Après l'effort, le réconfort !

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Illarion était peine sorti des cours depuis un quart d'heure quand son téléphone se mit à vibrer. Il sortit l'appareil de sa poche avec une nonchalance caractéristique de l'adolescent dont il endossait l'apparence. En lisant le message, il haussa un sourcil d'étonnement. C'était Yelena. Pourquoi voulait-elle qu'il la rejoigne rapidement ? Et pourquoi chez son logeur ? Depuis son arrivée en ville, elle avait tout fait pour le garder à l'écart de ses contacts afin de maintenir sa présence secrète. Qu'est-ce qui avait bien pu arriver pour qu'elle décide de lever le mystère autour de son génie ? Il s'était probablement passé quelque chose. Il valait mieux ne pas traîner.

Le collégien s'excusa auprès de ses camarades, prétextant avoir une course urgente à faire. Ceux-ci protestèrent un peu mais finirent par le laisser partir, à condition qu'il reste plus longtemps avec eux le lendemain. Ce petit chantage le fit sourire un bon moment après qu'il les ait quitté. Dire qu'il y a seulement quelques mois, il n'était qu'un étranger pour eux. Un garçon qui parlait un anglais imparfait et dont l'accent tantôt russe tantôt italien les faisaient pouffer. Aujourd'hui, il est plus qu'intégré et est même devenu une petite sommité dans sa classe. Rien de bien impressionnant quand on sait qu'il a su s'intégrer à un équipage de marins et à un groupe de courtisanes mais il appréciait toujours autant se sentir apprécié par son entourage...

Il marcha d'un bon pas en espérant atteindre l'arrêt de bus pour West end avant le passage du bus. Bien que la tentative fut belle, elle échoua et il arriva dans la rue juste à temps pour voir le transport partir et ses vains appels ponctués de grands gestes qu'il fit en courant derrière n'y changèrent rien. Frustré d'être passé si près du but, il alla se renseigner quant aux horaires de la ligne. Voyant que le prochain départ n'était pas prévu avant une heure, il soupira longuement avant de se mettre en marche pour sa destination. Entre l'attente à l'arrêt et le temps de trajet, il allait certainement arriver plus vite à pieds alors autant économiser ses sous, surtout qu'il manque cruellement d'argent de poche ces temps-ci. Le métier de Yelena leur permettait certes d'avoir un quotidien décent mais il ne leur donnait pas beaucoup de libertés pour les loisirs.

L'heure de marche fut assez longue et plusieurs fois, le garçon fut tenté de se faufiler dans une ruelle pour se changer en oiseau pour se rendre à sa destination plus rapidement. Malgré la diminution de ses pouvoirs, il parvenait encore à se transformer en petit animal, au prix d'une quinzaine de seconde de canalisation intense et d'une bonne heure et demi de migraine et autres désagréments liés au contrecoup de l'utilisation de ses pouvoirs. Il s'abstint cependant car si pour la plupart des djinns et génies les vêtements font partie de leur être, ce n'était pas le cas pour Illarion. Déjà à cause du problème de contrecoup précédemment cité mais aussi car il était plus simple de porter de vrais vêtements humains pour assurer sa couverture plutôt que d'enfiler des tenues qu'il générerait de lui-même. Une honteuse histoire de vestiaire à l'école en Russie l'avait décidé à prendre cette résolution. À la longue, même s'ils étaient un peu plus contraignants, il avait même finit par apprécier de porter des habits humains.

Il arriva finalement devant le bâtiment où logeait sa magicienne. Un petit immeuble de quelques étages. Grâce aux informations qu'elle lui avait donné, il put entrer sans être ennuyé par le digicode de la porte. Il en remercia d'ailleurs Yelena. S'il n'avait pas connu la combinaison et dans l'éventualité où elle ne serait pas encore là, il aurait été un peu délicat pour lui de devoir expliquer au colocataires de Yelena qu'il était son fils adoptif et qu'il était venu ici à sa demande. Oh, il s'en serait bien tiré d'une manière ou d'une autre pour qu'on le laisse rentrer mais cela faciliterait tout de même ultimement les choses si sa "mère adoptive" était là.

Une fois arrivé sur le palier, il fit le tour des portes en lisant les noms sur les sonnettes avant de finalement trouver celle qu'il cherchait : E. O'Leary, D.Silverton, Y.Morel. Il prit une courte inspiration pour se concentrer et se préparer à jouer le rôle de l'adolescent peu sur de lui devant un hôte possiblement plus que méfiant. Son doigts appuya alors sur le bouton . De beaux aboiements répondirent de l'autre côté, ce qui le fit sursauter. Un chien ?! On ne lui avait pas parler d'un chien ! Sa magicienne avait omis un détails pareil ?

La porte s'ouvrit avant qu'il ne puisse se remettre de sa surprise et reprendre contenance. Il se retrouva ainsi en face-à-face avec un homme d'un bon mètre quatre-vingt-cinq qui le toisa des pieds à la tête. La différence de taille entre eux deux n'aida pas à mettre l'adolescent plus à l'aise, ce qui rendit son rôle encore plus convaincant quand il demanda d'une voix légèrement intimidée :

-Euh, bon... bonjour. Est que ce que Yelena est là ? Je euh... Je suis un de ses proches.

Nombreux auraient ris en voyant ainsi Saír Nezelkyn le grand génie ayant commandé à tout un ordre d'oracle bredouiller ainsi et perdre ses moyens à cause d'un simple chien. Il se fustigea intérieurement, s'enjoignant à se reprendre en main.
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Après l'effort,
le réconfort!
Illarion, Ethan & Rod

« Vivre pour le meilleur, Debout pour tout se donner, Plus riche de ne rien garder Que l'amour »
Un bateau, au beau milieu de l’océan. Je dis bateau, mais ce n’était en fait qu’une barque, une maigre barque dénuée de voile flottant sur le calme plat d'une terne immensité. L’immobilité, l’absence de perspective, un froid glacial sans un souffle de vent, une pluie fine qui tombait sans interruption et brûlait presque tant elle était gelée. Le plus étonnant, c’était que tu les voyais. Certes, l’horizon était flou, indistinct et relativement vide, mais le bois de la barque et l’eau qui en léchait la coque par le dessous étaient d’une surprenante précision pour ta vue de piètre qualité. Tu étais couché là, contre l’un des bords - le fond avait pris l’eau et tu trempais à demi dans une pataugeoire glacée. C’était douloureux, douloureux car elle mordait ta peau qui semblait durcir à son contact, comme un corps devenait rigide une fois que la mort l’avait frappé. Étonnamment, la barque ne coulait pas, elle restait à demi émergée sous un ciel blanc sans soleil ni nuage. Tu ne bougeais pas, tu ne pouvais pas bouger - tu avais trop froid dans les membres pour être capable du moindre effort. Tu te sentais mourir dans ce calme plat. N’était-ce pourtant pas rassurant, cette tranquillité, cette absence de menace ? L'ambiance reposante te donnait envie de t’endormir pour ne jamais rouvrir l’oeil, mais c’était là tout le piège de la mort. C’était la mort, sous la barque, qui te berçait comme une mère son enfant. Sans doute valait-il mieux que tu t’y laisses plonger, au lieu de désespérer à la surface en vain, quand rien ne semblait proche de venir te sauver.

Des voix. Des voix lointaines qui faisaient écho d’on ne sait où. Une voix de femme que tu ne reconnais pas. Tu ne comprends pas un mot de ce qu’elle te dit, mais l’entendre t’épuise. Tu voudrais qu’elle se taise, comme si ce bruit t’arrachait du confort, de cet environnement paisible, pour te ramener à un horizon que tu voulais oublier. Quel effort surhumain il te faudrait pour t’extirper de la barque ! Tu ne bougeais pas, tu restais immobile dans ce bain mortel, le corps engourdi, l’oeil rivé sur l’horizon. Tu ne te voyais pas. Une chance que tu ne te voyais pas. Tu étais dans un état tout bonnement insoutenable, un état qui hurlait au monde la cruauté de celui qui en était responsable. Mais tu ne voyais pas, tu ne voyais rien de cette couverture écarlate, ce linceul sanglant qui t’enveloppait tout entier, teignant tes vêtements pour en cacher la misère. Tu ne voyais pas ces brûlures, des brûlures profondes qui avaient rongé ta peau, ces plaies en forme de doigts, de bras, de mains qui couvraient en particulier le haut de ta poitrine, tes bras, tes épaules, le contour de tes côtes et tes poignets trop maigres. Tu ne voyais pas non plus les ecchymoses violacées, tantôt brunes, tantôt bleues, tantôt jaunes, tantôt rouges, qui t’enlaçaient le cou comme deux mains s’y écrasant, s'éternisant autour pour te faire angoisser. Tu ne voyais pas toutes ces autres tâches semblables qui te couvraient le torse, le ventre, les hanches, le bassin et le dos, là où les brûlures n’allaient pas encore, mais celles-ci étaient dues à d'autres bourreaux, ceux que tu avais l'habitude de voir. Tu ne voyais pas ta pommette éclatée qu’un coup de canne avait ouverte assez salement et qui te resterait sans doute. Surtout, tu ne voyais pas cette cavité béante sous une paupière en détresse, la cruauté la plus flagrante de ce tableau désagréable que tu constituais, d’un oeil que l’on t’avait ôté avec une adresse presque chirurgicale pour te le dévorer. Tu ne voyais rien de cet écoeurant spectacle, et tu n’y pensais pas, tu ne savais pas - tu l’avais oublié, volontairement et tout à la fois inconsciemment, car c’était un poids trop lourd à porter.

Le temps avait changé, il avait peu à peu tourné à l’orage. Un orage remarquablement silencieux, sans éclair ni tonnerre, mais il assombrissait le ciel, ombrageait les flots et la barque avec eux. Il agitait la mer, dans un léger bruit mouillé comme une succion. Tu voyais les choses se faire sans pour autant agir, tu laissais aller, tu n’avais pas l’envie, ni la force - tu étais incapable de rien faire sinon te laisser progressivement recouvrir par cette eau trop gelée. En fin de compte, les ondes avaient fini par engloutir cette barque, sans un bruit, sinon peut-être un dernier ridicule clapotement que tu entendis à peine, et tu sombrais à présent dans un néant qui n’avait rien d’humide. Tu ne savais pas où tu étais, tu ne pensais plus qu’il s’agissait de l’océan. Tout ceci était irrationnel mais tu le réalisais à peine - à présent, tu ne voyais plus rien, rien que l’obscurité. Lentement, si lentement, tu eus l’impression de revenir à toi-même, d’être en mesure de penser à nouveau. Tu reprenais en fait connaissance, délaissant au plus loin ce mirage qui n’avait rien d’une vision et n’était rien de plus qu’un rêve. Le monde tiède, bruyant et lumineux t'ouvrait à nouveau les bras. Mais les sons t’atteignaient à peine, tu étais gelé, et il faisait encore noir.

Un mouvement imperceptible, mais pour toi c’était déjà trop. Tu étais épuisé, et tu venais pourtant de dormir, mais dans l’état où se trouvait ton corps il n’y avait pas de véritable repos. Tu avais soif, tu mourrais de soif, c’était à peine si tu sentais ta langue ou le fond de ta gorge, et tes lèvres étaient sèches à tel point qu’elles avaient commencé à se craqueler. Un bruit tâcha de sortir de ta gorge, mais il ne ressemblait à rien, à aucun mot d’aucun vocabulaire toujours. Il signifiait au moins une chose - tu étais conscient, aussi terrible que cela fut. Tu avais mal, si l’on t’avait demandé "où" tu aurais répondu : partout. Et en même temps, tu le réalisais à peine, comme à demi-anesthésié par la douleur, par la faiblesse de ton état, par un sommeil encore un peu présent. Tu avais mal, mais c’était supportable. Ce que tu supportais le moins, c’était le froid - le froid et l’obscurité. Pourtant il te semblait avoir les yeux entrouverts, mais tu avais comme oublié. C’était trop récent, comme un mauvais rêve. Tu avais momentanément effacé toute ta rencontre avec… avec qui ? Alors tu avais oublié que tu étais… que tu étais quoi ? Tu te sentais trop étrange et tu n’arrivais pas à comprendre pourquoi. La sensation la plus frappante était celle de ton oeil, tu sentais que quelque chose était anormal mais tu n’arrivais pas à deviner, à comprendre ce qu’il en était. Était-il blessé ? Irrité ? Gonflé ? Pourquoi la sensation de ta paupière était-elle à ce point différente ? Tu amorças un geste pour y porter la main, mais tu avais le bras trop engourdi. Tu avais envie de demander à l’aide. Mais y avait-il seulement quelqu’un pour t’entendre ? Tu ne savais même pas où tu étais. Un seul bruit parvint à tes oreilles assez nettement pour que tu saches indistinctement quelle en était l’origine. Un aboiement - il y avait un chien.
(c) DΛNDELION
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Après l'effort, le réconfort !
Illarion Morel & Rod S. Wilde & Ethan O’Leary


Bras croisé, la mâchoire serrée, Ethan se tient debout dans un coin, observant avec acuité sa colocataire prendre soin de l’inconnu allongé sur le canapé. Près de lui Harvard gémit, la tête sur ses pattes, son regard alternant entre son mettre et le centre de l’action. Un peu plus tôt, à sa manière très canine, il a essayé de lécher le visage abîmé de l’inconnu, visiblement brulé. Ethan l’en a empêché et s’est pour une fois montré suffisamment sévère pour que l’animal n’ose plus quitter la proximité du photographe. Ce dernier s’est fermé, désormais alerte et peu amène, à l’opposé du visage qu’il montre habituellement. Le soldat en lui s’est réveillé, et il aurait fait appel à l’OBCM si Yelena n’avait pas fait des révélations inattendues. Enfin en premier lieu il aurait sans doute amener le pauvre bougre à l’hôpital pour se faire soigner ses blessures graves, peut-être mortelles, et qui va sans nul doute laisser des traces. Mais après avoir avoué qu’aucun incendie n’avait eu lieu près de l’endroit où elle l’a trouvé et que le surnaturel existe, étant elle-même une magicienne, Ethan comprenait mieux son raisonnement. Si le blessé avait été emmené à l’hôpital des questions auraient été posées, des recherches faites, et l’attention porté sur les créatures magiques. Il ne peut que seconder le point de vue de la russe, après lui avoir avoué être un magicien lui aussi. Il a toutefois gardé son implication dans l’OBCM pour lui. Il veut d’abord en savoir plus sur ce qui se passe, et sur la rousse. Car même s’il vit avec elle, et qu’elle travaille pour lui, il en sait peu au final. Négligence aurait dit certains, surtout vu son implication dans l’OBCM. Mais malgré sa volonté de protéger, ce n’est pas dans sa nature de se méfier systématiquement de tout le monde. Alors ce n’est pas si étonnant de sa part.

Le voilà donc à attendre dans un coin pour ne pas gêner les mouvements de Yelena, attendant l’arrivée de son djinn qu’elle a appelé pour qu’il vienne soigner le brun gisant dans l’appartement. Ethan aurait pu en invoquer un, mais vu ce qui est arrivé la dernière fois qu’il a invoqué un djinn pour soigner quelqu’un, il préfère autant ne pas prendre le risque s’il peut éviter, quand bien même il est plus expérimenté que plus de dix ans plus tôt. Brusquement la sonnette se fait entendre, provoquant les aboiements de Harvard. Ethan se met aussitôt en mouvement, suivi d’Harvard, pour aller ouvrir la porte. Il sait que ce n’est pas Diane qui serait directement entré, et entre lui et Yelena ils n’attendent la visite que d’une seule personne. Attrapant le chien par son collier pour éviter qu’il ne saute sur l’adolescent de l’autre côté, il regarde attentivement la créature aux allures d’adolescent. Etonnant choix de corps pour un djinn, il faut le reconnaitre, mais Ethan ne dit rien, alors que le djinn, Illarion, la salue visiblement gêné avant de demander si Yelena était là. Le magicien ne se montre pas particulièrement accueillant, mais il est trop bien élevé, et sait donner le bénéfice du doute à ceux qu’il rencontre. Il ouvre donc en grand la porte en lâchant un rapide « Bonjour. » avant de lui faire signe en direction du salon où se trouve la magicienne. Il ajoute, en réponse à la dernière phrase d’Illarion : « Et je sais ce que tu es, Yelena m’a dit. Je suis un magicien aussi d’ailleurs. ». Sa main tient toujours fermement le collier de Harvy, qui semble vouloir obtenir l’attention du nouveau venu, et l’américain se tourne vers son chien qu’il admoneste : « Calme-toi Harvard ! Tu auras le droit à des câlins plus tard, là ce n’est pas le moment. ». Ethan se doute bien que son chien ne le comprend pas, mais il espère que le ton réprobateur suffise. Il suit le djinn dans le salon, peu disposé à le précéder et donc à lui tourner le dos. Finalement il se demande s’il n’aurait pas dû invoquer un djinn au cas où la situation dégénèrerait. Mais c’est trop tard maintenant.
© Frimelda, sur une proposition de © Blork, icon (3) @Shirosaki
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Le propriétaire de l'appartement n'est pas dupe à l'innocente apparence de l'adolescent. Il ne semble pas ravi de recevoir pareille visite. De par son ton expéditif et froid, son air pincé et méfiant et la rapidité avec laquelle il fait savoir à Illarion que sa maitresse lui a révélé sa nature véritable. Bien qu'en tant que magicien, il pourrait être plus à l'aise qu'un humain lambda à l'idée de recevoir un être du plan astral chez lui, sa réaction ne choque nullement le génie. Comment lui en vouloir ? Il était parfaitement normal qu'il soit peu enjoué à l'idée de recevoir chez lui une créature dont il ne sait rien et dont les semblables sont pour la plupart capable d'anéantir le bâtiment en un instant.

Le chien de ce dernier en revanche semble l'accueillir avec une certaine satisfaction. Nul doute que sans la main de son maitre pour le retenir par le collier, celui-ci se serait déjà jeter sur cet inconnu. Il le fixait de ses petits yeux pétillants en frétillant la queue. Son excitation était palpable. Dire que c'était lui qui quelques secondes plus tôt avait déstabilisé le génie de par la puissance de son coffre. À cet instant, il le mettait plus en confiance avec sa nature joviale et curieuse. Sa truffe reniflait bruyamment afin de capter l'odeur qui se dégageait du corps juvénile. Illarion était plutôt en confiance. Si autrefois son essence avait tendance à faire aboyer les chiens peu habitués à cette odeur contre-nature pour eux, son humanisation due à la perte de sa magicienne lui permettait de pouvoir côtoyer ses animaux sans les mettre en alerte. Même si ceux-ci avaient tendance à renifler son odeur astrale lorsqu'il venait de faire usage de ses pouvoirs. Il sourit au chien, lui renvoyant sa bonne humeur avant de se raviser en levant le visage vers l'homme qui lui indiquait une pièce derrière lui où il reconnu la crinière flamboyante de Yelena .

-Je suis désolé de m'introduire chez vous de la sorte. Je vous promets de faire mon possible pour vous déranger le moins possible et de partir aussi tôt qu'il me sera possible de le faire. dit-il à son hôte avant de s'engager dans l'appartement.

La porte se ferma derrière lui et le duo le suivit dans la pièce où il découvrit aux côtés de la russe un homme allongé dont on aurait pu se demander s'il était encore vivant si sa poitrine ne se soulevait pas péniblement de temps à autre. Son corps était dans un état pitoyable. Brûlures, ecchymoses, plaies béantes... pour ne citer que les plus douces de ses blessures. C'en était à se demander comment son cœur pouvait encore battre. Malgré l'horreur de la situation, il y avait une fascinante beauté dans la détermination de cet humain à vouloir survivre. C'était émouvant cependant le génie ne se faisait pas d'espoir quant au sort  du malheureux. Son aura était déjà celle d'un mort. C'était abominable à dire mais déjà la vie quittait se corps pour laisser place à l'étreinte glaciale de la mort.

Par réflexe, le garçon se rangea près de sa magicienne en silence, attendant qu'elle lui donne son ordre. Il se doutait de ce qu'elle allait demander mais il la laissa tout de même dire. Si elle l'avait amené ici, c'était effectivement pour lui demander se soigner cet inconnu. Il secoua la tête d'un air navré

- Je suis navré Yelena... Au vu de tout cela, je doute de pouvoir faire quoi que ce soit de significatif. Si j'étais en possession de tous mes moyens peut-être...

-Il faut tout de même faire une tentative. Nous ne pourrons pas en avoir le cœur net avant d'avoir essayé. répondit-elle avec sa calme détermination habituelle.

Le regard de l'adolescent se porta sur le visage de sa complice. Sous son apparence inébranlable, il sentait à quel point elle était choquée par la situation actuelle. Il admirait la volonté dont elle faisait preuve au quotidien d'ordinaire mais ici, il sentait que cette même volonté allait lui poser problème car la magicienne ne le laisserait pas regarder l'homme glisser de vie à trépas sans intervenir. Il jeta un coup d'œil en arrière vers le propriétaire de l'appartement, cherchant un éventuel soutien pour raisonner la jeune femme. Ses épaules s'affaissèrent lorsque son regard croisa celui toujours aussi peu avenant du magicien. Avec un léger soupir découragé, il s'agenouilla devant le canapé et commença à observer le blessé de plus près. C'était déconcertant, il y avait tant de dégâts répartis sur son corps qu'il ne savait par où commencer. Lentement, il approcha sa main de sa poitrine et posa le bout de ses doigts sur le plexus solaire de son patient. Un frisson le parcouru et lui fit retirer sa main immédiatement lorsqu'il sentit une énergie résiduelle familière. Une énergie astrale. Le mourant en face de lui n'était certainement pas un djinn mais il était imprégné de l'essence de l'un d'eux. Comment un être de sa propre race avait-il pu être si atroce avec un humain ? Qu'est-ce qui avait pu le pousser à s'acharner ainsi sur un simple mortel. Qu'est-ce que cette pauvre âme avait bien pu faire pour mériter un tel déferlement de cruauté ? Plus important encore si Yelena avait recueilli la victime d'un djinn, il y avait des chances qu ce dernier l'ai vue faire. Que se passerait-il s'il avait suivi la magicienne et s'il revenait finir ce qu'il avait commencé ?

-Yelena, comment... commença t'il d'une voix peu assurée.

-Je t'en prie Illarion, nous en discuterons plus tard. Nous avons peu de temps. le coupa t'elle.

-D'accord... finit-il par dire, comprenant qu'il était inutile de discuter plus longtemps.

Il remit alors ses doigts en place et commença à sonder le corps meutri nonobstant l'énergie sombre qui s'en dégageait et qui lui glaçait le sang. Une grimace se forma au coin de ses lèvres. Même s'il avait toute sa magie, ce serait un travail colossal. Si telle était la volonté de sa magicienne, il pourrait bien essayé de guérir les plus graves blessures. En ce qui concerne les brûlures et son œil en revanche, il n'y pourrait rien. La gravité de ces blessures et leur origine magique allait les rendre extrêmement difficiles à guérir. Si seulement il connaissait d'autres génies dotées de grandes capacités de soin. Il y aurait bien Wys mais il ne pouvait se résoudre à l'impliquer dans une situation aussi dangereuse. Par le biais de l'OBCM peut-être ? Il savait que l'organisation était implantée en Irlande car il avait déjà traité avec eux avec sa magicienne avant qu'elle ne meure. Hélas, lorsqu'il avait suivi Yelena en Irlande, il s'était bien gardé de les prévenir et avait fait son possible pour sortir de leurs radars, ce qui faisait techniquement de lui un déserteur à leur yeux. Il serait donc assez malvenu de sa part de revenir auprès d'eux pour leur demander de l'aide... Il pourrait bien demander aux deux magiciens présent d'invoquer un esprit capable de telles prouesses mais le temps du rituel, il serait déjà trop tard. Il allait devoir faire de son mieux, seul. Il jeta un regard désolé à l'homme. Ce serait tellement plus simple de le laisser s'éteindre paisiblement. Il pouvait lui accorder un fin indolore. Si jamais il réussissait en revanche, ce serait des jours pénibles qui s'annonçait pour lui et sa vie ne serait probablement marquée à jamais par les cicatrices de ce jour...

-Je ne sais pas si je vais y arriver. Je peux peut-être soigner les blessures les plus mortelles et arrêter les saignement. commença t'il d'un ton sombre. Si jamais j'y parvenais, il faudra le couvrir et vous assurer de le réchauffer ou l'hypothermie aura raison de lui.

Placant une main sur son front et l'autre au-dessus de son cœur, le génie commença alors à déverser son énergie guérisseuse à travers la chair de l'inconnu. Une chape de plomb sembla alors s'abattre sur lui. Sa vision déjà se troublait alors qu'il se vidait de ses forces. C'était douloureux, tellement douloureux.... mais ce n'était pas suffisant. Il fallait insuffler plus d'énergie s'il voulait avoir une chance de le ramener à la vie. Il resta ainsi dans cette transe plusieurs secondes puis comme on sort d'une apnée lorsque nos poumons en manque d'air deviennent trop douloureux, il abandonna sa prise quand sa magie vint à manquer. Il crut recevoir un coup en plein visage. Il recula en chancelant et en gémissant piteusement. Ses jambes lâchèrent sous son poids et il tomba à la renverse. Sa magicienne le rattrapa juste à temps pour l'empêcher de s'étaler de tout son long au sol. Alors que son visage perdait toutes ses couleurs et que sa vision se troublait de plus en plus, il crut entrapercevoir l'homme bouger remuer légèrement. Avait-il réussi ?

Il tenta de s'accrocher à la réalité un instant, juste pour voir. Sa main se raccrocha faiblement au bras de la russe mais elle se relâcha bien vite lorsqu'il sombra dans l'inconscience. La suite était entre les mains des magiciens et du blessé à présent.
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Illarion, Ethan & Rod

« Vivre pour le meilleur, Debout pour tout se donner, Plus riche de ne rien garder Que l'amour »
Les voix te parviennent comme au travers d’un cuir épais, elles sont lointaines, et si tu les entends, tu as un mal fou à les comprendre. Elles te reviendront sans doute plus tard, à rebours, comme on se souvient d’un rêve au réveil. Tu es trop incapable de réfléchir dans l’immédiat pour parvenir à en extraire le sens. On dirait que tu n’es pas seul, même si tu les entends peu, tu sens comme une présence réchauffer ton côté, changer l’atmosphère. Qui est-ce ? Tu n’en as pas la moindre idée, mais tu aimerais lui parler, lui faire signe - c’est trop tôt encore. Tu ignores combien de temps il est resté là avant de commencer à agir, chaque seconde était pour toi comme une éternité à cet instant. Et puis, il y eut le contact, le contact d’une paume sur ton front, une seconde sur ta poitrine. Ce contact, c’est ce que tu avais connu de plus vrai depuis ta mésaventure, et tu aurais sursauté si tu avais été en état. Ta peau avait tout juste tressailli, mais le contact était particulier, différent. Comme un contact d’enfant, un contact tiède, un contact éthéré qui ne t’inspirait pas d’angoisse. Pour la première fois depuis peut-être un siècle, tu n’avais pas envie qu’un contact cesse. Il te libérait de quelque chose - tu mis un temps fou à comprendre qu’il s’agissait de la douleur. Et elle s’évaporait, lentement, doucement. Au niveau de tes épaules surtout, ce n’est qu’à ce moment-là que tu as réalisé à quel point le contact de ton dos contre ce sur quoi il reposait était douloureux, et tu peinais à te souvenir pourquoi. Petit à petit, ça t’est revenu, comme une information vague, lointaine, inexplicable. Tu t’étais brûlé, on t’avait brûlé, mais tu ne sais plus comment ni pourquoi. Tout ce que tu sais, c’est que ça va mieux.

Cette fois-ci, tu as les yeux ouverts. Tu en es sûr et en même temps, tu ne vois pas. Tu ne comprends pas pourquoi, peut-être que tu n’as que l’illusion de les avoir ouvert ou peut-être les lumières sont-elles éteintes. Peut-être es-tu juste trop faible pour que ta vue fonctionne, et qu’elle reviendra toute seule quand tu auras dormi. Tu tournes la tête, tu es au moins en mesure de faire ça, même si tu te sens parfaitement incapable de te redresser ou de simplement tendre le bras. Tourner la tête pour tâcher de voir, sans succès. Et ouvrir la bouche, pour te ramener à l’existence par la parole, mais rien n’y fait : tu es déshydraté. « Eau », c’est là le seul grognement rauque que tu as réussi à émettre avec ta voix cassée. Tu aurais aimé ajouter un merci, un s’il te plait, et une rimbambelle de questions que tu n’arrivais pas encore à penser, mais c’était un peu hors de tes capacités dans l’immédiat. Il y avait encore quelqu’un pour t’entendre, pas vrai ? Petit à petit, tu parvenais à retrouver un peu de ta logique, quelques mots, quelques données. Quelle était cette voix de femme et qui était cet enfant ? Peut-être étaient-ce la même personne, peut-être n’y avait-il ni femme ni enfant, peut-être t’imaginais-tu des sauveurs pour te tirer de ta détresse, peut-être étais-tu devenu marteau - ce ne serait pas étonnant après ce que tu avais vécu, toi qui avait été jusqu’à faire l’impasse sur ta mémoire pour ne pas t’en souvenir. Yelena, c’est un nom qui te vient en tête, tu ignores pourquoi, sûrement parce que tu l’as entendu à un moment donné. Blessures. Mortelles. Saignement. Quelqu’un est en danger. Quelqu’un est en danger, et ça t’inquiète. Tu espères qu’il va bien, tu espères que la petite dame et l’enfant que tu as dans la tête parviendront à le sauver. Ce que tu peux être bête, Rod, quand tu t’y mets.
(c) DΛNDELION
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