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 whatever it takes + Hamlet&Wolfgang

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J'ai un mal de crâne impossible. Je me suis encore levé en fin d'après-midi, alors que je suis même pas sensé dormir. J'ai presque envie de vomir, de la douleur que ça me procure. Je sais d'où ça vient, y a pas de secrets. Mais je préfère pas penser au contenu des pilules qu'on me donne. De quoi détraquer l'esprit des djinns, le tout créées par des humains, ou du moins des êtres terrestres. Y a de quoi flipper, même pour moi. Mais à part espérer que Wys trouve une solution à mon problème, j'ai de toute manière pas grand-chose à y faire. Ce n'est pas comme si j'avais réellement le choix, après tout. On peut voir les choses de toutes les manières possibles, Phineas est mon magicien, et tant qu'il crèvera pas six pieds sous terre, ce sera toujours le même problème. Je le déteste pas pourtant, c'est un bon gars à qui il est arrivé de mauvaises choses. On peut pas dire non plus que je sois le mieux placé pour critiquer les décisions du genre, j'ai fait pire au moins un million de fois. Mais quand ça nous tombe dessus, on rigole beaucoup moins que quand on en est l'auteur, et être manipulé comme ça, c'est pas ma tasse de thé.

Je finis par me traîner dans le salon. Sally est absente, et tant mieux, elle panique toujours beaucoup trop dans ce genre de situations, ça me rend nerveux. J'ai pas envie de rester enfermer dans l'appartement non plus, malgré mon état. Je pense que Phineas va me lâcher quelques temps après la soirée d'hier, c'est pas plus mal. Alors j'attends que le jour baisse, pour enfin sortir. Depuis que je suis de retour au vingt-et-unième siècle, j'ai appris à conduire une voiture, mais je suis toujours pas à l'aise avec toutes les nouveautés psychologiques du genre, je préfère encore marcher. Je finis donc, comme à mon habitude, au Smooth Criminal. Cet endroit est à la fois le repère de chasseurs tout comme il peut être un repère de Surnaturels, ça a tendance à me faire marrer. Le patron, un djinn que j'avais jamais rencontré avant, n'a rien du mec aimable à qui t'as envie de taper la discute. Mais ça me va plutôt bien, je suis pas forcément d'humeur non plus. Je m'assois tranquillement à une table, profitant du fait que le lieu soit encore plus ou moins vide. Il y a bien quelques ivrognes penchés sur le bar, avec leur voix forte qui me percent les tympans même de là où je me trouve, mais je peux encore m'y faire. J'attends que ma pinte arrive, avant de me plonger dans la contemplation du verre. Je sais pas trop ce que je fous là, c'est pas comme si j'attendais quelqu'un. Mais l'alcool, ça m'a toujours fait du bien. C'est plus psychologique qu'autre chose, venant de moi, mais c'est la seule addiction humaine que je peux encore comprendre. Ça et la cigarette. Je m'en sors d'ailleurs une, attendant que quelque chose arrive pour me sortir de ma torpeur, le regard fixé sur les volutes de fumée qui s'échappent du petit bâton que je tiens entre mes doigts. J'ai toujours été fasciné par la fumée. Peut-être que c'est pour cela que j'ai la réputation d'être un incendiaire, allez savoir.

La porte s'ouvre, mais je prends même pas la peine de regarder qui vient d'en franchir le pas. C'est pas comme si j'en avais quelque chose à foutre en même temps, je compte bien rester seul sans rien demander à personne. Mais la voix qui vient de s'adresser au djinn me semble familière, alors je jette quand même un œil. Wolfgang. Un vestige du passé, le visage d'Eldarion couvert de sang qui me revient en mémoire. Je l'aurais presque oublié,celui-là, avec tout ce qui m'est arrivé depuis. J'ai même pas pris le temps de visiter sa tombe, si encore sa petite copine avait pris le temps de lui en fabriquer une. Elle devait être tellement choquée la pauvre qu'elle a pas dû refoutre les pieds dans la maison Grimms pendant un petit moment. Va savoir où était passé le corps dans ce laps de temps. Mais à mon sens, encore aujourd'hui, ce petit merdeux méritait que ça, après l'humiliation que ça été d'être son djinn. Je l'aurais pas souhaité à mon pire ennemi. J'attends que Wolfgang me repère pour lui faire un signe de tête. Après tout, quitte à se faire chier, autant se la jouer old fashion et provoquer d'autres magiciens que le mien, pour une fois. Même si en soi mon but dépasse celui-ci de loin, mais ce n'est pas comme si j'allais l'avouer tout de suite. « Toujours pas quitté ce trou à ce que je vois. Je pensais que tu serais peut-être à court d'élèves à l'heure qu'il est. » Ouais, je suis con, mais à part m'envoyer des djinns sur la gueule, c'est pas comme s'il pouvait faire grand-chose contre moi. Et j'ai survécu à pire tout en gardant ma faculté à foutre en rogne le monde entier. Azraël le premier.
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« I'm afraid I insist on it, no need for unnecessary suffering. Human emotions are a gift from our animal ancestors. Cruelty is a gift humanity has given itself. »
Tu semblais…. De bonne humeur. Ta main passe sur ta joue tandis que les cris se sont tus. Plus un son brisait le silence de ta cave et face à toi, un cadavre décharné. L’horreur se lisait encore sur son visage avec sa gueule grande ouverte. Tu faisais craquer ta nuque et Rashlan était venu une fois qu’il avait entendu que tu avais fini. « Je ne pensais pas me laisser emporter à ce point. Tu veux bien me la découper et la mettre dans le réfrigérateur, s’il te plait ». Tu lui avais demandé ceci avec un semblant de politesse. Il était si stoïque, il avait l’air de te mépriser à chaque fois qu’il te regardait. Pourtant, son sourire disait le contraire, il y avait de la satisfaction accroché à son visage. Une de plus, tu ne sais pas jusqu’à quand ça durera. Les disparitions vont finir par faire beaucoup de bruits, alors tu comptes sur ton djinn pour brouiller les pistes et faire taire ceux qui parlent trop. Il te dit souvent que tu pourrais te servir à la morgue. Des corps déjà sans vie, ça te ferait un gain de temps et tout le monde s’en ficherait. Mais non, tu aimes bien les défis. Tu aimes te prouver et lui prouver que tu es bel et bien un monstre. Que tu n’as pas besoin d’assistance pour te salir les mains et ainsi, briser sa satisfaction. Quelque part, c’est comme si tu cherchais à te débarrasser de Rashlan, de ton poison. Tu avais retiré les gants en latex normalement prévu pour le ménage avec le bout de tes dents pour ne pas en mettre partout. Tu avais l’habitude, le gout du sang et de la mort te plaisait à tel point que tu ne laissais plus une occasion passée pour en déposer sur tes lèvres. C’est pour ça que vous faisiez la paire avec ton djinn : il ne te fuyait pas. Au contraire, il t’encourageait et tu appréciais. Il était le seul qui pouvait te comprendre, lui qui avait vu et ressentit la même chose que toi cette nuit-là. Même tes propres enfants te fuyaient. C’est pour dire la place dans ton estime qu’il tenait. Tu avais repris ta canne qui attendait à tes côtés et tu l’analysais. L’aigle du pommeau était teint de rouge et tu levais un sourcil. Mince, il faudrait que tu songes à prendre une autre arme pour les assommer. « Je vais me préparer pour sortir. Je te confie la maison. Tu pourras rentrer chez toi à mon retour… ». Sans dire un mot de plus, tu avais remis ta canne dans les mains de Rashlan pour lui faire comprendre qu’il devait la prendre en compte dans son nettoyage. Puis tu avais monté les marches des escaliers à ton rythme. Tu boitais plus qu’à ton habitude sans ta troisième patte et tu prenais appuis sur les murs en guise de soutien. Heureusement que tu en avais d’autre en réserve. Tu étais allé dans ta chambre et tu avais ouvert ton armoire. Ce n’est pas souvent que tu sortais celle parée d’un crâne, elle te rappelait les premières fois où tu as du apprendre à marcher avec de l’assistance. Tu l’as regardé longuement. Pourquoi pas te disais-tu. Tu voulais te rendre au Smooth Criminal. Avec le ramassis d’ordure qui s’y rassemblait, tu étais sûr de trouver le métamorphe que tu cherchais. Oui, c’est pour cette raison que tu as tabassé une pauvre serveuse fée dans ta cave. Paix à son âme d’ailleurs. Sa mort ne sera pas inutile, elle t’a fourni tout ce que tu souhaitais. Elle a succombé à ses blessures, tu oublies trop vite qu’ils ne sont pas tous aussi fort et résistant que toi. Tu as décidé de t’y rendre à pied. Le quartier n’était pas loin et ça te permettait de t’afficher en public pour nourrir des témoins en ta faveur. Une fois le pas de la porte du bar passé, tu affichais un air stoïque. Tout ici était … puant, dégradant, honteux … Tu ne grommelais pas cependant, tu restais physiquement indifférent. Mais intérieurement, tu te voyais brulé cet endroit de fond en comble pour le nettoyer de la vermine. Tu avais adressé un sourire aimable au tenancier. Tu ne venais pas souvent ici, ça doit être pour ça qu’il est étonné de voir un type friqué comme toi traîner dans un bar aussi miteux. « Ne poses pas de question, sers-moi un cognac plutôt s’il te plait ». Tu avais sortis un beau billet et tu lui avais dit de garder la monnaie. Peu de temps après avoir ton verre en main, une vieille connaissance à toi faisait surface. « Tiens donc … » soufflas-tu tandis que tu trempais tes lèvres dans le liquide brunâtre. « Azael. Tu m’en veux pas si je t’appelle par ton prénom ? Pourquoi je ne suis étonné de te revoir ici. Tu as une mine à faire pâlir un mort ». Il n’était pas le seul à apprécier la provocation. Toi aussi, tu aimais ce petit jeu.
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« I'm afraid I insist on it, no need for unnecessary suffering. Human emotions are a gift from our animal ancestors. Cruelty is a gift humanity has given itself. »
On peut pas dire que ce soit vraiment étonnant de me retrouver dans un coupe-gorge comme celui-là. C'est pas comme si je faisais pas partie de cette partie de la population. Les reclus de la société, les oubliés, les pires que la ville puisse créer. Même ceux qui n'en ont pas l'air, on peut les retrouver là. Parce que personne ne peut mentir sur sa nature indéfiniment. Je vais pas sortir des conneries du genre ' c'est comme retrouver sa famille', les bons ivrognes qu'on voit s'enlacer amicalement ils se foutraient un coup de couteau dans le dos dès qu'ils en auraient l'utilité. Mais c'est pas mal bon de se retrouver là où y a pas de faux semblant. On s'apprécie pendant une soirée même si y a moyen que je te vide les boyaux demain. Chasseurs, surnaturels, humains sans spécificité, tous arrivent à se trouver une place. Ça marche surtout pour les pauvres, les criminels et surtout ceux qui ont abandonné leur morale au fond d'un placard. Puis bien sûr, y a les djinns comme moi qui ont des notions de morale qui différent des humains. On va pas faire comme si je pensais comme eux, moi j'ai déjà vécu la mort, j'ai pas grand chose à craindre, je pourrais même affirmer que l'enfer et le paradis ce sont que des conneries pour que les cons se tiennent comme il faut. On va éviter les débordements en leur faisant croire qu'il y a un but aux bonnes actions. Puis de toute manière ceux qui viennent là ont abandonné ce but il y a bien longtemps. Le Smooth Criminal, bar que la police tente de faire fermer depuis ma première invocation ici. Je me souviens que c'était de ça qu'ils parlaient la dernière fois que j'ai fait un tour au commissariat. Mais bon, la plupart y ont leurs indics du coup c'est soumis à débat même chez les condés. Moi ça m'arrange, j'aime bien cette ambiance insalubre, j'ai l'impression de me retrouver dans le temps, comme le héros d'un mauvais film de gangsters. Ça plairait à Sally, d'un côté. D'un autre, elle se contenterait de me demander ce que je fous là, je pense, à boire sans vraiment ressentir les effets de l'alcool. Elle est pas tellement bar la Sally, c'est pour ça qu'elle est jamais avec moi. Boire chez nous devant un film, ça on le fait beaucoup trop pour que ce soit sain, par contre elle a du mal avec le concept de vie sociale extérieure. Je peux pas trop la blâmer, j'étais comme ça y a pas si longtemps si mes souvenirs sont exacts. Quand elle m'a récupéré en fait. Je voulais parler à personne et je comprenais rien au monde qui m'entourait. L'avantage qu'elle a c'est qu'elle, elle comprend. Et elle préfère largement son monde à celui qui existe réellement. Alors je suis là tout seul, à lever l'oreille quand je reconnais une voix. Faut le dire, je suis un putain de casse-couilles. Je ne vis que pour faire chier le monde, je crois que Phineas l'a bien compris. Mais d'un autre côté je suis efficace alors il s'en fout un peu. Tant que c'est pas dans ses pattes à lui que je traîne, je pense qu'il m'en voudra jamais vraiment. J'observe au loin le magicien qui autrefois apprenait les bases à mon p'tit con personnel. J'ai jamais aimé les magiciens. Encore moins ceux qui conditionnent les autres magiciens. Mais il a de la chance, en général je déteste surtout mes propres sorciers, ceux qui décident d'utiliser mon nom, non pas pour m'irriter, mais pour m'obliger à obéir. Chose qui n'a jamais été le cas de Wolfgang, même si je le soupçonne d'avoir glissé mon nom à Eldarion. Peut-être que c'est pas seulement moi qui l'ait tué, au fond. « Ne me fais pas rougir, tu sais comment parler aux esprits toi. » Okay je déteste qu'on m'appelle par mon prénom, c'est comme s'il avait un pouvoir sur moi quelconque, c'est complètement idiot. Mais je le montre pas, un homme a sa fierté, quand bien même homme ne signifie pas humain, dans ce cas là. Je me contente donc de sourire à sa remarque. « ça manquait de soleil pendant mes vacances. C'est quoi ton excuse ? » De toute évidence il sait que j'ai pas été révoqué. Forcément qu'il le sait, j'ai tué le seul qui pouvait me révoquer. Mais combien il en sait, ça c'est une bonne question. Après tout j'aurais pu être n'importe où, pas nécessairement mort. Ce serait peut-être à creuser. Sans mauvais jeu de mots. J'attrape mon verre pour en boire une gorgée. Je sais que c'est plus du degré de l'habitude que de la volonté d'ivresse, mais ça me fait du bien. Addiction sans aucun doute. « Je ne pensais pas voir un professeur respectable dans un lieu comme celui-ci. Mais après tout, Bray serait-elle Bray si tous ses habitants n'avaient pas au moins un squelette dans son placard. » C'est assez drôle, en réalité. Je me revois dans ce même bar y a quatre ans avec Azraël. Notre première rencontre. Ça vaudrait presque une bougie d'anniversaire.
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« I'm afraid I insist on it, no need for unnecessary suffering. Human emotions are a gift from our animal ancestors. Cruelty is a gift humanity has given itself. »
Si l’intérêt ne nourrissait pas la nécessité de passer par ici, tu n’y aurais même pas mis les pieds. Tu détestais cet endroit, mais paradoxalement, tu étais client régulier. La faute à ce ramassis d’erreurs, de ragots, d’informations, d’oreilles qui s’amassaient ici. Tu n’avais qu’à les ramasser en entamant une discussion pour mieux gagner leurs confiances et ainsi passer à la vitesse supérieure lorsque tu trouves que leurs langues ne se délient pas assez vite. Tes poings te démangeaient déjà, tu avais envie de les ruer de coups, ce qui te donnait le sourire. Tu cherchais ta cible parmi tous ces visages, mais tu ne passais pas inaperçu avec ta canne qui tapait contre le sol et tes piercings. Il contrastait tellement avec ton costume hors de prix et ton allure gentleman. Il n’était jamais bon que tu poursuives quelqu’un, et tu en jouais. Tu attendais, tu sondais les personnes présentes dans la salle pour voir qui était le rat qui allait quitter le navire en premier. Tu te tournais en direction du comptoir. Le temps que ta cible décide de bouger, tu te disais pourquoi pas. Tu avais détourné ton attention en direction du comptoir où tu avais reconnu Azael. Tu souriais, tu ne saurais dire pourquoi. Voir un visage familier dans ce taudis peut-être ? Difficile de l’oublier, il t’avait un peu embarrassé avec le cas Eldarion. Brillant élève, tu repensais à lui de temps-en-temps lorsque les nouveaux-venus te demandait s’il y avait eu des accidents avec les Djinns. Il aurait été le parfait témoin. Dommage qu’il repose si pieds sous terre. Ton cognac était arrivé devant ton visage et tu t’étais assis à côté de cet esprit farceur, à un tabouret d’écart. Tu n’avais rien relevé à sa remarque de toutes évidences sarcastiques. Ce n’était pas anodin si tu l’avais appelé ainsi. Tu n’haussais même pas les épaules pour faire signe, rien du tout. Tu avais simplement trempé tes lèvres dans ton verre pour en boire une gorgée. Vous aviez sans doute des choses à vous dire, autant que tu t’éclaircisses le gosier avant d’entamer quoi que ce soit. Tu te tenais bien droit, par habitude. Tu n’aimais pas te rabougrir sur un siège, un fauteuil, ou dans ce cas-ci, un tabouret. Tu trouvais que c’était une certaine forme de faiblesse et de soumission. C’était bien entendu hors de question pour toi, tu préférais d’avantage surplomber les autres. « Je préfère les jours de pluies et la fraicheur » avais-tu répondu simplement. De toutes évidences, il t’avait retourné la question et il s’attendait à une boutade de ta part. C’était de l’humour noir, du sarcasme habilement tourné. Tu n’aimais pas la pluie, mais tu aimais ce qu’elle dévoilait. Tu n’es pas féru de poisson, mais de temps en temps, ça ne fait pas de mal. Tu préfères la chaleur du feu, des flammes de ton djinn ou bien un sauna. Le froid te révulse, tu as l’impression de mourir. Tu avais reposé ton verre sur le comptoir avec délicatesse. Tu ne comptais pas te presser, encore moins lorsque tu avais un visage familier devant toi maintenant. Non, tu voulais prendre ton temps et de ses nouvelles. Tu te demandais si cet esprit avait trouvé un magicien, ou bien s’il était disponible. Tu pourrais te l’accaparer, mais tu as suffisamment à faire avec Rashlan à gérer. « De temps-en-temps, ça ne fait pas de mal. Et puis, il faut bien se tenir au courant… ». Ta dernière phrase était soufflée. Tu usais des reflets causés par les bouteilles et les miroirs du comptoir pour regarder derrière toi. Prédateur en chasse et à l’affut de sa proie, ton repos n’est qu’illusoire. Tu te tenais prêt à bondir à la moindre alerte, quitte à terroriser la populace dans ce bar dégoutant. « Que deviens-tu depuis que … tu m’as privé d’un élève impétueux dirons-nous ? ». Surveilles ta langue te disais-tu. Tu n’étais pas chez toi et les murs ont des oreilles dans ce genre d’endroits. Tu t’en fichais éperdument de ce qu’il devenait en vérité. Tu voulais surtout lui arracher des informations qui pourrait s’avérer être utile pour toi à l’avenir.
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« I'm afraid I insist on it, no need for unnecessary suffering. Human emotions are a gift from our animal ancestors. Cruelty is a gift humanity has given itself. »
Ceux qui voient dans notre échange de simples banalités sont tout simplement des idiots. Je suis pas réputé pour être le genre à me créer des problèmes, surtout pas ces dernières invocations où j'ai plutôt tenté de la jouer discret … En foirant pratiquement à chaque fois cela dit. Mais je sais quand je suis fasse au danger. C'est ce qui me permet de l'éviter en règle générale. Ou de foncer droit dessus si je m'en sens l'envie. Quoiqu'il en soit, je me contente de le fixer, lui sourire un peu, jamais sincèrement, alors que la météo entre dans la conversation. Beaucoup diront que c'est le genre de sujets que l'on aborde lorsque l'on a plus rien à se dire. En vérité, je pense que c'est ceux qu'on aborde pour éviter les autres. Faut pas croire, je suis pas si stupide. S'il est venu me rejoindre c'est qu'il a quelque chose derrière la tête, et je suis pas contre. Après tout, si je ne prends pas contact avec un autre magicien, je ne risque pas de savoir comment ma vie en est arrivée à ce point, si bordélique et décousue à la fois. Et ce n'est pas comme si je pouvais aller voir n'importe qui. Premièrement parce que la magie était l'une des rares exceptions de ce monde, elle n'avait rien d'innée. Et ça posait problème. Beaucoup de magiciens que j'ai rencontré étaient de loin les rebuts du monde magique, ceux dont personne ne voulait, qui ne montraient aucun talent. J'en ai tué quelques uns, juste pour le principe et parce que je le pouvais. Les autres, je les ai subi. A travers les siècles, les millénaires, je n'ai rencontré que peu d'entre eux pour qui j'ai eu une quelconque estime. Si Wolfgang avait été celui m'ayant invoqué, ou l'ennemi principal de mon magicien, ç'aurait peut-être pu être le cas. Mais il faut dire que je ne le connais quand même pas assez. Suffisamment pour savoir que me fier à ses expressions ne m'avancerait à rien. Je ne sais pas ce qu'il fait là, le Smooth Criminal est le dernier endroit où j'aurais imaginé quelqu'un comme lui, mais je ne suis pas assez naïf pour penser que ça peut être de bonne augure. Alors j'attends, qu'il me donne un semblant de réponse, alors même qu'il est entendu qu'aucun de nous n'a envie de donner à l'autre de quoi penser. Du coin de l'oeil j'observe toutes les personnes présentes. Personne ne m'est vraiment familier, mais j'ai tendance à confondre les visages tant les humains se ressemblent pour moi. J'ai déjà dû en croiser quelques uns. Parmi eux, deux humains. Des chasseurs, sans aucun doute, aucun autre ne serait assez con pour venir s'enfermer là. Même ceux qui se prétendent rebelles, s'ils ont un peu de conscience, font demi tour une fois la porte ouverte. C'est pas le patron qui les sauvera, tant qu'on met pas de sang sur ses tables. Mais c'est pas très important. Qu'ils trouvent une cible et qu'ils décarent rapidement, ou bien même qu'ils voient pas le sommeil se lever parce que je suis pas le seul esprit présent, c'est pas comme si c'était mon problème. « Tu m'enlèveras pas que c'est quand même au-dessous de ta réputation.» Je reprends mon verre pour le vider d'une traite. Me faut au moins ça pour supporter ce putain de mal aux membres. Comment font les humains pour être aussi lourds pendant quatre vingts ans, ça restera un mystère pour moi. « Mais tant que tu trouves ton bonheur après tout. » C'est pas spécialement le sujet qui m'intéresse le plus en vérité. «Oh tu sais, la banalité. J'ai ouvert une petite boutique d'horlogerie sur Coconut. C'est encore les soldes si ça t'intéresse. » Il était évident que le magicien n'avait pas pour but de connaître tous les détails de ma vie, surtout pas la partie qui voudrait se faire passer pour humaine. Mais je donne jamais tout d'un coup. J'aime être courtisé, que voulez-vous, j'ai mon ego. « J'espère que la cérémonie était bonne, je me suis donné du mal. » Si encore il a eu un enterrement. Je suis même pas sûr de ça, en vérité. J'ai tué ses deux parents pour me venger de son peu de talent à imposer des règles. Il pouvait bien me gueuler dessus, son invocation était bâclée. Et je venais de me taper deux cent ans de sieste, on me réveille, on me donne pas de café, et c'est un gamin. La vie de merde. Forcément j'étais pas jouasse. Alors imaginez quand on me donne les pleins pouvoirs. Je sais même pas comment ça s'est réglé, comment on est sorti du noir, comment la ligne s'est réparée. Je sais que j'y ai participé, que j'ai donné ma vie pour ça, mais j'ai aucune idée si ça a marché ou si quelque chose d'autre a été utilisé. Si je suis pas complètement mort pour rien, si ce n'est pour me contrôler mieux.
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Tu ne comptais pas t’attarder plus longtemps dans ce taudis. Tu ne l’aimais pas, il te révulsait. Tu te demandais même comment tu arrivais à tenir sans hurler ta haine et ta rage dans un rugissement puissant. Cela pourrait être amusant, me diras-tu, cela les pousserait à s’affoler un peu. Cependant, tu t’en tenais à ta ligne de conduite en public et tu ne faisais rien. Tu te contentais de canaliser cette fureur et tes gestes qui pourraient être trop violent et trop sanglant. Tu lèves brièvement les yeux aux cieux, tu ne te résignes pas pour autant. Pour avoir ce que tu veux, tu allais devoir te montrer patient. À la place, ton attention était allée à cette personne que tu connaissais. Autrefois, tu n’aurais pas été ravi de le voir. Tu aurais été contrarié, Wolfgang, et tu aurais soupiré d’une certaine lassitude. Annihiler un jeune magicien et ses deux parents, c’était beaucoup pour s’être levé du pied gauche mais, tu désossais bien des fées pour passer ta haine envers les créatures, tu n’étais pas le mieux placé pour lui faire des reproches. Bien au contraire, tu te souvenais d’un spectacle amusant, et une punition sévère dont même toi, tu n’aurais pas songé pour l’un de tes élèves. L’avantage, c’est que tu n’avais eu à rédiger un mot à ses parents dégoulinant de mensonge et d’hypocrisie. Tu t’étais assis non loin de lui afin de converser un peu. Bien que sa vie ne t’intéresse pas pour tout l’or du monde, tu te consolais avec des informations. Des petites choses qui prendraient leur importance à l’avenir et si tu dois, oui ou non, te préserver de quelques rancœurs. « Je ne dis pas le contraire voyons. Cela dit, un peu de changement dans mes habitudes ne me fait pas de mal. Ce n’est pas dans mon manoir que je pourrais rencontrer de … pareille connaissance ». Il y avait du mépris dans ta voix, Wolfgang. Du mépris en très grande quantité qui ne faisait que croître lorsque tu avais détourné ton regard pour observer la foule derrière toi. Ton affirmation était à double-tranchant. Elle paraissait polie, aimable, mais le ressentit était tout autre. Oui et non, tu pourrais avoir une telle compagnie dans ton manoir, mais morte. Inerte, bouches grandes ouvertes et les yeux crevés pour un cas sur deux. Des carcasses dont les mouches voltigeaient autour et l’odeur embaumait ta cave. Tu souriais légèrement à cette pensée, bercé. Ce n’était pas le moment de rêvasser, tu devais écouter. Une horlogerie donc, cocasse pour un être dépourvu de vieillissement. « C’est intéressant, j’y ferais un tour à l’occasion ». Par curiosité, et s’il y avait de vieux modèle. Tu n’étais pas fan de ces horloges au design moderne, tu les trouvais trop claires, trop épurés. Tu avais besoin d’un minimum de détail pour que cela te plaise. Toi qui ne voulais pas aller plus loin au sujet de ton défunt apprenti, il semblerait que tu ne puisses y échapper. Tu avais vidé le restant de ton verre dans ton gosier, essuyant ta bouche d’un revers de main ferme et sans excès. « Ennuyeux, comme tous les enterrements. Aurais-tu trouvé un autre magicien à dépouiller entre temps ? » Cela ne servait à rien de tourner autour du pot trop longtemps. De toute façon, il fallait bien que tu nourrisses la conversation. Et si possible, que tu extirpes un nom de la bouche d’Azael. Tu n’étais pas jaloux, juste curieux de savoir. Tu voulais savoir qui était l’heureu – ou malheureux- élu qui supportait les mauvaises plaisanteries d’Azael. Tu ne recommandais pas de verre, tu en avais eu suffisamment d’un et tu avais préféré faire craquer ta nuque. Tu sentais que ton corps se mettait au repos, mauvaise chose. Car il serait moins réactif en cas d’animation. Tu voulais te maintenir en éveil, prêt  bondir dès qu’il y aurait un idiot qui se déciderait à fuir. « Pourquoi cette soudaine passion pour les horloges ? Tu souhaites compter le temps qui n’a pas d’impact sur toi ? » Demandas-tu hasardeusement, presque avec une pointe de poésie, le tout saupoudré de moquerie. Tu ne lui enviais pas cette faculté de prendre l’apparence qu’on souhaitait de lui, ou bien cette imperméabilité aux heures et aux années. Tu y perdrais au change, à ton gout, tu n’aurais pas de personnalité, pas d’attrait physique qui la traduirait. Quelque part, on pouvait comprendre qu’il y avait une forme de compassion dans ta question, mais il ne devait pas s’y fier. Car c’était très loin d’être le cas.
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« I'm afraid I insist on it, no need for unnecessary suffering. Human emotions are a gift from our animal ancestors. Cruelty is a gift humanity has given itself. »
Le Smooth Criminal, c'est devenu un peu mon repère au fur et à mesure. D'abord lorsque j'étais sous les ordres d'Eldarion, et maintenant sous ceux de Phineas. C'est en quelque sorte l'endroit qui bouge le moins, peut-être parce que le gérant est aussi intemporel que moi, allez savoir. J'irais pas dire que l'endroit reste clean parce qu'il a jamais dû l'être, mais il reste constant, malgré tous les specimens qui y passent jour après jour. J'apprécie ça. Et y a pas toute la jeunesse brillante de Bray pour entacher le tableau, ça grouille rarement de gens heureux et moi le bonheur des autres, il a tendance à me donner des envies de vomir. J'y peux rien, je préfère encore côtoyer la vermine que ceux qui ont l'air d'avoir une vie paisible. Ça me donne trop souvent envie de leur faire bouffer les pissenlits par la racine. Gosh que cette expression est mauvaise. J'irais pas jusqu'à dire que ça me fait immensément plaisir de voir Wolfgang dans un lieu pareil, ceci étant dit. Mais je suis pas spécialement mécontent, ce qui est en soi une petite avancée. C'est rare de tomber sur des gens au QI assez avancé pour ne pas vouloir les faire baigner dans leur sang à la moindre phrase, peut-être que je devrais prendre exemple là-dessus. Mais que je le veuille ou non, la basse population, c'est celle qui me convient le mieux. Je souris quelque peu, avant de prendre la dernière gorgée de ma bière. Les circonstances des retrouvailles sont peut-être pas les meilleures, mais au moins j'ai un petit espoir d'avoir certaines réponses, je peux pas vraiment me permettre de le laisser passer comme si ça valait rien. « ça j'en sais rien, mais ce n'est pas comme si tu m'avais invité chez toi, on aurait pu y remédier facilement. » Le fait est que si je me retrouve chez lui sans y être invité, c'est soit mauvais pour sa gueule, soit pour celle de Phinéas, et sûrement dans tous les cas pour la mienne. Du coup je préférerais pas si je peux l'éviter. Puis on raconte beaucoup trop de choses sur ce mec-là. Les rumeurs, surtout venant de mon espèce, sont à prendre avec des pincettes, mais je peux pas nier que c'est pas vraiment le magicien que j'aimerais fréquenter. Ni même à qui j'aimerais rendre des comptes. Phinéas a ses défauts mais au moins j'ai la certitude que c'est pas un parfait psychopathe. Quand je dis que je cherche à faire profil bas, ça commence par là. C'est plus facile de parler de ma boutique, éloigner pendant un bref instant le sujet qui ne tarderait pas à arriver. Parce que c'est ainsi, parce que la seule chose qui nous lie réellement, c'est un magicien crevé. « Sens-toi libre.» J'ironise quelque peu. La liberté, une notion que je peux aussi bien comprendre que celle du temps. Un peu mieux sans doute, pour l'avoir vécue, mais pas encore assez pour en parler en toute connaissance de cause. Etrangement, l'imaginer dans ma boutique n'est pas spécialement cocasse. Il a le style aussi ancien que mes créations, sans doute ne jurerait-il pas vraiment dans le décor. Mais ce n'est pas ça le plus important. Non, ce n'est pas ça qu'il cherche à apprendre. « Tu sais, je vais, je viens. Mais non je n'ai tué aucun proche d'aucun magicien ces derniers temps. J'essaie de me soigner, même si c'est pas toujours évident. » Il peut très bien comprendre ce qu'il veut. De toute manière, pour peu que l'on me connaisse assez, il semble évident que je suis sous les ordres d'un magicien. J'aime ni cette planète ni ce qu'elle peut faire de moi, le monde terrestre est de toute évidence une très mauvaise chose pour ma petite personne. J'ai jamais été dans le cas de Sally, coincé, et si ça avait été le cas, pour sûr que j'aurais trouvé un moyen de m'en sortir et de retourner d'où je viens. Mais avec un magicien en bonne forme malgré sa vieillesse, j'ai peu de chances de trouver une porte de sortie. Et lui en parler me ferait bien trop penser au fait qu'il me récupérerait si tôt Phinéas hors du tableau. Et comme je l'ai dit plus haut … J'aimerais éviter que ça arrive. Personne ne veut réveiller Azael, et surtout pas moi. Hamlet me va très bien pour le moment. « Tu sais … On est toujours fascinés par ce qu'on ne peut atteindre. Le temps est une notion complexe et envoûtante pour ceux qui n'y sont pas soumis. Un peu comme la mort. Tu crains la mort, Wolfy ? La plupart de tes congénères oui.» Alors que moi je ne souhaite qu'elle dès que je suis sous influence. « C'est étonnant ce besoin qu'ont les humains à chronométrer chaque pas. Chaque repas. Chaque temps de sommeil. Ça manque de sens pour moi.»
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Tu perdais ton temps, tu le savais. Contrairement à Azael, tu estimais ton temps précieux car tu n’étais pas doté de l’immortalité tout comme lui. Et pourtant, tu demeurais assit sur cette chaise, le dos bien droit pour signifier ta prestance et ton refus de plier face à quiconque. C’était aux autres de se baisser devant toi, pas l’inverse. Autrefois, tu n’aurais pas pensé ainsi. Plus jeune, tu courbais l’échine devant celle qui était devenue ton épouse, un bouquet de fleurs abimées par ton indélicatesse dans tes mains moites et nerveuses. Elle riait, et toi tu souriais en te relevant. Tu levais les yeux en l’air, elle détestait ceci, alors tu t’excusais pour être un idiot arrogant. Quand elle te sautait dessus, tu n’avais aucun mal à la réceptionner car elle était légère. Puis, la dernière valse, celle qui a teint ton âme de noir et de rouge tandis que son corps décharné trainait au grès de tes pas. Vous aviez dansé votre plus beau bal devant les yeux de ton djinn étonné. La seule fois où tu as vu Rashlan écarquiller son regard constamment blasé. Une jolie poupée qui demeurait six pieds sous terre maintenant. Aucunes marques de souffrances sur ton visage n’étaient apparues. Tu demeurais sérieux, stoïque et tu écoutais ton ami Djinn. Tu te doutes qu’il ne te considère pas ainsi, mais tu te fiches de son point de vue. Il t’explique alors qu’il est horloger et tu ne sais pas dire ce qui t’étonne le plus. Si le fait qu’un Djinn aussi puissant qu’Hamlet travaille comme un honnête homme, ou bien le milieu qu’il a choisi pour se faire. Tu y descelles une certaine forme de poésie qui te plait et qui te pousse à vouloir en savoir plus. D’où le fait que tu es accepté son invitation et que tu notes l’adresse dans un coin de ta tête. Le temps. Le temps est un impitoyable voleur, le temps est ton pire ennemi, le temps est un meurtrier. Mais malgré tout, tu aimais prendre cet ami-ennemi à tes côtés. Ce temps qui effrite tes souvenirs et ton âme. Parfois, il te faisait plaisir le temps d’une pause. Parfois il impose ses contretemps et toi, tu n’as nul autre choix de te dépêcher pour éviter les retards. Tu ne supportes pas les retards, Wolfgang, tu es bien trop ponctuel et pas suffisamment patient pour accepter ceci. D’où le fait que tu ne sortes jamais sans une montre et tu gardes toujours un œil sur le temps et l’heure. Habitude qui prouve que, d’une certaine manière, tu étais un monstre, mais avec la base d’un être humain. Tu ignores ce surnom ridicule car tu préfères te pencher sur la question qu’il venait de te poser. Subjonctive, bien sûr, mais tu ne refusais jamais une occasion pour faire partager tes connaissances et ton expérience. Car de tout évidence, c’est d’un point de vue clair dont il avait besoin. Avais-tu peur de la mort, Wolfgang ? Tu voudrais répondre oui, comme tout à chacun. Tu voulais lui dire que tu craignais de mourir parce que tu faisais partit de cette race éphémère qu’est l’espèce humaine et que votre temps était compté. Puis tu repenses à ton épouse. Elle qui est aux cieux, elle ne te reverra plus jamais car tu as choisi la voix des Enfers. Alors même si tu attendais la mort pour elle, tu ne la recroiserais que lors de ton jugement dernier, et encore. Tu restais septique sur la question, tu dessinais tes pointes du bout de tes doigts tandis que tu trouvais la meilleure façon d’aborder ce sujet plutôt délicat en temps normal. Sauf en ce moment, sauf maintenant, parce que ton interlocuteur était un étranger à la notion de temps et donc à la notion de vie ou de mort. « Impossible à dire. Je suis en effet peu envieux à ce que mon temps soit écoulé, mais je suis curieux de savoir ce qui se trouve au-delà. Nous sommes économes et pointilleux sur nos secondes, que veux-tu ? Que ferais-tu si on t’annonçait que tu n’avais que quatre-vingt année à vivre, soit soixante-dix milles quatre-vingt heures ? Tu chercherais à en faire le plus possible avant de retourner à l’état de poussière ». Tu annonçais ta théorie calmement. Voilà longtemps que vous n’aviez pas philosophé ensemble, il te semble même que ça n’est jamais arrivé. Mais parler avec quelqu’un d’intelligent et qui savait penser, ça te manquait un peu. Il y avait Rashlan bien sûr, mais ce n’était pas le djinn le plus loquace, il était bien trop confiant et imbu de lui-même. « Nous sommes des êtres conscients de ne pas être éternels. Chacun veut laisser sa part dans le cours de l’existence, que ça soit petite ou grande invention. Des ouvriers à la solde d’une divinité inconnu condamné à vivre et à mourir, c’est d’un ennuis, tu ne loupes rien ». Toi, tu avais brisé la chaine. Tu dévorais tes propres congénères et ainsi, dans ton esprit, tu étais la divinité qui décidé du droit de vivre ou non. Tu étais le prédateur au-dessus de l’homme et de sa misérable existence. Tu étais exécrable, oui. Et imbu de toi-même, ce pour quoi vous allez si bien ensemble, Rashlan et toi.
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C'est une curiosité presque ingénue qui m'habite. Le temps, cette notion qui semble acquise dès le plus jeune âge chez les humains et qui perd tout son sens quand quelqu'un comme moi apparaît. L'ironie de la chose, j'ai décidé d'en faire mon métier. Un métier factice, destiné à cacher la véritable raison de ma venue en ville, mais tout de même. J'avais le choix, et j'ai fait celui-ci. Ça aurait pu être n'importe quoi d'autre. Réellement n'importe quoi. Sans doute que Wolfgang ce serait plus attendu à un métier des bas quartiers. Et quand je dis métier, je parle de deal, je parle de gérance de prostitution, je parle des endroits où on enverrait pas sa propre fille. C'est sans doute pas pour rien que le gérant du bar est un djinn. Parce qu'on sent le danger à trois kilomètres, qu'on a cette aura de puissance froide parfois, brûlante d'autres. Mais moi je sommeille, faut dire. Je suis l'un des rares de mon espèce à avoir choppé une conscience dans mes années de service. Pas grande conscience, si je pouvais j'arracherais la gorge de tous les magiciens que je croise, avec les dents. Et ça me ferait plaisir, j'en ressentirais pas la culpabilité, deux jours ou un an après. Mais les humains m'ont touché, leurs croyances aussi, leurs concepts à la con, ceux un peu plus réfléchis, ceux que je peux saisir, ceux dont j'essaie encore de comprendre le sens. Alaska m'a touché, en un sens. Son désespoir, son appel à l'aide silencieux, puis bien trop bruyant, sa douleur. La douleur est fascinante, lorsqu'elle n'est pas physique. Lorsqu'un humain est blessé, son cri en est presque fade, attendu. Mais un cœur brisé … C'est beau. Dramatique, dérangeant, mais beau. On en vient à la notion de sentiments. L'humanité dans ses plus beaux attraits. Le développement de tout ce qui fait d'un être humain ce qu'il est. Ses amours, ses souffrances, ses espoirs, ses rêves. Les djinns n'ont pas de rêve. Ils ont un but, une mission, puis ils n'ont plus rien. L'individualité ne vaut que pour l'existence terrestre, au-delà, je n'ai plus grand chose. Peut-être que c'est pour ça que l'humain me fascine autant. Cette partie là du moins. La douleur physique, je la comprends, je la subis au quotidien. Mais le reste, la complexité de la chose, c'en est presque envoûtant. Peu m'importe l'espèce, en vérité, tous sont plus humains qu'ils ne sont autres chose, c'est une évidence. Même Wolfgang, magicien dans toute sa puissance, ne peut réellement fuir ce qu'il est. Et c'est ça qui m'intéresse, sans doute, c'est ça qui me fait m'interroger. Est-ce que lui, parmi tous les autres, a peur de la mort ? Est-ce que ça le poursuit jusque dans ses rêves ou arrive-t-il à nier qu'il finira un jour mort, la gueule ouverte et les insectes lui grignotant le corps ? Parce que j'en ai connu des puissants. Ceux qui pensaient que les esprits qu'ils invoquaient pourraient leur donner l'immortalité. Mais la fontaine de jouvence n'est qu'une légende et si nous sommes immortels, ceux qui nous invoquent finissent toujours par voir le temps s'écouler. Ceux qui ont de la chance meurent de vieillesse, mais je dois avouer que je n'en connais pas beaucoup. Eldarion n'étant pas réellement un exemple et pourtant … Rares sont ceux qui ont fini vivants après m'avoir invoqué, mais pas nécessairement par ma faute. « Mais à quoi bon justement ? En faire plus et plus encore jusqu'à épuiser le corps qui te sert à avancer, quand finalement tout ce que tu laisseras derrière toi est un peu plus de rien et d'oubli. L'homme travaille toute sa vie pour un sentiment d'utilité mais finalement … » Je me coupe, quelque peu songeur, plongé dans ce débat qui ne l'est pas, juste attisé par ma propre curiosité. « Finalement ce n'est peut-être pas la mort que les hommes craignent. C'est peut-être l'inutilité de l'existence qui est le plus inévitable et le plus matière à angoisse. Mais je pourrais pas le savoir, même quand j'essaie de mourir ça ne marche pas … Si je connaissais la recette je la donnerais à qui la veut. » Quatre-vingt ans d'existence seulement. D'un côté, c'est sans doute ce que j'ai vécu, si on doit mettre bout à bout toutes mes existences. Même peut-être moins. Mais j'ai tout de même cette sensation d'avoir passé les millénaires, même endormi. Et sans doute qu'en continuant comme ça, je verrais l'extinction de la planète. Et peut-être même qu'on continuera d'être invoqués même dans d'autres galaxies, allez savoir. « La religion aussi est une notion complexe. Mais liée au reste, en fin de compte. La mort, l'utilité, se raccrocher à quelque chose, croire qu'il y a plus qu'une misérable existence au bout du tunnel. Je pense que le jour où j'en saisirais toutes les nuances sera le jour où je regretterais d'avoir cherché. Mais ça ne risque pas d'arriver demain. »
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Tu te tais, tu sombres dans le silence et le mutisme et tu te transformes. Oh oui, Wolfgang, tu te transformes en ce professeur calme et à l’écoute de ses élèves à l’université, tel un loup-garou après une nuit de pleine lune. Tu redeviens l’homme respectable pendant quelques minutes –ou quelques heures- prompt à la discussion et à l’envie de connaître. Tu es magicien, tu es extraordinaire et une part de toi veut faire profiter de ce savoir aux autres. Tu veux voir de nouveau Djinn, les ajouter à ta panoplie d’amis qui viennent de l’au-delà. Tu veux un cercle, tu veux des hommes de confiances, des proches. Tu n’irais pas jusqu’à dire que tu veux des amis, cela fait trop niais à ton gout. Tu veux surtout des camarades qui te comprennent, tu veux des proches qui te soutiennent et qui acceptent tes gros défauts. Tu veux … l’impossible. Oui Wolfgang, tu souhaites l’impossible. Tu es une boule de haine et de vengeance, tu es trop sombre pour t’accorder le luxe d’avoir des personnes sur qui comptaient. Alors tu te plies des esprits, tu soumets des génies et des djinns. Ils sont à ta merci dès lors que tu les invoques, c’est un bon moyen de s’accorder leurs confiances. Tu es monstre, tu es un être humain. Tu es un homme qui a peur de la mort, tu es un esclave du temps qui cherche à s’en échapper. Tu n’es pas fou, même si tu dévores tes semblables, parce que tu calcules autant tes secondes que tes actes à l’aide de ta montre à gousset. Elle tic, elle tac, tempo angoissant, mais tu maîtrises ta peur. Serait-ce une forme de demande ? Non, parce que tu es en mission. Tu ne peux pas te permettre de trouver le repos tant que ces rats de surnaturelle ne seront pas tous exterminés. Tu mourras de toutes façons, tu as déjà prévu ci aussi. Tu ne veux pas être enterré, tu ne veux pas qu’il reste la moindre trace de toi et c’est pour ça que tu as demandé à Rashlan de t’incinérer lorsque tu auras poussé ton dernier soupir. Tu n’es pas un génie, le temps t’est compté. Tu n’es pas un humain, tu ne possèdes pas ce qui font des êtres comme tel. Mais tu laisseras ta marque dans les esprits, c’est ça ton but. Tu n’es pas une fourmi, tu es au-dessus encore. Quitte à tuer et à torturer, les gens se souviendront de toi et tu continueras à les hanter. Il te vient alors une idée. Et si tu commençais à marchander la vie de tes prisonniers contre un morceau de leurs corps. Un œil, un bras, une jambe. L’expression “couter un bras” prendrait tout son sens et toi, cela t’amuserait. C’est ce qui te fait étirer un sourire tandis que tu relèves un peu le menton pour faire signe que tu suis. Qu’il est plaisait de discuter avec Azael, penses-tu. Il a un point de vue au-delà de ton temps et de ton espace. Tes doigts se resserrent sur le pommeau de ta canne. Tu l’as encore entre tes doigts, cette vieille amie. Toujours quand tu sors d’ailleurs, une habitude que tu as prise depuis plus de vingt ans maintenant. « Exactement Azaël. L’être humain ne craint pas la mort, c’est une loi qui les régit depuis la nuit des temps. L’humain n’a qu’un temps donné pour marquer les esprits et il se dépêche de le faire avant que les minutes ne soient écoulées. Parce que, l’humain est fragile et faible. Un rien peut le tuer. Une voiture qui roulait trop vite sur un passage piéton, une maladie, un accident, un incendie, il y a tant de façon pour eux de trouver la mort. Demain, peut-être qu’il mourra alors il se dépêche de rentabiliser Aujourd’hui ». Finalement, tu as pris gout à la discussion, tu n’as plus qu’à la nourrir et occuper tes doigts. Tu tournes ton regard en direction du gérant et tu lui demandes un autre cognac en rapprochant ton verre. Il se mit à l’œuvre, et te voilà de nouveau avec un verre vide. Tu tiens très bien l’alcool, tu ne crains pas la quantité. Tu écoutes encore et toujours Azaël, tu affutes ta prochaine réponse et pour ne pas risquer de le couper, tu prends une gorgée le temps qu’il finisse. « La religion est le lot de consolation face à l’inconnu. Les morts ne reviennent pas à la vie, ils ne peuvent donc pas nous dire par où ils sont passés. C’est là toute la magie et le mystère de la mort. Qu’est-ce qui nous attend derrière ? Un tribunal de feu ? Une porte dorée sur des nuages ? Je donnerais beaucoup pour savoir, mais ce sont les Enfers qui m’attendent ». Tu souris, Wolfgang, parce que tu t’en fiches. Tu n’as pas peur, tu seras bien trop mort pour t’inquiéter de toutes manières. « Tu es épuisé pour vouloir cette mort ? » demandas-tu pour nourrir la conversation. Ce n’est pas de l’inquiétude, de la pure curiosité. Car il faut bien admettre que c’est la première fois que tu rencontres un Djinn désireux de mourir. Toi qui penses tout savoir sur eux, de nouvelles questions font alors surface : est-il unique ? A-t-il une âme ? Une conscience ? Ou bien tous les Djinns peuvent arriver à ce stade ? Tu devrais demander à Rashlan ce qu’il souhaite à ce sujet. Bien que tu te doutes qu’il va t’envoyer gentiment sur les roses parce qu’il est trop imbu de lui-même pour vouloir faiblir devant la faucheuse.
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