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 Demoiselle en détresse cherche carrosse [Gidéon O Murchù]

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Tu te mets à courir et tu ris comme une démente. Le vent contre ta peau quasi nue -seuls quelques haillons évitent de te faire passer pour une écologiste ayant quelque peu dérapé dans son amour pour dame nature- te fait frémir mais ce n'est pas grave. Tu ne ressens pas le froid mordant de cette nuit d'hiver. Tu ne ressens plus rien si ce n'est une joie incommensurable. Tu es libre, du moins presque libre. Ce presque tu préfère l'ignorer,  à l'instant présent tu te permets cette douce illusion, et au fond tu n'as pas tort. De toute ta vie, cette course effrénée est sans doute le premier moment de liberté totale que tu connais. Oui libre et l'adrénaline que cela te procure  te fais tout oublier, tout même les ronces qui t’égratignent les jambes, même les branches qui te giflent les joues. De toute façon ces douleurs te paraissent dérisoires, elles aussi elles ne sont rien et tu en sais quelque chose. Une série d'image t'assailles, tu crois entendre leur rire résonner derrière ton dos, tu accélère ta course avant de t'arrêter et de pousser un cri de rage. Non tu n'as plus peur, tu n'auras plus jamais peur, sous la lumière de la lune tu te saisis d'une simple branche et tu la secoues dans l'air. Personne en apparence, seulement de la brume mais toi tu sais ce que cache l'invisible. Tu te mets à crier, en alternant crise de larme et crise de rire avant de stopper net. La brume t’encercle, alors  tu fermes les yeux en souriant, non tu n'as plus peur, vraiment plus peur. Ce sentiment tellement éprouvé, fardeau de l'humanité toute entière, tu l’as oubliée. Seule la folie désormais guide tes pas et la folie ne connaît rien si ce n'est elle. Alors tu avances, laissant la brume derrière toi, le peu de Margot qui restait en toi tu le laisses derrière. Ton humanité se disperse avec la brume parmi les arbres hirsutes et les hululements des chouettes seules témoins de ce drame.  

La terre humide sous tes pieds nus te rappelle incessamment que tu es vivante. Plus vivante que tu ne l'as jamais été. Tu entends plus clairement, les odeurs assaillent tes narines et ton regard qui a été habitué au manque de lumière perce l'obscurité. Amaigrie, les joues creusés, la peau cireuse tu semble plus faible que jamais et pourtant tu te sens forte.  Une étrange énergie te permets d'avancer, alors que le simple fait que tu n'as pas été nourris depuis des jours devrait suffire à ton corps pour qu'il s'écroule, mais contre toute attente tu n'as aucun mal à courir. Les plaintes de ton corps tu les ignores. Tu a appris à le faire, ton professeur en la matière avec son zèle tout particulier ne t'as pas laissé le choix,  tu n'avais d'autre choix que de subir ces enseignements. Alors tu as appris, et avec zèle à ton tour, chaque coup, chaque stratagème pour te faire souffrir, soufflant sur les braises de ta haine… Finissant par animer un véritable brasier.

Tu continues à courir, tu sens une dernière fois l’égratignure des arbres contre ta peau avant de mettre le pied sur  le bitume. Texture au combien répugnante. La civilisation ne t'as jamais fait de cadeaux et le contact d'une de ses incarnations suffit à te le rappeler. Tu te remets à rire, un bon coup, une dernière fois avant de jouer le rôle convenu, tu continues à courir comme un désespérée en suivant la ligne blanche. Au fur à mesure de la ligne, tes certitudes se renforcent, tu as décidé de suivre un chemin précis et ce chemin – tu en es sûre-  tu n'en déviera jamais.  Ce chemin tu l'embrasse de tout ton être et alors que tu commences à laisser ton corps reprendre ses droits, que ton souffles se fait plus fort, que les larmes coulent de tes yeux reflétant un faux semblant de peur, qu'un faible cris s'échappe de ta gorge meurtris… Oui alors que tu commences à porter le masque de la victime, instruments d'autres, tu sens les caresses doucereuses de la vengeance.

Oh. Une voiture et tandis que tu agites tes bras, que tu te jettes devant les phares de ton carrosse, dans ta folie furieuse dissimulée derrière une folie apparente  tu crois reconnaître un visage.

Tu te retiens de sourire.

Il ne faudrait pas tout gâcher.  
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Demoiselle en détresse cherche carrosse
A. Margot O'Neill & Gidéon Ò Murchù
Une nuit. Un plafond d’étoiles épinglées sur une trame onyx. Pas une goutte de pluie, un peu de brume tout au plus, que les phares d’une Rolls noire peinaient à percer. Une route dégagée, un calme de peinture impressionniste. Les roues même sont silencieuses sur le goudron nappé de l’humidité irlandaise - leurs jantes teinte acier tournent pourtant à une allure vertigineuse et pour le moins imprudente. Elle fend l’air, cette énorme boîte, elle caresse par le dessus les limitations et présente son imposant pare-choc à la sécurité routière comme un majeur injurieux plein de tendresse. Elle émane un violent désir de vitesse - non pas seulement dans l’idée de ne pas perdre un temps précieux, mais parce que la sensation en elle-même est grisante et libératrice. Elle file - elle file un peu trop pour la pénombre, et l’on aurait redouté qu’elle dérape dans un virage un peu trompeur, mais le conducteur en maîtrise chaque manoeuvre avec une étonnante facilité. Son regard, le regard de l’homme alerte, survole avec habitude ce vaste écran qui part en fumée et se tâche d’humidité sous le ballet mécanique des essuie-glaces. Il n’y a rien que du silence, dans la Rolls, alors. Un peu de chauffage mais pas tant. Pas de musique, surtout pas de musique - il aimait cela, le conducteur, se trouver seul avec ses pensées, et consacrer à la route la majorité de sa concentration. Une main trop large, négligemment posée sur le volant - c’est suffisant, il le maîtrise comme on tient les rènes d’une entreprise en expansion. La sueur tâche son front et le coton de ses vêtements : le coupable, un café de distributeur automatique est écrasé dans le porte-gobelet à côté de son levier de vitesse. Son col est ouvert, l’heure du jugement est dépassé, il n’y a pas âme qui vive sur ces routes désertes. Le calme, emprunt de nervosité. L’envie de franchir la limite du raisonnable pour arriver plus vite, et tout à la fois, le plaisir de ne jamais voir cette coupure se terminer. Le parfum capiteux de cuir neuf, de Cologne et de Camel Black - et une tête trop pleine ressassant les préoccupations de la journée.

Gidéon Ò Murchù revenait de Dublin où il s’était rendu pour affaire - le ciel était déjà noir lorsqu’il avait saisi la route, et il traversait désormais West End plein phares, éblouissant avec indifférence branches, troncs et peupliers. En quelques minutes à peine, il serait rentré. Il aurait atteint Golden Coast, aurait garé sa Rolls Royce dans le garage, aurait rejoint prestement son bureau, pour régler de derniers détails avant de se laisser reposer maigrement jusqu’à sept heures tapantes. Il aurait dès lors repris sans encombre l’ordre qui régulait habituellement ses journées, sans croiser personne à moins d’en faire expressément la demande. Vingt-quatre heures étaient un temps bien court, et à son âge il ne les voyait plus passer. La chose était d’autant plus angoissante qu’il avait la mort dessinée dans le poumon encore aujourd’hui - mais bientôt, bientôt la sentence serait rendue, et quelle qu’elle soit il en serait débarrassé. Dans la seconde pourtant, il n’y avait d’autre soucis à se faire que Golden Coast, garage, bureau, répétez après moi, yes we did it. Ce n’était pas un exploit, une simple routine que ce voyage avait brisé pour quelques heures.
Pourtant non. Pourtant il fallut qu’un programme aussi simple ne se passe pas comme prévu. Il n’eut qu’un temps très bref, en somme, pour réagir à cet imprévu surgissant au devant de ses roues : il fallait compter sur sa capacité réflexe pour épargner la vie de cette pauvre chose, et il s’était finalement arrêté à une distance peu raisonnable. Oh, la mauvaise humeur pointait, c’est qu’il n’aimait pas être brusqué, dérangé dans ses pensées, interrompu dans sa route et dans sa vitesse. Le silence, le calme, cette ambiance si agréable, de ces rares moments où il savait être parfaitement lui-même face à son individualité, était subitement rompue, brisée, restait encore à savoir par quoi. Une femme. Etait-ce vraiment une femme ? Elle aussi semblait brisée, rompue. En hâillons, laide, sale, démunie, atroce à voir. Il ignorait tout de ce qui pouvait jeter une femme dans un tel état sur une route de campagne. Un viol peut-être, au détour d’un fourré. Dans tous les cas, il ne pouvait, pour sa réputation, laisser une personne errer et répandre sa détresse à tous les vents, quand bien même elle lui inspirait assez de dégoût pour qu’il ait voulu l’écraser.
Les feux de croisement vinrent finalement surligner les feux de brouillard, évitant ainsi d’éblouir la demoiselle davantage. Il la dévisagea encore un instant en silence - mais ne la reconnaissait pas. Comme eut-il pu ? Ce n’est pas comme si l’on pouvait voir sur cette tête un véritable visage. Elle aurait pu être sa propre fille qu’en l’état elle aurait été méconnaissable. Il avait finalement baissé sa vitre, et lui avait adressé un terme qui l’aurait probablement fait passer pour un prédateur dont il valait mieux se méfier, mais il s’en moquait éperdument - qu’elle s’en aille si cela lui déplaisait. « Montez. » Une profonde indifférence dans la voix, teintée d’un peu d’agacement. Il y avait bien une part de compassion, vis-à-vis de cette femme décharnée, affamée, détruite. Mais aussi une certaine répugnance à l’idée de la laisser monter dans sa voiture. J’aimerais dire de lui qu’il n’était pas le pire des hommes, mais il avait toujours un mal fou à lire de l’humanité dans la plèbe. La misère, cette faiblesse. S’ils voulaient se plaindre de leur sort, qu’ils blâment donc la vie cette sale race, et qu’ils y mettent un peu du leur aussi, ces êtres exécrables.
19.02.2018
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La lumière des phares t’éblouis : pendant un cour instant tu redeviens aveugle, comme les premiers instants de ce qui avait été ton enfer durant deux ans. La voiture, une rolls pour être plus précis, mais tu n'avais jamais été passionnée de mécanique et dans l'instant présent tu t'en fiches complètement, s'arrête à peine à quelques millimètres de ta personne. De peu tu aurais été fauchée. Il aurait mieux valut mais la main invisible du destin te montres une fois de plus que tu as encore un rôle à jouer. Un terrible rôle mais un rôle tout de même. La pièce n'est pas finie, l'acte final aux yeux du monde c'était déroulé pour ta personne, Margot n'était plus, mais tel un film d'horreur tu allais surprendre tout le monde : non rien n'était fini, ce n'était que le début de l'horreur. Le début de la fin. Ce moment où le dénouement approche.

Tu avais toujours apprécié les dénouements explosifs et Bray allait en connaître un des plus beaux. Toi vivante, et tu l'es, tu le sent, tu jouis même de la sensation de ton cœur battant à toute allure contre ta poitrine, tu allais t'assurer d'écrire la plus belle des fins pour ce ramassis d'ordure.

Tes yeux s'habituent à la lumière soudaine de ton sauveur. Oui ton sauveur car derrière le volant, tu arrive à distinguer une silhouette vraisemblablement masculine. Une silhouette qui étrangement t'évoque une personne. Non ce n'est pas possible mais pourtant tu le sais c'est lui. Ton ennemi, pas la personne que tu hais le plus, mais un de tes plus terribles ennemis. Un de ceux que tu réduiras en charpie sans aucune pitié. Il n'en restera plus rien. Tu le sais, tu le sens, tu le pressens. C'est lui et personne d'autre. Encore une fois l'ironie s'invite dans toute sa grandeur dans ta vie. Tu as envie de sourire, d'éclater de rire devant le ridicule de la situation. Le hasard fait si mal ou si bien les choses, tu n'arrives pas à choisir entre les deux. Cependant tu gardes ton calme, non tu gardes plutôt ton rôle de folle complètement paniquée. Ce qui n'est pas bien difficile, tu est objectivement paniquée, ils sont sans doutes encore à tes trousses. Tu ne sera sauves qu'une fois dans la voiture. Heureusement pour toi, il baisse sa vitre et t'invite à monter dans sa voiture. De la pire des façon. Plus que d'un sauveur il apparaît comme un autre prédateur mais tu n'en as cure, toi tu sais de ce dont il est capable. Il reste pour le moment moins dangereux que les deux autres. Tu t'en fiches aussi de sans doute pas paraître crédible, l'état ou tu apparais peut facilement laisser transparaître que tu as perdue tout capacité à raisonner correctement… À un point tel que tu montes sans réfléchir dans la voiture d'un richard inquiétant. Ce qui encore une fois n'est pas loin de la vérité tout en étant des plus éloignés des faits. Oui tu as perdue la raison mais malgré ta folie tu raisonne comme tu ne l'as jamais fais.

Tu montes, tu te précipites, dans la voiture, place passager. Tu apprécie de voir la terre et la boue te recouvrant salir quasiment instantanément l'intérieur luxueux de la voiture. Mesquinerie de ta part mais vu ce que tu comptes lui faire subir, le vieux regrettera amèrement que tu te contente pas juste de salir sa saleté de bagnole. Pendant un instant, l'idée qu'il te reconnaisse te traverses l'esprit mais tu la balaye aussi vite qu'elle est venue. Tu dois être reconnaissable, y compris pour ton propre père, tu n'as pas besoin de miroir pour le savoir mais un coup d’œil au rétroviseur confirme ta théorie. Il n'a aucun soucis à ce faire de ce côté là.

Avec un air hagard, tu te tournes alors vers lui, cet homme honnie, et tu t'adresses à lui, pour la première fois depuis deux ans avec les vestiges qui reste de ta voix, une voix à faire pâlir les morts, mais cela te réjouis. La composition de ton rôle est parfaite même pas besoin de forcer.

- Emmenez moi au commissariat s'il-vous-plaît, je vous en supplie, emmenez moi au commissariat, par pitié !

En souriant intérieurement, tu saisis son bras avec tes mains répugnantes et tu le secoues légèrement avant de le lâcher et de marmonner des paroles incompréhensibles pour le commun des mortels.

Toi faussement perdue, tu savoures.
Gidéon, Gidéon, Gidéon. Tu penses à lui. Cet homme qui te conduis. Ton sauveur. Cet homme qui te conduis sans savoir que chaques mètres qu'il roule le rapproche de sa chute.

Oh que tu aimerais rire.
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Demoiselle en détresse cherche carrosse
A. Margot O'Neill & Gidéon Ò Murchù
Pauvre chose. Elle s’était jetée sous les roues de la Rolls patinant sur la route trempée d’humidité, et la mort ne l’avait frôlée que de quelques millimètres. Elle ne voyait rien, l’éblouissement des phares trop intenses dans la pénombre l’avait aveuglée jusqu’à ce que sa mauvaise rencontre daigne en ajuster l’éclat, et elle le fut sans doute quelques minutes au-delà d’ailleurs, le temps d’habituer à nouveau sa vue. J’aimerais dire qu’elle était comme un animal apeuré qui aurait traversé la route au mauvais moment et s’en serait tiré de justesse, mais elle semblait redouter l’entièreté du monde plutôt que la voiture, et on l’aurait soupçonnée sans doute de penchants suicidaires. Peut-être aurait-il fallu l’exaucer, accuser l’obscurité, la mauvaise visibilité, l’inconscience de la demoiselle, et foncer droit, accélérer peut-être – pourquoi ralentir, pourquoi s’arrêter, puisqu’à l’évidence, elle faisait si peu cas de sa propre mort. En tout cas, s’il fallait dans cette farce que l’un présente des excuses à l’autre, ce n’était certainement pas au conducteur de faire la démarche. Il rejetait l’accident au plus loin possible de sa conscience, et quoi qu’il se soit passé, il l’aurait tenue pour responsable. Pensez-y ! Elle le ralentissait et aurait pu le ralentir plus encore, et plus d’abîmer et de salir sa jolie caisse. Cela seul était déjà impardonnable.

Montez. Quelle curieuse générosité de sa part. C’était plus par devoir que par envie, et s’il s’était écouté, il se serait contenté de faire retentir des claques sur ses joues trop maigres pour avoir osé balader un comportement aussi imprudent jusqu’à son pare-chocs avant. Elle avait répondu à l’appel sans la moindre hésitation et s’était jetée sur la portière passager dans un état presque berserk. Folle à lier peut-être, même sans doute vu les expressions de son visage qui lui évoquaient de très mauvais souvenirs – folle à lier, mais visiblement consciente et absurdement raisonnée, assez pour grimper sur ce pauvre siège dont le cuir n’avait sans doute jamais connu d’arrière-train aussi sale. La bête affolée est trop précipitée dans ses gestes, elle est infiniment irritable, et la mâchoire de Gidéon s’en ressent – les dents serrées, les dents qui grincent, d’un grincement trop sonore pour être sincèrement discret. Son regard se promène sur les tâches boueuses de son intérieur plutôt que sur sa rescapée, dont il se fout éperdument en premier lieu.
Elle s’était tournée vers lui, avec sa détresse, avec sa voix brisée, suppliante et insupportable. Elle parle trop, elle est trop familière – lorsqu’elle saisit son bras, la réaction ne se fait pas attendre. Le dégoût, le revers de main trop brusque, qui la repousse contre la portière sans ménagement. « Garde tes familiarités pour toi, et ne touche à rien. Tu ne voudrais pas que je te jette dehors et te fasse regretter de m’avoir coupé la route. » Pourquoi cette cruauté ? Parce qu’elle n’avait plus rien d’humain sous cette apparence décharnée, qu’elle avait tout de détestable, qu’il ne la respectait pas en l’état et que sa parole ne valait rien contre la sienne. S’il était celui qui la sauvait et la tirait de son pétrin, comment l’accuser de maltraitance ? Je sais, elle avait connu bien pire, mais il ne lui aurait pas été pour autant profitable d’être rouée de coups – il ne manquerait plus que son messie l’achève par mégarde, tiens. Contrairement à son autre bourreau, celui-ci ne ferait pas d’effort pour la garder en vie si elle le jetait hors de ses gonds.

Il avait redémarré dans un léger vrombissement, une fois assuré que la chose assise à côté ne risquait pas de toucher à tout et de faire n’importe quoi. L’odeur était infecte – il gardait assez peu souvent sa fenêtre ouverte, mais pour cette fois, c’était plus que nécessaire, et de toute façon la nuit était assez calme pour ne pas l’assommer de son désordre sonore. Il avait repris la route, suivant West End, mais déviant sa route en direction du centre-ville plutôt que de Golden Coast. Ne pouvant plus se fier à sa seule concentration, il avait modéré son allure, et compensait son incapacité à se plonger entièrement dans ses pensées en s’intéressant un minimum à son compagnon de voiture. « Que faisais-tu là ? » Une question où l’on aurait pu lire un double sens, plus encore à présent qu’il avait abandonné le vouvoiement, jugeant ne plus lui devoir le respect. Pourtant non, il ignorait encore tout de son identité, la question était presque bénigne – que faisait une femme, selon toute probabilité égarée loin de son domicile et déboussolée, sur une route au beau milieu de la nuit ? Douteux, et un quelque chose qui laissait présager une arnaque, raison pour laquelle il la suivait autant des yeux. Ce qu’il voyait d’ailleurs n’était pas pour le mettre plus confortable. « C’est ton sang ou celui d’un autre ? Qu’est-il arrivé ? » Et il maudissait la pénombre qui le faisait douter de ce qu'il voyait.
19.02.2018
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Tu apprécie l'ironie de la situation. Tu en savoures même le côté délicieux -te faire sauver par celui qui à voulu t'éliminer de la surface de cette terre, seul le dieu de l'humour, bénie soit-il si il existe, peut être à l'origine d'une blague si savoureuse… Tu apprécies mais  tu ne te reposes pas sur tes lauriers. Tu as échappé aux monstres les plus terribles de Bray, dont un n'a d'humain que son enveloppe corporel et l'autre seulement le nom, mais tu trouves actuellement dans la voiture de l'un des croques mitaines de Bray. Enfin un de tes croques mitaines même si tu te doutes fortement qu'il ne le soit pas pour quelqu'un sur cette terre. Aux dernières nouvelles, avant que tu t'absentes, il l'était même pour la majorité de ses enfants. Tu exagères mais il faut bien avouer que l'image n'est pas tout à fait fausse. Tu as aucun mal à imaginer toutes les mères sirènes dire à leurs enfants de rester sages sinon Attention le méchant Gidéon Ò Murchù viendra te chercher. Oui tu trouves cette idée parfaitement logique en vu du personnage.

Gidéon.
Ò Murchù.  


Un simple patronyme et beaucoup d'échos possibles. Homme d'affaire. Qualifié de requin dans le milieu -ce qui encore une fois est hautement ironique du sa nature. Riche notable de Bray ou tout simplement riche. Une grosse fortune du pays. Gidéon c'était en parti ça, tu l'avais connu sous cette casquette mais tu avais connu aussi l'homme en tant qu'homme. Père tyrannique entre autre et surtout sombre connard. Il avait été un beau-père possible mais très vite un ennemi à ton bonheur puis suite à ton insouciance un  ennemi mortel et maintenant, sans le savoir, il s'apprêtait à devenir une future victime. Tu n'avais pas été sage, le croque mitaine avait trouvé moyen de te punir mais tu comptais lui rendre la monnaie de sa pièce.

Gidéon.
Ò Murchù.  

À côté de toi. Si prêt. Si dangereux. Si tentant aussi. Tentant de l'étrangler avec tes mains boueuses, il lâcherait le volant et la voiture se précipiterai dans un fossé ou dans un arbre quelconque. Rideau noir et fin de l'histoire. L'idée était tentante il fallait l'admettre mais tu ne pouvais pas. Tu méritais mieux et lui pire. Oui la tentation de le tuer maintenant. Un dénouement simple et efficace. Fin de la souffrance et Bray s'en porterai mieux. Tu en es sûr et certaine, sans toi, sans  Gidéon Ò Murchù, sans sa putain de bagnole de luxe de merde Bray pourrait respirer le temps de quelques secondes avant de se noyer de nouveau dans la névrose de ses habitants. Oui ce serait même une bonne action de mettre fin à tout ceci maintenant et présentement mais…Castiel.

Castiel.
Ò Murchù.


A travers les traits vieillissants du père tu ne peux t'empêcher de voir le visage de son hériter. L'homme que tu as aimé, le seul et l'unique. Ton amour. Celui que tu hais.

CASTIEL CASTIEL CASTIEL.

Ce prénom résonne dans ta tête, fusionne avec ta folie, avec ta haine et disparaît dans  le maelstrom fou furieux de ta raison qui s'étiole de seconde en seconde. Il est ta raison de vivre. Ta raison de respirer, de voir, d'écouter et de sentir. La raison de garder tes 5 sens en éveil et de ne pas quitter totalement ce bas monde. Il est ta putain de motivation. Cette putain envie de détruire, celle qui t'anime, c'est lui. Lui et personne d'autre. Oh que je t'aime.

Tu es tellement absorbé par ta haine que tu en oublierais presque son enfoiré de père. Celui qui te repousses violemment contre la portière de ta voiture. Rien d'étonnant. Tu constates que ton ennemi est resté le même. Tant mieux, cela t'aurais fais de la peine si entre temps cette tête à abattre c'était acheter une humanité. Cela aurait peut-être atténuer les feux brûlants de la vengeance. Dommage non ? Oui sans aucuns doutes.

Tu prends plaisir à le regarder avec un regard hagard, de ne pas répondre à sa question. Rien de surprenant. Il ne faut pas qu'il s'étonne. Éclater une folle contre sa portière alors qu'elle vous demandait de l'aide ne la rends guère causante. Enfin tout dépends de la folle en question tu imagines. Tu décides  de prendre le rôle de la folle qui utilise ses lambeaux de consciences pour survivre et non pour taper la discute. Cela tombe bien, c'est un peu près l'état où tu te trouves. Il te parle de nouveau, cette fois-ci du sang qui recouvre tes mains et sans doutes un peu près le reste de ton corps. Décidément. Tu ne connais rien aux bagnoles de luxe mais ton carrosse doit être particulièrement onéreux pour que Gidéon Ò Murchù dédaigne détailler une pouilleuse plus d'une seconde. Tu es mesquine. Mesquine aussi de crier, un faible cris, mais tu le sais cela suffira pour faire souffrir les délicats tympans de ton chauffeur, en regardant tes mains comme une demeurée.

Tu te recroquevilles, les larmes coulant de tes yeux, tu as pas vraiment de mal à faire semblant, quelques souvenir de douleurs particulièrement aiguës suffisent  à rappeler à ton corps les horreurs qu'il a subit et à le faire dérailler.

- Emmenez moi au commissariat s-il-vous-plaît… Murmures tu alors en boucle, tout doucement, de plus en plus doucement avant de tomber dans une torpeur mi feinte mi réelle.
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A. Margot O'Neill & Gidéon Ò Murchù
Comment pouvait-il seulement imaginer que sous cette expression de franche angoisse teintée de folie et maculée de boue, la chose qu’il sauvait avec toute la mauvaise volonté du monde décuplait une haine sans limite à son encontre, et dessinait avec régal les premiers croquis de son futur meurtre ? Il voyait plutôt la boue que la femme, et plutôt la misère que l’humain, la folie le dégoûtait autant qu’elle lui faisait peur et la faiblesse lui donnait des envies de maltraitance. Il ne se doutait de rien, mais comment aurait-il pu ? Il l’aurait brisée d’une main. Elle était rendue si frêle qu’il lui aurait suffi de saisir son crâne et de l’éclater contre le goudron pour que Margot et sa folie meurtrière ne soient plus. Sauf qu’il ne soupçonnait ni Margot, ni la folie meurtrière, et c’est à peine s’il pouvait imaginer poser un nom sur ces restes vivants. Il était bien trop dans le mépris pour voir plus loin que le bout de son nez, l’ego et l’orgueil l’auraient rendu aveugle à la menace et voilà une erreur dont on aurait pu tirer avantage - ce qui le perdra sans doute, si son propre fils ne se charge pas de l’éliminer. Pourtant, même sans se douter de la mélasse dans laquelle baignaient les pensées de sa rescapée, on n’aurait pu dire que Gidéon était calme. Le calme s’était évanoui lorsque la voiture s’était arrêtée en urgence et n’avait pas repris depuis - à cause de cette présence désagréable, cette présence répugnante qui lui donnait la nausée, les moindres mouvements de ces membres sales lui inspiraient de la colère, et il n’avait pas besoin de plus fourni pour avoir de la haine pour elle. Mais une haine passive, bénigne, pas celle qui pousse à tuer - ou Bray serait bien davantage dépeuplée qu’elle ne l’était, depuis le temps qu’il haïssait tout ce qui bougeait dans ses ruelles.

Il aimait le silence. Il aimait aussi que l’on réponde à ses questions. Et il aimait que l’on baisse les yeux devant lui. Mais elle, elle l’avait dévisagé avec une mine ahurie, elle n’avait répondu à rien - pire, elle s’était mise à crier. Oh, pas un cri très puissant, après tout sa voix était brisée, on ne l’aurait probablement pas entendu depuis l’extérieur de la voiture, mais c’était assez pour crisper le visage du triton. Les cris, les larmes, c’était de ces choses qu’il ne parvenait à tolérer, à un point quasi pathologique. « Tais-toi, mais tais-toi bon sang ! Tu vas retourner sur le bord de la route si tu ne te tais pas très vite. » Il détestait les femmes. Il les détestait tellement. Si faibles, si fragiles, si émotives. Toujours à geindre, à pleurer, à crier, à ne pas savoir suivre un ordre ou une consigne, à suivre leur coeur ou leur prétendu sixième sens plutôt que leur raison. Il ne fallait pas s’étonner si son entreprise dépensait une fortune plutôt que de faire un effort sur la question de la parité. Tous les mécanismes de la boîte trouvaient leur origine dans les hantises du PDG. Quelle ironie, quand on sait que la bête apeurée recroquevillée à sa droite y avait travaillé.
La route défilait des deux côtés, avalée goulûment par le pare-brise avant. Beaucoup trop agacé par les gémissements de la place passager, il avait presque inconsciemment augmenté la vitesse de sa voiture, malgré l’approche du centre-ville et la limitation croissante. Il ne voulait qu’une chose, se débarrasser de la gueuse au plus vite. Remarquablement crispé sur le cuir de son volant, il n’avait plus desserré les mâchoires jusqu’à avoir le commissariat en ligne de mire. « On y est, descend. » Il n’avait même pas attendu d’être garé pour le lui dire, mais ce fut tantôt chose faite - et d’ailleurs, il n’avait probablement pas besoin de lui en donner l’ordre, elle l’avait tant répété que c’était sans doute la première chose qu’elle aurait faite de toute façon. Il remarqua pourtant à cet instant le semi-mutisme et la torpeur dans laquelle elle avait fini par se réfugier. En tout cas, elle n’avait pas intérêt à compter sur lui pour qu’il la porte, il aimait encore mieux la traîner jusqu’au poste par la cheville. Il était descendu de son côté et ne l’avait pas attendue d’ailleurs pour se rendre jusqu’à la porte, qu’il entrouvrit avant de lui lancer un regard - histoire de vérifier qu’elle ne fasse pas n’importe quoi dans sa superbe bagnole. Son regard voulait tout dire : dépêche-toi, j'ai largement mieux à faire. Un contretemps. C'est tout ce que tu es : un contretemps.
19.02.2018
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