Pas un Tu voudrais pas qu’on s’arrête prendre un croissant sur le chemin, ou un Au fait, je vois en noir et blanc comme si le monde était pas suffisamment triste comme ça - surtout le monde que tu connaissais via ton boulot. T’étais un peu à côté de la plaque, de fait, mais c’était aussi pour ça qu’on t’avait associé à ce partenaire. Il savait prendre la relève quand tu buvais trop, que t’avais trop de compassion, ou que t’étais juste pas apte à quelque chose.

C’est fou comme il y a des choses auxquelles on ne s’habitue jamais. Et encore, c’était une chance : en l’absence de couleur, le sang devenait plus supportable à regarder. Mais ce n’était pas juste un meurtre, entre ces quatre murs, c’était un véritable massacre. Les corps avaient été rapiécés, mutilés, un simple coup d’oeil suffisait à comprendre la hargne du meurtrier. Un gros malade, un dangereux psychopathe, tu n’en as pas douté une seconde en arrivant devant ce carnage. Même pour quelqu’un qui voyait souvent des scènes de crime, quelque chose comme ça, c’était pas commun, et tu t’es senti secoué. Décidément, c’était une mauvaise journée, et même les tentatives de Cilly pour te dérider n’ont pas fonctionné des masses. Tu as soupiré, tu avais de la compassion pour la nièce qui avait découvert cette scène, qui ne s’attendait probablement pas à trouver ça quand elle a posé le pied dans son salon. « Quel âge a-t-elle ? » as-tu immédiatement demandé, et ça t’a fait du bien de savoir qu’elle était au moins majeure. Si ça avait été une enfant, tu aurais eu besoin d’un moment pour t’en remettre.

Heureusement qu’il était là, ton binôme, ça te faisait un point de repère auquel te raccrocher. C’était la même chose à chaque fois, vous saviez pertinemment quoi faire, mais il plaçait des mots dessus et ça t’empêchait de te noyer un peu trop dans ce qui avait du se passer ici. Tu étais le genre à reproduire dans ton crâne l'horreur du drame, et si ça pouvait s’avérer un avantage côté idées et réflexions, c’était aussi un risque à s’obscurcir l'humeur et étriquer l’esprit. « Ouais faisons ça. » Tu as fait le tour de la pièce, laissant l’observation des cadavres à ton collègue. Tu t’es intéressé davantage à la plume de paon, déposée à proximité de façon peu naturelle. Tu étais certain qu’elle n’était pas là par hasard, au milieu des traces de lutte elle était impeccable, pas le moins du monde piétinée. Elle était là, dans l’intention qu’on la trouve. Ta réflexion s’est fait interrompre par Cilly, et tu as ramassé la télécommande pour couper le son de la télé, avant que ton partenaire ne pète un plomb d’impatience.

-

Vous voilà au poste. Sasha Lennox est de l’autre côté de la porte, une demoiselle encore méconnue des services de police, clairement sous le choc. Tu sais que tu ne devrais pas te laisser attendrir, déjà parce que ça allait grignoter tes nerfs à force et que ça devait expliquer tes premiers cheveux gris, mais aussi parce que rien ne l’innocentait encore, et la compassion avait ce don de mettre des œillères. Mais quand tu la regardes, merde ça pourrait être ta fille, tu as cette veine paternelle qui te prend la poitrine. Et Cilly, avec son tact de pachyderme dans une boutique de porcelaine, qui serait capable en trois mots de l’enfoncer trois fois plus dans le deuil et la détresse. Tu es habitué à ce que ce soit ton rôle, de réconforter, d’éviter que l’autre sagouin ne braque les victimes. Tu tournes ton regard vers lui, d’un air qui signifie T’es pas possible, et tu prends la direction de la porte. « Prêt. Tiens ta langue le temps que je la mette dans de meilleures dispositions, je n’ai pas envie que tu lui fasses peur. » Tu lui lances un dernier regard histoire d’insister là dessus, et tu entres.
Tu as sur ton visage cet air de compassion quasi naturel, celui qui te donne cet air de chien battu, tu approches sans précipitation, tu ne veux pas la brusquer. « Mlle Sasha Lennox ? Je suis l’inspecteur Ian Craig, et voici l’inspecteur Cillian Craig. Nous allons prendre votre déposition. » En général, rien que vos noms suffisaient à détendre un peu l’atmosphère, voire dans les meilleurs cas à tirer une demi-risette. Tu t’asseois en face d’elle, après lui avoir proposé ta main à serrer. Un contact humain, c’est tout ou rien dans ces moments-là : certains en ont horreur, d’autres en ont terriblement besoin. « Nous sommes... sincèrement désolés que vous ayez à traverser cette épreuve. Mon collègue et moi-même allons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour retrouver le coupable. » Tu avais posé chacun de tes mots, avec autant de douceur dans la voix, soutenant son regard pour lui faire part de ta sincérité et la mettre en confiance. Tu as marqué une pause avant de reprendre, tu voulais lui laisser tout le temps de respirer, de penser chacune de tes phrases. « Nous allons vous poser quelques questions, et je vous demanderai de nous dire tout ce que vous savez. Si vous ressentez le besoin de faire une pause, dites-le nous. Si vous n’êtes pas à l’aise avec une question, vous pouvez refuser d’y répondre. Prenez tout votre temps. Chaque information que vous pourrez nous donner est cruciale. » Pour tout ceci encore, tu as pris tout le temps qu’il fallait pour poser les bases. Ce n’était pas un interrogatoire, forcer la parole était le pire moyen de l’obtenir, et tu étais d’avis de la laisser libre de ses mouvements autant que possible, même si cela pouvait en faire grincer des dents quelques uns. Tu as adressé un regard entendu à Cillian, et tu es revenu auprès de Sasha. « Pouvez-vous nous raconter votre journée d’hier ? »

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Quand un double meurtres meurtre frappe à ta porte. (FLASHBACK)


Je ne sais pas quelle heure on est, ni même quel jour. Il a pu se passer une heure ou trois jours, que ça serait pareil pour moi. Je ne me souviens plus de rien, comme si mon cerveau avait effacé volontairement tout ce qui ne lui allait pas, pour se protéger. J'étais complètement paumée, je ne comprenais plus rien à ce qu'il se passait. J'étais dans une demi léthargie et je voyais le monde continuer à tourner sans moi, sans que cela ne me pose réellement de problème. Je n'étais plus consciente de rien, le silence régnait dans ma tête, je n'avais même plus la force de penser à quoi que ce soit, mon monde venait de s'écrouler sous mes pieds et je chutais avec lui, me demandant à peine si l'atterrissage serait douloureux ou non. Je n'étais pas orpheline et pourtant c'était tout comme. Dans ce pays, dans ma ville natale, mon oncle et ma tante avait pris le rôle de parents de substitution, afin de pallier au manque de mes propres parents, vivant à Londres. Sans eux, je n'avais plus de repaires ici, j'étais totalement à la dérive. Je sens quelque chose dans ma main droite et ce n'est qu'en reniflant que je réalise que c'était un mouchoir, qu'on m'avait donné quelques instants plus tôt mais dont j'avais totalement oublié l'existence. Je n'ai même pas la force de lever le bras jusqu'à mon nez pour me moucher, je crois que ça attendra un peu ! Je renifle encore une fois, les yeux toujours dans le vague, inconsciente des larmes qui coulent ou des deux hommes qui me fixent devant la porte vitrée de la salle où je me trouve. Je ne sais même pas où je suis, ni pourquoi je suis ici. Tout n'a plus grande importance à mes yeux de toute façon.

Les deux hommes finissent par pénétrer dans la salle, je mets un moment avant de me rendre compte que je ne suis plus seule, mon cerveau n'analyse plus très bien les informations, j'ai l'impression qu'il est en rade. Il a subi un coup énorme, je crois qu'il a besoin de temps pour redémarrer. Je finis par lever les yeux vers la main tendue vers moi et je prolonge mon regard vers la personne qui me la tend. Mon regard s'attarde quelques instants sur lui, avant de dériver vers son collègue. Totalement inconnu au bataillon, en tout cas c'est la sensation que j'ai. Je connaissais bien les flics de mon quartier, quand j'étais à Londres, à force de leur rendre des petites visites pour des délits mineurs. Il est vrai que depuis que je suis à Bray, j'ai pas souvent atterri ici, mon oncle se débrouillait toujours pour m'éviter des ennuis. Mais avec le temps, j'aime à croire que je me suis calmée un peu aussi, même si, en vrai, c'est faux, mes méfaits on juste un peu évolué. Il n'y a pas si longtemps, je vendais de la drogue en boite de nuit, je doute que ce soit "s'être calmée" pour être honnête ! Mon regard glisse de nouveau vers la main toujours tendue et je réalise qu'il attend quelque chose de moi. Je percute enfin ! "Pardon !" Dis-je simplement avant de tendre ma main vers la sienne pour la lui serrer. Les présentations ont été faite, mais j'ai pas retenue. Je crois qu'il y a une histoire de même nom, mais je ne suis même pas sûre, je suis tellement à l'ouest que j'ai l'impression de m'être droguée. C'est peut-être ça en fait, je suis en plein trip et tout ce cauchemar n'est qu'une illusion. J'aimerai tellement que ce soit ça. Qu'une fois ce délire terminé, je puisse rentrer chez moi avec la certitude que quand j'irais voir mon oncle et ma tante, ils seront en vie, heureux de me voir.

Ces mots me heurtent plus que de raison. Il vient de briser en une fraction de seconde la certitude que je venais de me construire. Ils sont morts. Ils sont bel et bien morts ! Je sens ma gorge se contracter et j'ai la nausée. Je ne me sens pas bien ! Les larmes redoublent et je sens que j'ai du mal à respirer. Le choc est de nouveau présent, je n'étais toujours pas prête à cette révélation. Pourtant le pauvre n'y peut rien, il fait comme il peut pour essayer d'apaiser ma peine et de me venir en aide, mais ça ne fonctionne pas. Il reprend la parole et je ne l'écoute qu'à moitié. Mon cerveau tourne à mille à l'heure soudainement. Et j'ai la vision de mon oncle et ma tante, gisant dans une marre de sang qui me revient en mémoire. Je ferme les yeux, ne pouvant faire face à cette vision d'horreur. Pourquoi ? Pourquoi eux ? Pourquoi comme ça ? Ce sont des gens bien, je ne comprends pas. Quand il me regarde, se taisant enfin, je sens que j'ai raté quelque chose. Je cherche dans ma mémoire ce qu'il aurait pu dire et que je n'ai écouté que d'une oreille distraite. Ma journée d'hier. Oui, c'est ça ! Je les fixe tous les deux, d'un air un peu perdu. Je me racle la gorge mais ma voix est cassée. "Je suis allée travailler, comme tous les jours ..." Y'a rien eu de particulier dans ma journée. Pourquoi ils me demandent ça ? C'est pas moi la victime, elles gisent dans leur sang, dans leur salon ! Je ne vois pas le rapport avec moi mais je continue malgré tout, parce que je suis trop perdue pour voir le rapport et que je suis malgré tout bien élevée, j'obéis toujours. "Mon oncle devait venir me chercher mais il n'est pas venu ... C'est une collègue qui m'a ramené !" Je n'explique pas pourquoi il devait venir me chercher, c'est tellement loin tout ça que je ne fais qu'aller à l'essentiel. Je ne peux pas aller plus loin, parce que plus loin serait parler de leur découverte et je ne suis pas prête, alors je m'arrête là !


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Quand un double meurtre frappe à ta porte. (FLASHBACK)

Lorsqu’Ian t’avait demandé de la boucler le temps de la mettre dans de bonnes conditions, t’avais pas pipé mot, puisque de toute façon, tu le savais, t’étais plus à l’aise quand il s’agissait de secouer que de marcher sur des œufs. C’était souvent que les familles et témoins ne t’aiment pas, d’ailleurs, tu t’en fichais un peu, c’était pas ton boulot de te faire aimer, mais bien de leur donner une explication à ce drame survenu dans leur vie. Pas besoin d’être apprécié pour ça, t’avais Ian pour ça. Ainsi, tu l’avais juste suivi, te calant sur son pas très, trop lent, là où t’aurais ouvert la porte à la volée, tu te sentais presque comme une souris qui restait discrète. Pas très agréable comme position.

Le visage fermé, te forçant à garder les mains dans les poches pour ne pas faire de gestes brusques, tu restas dans un coin de la pièce, debout. Rester assis face à elle, alors même qu’elle avait l’air totalement dévastée, t’aimais pas trop cette idée. Et puis de là où t’étais, tu pouvais observer, te faire une idée sur cette gamine. Après tout, les criminels étaient parfois des membres de la famille, tu ne pouvais pas ignorer ce fait, et tu ne pouvais pas te permettre de la mettre de côté sans avoir au moins analysé la situation. Ca passait le temps, alors même que tu trouvais Ian toujours aussi lent. Sans parler de la Sarah Lennox qui était totalement à l’ouest. Tu compatissais, quelque part, sous ta grosse carapace, mais t’avais aussi l’honnêteté de te dire que ça te gonflait, que t’aimerais bien qu’elle réponde juste aux questions histoire que tu passes un peu au plus intéressant. La traque au coupable, donc.

Et quand Ian demanda à ce qu’elle raconte sa journée, avant la découverte des corps, visiblement, rien à signaler. C’était donc soit qu’elle allait être un témoin compliqué, soit qu’elle n’avait vraiment rien à dire. Tu perdais patience… Vraiment… Tu n’aimais pas ça, rester à rien faire. Alors, tu finis par t’approcher, t’installer à la chaise à côté de ton partenaire, essayant de ne pas racler le sol, histoire d’être face à la jeune femme. Elle ne te donnait pas l’impression d’être un suspect viable mais enfin.

« Nous avons trouvé quelque chose de curieux sur la scène de crime. Nous souhaiterions savoir si ça vous dit quelque chose. »

Tu sentais déjà le regard désapprobateur de ton partenaire, le côté de ton visage que Ian devait fixer était déjà en train de cramer. Mais tu avais besoin que ça bouge un peu. Quitte à la secouer, mais au pire, tu ne pensais pas la traumatiser plus que la scène de crime. Et au mieux, elle allait s’énerver sur toi et avoir une cible pour se défouler, oublier un peu ce qu’il lui était arrivé. Bref, dans tous les cas, tu te moquais bien de ce qui allait arriver, le plus important, c’était que tu compulsais le dossier qui était coincé sous ton bras tout ce temps là pour récupérer quelques photos qui avaient déjà été imprimées, dont une, de cette plume qui te faisait poser des questions.

Ce n’était pas vraiment quelque chose qu’on retrouvait dans toutes les maisons, et l’endroit où elle était, ça n’avait rien de naturel, comme l’avait souligné Ian. Tu devais donc demander à la jeune femme si tout était normal pour elle. Faisant glisser la photo sur la table, face à Sara, tu ajoutas :

« Nous avons trouvé ceci, est-ce que cela vous dit quelque chose ? »

Tu espérais qu’elle te dise si c’était un objet de décoration un peu louche, ou une marque d’un tueur, qui vous poussera peut-être à observer dans d’autres affaires si cette plume apparaît, ou si c’est une coïncidence. Qui savait ?

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Quand un double meurtre frappe à ta porte. (FLASHBACK)

(Défi, post 2)

Ce n’était pas si loin du dialogue de sourd, il y avait comme une distance, que dis-je un décalage horaire entre toi et mademoiselle Lennox ci-devant. Chaque seconde ne servait qu’à te prouver à quel point cette affaire l’avait bouleversée, sans doute pour longtemps. Personne n’était venue pour elle, elle venait sans doute de perdre ses repères les plus ancrés, mais tu ne pouvais rien assumer sans qu’elle ne te le dise d’abord. En tout cas, elle était affectée, c’était indéniable, et tu avais de la peine à la voir dans cet état. Sans doute aurais-tu mieux fait de prendre plus de recul, un peu de méfiance, un filtre au moins, comme ton cher collègue en retrait - mais quand tu la voyais comme ça, tu n’étais plus capable une seule seconde de la soupçonner. La pauvre n’avait pas les épaules d’encaisser un drame comme celui là. Tu t’imaginais, toi, ouvrir cette porte et trouver tes proches, tes parents, ton grand-père, ton fils. Alors tu ne lui en voulais pas, d’être aussi lente, aussi peu percutante, et trop approximative. Lorsqu’elle avait mis un peu trop de temps à répondre à ta main tendue, tu t’étais contenté d’un sourire entendu, d’un mot pour la rassurer, un ce n’est rien compatissant. Et tu y étais allé petit à petit, sans précipitation, bien qu’en de pareilles circonstances chaque seconde pouvait être cruciale pour rattraper le tueur. Et envers et contre tout, il allait falloir qu’elle le comprenne, ou ce serait autant de remords qui viendraient la ronger des années plus tard.
Tu lui avais demandé de raconter sa journée. Ce n’était pas par plaisir, plutôt pour assurer son alibi et la protéger de tout soupçon, mais aussi pour vous donner une base d’enquête - et pour cela, la précision et les horaires étaient essentiels. Je suis allée travailler, c’était trop imprécis, tu n’as pas tardé à la reprendre. « D’accord, il va falloir que vous soyez plus précise si vous voulez nous aider. Je suis désolé, je vais devoir vous demander de vous concentrer autant que possible : j’ai besoin que vous vous souveniez de l’heure à laquelle votre oncle aurait dû être là, et de l’heure à laquelle vous l’avez trouvé chez vous. » Des noms, des adresses, tu avais besoin de tout cela - et tu avais aussi besoin de toutes ses idées, tous ses soupçons, toutes ses pistes. Dans son état, c’était délicat d’obtenir autre chose que des je ne sais pas, peut-être, comme d’habitude. Sauf que c’était là les plus grands ressorts des affaires non élucidées. Vous savez, cette petite voix, qui ne peut s’empêcher de faire des suppositions, des scénarios à l’avance, et qui vous dit : vous n’allez pas résoudre cette affaire si facilement, alors accrochez-vous tout de suite, parce que vous y serez peut-être encore vingt ans après.

Cillian n’avait pas ta patience, hélas. Tu le connaissais plutôt bien depuis le temps, dans ses respirations, ses mimiques, ses déplacements - la dureté des traits, les soupirs, la méta-communication comme dirait l’autre. Forcément, il allait finir par vouloir reprendre les rênes, pour que tout avance un peu plus vite. Déjà, quand il avait pris place à côté de toi, il avait cessé de te laisser le champ libre, comme une petite pression, un tic tac avant la petite explosion. Et puis il avait parlé, posé sa question, et ta mâchoire s’était un peu resserrée, tu avais tourné ton regard vers lui, calant le bas de ton visage contre ta main, ne voulant pas faire de commentaire. Bien sûr, tu voulais en savoir plus sur cette plume, toi aussi. Mais c’était un détail percutant, un de ceux qui aurait permis d’exercer une petite pression, voire amorcer un sentiment de panique. Il était trop tôt pour la poser, cette question, tu n’avais pas envie de courir le risque de voir la victime se refermer sur elle-même et refuser de parler. Et c’était un risque, si la signification de cette plume était assez importante pour lui bloquer la voix dans la bouche. Sauf que bon, tu n’avais pas d’autre choix que de soutenir les prises de parti de ton binôme. Y avait-il du sang sur la photo ? A force de ne pas voir en couleurs, tu avais du mal à le dire. Tu espérais qu’il n’y en avait pas, tu n’avais pas envie de la secouer si fort. Bon sang, elle n’était pas suspecte à la fin, d’accord il fallait qu’elle parle, mais c’était y aller un peu fort que de potentiellement lui remontrer la scène de crime dans son état. Tu as reporté ton attention vers elle, tâchant comme tu pouvais d’amortir le peu de délicatesse de Cillian, un peu trop tard probablement. « Tout ce que vous pourrez nous dire peut s’avérer crucial. »

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Quand un double meurtres meurtre frappe à ta porte. (FLASHBACK)


Je ne comprends pas ce qu'ils attendent de moi. Je suis totalement à l'ouest et bien incapable de me concentrer quelques instants sans avoir la migraine. En temps normal, peut-être que j'aurai pu facilement faire le rapprocher et savoir ce qu'ils attendaient de moi, parce que je regarde la tv et que comme beaucoup, j'adore les enquêtes policière. Mais si on m'avait dit un jour que je me retrouverai au milieu de l'une d'elle, je ne l'aurai pas cru. Ou plutôt si, mais plutôt pour un trafique de drogue ou quelque chose dans ce genre là. On ne peut pas dire que j'ai une vie totalement normale, la justice je la connais, que ce soit à Londres ou à Bray, je sais qu'elle me connaît et qu'il faut que je me la joue discrétos. Alors peut-être qu'au fond, j'ai toujours su que je finirai au coeur d'une affaire, mais plus d'une affaire de drogue, pas de meurtre. Mais entre regarder un film à la tv et vivre l'action, il y a définitivement un monde. Là je ne capte plus rien, mon cerveau est décédé en même temps que ma famille. Je suis encore sous le choc et j'ai bien du mal à reprendre pied avec la réalité. Certains spécialistes me diraient que c'est normal, que mon corps me protège en oubliant ce qu'il s'est passé, histoire de me permettre d'assimiler plus lentement la réalité. Je sens que j'ai la gorge sèche, les yeux bouffis à force d'avoir pleuré, j'ai mal de partout, comme si on m'avait passé sous un rouleau compresseur. Mais malgré tout ça, je m'en fous, parce que ces douleurs ne me permettent même pas de me sentir vivante, juste de me rappeler que je suis toujours en vie, à la différence de certains.

L'un des deux policiers est resté debout et me fixe, mais pour être honnête ça me passe au dessus. Peut-être qu'en temps normal ça m'aurait mis mal à l'aise, mais actuellement, je suis trop à côté de la plaque pour m'en rendre vraiment compte. Je ne suis pas coupable en plus, alors il peut bien penser ce qu'il veut, j'ai rien à cacher. Je n'ai pas toujours eu une vie rangée et j'ai certainement beaucoup de torts dans mon existence, mais je ne suis pas coupable de meurtre ... enfin en tout cas je ne pensais pas que tout ça, c'était de ma faute. Je ne prête pas réellement attention au policier debout, je me contente d'essayer de me raccrocher à celui qui est assis en face de moi. Il continue de me parler et je ne comprends pas ce qu'il attend de moi. Il veut que je sois plus précise, mais pourquoi ? Qu'est-ce que ça change au final de savoir quand mon oncle aurait dû venir me chercher ? Qu'est-ce qu'il attend de moi ? Est-ce que je suis soupçonnée d'être la meurtrière ? J'étais au travail toute la journée, quand aurai-je pu faire ça ? Et en plus s'ils me connaissaient, ils sauraient que je n'aurai jamais pu leur faire du mal. D'accord, on s'est souvent disputé et j'ai souvent claqué la porte énervée, mais c'est tout, je ne suis pas une meurtrière. "Heu ! ... Je ne sais pas ...." Commençais-je par dire troublée. Je suis complètement à l'ouest, j'arrive à peine à me souvenir mes horaires de boulot alors que d'ordinaire, je les connais par coeur. Je mets quelques instants à réfléchir avant de finir par dire. "Je ... j'ai finis le travail à 18h30. Il devait venir me chercher vers les 18h45 environ." Il me faut le temps de ranger ma caisse et de me changer. Souvent j'échange quelques mots avec mes collègues et je tiens compagnie à une personne qui finit plus tard et qui est en pause clope. Le plus dur sera de me souvenir à quelle heure ma collègue m'a ramené chez moi. "Ma collègue finissait à ... 19h15 ... J'ai dû arriver chez eux vers les 19h30." En toute honnêteté je n'étais même pas sûre des horaires, c'était ce qui me semblait coïncider. Il leur suffirait de regarder mon téléphone pour être fixé. J'au appelé un bon nombre de fois à la maison et ensuite j'ai pris leur combiner pour appeler les urgences. Ils ont des traces de tout ça.

Et si je pensais être au bout de mes peines, j'avais tort. Le flic qui était resté debout jusque là s'installa en face de moi, à côté de son collègue. Il ne passa pas par quatre chemin pour me poser une question et son ton n'avait strictement rien à voir avec celui de son collègue. Il m'expliqua tout d'abord qu'ils avaient trouvé quelque chose de curieux sur la scène de crime et je mis quelques instants avant de comprendre ce qu'il me disait. De quoi il parle ? Je pense que mon visage démontrait très clairement une certaine surprise. Il glissa une photographie devant les yeux et me demanda si ça me disait quelque chose. Je glissais mon regard vers la photographie. D'abord je ne compris pas ce que c'était, avant de réaliser que j'étais face à une plume. Et cette plume n'était pas n'importe quelle plume, elle faisait écho à un souvenir que j'avais en gardé en mémoire. Le souvenir de mon ex, m'offrant une plume similaire ... à moins que ce soit celle-là, je l'ignore. Les mains un peu tremblante, ne comprenant pas comment cette plume avait pu finir chez mon oncle et ma tante, je la fixais plus en détail la photographie que je venais d'attraper. Et c'est avec la voix cassée que je leur demandais, n'écoutant pas ce que son collègue venait de me dire "Vous l'avez trouvé où ?" Etait-ce le cadeau que m'avait offert mon ex ou en était-ce une autre ? Depuis notre rupture, il est vrai que je n'avais pas vraiment fait attention à elle. J'adore les plumes et celle-ci était très bien. J'avais été aux anges quand il me l'avait offerte mais notre rupture s'étant mal passée, il est vrai que j'ai pas spécialement eu envie de la mettre à quelque part où je pourrais la voir souvent. Est-ce que je l'avais emmené chez eux sans que je ne m'en souvienne ? J'essayais de me souvenir là où je l'avais vu la dernière fois, sans succès. "On m'a offert une plume similaire il y a quelques semaines ..."


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Quand un double meurtre frappe à ta porte. (FLASHBACK)

T’avais bien compris que ton partenaire n’était pas chaud pour que tu prennes les rennes. Mais tu ne supportais vraiment pas de rester à ne rien faire, vraiment. A noter juste les heures, les allers, les venues. Les heures, les lieux, les personnes. De toute façon, vu la sauvagerie du crime, si ce frêle esquif était coupable, tu voulais bien manger ton chapeau. Mais enfin, tu notais quand même, chaque détail, jusqu’à ce que t’en aies assez de ne faire que le dactylo, le bruyant greffier de tribunal qui faisait que tapoter à sa machine, mais version stylo qui commençait à rendre l’âme sur petit carnet en fin de vie. Tu savais déjà que l’enquête te mènera à vérifier tout ce qui pouvait attester cet alibi, tu savais aussi déjà que ça tenait à Ian, vu sa façon de lui parler. Une formalité. Et t’en avais une autre à régler, cette plume.

Alors, t’avais récupéré ton p’tit dossier, et montré la photo la plus soft de cette plume, histoire quand même de ne pas marquer à vie une gamine. T’étais pas un monstre de tendresse au boulot, mais t’étais pas un monstre tout court non plus, abusez pas. Au moins, même s’il n’était pas d’accord avec ta façon de faire, Ian était avec toi, utilisant son super pouvoir de Pokémon Rassuretout pour appuyer sur le fait, qu’encore, chaque détail comptait. Que les « je ne sais pas », ce n’était pas une réponse recevable dans le cadre d’un interrogatoire. Qu’une fois c’était fait, il n’y avait plus à revenir. Bon, y’aura certainement des petites sessions d’interrogatoires, mais ça sera nettement moins lourd que le premier.

Bref, t’attendais qu’elle tilte à la plume, priant pour qu’elle puisse donner une information utile. Et visiblement, vous aviez bien pensé, tous les deux, Ian et toi, que cette plume était particulière. Vous aviez noté la présence de plusieurs plumes, mais celle-ci était toute seule, à un endroit précis, qu’elle demandait d’ailleurs. C’était donc un objet digne d’attention. Cependant, à sa question, tu laissas Ian répondre, comprenant que t’avais assez causé, et fallait bien qu’elle parle justement. Bah ouais, t’étais conscient de tout ça, au moins t’avais dirigé l’interrogatoire dans la direction que tu voulais.

T’attendis donc avec impatience, te forçant à ne pas taper la table de ton stylo, ce tic que t’avais quand tu voulais prendre des notes mais qu’on te contrariait à ne rien dire. Et enfin le saint Grââl. Un suspect potentiel. Un vrai suspect potentiel, genre, à tout au plus quelques heures d’enquête et minutes d’interrogatoire ? Tu ne voulais pas te lancer tête baissée, mais c’était bon, ça te donnait bon espoir ça.

C’était le capitaine qui allait être content, et ces pauvres gens allaient avoir justice. Tu te faisais presque un film dans ta tête. Juste, elle ne donna pas plus d’infos, encore. Bien. C’était une victime, du calme Cilly, reste détendu, sympa, ne lui saute pas à la gorge…

« Pourriez-vous nous dire de qui il s’agit ? Nom, prénom, adresse, tout ce que vous savez ? »

Tu te surprenais toi-même à parvenir à pousser l’effort aussi loin. Bon, tu n’étais pas au point de pouvoir la consoler, de montrer une compassion de grande envergure. En fait, ce n’était pas que tu ne compatissais pas. Tu compatissais, réellement. Cette peine, de la perte, la sensation qu’on t’avait arraché quelque chose, que tu cherchais en regardant dans le vide, parce qu’il n’y avait plus que ça, tu la connaissais. Mais tu la connaissais trop bien. Tu l’avais goûtée, tu n’en voulais plus. Et tu avais besoin que ça groove, que ça accélère, car si tu restais là, face à cette fille qui avait beaucoup perdu, tu penseras à ce que t’as perdu aussi, et t’avais pas envie de recommencer. Pas encore.

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Quand un double meurtre frappe à ta porte. (FLASHBACK)

(Défi, post 3)

Que pouvait-on bien ressentir, dans une telle situation ? Que pouvait-on ressentir lorsqu’on perdait tous ses repères, que l’on se retrouvait soudain totalement seule. On était là, à ne se douter de rien, on suivait un rythme à heures fixes, les jours se succèdent et se confondent, et on ne voit plus son entourage que de biais. On regarde ces êtres de passage aller et venir, et revenir, et revenir, et on ne les regardait jamais comme pour la dernière fois. Jusqu’au jour où on rentrait chez soi pour les trouver là, au sol, inertes – et ils n’étaient déjà plus là, en un instant on se trouve démuni, on a plus rien. Mais comment pouvait-on se relever, comment pouvait-on encaisser autant, si jeune ? Comment pouvait-on poser son regard sur la mort et vivre en oubliant qu’elle nous guette aussi. Toi tu avais vu tant de corps, tu étais quelques fois hanté par l’impression de ne plus ressentir, d’avoir perdu la faculté de te soucier de toutes ces choses-là. L’impression de n’être plus vraiment là, de réconforter des centaines de visages, de poser des milliers de questions, de pourchasser des ombres pour une justice qui semblait certains jours perdre son sens : tu ne rendrais pas leur vie à ces gens. Mais tu ne pouvais pas t’empêcher de ressentir de la peine quand tu voyais ce visage. Tu te faisais comme un devoir de l’aider à porter ce poids, pour lui permettre de se relever un jour, de tourner la page. Et tu n’étais pourtant qu’un uniforme de plus, sans identité propre, qu’elle avait sans doute hâte de ne plus voir.

Tu ne la soupçonnais pas. C’était sûrement une erreur de ta part d’ailleurs puisque les proches étaient bien souvent les premiers suspects, les plus susceptibles au moins d’avoir un mobile. Cillian se chargerait de compenser ton trop plein de compassion. Non, si tu lui demandais d’être si précise, c’était pour l’aider à se mettre hors cause d’accord, mais surtout pour vous donner de quoi coincer un suspect en interrogatoire en cas de contradictions, en prenant ces données comme une vérité de référence. Faire avouer un coupable, qui plus est en l’absence de preuves, était autrement plus complexe que de faire parler une victime. Elle prend le temps mais finit par répondre – en même temps, est-ce qu’elle a tort ? Quelle importance pourraient avoir des horaires de travail quand on avait à porter un deuil aussi violent : contente-toi d’attraper le coupable tout seul et vite, c’est tout ce qu’on te demande. Tu l’avais remercié gentiment et tu avais laissé Cilly reprendre la main, bien qu’il ne t’ait pas vraiment laissé le choix. A défaut de pouvoir le retenir, tu avais marqué du regard ta désapprobation et tu avais reporté ton attention sur Sasha pour juger de sa réaction. Elle semble la reconnaître cette plume, ou tout du moins lui accorder de l’importance. Mieux encore, elle exprime de la surprise, et tu n’avais pas non plus manqué les tremblements de ses doigts lorsqu’elle s’est saisie de la photographie. Une partie de toi aurait sans doute préféré la lui retirer des mains, la faire prendre l’air, mais il fallait que vous en appreniez davantage, il fallait qu’elle parle – plus que tout, il vous fallait une piste.

Vous l’avez trouvée où ? demande-t-elle d’abord, c’était à vous de poser les questions mais le silence de Cillian te laisse à charge de lui répondre. Tu as croisé les mains avec l’intention de peser prudemment tes mots, mais tu n’avais pas vraiment le choix : ce ne serait pas agréable à entendre. « Elle était posée à côté des corps. » Tu as levé le regard vers ton partenaire comme pour lui demander conseil, hésitant à en dire davantage. « Nous pensons qu’elle a été déposée là intentionnellement. » Et là, enfin, une amorce d’explication – on lui avait offert une plume semblable, quelques semaines plus tôt. Toute cette affaire flairait la préméditation. Tu as laissé ton collègue lui demander des précisions – toi, tu as immédiatement saisi le carnet pour prendre tout ceci en note. Non pas que Cillian en était incapable, mais il avait une propension aux fautes assez impressionnantes, et ce serait peut-être votre seule et unique piste, pas question de la laisser filer. Faute d’informations précises, tu espérais qu’elle en saurait assez pour vous permettre de dresser un portrait robot que la presse pourrait ensuite faire circuler dans Bray. Vu la taille de cette ville, vous aviez de bonnes chances de le retrouver : l’espoir commençait à naître, et vous étiez deux au moins à frétiller d’impatience.

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Je ne l'aime pas beaucoup celui qui vient de s'installer en face de moi. Je ne lui ai rien fait, il va falloir qu'il se calme s'il ne veut pas que je me plonge dans le mutisme. Je n'ai rien fait, vous entendez ! Ma tête me tourne, je suis envahie par plusieurs émotions. Je suis en colère, contre l'injustice de la mort de mon oncle et ma tante et par cette froideur que m'offre ce flic en face de moi. Je suis au bout de ma vie, je ne me suis jamais sentie aussi seule que depuis cet instant. Lentement la vérité prend place dans mon esprit : ils ne reviendront pas. Ils ne vont pas ouvrir cette porte et me prendre dans leurs bras. Ils ne vont pas me dire que tout va bien aller et qu'ils vont me ramener à la maison. Il n'y aura plus de maison, plus de repas en famille, plus de disputes, plus de conseils, plus rien du tout. Ils ont disparu et avec eux, l'espoir d'une vie normale. C'est injuste. C'était des gens biens. Ils méritaient une belle et longue vie, pas une mort aussi violente. La seule chose qui me consolait à peine c'était de me dire qu'ils étaient ensemble, même dans la mort. Aucun des deux n'aurait pu survivre à la mort de l'autre, ça j'en suis sûre. Mais maintenant je suis seule au monde. Je n'imagine pas un seul instant qu'il me suffirait de prendre mes affaires pour retourner vivre à Londres. Pas un seul instant je me disais que ma vie pourrait continuer là bas. Après tout, mes parents y vivent toujours, ainsi que mon frère et ma soeur. Et même si l'entente n'a jamais été vraiment cordiale avec les deux derniers, mes parents ont toujours fait ce qu'ils pouvaient pour moi. Mais non, même totalement à l'ouest, je n'imagine pas un instant ma vie là bas. Ma vie est ici, à Bray. J'ignore pourquoi mais je ne me vois pas retourner à Londres. Qu'est-ce qui m'attend là bas ? Rien, pas plus qu'ici en tout cas. Je n'aurai pas une vie plus heureuse là bas et je crois que j'ai suffisamment déçue mes parents pour ne pas avoir envie de continuer là bas. Inconsciemment, c'est ma fille qui m'empêche de partir. Si je quitte Bray, jamais je ne pourrais faire partie de sa vie. Et même si aujourd'hui elle ignore tout de mon existence, j'aime à croire qu'un jour ça changera. Mais si je pars maintenant, je peux faire une croix sur elle et j'en suis tout bonnement incapable. C'est la seule chose de bien que j'ai fait dans ma vie !

"C'est pas possible !" Dans ma tête en tout cas ça n'a pas de sens. Roman ne peut pas avoir fait ça et je ne vois pas comment une plume similaire à la sienne a pu être déposé sans que ça soit fait exprès. C'est certainement ma plume, que l'un des deux avait dans la main au moment des meurtres, rien de plus. Ma tête tourne de plus en plus, j'ai vraiment la nausée. Je ne me vois pas, mais j'imagine sans mal que j'ai pris une teinte verdâtre. J'aurai aimé croire que c'était juste une coïncidence cette plume mais en fait en toute honnêteté, j'arrive juste pas à réfléchir correctement, je ne comprends juste rien. "Je ne comprends pas, ça n'a pas de sens ! L'un des deux devait juste l'avoir dans la main au moment où ... Pourquoi on aurait posé cette plume volontairement là ?" Mes larmes recommencent à couler. Je suis perdue et en colère. En colère contre cette histoire, contre eux, qui m'harcèlent de questions, comme si ça allait faire avancer leur enquête ! Pourquoi ils ne cherchent pas le vrai tueur au lieu de me poser autant de questions. On sait que ce n'est pas moi, mais on ne sait pas qui c'est ! Bordel, faites votre job rien qu'une fois dans votre vie. "C'est mon ex qui m'avait offerte une plume comme celle-ci, mais je n'ai pas vu Roman depuis des jours ! Pourquoi il serait revenu avec la même plume que la mienne ? Et pourquoi il s'en serait pris à ma famille ?" C'est n'importe quoi cette histoire. Je suis dans le déni total. Je ne peux pas accepter le fait qu'il puisse avoir un quelconque lien entre Roman et ces meurtres. Ce n'est pas possible. Parce que si j'acceptais ce lien, j'accepterai le fait que tout ça c'est de ma faute. C'est moi qui l'ai fait rentrer dans leur vie ... Non, ce n'est qu'un hasard. Cette plume est la mienne et mon oncle ou ma tante l'a retrouvé quelque part, rien de plus.


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