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 (basil) man feel like a woman

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man feel like a woman
basil et shura

{ulternatif} gender bender
La colère l’avait dépassé une nouvelle fois, et la voilà prise au dépourvu. Elle pestait, autant contre elle-même que contre Egerton. Et ce petit merci provocateur ne faisait rien pour arranger les choses. Sous un reflex de ses nerfs, elle s’était levée brusquement de sa chaise, main tendue et prête à s’abattre une nouvelle fois. L’autre prenait appuie sur la table du bout des doigts, mais Kochtcheï avait fini par s’arrêter à mi-chemin. Elle s’était rassise -du moins, elle s’était écroulée sur sa chaise avec la finesse d’un pachyderme-. Il fallait écouter la bonne raison, elle le faisait exprès parce que cela lui plaisait. Oh, elle n’allait pas démentir le fait que c’était un plaisir partagé. Mais c’est justement ce qui la bloquait. Éprouvé un temps soit peu d’amusement avec une personne comme … Elle. C’est juste impensable, irréalisable. Autant abattre les frontière. Car cette bataille, elle n’allait pas gagné. Pas ainsi en tout cas. Peut-être qu’en la mettant à l’écart ? Cette pensée lui traverse l’esprit. La faire tourner en bourrique à distance, capter son attention pour mieux la snober ensuite. Cette idée lui plaisait bien. Si bien que Shura avait retrouvé son calme. Elle avait renvoyé une mèche de cheveux vers l’arrière pour effacer toute trace d’agitation, et elle avait croisé les jambes. Droite comme un i, bien décidée à se conforter dans l’idée d’une petite -énorme- vengeance pour rendre le dîner plus digérable, les plats avaient fini par arriver. La demi-seconde de prestance qu’elle avait volontairement prise s’est envolée au moment où on lui confia des couverts qu’elle n’avait jamais vu de sa vie, et qu’elle avait écarté en préférant galérer à l’épluchage.

Enfin, inutile de s’attarder plus longtemps là-dessus. Parce que ce n’était pas au centre de son attention à elle. Non, loin de là. Est-ce que Kochtcheï pensait ce qu’elle avait dit au sujet des morts ? Oui. Très sincèrement, elle s’en fichait éperdument que cela soit évoquait à table. Ses yeux quittaient son assiette sans qu’un mouvement de tête suive pour autant afin de regarder une demi-seconde la rouquine s’agitait dans sa tirade. Et la voilà repartie … Pensait-elle tout bas. Une constatation terne, sans moquerie ou dénie. En vérité, Shura préférait voir Elise ainsi, nageant dans son sujet favoris plutôt que dans un autre plus … tendu disons. Si sa voisine de table a abandonné son assiette pour plonger dans sa contemplation, ce n’était pas le cas de la slave qui continuait. En bonne entêtée qu’elle était. Mais toi tu … Quoi ? Ses couverts résonnent contre son assiette, sonnent une colère toujours tapie alors qu’elle avait lâché ses armes pour relever la tête. “Non.” Comme si elle avait deviné la suite de la phrase, elle révoquait des mots silencieux. Son regard verdâtre basculait à gauche, frustré. Puis il revenait sur sa cible. “Ça ne me gêne pas de parler de ça à table. Quand Père venait manger, on savait quand il avait réglé ses comptes avec quelqu’un à cause de deux points.” Reprenant ses couverts en main, elle avait besoin de les occuper pour ne pas avoir envie de frapper. Elle avait repris pour terminer sa petite anecdote aiguisée comme une lame de rasoir à en juger par le timbre de sa voix. “Le premier, il arrivait toujours 10 min en retard, à cause du crochet pour aller dans le bois le plus proche. Le deuxième, parce qu’il ne faisait pas de zèle, hormis quand il prenait la peine de faire passer le meurtre pour un suicide. Dans tous les cas, il avait toujours du sang sur les manches de sa chemise. Et quand la vodka tapait là-haut, il commençait à nous raconter la manière dont il s’y était prit. J’aimais ça, parce que c’est les seules fois où j’étais visible à ses yeux.”

Confession ? Pas vraiment. Disons plutôt une illustration. Une fois son tableau fini, elle avait relevé le menton, prenant son verre de whisky car l’eau ne lui suffisait plus. Elle avait besoin de quelque chose de fort, quelque chose qui cogne. Et comme si ça ne suffisait pas pour déduire où elle voulait en venir, elle renchérissait. Par cette réponse franche, cette affirmation sans doute ni regret. Bien sûr qu’elle allait revenir, il lui fallait juste de temps. Le temps de digérer, le temps de se sentir moins bafouée. Cela reste une femme assez -pour ne pas dire énormément- fière après tout. La plus grosse blessure qu’elle ait récolté n’est pas d’avoir vu un macchabé en carpette sur une table. Non-non, c’est ce qui a suivi. Kochtcheï retrousse ses lèvres brièvement pour essuyer toutes les gouttes d’alcool susceptible de traîner, puis elle écoute de nouveau. Polie, elle respectait le temps de parole de chacune. Comme une balle qu’elles s'amusaient à s’envoyer entre elles pour passer le temps et faire de rendre ce déjeuner un tant soit peu digérable. Elle acquiesce en silence, coincé l’intérieur de sa joue entre ses dents. “Je vois. T’es une espèce de … Médecin légiste, mais qui garde les informations pour elle et solitaire alors. Et si je te demande d’arrêter ce dossier à mon nom ? Gentiment ? Quitte à te payer pour ça, tu le ferais ?” La réponse ne va mener nul part, elle se doute que cela sera un nom. A moins, bien sûr, qu’elle s’amuse à bouleverser les certitudes comme elle le faisait.
Puis les mots, ceux qui aspirent, ceux qui intriguent, ceux qui poussent à s’approcher sans cesse même si c’est dangereux. Les mots qu’elle prononce, comme une déclaration bien étrange et qui l'entraîne dans les doutes, dans la perte, dans la crainte aussi. Gênée ? Oui, mais pas la gêne que l’on penserait en premier lieux. Plutôt la gêne qui s'apparente au malaise. Le malaise, oui. Mot juste, tandis que son cerveau n’arrive plus à réfléchir, que ses mains se crispent sur ses couverts. Kochtcheï fait de son mieux pour ne pas reculer, s’enfoncer dans son siège. Pour continuer de lui faire face sans vaciller. Et là, le choc. Une demande brutale comme un sceau d’eau froide sur la figure. Enfin demande pas officielle encore. Disons plutôt l’avertissement. La brune n’a que la bouche entrouverte, aucun mot n’en sort hormis des vagues sons proche d’une bouillie sonore que d’une phrase coincée dans la gorge. “Je te demande pardon ?”. Enfin, des mots. La surprise fait son effet. Il n’y a ni agressivité, ni détresse dans sa voix. Juste le besoin qu’Elise répète parce qu’elle n’est pas sûr d’avoir bien entendu. “Qu’est-ce qu’ils m’ont mit dans mon verre ?” Le whisky, premier suspect. Elle saisi le verre, elle le renifle et elle trempe son doigt dedans pour goûter. Sait-on jamais, peut-être qu’avec une petite pincée, elle pourra plus facilement détecter une potentielle drogue hallucinogène -paraît que c’est à la mode- qu’à grande goulet. Elle le repose, inutile de chercher quelque chose qui s’apparente à rien. “C’est pas un peu précipité ?” Kochtchei pouffe de rire nerveusement sans chercher à clôturer sa bouche. Elle est totalement sur le cul, décontenancée et incapable de réfléchir.
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Basil Egerton
Basil Egerton
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AGE DU PERSONNAGE : 49
RACE : Fantôme (ex-fée)
MÉTIER/ÉTUDE : Gardien du cimetière
Man! I feel like a woman
genderbend!Shura & Basil

« Dans un voyage en absurdie que je fais lorsque je m'ennuie, j'ai imaginé sans complexe qu'un matin je changeais de sexe, que je vivais l'étrange drame d'être une femme. »
Elle essayait, ta pauvre Kochtcheï. Elle essayait de trouver comment se tenir avec toi, mais ça n’était pas si simple. Tantôt regardant ailleurs, tantôt te foudroyant du regard, tantôt te giflant ou menaçant de le faire, et tantôt reprenant un calme olympien. Quel plaisir de voir les émotions et les efforts se succéder sur son visage, tu aimais qu’elle les exprime de façon si évidente. Tu en avais même frissonné de la voir se lever d’un coup pour t’en coller derechef une deuxième, et c’est un regard plein d’espoir qui avait répondu à sa main tendue. L’idée d’être giflée sans interruption jusqu’à n’en plus pouvoir était bien loin de te déplaire. Mais elle semble changer d’avis sitôt après, de nouveau droite, bien portante, s’obstinant vers la normalité à l’image de votre conversation. Enfin presque, puisque vous n’aviez pas tardé à la faire dévier, vous n’étiez pas faites pour les banalités à l’évidence. Toi, tu t’étais remise à trop parler, sitôt que la mort était revenue sur le tapis, mais à aucun moment elle n’avait voulu te faire taire. Est-ce qu’elle t’écoutait ? A l’évidence oui, puisqu’elle se mit en tête de te répondre. Et une fois de plus, tu fus bien trop surprise. Surprise parce qu’elle s’était mise à parler d’elle, de quelque chose de personnel - pour quelqu’un qui se cachait derrière un pseudonyme et s’inquiétait de ce que tu faisais de ses données, on aurait pu s’attendre à ce qu’elle reste très secrète. Mais voilà qu’elle se met à te parler de son Père, et tu ne peux t’empêcher de boire ses paroles. Un monde à l’opposé du tien, mais captivant à sa manière. A cet instant, tu n’avais vraiment d’autre impression que celle d’être une de ses amies proches. Toi qui avait l’impression de la connaître, tu la découvrais encore : son passé, son passé où le meurtre était omniprésent à l’évidence, ce qui expliquait qu’elle fasse si peu cas de tes propres crimes. Disait-elle la vérité ? Quel intérêt y aurait-il eu à te mentir ? Mais à l’idée que la mention d’un meurtre puisse lui faire plaisir... Et bien, c’était suffisant en soi, pour que tu préfères mordre ta lèvre que la viande de ton lapin. En fin de compte, toute cette histoire n’avait fait qu’encourager ta demande ultérieure. Il n’y avait réellement plus rien à faire pour t’arracher à cette sombre obsession. Bouleverser mes certitudes - c’était un peu plus vrai chaque seconde. « C’est fascinant » avais-tu simplement commenté à mi-voix, mais tu ne parlais pas tant de son père ou de l’anecdote que d’elle-même.

Et puis vous aviez discuté de ces mystérieux documents que tu conservais empaquetés chez toi. Pour être franche, tu n’étais pas très discrète à leur sujet, tu n’essayais pas de les cacher, et la preuve en était que les dossiers ne se trouvaient même pas dans ta cave. Ce n’était que de la paperasse, et tu rangeais autant dans ces dossiers des informations personnelles que tous les documents qui faisaient référence aux funérailles : la possession d’un emplacement, la position de celui-ci dans le cimetière, tout ce qui concernait la mairie et l’administration. De quoi rendre ton travail moins mécanique, plus humain. Cela te fait sourire lorsqu’elle te compare à un médecin légiste. Il est vrai que tu te faisais un plaisir à autopsier tes clients, et plus la mort avait été atypique ou violente, plus tu étais curieuse de les observer dans le détail. « On peut le dire de cette manière. Je suis désolée, je ne m’intéresse pas à l’argent. » Tu en avais déjà bien assez, à ne plus savoir quoi en faire : tu n’étais pas pingre, tu te moquais bien de l’amasser. Tout de même, ce dossier n’était pas réellement fourni, et elle aurait pu le dérober, tu n’en avais même pas de copie virtuelle. Tout ce qui y était écrit, tu l’avais bien ancré dans ta tête, mais rien que pour ce croquis que tu avais fait de sa silhouette, la version manuscrite en valait la peine.
Mais il t’était venue une idée, pendant que ces quelques autres, si étranges, te passaient finalement par la bouche. Ce n’était pas une demande formelle mais presque, on était très proche d’un Veux-tu m’épouser. Tu ne te souciais pas du long terme, tu ne te souciais pas de l’amour. Tout ce que tu avais en tête, c’était que tu trouvais sa compagnie plaisante, et que tu te serais vu déjeuner avec elle de la même façon le lendemain, puis le surlendemain, et le jour d’après. Ce n’était pas précipité, pour toi Kochtcheï avait déjà fait ses preuves. Au moins, ta mère arrêterait peut-être de brailler pour un mariage, et serait éternellement dégoûtée d’avoir insisté jusqu’à ce que tu cèdes pour une femme. Le choc est lisible sur son visage, ça t’amuse, ça te plait. Tu ne lis pas le malaise, seulement que la proposition a fait de l’effet, peu importe lequel. Tu appuies ton visage dans la paume de ta main et la regarde longuement, constatant chacune de ses réactions. « Très bien, faisons comme cela. Si tu m’épouses, je jette au feu ce dossier à ton nom et je jure sur la science de ne plus jamais en commencer un autre. C’est gagnant-gagnant. » En effet, ça l’est - mais c’est terriblement déséquilibré. Du vrai foutage de gueule. « Je ne te donne pas de date limite pour y penser, prends le temps qu’il te faut pour me donner ta réponse. » Un an ou dix, tu n'avais pas prévu d'épouser qui que ce soit d'autre de toute façon, tu n'étais pas pressée.
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basil et shura

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Amertume rencontre qui lui rappelle un peu plus chaque seconde qu’elle avait fait une grave erreur. Celle de suivre une fois de plus son avocate, ses envies de folies, d’alcool et d’oublies. Elle devrait faire quelque chose, ne pas se laisser menacer par du bon temps. Car le résultat était là, face à elle, avec son sourire de vipère, ce je-ne-sais-quoi d’insupportable à ses yeux. Kochtcheï faisait de son mieux. Elle ne la dévisageait pas en retour, se contentait de manger son plat devant elle comme une personne civilisée. Bien que ce ne soit pas une réussite non plus sur ce point-ci, mais elle pouvait être exonérée des bonnes manières ; sa famille ne mangeait pas avec le petit doigt en l’air après tout. La brune écoutait, non sans essayer de masquer son intérêt du mieux que possible pour lui donner aucune satisfaction. Elle en avait déjà suffisamment eu par le biais des baffes. Puis, un écart de conduite. Un minuscule détour sur son code d’honneur et la conversation de ses secrets. Elle accepte de craquer quelques instants pour illustrer ses pensées et ses propos. Elle parle un peu de son père, de ce modèle dont elle ne saurait dire si elle l’aime, ou si elle le hait. Un peu comme sa voisine de table, mais avec le côté patriarchies en plus. Ses propos sont froids, secs, et tranchant. Elle ne raconte pas cette anecdote pour la sentimentalité, mais pour le fond. Ce n’est pas quelques macchabées qui allaient la faire reculer, aussi rebutant est-ce.  Elle avait fait pire, bien pire, que de planter un scalpel dans le bras d’un mort. Cette pensée lui apporte un pincement au cœur, et sa main vient froisser la chemise à son emplacement. C’est à cause d’elle. C’est sa faute, aussi insupportable est-ce à admettre.
La raison de sa fureur bouillonnante à l’intérieur n’est pas qu’elle déteste sa voisine, mais qu’elle se déteste elle-même. Ce fichu comportement d’entêtée, bornée et inconsciente. C’est fascinant, et elle relève son regard verdoyant en direction de la rouquine. « Quoi donc ? » Elle n’avait pu retenir ses mots, et elle s’en mordait la lèvre. Silence, tais-toi à la fin ! Kochtcheï avait l’impression de devenir folle, et ses bras l’enlacent telle une camisole. Elle s’enfonce, elle en a tout à fait conscience. Et elle lutte. Elle ne veut pas, elle ne doit pas. Elle veut la victoire, la réussite. C’est ce qui a toujours fais son succès, cette nonchalance et face à Elise, elle s’envole. Cette fierté d’être la meilleure, d’être efficace. Sa main claque contre la table, et ses ongles frottent le bois. Si bien que si elle le pouvait, elle laisserait les traces de leur passage. Elle s’agace elle-même, elle n’avait besoin de personne pour cela. Et cet agacement, cet entêtement nourrit ses démons, l’animale, les plus bas instincts dont elle était pourvue. « Non, ne dit rien, chut ! » Elle ne veut pas savoir en fin de compte. Elle fouille et farfouille dans ses poches, cherchant son tabac pour occuper ses doigts au lieu de la gifler. Son paquet de cigarette s’échoue entre ceux-ci, et elle repousse l’assiette quasi-terminée. Kochtcheï n’avait pas tout mangé, mais c’est avant tout parce qu’elle s’est habituée à ne pas se nourrir sur le pouce.

Elle arrive pour le moment à faire taire ses tremblements. Il n’y avait pas de raison de faiblir. Elles étaient entourées, elle était à l’abri d’un écart de conduite. Poliment, elle lui demande de cesser ce dossier à son nom. Longue histoire, dont le centre est sa prudence -ou bien un symptôme prononcé de paranoïa- naturelle et l’envie que son histoire, son identité, ses origines, que tout ceci reste secret et enterré avec le reste de sa famille. Elle ne voulait plus entendre parler d’héritage, de l’Etoile Rouge, de la Bratva et de son livre de compte qui déborde. Elle voulait se faire oublier, avoir sa vengeance pour finir sa vie en toute tranquillité. Un modeste objectif qui ne sera pas chose facile à atteindre lorsque l’on constate son goût certain pour les ennuis. Mais elle n’est pas pressée. Du repos, elle pourra en avoir une fois morte, alors autant vivre tant qu’elle le pouvait encore. Kochtcheï avait essuyé un refus en plus d’une confirmation sur son hypothèse et pourtant, elle ne semblait pas perturbée plus que cela. Parce qu’elle s’y attendait. Cela aurait été trop facile si Egerton aurait accepté. « Je ne faisais pas forcément référence à de l’argent. » Elle fait tourner son verre de whisky en équilibre, du bout de son index. Une distraction qui avait un don d’apaisement. La slave faisait un effort monstrueux pour ne montrer aucun dégout sur ce qu’elle s’apprêtait à dire. « Je pensais plutôt à un service contre un autre. Je ne veux pas que cette histoire de dossier aille trop loin. Et si j’ai pu fouiller ta maison au point de tomber dessus, c’est que d’autres le peuvent aussi. » Elle ne devait pas être la seule voleuse de cette bourgade quand on voit tous les cas sociaux qui s’y promènent. Mais elle avait la décence d’être la plus respectueuse d’entre eux.

Le verre cesse de tourner, et Kochtcheï s’arrête de respirer quelques secondes. Elle avait du mal à croire la demande qui lui était faite. L’épouser, vraiment ? Plutôt mourir… Bon non, parce qu’elle pourrait avoir ce qu’elle souhaite quand même. La russe s’était laissée déstabilisée par la surprise, mais la colère avait repris le dessus à sa proposition. Du chantage, encore ?! Elle a une furieuse envie de lui crever les yeux avec son couteau à poisson, mais elle se contentera d’hausser le ton. Ses mains bien à plat sur la table, sa cigarette -toujours non-allumée- coincée entre ses doigts, elle se lève pour la dominer en hauteur et la prendre de haut. « Putain mais ça commence à bien faire ! T’es une vraie connasse, t’essayes encore de me coincer hein ?! Je le ferais moi-même, et si j’dois cramer ta baraque, alors je le ferais sans aucun souci ! » Furieuse, si elle pouvait pleurer, des larmes seraient en train de perler sur ses joues. Trop de pression, trop de chantage, trop d’entourloupe. La tempête se calme pendant quelque seconde, motivée par l’entourage. Ils la regardaient tous et elle avait horreur de ça. Horreur de la lumière, des jugements, de la foule. Alors Kochtcheï se rassoit, retournant au bord de la crise de nerf. « J’ai mal à la tête, c’est d’ta faute. » Sa faute parce qu’elle l’oblige à réfléchir à toutes les possibilités que pourraient engendrer son oui, ou son non. Quel est la meilleure chose à faire ? Comment devait-elle s’y prendre ? Qu’est-ce qu’il y gagnait et qu’est-ce qu’elle y perdait pour garder son anonymat ? Le serveur revient, équipé d’un plateau et de la bouteille de whisky. Il a dû penser qu’elle en avait besoin avec son coup de colère, et Shura refuse dans un premier temps avec un signe de la main. Il était parti pour s’en aller, et finalement elle avait changé d’avis. Elle l’avait retenu par sa ceinture en le ramenant vers leur table et en se servant. Troquant la bouteille d’eau pour celle de scotch, elle avait glissé un billet de cent sous ce qu’elle rendait. Pour se pardonner et aussi, pour payer ce qu’elle prenait sans autorisation. Il faut soigner le mal par le mal, et même si le whiky n’est pas le meilleur moyen pour soigner une migraine, cela avait le mérite de la faire oublier pendant un petit laps de temps. « Troquer du papier contre une chaine, y a aucun équilibre là-dedans. Je n’ai pas … fais ce que j’ai fais pour m’enchainer à toi. » Peut-être qu’avec les mots, elle va comprendre. Bon, en restant tout de même silencieux sur les faits qui lui avaient permis de gagner sa liberté..
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« Dans un voyage en absurdie que je fais lorsque je m'ennuie, j'ai imaginé sans complexe qu'un matin je changeais de sexe, que je vivais l'étrange drame d'être une femme. »
Fascinant. Tu avais oublié ton appétit, de même que l’assiette refroidissant juste sous ton nez. Quand ce n’était pas la mort ou le corps humain qui t’obsédaient l’esprit, c’était Kochtcheï : à l’instant, tu l’avais écoutée sans réellement te soucier de ses mots. Au fond, le contenu importait peu, le fait qu’elle te parle importait beaucoup plus. Te partager des souvenirs, des expériences, même minimes, même sans importance - tu étais friande d’anecdotes après tout, même si la plupart n’avait pas grande utilité. Quoi donc ? Elle te demande, mais qu’y a-t-il donc de si fascinant, qu’est-ce qui lui vaut ce regard si pesant, si ouvert, si expressif. Pensait-elle vraiment que toutes ces histoires de meurtre et de mafia étaient communes, voire courantes, en Russie comme dans le reste du monde, en 2018 ? Il n’y avait rien d’étonnant à se laisser intéresser par des histoires de ce genre, l’indifférence aurait été largement plus déstabilisante. Mais son regard, le ton de sa voix, sa désinvolture à raconter, ses nettes réactions de déplaisir sitôt après avoir posé la question… Tu n’en manquais pas une miette, tu t’apprêtais à répondre, jusqu’à ce qu’elle se ravise et te coupe dans ta préparation. Ne dis rien, alors tu ne dis rien, relâchant ton inspiration, et tu souris avec un peu d’amusement. Il n’y a pas tant que les mots sont en mesure d’expliquer, mais quelle femme. Si tu avais un coeur, tu te serais laissée attendrir, mais sa confusion avait quelque chose de touchant, d’une certaine façon.
Tu la regardes se reprendre, on pourrait même dire que tu l’observes. Lorsque le sujet du dossier à son nom est soulevé, il devient évident à quel point celui-ci revêt de l’importance pour elle. Pour toi, ce ne sont que des feuilles de papier, toi seul accède à ce qui y est inscrit, et pour les avoir écrites toi-même, tu en sais de toute façon le contenu, avec ou sans copie manuscrite. Tu ne comprends pas sa paranoïa, quand bien même celle-ci aurait du sens : si Kochtcheï avait réussi à se frayer un chemin jusqu’à ton tiroir, n’importe qui en aurait été capable a priori. Pourtant, dans ta façon de voir, si Kochtcheï avait accédé à tes affaires, c’était avant tout parce que tu l’avais laissée faire, et même encouragée à poursuivre. Et à dire vrai, il n’y avait pas beaucoup d’autres imbéciles qui prenaient le risque de s’introduire chez toi, elle était même à ce jour la seule. Surtout que, fortunée d’accord, mais tu étais loin d’être celle qui affichait le mieux son luxe ou se vantait le plus de ses revenus. Et même, tu étais plutôt l’antonyme de la décoratrice d’intérieur, tapant davantage dans la curiosité que dans le faste, ce qui expliquait les anomalies en pot que tu avais semé chez toi. Au final, tu aurais pu facilement sacrifier ce dossier pour son petit plaisir, mais la vérité était que tu n’en avais pas envie. Tu aimais cela, recenser un peu tout et n’importe quoi sur les gens, tu aimais la profusion et les archives, et tu avais beau avoir une excellente mémoire, celle-ci était aussi imparfaite que celle de n’importe qui. Tu ne veux pas t’en défaire, et lorsqu’elle te parle de te payer, tu balayes sa proposition indifféremment, puisque l’argent t’indiffère au plus haut point. Et pourtant, il faut que ton intérêt soit éveillé derechef lorsqu’elle te dit que le paiement n’avait peut-être rien de pécunier. Un service, te souffle-t-elle, et cela tombe bien, puisque c’est plus ou moins ce que tu allais ensuite lui proposer. Elle te fait part de ses doutes, elle ne veut pas qu’un autre curieux tombe sur ses informations personnelles. Chose compréhensible d’ailleurs, mais cela te passe au dessus.

Plus intéressante fut sa réaction lorsque tu lui fis part de ta proposition. Puisqu’elle y tenait tant, et puisqu’elle se proposait à te rendre un service en échange de la destruction de ses données, tu ne t’étais pas vraiment privée. Et sa réaction avait été à hauteur de tes espérances. Tu voyais bien qu’elle avait besoin d’un petit coup de pouce pour te donner sa réponse. Accepter le mariage était exclus, ne serait-ce que par fierté, mais le refus n’avait pas surgi aussitôt, ça avait d’abord été l’étonnement, puisqu’elle ne devait pas te penser sérieuse. Tu t’étais empressée de la corriger sur ce point : c’est vrai que cela sonnait un peu comme du chantage. Mais tu ne lui imposais rien, tu lui donnais juste ta seule et unique condition pour le service qu’elle te demandait. Elle ne l’avait pas pris sur ce ton : derechef l’insulte, qui ne te fit pas grand chose. Elle est en colère et te domine de toute sa taille, et le spectacle te régale, mais tu n’affiches pas ta satisfaction, tu sais que cela ne ferait que la braquer davantage. Après l’insulte, la menace. Bon, ta proposition est exclue, vraisemblablement. Vous attirez les regards, tu attends qu’elle se rassoie, et lorsqu’elle t’accuse d’être responsable de son mal de tête, tu vas jusqu’à lui répondre calmement un « excuse-moi », qui n’enlève rien à ce que tu viens de dire. « Ne te sens pas menacée, Kochtcheï. Regarde : il ne se passe rien. Nous ne faisons que déjeuner. » D’une certaine manière, tu essaies de la rassurer, sans la quitter des yeux une seconde. Tu observes tout son petit manège, ses familiarités avec le serveur qui te valent un haussement de sourcil, mais tu ne dis rien, pour ne pas exacerber sa colère. Si elle a besoin de boire, qu’elle boive - et si, sous l’effet de l’alcool, elle finit par prendre encore une décision stupide, elle ne pourra s’en prendre qu’à elle-même.
La suite t’intéressa encore un peu mieux. Je n’ai pas fait ce que j’ai fait pour m’enchaîner à toi. Cette phrase, dans sa bouche, avait un certain charme, seulement tu n’étais pas certaine de la comprendre. Alors tu as décidé d’y aller prudemment, mais tu n’avais pas l’intention de changer d’avis. « Tu n’es pas coincée, tu n’es pas obligée de faire quoi que ce soit. Tu m’as exprimé une volonté, j’ai posé une condition, cela ne nous engage à rien. Contente-toi de refuser si cela ne t’intéresse pas. Cependant, il serait temps que tu réalises que ce que tu as fait, ou ce que j’ai fait pour instance, nous attache déjà l'une à l'autre. Au fond, nous ne nous devrons rien de moins, rien de plus. Mais pour ta bonne conscience, je m’engage à ce que personne sinon toi et moi n’accède à ce dossier jusqu’à ce que j’obtienne ma réponse. » Tu as marqué une pause et soupiré une seconde, avant de te pencher sur la table pour te rapprocher d’elle. « Je ne te veux aucun mal, tu finiras par y croire. Tu te doutes qu'il ne s’agit pas d’un mariage d’amour, je ne mange pas de ce pain-là. Disons plutôt que je veux ton absolue confiance, pour t'avoir donné la mienne presque malgré moi. Jusqu’à ce que la mort nous sépare, mais pour moi cette partie là n’a pas beaucoup de sens. » Tu tâchais de la mettre en confiance avec ton regard sincère, mais elle semblait à ce point hermétique que tu n’y croyais pas beaucoup, et tu racontais trop d’absurdités sans doute pour que cela ne fonctionne. Au moins, on ne pouvait douter de tes convictions, aussi ridicules soient-elles.
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{ulternatif} gender bender
Pour Elise, ce n’était peut-être que du papier. Un amas de feuille et d’information qui n’a aucune signification ou importance. Mais pour Kochtcheï, c’était très loin d’être le cas. Une adresse donne une localisation. Un indice aux habitudes, un endroit où envoyer le courrier. Un nom donne une identité dans l’annuaire, sur internet, un accès à des archives concernant des histoires, des photos, des vidéos. Un visage donne une image, un portrait-robot une idée de ce faciès. Alors oui, la slave tenait à ce que tout ceci soit limité, car elle ne voulait pas que l’on remonte jusqu’à elle. Qu’on lui passe les menottes pour l’enfermer définitivement. Pire encore, qu’on la renvoie chez-elle et qu’elle soit condamnée à la peine de mort. Si la Russie ne la pratique plus officiellement, elle peut toujours être prononcée et envoyer Kochtcheï en Biélorussie pour être appliquée. Il ne faut pas croire ; derrière son comportement irresponsable et suicidaire, elle est sûrement la mieux placée pour affirmer que le monde n’est pas tout beau et tout rose. Ce qui l’énerve finalement dans cette histoire. Cette espèce d’effet papillon qui ne faisait que se construire et s’agrandir dans son esprit. Shura était consciente du moindre parcours et où ça allait la mener. Cela l’exacerbait de savoir, d’anticiper, de calculer la moindre petite chose pour avoir à vivre un peu plus longtemps. En plus de ça, Egerton en rajoutait une couche avec cette demande et semblait jouer avec son fâcheux défaut de prendre les mauvaises décisions. Quel service ! C’est sûr qu’en l’entendant la première fois, ça lui avait coupé le souffle. Point de rupture atteint, elle bouillonnait, encore et encore. Si bien que de fils en aiguille, la soupape avait fini par exploser à la figure d’Elise qui ne l’aidait en rien. En même temps, comment le pourrait-elle ? La russe fait tout pour qu’elle n’entre pas dans sa tête, ou bien pour qu’elle se perde en chemin. Elle trouve cela amusant, de surprendre et c’est en réalisant ceci qu’elle finit par se calmer un peu.
Cela ne servait à rien de s’énerver contre Egerton, alors autant jouer à son petit jeu. De toutes façons, quoi qu’elle fasse, quoi qu’elle dise, la rouquine y trouvera toujours son compte. Rien que ce constat suffisait pour l’agacer. Enfin, le premier effort à faire, c’est de ne pas craquer. Kochtcheï se rassoit, croise les jambes et s’accoude à la table. Ses doigts masquent sa bouche, et son regard verdâtre semble dégager dénis, ras-le-bol et fatigue. Excuse-moi, ses rétines se tournent en direction de l’anglaise sans qu’elle ne change quoi que ce soit de sa position. La suite était véridique. Mais même si la volonté était de la réconforter en affirmant qu’elle ne craignait rien, il y a des marques, des séquelles, qui chercheront toujours à immiscer le doute et à éveiller la méfiance de la brune. Brune qui ne fit aucun commentaire et qui s’était contentée de se servir à défaut de trouver des mots. La vérité semblait l’avoir assommée, et cela continuait avec la tirade suivante d’Elise.

Rien que la première phrase avait suffit à lui faire pousser un rictus moqueur. Pas coincée, vraiment ? Qu’elle lui laisse le bénéfice du doute. Car si elle voulait avoir ce qu’elle souhaite, elle a tout intérêt à accepter sa condition et ainsi, éviter de prendre la voix la plus périlleuse pour obtenir la crémation de son dossier. Bien qu’elle fulmine gentiment sur sa chaise, Shura se sert un verre, occupant ainsi ses mains et ses pensées avec ce liquide ambré qui allait l’aider à faire le tri dans ses pensées. Et surtout délier sa langue qui n’avait toujours prononcé aucuns mots depuis sa petite référence aux évènements antérieurs. Événements dont la rouquine fait à son tour illusion et ses doigts se crispent sur son verre. La slave continue de clôturer sa bouche, mais elle n’en pense pas moins. Non, elle ne s’est liée en rien à elle, elle s’entête à le croire et quoi que sa voisine de table dise, ça ne changera pas. Cela lui faisait moins mal d’admettre qu’elle n’était pas attachée à Elise que le contraire. Elle prend une bonne gorgée de son verre, grimace un peu en retroussant ses lèvres et elle reprend à sa suite une fois qu’elle avait terminé. « Oh, ravis de l’apprendre. » Fit-elle en levant les sourcils sans regarder sa voisine, montrant à quel point elle avait du mal à la croire et qu’elle préférait le prendre à la plaisanterie. Cela dit, il y avait quand même quelque chose d’intéressant dans ce bousier de mensonge ; c’est le mariage sans amour. Ce qui lui avait permis de réfléchir à une toute autre piste. Et si elle acceptait ? Elle pourrait se couvrir derrière un autre nom de famille, ce qui en soit ne serait pas si mal car elle pourrait donner un nom complet. Elle pourrait aussi s’arranger pour y gagner financièrement, et profiter des avantages pécuniers de la vie à deux. Manquerait plus qu’Elise ait une assurance vie, et cela lui donnerait une bonne raison de la tuer.

Un sourire apparaît enfin sur son visage. Le genre de sourire venimeux remplit de sous-entendu et qui annonce que sa tête a préparé un mauvais coup. Elle n’a pas oublié sa rancune pour autant, mais elle avait repris un verre pour l’avaler cul-sec et se donnait du courage. « Donc si je comprends bien, tu veux juste le lien de l’alliance, pas tout ce qui signifie derrière ? Je ne serais pas obligée de vivre avec toi, ou même de me taper la causette avec beau-papa ou belle-maman dans un joyeux repas de famille ? » Le joyeux avait été théâtralisé de sarcasme et d’ironie, car il est certain que vu la rouquine, les repas de famille doivent être aussi affolant qu’un enterrement. Shura n’en était déjà pas une fervente admiratrice, alors il ne tenait pas à se retrouver au beau milieu d’une réunion de croque-mort. Elle s’approche, elle se penche en avant, et elle se conforte dans ce qu’elle pourrait gagner. Pire encore, sa vénalité maladive l’empêche de se rendre compte dans quel guêpier elle était en train de se fourrer. Un peu comme son erreur pour la cave, mais en public cette fois-ci. « J’accepte. Mais une dernière chose : ne t’attends pas à ce que je reste tranquillement assise avec toi à siroter le thé, parce que j’ai horreur des cages. Il me semble que tu as pu le constater par toi-même. » Elle recommence, cette slave imprévisible et impétueuse. Elle laisse de côté son aspect farouche pour saisir une occasion en or qui, avec du recul, avait suscité son intérêt. Mieux encore, elle avait fait encore une fois l’exact contraire de ce qu’Elise s’attendait. Et ça, ça n’a pas de prix à ses yeux. Défoncer le préjugé, la surprendre avec des décisions étonnantes, la troubler pour avoir une petite once de satisfaction dans ce piège malsain. Son petit sourire s’était adoucit, jusqu’à disparaître totalement. Elle ne s’était pas éloignée, elle avait juste jeté un coup d’œil à la carte qui venait d’être déposée sur la table. « On passe au dessert et on finit ce repas, ou on s’éternise ? » Une brève esquisse signifiant qu’elle trouvait le repas long, la brune avait repris ses distances et elle avait abandonné son verre pour saisir la carte et une nouvelle cigarette. Elle semblait plus apaisée, et surtout de contenir sa satisfaction. Shura était déjà en train de faire comme si de rien n'était, comme si son oui n’avait jamais eu lieu. Changeante cette femme, mais que voulez-vous ? C’est aussi ce qui fait partie de son charme. Et elle ne serait pas affiliée au vent si elle demeurait dans une idée fixe. « Pour en revenir à ce que tu as dis tout à l’heure, le fait que tu poses une condition est en soit une obligation. Puisque si je veux obtenir ce que je veux sans avoir à te brûler vive dans ta propre maison, je suis contraint de passer par-là. Enfin, c’est autre chose qui m’intéresse maintenant. Mais je tiens à ce que ça soit moi qui le brûle en personne. Juste pour être sûr. La voilà, ma condition. Comme j’ai accepté la tienne, ça serait mauvais joueur de refuser la mienne. » S’il était décidément trop facile de rejeter la faute sur Shura, il faut avouer que cela la rend plus bavard, et aussi plus encline à l’expressivité. Pour preuve, ses mains s’étaient tendues au ciel, prouvant à ses yeux une évidence et ses épaules s’étaient haussées. « Concernant ma confiance, hm… Disons que si tu tiens ta part, tu pourras en avoir un bout. » Ce n’est pas du bluff, car selon elle, ce serait une façon légitime de l’obtenir. Elle ne la donne pas à n’importe qui, il faut la mériter à ses yeux. Et puis, ça serait trop facile si Elise obtenait tout du premier coup, non ? Choisissant un Colonel (la glace, pas le bonhomme), elle avait rendu le menu au serveur et elle avait repris son verre de Whisky pour le terminer.
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Basil Egerton
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« Dans un voyage en absurdie que je fais lorsque je m'ennuie, j'ai imaginé sans complexe qu'un matin je changeais de sexe, que je vivais l'étrange drame d'être une femme. »
Elle t’avait paru si colérique, si pleine de doute et de rage un instant plus tôt, presque instable ; tu ne t’étais pas attendue à ce calme soudain. Elle en était revenue à une franche indifférence, à moins que ce ne soit de la lassitude, ou une autre de ces émotions que tu avais du mal à détecter. Et tu te le demandais d’ailleurs : où avait-elle puisé cette nouvelle assurance ? L’alcool ou bien y avait-il autre chose ? Tu soupçonnais quelque chose comme une prise de recul, peut-être une réflexion à laquelle tu n’avais pas accès et qui devait t’arranger bien moins qu’elle. Ou bien, elle était simplement passée outre ses émotions pour se refroidir un peu la tête. En tout cas, ça ne changeait rien, malgré son calme elle ne t’appréciait sans doute pas plus qu’à la minute précédente, et tu avais donc toujours aussi peu de chance d’obtenir une réponse positive. Tu lui avais lancé des phrases toutes faites, qui se prêtaient de la bienveillance et de bonnes intentions, des engagements que tu ne te souciais pas de tenir – tu cherchais seulement le mot juste pour réussir à la faire céder. La conversation semble aller dans le bon sens : elle semble bien vouloir accorder un peu plus de temps de réflexion à ta proposition, ce qui te pousse à tâtonner un peu plus pour obtenir de sa confiance.
Alors tu la laisses reformuler, à sa manière, de sorte à la laisser voir quelles promesses elle peut retirer du contrat, et auxquelles autres elle devrait pouvoir échapper. Elle ne te devrait rien, rien de plus que ce que le lien signifiait dans son sens le plus strict. Un engagement devant les hommes et non devant Dieu, puisque de toute façon tu n’y croyais pas. Peut-être avait-elle pensé à la teneur absurde que le mot mariage devait avoir pour toi, ou peut-être pas. Toi qui n’aimait rien de la société et te fichait au moins autant des hommes qui la constituaient, l’engagement devant eux ne devait pas avoir beaucoup de valeur. Au fond, le seul intérêt que tu devais voir dans le mariage, ce devait être celui-là : l’exclusivité. Puisque dans ce pays au moins, on n’épousait qu’une personne à la fois. Ce serait un lien que la distance ne détruirait pas, une façon d’augmenter à loisir la pression sur ses épaules, une impression de possession. Même si elle partait de par le monde et refusait à jamais de te revoir, tu trouverais bien un moyen de la faire revenir vers toi. Et il faudrait sans doute qu’elle te tue si elle voulait réellement s’en débarrasser. Mais en effet, elle avait raison sur ce point : ça ne l’obligeait en rien à rencontre sa belle-famille, et encore heureux d’ailleurs puisque tu n’en avais pas tellement envie.
Tu fais donc un effort pour la réconforter : « Rassure-toi, personne ne voudra de toi à table. Ils ne voudront sans doute même pas te voir, en tout cas pas sans que je m’en méfie. » Tu ne pensais pas mal, l’objectif n’était pas de la vexer et de toute façon elle s’en fichait sans doute. « Moi et ma famille, nous… divergeons sur bien des points. En fait, tu peux compter sur la certitude qu’ils te détestent, mais ça n’a pas beaucoup d’importance. » Ce n’était peut-être plus aussi rassurant, mais au moins c’était vrai, et tu aurais eu bien du mal à le cacher de toute façon. Si ta mère apprenait ce mariage – oh l’horreur, difficile à dire qui de toi ou de Kochtcheï elle voudrait égorger la première. On pouvait te trouver beaucoup de défauts d’accord, mais tu avais au moins l’avantage d’être extrêmement tolérante, là où tes proches l’étaient extrêmement peu. On ne pouvait pas dire que cette belle-famille serait un don du ciel, tout l’or du monde ne valait probablement pas cette peine. Mais puisqu’elle ne la verrait pas de toute façon – et tu comptais bien t’en assurer personnellement – cela ne remettait rien en question. Preuve en est d’ailleurs que ça ne te valut pas un non catégorique et immédiat, même si tu t’y serais attendue. J’accepte, et tu t’y attendais si peu que tu as répondu à côté. « Prends le temps d’y penser avant de… », mais tu t’interromps en milieu de phrase, réalisant qu’elle venait juste de céder.

Tu as gardé le silence pour marquer ton étonnement, écoutant distraitement ce qu’elle avait à dire, et tu t’es mis à rire un peu sitôt qu’elle t’a proposé de passer au dessert. Comme ça, comme si de rien n’était, comme si elle ne venait pas d’accepter de t’épouser. « Ah bon. » Et tu as éclaté de rire plus franchement – tu te réjouissais de la nouvelle, mais c’était encore le côté inattendu qui t’amusait le plus. « Et bien oui, pourquoi pas ! » Mais il ne fallait pas que tu t’attendes à pouvoir la garder en cage. Ce genre de phrase qui faisait très peu sens, puisqu’on était jamais en cage que lorsque l’on était dans l’incapacité d’en sortir, donc ça ne dépendait pas vraiment de sa volonté. Si tu décidais de la séquestrer, si l’envie t’en prenait du jour au lendemain, elle ne pourrait pas y faire grand-chose hélas, et peu importe qu’elle te mette à l’épreuve de sa mauvaise volonté. Evidemment, et heureusement, ce n’était pas dans ton programme immédiat. Tu t’es mise à l’écouter, le sourire rivé sur les lèvres, ce petit sourire de victoire. Elle s’explique qu’elle le vit comme une obligation, mais ses arguments n’apportent rien de plus à tes précédentes certitudes. Tu faisais bien ce que tu voulais, elle faisait ce qu’elle voulait aussi – si tu voulais garder ce dossier, c’était ton droit, si ça ne lui plaisait pas tant pis pour elle, et si elle décidait de brûler ta maison tant pis pour toi. Tu ne te sentais pas du tout coupable, merci beaucoup, bonjour chez vous.
Ceci dit, cette histoire te rappelle également que, du coup, tu vas pouvoir dire adieu à ce précieux petit dossier. Qui n’était pas plus précieux que tous tes autres, mais les morts avaient au moins l’avantage de ne rien venir te réclamer. Ce point avait tendance à entacher un peu ta joie, et tu cherchais désormais un moyen de la tromper, lui donner l’illusion d’avoir brûlé son dossier sans réellement le faire. L’illusion… C’était aussi simple que ça. Et puisqu’elle tenait autant à ne pas rester dans tes pattes, il y avait peu de chance qu’elle ne fouille chez toi à répétition. Tu t’es remise à sourire sans t’en inquiéter davantage, ce serait un problème d’un autre jour, et d’ailleurs ce n’était déjà plus un problème. « Ça ne me dérange pas, le résultat est le même. Déchire-le, brûle-le, de toute façon j’en connais le contenu par cœur. » Au fond, elle y perdait à ne pas te brûler toi, tu étais toi-même une potentielle fuite d’informations. Elle devait déjà te faire confiance dans une certaine mesure pour te laisser de balader ça-et-là, alors que tu savais des choses que même le dossier ne savait pas. Tu tends ta carte au serveur, l’esprit léger, en commandant à ton tour une tarte au citron meringuée, il n'y avait réellement rien de plus à dire.
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