Let's die like legendsDada & HamletLa milice s'était installée partout. Et quand je parle de la milice, je parle de moi. Je prends pas toujours le déguisement qui fout froid dans le dos, parfois ma forme de corbeau me va beaucoup mieux. C'est ce que j'ai choisi aujourd'hui. Surveiller oui, ressembler à un agent de la mort … Bon je le fais quand même mais de façon un peu moins évidente. Je me suis posé sur un arbre entre Pilgrim et Coconut, attendant que quelque chose se passe. Ou que je sente une aura un peu plus forte que les autres. L'avantage de Bray c'est son lien avec la nature. Ce n'est pas une ville strictement faite de béton, la végétation est partout, et c'est quelque chose que j'apprécie. Après avoir parcouru plus de kilomètres dans le sable que dans la forêt, sans doute est-il normal que la fraîcheur et l'aspect du lieu me procure un sentiment de bien-être. Tout relatif, mais je vais pas demander la lune non plus. Ça doit faire une heure et demie que je suis là, et rien encore n'est survenu. Pour ceux qui ont suivi, je suis pas un grand fan de l'attente, ni des scénarios où je ne fais rien, absolument rien. J'aurais pu, cela dit, prendre le physique d'Anthony pour arpenter les lieux, me donnant la brève illusion de m'occuper, mais il fallait à tout prix que je me défasse de mon enveloppe humaine, ne serait-ce qu'un peu. Les magiciens ne prennent pas vraiment compte du mal que ça nous procure d'être trop longtemps sur place. La logique voudrait qu'ils nous révoquent assez souvent pour que notre essence reprenne du poil de la bête, mais ils ont beaucoup trop peur que quelqu'un nous « vole » avant qu'ils aient eu le temps de nous récupérer. L'ego. D'un côté c'est pas si con. Je veux pas me lancer des fleurs, mais les bons djinns, du moins les puissants, ceux qui ne vont pas se prendre pour ce qu'ils ne sont pas, mettant en danger la Terre entière, ça court pas les rues. J'ai passé cette époque, on peut la situer à peu près comme l'équivalent de l'adolescence humaine. Après on s'assagit, ou du moins on réfléchit beaucoup plus. Ce n'est plus question que de massacres mais de préservation d'abord. On murit, en somme. Alors moi, je dis pas y a que ça, si y avait pas Alaska et Sally, sans doute que tuer tous ceux qui comptent aux yeux de Phineas pour me voir libéré ne me poserait pas plus de problèmes que ça. Mais au moins mon expérience sur place m'a fait comprendre que le Secret était important. Pour nous comme pour eux. Je voudrais pas que l'entière espèce humaine sache ce qu'il se cache parmi eux. Ça donne trop de potentiels gamins qui se penseraient magiciens. Et personne, honnêtement, ne veut voir ça arriver.
❝ bien, maintenant, expliquez moi à quel moment ma gueule est devenu un attrape-corbeau.. ❞Let’s die like legends.J’étais pas spécialement rassuré à l’idée de traverser la ville, avec ces trucs louches qui arrivaient en ce moment. Non, pas du tout même. Surtout depuis le discours du maire, qui m’avait semblé extrêmement… Bizarre. Avec ce double sens, qui m’avait sauté aux oreilles, mais dont je n’avais pas pu parler encore avec quiconque. Et si j’étais sorti aujourd’hui, c’était justement pour aller parler à d’autres soldats de l’OBCM, savoir ce qu’ils en pensaient, si on devait agir par rapport à ça… Car si j’avais raison, s’il s’était réellement lancé dans une croisade contre les créatures, s’il comptait réellement s’attaquer à nous, alors je prendrai les armes, pour calmer le jeu - je l’espérai. Et d’un autre côté, je voulais avoir tort. Me dire que je voyais le mal partout, même dans un politicien véreux qui ne valait pas plus qu’un autre.
Je marchais donc vers là où je pouvais trouver l’un de mes collègues, ne faisant pas plus attention à ce qui m’entourait. Après tout, je profitais de ne plus être en taule pour ne plus regarder partout derrière mon épaule. C’était plus agréable comme vie, d’autant que les regards des Brayiens consternés de voir un meurtrier parcourir leurs rues s’étaient calmés. Ils semblaient avoir tous oublié que c’était mes rues aussi, que j’étais né et que j’avais grandi ici. Et surtout que si j’avais tué, c’était parce que je n’avais pas le choix, pour protéger ma soeur. On l’avait suffisament répété dans les journaux… Comme quoi dès lors qu’on sortait de taule pour une raison, on ne retenait que le fait principal et pas les circonstances.
Au moins, j’avais quelques personnes qui gravitaient autour de moi, me faisant du bien. Trevor, même s’il me cassait la gueule et que je lui rendais la pareille. Emily qui avait fait son grand retour. Aisling, ma petite soeur qui était si importante pour moi. Diane, qui n’avait jamais oublié une seule de nos lettres, et que j’avais pu rencontrer, enfin. Yelena, cette rousse flamboyante, dont aucun mot pouvait la décrire… Je m’estimais chanceux de les avoir autour de moi.
Je pensais à tout cela quand d’un coup, sans vraiment que je comprenne quoi que ce soit, un corbeau m’attaqua. Quoi ?! Je tentai de m’en débarasser en bougeant les bras comme un épileptique, me protégeant les yeux. J’avais vu un épisode des Experts Las Vegas, cette série policière, dans lequel un corbeau avait volé l’oeil d’un cadavre car ça brillait. Et s’il m’attaquait pour mes yeux ?! Ils chopaient facilement la lumière, d’autant qu’ils étaient bleus… Mais il ne me lâchait plus, et en plus il me poussait l’enfoiré de mes deux ! Je tentai de prendre refuge dans la ruelle qui était à côté de moi, mais c’était peine perdue, il me suivait le charognard de mes deux ! Je m’apprêtais à attraper une planche de bois qui traînait à côté d’une poubelle pour lui faire sa fête, quand d’un coup il se changea en humain. Un métamorphe !
Et bien évidemment, il n'était pas à poil, sinon c’était pas drôle.
Parce que bon, se faire plaquer au mur par un mec, c’était déjà assez emmerdant comme ça, mais encore plus quand ce mec avait changé de forme en gardant ses fringues. Putain de merde, est-ce que c’était sérieux ? Est-ce que c'était réellement possible de faire ça ?! COMMENT ? Et en plus... J’allais me faire agresser par un métamorphe corbeau ? Cerise sur le gâteau, il avait l’air complètement barge. Déjà il me demandait si j’avais foiré quelque chose, ouais, j’avais foiré de me défendre sur ce coup là ! Mais c'était qu'il m’appelait Blackwood ! J’aurais voulu répliquer, mais franchement, je pouvais dire ce que je voulais, j’étais choqué. J’aurais jamais imaginé qu’un truc pareil m’arriverait une fois sorti de taule. Lui, il était bon pour l’hospice !
J’avais une tronche pas possible, les yeux complètement exorbité, la bouche à moitié ouverte. Que je refermai aussi vite que je m’en rendis compte en fait, on savait jamais s’il voulait que je lui taille une pipe, ce pervers de malade. Et s’il voulait vraiment faire chier, je partais d’ici illico presto en souris ! J’étais pas à l’aise à l’idée de finir à poil aussi, et surtout j’aimais pas me balader en plein jour avec cette gueule là. En plus, ma fenêtre était fermée, donc traverser la maison depuis la porte, risquer de croiser ma mère qui était une pourfendeuse de rongeurs professionnelle… Oh bordel de merde.
Il voulait m’ouvrir le crâne en deux bordel ! Si je répondais pas à sa putain de question de merde, juste parce qu’il s’était plongé dans un délire incompréhensible, il voulait m’ouvrir le crâne ! Oh ça non, c’était hors de question. Pas possible. Je finis par réagir :
”Mais j’suis pas ton Blackwood putain de merde ! Et puis, t’as pas idée d’attaquer les gens comme ça, après t’être pris pour G.I. Corbeau ? Faut m’dire qui c’est ton dealer, parce que t’en prends de la bonne !”
Je le repoussai, histoire de mettre de la distance entre nous, ok, j’étais pas contre les mecs, mais pas comme ça, j’étais pas un dalleux non plus, et lui là, il était vraiment pas tout seul dans sa tête. 2981 12289 0
Invité
Dim 18 Fév - 16:07
Let's die like legendsDada & HamletJe dois dire que ça arrive pas souvent, que je laisse passer ma colère avant tout le reste, quitte à ne pas voir les signes évidents qui prouvent que je suis totalement à côté de la plaque. C'est de plus en plus fréquent, faut dire, ces derniers temps, je crois que les pilules de Phinéas ont un sale effet sur moi mais je peux pas faire autrement que jouer le jeu. Parce que je suis toujours là, parce que je suis de nouveau sous l'emprise des magiciens, alors que je préférerais réellement crever que d'être là où j'en suis. Mais c'est comme on le dit souvent sans le penser. Je préférerais crever. En réalité je pourrais mais j'ai tenté une fois et ça a pas marché du tonnerre pour moi. La faute à celui que j'attaque sans aucun remords. Je devrais pas être là, qu'est ce qu'il faut que je foute pour disparaître, pour rentrer, pour empêcher la douleur de survenir ? Je pensais avoir tout prévu, je pensais que la mort d'Eldarion suivi de la mienne suffirait à me faire retrouver la paix. Parce que je veux juste ça, c'est pas si terrible à comprendre, je veux juste qu'on me foute la paix, qu'on oublie mon nom, qu'on trouve d'autres pantins à manipuler, j'en peux plus de cette existence, ça me ronge, ça me donne envie de gerber. Sally elle, elle peut pas comprendre, elle aime la Terre, elle aime cet univers et surtout elle a d'ordres à recevoir de personne, son magicien est dans le coma, il va pas tarder à crever et elle elle va rester là, à faire ce qu'elle veut de ses journées. Moi je vois que la mort, je vois que le sang, partout autour de moi. Je me souviens des meurtres, chacun d'eux. Et si celui que j'étais il y a des centaines d'années pourrait aimer ce qu'il fait, pas moi. J'ai passé le cap il y a bien trop longtemps pour pouvoir revenir en arrière, et la seule chose que ça me fait, c'est me détruire encore plus au fur et à mesure. Je suis une cause perdue, c'est un fait. Je suis damné, et le jour où je m'arrête, encore, je me relèverais pas, j'ai perdu cette volonté là la première fois. La seule raison pour laquelle je veux rester, elle est en train de mourir, l'autodestruction ultime. Alaska. Sans elle j'ai aucune raison d'être là, et pour une fois c'est même pas moi qui l'ait détruite, c'est juste la vie des ces putains d'humains qui est pas faite pour elle, parce qu'il y a trop de drames dans cette foutue ville, parce que personne n'est jamais à l'abri de voir son monde s'écrouler. Je connais des esprits qui donneraient cher pour subir le temps comme eux, mais pas moi. Moi je vois le mal qu'il fait et si le concept même me fascine, c'est pas pour ça que sentir l'horloge comme une condamnation me donne réellement envie.
❝ bien, maintenant, expliquez moi à quel moment ma gueule est devenu un attrape-corbeau.. ❞Let’s die like legends.Dernièrement, j’avais vu une annonce d’emploi pour un technicien de surface dans un hôpital psychiatrique. Ils offraient un sacrément bon salaire, et je m’étais demandé pourquoi… Il fallait dire que bon, pour un métier qui consistait à passer la serpillère sur des sols à la con, c’était peut-être abusé. Mais là, de ce que je constatais… C’était que le salaire n’était pas seulement pour le frotti-frotta sur le sol, mais aussi pour les barges. J’imaginais surtout des gens dépressifs qui se balançaient d’avant en arrière, des types innoffensifs, mais clairement, celui là devait s’en être échappé. Et il fallait qu’il tombe sur moi ! J’avais sérieusement les boules, merde ! Et surtout il me malmenait, et je n’avais certainement pas l’intention de le laisser faire, j’en avais assez avec Trevor, et j’avais pas l’intention de passer pour une espèce de fantasme de ce mec là ! Alors, je lui répondis :
”Alors, tu vas sérieusement te calmer, espèce de gros barge, parce que je ne suis certainement pas un chasseur, et encore moins père de qui que ce soit ! Et je t’ai certainement pas buté !”
Il me rendait ouf, j’avais même l’impression d’être ouf. Père d’un gamin, certainement pas. Par contre… C’était bizarre qu’il parle de chasseur, et de mec que j’aurais tué. Vraiment bizarre. J’avais l’impression d’entendre parler de quelqu’un qui était moi, mais pas tout à fait. Avec des nuances. J’avais tué quelqu’un oui. Et il était bien mort ! J’avais été sur sa tombe, à peine quelques semaines plus tôt ! Il me ferait presque douter, ce connard, vraiment, mais heureusement pour moi, j’étais certain de savoir qui j’étais, et ce que j’avais fait. Et puis… C’était quoi cette histoire de laisser crever un gamin ? Alors là, j’avais un sosie, un beau et un pas net non plus.
Par contre, j’eus une idée pour lui montrer que je n’étais pas celui qu’il pensait. C’était simple, n’est-ce pas ? Il me prenait pour une autre personne, avec un autre nom. J’avais juste à sortir mon papier d’identité, mon permis de conduire, que j’avais dans la poche. Il ne m’avait pas servi depuis un petit moment mais au moins, il y avait ma tronche, mon nom, mon prénom, la totale dessus ! Alors je fouillai mes poches, afin d’avoir le porte monnaie qui l’abritait, et enfin je le brandis devant moi, bénissant la distance de sécurité qu’il avait instaurée entre nous.
”Tu vois ?! Je suis Dagda Fitzpatrick, j’ai toujours vécu ici, et j’ai jamais vu ta gueule, tout comme tu confonds la mienne avec un autre ! Et un mec vraiment chelou, parce que ton histoire là, c’est juste à dormir debout !”
Que ce soit à l’OBCM ou dans les rues, ou même à l’école, j’avais jamais vu cette tronche, enfin, ce qu’on pouvait voir derrière la broussaille de ses cheveux et de sa barbe. Sérieusement, si j’en avais vu un comme ça, je m’en serai souvenu. Alors j’insistai, le bras toujours tendu pour lui montrer le permis de conduire.
”C’est bon, tu l’as finie ta crise psychotique ? Tu vas me lâcher la grappe ? ”
Bordel, il devait être sacrément tendu pour faire une erreur pareille sur la personne. Parce que bon, même si deux types devaient avoir la même tête, à quelques trucs près, il y avait le reste. La taille, l’attitude, les fringues, l’ambiance merde ! J’étais positivement certain que j’avais pas la tête d’un daron qui chassait - il parlait des créatures ou de gibier ? - et qui avait manqué de le tuer. Fallait qu’il pète un coup, fasse un truc, mais certainement pas m’attaquer comme ça. A moins que… Je commençais à comprendre. Sa transformation à la suite de laquelle il n’était pas à poil… Son discours délirant. Sa mort qui n’en était pas restée une. C’était un putain de génie ! Qui était sérieusement en train de péter un câble car il était là depuis trop longtemps. Et cela m’échappa totalement.
Let's die like legendsDada & HamletJe crois que ce qui m'a fait réaliser mon erreur, ça a été le moment où le mec en face de moi a brandi sa carte d'identité. Ouais, juste ça. Non pas pour les informations qu'il y avait dessus, après tout le mec était un professionnel, il changeait d'identité comme de chemise et avait même réussi à se faire embaucher chez les flics pour brouiller les pistes. Mais justement, Azraël, aussi rustre qu'il fut de par sa famille entière, était un mec intelligent, retors. Fier, également. Essayer de s'échapper en se faisant passer pour innocent, c'était pas spécialement son style, et je le savais, même en ayant rencontré le mec que quelques fois. Mais pour être honnête, c'était bien plus que n'importe qui d'autre, hormis Alaska. Alors quelque part, je le connaissais. J'avais vu le ravage du temps sur lui, même sur la petite fenêtre où je l'ai connu. Apprendre qu'il avait un fils, mûrir plus vite qu'il ne l'aurait fait dans le cas contraire. Le trentenaire le portait sur son visage parfois. Et la colère retombée, je le voyais. Tout dans ses gestes, dans son expression faciale, ses paroles … Finalement à part la gueule ils n'avaient pas grand-chose en commun. Je m'étais déjà pas mal éloigné de lui, mais maintenant, je croise les bras sur ma poitrine. C'est pas parce que je viens de l'agresser qu'il doit se sentir pousser des ailes, le connard. Pourtant je dis rien, je me contente de le fixer, remarquant enfin l'aura qui l'entoure. C'est bien ma veine de tomber sur un surnaturel. Bon, c'est peut-être mieux qu'un humain finalement, dans le sens où la question de mort participative peut-être mieux comprise, mais tout de même. Après tout, d'après ce que je savais, je suis une exception, aucun de mes congénères ne pourrait se targuer d'avoir survécu à la décapitation. « Okay, c'est pas toi. Dommage. » Parce que ça m'aurait quand même fait plaisir de le revoir, en vérité. Je l'aimais bien avant de voir qu'il avait pas fait miraculeusement bien son job. Mais je m'excuse pas. Tout simplement parce que cette notion là m'est inconnue, les principes de la bienséance humaine sont plutôt loin de moi, à vrai dire. Je suis pas loin de tourner les talons, du coup. Après tout j'ai plus de raison de le faire chier le bonhomme hein. Mais ça m'intrigue quand même un peu. Le monde est-il si petit que deux sosies puissent se retrouver dans un endroit comme Bray ? A priori. Je devrais faire gaffe à pas croiser celui d'Anthony du coup.
❝ bien, maintenant, expliquez moi à quel moment ma gueule est devenu un attrape-corbeau.. ❞Let’s die like legends.Le fait qu’il soit un génie, ça m’était totalement sorti de la bouche, je n’avais pas réfléchi. Mais bordel, ce mec était complètement barge, et m’était avis qu’il était resté sur Terre bien trop longtemps. Il serait temps que son magicien le renvoie d’où il venait, ou s’il était mort bah… Qu’il parvienne à rentrer chez lui d’une façon ou d’une autre, ce serait vraiment le mieux qui puisse lui arriver. Bien que j’étais un peu curieux de la personne un peu louche qui devait avoir la même tête que moi. Y’avait cette sorte d’idée commune qui disait qu’on avait tous un sosie quelque part dans le monde, cependant je n’aurais jamais pensé que ce sosie serait à Bray… A moins que j’aie de la famille ici.
Depuis que j’avais su que je n’étais qu’un gamin adopté, je m’étais imaginé beaucoup, beaucoup de choses. Que j’avais de la famille quelque part, c’était facile à imaginer. C’en était une autre de sérieusement le penser. Jusque là je n’avais pas eu spécialement envie de chercher, me disant que si j’avais été adopté, c’était pour le mieux – d’autant que je tenais à ne pas blesser mes parents. De ce fait, j’ignorais absolument tout de mes origines…
D’un autre côté, ce type était clairement détestable. Me surnommer « princesse », ce n’était pas le meilleur moyen de faire de mon son pote. Je faisais mon choqué si je voulais, ce n’était pas lui qui avait fini plaqué contre un mur, et sérieusement, ça me foutait en l’air et me donnait une sérieuse envie de lui péter sa gueule, djinn ou pas. Cependant, si lui n’avait rien à perdre, moi, je venais de sortir de taule. Un coup comme ça, et je serais capable d’y retourner. Ainsi, puisqu’il s’était encore reculé, autant en profiter pour me barrer. Affaire close.
« Un jour, on se recroisera quand t’auras quitté le nuage de came qui te maintient si high. Et ce jour-là, tu m’en diras plus sur mon… Sosie. D’ici là, je te conseille l’HP à Dublin, excellent programme de désintox’ là-bas. »
Sur ces paroles, je tournai totalement les talons pour quitter cette fichue ruelle. Et pendant deux secondes, afin de réussir à me calmer un peu en m’imaginant résumer ce qui venait d’arriver à Trevor, ou Utah. Hey mec, j’ai été agressé par un corbeau qui est devenu un djinn, puis qui m’a retenu contre un mur afin de me faire avouer que j’étais un type que je n’étais pas ! Et visiblement, il a eu peur de mon permis puisqu’il a accepté que je n’étais que Dagda Fitzpatrick quand je lui ai montré. Ca aurait pu être de faux papiers, mais soit il a fini par se rendre compte qu’on ne se ressemblait pas tant que ça, mon sosie et moi, soit… Je n’en savais rien. Mais quelque part, j’avais hâte de le recroiser dès lors qu’il sera fixé au plancher des vaches. Il aura des choses amusantes à me raconter, j’en étais certain… 2981 12289 0
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