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 mais elle est où ma 'teille ? (craig&craig)

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Depuis au moins deux jours, t’avais quasiment pas fermé l’œil – comme Ian d’ailleurs. Vous avez été partagés entre la relecture intensive des différents rapports, de la réflexion qui a certainement fait craquer deux trois rouages dans votre cerveau, tout ça pour un criminel qui refusait d’avouer et vous qui n’aviez que des preuves circonstancielles.

Il n’avait pas avoué, et le capitaine avait fini par vous ordonner de le relâcher. T’avais été à deux doigts de commettre une bavure, Cillian, on a dû t’enfermer dans le bureau du boss pour qu’on puisse sortir le suspect, qui avait ce sourire un peu trop satisfait aux lèvres. Ce sourire là qui te faisait péter un plomb, qui te donnait envie de le briser, et les dents avec. Mais t’étais parvenu à te calmer, juste un peu, juste assez pour faire le compte rendu de ce qu’il s’était passé durant ces deux derniers jours. Omettant bien sûr tes maigres siestes sur le canapé de la salle de repos qui avait vu des centaines de milliers de culs malodorants – tu étais parvenu à dépasser le dégoût. Sommeil 1 – 0 hygiène.

A peine avais-tu mis le point final à ton rapport que tu soupiras. T’avais déjà dû le taper une première fois, le faire relire par Ian qui avait marqué au stylo rouge toutes tes fautes, le retaper, avec d’autres fautes qu’il a corrigées encore, et là, t’avais encore fini. Et pas même pour des millions de livres, tu remettras pas dans les mains de ton diaboliques relecteurs ce que tu venais de terminer. Nope. T’imprimas, signas, pour ensuite le mettre dans le dossier que tu déposas sur son bureau. Fini !

« Ah non, range ton stylo ! Tu relis pas, j’en ai ras le bol, et j’ai qu’une envie, c’est qu’on sorte de là, ils ont encore arrêté le gros. »

Le gros, c’était un type qui aimait un peu trop venir signaler des crimes – juste, ce type était un peu… Hum, dérangé. Bon à interner. Et il aimait un peu trop faire des dépositions qui ne servaient à rien, car il voyait des agressions, certes, mais où ? Comment ? Tout simplement… Par vision. Et il puait la mort. Accessoirement.

T’aimais pas ça.

En fait, tout était là pour te jeter en l’air, Cill, et tu voulais juste te torcher la gueule à coup d’eau pétillante. Bon, d’accord, tu n’iras pas loin comme ça, mais ouais, aller au bar, boire un verre, regarder des gens se marrer, pas être au commissariat avec cette source de colère, pas être tout seul chez toi comme un con à une plombe de route, non, le bar, c’était bien.

Tu te levas, pour mettre ta veste sur tes épaules, tu desserras un peu cette cravate voir que t’aimais bien, qui te donnait un air d’agent du FBI – enfin, à tes yeux, là, t’avais l’air d’un John Constantine défraîchi. Tu mis un petit coup de pression aussi à Ian :

« Allez, debout, tu vas pouvoir t’en jeter un ou deux, tu devrais être en train de courir là. »

Et ce faisant, tu rendis les clés de la voiture de fonction pour récupérer la tienne, histoire de pouvoir rentrer tout de suite après. Bon, c’était pas loin, le bar, mais ouais, t’avais envie de conduire un peu, juste pour le plaisir, juste pour faire chier, tant pis pour la pollution, là, tu t’en fichais comme de l’an quarante. T’étais paré. Bon pour vraiment te détendre un peu, oublier le boulot deux minutes – autant qu’on pouvait le faire quand l’un de tes derniers potes, c’était ton partenaire de boulot – parce que sérieux, t’avais encore les gestes énervés.

Une fois au bar, tu t’installas à une table, poussant presque les gens qui étaient sur ton chemin, te jetant presque sur la banquette – un peu plus, et tu allais la craquer, cette banquette en faux cuir. Faut dire aussi qu’elle doit être habituée à te supporter, vu le temps que t’as passé à cet endroit du bar. Un habitué, un pilier de bar… Sans alcool. D’ailleurs, quand on vint vous demander ce que vous vouliez, tu commandas comme d’habitude :

« Un perrier. Merci. Toi ? »

La boisson de Ian n’allait surprendre personne, et ça aussi, ça te gonflait qu’il s’en jette autant dans le gosier. Ah bah, t’étais pas prêt de te détendre…
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Boulot de chien. Faut dire que si tu le défendais corps et âme devant le reste du monde, quand tu te retrouvais tout seul devant avec un déficit de sommeil sur les bras, traiter ce job de tous les noms devenait terriblement tentant. C’était pas rose ces derniers jours, ça l’était jamais trop. Entre les moments où t’étais pas sûr de vouloir coffrer le bon, et les moments où t’étais sûr du coupable mais vous ne pouviez rien y faire, la frustration grimpait des sommets. Et comme si ton boulot suffisait pas, fallait que tu bosses deux, trois fois dans le bénévolat pour relire les conneries de ton abruti de partenaire. D'accord, c'était pas vraiment un abruti, mais fallait voir ses fautes par moment. Entre les contravansion et les pènes de prison, y’avait de quoi se flinguer plusieurs fois de dépit. C’est ce que t’avais pas pu t’empêcher de lui dire à la deuxième relecture, la seconde à constater à quel point il pouvait réinventer le dictionnaire. « Me feras-tu un jour le plaisir d’apprendre comment s’écrit perquisition, ce serait pas si dérangeant s’il revenait pas à toutes les lignes », de cette voix lasse, qui l’avait répété dix fois sans jamais le moindre espoir d’amélioration. Quoi qu’il arrive, et même si tu en avais marre en apparence, tu ne supporterais pas de laisser passer des rapports aussi brouillons - tu avais même un pot de stylos rouges exprès pour ça.

C’était pas par plaisir, comme si tu pouvais avoir du plaisir à repasser encore et encore ce qu’il s’était passé dans ces deux derniers jours. Y’a pas à dire, ça t’avait laissé un goût d’échec, t’avais pas pété les plombs aussi fort que Cillian mais l’usure de tes nerfs t’avait éreinté. Si lui c’était les siestes, toi c’était les cafés, où tu noyais des shots pour te donner le coup de fouet, pour t’aider à continuer dans ce qui ressemblait à une mare de bordel sans issue potable. Tous les deux, ça vous avait collé à bout, il était plus que temps de prendre l’air hors du commissariat, pour un peu plus long que le temps d'une pause clope. Forcément, quand Cillian t’a proposé de te faire la malle, tu t’es pas fait prier. T’as remballé tes affaires sur un grognement à demi-mêlé d’un soupir. En plus, le gros avait rappliqué. T’avais un peu de compassion pour ceux qui allaient devoir se le taper - en soi, tu te serais écouté, tu serais resté. Tu t’es senti amer, en constatant qu’au fond de ton âme, l’appel de l’alcool venait grignoter ta bonne conscience. Ça va que l’autre Craig venait te foutre la pression pour te sortir l’hésitation du crâne. « T’as raison, on décolle. Si je m'arrose pas un peu, je vais dégobiller. » Si seulement c’était exagéré.

Et vous voilà posé à ce bar, le même que chaque fois, où Craig vous emmenait pour pas prendre le risque que tu rentres en bagnole tout seul après. Bon sang ce que vous en aviez besoin - toi ça se voyait moins, parce que t’étais un type qui intériorisait vachement, mais Cilly ça crevait l’oeil, surtout pour toi qui le connaissait depuis longtemps. Pour ça aussi que t’es pas étonné qu’il demande un Perrier, mais depuis le temps que vous veniez, ça devait plus vraiment étonner grand monde. « La même chose, mais remplacez l’eau pétillante par du Scotch » t’as répondu avec un sourire dans la voix, parce que t’étais papa donc t’avais forcément l’humour qui va avec, on se refait pas. Et puis il a fondu, t’as soupiré, et t’as aussi dit merci. T’es resté silencieux, le regard rivé sur le bar, t’attendais juste ta boisson : t’étais plus là pour te détendre, t’étais là pour boire. Tu t’es finalement laissé tomber le dos contre la banquette, jetant un coup d’oeil de travers à ton partenaire. « Tu pourrais faire avec un peu plus fort, ça t’aiderait à décompresser. Juste un verre, ça fait pas de mal, dans le pire des cas je le finirai. » Tu sais qu’il va t’envoyer chier, mais ça coûte rien d’essayer. Surtout si ça te permet de pas payer un verre.
BY CΔLΙGULΔ ☾
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Installé sur la banquette, t’avais juste commandé ton Perrier, avec toute la contenance du monde. Façon, Ian allait pas te rater, pas son genre, t’allais forcément prendre pour ton grade car t’allais rien prendre qui dépasse le 0 degré. T’avais déjà rongé ton frein quand il avait commenté avec toute sa grâce légendaire tes capacités en ortograf, combiné à ta bonne grosse bonne journée de merde, tu te frottais juste le front en l’écoutant commander à son tour. Un facepalm façon Cillian. Vous ne savez pas ce que c’est ? Hé bien, chers lecteurs, observez bien, voici le ralenti. Toi, Cilly, tu souffles fort, par le nez. Puis tu fermes les yeux, pour reprendre une autre respiration nasale. Et en rouvrant les yeux tu les lèves au ciel – enfin, au plafond, pour les baisser juste après vers la table, te frottant le front du pouce et de l’index. Un Facepalmian.

« T’en connais d’autres, des comme ça ? »

Oh, ça oui, il en avait d’autre, tu l’savais bien, t’avais pratiqué l’animal ces dernières années, et même lorsqu’il déclara qu’un verre, ça ne faisait pas de mal, qu’il serait même capable de le finir au pire des cas, tu eus même un rire retenu, de ces rires qui restaient dans la gorge, ne sortant pas complètement, parce que tu te moquais bien.

« Autant que tu le commences, parce que j’y toucherai pas. J’ai pas touché à l’alcool depuis des années, c’est pas pour reprendre maintenant. Puis, vu comment ça t’a rendu, non merci. Par contre, tu pourrais faire avec moins fort, ça t’aiderait à décompresser. Juste un verre, ça fait pas de mal, dans le pire des cas, je le finirai. »

T’étais un peu sec, un peu cash, c’était comme ça que t’étais, et puis t’en avais un peu marre de le voir se consumer comme ça à l’alcool, de la même façon que ça te faisait chier à chaque fois de récupérer des alcooliques dans la rue, des pauvres types qui auraient eu toute la vie devant eux s’ils n’étaient pas morts à cause de l’alcool, ou d’autre chose du même acabit – la drogue, l’alcool, même combat pour toi. Enfin, t’avais juste envie pour une fois qu’il ne boive pas une goutte d’alcool. Juste pour rire. D’ailleurs, tu pouvais le faire.

T’avais une idée à la con, qui survint alors que tu voyais le serveur arriver avec les verres. Tu mobilisas donc la poudre de fée que tu retenais la plupart du temps, tu la modelas à ton envie, pour ensuite passer un bras par-dessus l’épaule de ton partenaire, innocemment. Tu déposas donc la poudre sur lui, ainsi, prête à l’emploi, qui fera en sorte que Ian, chaque fois qu’il voudra boire son verre d’alcool, ne puisse pas le faire, car son verre sera… Une pomme. Verte, la pomme.

« J’suis sûr qu’un de ces quatre, tu en boiras du Perrier. Tu verras, c’est très bon. »

Puis, une fois cela dit, tu retiras ton bras après l’avoir secoué un peu. Tu récupéras juste ton verre avec beaucoup de satisfaction, que t’essayais de cacher malgré tout, car tu lui avais jamais dit que t’étais une fée – t’osais même pas imaginer le rire bien gras de Ian s’il l’apprenait. Il était possible qu’il ne se moque pas de toi, mais encore une fois, tu ne pouvais que deviner le capital ridicule que possédait une annonce pareille. Ian, je suis une fée.. Génial, n’est-ce pas ? Enfin, tu commenças tout simplement à servir toi-même ton eau pétillante dans ton verre, qui avait des glaçons que t’avais encore oublié de demander à ce qu’ils soient virer – ça pétait contre les dents, t’aimais pas. Enfin pas grave, t’allais juste la boucler pour le moment, en fait t’étais trop fier de ta connerie, qui allait probablement pas être géniale, mais enfin, t’étais pas la plus puissante des fées, ça allait durer, quoi, quelques heures, l’effet de ta poudre ? T’en avais pas mis une tonne non plus.

Tu le fixais peut-être un peu trop du regard, t’étais un peu louche, mais en vrai, tu n’attendais qu’une seule chose, sa réaction face à sa pomme. T’aurais pu être largement plus discret, essayer de faire comme si de rien n’était, mais bon sang, t’arrivais même pas à trouver un sujet de conversation à la con en attendant ce plot twist à la con.
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Si tu devais encore douter que Cilly n’était pas d’humeur, désormais t’avais plus à te poser la question. Même ton trait d’humour s’était fait rembarrer en bonne et due forme par son facepalm typique et une réflexion désagréable. Tu lui lances un regard teinté de jugement bien que sans méchanceté, assez bref - tu ne préfères pas insister, ni répondre. A quoi bon, si c’était pour lui donner une occasion de te rembarrer une deuxième fois, ça n’avait pas grand intérêt. Et son rire, là, son vieux rire coincé, déplaisant comme une porte qui grince, quand tu lui glisses la possibilité de changer exceptionnellement ses habitudes pour un fond d’alcool, vu qu’il avait l’air d’en avoir besoin. Il t’irrite, pour être honnête tu t’en fous qu’il boive son Perrier. Depuis la quasi décennie que tu te le coltinais tous les jours, ça faisait belle lurette que tu avais abandonné l’idée de lui faire changer d’avis, et de le voir avec son eau pétillante ne te faisait plus ni chaud ni froid. Tu doutais seulement de la capacité de sa flotte à requinquer le mental après deux jours à bout de nerf, et tu trouves franchement hypocrite de sa part de le prendre de cette façon. Parce qu’au lieu de ça, faut qu’il t’attaque, qu’il vienne te faire remarquer ton problème d’alcool, comme si t’avais besoin de lui pour ça. La honte et le dégoût dans les yeux de ton gamin te suffisent, pas la peine d’en rajouter. Hell, tu le prends comme une agression et ça te fatigue, cette espèce d’insolence à reprendre tes mots avec une tonalité bien plus antipathique. « Comment ça m’a rendu ? » tu lui répètes, pour lui faire entendre ses propres mots, comme si ça pouvait le pousser à revenir dessus, avec un regard qui en dit long. « Si t’es venu seulement pour être désagréable, Greg tu peux le dire tout de suite, j’ai pas de problème à changer de place. » Gérer son côté passif-agressif, c’était pas pour toi ce soir, t’avais pas envie de te prendre la tête - même si le manque de sommeil vous y prédisposait autant l’un que l’autre.

Mais c’est qu’en plus d’être chiant, il vient te passer le bras sur l’épaule comme si de rien n’était. Tu soupires de lassitude en faisant un peu la gueule, le genre blasé et un poil agacé, et puis tu lui retires ton attention. Qu’il fasse son truc, qu’il boive son perrier dans son coin, toi tu seras avec ton seul ami aka. le whisky dans le tien, et tout le monde sera content. D’ailleurs le v’la qui arrive, Cilly est probablement la seule commande de Perrier dans la zone alors tu déduis sans mal que ce qui approche est pour vous. Il te secoue, mais t’es quoi, un prunier ? Franchement Cilly casse-toi tu soûles, mais ça ira mieux après une ou deux gorgées, sans doute. Tu prends juste une voix lasse, c’est un peu ta voix habituelle faut dire. « Je ne bois pas que de l’alcool. Mais boire du Perrier à cette heure-ci, ça me rendrait juste… Super triste. » En vrai, un verre d’eau, tu trouves ça déprimant. Juste de t’imaginer devant son verre de bubulles fades, ça te donne presque envie de pleurer. C’est pas une vie, ça. Si ça lui plait tant mieux, mais tu trouves même la mort plus enviable. Heureusement que toi, t’as du goût. Tu vas avoir ton Scotch qui va te libérer d’un poids, de tes soucis de la journée, de ton stress, de ta soif, de la sensation de manque. Tout ira tellement mieux après, tu pourras sourire, rire même, te sentir bien. Nauséeux peut-être, mais ça, tu l’es toujours un peu, depuis que l’alcoolisme a commencé. Au moins, tu n’auras plus à penser à autre chose qu’à ton…

Ta pomme ?

Tu restes statique, le temps que l’information arrive à ton cerveau. Tu aurais juré que c’était un verre plein, là, juste là, il y a quelques secondes, sur le plateau du serveur. Tu aurais juré avoir entendu le bruit si jouissif du verre posé sur la table, la robe alléchante léchant les parois sous la secousse. Tu en aurais mis ta main au feu, tu t’étais déjà redressé, prêt à t’en saisir, à te dépêcher de réchauffer tes entrailles avec ta potion magique. Mais là… « Oh f- » Tu te frottes les yeux, longuement, tu regardes, puis tu frottes encore plus énergiquement. « The fuck 's goin' on ..?!? » Tu regardes encore, là tu commences à paniquer, tu lèves ton cul de la banquette, pour t’y rasseoir, et te relever encore en regardant ta pomme comme si elle avait insulté tes aïeux. Tu recommences à souffler un juron, que tu interromps en cours pour regarder Cillian, tâcher de voir si t’es le seul dans ton cas, si tu hallucines, si c’est toi qui devient maboule. Tu prends la pomme d’un coup, tu la tâtes, tu la retournes - ce qui fait que tu finis par te renverser le vrai verre dessus, avec une exclamation de surprise parce que tu le vois pas, mais tu le sens à moitié, et c’est franchement bizarre. T’en as relâché la pomme sur la table pour te prendre le front dans la main. « Ou je perds la tête, ou on m’a drogué, mais ça c’est pas normal - oh, c’ quand même pas de pas dormir ? Non, ça peut pas... » Y’avait probablement pas grand chose de compréhensible dans ton charabia pour toi-même, déjà parce que tu t’étais oublié et la relâche y faisait ressortir en grande pompe tout l’accent écossais imbuvable. Mais faut se mettre à ta place aussi, t’y comprenais que pouic.
BY CΔLΙGULΔ ☾
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Entre la susceptibilité de Ian, sa tendance à se tromper de nom alors que vous aviez le même putain, tout cela, ça t’avait mené à cette espèce de plaisanterie qui ne devrait pas en être une au final. Parce qu’utiliser tes dons de fée, ça n’était pas vraiment ton délire, surtout sur des gens que t’aimais – bien, précision nécessaire – puisque c’était considéré comme de la manipulation. Mais pour une fois… Et ça te faisait bien marrer. Peut-être bien que l’eau pétillante ça détendait pas autant que tu le voudrais, mais ça, cette plaisanterie à deux balles dont tu ne discernais pas forcément les possibles conséquences dans ta colère encore présente malgré tout. Au moins, cette plaisanterie te calma assez pour que tu ne répondes pas tout à fait au quart de tour à l’ultime bafouille de ton coéquipier, qualifiant de très triste de boire du Perrier à cette heure ci :

« Boarf, j’suis pas triste, au moins t’es là, j’bois par procuration on va dire. »

Puis tu pris une gorgée de ton Perrier, un peu trop silencieux pour que ça soit innocent. En fait, t’étais surtout concentré pour pas te marrer comme un beauf à l’idée de ce qui allait suivre. Tu pris même énormément sur toi pour ne pas avaler de travers tandis qu’il faisait cette tronche absolument épique, signifiant que ta poudre faisait déjà effet. Tu pris sur toi pour te rendre subitement compte à quel point ton verre était intéressant, jusqu’à ce qu’il commence à verbaliser comme il pouvait son choc.

Le plus dur pour toi allait de ne surtout pas vendre la mèche. Bien parler de voir un verre d’alcool, pas une pomme. Pas faire le mec responsable de ce qui arrivait à ton pote – oh, bah, si t’es responsable en fait. Spoiler alert.

Du coup, histoire quand même de garder la main sur la situation, tu lâchas un simple :

« Bah quoi ? Il s’est planté dans ta commande ? Bah non, c’est bien ça, t’as quoi ? »

Tu tentais de le regarder de l’air le plus interloqué que tu pouvais faire, gardant ton verre près de ta bouche afin de t’en servir comme diversion si tu te marrais un peu trop. Tu le voyais s’agiter comme un dingue, puis à reprendre son accent écossais bien marqué, ce vieil accent que t’aimais qualifier de « paysan » tellement t’avais l’impression qu’il causait avec un brin de blé dans les dents. Par contre, là où tu n’eus plus à faire semblant, c’est quand Ian alla jusqu’à renverser son verre. Tu sursautas quasiment, tu ne t’y attendais pas si vite, surtout avec le bruit de la chute de l’objet sur la table. Tu chopas des serviettes dans le libre service qui était à côté de toi pour ensuite tout poser sur le liquide, avec un serveur qui arrivait à toute vitesse. Tu ne voulais pas de suite qu’il vienne mettre son grain de sel, alors tu lui fis signe que ça allait – pour le moment – et tu demandas à Ian avec ta délicatesse habituelle :

« Beh t’en fais une de ces tronches ! T’aimais pas ton scotch ? Puis fait gaffe, j’comprends rien avec ton accent là. »

Tu remis sur pied – enfin… - son verre puis essuya l’alcool qui sentait vraiment à plein nez, te mettant un peu mal à l’aise – ça te piquait l’odorat, t’aimais pas vraiment ça. Histoire quand même de pas trop attirer l’attention, le but n’était pas non plus de rameuter les types en blouse blanche – pas dit que Ian apprécierait. A vrai dire, plus ça passait, moins t’étais énervé, plus tu te disais que c’était peut-être une connerie. Mais c’était drôle à en crever, donc aucun regret. Tu lui tapotas même l’épaule en soutien, prêt à lui proposer de prendre l’air s’il en avait besoin.
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Ça dépassait tout bonnement l’entendement. C’était dément, et le pire, c’est que ça ne semblait inquiéter personne. Pas même Cillian, et il était pourtant assis juste à côté de toi – il avait forcément dû voir la même chose. Tu te sentais un peu seul dans tes balbutiements, et plutôt que de dévisager le phénomène paranormal qui venait juste d’avoir lieu, c’était toi qui attirait les regards ennuyés ou inquiétés des tables voisines. Pourquoi tu t’excites tout seul, dit ? Et c’est aussi ce que te demande ton partenaire, avec son tact habituel. Bah quoi ? Bah quoi ? Comment ça, Bah quoi ? Et ça se dit perspicace ! Tu es tenté de t’offusquer de son manque d’observation, mais tu te sens plutôt embarrassé d’avoir ramené les regards sur toi. Tu es vraiment le seul ici à voir cette foutue pomme ? Tu baisses d’un ton, dans l’espoir en demi-teinte de te faire oublier – tu te passais volontiers d’être au centre de l’attention. Toi aussi, tu te passerais bien de voir débarquer en trombe les blouses blanches, et le dire de cette façon était un euphémisme. Jamais de la vie, non merci, pas question. Mais tout de même, pour halluciner autant, ça ne pouvait pas être anodin. Ce n’était quand même pas un signe divin, une sorte de message envoyé du ciel, la Vierge Marie qui te demanderait de ne plus boire et de te reprendre en main ? Ce serait faire beaucoup d’effort pour un pécheur comme toi, et c’était un peu tard pour s’y mettre, mais ça faisait sens. Mince, et si c’était ça ? Tu t’es mis à dévisager Cillian, remarquant à peine le désordre que tu avais mis puisque tu n’étais pas capable de le voir. Pour être franc, il se serait mis à te rire au nez que tu n’aurais sans doute même pas fait le lien. Après tout, comment aurait-il fait pour être responsable de quoi que ce soit là-dedans ?

C’est quand tu le vois s’activer avec les serviettes en papier que tu te mets à réagir un peu malgré tes pensées en foutoir. Ta réactivité, ça fait quelques belles années qu’elle s’est fait la malle, on se demande pourquoi. Tu as attrapé d’autres serviettes et tu as commencé à éponger tes vêtements, tu te retiens de pester pour t’adresser au serveur plutôt : « C’est rien, c’est pas grave ». Le pauvre petit jeune ne devait pas avoir besoin d’un cas comme ça à gérer en plus de son service. « C’est pas ça, c’est pas du scotch » tu réponds à Cillian, en te reprenant sur l’accent, les conversations à sens unique ça va bien cinq minutes. « Enfin, si je suppose » tu ajoutes pour le serveur, parce que le problème doit venir de toi. Tu hésites, tu te bouffes la lèvre, et tu tires Cilly vers toi par l’épaule sur le ton de la confidence, même si vous faisiez la gueule deux minutes plus tôt. « Tu vois vraiment mon verre là ? C’est pas marrant, j’le vois pas, j’vois… autre chose. » Et ton regard suivait la pomme qui s’en allait au loin puisque, comme le verre était vide de toute façon, le serveur était reparti avec. « C’est la première fois que ça me fait ça, je veux bien que j’ai la vue qui baisse mais là c’est un peu… Te moque pas, c’est sérieux. » Tu soupires et te masses la nuque, tu te mets à douter de ce que tu as vu à présent que tu ne l’as plus sous le nez. Et si c’est toi qui débloque, et si tu exagères les faits ? Tu rationalises, tu te dis que c’est ton cerveau qui te joue un mauvais tour, que ça doit pas être si rare. « Je dois juste être fatigué. » Tu te rassures plutôt toi que Cillian, mais c’est visiblement toi qui en a le plus besoin. Tu ferais peut-être mieux de rentrer, de dormir, quitte à boire ton scotch au réveil demain matin, et en espérant que tu ne passes pas la nuit à te retourner comme une crêpe en repensant à cette histoire débile et à ta soif. Tu aurais bien besoin d'un remontant, mais comme c'est le remontant qui pose problème, c'est un peu compromis. A moins que. Tu attrapes la veste que tu avais retiré en t'asseyant, et tu cherches dans les poches ta flasque miracle. Aux grands maux les grands remèdes, est-ce que t'allais encore te retrouver avec une pomme dans la main ?
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mais elle est où ma ‘teille ?bah c’est une pomme maintenantBon, c’était quand même une sacrée connerie, mais décidemment vraiment très drôle. Le voir totalement perdu comme ça, tu te retenais de rire, un peu quand même, histoire de pas non plus trop attirer l’attention – toute façon, Ian y arrivait fort bien tout seul. A chacune de ses petites phrases, tu répondis comme tu pouvais, n’ouvrant pas trop la bouche – sinon tu riais, obligé. Il niait que c’était du scotch, si si, c’est du scotch, est-ce que tu voyais vraiment son verre, hochement de tête convaincu, de toute façon, tu le voyais ce verre. Mais quand Ian parla de sa vue qui baissait, t’étais perdu, tu ris. Putain, tu ris, et t’en avais les larmes aux yeux de t’être retenu, même lorsqu’il demanda à ce que tu ne te moques pas, que c’était sérieux, tu redoublas, bordel, c’était juste énorme ! Tu calmas ta mauvaise conscience en te disant que ce serait la seule fois que tu te servirais de cette poudre sur lui, la seule et unique fois, mais putain, qu’il dise que sa vue baissait, baissait, tu savais pas pourquoi, tu riais comme un barge. Tu avais commencé à adorer ce type, ton collègue, il était spécial, t’aimais bien te moquer de lui, parfois, et des fois, lui tout seul il te faisait marrer. Sans même faire exprès, juste en étant lui-même. La vue qui baissait… t’allais t’en remettre ou pas ?

En tout cas, tu parvins à te calmer, heureusement, car les bouclettes qui volaient à chacun de tes soubresauts de rire, ça commençait à être ridicule aussi. Puis, Ian disait qu’il devait être juste fatigué. Tu répondis juste : « Ce n’est pas comme si on vient de passer plusieurs jours sur une affaire, allez, je vais te déposer chez toi. » T’avais déjà laissé le pognon sur la table, évitant soigneusement de le poser là où l’alcool avait fait son office, et tu pensais que Ian allait te suivre, puisqu’il prenait sa veste. Seulement, alors que tu te relevais, tu remarquas qu’en réalité, il ne faisait que prendre sa flasque dans la poche.

Alors, là, tu te posais la question. Est-ce que la poudre allait fonctionner sur ça ? Parce que toi, t’avais parlé à ta poudre, oui oui, parlé, disant que tu voulais que son verre d’alcool soit une pomme. Verte, la pomme, évidemment. Tu les préférais celles-là. Simplement, ta poudre, elle était un peu con sur les bords, comme toi. Elle obéissait, parfois, pour le peu que tu t’en servais, mais de façon systémique, presque au pied de la lettre. Alors, cette flasque, puisque ce n’était pas un verre d’alcool à proprement parler, mais une flasque d’alcool, ça allait rester une flasque d’alcool, et alors Ian pourra se consoler avec.

Mais vu que parfois elle était d’humeur à faire un peu chier, est-ce qu’elle allait considérer que puisque ça contenait de l’alcool, alors ça rentrait dans le cas où fallait que ça devienne une pomme ? Ou bien… Est-ce qu’il allait y avoir un bug dans la matrice, et alors ça sera une pomme, disons, rouge, puisque ça correspondait aux termes, mais à moitié ? Ou pire, couleur scotch ? Ca serait amusant, une pomme de couleur ambrée, vraiment.

En fait, t’avais pas la moindre idée de ce qui allait arriver, ta propre poudre allait t’étonner. T’aurais pu lui donner de nouvelles instructions, t’avais toujours tes ailes après tout, tu pouvais les agiter, en deux-deux, hop, oui ou non, tu serais fixé. Mais là… Tu voulais te laisser surprendre. Donc, en silence, tu reposas ton cul sur la banquette, reprenant le fric que t’avais mis sur la table, sans rien dire, rien, tu attendais juste le retour d’expérience de Ian.

Peut-être bien que vous alliez rester quelques minutes en fait…
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Au cas où tu ne te sentirais pas déjà extrêmement seul dans ta détresse, en dépit du maigre soutien que t’apportais Cillian par sa présence et ses réponses maigrelettes, il a fallu que cette incommensurable tête-à-claque éclate finalement de rire pour accentuer de beaucoup ton malaise. Tu avais un peu cette impression que vous étiez dans deux mondes différents, et que dans le tien subsistait un net problème. Tu voyais une pomme qui n’avait rien à faire là, et lui un verre – et on venait visiblement de lui raconter une blague excellente. Bon, suppositions loufoques à part, tu en es tout de même arrivé à la conclusion qu’il se foutait ouvertement de toi. Tu n’as rien dit, les deux premières secondes, et puis le fou rire s’éternisant un peu trop, tu t’es senti vexé, et ça s’est senti au fond de ta voix – ce qui ne rendait la chose que plus ridicule encore, malheureusement. « J’ai la vue qui baisse oui, et je ne vois vraiment pas ce que ça a de drôle. Haha, Ian devient vieux ! C’est bon, on a fait le tour ? » Et bah voilà, tu râlais, comme un vieux en plus, le vieux con aigri dans son fauteuil et ses charentaises, et qui se plaint quand la jeunesse rigole pour des bêtises. Faut dire aussi que ta vieillesse, tu la vivais pas si bien, t’en étais à marmonner « crétin » dans tes dents de manière inaudible. Enfin, inaudible pour toi, mais il manquerait plus que te deviennes sourd en prime. Comment ça, c’est déjà le cas ? Non je plaisante, pour l’instant, t’étais épargné de ce côté-là.

Bon bref, t’avais récupéré ta veste, ou plutôt la flasque de ta veste. Cillian voulait te ramener chez toi, tu m’étonnes, ça devait bien l’arranger que pour une fois tu te siffles pas tout le bar. Il était toujours aux premières loges pour te regarder claquer ta paye au détriment du reste. Ça faisait peut-être dix ans que t’avais pas rajouté un t-shirt dans ton placard, mais pour s’enfiler des verres, soudain y’avait du monde. Pour cette fois, en soi, t’avais rien contre rendre les armes tout de suite. T’avais des bouteilles chez toi, et un lit où te laisser dépérir avec toutes les saletés qui te rongeaient la vie, sans craindre de te retrouver démuni ou de passer pour un timbré. Et surtout, y’aurait plus Cillian pour se marrer à côté de ton oreille – même si d’accord, d’habitude, si tu t’échouais au pub après le boulot, c’était bien pour y être avec lui. Y’a bien que dans les séries télé que boire dans un bar coûte pas plus cher que tout seul avec son désespoir et les bouteilles bas de gamme de la supérette en bas de chez soi.

Coup de bol, enfin je sais pas si on peut appeler ça du bol, mais ton départ imminent se fit moins pressant tout de suite. Parce que ta flasque d’alcool, c’était bien une flasque d’alcool, quoi que t’aies pas franchement besoin d’être assis là pour te la boire. C’était même pas mal impoli de ramener ta boisson dans un lieu qui en débitait, mais là n’est pas la question. Tu t’es affalé comme un vieux sac sur la banquette, dévissant le bouchon du goulot, en te figeant devant le regard insistant et même carrément intrusif de ton collègue. T’as attendu une seconde de ton temps avant de rétorquer d’une voix lasse : « Je t’arrête tout de suite, y’avait qu’un seul acte au spectacle, est-ce que tu vas me foutre la paix ? » Et puis avec un air mi dédaigneux mi irrité, t’as détourné la tête et bu une gorgée. Que t’as recraché aussi sec. En te couvrant la bouche de la main pour pas que ça ressorte, ce qui donnait un résultat assez pitoyable, et ça t’a bordé les yeux de larmes parce que t’en avais avalé de travers. Et là, t’as lancé un regard noir à Cilly, mais noir... si noir qu’on aurait juré que tu planifiais de le tuer tout de suite. Et vu ce regard-là, c’était probablement pas seulement pour l’empêcher d’éclater de rire. T’as avalé ta gorgée difficilement, et tu as attrapé cet insolent par le col. « Réponds-moi très franchement, parce que je sais pertinemment que c’est toi. Est-ce que tu as remplacé mon whisky par du jus de pomme ? Est-ce que tu as conscience de la haine que j’ai pour toi en ce moment ? » T’avais pas assez de volonté pour lui montrer ladite haine mieux que ça, donc t’espérais vraiment que de simplement le dire serait vachement convaincant.
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mais elle est où ma ‘teille ?bah c’est une pomme maintenantL’entendre râler comme un vieux alors que tu te marrais sur sa vue qui baissait, c’était juste priceless. T’as eu le plus grand mal à te retenir de continuer, vraiment, est-ce que c’était légal d’être aussi drôle sans même le chercher ? Même le « crétin » murmuré entre les dents du vieux Ian ne t’atteignait pas, tu en pouvais plus. Envolée la tension du jour, tu avais les épaules totalement relâchées, tout au plus agitées par tes rires que tu retenais. Mais le coup de la flasque… T’avais reposé tes fesses sur le siège illico, tu n’y avais pas pensé, et les paris étaient lancés pour l’effet de ta poudre de fée sur le liquide à l’intérieur… Tu regardais de façon peut être trop insistante, tu n’en savais trop rien, en tout cas, il s’était arrêté alors que tu allais avoir le verdict. Il te déclarait qu’il n’y avait qu’un seul acte au spectacle, qu’il voulait que tu lui lâches la grappe. « Promis, je ne fais rien. » Oh bah ça, non, tu ne foutais rien, tu ne faisais qu’attendre avec une trop grande impatience ce qui était en train d’arriver. Tu en pouvais plus, son air dédaigneux et irrité, tu en pouvais plus, tu voulais rire, mais ne pas non plus faire trop durer ce suspens qui te tuait à petit feu.

Et là. Apothéose. Tu serais devant un match de rugby, tu aurais certainement eu la même envie de te lever et de crier à la réussite. Tu l’aurais fait, si tu n’avais pas un peu plus de retenue. A la place, tu te contentas de pouffer dans ta main, évitant de justesse de postillonner sur quiconque. Même le regard noir de Ian, t’y croyais pas une seconde, ce type était une crème de compassion et une éponge à souffrance, même pas à un suspect de meurtre il collerait une baffe. Tu te souvenais même l’avoir vu essuyer discrètement – ou pas – une larmichette pendant les aveux d’un fils de putain qui avait tué une personne en voiture puis fait un délit de fuite. Tout ça car il racontait qu’il avait eu peur, blabla, rien qui ne te touche. Non. On faisait une connerie, fallait assumer !

Bref, son regard noir te faisait marrer, jusqu’à ce que tu te fasses choper par le col. Bon, c’était plus surprenant que flippant, mais sur le coup, t’as un poil dégluti et arrêté de rire. Après que môssieur ait craché – comme il pouvait – son venin, t’as juste mis les mains en l’air : « Je nie tout, m’sieur l’inspecteur ! Je jure que je n’ai jamais, jamais ! touché cette flasque. » Ce qui était parfaitement vrai, au final. Puis, t’as délicatement retiré les doigts de Ian qui sentaient encore l’alcool qui s’est renversé, afin de libérer ton tee shirt. Argh, ça puait le whisky hein ? « Par contre, t’éviteras de déformer mon col s’il te plait… » Tu l’arrangeas vite fait, pour ensuite poser ta main, regarder Ian d’un air grave : « Je te jure donc, j’ai pas touché à ta flasque, et je crois que tu dois être foutrement fatigué. Tu t’es planté à tous les coups en la remplissant, quant à ton délire de ton verre qui serait une pomme… Disons qu’on a eu une… longue… longue… longue… très longue journée. Qui dure depuis deux jours. » T’allais pas lui dire de toute façon que tu étais parfaitement fautif, ça voudrait dire que tu devrais expliquer aussi que t’étais une Fée, et t’étais toujours pas prêt à le faire. Déjà parce que t’étais à peu près certain qu’il allait se foutre de ta gueule, avec tes p’tites ailes à paillettes, ça faisait déjà bien marrer certain de tes cousins.

Enfin tu te reculas afin de regarder peut-être moins gravement et avec un air en coin : « Faudra peut-être que tu prennes le temps de te reposer… T’as des containers sous les yeux, ce sont même plus des valises. » Tu partais sur la carte de la compassion, tu t’étais bien marré à ses dépens. « Faudrait te changer les idées, tu deviens fou à ne faire que bosser. » Ce qui était foutrement marrant quand c’était toi qui le disait, car t’étais pas tellement mieux, même si t’avais tes à-côtés. « Rencontre des gens, une p’tite femme, t’sais, de quoi… Te détendre. Et tu verras plus de pommes. »
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Mais
elle est où
ma 'teille ?
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T’étais énervé, énervé parce que tu avais cette drôle d’impression d’avoir été jeté dans un sketch dont on avait pas pris la peine de te fournir le script, et dont tu venais malgré toi de subir la chute. Elle devait être excellente, vu comme Cillian riait ; il riait, riait, et toi t’étais mû dans l’incompréhension et le ridicule. C’était tellement absurde qu’on s’en serait demandé si tout cela était vrai, si tu n’étais pas plutôt endormi sur ta pile de dossiers, et au regard du temps que vous aviez passé éveillés, ça n’aurait pas été étonnant. L’overdose de café avait dû rendre ton sommeil plus agité, te condamnant à errer dans un monde où te serait refusée la moindre goutte d’alcool – en attendant peut-être que le véritable Cillian te réveille, en te disant qu’il avait terminé, qu’il t’avait laissé dormir, mais que vous pouviez rentrer maintenant. Tu aurais préféré croire à cette version, au lieu d’encaisser une autre surprise ; tu ne les aimais pas, celles-ci : trente années dans la police t’avaient donné le goût pour un quotidien prévisible et calme, loin de ces tarés que tu poursuivais à longueur de temps et dont l’existence n’avait pas de sens. Tu aurais aimé avoir ce petit réconfort, rien qu’une gorgée pour te détendre, pour te ramener à la vie, cette petite gorgée qui était multipliée des milliers de fois pour te faire tenir le coup – on ne t’a pas laissé ce plaisir, et ça t’a mis les nerfs à vif pendant que ton collègue se fendait de rire à n’en plus pouvoir, et tu en avais dépassé tes limites.
C’était une drôle de conception qui traînait, de penser que tu étais incapable de te mettre en colère. Tu n’étais pas fait comme lui qui pouvait partir au quart de tour, il fallait du temps pour te chauffer, et on ne t’arrachait jamais vraiment ton pacifisme et ta propension à relativiser. Les années d’expérience t’avaient appris à tout encaisser, et ton train de vie chaotique te laissait chaque jour plus amorphe et moins courageux. Pourtant non, à te chercher, on finissait aussi par te trouver, et en bon écossais, il y avait pas mal de choses qui pouvaient te mettre sur les nerfs. A commencer par cette tendance à vouloir te dicter ta vie, c’était sans doute ce qu’il y avait de pire, et tu savais que l’idée trottait dans la tête de Cillian depuis déjà un paquet d’années. Il était prêt à te mettre les bâtons qu’il faudrait dans les roues pour tenter de te rendre ta dignité, il rêvait de te remettre droit dans tes bottes et cesser de boire trop. Tu le lui pardonnais, parce que l’intention était bonne, parce que tu savais ce que tu imposais à ton gamin, et que tu allais finir par te tuer trop vite – mais comme tous les vieux cons, tu aimais trop ton libre-arbitre, et tu ne claquais pas ton salaire en bouteilles pour qu’elles se fassent jeter ensuite sans considération. Même si d’accord, il fallait bien l’admettre, tu restais un agneau la plupart du temps, à cause de ta trop grande pitié et de ta propension à te laisser effacer.
C’est probablement ce qui a fait d’ailleurs que ta colère retombe si vite. Tu voulais surtout qu’il arrête de rire, de plaisanter, qu’il comprenne que tu le vivais pas aussi bien que lui, qu’il pouvait pas prétendre t’apprécier si c’était pour que tu restes à longueur de temps le dindon de la farce. T’étais bien seul, devant toutes ces conneries, et Cillian qui pouvait pas s’empêcher de répondre avec du second degré, ça te mettait encore plus en rogne. T’étais tellement convaincu que c’était lui – tu ne voyais vraiment que lui pour toucher à tes affaires et prendre l’initiative de remplacer ton alcool pour te donner une leçon. Mais il eut l’air réellement sincère par la suite, et trop crédule, tu t’es laissé confondre. Tu as relâché son col, tu as regardé ce qu’il te restait, une flasque de jus de pomme et ton ridicule. Ta fatigue aussi, si lourde que tu l’avais presque oublié, pourtant si tu n’avais pas eu à tenir si longtemps sur la caféine et les nerfs, tu n’aurais sans doute pas réagi aussi fort. Le ton qu’a pris Cillian avait l’air de te l’avoir fait réaliser et tu as laissé ta colère retourner à cet état intermédiaire qui ressemblait assez bien au calme, mais vraiment il aurait suffi d’un rien pour que tu te décides à le planter là et à rentrer tout seul. Tu avais beau y être attaché à ton collègue, il te donnait assez régulièrement l’envie de l’étrangler, qu’on se le dise. Tu étais de façon notable le seul être capable de le supporter sur le long terme, mais ça ne le rendait pas moins insupportable.

Tu t’es laissé reposer le dos contre la banquette finalement, tu t’es senti vidé de n’avoir rien à boire ni à faire et rien pour t’aider à comprendre ce qu’il se passait autour de toi ce soir. Tu n’avais même plus de quoi tendre le bras pour refermer cette foutue flasque, tu t’es juste laissé tomber, avec le visage de l’homme qui laisse son âme partir vers un monde meilleur. Tu n’aimais pas ça, reconnaître tes torts, alors autant ne pas t’en rendre compte. « Excuse-moi, je me suis emporté. C’est la fatigue, le ras-le-bol. Tu sais ce que c’est. » Et tes moqueries, parce que t’étais plein de compassion et de compréhension d’accord, mais au moins aussi facile à vexer, et tu comptais sur lui pour ne pas en abuser. « Mais quelqu’un a fait ça, j’ai pas de jus de fruits à la maison. Juste de l’Oasis, c’est mon gamin qui boit ça. » T’avais sorti ça tellement platement. Cillian se met à commenter tes cernes, ton train de vie, enfin il te critique quoi, tu sais pas ce qu’il ferait de ses journées s’il pouvait pas faire ça. D’un autre côté, pour une fois qu’il y met les formes, tu ne peux pas t’empêcher de te sentir touché. C’était probablement qu’une astuce de flic pour que tu te détendes, le genre qu’il a pas la patience d’utiliser sur les victimes, mais tu te dis quelque part que ça doit prouver son affection, alors tu peux pas vraiment lui en vouloir. Il te parle de trouver une femme aussi, pour ça non plus tu peux pas lui en vouloir – mais c’est pas d’être tolérant qui te donne moins mal au cœur. « Ça n’a rien à voir avec le boulot, j’ai pas besoin d’une pause, juste d’une vraie nuit de sommeil. » T’as soupiré longuement, passant tes mains sur ton visage pour t’éclaircir les idées. « Et puis tu trouves pas qu’on rencontre bien assez de gens comme ça ? Tous les jours, des gens à problèmes. Quand je sors de ça, j’ai juste envie de rentrer chez moi et d'être tranquille. On est tous pareil, c’est pas un métier qui permet une deuxième vie. » Bien sûr, tu rentrais pour boire ; bien sûr, au fond tu rêvais d’une vie de famille, d’une femme et d’un gosse qui t’aimeraient et comprendraient que t’as des contraintes et que tu dois composer avec. Bien sûr, tu sentais seul, t’en avais envie, mais fallait être honnête : c'était aussi trop tard, et t’avais fait ton heure.
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