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 New fate ♦ Illarion

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Invité

Saír Nezelkyn/ Illarion ?

nom | Morel pour le moment, mais risque de changer bientôt
prenom | Illarion pour cette existence, il se fait connaître sous le nom de Saír Nezelkyn dans son monde. Un nom aussi long et alambiqué que sa vie.
âge | 15 ans physiquement.
race | Génie
lieu et date de naissance | invoqué il y a onze ans en Italie quant à sa première invocation, elle est impossible à dater car trop ancienne mais elle a du avoir lieu là où se trouve l'Autriche actuellement.
orientation sexuelle | Ayant appartenu aux de gentes, il est un peu passé au-dessus de ça. Il aurait même de la peine à définir une éventuelle préférence.
statut marital | Il a beau rêver de se mettre en couple, il sait que c'est plus que délicat pour quelqu'un de son espèce.
metier/etudes | Collégien
situation financiere | Risque de vite se retrouver à sec s'il ne trouve pas un adulte qui puisse le prendre en charge.
organisation | Déserteur de l'OBCM
ft | Finn Wolfhard


détails, anecdotes et caractère


Anecdotes
- Il a une peur bleue des insectes. Des fourmis aux guêpes en passant par les cafards. Il ne supporte pas de les sentir fourmiller sur sa peau et perd ses moyens dès qu'une de ces bestioles se pose sur lui.

-Il dort énormément. Déjà lève-tard de base, ses récentes poussées de croissance lui siphonnent une bonne partie de l'énergie qui lui reste. S'il préfère dormir nu, depuis qu'il est à l'hotêl ou quand il fait frais, il dort avec un caleçon et un T-shirt beaucoup trop grand pour lui.

-Il est très humble et ne cherche pas spécialement à se mesurer aux autres. Il n'a pas la moindre once d'esprit de compétition et déteste qu'on essaie de le lui imposer.

-Ses pouvoirs de guérisseur lui ont conféré en plus du don d'empathie, la capacité de voir l'aura des gens en se concentrant, ce qui l'aide à deviner leurs états d'esprit. Il peut parfois reconnaître ses pairs grâce à cela, leurs auras étant plus denses que celles des humains mais cela ne marche pas à chaque fois...

-Il adore voir les avancées technologiques d'une époque à une autre. Récemment, il s'est découvert une fascination pour les lampes à plasma. Il en avait toute une collection dans sa chambre en Russie.

-Il est complètement gaga des perroquets. Quand il se change en animal, il revêt le plus souvent l'apparence d'une conure soleil. Ses parents adoptifs en Russie avait un perroquet amazonien avec lequel il passait des heures.

-L'apparence qu'il revêt est celle d'un petit garçon qui l'a énormément marqué durant l'une de ses vies antérieures. Ce corps est en quelques sorte un hommage qu'il lui rend et même s'il se plaint souvent des désavantages de sa condition de mineur, il respecte beaucoup ce corps.

-Il a ce qui pourrait s'apparenter à une tâche de naissance en forme de triskel sur sa hanche gauche. Il se fait cette marque sur chacune de ses apparences.

-Adorateur de musique dans l'âme, il a appris à jouer du luth, du hang et du piano. Il aimerai apprendre à chanter aussi mais sa mue ne lui rend pas la tâche facile...

-Comme tout génie privé de magicien, il a perdu les trois quart de sa puissance. Chaque utilisation de sa magie lui donne en plus de la fatigue, des vertiges et d'affreuses douleur dans la poitrine, comme des crampes au cœur. Ces symptômes peuvent durer entre une demi-heure et une journée en fonction de la quantité de magie utilisée et dans cet état, il n'est plus bon à rien et devient un vrai pleurnicheur, du moins quand il ne frise pas l'inconscience.

-Il a un appétit d'oiseau mais peut boire des litres par jour sans soucis.

- Excellent nageur, il aime bien aller nager dans la mer. Un jour, il aimerait bien tenter la plongée aussi...

-Il s'est inscrit à l'auto-école pour pouvoir passer le BSR avec les quelques économies que lui a laissé son ancienne maîtresse.

-Très sensible, il est facilement ému et il pleure souvent devant des films un tant soit peu dramatiques.

-Il ne se coiffe jamais et laisse le loisir à Yelena de livrer bataille avec ses boucles rebelles.

-S'il parle couramment russe et anglais, sa langue de prédilection reste l'italien et quand son attention diminue, il a un accent qui peut transparaître. Il a encore quelques difficultés avec les prononciations et avec le patois irlandais.


Caractère

D'apparence nonchalante, on pourrait croire que rien ne le concerne vraiment, toujours à dédramatiser. Il faut dire qu'après ce qu'il a vécu, il en faut pas mal pour le faire vraiment paniquer. Il n'est pas insensible pour autant et peut s'inquiéter aussi facilement que n'importe qui. Seulement il n'en fait pas démonstration, préférant de loin s’efforcer de rester positif plutôt que de se morfondre.
Si ce trait peut déplaire à certains car il peut le faire paraître indifférent, en regardant un peu plus près, on découvre un être serviable, sincère et compréhensif. Doué d'empathie, il ressent la peine et la joie des autres. Il est donc assez difficile de lui mentir sur ce qu'on ressent. Il est même plutôt déconseiller de le faire car il est de nature curieuse ! C'est un véritable fouineur même et lui mentir ne fera que piquer sa curiosité.
S'il s'intéresse aux autres, il aime aussi que cela aille dans l'autre sens. Il a toujours eu un besoin social et affectif fort. Il aime être aimé autant qu'il aime ceux qui l'entourent. Grâce à son caractère jovial et extraverti, il n'a jamais eu trop de mal à s'entourer. Etant assez diplomate, il arrive à s'adapter à un peu tout type de caractère. C'est surtout car, même s'il ne l'avouera pas, la solitude l'angoisse.
Car pour une créature si puissante et si ancienne, Saír n'est pas des plus courageux. Loin de là même. Très peureux et assez lâche, il est loin d'être une foudre de combat comme le sont beaucoup de ses pairs. Il n'a même presque aucune expérience au combat qu'il fuit le plus souvent dès que son adversaire est susceptible de le blesser. Se retrouver dans le corps frêle d'un enfant le rend d'ailleurs encore plus douillet qu'il ne l'était de base.
Parlant des choses inattendues pour un être vieux de plusieurs millénaires, il est d'une naïveté navrante. Il pourra tomber se faire arnaquer d'une certaine façon une dizaine de fois et encore tomber dans le panneau à la suite de ça. Couplé à son cœur d'artichaut, cela lui a valu de très nombreuses déceptions. Pourtant, il continue de s'attacher sentimentalement à beaucoup d'humains.
Plus récemment, il a commencé à faire la délicate expérience de l'adolescence. Lui qui d'ordinaire fait preuve d'un bon self-contrôle, il se retrouve en ce moment à la merci de ses hormones qui le travaillent sans relâche ce qui le rend assez susceptible. Il peut être subitement pris d'une saute d'humeur et passer du rire à la colère puis au larmes en quelques instants sans que rien ne l'annonce. Quand il est vexé, il devient boudeur et se referme dans sa coquille pendant un moment.
Quand il commence à sombrer dans la mauvaise humeur, il n'y a que peu de choses qui peuvent le calmer : l'alcool qui le rend vite euphorique et la musique. Il écoute quasi-exclusivement de la musique instrumentale et plus particulièrement de la musique classique qu'il adore. L'alcool étant un peu dure à se procurer pour lui pour le moment, il trouve souvent refuge dans la musique. Il a toujours des écouteurs et son MP3 dans son sac.


Ton histoire, ta petite histoire

Vous raconter en détails l'existence de Saír Nezlkyn serait une tâche bien ardue, impossible même. Sa naissance remonte à des temps que nous ne pourrions à peine imaginer. Il a fait partie de ces créatures qui ont vu naître notre espèce et qui ont interagi avec les premiers de nos ancêtres

Bien qu'il ne sache depuis combien de temps il existait dans le Plan astral, il avait conscience que quelque chose existait hors de son monde. Il n'était certes pas capable de le voir ou de le sentir nettement. Pourtant, il sentait parfois le contact de quelque chose dans sa torpeur. C'était léger, lointain, presque imperceptible. Un peu comme un enfant sentant le contact rassurant de ses parents venant déposer un baiser sur son front pendant son sommeil. Cela se confirma le jour où il sentit la magie d'un rituel enserrer son essence et l’entraîner hors de sa léthargie.

Sa première invocation eut lieu pendant la préhistoire à un millénaire que je ne saurais dater. Quand nos ancêtres luttaient encore contre la nature pour survivre et poser les premières pierres de la civilisation que nous connaissons aujourd'hui. Dès qu'ils surent parler un dialecte atteignant le Plan astral, ils commencèrent à invoquer des djinns afin de les protéger des éléments et des animaux. Les génies tels que Saír dotés de pouvoirs guérisseurs puissants étaient très prisé, étant les seuls capables de vaincre les maladies et en même temps capables de protéger les humains de la plupart des dangers naturels. Pendant très longtemps, il fut lié aux chamans d'une tribu. Il s'épanouit au fil des générations parmi les Hommes et devint un esprit très respecté à l'époque. On le dessina d'ailleurs dans plusieurs grottes.

Malheureusement, toute chose à une fin. Quand les humains commencèrent à avoir domestiqué leur environnement, leurs mentalités se mirent à changer. Les ententes cordiales entre tribus changèrent. Certaines fondèrent des alliances. D'autres se firent la guerre pour du feu, des ressources... Peu à peu, les génies guérisseurs furent écartés au profit de djinns aux capacités destructrices. Écœuré d'un tel spectacle de cruauté, Saír fit son possible pour isoler ceux avec qui il vivait afin d'éviter le risque de tels affrontements. Hélas, il savait que tôt ou tard, son clan en rencontrerait un autre et le tempérament belliqueux de leur chef n'augurait rien de bon quant à ce jour. Il passa alors un pacte avec le chaman qui l'avait invoqué. L'humain devait renvoyer le génie et s'arranger pour que son nom soit oublié de tous. En échange, Saír lui appris le nom et le rituel consacré à l'invocation d'un djinn qu'il avait connu il y a fort longtemps. Tout deux respectèrent leurs engagements et Saír disparut de notre monde.

Il demeura longtemps en sommeil dans son plan natal mais il n'était pas idiot et il se doutait qu'un jour ou l'autre, il finirait par être invoqué de nouveau. Il redoutait simplement l'ambiance dans laquelle se trouverait l'époque où on l'appellerait. Comme prévu, cette date inéluctable finit par arriver. Lorsqu'il sentit sont essence irrésistiblement attirée vers notre monde, il ressentit de la peur pour la première fois de sa longue existence. Il tenta de lutter contre ces griffes magiques qui l’entraînaient et qui tentaient de l'arracher à son monde. Malheureusement pour lui, tout mage sait que si un génie peut compliquer légèrement l'invocation en résistant, il ne peut y échapper une fois que le rituel est accompli. Son être fut finalement extirpé de l'Immatériel avec la délicatesse d'une vague par jour de tempête en haute mer.  Lorsqu'il apparaut dans le cercle d'invocation, il découvrit en face de lui un homme d'une trentaine d'années vêtu d'une tunique blanchâtre qui le fixait intensément. Il lui rendit son regard avec méfiance, se demandant à quel genre d'ordre  ou de caprice il allait être soumis. Il connaissait trop bien les penchants de la race humaine pour ce genre de choses.

Curieusement, il n'en fut rien. L'homme commença par se présenter. Il s'agissait d'un druide.

Je m'arrête un instant car je peux deviner d'ici vos sourires et haussements de sourcils incrédules. Bien sur, de nos jours  quand on entend parler de druides, nous avons tous l'images de ces vieux barbus qui se réunissait en forêt pour procéder à des cérémonies curieuses et qui buvaient des potions douteuses aux effets improbables. Nous avons tous lu Astérix à un moment ou un autre après tout... En fait, bien qu'elle ne soit pas tout à fait erronée, cette vision est très incomplète sur ce qu'étaient les druides. Ils étaient à l'époque la pierre angulaire de la société celte. Assurant la gestion des aspects religieux, historique, philosophique, culturel, juridique entre autres, ils étaient l'élite intellectuelle qui gérait leur peuple.

Heureusement pour Saír, la plupart des traditions druidiques descendaient des rites chamaniques ancestraux, bien avant que les magiciens ne maîtrisent les rites des invocations. De ce fait, ils plaçaient les djinns et génie en très haute estime, les considérant comme des êtres supérieurs, gardiens de connaissances millénaires destinés à guider l'humanité. Ils les traitaient comme des êtres supérieurs et n'osaient faire appel à eux qu'en de très rares occasions et se refusaient même de seulement penser à leur infliger un quelconque châtiment, de crainte des représailles.

Dans le cas de cette invocation, ils avaient appelé Saír afin d'en faire un gardien de leur culte. Aujourd'hui, nous aurions tendance à écrire un livre si nous souhaitions laisser une trace qui puisse résister au passage du temps mais à cette époque, les écrits étaient très rares et la transmission de savoir se faisait surtout à l'oral d'un maître à son élève. Dans un tel contexte, quoi de mieux qu'un être immortel pour s'assurer que même dans le pire des scénario, la plupart de leur héritage pourrait survivre et être enseignée à nouveau.

Malheureusement pour les druides, cela ne fut pas aussi simple. Marqué comme il l'avait été par les innombrables témoignages de l'insensibilité  et de la cruauté humaine durant son dernier passage sur Terre , leur « nouveau gardien du savoir » en devenir se montra quelque peu récalcitrant voire hostile. Il ne voulait pas leur accorder sa confiance de crainte d'être à son tour victime de leur sournoiseries. À sa méfiance se confrontait sa curiosité naturelle et son affection à l'égard des humains qu'il n'avait su réprimer malgré tout ce qu'il avait pu voir et entendre. Peut-être était-ce à cause de cette nature affectueuse que Saír s'était gardé loin de notre monde pendant tout ce temps. Car il savait que cette fascination à l'égard de notre espèce obscurcirait son jugement et l'inciterai toujours à se rapprocher de nous. En tout cas, c'est elle qui sema le doute dans son esprit à ce moment-là. Son invocateur dut le sentir puisqu'après avoir longtemps négocié avec le génie, au lieu de le révoquer pour tenter d'appeler une autre créature plus docile, il choisit de garder Saír. Il lui promit de faire son possible pour gagner sa confiance et que s'il venait à échouer, il s'engagerait à le révoquer.

L'attitude de l'homme acheva de déstabiliser le génie qui finalement, ne tint pas plus de quelques jours avant de céder et de s'ouvrir aux humains. Son magicien eut alors à gérer un autre problème : une fois sa crainte apaisée, la curiosité de Saír le rendit très difficile à canaliser. Lui qui avait connu l'époque où les hommes vivaient dans des cavernes, il était fasciné par toutes ces constructions en bois et en pierre ainsi que par toutes les avancées technologiques faites depuis lors.Cependant, si les druides étaient disposés à lui laisser un certain nombre de liberté, ils étaient intransigeants sur un point : l'apprentissage de Saír importait plus que tout chose. Ils ne lui laissèrent donc pas le loisir d'explorer le monde à sa convenance pour assouvir sa curiosité et ils commencèrent à lui enseigner les différents aspects de leur société et de leur tradition. Ce fut un travail long et fastidieux, l'élève immortel se prêta cependant au jeu, bien conscient de l'importance que ses professeurs prêtaient à sa mission.

Près de trente années passèrent ainsi avant que l'éducation du génie ne soit considérée comme parfaite. L'apprentissage l'avait profondément changé. La candeur et la surexcitation dûe à son inexpérience s'étaient effacées, laissant la place à un calme inébranlable et à une sagesse digne des espoirs que ses précepteurs avaient placés en lui. Il était devenu le druide qu'ils souhaitaient. Pour autant, il n'avait rien perdu de sa compassion et de sa sensibilité et même s'il passait beaucoup de temps avec ceux de son ordre, il n'hésitait pas à aller à la rencontre des classes plus modestes. C'est d'ailleurs parmi le peuple qu'il trouva sa vocation.

Alors qu'il se rendait dans un village, intrigué par un rapport faisant état d'une femme ayant perdu la vue qui aurait d'étranges visions. Plus surprenant, celle-ci aurait prédit leur rencontre. Elle lui avait envoyé un message dans lequel elle l'avait nommé par son nom d'esprit alors qu'ils ne s'étaient jamais croisés avant. Quand il pénétra la masure de cette dame et qu'il la vit, il fut frappé par une sensation inexplicable. Il sentait dans l'aura de la voyante une énergie similaire à la sienne. Sans qu'il ne puisse comprendre dans quelle mesure, tous deux étaient liés à leur manière à l'Immatériel. Dans le but d'éclaircir ce mystère, ils décidèrent de s'allier  et d'essayer d'en découvrir plus et il n'étaient pas au bout de leurs surprises.
En effet il y avait chez les celtes à cette époque un bon nombre d'oracles. Tous isolés, effrayés, plongés dans l'incompréhension la plus totale vis-à-vis de ce qui leur arrive et craignant pour leur survie à cause de leur cécité progressive.
À force de côtoyer ces gens, Saír commençait à comprendre assez bien ce qu'ils vivaient et prit la décision de leur servir de guide. Il entreprit de les rassembler pour former une grande communauté d'oracles. Il s'assurait de leur bien-être et leur venait en aide pour qu'il puisse interpréter au mieux leurs visions. Si les autres druides n'approuvaient pas réellement cette idée au départ, l'exactitude des prédictions du groupe eurent rapidement raison de leur scepticisme. Le groupe d'oracle fut alors renommé l'Ordre des Vates et le génie en prit la tête. Ils gagnèrent vite en renommée, ce qui leur permit de grossir leurs rangs avec des oracles venu des quatre coins du monde celte. Les avoir tous rassembler permettait de mettre certaine visions d'événements  importants afin de mieux les préparer ou les contrer en fonction de leur nature.

Pendant un peu plus de trois siècles, Saír conserva les rênes de l'ordre. Lorsque son invocateur mourrait, il était révoqué puis rappelé immédiatement. L'accumulation d'expérience dont il profitait au fur et à mesure le rendait quasiment indispensable. Son influence parcourait la totalité du monde celte et nul ne se permettait d'ignorer les visions de ses devins, pas même les souverains. Les gens le vénéraient à tel point qu'il finit par être considéré comme une divinité. Malheureusement, toute chose a une fin, même le si puissant Ordre des Vates.

Tout commença par une vision chez une jeune fille. Elle prédit la fin de la culture celtique et de sa religion, noyée dans celle d'un envahisseur belliqueux. Très vite, d'autres oracles eurent les même visions. Terrifié à l'idée de perdre le contrôle qu'il avait sur la situation et de voir s'effondrer tout ce qu'il avait bâti ces derniers siècles. Saír obscurcit volontairement ces prédictions lorsqu'il laissait se répandre la nouvelle afin d'inciter les différents clans à repousser l'invasion imminente.
Pourtant, les visions se poursuivirent et lorsque les armées romaines commencèrent à déferler, le génie ne put qu'assister, impuissant à l'écrasement des armées celtes, en sous-nombre et moins bien équipées. Dans une ultime tentative de faire survivre son ordre, il emmena ses devins en Irlande où ils purent demeurer jusqu'au cinquième siècle après Jésus-Christ, lorsque l'île se convertit au christianisme. Acculés, les derniers druides décidèrent de révoquer leur maître. En tant que gardien de leur cultes, ils ne pouvaient se résoudre à prendre le risque de le voir mourir des mains d'un djinn ennemi. Dans l'Immatériel, il serait à l'abri. 

C'est ainsi que s'acheva la plus longue présence de Saír dans notre monde. Tandis qu'il retournait chez lui, les chrétiens balayèrent les restes de sa culture, saccagèrent ses légendes en les tournant à leur sauce, réduisirent au silence les druides et détruisirent les rares ouvrages expliquant les coutumes celtes qu'ils pouvaient trouver. Oh bien sur, certains échappèrent au massacre mais ils ne rappelèrent pas Saír. Même s'il incarnait une figure importante pour les fidèles païens, il n'aurait aucune chance de faire chanceler l'ordre chrétien. Il faudrait d'abord attendre un moment où la poigne de la religion s'affaiblirait.

Les ultimes vestiges écrits contenant les formules d'invocations des djinns et génies celtes furent à l'époque rapatriés et archivées sous clés  dans les souterrains de la Basilique-Saint-Pierre où ils dormèrent pendant plusieurs siècles. C'est finalement lors du sac de Rome par les sarrasins au neuvième siècle après Jésus-Christ que les salles secrètes de la Basiliques furent vidées des artefacts païens qu'elles contenaient. Les romains tentèrent de massacrer les pilleurs au plus vite afin de récupérer leurs trésors volés. Ils parvinrent à en récupérer une partie seulement. Heureusement pour Saír, le grimoire qui mentionnait son nom échappa aux griffes des catholiques et pu rejoindre le monde oriental où il disparu pendant de longs siècles.


Il réapparut à Venise en 1294, lorsqu'un mage en fit l'acquisition auprès de navigateurs au cours d'une transaction douteuse.
Quand le génie apparut dans le vieux manoir poussiéreux et délabré du magicien, il comprit immédiatement que la nature du contrat qu'on allait lui imposer serait bien différente de sa précédente mission. Qu'il avait cette fois-ci à faire au genre d'humain qu'on lui avait dépeint dans l'Immatériel.

Il ne fut donc pas surpris lorsque le mage lui donna l'ordre d'approcher un notable de la ville et de l'assassiner. Lorsqu'il voulut s'enquérir de la raison qui motivait un tel acte, il subit une incantion qui alla l'écorcher au plus profond de son essence, lui infligeant une douleur comme il n'en n'avait encore jamais ressenti de pareilles. Une des fameuse formules destinées à torturer les génies dont il avait aussi entendu parler maintes fois pas ses pairs. Voir à quel point son magicien semblait enclin à les utiliser pour si peu de choses le poussa à accepter la suite sans rechigner.

Sur le papier, tuer un humain n'était pas si difficile. Le problème, c'est que l'humain en question s'avérait être un mage et  qu'il était accompagné d'un djinn en quasi-permanence. Rien de surprenant quand on sait qu'à cette époque, les familles vénétiennes aisées se battaient à coups de djinns dans les rues à la nuit tombée. Cela était cependant très handicapant pour Saír qui n'avait pas d'expérience au combat et dont les pouvoirs offensifs étaient très limités comparés à ceux de la plupart des  djinns. Il allait donc devoir jouer de subtilité.
« Heureusement » pour lui, son maître avait déjà une piste pour approcher sa cible lorsque son djinn n'était pas là. Un endroit où tout mage avec deux sous d'éducation et de bon sens ne s'amuserait pas à venir avec un djinn : les maisons de passe. Dans une ville où la moitié des hommes sont célibataires et où l'autre moitié ne se permettrait pas de briser des siècles de tradition de luxure pour quelque chose d'aussi désuet que le mariage, l'endroit offrait l'opportunité parfaite pour atteindre un homme quand il est vulnérable. Surtout un mage, car tous ceux qui ont eu à faire à des djinns savent pourquoi les magiciens préféraient s'arranger pour les tenir éloignés pendant ces moments-là, et si vous aviez des doutes, ça n'a que très peu à voir avec la galanterie !

Ce serait donc là que frapperait le génie. Cela dit, vu qu'il était de notoriété publique que son invocateur avait eu des démêlés avec sa cible, un assassinat clair et simple n'allait pas être envisageable. Il allait devoir s'infiltrer et s'assurer de faire partie du décor avant de passer à l'acte.

Si s'infiltrer dans les hautes sphères sans une petite fortune en réserve relevait du miracle, à côté, rejoindre les courtisanes était bien plus aisé et plus rapide aux yeux du mage. Pour le génie en revanche, qui avait été le dirigeant ordre de devins, avait été vénéré comme une divinité et qui était l'héritage d'une culture disparue la chute dans l'échelle sociale fut dure. Il faut dire que même s'il n'est pas particulièrement vantard, avoir été autant admiré avait quelque peu gonflé son ego alors se retrouver soudain chez les filles de joies était un peu dur à avaler. Par chance, les châtiments de son maître étaient là pour l'aider à accepter un peu plus vite sa nouvelle situation.

Il fut donc conduit dans une maison de passe fréquentée par des hommes de bonnes condition. On le présenta comme la fille d'un homme d'affaire décédé quelques années plutôt dans un mystérieux incendie et qui souhaitait apprendre l'art de courtiser les hommes. Ce scénario passa sans trop de problème. Il faut dire que ce genre d'histoire était assez banal dans un tel contexte et compte tenu du physique très avantageux de l'enveloppe charnelle du génie, la matrone voyait en elle un certain potentiel et décida de l'accepter dans sa maison.

Un nouvel apprentissage débuta alors pour Saír. Celui-ci était en revanche très différent du dernier qu'il avait reçu. Les première leçons portèrent sur l'italien : on apprit au génie à le lire, à l'écrire et à le parler avec suffisamment d'adresse pour composer des poèmes ou des chansons. Ce fut ensuite les bonnes manières et les petites techniques pour se donner une apparence plus fraîche, plus désirable. Puis vint le tour des cours de musique où on lui apprit le chant et à jouer du luth. Enfin, on lui enseigna comment séduire les hommes.

S'il se comportait en bon élève docile, il redoutait en réalité le moment où il aurait à mettre cela en application. Il n'avait en fait jamais eu la moindre relation sentimentale dans sa précédente vie. C'est donc avec toute l'assurance d'un adolescent sur le point d'avoir son premier rapport sexuel qu'il fut envoyé avec les autres filles de la maison et qu'il passa sa première soirée aux côtés d'un homme. Malgré son appréhension, cette nuit lui a laissé un souvenir agréable, à tel point qu'il en avait encore des étoiles dans les yeux quand il me l'a racontée.
Cette crainte en s'évaporant laissa la place à un désir charnel brûlant en lui. Ce qui était une corvée humiliante devint alors un vrai plaisir et c'est presque à regret qu'il vit au bout de plusieurs mois l'homme qu'il était chargé de tuer se présenter à sa porte. Les hommes ayant passé une nuit avec Saír avait vanté la douceur avec laquelle il s'occupait de ses partenaires. Les rumeurs à son sujet s'étaient répandue en ville et avait piqué la curiosité de l'homme. De plus, par une bien heureuse coïncidence, l'apparence du génie correspondait parfaitement à ses goûts. Autant dire, qu'il ne fallut pas longtemps avant qu'il ne succombe au charme de cette courtisane avant de succomber définitivement quelques mois plus tard. Lors d'une énième visite chez cette dernière, la chambre des amants prit mystérieusement feu pendant la nuit et si la jeune femme réussit à s'en sortir par « miracle », il n'eut pas autant de chance, les fumées l'ayant gravement intoxiqué. On supposa un accident à cause d'une bougie . La pauvre rescapée traumatisée par l'accident quitta Venise et s’évanouit sans laisser de traces. Il n'y eut même pas d'enquête à ce propos.

Pour Saír, il s'agissait de la première vie qu'il prenait d'une façon ainsi déloyal. Il avait charmé cet homme. Il l'avait embrassé maintes et maintes fois. Il l'avait attiré dans ses filets. Ils avaient passés une nuit exaltante ce soir là. L'homme était endormi, blotti contre son enveloppe creuse à la manière d'un enfant cherchant du réconfort. C'est à ce moment que le génie a utilisé la bougie pour embrasser l'une des grandes tapisserie épaisses qui ornaient les murs. Pour s'assurer ensuite de tuer sa proie, il avait usé de ses pouvoir pour fletrir les poumons de sa victime. Comparé aux autres djinns et génies, son nombre de victimes était extrêmement bas et ce meurtre était assez ordinaire par rapport à d'autres. Pourtant, la culpabilité d'avoir tué ainsi une personne qui lui faisait confiance l'a rongé longtemps. Parfois, il m'a avoué encore revoir son visage quelques fois.

Son retour dans l'Immatériel fut cependant d'une assez courte durée par rapport à la fois précédente puisqu'il fut rappelé  moins d'un petit siècle plus tard. Cette fois en revanche, sa mission fut beaucoup plus agréable pour ses principes. Il se trouvait toujours à Venise mais son invocatrice cette fois avait l'air beaucoup plus humble que son précédent maître. Le contrat était cette fois-ci de rejoindre l'équipage d'un navire commercial et de s'assurer que son fiancé, un garçon d'une vingtaine d'année lui revienne en bonne santé, coûte que coûte.
Cela aurait pu être un jeu d'enfant si les marins n'avaient pas une peur bleue du surnaturel et de toutes ses créatures, probablement à cause de quelques groupes de sirènes plutôt agressifs qui, disait-on en ce temps-là, attiraient les marins sur des récifs pour pouvoir les dévorer. Saír dut donc se débrouiller pour se faire recruter en tant que médecin de bord et devait s'arranger pour que les soins qu'il prodiguait paraissent le plus naturels possibles. Sous les traits d'un chirurgien d'une quarantaine d'années, il se présenta donc dans le port pour se faire embaucher sur un navire. Par un fort heureux hasard, il se trouvait que l'équipage qu'il devait rejoindre en cherchait un car son médecin était subitement tombé malade et ils devaient partir au plus vite pour leurs affaires. Le génie, vu comme un cadeau de la providence fut immédiatement enrôlé sur le navire et l'embarcation quitta le port dans la journée.

Les premiers jours en mer furent un peu rude. Quoi de plus normal après un millénaire sans avoir posé le pied sur un navire. Saír eut en plus à gérer la méfiance de ces marins envers ce nouveau médecin qu'ils n'avaient encore jamais vu mais il réussit assez rapidement à s'acclimater et à s'intégrer parmi eux. Possiblement grâce à ses talents d'enjôleur acquis au cours de sa précédente vie. Il m'avait aussi expliqué avoir su gagner leur respect grâce à ses talents de guérisseur et à sa descente qui dépassait celle de tous les hommes de l'équipage... Une fois sa place acquise parmi les marins, il n'eut aucun mal à assurer la sécurité du jeune matelot pendant la traversée. Les marins vendaient des épices venues d'Orient dans différentes grandes villes côtières de l'Europe. Ce commerce était très lucratif mais aussi assez risqué en raison des divers actes de pirateries qui avaient lieu dans ces eaux. C'est ce qui avait motivé la magicienne a faire l'invocation.

Une fois de retour dans la Sérénissime, la magicienne le congédia sans plus de cérémonies mais elle le rappela pendant plusieurs années à chaque fois que son mari prenait la mer. Ces invocations a répétitions permirent à Saír de s'initier aux médecine traditionnelles puisqu'il ne pouvait utiliser ses pouvoirs qu'avec la plus grande discrétion une fois à bord pour guérir les éventuels blessés. Parallèlement à cela, il se constitua une véritable petite réputation chez les marins qui le disaient aussi agile avec un scalpel qu'avec une bouteille ou qu'avec les filles des ports auprès desquelles il avait un succès inégalé.

Il aurait pu s'habituer à ce train de vie qu'il mena d'ailleurs pendant une petite quinzaine d'années, jusqu'à ce qu'un jour, l'embarcation tombe au mains de pirates. Pour sauver le mari de son invocatrice, Saír n'eut pas d'autre choix que de révéler sa véritable nature malgré les craintes des marins à son propos. Alors que les derniers membres d'équipage se rendaient ou étaient tués, il attrapa son protégé par le bras, sauta par-dessus bord et, se changea en orque afin de pouvoir nager le plus vite possible vers la côte tout en gardant l'homme accroché à son aileron tant bien que mal. Il arrivèrent en Espagne et durent se débrouiller pour revenir par leur propres moyens jusqu'à Venise, les deux n'ayant pas de sous et l'homme ne pouvant supporter un autre voyage à dos d'orque. Ils y parvinrent tout de même mais le voyage ne fut pas des plus agréable. Il se fit même dans une ambiance glaciale. L'humain ne pouvait pardonner à Saír d'être ce qu'il était. Une fois rentrée chez la magicienne, il la força à révoquer le génie et menaça de la dénoncer comme une sorcière si elle usait de magie à nouveau. Elle s’exécuta, consciente du sort qu'on réservait au sorcière à cette époque. C'est le cœur lourd que le génie retourna donc dans l'Immatériel, profondément blessé de voir à quel point l'attitude du marin qu'il considérait comme un ami avait changé en apprenant sa nature. Une fois de plus, sa présence s'achevait sur une note amère pour lui.

Jusqu'à nos jours, il n'a été invoqué qu'une seule fois. Dans les environs de Venise à nouveau durant une épidémie de peste au milieu du XVI siècle, pendant les grandes chasses aux sorcières. Pour être franche, je ne sais que bien peu de chose de cet épisode. Saír refuse d'en parler et malgré de véritables heures de questions insistantes, je n'ai pu en obtenir que de très maigres informations. Son apparence actuelle serait celle d'un enfant qu'il aurait côtoyé et qui lui aurait laissé un grand souvenir. Je ne saurais vous dire son nom ou ce qu'il est advenu de ce garçon mais c'est en l'évoquant et en essayant de creuser le sujet que j'ai vu pour la première fois, un génie à deux doigts de pleurer. Si j'avais su toute ces choses, peut-être ne l'aurais-je pas ainsi regardé de haut quand je l'ai invoqué...

Je me souviens encore clairement du moment où il est apparu devant moi. Cela faisait des mois que mes visions avaient commencé à me torturer alors que j'étais en Angleterre pendant quelques mois pour mon travail. Je voyais des rues jonchées de corps. Des gens toussant et souffrant, portant des masques, des ambulances qui allaient et venaient dans tous les sens, remplies de malades, des torrents d'eau qui déferlaient dans les rues et écrasaient les bâtiments. Cela m'avait d'abord effrayée. Si je n'avais pas été en relation avec l'OBCM, je crois que je me serais jetée du haut d'un toît. Ces visions me terrifiait. Malgré l'aide de plusieurs oracles de l'organisation, je n'arrivait ni à comprendre ce qu'était ces scènes apocalyptiques ni pourquoi elles m'apparaissaient. Finalement, je décidai de rentrer chez moi en Italie. Les visions ne se calmèrent pas pour autant et ma vue se mit à diminuer à une vitesse folle. En à peine un mois, j'avais perdu un tiers de mon acuité visuelle. J'étais complètement perdue. C'est là cependant que j'eus une nouvelle vision complètement différente des précédentes : Je voyais un livre. Un simple livre dans une bibliothèque. Une bibliothèque que je connaissais de surcroît. Il s'agissait d'une des archives de l'OBCM située à Venise dans laquelle j'avais travaillé. Bien que peu gradée dans l'organisation, j'eus quand même le droit d'y farfouiller un peu. Trouver un livre parmi des centaine ne fut pas simple mais je finis quand même par le dénicher. Moi qui m'attendais à trouver des indices sur mes visions, j'ai été assez surprise de découvrir à la place des formules d'invocation et des pentacles destinés à sceller l'essence des djinns. Étant magicienne, je connaissais tout ça bien que je n'ai jamais utilisé de formules d'un tel niveau jusque là. Je ne savais pas si j'allais être en mesure de réussir à appeler des êtres aussi anciens. La formule qui semblait être la moins risquée était celle d'un génie nommé Saír Nezelkyn. Sa formule n'était pas la plus simple du grimoire  mais il était le seul génie à figurer parmi ses noms. N'étant pas sure de moi pour ce coup-là, je me suis dit que les conséquences serait probablement moins désastreuses si je venais à relâcher un génie dans la nature plutôt qu'un djinn. Quand je commençais à me pencher un peu plus sur les écrits le concernant et que je vis quelques allusions à un ancien ordre de devins, j'eus le déclic. Je savais que c'était pour lui que mes visions m'avaient guidée ici. On ne m'autorisa pas à partir avec le grimoire sous le bras mais je pus tout de même risquer l'invocation, tant que je le faisais dans les locaux de l'organisation et que je le faisais sous la supervision de certains de mages expérimentés et de leurs invocations respectives pour gérer le génie au cas où.

Ces conditions ne m’enchantaient guère mais je n'avais pas vraiment le choix si je voulais faire le rituel. Je n'avais pas l'autorité pour contester la volonté de l'archiviste et je pouvais déjà m'estimer heureuse qu'il m'ait laissée utiliser le grimoire hors de sa bibliothèque.

L'invocation eut donc lieu deux jours plus tard dans un garage désaffecté  à l'extérieur de Venise. Deux autres mages vinrent avec moi. L'archiviste aussi était là, il me guida dans le choix des pentacles que je devrai tracer. Avec les énormes lunettes que j'avais, tracer des centaines de petits glyphes s'avéra plutôt ardu et très long mais je réussis tout de même à m'en sortir. Une fois les inscriptions prêtes, je commençai à réciter la formule et mon Dieu ! Qu'est-ce qu'elle était longue... Aussi alambiquée que le nom du génie qu'elle était censée attirer dans notre monde. Plusieurs fois je crus que j'allais  m'emmêler les pinceaux sur une phrase. Ça n'arriva pas et lorsque j'énonçai le dernier mot, l'air se mit à crépiter dans la pièce. Une silhouette floue se forma au milieu des runes. Avec la distance, je peinais à bien la voir mais j'eus un mauvais pressentiment en entendant les autres glousser derrière moi. Pressentiment qui se confirma lorsque j'entendis une petite voix flûtée répondre à mes questions. Un peu décontenancée, je m'approchai pour essayer de mieux le distinguer et je faillis tomber à la renverse en découvrant un petit visage angélique tout rond entouré de bouclettes brunes. Mon esprit ancestral avait pris les traits d'un garçon de 9 ans.
Pour être honnête, je ne savais pas quoi en penser. J'avais besoin de conseils. Avec le recul, je sais que l'apparence des êtres de l'Immatériel ne veut pas dire grand-chose mais sur le moment, ça m'a un peu désespérée. Je l'ai toisé avant de rire jaune, ce qui a semblé le vexer profondément. Je le revois encore m’annoncer, le torse bombé avec une voix enfantine qui se voulait impérieuse : « Ne t'arrêtes pas à mon apparence, humaine. J'ai été le Grand Prêtre Annonciateur de la vérité commandant l'Ordre des Vates, le Guérisseur de Peste aux ailes blanches, Le joyau d'ambre de Venise. Chacun de ces visages fut le mien et qu'importe celui que je porte aujourd'hui, tu as en face de toi toutes ces personnes. »

Que répondre à une telle tirade ? En tout cas, ça a été efficace pour calmer mon rire. M'approchant autant que possible en prenant garde de ne pas mettre le pied sur une rune, je lui expliquai mes attentes. 

« Saír Nezelkyn, j'ai reçu des visions d'un drame. Je ne sais ni quand ni comment cela va se produire mais je te charge de rester à mes côtés afin de m'aider à comprendre ce qui va causer cet événement et de l'empêcher de se produire. »

Cette phrase scella notre accord. Il entra ainsi à mon service. Grâce à l'influence de l'OBCM, je pus lui obtenir une fausse identité. Afin de me simplifier la tâche, j'en fis mon  fils. Il fut donc baptisé Ilario Vespensia. Me retrouver subitement mère d'un garçon de 9 ans, même si c'était pour de faux me fit un peu bizarre. Moi qui détestait les marmots, voilà qu'à 55 ans je devais en gérer un. Je pouvais tout de même m'estimer heureuse d'échapper à l'étape « changement de couche ». Le nom d'Ilario me tenait tout de même à cœur. Lorsque j'étais petite fille, je rêvais d'avoir un fils que j’appellerai ainsi. Je savais qu'il fallait me méfier car les djinns et génies peuvent se montrer charmeurs mais ils n'ont pas toujours les meilleurs des intentions pour leurs mages. Cependant, quelque chose m'inspirai une profonde confiance chez ce Saír. Il dégageait une telle sincérité dans toutes ses paroles et tous ses gestes.... J'avais envie de lui faire confiance.

Quand je lui parlai de mes visions, il se montra très intéressé et étonnamment bien renseigné sur le sujet. Il m'incita à me les remémorer, à garder sans cesse un carnet sous la main tant que je voyais un peu pour pouvoir tout écrire dès qu'une vision me venait. Il m'incitait à faire attention au moindre détails afin d'en tirer le maximum. Progressivement avec son aide, je pus commencer à les déchiffrer. Le puzzle commença à se former pour nous. Nous avions compris que l'origine de cette maladie serait magique, elle viendrait d'un djinn. Nous avions déterminer une chronologie entre mes visions. Celles me montrant des inondations violentes serait antérieures à celle de la maladie. Il y aurait des mois d'écart entre les deux, si ce n'est plus. Ainsi, peut-être ces inondations pourraient-elles me donner me servir pour trouver le théâtre de cette épidémie avant qu'elle ne se produise. Je sus aussi presque avec certitude que cela se passerait en Grande-Bretagne ou en Irlande, mes visions montrant des panneaux écrits en anglais et mes visions étant plus nettes quand j'allais en Angleterre. Un autre détails plus troublant en revanche était une lumière : Une femme dont je n'arrivai jamais à voir le visage mais qui apparaissait souvent dans mes visions. Elle dégageait quelque chose de lumineux, d'où le fait que je l'appelle comme ça.C'était dur à décrire. Le seul autre moment où j'avais ressenti cela, c'était dans ma toute première vision où j'ai vu une personne qui a l'inverse dégageait quelque chose de froid, sinistre même. Une ombre. Je ne savais pas si ces deux personnes allaient être liées ou si elle étaient la même. Tout ça était lointain et brumeux. Il était impossible d'affirmer quoique ce soit avec assurance. Pourtant j'avais la sensation d'être sur la bonne voie. Dans l'une de mes visions, je cru reconnaître le visage d'Ilario. Il arpentait une des rues où j'avais vu tout ces corps. Cependant il errait, entouré de gens bien portants. Grâce à cette vision, j'eus la certitude que nous allions trouver l'endroit à temps.

Parallèlement à ça, ma vue continua de décroître jusqu'au jour fatidique où je la perdis finalement. À partir de là, je dus m'appuyer sur mon faux-fils pour ne pas avoir à vendre ma maison et rentrer chez mes parents. Nous nous sommes beaucoup rapprochés à ce moment-là. Moi qui avais du mal avec son habitude de toujours tout prendre à la légère et son côté « tout est beau, tout est rose, il faut positiver » qui me donnait l'impression d'avoir un véritable enfant avec moi, j'ai pu découvrir une personnalité bien plus profonde que je ne lui soupçonnais pas, profondément douce et compréhensive. Si au début, l'idée de refaire le monde autour d'un whisky avec un garçon de 9 ans me dérangeait un peu, nos longues discussions sont devenues un véritable rituel auquel je m'adonnais avec plaisir. Son influence me changea un peu même. Moi qui était cette sempiternelle grincheuse qui me fiait souvent à mon intuition, il a réussit à me faire sortir de ma coquille et à oser me lancer dans des expériences que je n'avais encore jamais songé à tenter à cause d'une première impression défavorable. C'est surtout son point de vue qui n'avait pas été formaté par la société actuelle qui me fit me remettre en question au sujet de beaucoup d'habitudes de vie que j'avais adoptées. Pendant trois ans, nous sommes restés en Italie à essayer de collecter plus de données sur mes prédictions que je transmettais ensuite à l'OBCM afin d'éventuellement les mettre en commun avec un autre oracle si quelqu'un par hasard voyait le même événement que moi. Malheureusement, il semblerait que j'étais pour l'instant la seule à voir cet apocalypse dans les rangs de l'organisation.

Finalement, on me parla d'un oracle en Russie qui serait rentré en catastrophe d'un voyage en Irlande après avoir eu des visions d'une épidémie mortelle là-bas. L'OBCM l'avait repéré et m'avait donné ses coordonnés. Il vivait à Moscou et refusait se sortir de chez lui depuis. C'était pour moi une occasion inespérée d'obtenir des renseignements supplémentaire. J'ai donc embarqué pour la Russie avec Saír (que j'avais d'ailleurs fait voyager en soute sous l'apparence d'un chien d'aveugle histoire d'économiser les frais de vol). Une fois arrivés nous nous sommes mis en quête de le trouver, ce qui a été assez simple grâce aux tuyaux de l'OBCM. Cependant, une autre vision me vint pendant nos recherches.  En tant normal, je me serais contentée de l'écrire et de m'en occuper après avoir vu l'oracle qui était mon objectif principal à la base mais cette fois-ci, il s'agissait de la femme de mes visions. La « Lumière » comme je m'étais habituée à l'appeler. Je reconnu tout se suite son aura. Elle n'était pas loin ! Je la voyais si nettement. Elle se trouvait dans une grande bibliothèque. Elle était pliée en deux avec un air soucieux. Cette vision relégua tout au second plan. Si cette femme était dans le coin et avait des ennuis, il fallait qu'on la trouve. Elle était liée d'une façon ou d'une autre à mes prédictions et tant que je ne connaissais pas son rôle dans cette histoire, il ne devait rien lui arriver ! En faisant un rapide descriptif de l'endroit à l'Office du tourisme, on nous a dit qu'il pourrait s'agir de la Bibliothèque d’État de Russie. Par malchance, nous étions à l'autre bout de la ville. Nous prîmes donc un taxi pour nous y rendre au plus vite. Une fois arrivés dans la rue, j'envoyai Saír en premier pendant que le conducteur me rendait la monnaie. J'étais presque sure qu'il allait m'arnaquer, profitant que je sois aveugle et que je ne connaisse pas assez la monnaie locale pour reconnaître la valeur des pièces au simple toucher mais ça m'importait peu. Il fallait que mon génie soit sur place au plus vite et que je le rejoigne. Ma canne d'aveugle en main, je commençais à longer le trottoir quand je reçu de nouveau la vision de la femme, parfaitement nette cette fois. Elle n'était pas pliée mais simplement penchée au-dessus de quelqu'un. Elle semblait s'enquérir de son état. À cause de l'angle de vue de ma vision, je ne parvenais pas à reconnaître de qui il s'agissait. Du moins, jusqu'à ce que l'inconnu ne lève la tête vers cette femme. J'eus l'impression de recevoir un sceau d'eau glacé en pleine figure lorsque je reconnu ces boucles brunes et le visage rougit en pleurs d'Ilario. 

Ma tête se mit à tourner comme elle ne l'avait jamais fait auparavant. Déboussolée, je titubais un peu en arrière. Mon pied rencontra alors le bord du trottoir et s'y tordit. Alors que je tombai sur le côté, j'entendis le klaxon … Je ne sais ce que ma tête heurta en premier, l'asphalte ou le pare-chocs...

À ce moment-là, Saír était déjà entré dans la bibliothèque. Il n'avait pas les longues jambes d'un adulte mais il avait une bonne foulée et avait déjà remonté la rue jusqu'à l'entrée du bâtiment. L'entrée n'étant pas autorisée aux enfants non-accompagnés, il s'était faufilé  discrètement sous le nez de la bibliothécaire se trouvant dans le hall et arrivait en trombe dans les salles de lecture afin de guetter une éventuelle trace de la femme en détresse. 

C'est là qu'il accusa le coup de ma mort. Ses jambes flanchèrent quand son enveloppe se vida de sa magie. Il aurait dû être renvoyé vers l'Immatériel mais au lieu de ça, il sentit les dernières onces de ma magie l'enserrer et le maintenir en notre monde. Il retint un gémissement lorsqu'il ressentit une détonation dans sa poitrine comme un coup de marteau venant de l'intérieur. Le premier battement de son cœur. Alors que la douleur se répandait dans son corps en train de s'humaniser, il trouva la force de se glisser dans une allée vide de la bibliothèque pour se recroqueviller contre les rayonnages. C'est là qu'il fit la rencontre de Yelena Morel.
Elle s'appelait Masha à cette époque. Il s'agissait d'une habituée de l'endroit. Elle aurait pu le dénoncer aux bibliothécaires afin qu'ils sortent à coups de pied bien placés cet enfant qui n'avait rien à faire ici mais ses instincts de jeune mère la poussèrent à s'enquérir d'abord son état et de la raison pour laquelle il se trouvait ici en premier lieu. Conscient qu'il ne pourrait plus faire grand-chose privé de maître et coincé dans une telle apparence, Ilario dut se présenter comme l'orphelin qu'il était devenu. Il tut évidemment le côté surnaturel de son histoire et dut ainsi arranger les quelques trous que cela laissait afin de rendre son histoire plausible.
Par chance, l'histoire de l'orphelin italien qui n'a plus de famille proche et qui se retrouve perdu dans un pays inconnu pour lui toucha le cœur de la russe. Elle le prit donc sous son aile. Grâce à ses contacts et à un soutien discret de l'OBCM, les procédures d'adoption  se firent très rapidement. Ilario fut rebaptisé Illarion, un équivalent russe de son prénom. Il atterrit ensuite chez un couple d'amis de sa bienfaitrice.  Celle-ci se révéla d'ailleurs être magicienne, ce qui lui permit de percer à jour la nature de son protégé. Il craignit sa réaction lorsqu'elle le découvrit mais à sa grande surprise, elle l'accepta sans trop de difficultés. Ils passèrent un accord : elle lui apporterait son aide pour remplir le contrat que je lui avais imposé pour le libérer, elle l'invoquerai ensuite et le lierai  à elle. 
Sans mes visions pour les guider cependant, mener l'enquête pour obtenir de nouvelles informations devint impossible. Illarion resta donc à l'écoute des informations et guetta toute éventuelle annonce de tsunami ou d'inondation très importante. En attendant, il s'acclimata plutôt bien à sa nouvelle vie. Le couple qui le gérait était tout entier à ses charmes et le cajolait comme s'il était leur enfant.Si ses difficultés à apprivoiser la langue freinèrent son intégration parmi les autres enfants à l'école, il devint ensuite une petite sommité dans la cour de récréation. S'il avait su se faire sa place parmi des marins et des courtisanes, des enfants ne représentaient pas un défi insurmontable pour lui. À côté de ça, il cotoya régulièrement Masha et son mari grâce à ses « parents » adoptifs et se lia d'amitié avec son fils.

La situation commença cependant à se dégrader quand le couple de la magicienne se mit à battre de l'aile. Elle programma sa disparition avec le génie. Il resterait derrière le temps qu'elle se trouve une situation décente, il la rejoindrait ensuite. Cela lui permettrait en plus de rester près de son fils et de l'aider à surmonter le chagrin de la disparition de sa mère tout en s'assurant qu'il ne soit pas influencer par les excès meurtriers de son père.

Tout se passa comme prévu. Du moins, jusqu'à ce que le mari de la russe ne développe une certaine méfiance à propos de tous les amis de sa femme, Illarion comprit. Il le suspectait de plus en plus et se méfiait qu'il fréquente son fils. Un gouter que les garçons prenaient ensemble tourna pratiquement à l'interrogatoire pour le génie. Bien sur, jouer la comédie ne lui posait pas de problème mais devoir composer avec les soupçons d'un chasseur aussi entêté devint assez délicat. 

Finalement, les choses se précipitèrent quand Saír entendit la nouvelle du tsunami improbable qui avait ravagé la ville où se trouvait sa maîtresse. Il abandonna son rôle en Russie et rejoignit la magicienne au plus vite. Ce ne pouvait pas être une coïncidence ! 

Il s'installa dans une chambre d'hôtel à Bray. Un établissement vieillot où le patron ne poserait pas de questions tant que la chambre était payée. Grâce aux contacts de Yelena, la nouvelle identité du garçon était prête. Il serait à présent son fils biologique. Cela lui importait peu tant qu'il pouvait venir. Il avait d'autres préoccupations en tête.


Le théâtre du drame était révélé. Le prologue avait commencé. Il fallait maintenant en trouver les acteurs avant qu'il ne soit trop tard...


La tâche s’avéra cependant plus difficile que prévue. Si Illarion pensait pouvoir enquêter tranquillement dans cette ville d'Irlande sans histoire, il a bien vite déchanté en voyant quel genre d’énergumènes parcouraient ces rues. Des surnaturels en bien plus grand nombre que dans la plupart des lieux où il avait été, des chasseurs aussi mais surtout il semblait que cette ville abritait un nombre considérable d'âmes à la dérive : drogues, violence, drames, sentiments de peine et de vengeance... C'était à se demander comment les choses pouvaient encore tenir debout. Dans un tel environnement, un djinn meurtrier adepte des sorts pandémiques pouvait surgir à peu près n'importe quand et n'importe où. De plus, si l'apparence tendre qu'il avait adopté lui avait plutôt servi, elle le limitait à présent plus qu'autre chose tant elle manquait de discrétion au milieu de cela. En plus de cela, il savait l'OBCM présente dans le secteur. En quittant la Russie, il avait pris soin de sortir de leur radar. Il savait quels ennuis l'organisation pourrait attirer à sa magicienne si elle voulait le voir agir aussi il avait préférer ne pas s'encombrer d'eux.

Les premiers temps furent cependant agréable à vivre aux côtés de la magicienne. Elle l'avait envoyé dans une école de quartier où il s'était aisément intégré et ils développaient une véritable complicité. Hélas, tout bascula le jour où la ville décida d'étouffer un peu plus les rares lueurs de paix et de quiétude qui luisaient en son sein. Un maire lâcha une milice de djinns et de magiciens véreux dans les rues avec pour mission de canaliser pour ne pas dire réduire au silence la population surnaturelle qui y vivait. La situation n'était pas sans rappeler l'Inquisition à laquelle Saír avait du faire face au XVIème siècle. L'un de ces miliciens particulièrement instables s'attaque sans raison au duo et après avoir salement blessé Illarion, il enleva Yelena.

Le génie serait sans doute tombé lui aussi aux mains de cette horde de chiens du Maire tout droit sortis d'un film d'horreur ou de science-fiction. Il fut cependant sauvé par un habitant de la ville avec qui sa magicienne avait conclu un accord. Bien qu'il ne connaisse pas les termes exacts de cet arrangement, Illarion savait que sans cet homme, cela aurait bien pu être la fin de sa longue existence. Aussi il se décida à le suivre...

Dans son état, il lui était impossible de se lancer à la recherche de sa « mère adoptive » mais il ne l'abandonnerait pas. Il suivrait à présent un triple objectif : Empêcher mes visions de s'accomplir, retrouver Yelena Morel et s'acquitter de sa dette envers Jeremiah James.

Salut salut ! Moi c'est Diane et je débarque du haut de mes 11 ans. J'aime le bleu, les bonbons et les papillons, je déteste les méchants et les épinards et on me dit souvent bonjour. On me verra dans les parages assez souvent. Je suis fier(e) de dire que j'ai découvert le forum grâce à une personne disparue et d'ailleurs je le trouve soOoOooOOmbre ! . Je suis un vrai petit garçon et puis je tenais à terminer en vous disant que bonjour ! Une toute dernière chose: avoir un rp d'intégration avec l'un de nos parrains: Non merci



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