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 Promenons-nous dans les bois, tant que le loup n'y est pas feat. Yelena Morel

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Anton ne chassait pas beaucoup ces derniers temps. En fait, depuis quelques semaines, tout était étrangement assez calme de son côté, et sa grand-mère l'envoyait beaucoup en mission de reconnaissance plutôt qu'autre chose. Au Dux, c'était une autre histoire, mais il ne pouvait pas dire qu'il était débordé au point de ne plus savoir où mettre la tête. Cette sensation qu'il ressentait semblait toujours bizarre. Pourquoi était-il déçu et rassuré à la fois ? Il ne pouvait pas dire qu'il aimait ce qu'il faisait. Non, c'était plutôt un sentiment de réussite, qu'il tue ou réussisse à ramener la créature vivante. Les tuer, c'était toujours en dernier recours, et ça devait être discret : ça restait interdit et punissable par la loi. Et même si Anton ne s'inquiétait pas tant que ça, il ne préférait pas mettre sa famille en danger. Mais en même temps, ne pas chasser, ça lui donner l'impression d'être presque normal. Il pouvait sortir plus souvent, voir ses amis, et surtout rester avec ses frères et sœurs sans que ce sujet refasse surface, sachant très bien que tous ne sont pas d'accord avec les idéaux de la famille Tetras. Anton ne leur en avait jamais voulu. Il les comprenait, en fait. Mais si leur grand-mère l'apprenait, ou du moins commençait à penser que ça serait un problème... Non, il préférait ne pas y penser. Il s'était juré de protéger ses proches, et c'est ce qu'il fera, coûte que coûte. Il n'était pas arrivé jusque là pour tout gâcher.

Ce jour-là, une mission lui avait parvenue du Dux, mais il savait très bien que sa grand-mère devait se trouver derrière. Cela faisait plusieurs jours qu'il surveillait cette créature, et comme par hasard, il devait maintenant se charger de la capturer. Et bien entendu, s'il y était obligé, de la tuer. La cible était un homme d'une trentaine d'années, un métamorphe. Anton n'avait pas pu découvrir en quel animal il se transformait, mais ça ne faisait aucune différence pour l'association apparemment. Le jeune chasseur n'était pas d'accord et aurait préféré continuer ses recherches pendant quelques jours, mais il n'avait pas encore assez d'autorité pour s'imposer. Sa poursuite l'avait mené jusque dans le forêt, et déjà la fatigue se faisait ressentir. Ce n'était pas forcément l'endroit le plus près de là où il se trouvait, mais il n'avait pas le choix. Il suivait l'homme pas à pas, restant à une certaine distance pour ne pas se faire repérer. Mais alors que tout allait plutôt bien, tout tourna au vinaigre d'un seul coup. Il perdit de vue le métamorphe, et alors qu'il le cherchait, jurant dans sa barbe inexistante, un grognement attira son attention. Tournant doucement la tête sur sa droite, il recula de plusieurs pas lorsqu'un énorme chien, qui ressemblait à un loup sans en être un, apparu. Aucune doute, c'était sa cible. Le seul problème, c'était qu'il n'avait pas prévu de se faire prendre au piège par une créature aussi dangereuse... Merde à la fin, mais les métamorphes ne pouvaient pas se transformer en lapin pour changer ?!

« Tout doux... » murmura-t-il, même s'il savait très bien que c'était inutile. La bête devait sentir le danger que représentait Anton, et l'homme avait dû le remarquer aussi. Au moment où sa main droite se posa sur son arme, la bête fonça vers lui, et il l'évita de justesse, se faisait griffer le bras droit au passage. « Merde. » Il pointa alors l'arme en direction de la créature qui revenait déjà à l'attaque, et tira au moment où elle fut presque sur lui, et la toucha au flan gauche. Cela n'empêcha pas le chien loup de réussir à le mordre à la cuisse, le faisant trébucher alors que la bête le lâchait pour s'enfuir, apeuré et désormais blessé. Avec un peu de chance, il serait plus facile à retrouvé ensuite par les autres chasseurs, mais pour le moment, Anton était bien dans la merde. Blessé au bras droit et à la cuisse droite, ses malheurs ne s'était pas arrêté là : pendant sa chute, il était mal retombé sur sa jambe, et une douleur extrêmement forte irradiait dans sa cheville gauche. En gros, il n'avait aucune jambe de potable, et un bras qui pissait le sang. Si ça, c'était pas la joie... Sa respiration était bien trop rapide, mais il avait du mal à se calmer, couché par terre dans la forêt au milieu de son sang et celui du métamorphe. Son seul moyen de communication était détruit à quelques mètres de lui, et tout ce qui lui restait était son arme, tombé quelques mètres plus loin. « Merde, merde, merde, mais merde ! » continuait-il de jurer alors qu'il avait le souffle coupé, trouvant toujours de l'énergie pour exprimer sa mauvaise humeur.
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La situation n'était pas encore idéale, il fallait qu'elle leur trouve un logement pour tous les deux, mais elle était heureuse de pouvoir avoir son deuxième garçon auprès d'elle. Yelena s'était arrangée pour qu'il puisse vivre à l'hôtel pour l'instant sans que l'on pose trop de question. Elle avait conscience que cette situation ne pourrait guère durer longtemps, pourtant en cette après-midi tout cela était bien loin de ses pensées. Elle avait profiter d'un peu de temps libre pour emmener Illarion en foret. L'endroit idéale pour eux se retrouver et parler loin des oreilles indiscrètes. Comme une mère, elle l'inonda de question sur son voyage, sur le mois en Russie sans elle, mais elle en profita aussi pour poser des questions sur Nikita et sur sa propre disparition. Son mari semblait ne pas avoir été dupe, mais elle espérait avoir gagné assez de temps et trouver un refuge assez isolé pour qu'il ne puisse pas mettre la main sur elle. Néanmoins elle ne resta pas longtemps sur ces sujets, ne voulant pas gâcher leur première véritable après-midi de retrouvaille. Ils marchaient tranquillement en discutant de Bray, de l'école qu'Illarion avait intégré, des amis qu'il allait pouvoir se faire. Yelena discutait avec lui comme s'il était un enfant, éloignant tous les sujets épineux comme le logement. La magicienne avait la fâcheuse manie d'oublier qu'il n'était pas réellement un enfant, mais c'était comme cela : ce génie qu'elle avait adopté était un deuxième enfant pour elle.
Soudain elle entendit un coup de feu. Elle fit signe à Illarion de se taire et de ne pas bouger. Ce n'était pas la saison de la chasse et il n'y avait aucune raison pour que quelqu'un tire avec une arme dans cette forêt. Y aurait-il des chasseurs dans cette ville aussi ? Ainsi aucun endroit sur Terre n'aurait été épargnée par cette guerre ? Cela ne la surprenait pas tant que cela au fond, c'était dans la nature même de l'homme de rejeter ce qu'il n'acceptait pas comme normal. Un chien loup blessé passa à côté d'eux. Elle avait croisé son regard qu'une fraction de seconde, mais elle avait comprit qu'il s'agissait d'un métamorphe, tout au fond de son regard animal brillait une lueur apeurée d'humain ou peut-être était-ce qu'elle avait voulu voir pour confirmer sa supposition première. Supposition qui ne lui plaisait guère, mais qui pouvait lui être utile.
Elle attendit une minute, l'oreille attentive et l’œil furtif, mais personne ne semblait suivre l'animal. Toujours en silence, elle fit signe à son fils de la suivre et ils remontèrent le chemin que le loup avait descendu. Là étendu au sol, ils trouvèrent un jeune homme mal en point. Il ne semblait pas pouvoir bouger et pestait contre sa possible mal chance. Au fond elle Yelena ne pouvait s'empêcher de penser que cela était bien fait pour lui, il n'avait qu'à pas s'en prendre à un métamorphe. Enfin c'est ce qu'elle pensait car il n'y avait véritablement aucune preuve qu'il soit un chasseur et l'animal un métamorphe. Peut-être que le fait de vivre avec une tempesterre lui avait fait réaliser que les êtres surnaturels vivaient partout dans le monde et inconsciemment elle voulait croire que toutes situations sortant de l'ordinaire était une manifestation de cette population, une façon de se sentir moins seule, mais aussi quelques chose qui ne la rassurait guère.

- Endors le, on sera plus tranquille et il souffrira moins.

Elle aurait pu l'interroger dans cet état, mais elle n'était pas de ce genre. Vouloir le mal de quelqu'un c'est quelque chose, le faire souffrir en est une autre. Elle allait d'abord le soigner avec l'aide de Illarion et après elle prendrait le temps de lui poser des questions. Sans plus attendre, une fois que le blessé fut endormis, elle s'approcha plus près et grimaça, il n'était vraiment pas bien en point. Ils ne pourraient pas le soigner totalement, le génie n'étant pas lié par invocation à Yelena il n'avait pas une grande puissance et se fatiguait rapidement. Ainsi elle le guida et ils soignèrent les plaies saignantes, les refermant sans laisser de trace de leur existence. Pour le reste des blessures, elle ne voyait aucune marque externe inquiétante. Sa cheville gauche semblait rouge, mais elle supposa une entorse. Cette blessure là pourrait être facilement guéri par des soins traditionnels, elle n'allait donc pas fatigué son génie inutilement.

- Rentre à l'hôtel et repose toi, je m'occupe du reste. Je te promets d'être là ce soir pour le soupé.

Yelena s'installa sur un tronc d'arbre et regard son fils partir. Elle aurait aimé qu'il reste, mais il avait besoin de repos et elle ne voulait pas lui montrer un visage autre que celui d'une mère aimante. C'est donc seule dans le silence de la foret qu'elle attendit que le jeune homme se réveil. Lorsqu'elle le vit doucement ouvrir les yeux elle lui fit offrit un doux sourire et s'approcha de lui tout en sortant une bouteille d'eau de son sac.

- Buvez un peu, cela vous fera du bien. Vos plaies saignantes ont été soignées, malheureusement je n'ai guère pu faire plus.

Elle n'ajouta rien d'autre, lui laissant le temps de prendre conscience de ce qui venait de se passer et de ce qu'elle venait de lui révéler indirectement.
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Si Anton s'était imaginé, plus tôt dans la journée, qu'il serait là, à se vider dans son sang dans la forêt alors qu'il venait de se faire exploser par un métamorphe, il aurait bien ri. Il avait confiance en ses capacités, et surtout, il ne pensait pas faire face à quelque chose d'aussi dangereux. Pourquoi cela tombait toujours sur lui ? Pendant un instant, il s'imagina un de ses frères ou une de ses sœurs à sa place et il ferma les yeux, se disant qu'il préférant, en fin de compte, que ce soit lui et non eux. La douleur qu'il ressentait était plus qu'importante, et il se maudissait de n'avoir pas pensé à prendre de quoi se soigner. Il n'aurait pas pu faire grand-chose, mais désinfecter ou panser le tout aurait pu être pratique, surtout pour arrêter les saignements... La douleur, il connaissait. Il arrivait à gérer, même s'il sentait bel et bien les larmes monter. C'était plus un réflexe humain qu'autre chose, et il se maudissait de ne pas avoir encore réussi à contrôler ses émotions aussi facilement qu'il devrait le faire. « Quelle journée de merde. » continua-t-il alors de jurer, essayant de bouger pour trouver une solution. Mais le problème était toujours là : il avait beau réussir à se monter la tête en se répétant à quel point il pouvait gérer sa douleur, elle restait là, encore et toujours. Et elle était tellement forte que son souffle en était légèrement coupé, sa respiration de plus en plus difficile. Ça serait con de mourir comme ça, quand même...

Alors il avait arrêté d'essayer. La peur de mourir était là, mais il avait bel et bien compris qu'il ne pouvait rien faire. Il n'avait pas qu'à espérer qu'on vienne le chercher ou que quelqu'un le trouve, même si c'était presque impossible. Que ferait des gens dans cette forêt ? C'était de moins en moins sûr dans le coin, mais il espérait vraiment que quelques inconscients se soient tout de même aventurés par ici. Du bruit attira son attention et il plissa les yeux en attendant ce qu'il pensait être des voix. Rêvait-il ? Son mal de crâne n'aidait pas vraiment à distinguer le vrai du faux, qui plus est. Sans vraiment s'en rendre compte, ou alors pensant qu'il perdait juste connaissance, il s'endormit, ne se posant même pas de questions sur qui était là. Quand il se réveilla enfin, il était perdu. Mais alors là, c'était rare qu'il soit autant de le coaltar, mais là, c'était à un niveau international. C'était comme le lendemain du grosse cuite sauf qu'il n'en avait jamais eu, alors il ne faisait qu'imaginer ce que ça pouvait être. Clignant plusieurs fois des yeux, il faillit sursauter en voyant une jeune femme devant lui. La seconde chose qu'il remarqua immédiatement, outre le fait qu'il était encore en vie, c'était la douleur. Beaucoup moins importante, le sang avait l'air de s'être arrêté... Bizarre. L'avait-elle soigné ? Il ne dut pas attendre bien longtemps avec que l'inconnue ne se lève pour venir vers lui.

La jeune femme avait un doux sourire mais Anton avait appris depuis bien longtemps à se méfier de tout le monde. Et en général, les gens qui avaient l'air le plus gentils étaient soit les plus dangereux, soit ceux qui en cachaient le plus. De plus, elle devait se poser des questions, trouver un mec en pleine forêt dans cet état, c'était chose rare... Et pouvoir soigner aussi bien, encore plus. Écoutant ce qu'elle avait à dire tout en buvant, accueillant avec bonheur l'eau, il fronça les sourcils, peu sûr de lui. Avait-il bien compris ce qu'elle insinuait ? « Je ne veux pas paraître ingrat, au contraire, je vous remercie, mais comment avez-vous fait pour soigner des blessures aussi... importantes ? Elles auraient dû mettre des jours, voire des semaines pour guérir. » souffla-t-il, la gorge encore enrouée à cause de ce qu'il s'était passé. Il ne voulait pas sauter à des conclusions un peu trop hâtives, mais c'est comme si elle venait d'avouer qu'elle avait des pouvoirs ou quelque chose de particulier. Et même sans qu'elle le dise, c'était bien trop évident. Comme il venait de le dire, ses blessures étaient trop graves pour être soignées aussi facilement et rapidement... Maintenant, il était déchiré entre le fait qu'elle venait de lui sauver la vie tout en sachant très certainement pourquoi il était là, et le fait qu'elle était une créature magique, et donc, son ennemie. Sa grand-mère ne lui avait jamais appris quoi faire dans ce genre de situations, la vieille femme l'ayant seulement entraîné à tuer, lui répétant sans cesse que ces choses ne l'aideraient jamais.
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Yelena pouvait sentir la réticence chez le jeune homme. Elle songea qu'elle aurait pu lui en vouloir, mais sa méfiance était naturelle et justifiable. Quelques minutes plus tôt il était au bord de l'agonie et à son réveil il constatait aller plutôt bien au vu de sa situation avec une jeune femme lui signalant l'avoir soigné. Néanmoins elle avait espéré échapper à la question du comment, mais son interlocuteur semblait être suffisamment éveillé pour ne pas passer outre. En paressant le plus naturel possible, elle s'installa en tailleur à ses côtés et opta pour une demi-vérité. Elle avait elle même planté la graine pour lui faire comprendre qu'elle était au courant de ces vies-là, c'était donc à elle dans prendre la responsabilité.

- Disons que j'ai quelques connaissances et de bon ami.

Le jeune homme devrait se contenter de cette réponse. Pour l'instant il était hors de question qu'il en sache plus. Cela pourrait être dangereux pour elle car en effet une magicienne sans son djin ou génie n'était pas bien différente d'une humaine. Si elle laissait planer le doute sur son origine surnaturelle elle pourrait gagner un peu de sécurité, mais cela n'aiderait pas pour la confiance. Seulement pour l'instant il n'était pas question de confiance. Elle avait besoin de quelques informations par rapport à ce qu'il venait de se passer, mais aussi de ce que cela aller signifier et elle comptait bien les obtenir.
Yelena n'avait aucun doute sur le fait que l'eau lui avait fait du bien, mais elle voyait que le visage du jeune homme était très pâle. Même si son corps avait eu un peu de repos forcé, elle se doutait qu'avec la quantité de sang qu'il avait perdu et le choc émotionnel il lui en faudrait plus. Soupirant elle fouilla dans son sac à la recherche d'un quelconque aliment composé de sucre. Elle n'en avait généralement pas sur elle, mais elle gardait espoir qu'au fond d'une poche il y en ai un, après tout elle avait des enfants, il devait donc bien y avoir une sucrerie resté à l’intérieur et elle ne voulait pas qu'il s'évanouisse, elle avait de nombreuses questions à lui poser. De plus elle avait promis à son fils de le retrouver pour le souper. Tout en continuant sa fouille elle commença son interrogatoire, ne laissant pas le temps au blesser de réagir à sa réponse.

- Cependant j'aimerais comprendre ce que vous faites-là et dans cet état. Je pense ne pas me tromper en associant le coup de feu entendu plus tôt à votre situation.

La tête penchait dans son sac elle ne prêtait pas attention au réaction de son interlocuteur. De toute façon elle se savait encore dans une zone de sécurité : il avait une cheville ,avec au mieux une entorse, et une inconnue quant aux origines de sa soigneuse, il était donc peu probable qu'il l'attaque. Sous sa main, dans un pli du sac, elle dénicha une sucrerie à base de fraise artificiel. Un air victorieux passa dans son regard pendant qu'elle remerciait un quelconque dieu de lui avoir donner des enfants et d'avoir des restes de sucrerie dans son sac.

- Tienez, mangez le. Vous êtes pâle ça vous fera du bien.

Si elle se montrait douce et maternelle comme à son habitude, il n'était pas impossible de sentir malgré tout des tensions dans l'air. Les révélations que pourrait lui faire le jeune homme auraient un impact indéniable sur son avenir à Bray. Bien sûr elle ne lui avait pas encore dévoilé toutes ses suppositions, voulant garder quelques cartes en main, mais elle ne serait pas dupe et elle espérait qu’il ne se jouerait pas d’elle, n’ayant pas envie d’être désagréable plus que nécessaire.
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Dire qu'il était méfiant serait un euphémisme énorme. S'il le pouvait, il serait déjà parti en courant pour échapper à la jeune femme devant lui. Elle n'avait rien d'effrayant, il fallait bien l'avouer. Elle était même plutôt jolie, et même quelqu'un comme Anton, qui n'avait jamais eu aucuns intérêts pour les femmes, pouvait le voir et le reconnaître. Mais il n'était pas dupe, et à Bray, les visages d'ange étaient souvent les pires psychopathes du coin. Ce n'était pas toujours vrai, merci Jésus ou peu importe qui s'occupait de cette merde, mais ça restait une demi-vérité qu'il ne devait pas oublier. Combien de fois avait-il presque été tué par quelqu'un qui semblait totalement inoffensif ? Et il ne comptait même pas ses frères et sœurs dans l'équation, alors c'est pour dire. L'inconnue qui venait de le sauver vint s'installer à ses côtés, s’asseyant en tailleur comme si de rien n'était, continuant ses explications plus que floues du point de vue d'Anton. Quelques connaissances et un bon ami ? Qu'est-ce que cela voulait dire ? Avait-elle des pouvoirs ou alors, connaissait-elle quelqu'un qui pouvait le faire ? Dans les deux cas, ils n'allaient pas être ami et il se demandait encore pourquoi elle l'avait aidé. Faisait-elle partie dans ces personnes qui ne pouvaient pas laisser mourir quelqu'un aussi facilement ? Anton avait été comme ça, aussi. Et il avait appris que ce n'était jamais la bonne chose à faire. Ou alors elle prévoyait autre chose, et ça, il attendait patiemment de voir. C'était pas comme s'il avait le choix, surtout.

Il savait qu'au fond, sans elle, il serait déjà mort ou proche de celle-ci. Dire qu'il n'avait pas peur de mourir serait idiot, et il avait toujours douté des gens qui disaient qu'ils ne connaissaient pas ce sentiment face à la fin. Peut-être était-ce seulement lui, ou quelques personnes, mais en tout cas, la mort lui foutait bien les jetons. S'imaginer ne plus exister, quoi de plus effrayant, pas vrai ? La jeune femme l'avait sauvé de ça, et il lui en était reconnaissant, bien entendu. Mais à quel point ? Comment l'avait-elle sauvé ? Tant de questions qui le taraudaient et aucunes réponses ne semblaient réellement venir, pas des assez claires, en tout cas. Elle était en train de chercher quelque chose dans un sac, et Anton fronça des sourcils face à ses questions. Était-il réellement en position de lui refuser quoi que ce soit ? Elle pouvait le remettre dans son état d'avant sûrement sans réelles difficultés, parce que même si ses grosses blessures étaient guéries, Anton avait encore l'impression que le monde dansait la valse beaucoup trop rapidement. « Je chassais. Une bête a été vu dans le coin, et des corps ont été retrouvés. Juste un animal, rien d'autre. » Ou du moins, c'est ce qu'on lui avait dis pour le convaincre de suivre pendant des jours ce mec pour enfin s'en occuper. La vérité, il ne s'en préoccupait pas vraiment. Il n'osait même pas imaginer ce qu'il pourrait se passer s'il commençait à remettre un peu trop l'autorité de sa grand-mère en question.

Il ne dévoila bien entendu pas l'origine de cette bête, qui au départ, était bel et bien un homme. Pourquoi faire ? Elle avait l'air de se douter de quelque chose mais n'en était pas certaine. Avec un peu de chance, elle abandonnerait ou comprendrait sans qu'il ait besoin de tout expliquer. Regardant brièvement la sucrerie qu'elle lui tendait, il attrapa d'une main tremblante la chose, se pressant de l'avaler pour en profiter le plus rapidement possible. Ça n'allait pas le remettre sur pied, à moins que ça soit un bonbon étrange qui guérissait magiquement les gens. Il n'allait pas pouvoir s'enfuir maintenant, et même s'il lui restait une arme blanche cachée quelque part, il était bien trop faible pour ne serait-ce que penser à l'attraper. Triste vie. Vraiment. « Merci. » la remercia-t-il après quelque secondes. « Et vous ? Que faîtes-vous dans ces bois ? C'est assez dangereux de se balader ici toute... seule. » demanda-t-il, le souffle un peu coupé. Allait-elle répondre, ou était-elle la seule à pouvoir poser les questions ? Son identité était encore inconnue, et elle était comme entourée de mystères. Et ça, il détestait. Surtout quand il se trouvait dans ce genre de position, celle du plus faible. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas été blessé comme ça, et de mauvais souvenirs de ses premiers entraînements et missions lui revinrent en tête immédiatement. Au moins, sa vieille folle de grand-mère n'était pas là, même si elle allait, c'était certain, être au courant de ce qu'il s'était passé dès qu'il serait rentré.
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À sa réponse elle soupira. Malgré les indices qu'elle lui avait donné, il avait décidé de la prendre pour une idiote. Chassait une bête dangereuse… Oui ça elle n'était pas dupe, elle l'avait croisé la bête, quant à son caractère dangereux, elle se posait bien la question. Quand elle l'avait aperçut, celle-ci n'avait eu aucun comportement agressif envers elle ou son fils. Elle s'était contenté de continuer son chemin. Il était fort probable que la panique du combat lui avait passé l'envie de s'en prendre à qui que ce soit d'autre pour l'instant. Yelena ne fit aucun commentaire cependant, laissant le chasseur manger la sucrerie et l'écoutant poser ses questions. Il était logique qu'il s'en pose, mais avait-elle envie de lui répondre ? Elle n'en était pas sûr. Il n'avait dit qu'une semi-vérité et même si elle se doutait de ce qu'il se cachait en dessous elle voulait en être sûr. Néanmoins elle prit la décision de l'aider à se mettre en confiance. Elle n'aimait pas la violence et si elle pouvait éviter d'en arriver-là pour obtenir des réponses elle en serait heureuse. Alors elle joua d'abord la carte de la confidence.

- Je faisais une simple balade dans les bois avec un ami, je n'étais donc pas seule, mais c'est aimable de votre part de vous en soucier.

Elle fit une pause, cherchant quelle carte elle pourrait jouer par la suite. Si elle voulait connaître la vérité, elle se doutait qu'elle ne pourrait pas aller droit au but. Visiblement cet homme était entraîné pour ce genre de chose, il faudrait donc qu'elle y aille par des chemins détournés. Peut-être qu'une mise en confiance serait un bon début finalement. Yelena décida donc de lui donner son prénom, du moins un prénom pour être exact. Le supposant chasseur, elle ne voulait pas prendre de risque et même s'il serait dur pour lui de remonter jusqu'à Viktor avec son prénom actuel, elle ne serait jamais assez prudente.

- Au faite je manque à mes devoirs. Je m'appelles Keelin, enchantée. Je suis désolé que notre rencontre se fasse de cette manière. Remercions le destin de vous avoir placer sur ma route.

Elle s'arrêta pour laisser le temps au jeune homme d'assimiler tout ce qu'elle lui racontait. Yelena se doutait qu'avoir une conversation ne devait pas être évident pour lui au vu de son état. D'un geste qu'elle voulut délicat elle lui proposa de boire à nouveau avant de continuer son interrogatoire. Profitant de ce moment, elle continua pour l'interroger, jouant la demoiselle surprise par la réaction du jeune homme quant à la guérison mystérieuse de ses blessures.

- Vous n'avez pas semblé plus surpris que cela par ma capacité à vous soigner. Avouez que c'est plutôt étrange. Je me demande si vous ne seriez pas au courant de quelque chose. Peut-être pourriez-vous m’éclairer sur ce point ?

Si il voulait la prendre pour une idiote, elle allait d'abord lui faire avouer l’existence du surnaturel. Dans un premier temps elle lui donnait la confirmation qu'elle connaissait ce monde et elle espérait qu'il lui dirait la vérité.
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Face à sa réponse, honnêtement, Anton eut plusieurs réactions intérieurement. Il ne pouvait pas dire, la jeune femme avait l'air complètement sincère avec lui. Mais en même temps, des doutes planaient, et c'était presque encore plus forts qu'avant. Faire une balade dans les bois, c'était totalement possible. Tout le monde ne connaissait pas les créatures et donc ne savait pas qu'il valait mieux ne pas trop s'aventurer dans des endroits sombres et cachés. Mais ce qui le fit tiquer immédiatement, c'est la mention de ce fameux ami. Où était-il ? Avait-il déguerpi après qu'ils aient découvert Anton, évanoui ? Dans ce cas là, pourquoi ? Sûrement pour aller chercher de l'aide, mais la jeune femme lui en aurait très certainement parlé, n'est-ce pas ? Mais, reconnaissant pour ce qu'elle faisait, même s'il ne lui faisait pas confiance à 100% encore, il laissa de côté pendant quelques instants ses quelques suspicions. Il lui devait bien ça, et en plus, il venait seulement de terminer de manger la sucrerie magique qui était apparemment censé le remettre sur pieds. « Je m'excuse d'avoir sûrement gâché cette balade, alors. » Autant jouer la sûreté et ne pas trop poser de questions. Là, c'était lui qui se trouvait en position de faiblesse.

L'inconnue donna alors ensuite son prénom. Keelin. Une vague pensée se demandant de quelle origine pouvait bien être ce prénom lui traversa l'esprit avant qu'il ne se reprenne. Il n'était pas là pour ça, et ce n'était pas vraiment le moment de se poser ce genre de questions idiotes. « Effectivement, remercions le destin. Je suis enchanté de vous connaître, Keelin. Vous pouvez m'appelez Anton. » Il ne donna pas de nom de famille, et ce pour deux raisons : premièrement, la jeune femme n'en avait pas donné et secondement, Anton savait très bien que sa famille était quasiment connue de tous. Si Keelin était une créature, ou même une ancienne chasseresse déchue, elle saurait directement qui il était et ça pourrait mal se terminer avec lui. Si elle n'était pas du monde du surnaturel, alors dans ce cas elle allait sûrement reconnaître le nom d'une femme puissante à Bray, ou même juste celui d'Anton, travaillant au journal. Dans tous les cas, il n'était jamais trop prudent et ne pas dévoiler qu'il était un Tétras pouvait être la meilleure idée qu'il avait eu depuis des mois, voire des années. Il y avait très peu de chance qu'elle le connaisse grâce à son prénom ou à son visage ; contrairement à Bérénice, il n'était pas du genre à se pavaner pour montrer son pouvoir. Même s'il le voulait, il n'y arriverait pas. C'était son côté que sa grand-mère détestait le plus mais qu'il n'avait jamais pu changer, malheureusement.

Anton souffrait encore, il n'allait pas mentir. C'était bien mieux qu'avant, mais ce n'était pas non plus une guérison complète. Et heureusement, sinon, ça aurait été encore plus étrange. Plus miraculeux, dans un sens. Et pas dans le bon. Plissant des yeux, Anton fixa la jeune femme pendant quelques secondes après ses aveux et questions, se disant qu'elle était beaucoup plus intelligente qu'elle ne le paraissait. Il ne pouvait pas réellement nier sa connaissance du surnaturel, pas avec son manque de réaction. Et une explication bancale n'allait pas le sauver, cette fois-ci. « Je pense que vous savez autant que moi pourquoi je ne suis pas aussi surpris que ça. Ce qui me surprend le plus, c'est pourquoi vous êtes restée ici. Vous auriez pu me laisser là après m'avoir sauvé. En général, elles n'avouent pas ce qu'elles sont aussi facilement à des étrangers. » Par elles, il parlait bien entendu des créatures. Il ne savait jamais quel nom leur donner, alors il suivait le mouvement de groupe et les appelait comme la majorité, gardant les surnoms insultants pour les réunions de chasseurs, se fondant mieux dans la masse en se comportant comme eux. « De toute manière, qui n'est pas au courant que quelque chose de bizarre se trame dans cette ville ? » souffla-t-il ensuite, se redressant un peu pour s'appuyer contre ce qui semblait être un arbre. Ou alors c'était un rocher. Il ne savait même plus.
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