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 Je m'attendais pas à toi [Zachily]

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Je m'attendais pas à toi × ft. Zach & Emily
Femme, âgée de 58 ans, Alzheimer déclaré, inconsciente depuis au moins trente minutes »
Le brancardier donnait les indications à toute vitesse à l’urgentiste dans le hall de l’hôpital, et je suivais le brancard, le cœur au bord de l’implosion, ma main agrippée au métal froid comme si ma vie et celle de ma mère en dépendait. J’entendis quelques mots, flous. Je n’étais pas en état de comprendre. Puis une main sur mon épaule, je sursautai.
« Vous êtes la personne qui l’a trouvée ? », me demanda-t-on
« Je suis sa fille. Je crois qu’elle est tombée…je ne sais pas…je n’étais pas là, elle n’a pas… »
« On s’occupe d’elle, mademoiselle. Votre nom ? »
« Emily. »
« On va lui faire passer des examens et la garder sous observation. Suivez-moi, Emily, je vous installe dans sa chambre. »
Je ne résistai pas au ton autoritaire d’une personne qui, je devinais, portait une blouse blanche et un badge indiquant « Docteur ». Elle m’attrapa le bras et je la suivis sans rien dire. J’entendis le brancard partir dans un autre couloir. Puis je ne l’entendis plus du tout. Au bout de plusieurs mètres, je fus sur une chaise. On m’amènerait ma mère une fois les examens terminés. Je n’avais qu’à attendre ? J’avais quelqu’un que je voulais appeler ? Mon père ? Non, personne, père décédé, ça irait. Je n’avais personne à prévenir. Je ne connaissais pas les amis de ma mère. En avait-elle seulement ? C’était une mondaine, mais depuis qu’on lui avait diagnostiqué Alzheimer, elle s’était comme coupée de toute interaction. Comme pour cacher aux gens la dégradation de son état. Un sacré secret de Polichinelle, sa maladie était connue de tous. Les petites villes fonctionnaient comme ça. Et moi, eh bien…avais-je seulement envie de voir quelqu’un maintenant ? Je sortis un livre que j’avais toujours dans mon sac, au cas où le bus avait du retard. Je n’avais pas envisagé devoir le sortir pendant que ma mère gisait inconsciente dans une salle d’examen. J’avais beau avoir des rapports compliqués avec maman, l’idée qu’elle ne se réveille jamais m’effleura et je séchai une larme rebelle ayant réussi à échapper à sa prison.

Le temps me parut interminable. Seule, dans cette chambre. La médecin repassa me dire qu’ils avaient bientôt terminé, qu’on ramènerait bientôt ma mère dans la chambre. Elle n’avait pas plus d’informations. Elle me laissa de nouveau seule. Et puis, enfin, le bruit du brancard qui s’approche, et qui entre dans la salle. Le médecin qui avait pris ma mère en charge me fit le topo. Elle avait dû faire une mauvaise chute, elle avait pris un coup sur la tête, léger traumatisme crânien, rien d’inquiétant, et probablement une cheville foulée. Elle devrait se réveiller bientôt. Ils allaient la garder en observation cette nuit. Je pouvais rentrer chez moi, si je voulais. Mais je ne voulais pas. Je voulais rester jusqu’à ce qu’elle se réveille. Une infirmière passerait d’ici une heure vérifier les constantes et voir si son état avait évolué. Je repris mon livre.

Une heure plus tard, on entra dans la chambre, me faisant sursauter et m’accrocher, une fois de plus, au métal froid. Une voix s’éleva. L’infirmière était un infirmier, de toute évidence. Et pas n’importe quel infirmier. Je connaissais bien cette voix, et j’aurais préféré éviter de l’entendre là, tout de suite.
« Hey Zach. Surprise, je suppose. »
Je ne savais pas quoi dire. Cela faisait 6 ans que nous ne nous étions pas vus, Zach et moi. Six années pendant lesquelles j’avais coupé les ponts, ne donnant aucune nouvelle. Il en avait peut-être eu via Andy, s’il avait demandé. Andy m’avait donné des nouvelles de lui, et de Kyle. Mes visions aussi, de temps en temps. Il faut dire que mes relations avec Zach étaient compliquées, et encore, c’était un euphémisme. Il ne m’avait jamais accepté dans sa vie, et surtout pas dans celle d’Andy. Malgré mes efforts, Zach m’en avait toujours voulu, simplement parce que j’étais là. Il ne serait pas ravi de voir que j’étais revenue, j’imagine. Je désignai ma mère d’un signe de tête.
« Elle avait besoin de moi, donc je suis là. Elle ne va pas bien. Et toi…ça va ?

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There's a pounding in my chest it's getting hard to breathe. Morning's coming but not yet so take your time with me. Whisper sweet and pull me close never let me go.



Des dossiers plein les mains. Du bruit de tous les côtés. Je jette un coup d’œil à l'horloge et observe l'heure. Il ne reste que cinquante minutes à mon service et j'ai fini ma journée. À moins qu'une urgence arrive. Qu'Azenor, Rod ou encore Kyle arrivent dans un état pitoyable sur le sol de ce foutu hôpital. Je roule les yeux à cette pensée, commence à accuser la fatigue.

Je dépose les dossiers sur le bureau de l'accueil, donne quelques indications et leur demande s'ils leur restent du café. Les sauveuses, un sourire et je passe derrière l'une d'elle pour me servir une tasse tout en demandant s'il y a des dossiers qui m'attendent. Une moue désespérée s'affiche sur le visage de l'une d'elle alors qu'elle me montre une pile qui clairement, dépasse les quarante cinq minutes restantes de mon service. Mais c'est le jeu, c'est comme ça. Je lui accorde un sourire tendre avant d'attraper la pile et commencer à les parcourir tout en buvant mon café.

Des chutes, des petits bobos, rien de bien original. Jusqu'à voir ce nom, son nom. Dunham. Merde. La mère Dunham qui se retrouve aux urgences. Je demande à la secrétaire si elle en sait un peu plus et elle me dit simplement que le médecin lui a attribué une chambre et que je dois faire les contrôles. Rien de passionnant, qu'elle rajoute. Rien d'extraordinaire. Sauf que c'est la mère Dunham, une sorte de tante si on veut, bien que je ne l'ai jamais considérée comme de la famille. Et tel le gamin insupportable que je reste au fond de moi, je me mets à espérer qu'elle ne me reconnaisse pas vraiment. C'est pas que je veux pas lui parler, c'est juste que je veux pas parler d'Emily. Alors si elle pouvait dormir, par exemple, ça m'arrangerait.

Le dossier sous le bras, le gobelet en plastique jeté à la va-vite dans une poubelle, j'arrive rapidement à la chambre en question. Je frappe doucement à la porte, parce qu'il est noté qu'elle était accompagnée, et puis je rentre. De ma voix la plus neutre et la plus calme, je lance, les yeux rivés sur le dossier. « Bonjour, je suis l'infirmier en charge de votre do... », je lève les yeux et tombe fatalement sur ceux d'Emily. Alors d'une voix perplexe je finis « ...ssier. » Je rêve ou quoi ? Mais qu'est-ce qu'elle fout là ? Elle est pas sensée être à Boston. J'ai littéralement deux secondes pour me casser et qu'elle ne capte pas que ce soit moi.

Et, trop tard. Je passe une main dans ma tignasse avant de soupirer et lui répondre un peu froidement. « Sacrée surprise ouais. » C'est très bien parti, on va aller très loin comme ça. Je m'avance naturellement vers le lit, pose le dossier contre le bord de ce dernier et espère très inconsciemment qu'elle ne parlera plus, me laissera juste faire mon travail et repartir comme si de rien n'était. Mais c'était sans compter sur la politesse et le savoir vivre de demoiselle Dunham qui se justifie et me parle.

Je m'efforce de ne pas la regarder plus de quelques secondes. Parce qu'elle est magnifique, encore plus que dans mes souvenirs. Parce qu'elle m'a manqué encore plus que je ne l'avais imaginé. Et puis sa voix, et puis ses gestes. Putain de merde. Je me concentre sur mon travail quelques instants avant de reprendre, toujours sèchement. « Tu me dois aucune explication Em, tu fais bien ce que tu veux. » Décidément, plus je parle, plus je suis con. Si je pouvais, je m'en collerai une moi-même. Tout en continuant à vérifier les constantes de sa mère je finis par reprendre dans un effort presque inhumain sur l'instant.

« Je vais bien, comme tu vois, j'travaille ici. C'est pas la première fois que ta mère arrive dans les parages mais t'en fais pas ils s'en occupent bien. Puis Andy va la voir aussi. » Et moi aussi, mais ça, je ne te le dirai pas. Et l'avantage, c'est qu'elle non plus. « Mais maintenant que t'es là j'imagine que ce sera plus simple. » Je note deux-trois trucs avant de reprendre. « T'as des questions Em ? Si tu veux rentrer tu peux, j'demanderai à Andy de te prévenir ou j'ramènerai ta mère chez vous. » et, dans un marmonnement aussi délicat que la rosée du matin, je dis, dans un regard noir qu'elle n'a probablement pas oublié. « Ou Kyle, comme tu préfères. »

Je suis vraiment qu'un sale con. Et la vérité c'est que j'ai envie de savoir comment tu vas. J'aurais pu te dire que t'étais magnifique aussi. J'aurais pu te dire que tu m'as manqué. Mais non, au lieu de ça j'agis comme un con, encore et encore. Je ne change pas les bonnes vieilles habitudes et suis persuadé que tu ne feras jamais rien d'autre que me détester. En même temps c'est ma faute, en même temps je fais tout pour.

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Zach ne semblait pas ravi de me voir. Cela ne m’étonnait pas, à vrai dire. Je n’étais pas ravie de le voir non plus. Même si, pour être honnête, il m’avait manqué. C’est idiot, pas vrai ? On pourrait presque me plaindre en disant que j’ai un beau syndrome de Stockholm, à m’attacher aux gens qui pourtant ne m’ont jamais voulu du bien. Zach avait toujours été antipathique, au mieux. Mais je m’étais attachée à lui. Et quand j’étais partie, ça m’avait fait mal de savoir que je le laissais derrière, avec Kyle. Ils étaient devenus mon quotidien, malgré tout, et je savais qu’au fond, je les appréciais. Simplement, ces retrouvailles ne me mettaient pas à l’aise. Et de toute évidence, Zach n’allait pas faire d’effort pour arranger les choses.
« Tu me dois aucune explication Em, tu fais bien ce que tu veux. »
Il avait raison, au fond. Mais je me sentais obligée de lui expliquer. De lui dire que j’étais revenue pour ma mère, pas pour l’embêter, pas pour m’immiscer de nouveau dans sa vie. Il avait déjà eu assez de difficultés à m’accepter la première fois. Zach parle froidement, comme détaché, et je sais qu’il ne me regarde pas. J’entends le papier se froisser sous ses doigts, les machines biper, ses pas pour se rapprocher de la perfusion de maman.

« Je vais bien, comme tu vois, j'travaille ici. C'est pas la première fois que ta mère arrive dans les parages mais t'en fais pas ils s'en occupent bien. Puis Andy va la voir aussi. »
Je souris. Je n’ose pas lui dire que je sais qu’il travaille ici. Cela trahirait le fait que j’ai des nouvelles de lui via Andy. Ou par un autre moyen. Mais je l’ai déjà vu, j’ai vu comment il s’occupe des patients. Il travaille bien. Quand j’avais eu une vision de lui, discutant avec des patients, souriant, cela m’avait fait plaisir de savoir qu’il avait trouvé un métier qui lui plaisait. J’avais remercié la force supérieure qui m’avait envoyé cette vision. Comme s’il avait voulu me rendre service, me rassurer, m’envoyer quelque chose de réconfortant. Des fois, je maudissais mon don d’Oracle, il me faisait voir des choses horribles. Mais parfois, je me disais que quelque soit l’entité qui m’envoyait ces visions, elle était mon amie et me voulait du bien.
« Je sais, maman m’a dit qu’Andy venait la voir. »
Ma mère était la sœur d’Andy, après tout. Il veillait sur elle. Il avait été là pour elle quand je ne l’avais pas été. Il la protégeait. Et il l’avait protégée en ne me disant pas qu’elle souffrait d’Alzheimer. Ou alors avait-il protégé son secret à elle. Un peu des deux, je suppose. Nous n’en avions pas parlé. Je sais qu’il l’avait fait avec de bonnes intentions. Mais comme disait Zach, ce sera plus simple, maintenant que j’étais là. Pour elle, pour Andy. Pas forcément pour moi. Mais je faisais ce qui était juste. Je crois.
« T'as des questions Em ? Si tu veux rentrer tu peux, j'demanderai à Andy de te prévenir ou j'ramènerai ta mère chez vous. Ou Kyle, comme tu préfères. »
Je secoue la tête.
« Je reste ici jusqu’à ce qu’elle se réveille. Je me débrouillerai pour la faire ramener, je ne veux pas embêter Andy. Et il est hors de question que je mette ma pauvre mère dans une voiture conduite par Kyle ou toi. C’est pas que j’aie pas confiance, mais…vous m’avez bien emmené à vélo et laissée au milieu de la forêt pour me faire peur. Vous seriez capable d’emmener ma mère à l’autre bout du pays. »
Je haussai les épaules et ris doucement. A l’époque, j’avais pleuré, hurlé, et pleuré encore. Andy avait mis des heures à me calmer, une fois retrouvée. Aujourd’hui, j’y repensais plus légèrement, avec une pointe de nostalgie. Syndrome de Stockholm, je sais. Mais c’est surtout que je n’avais jamais fait de virée en forêt avant. J’avais passé deux heures, je crois, près d’un arbre à attendre qu’on vienne me chercher. Je n’avais pas encore Woody et j’étais aveugle depuis peu, je n’avais aucun repère. C’est peut-être en partie suite à cet épisode qu’Andy m’a amenée chercher un chien guide d’aveugle, qui sait. En tous les cas, malgré la panique qu’on ne me retrouve jamais, j’avais été subjuguée. Par le bruit des oiseaux, par la sensation des feuilles à mes pieds, par l’odeur du bois et des fleurs. Ca avait été l’éveil de mes sens après la perte de ma vue. Zach et Kyle n’avaient probablement pas cette intention. Mais au final, j’étais revenue de la forêt plus forte.
« Andy m’a proposé de venir vivre chez lui, tu sais. J’ai refusé. Je ne suis pas revenue pour voler Andy ou je ne sais quoi. Je voulais que tu le saches. Je suis là pour maman, et quand elle devra partir d’ici, je partirai avec elle. »
Je haussai les épaules. J’étais venue en paix. Je ne voulais pas être vue comme une menace, une nouvelle fois. Je ne voulais pas reprendre les mêmes bases qu’il y a dix ans. J’osais espérer que nous pouvions avoir une autre relation que cette haine qui animait Zach.
« Ca me fait plaisir de te revoir en tout cas. Enfin, de t’entendre. Tu crois qu’elle se réveillera bientôt ? »
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Emily secoue la tête et je hausse un sourcil. J'ai autant envie de me tirer de cette chambre que de l'écouter parler pendant des heures, c'est vraiment pathétique. Et puis elle parle encore et malgré moi je souris. Je souris parce qu'elle rappelle à quel point elle n'a ni confiance en moi, ni en Kyle. Elle n'a pas tort, vu le nombre de coups bas qu'on lui a fait. Je me rappelle de ce jour dont elle parle. Je me rappelle à quel point on trouvait ça malin, sur l'instant. Évidemment, on était cons. On était que des gamins, jaloux et peureux. On agissait sans réfléchir et surtout, on imaginait pas les danger du monde.

Parfois je regrette ce temps, parce qu'on vivait simplement. Emily ne le regrette probablement pas mais bon, je n'irai pas m'en excuser pour autant. Elle est rentrée en vie, tout va bien, pas besoin d'en faire tout un plat. Et puis j'entends son rire, doux. Son rire, comme si elle ne nous en voulait pas. Sans doute une belle illusion. Une illusion qui me provoque un frisson. Le temps d'un instant, celui de croire qu'Emily ne nous déteste pas totalement. Mais je reprends vite mes esprits et me permet d'ajouter, aussi délicatement que possible. « C'est trop loin, au bout du pays. Si tu déposes un avis de disparition, on risque de se faire arrêter. » Encore une fois, rien de très malin dans ce que je viens de dire. Alors, encore une fois, j'aimerais qu'on s'arrête là, qu'Emily ne dise plus un mot mais évidemment, ça ne marche pas comme ça. Ça ne marche jamais comme ça.

La brunette parle à nouveau et cette fois-ci, me blesse plus qu'elle ne l'imagine. Je serre inconsciemment la main sur ce foutu rapport médical et lui jette un regard noir. Mes mâchoires se serrent et je fais tout pour ne pas répondre. J'essaie de sortir les mots de ma tête, de les ignorer. J'essaie de faire comme si elle ne les avait jamais prononcé. Et puis elle en rajoute une couche et je craque. Parce que même si j'aimerais lui prouver que je ne suis plus ce gamin colérique, la vérité c'est qu'elle me touche plus qu'elle ne l'imagine.

« Bien sûr, Em. T'es ravie d'être rentrée. » La regardant de haut, je continue, d'un ton de plus en plus froid. « T'es pas obligée de faire semblant, j'ai plus quatorze ans. T'es d'ailleurs vraiment pas obligée de me traiter comme un gamin. » Parce que je suis un grand, un grand capable de contrôler sa colère et ses émotions, c'est ce qui ressort le plus de ces retrouvailles.

« Voler Andy ? Non mais t'es sérieuse avec ça ? Putain Em, je sais pas comment font les gens à Boston mais je t'assure qu'ici, au bout d'un moment on arrête les bagarres de récréation. » Pas totalement vrai, pas totalement faux. « Je me doute qu'on t'a fait vivre des choses difficiles pendant un bon bout de temps avec mon frère et je ne te demande pas de nous pardonner. À vrai dire, je m'en fous. » Quel beau mensonge, quel magnifique mensonge que celui qui vient de sortir tout naturellement de ma bouche. J'ai voulu son pardon à la minute à laquelle j'ai commencé à être insupportable. J'ai voulu son pardon ce jour là, à huit ans, quand j'ai voulu la voir disparaître. J'ai voulu son pardon chaque jour depuis que mon don s'est déclenché et pourtant, je suis incapable de le demander. Alors comme pour compenser, j'en rajoute, encore et encore. Jusqu'à atteindre son point de non retour et pouvoir dire « c'est ma faute, et je l'ai mérité.». Quel comportement mature, une fois encore, et malgré tout, ça ne m'empêche pas de continuer.

« Mais tes conneries de « ravie de te revoir » et « partir sur de nouvelles bases » ou je sais pas quoi, tu peux les garder pour toi. Alors c'est bien, t'as fait ta bonne action, t'as réussi à être agréable avec un sombre connard, t'as sans doute gagné ta place au paradis. Mais maintenant, on arrête les conneries et on retourne à nos bonnes vieilles habitudes depuis que tu t'es cassée. Pas un mot, pas une nouvelle, et tout le monde est heureux. »

Sérieusement, que quelqu'un m'empêche de parler. Que quelqu'un m'empêche de continuer à détruire un peu plus Emily, notre relation et ce qu'elle est. Pourquoi est elle revenue au juste ? Pourquoi subir ça, encore une fois. C'était tellement plus simple quand elle était loin. Tellement plus facile d'ignorer et oublier tout ça. Je respire, tente comme je peux de retrouver mon calme et finit par lui dire. « Quant à ta mère, elle devrait se réveiller d'ici quelques heures. Je dois repasser dans une heure pour vérifier ses constantes. Mais je peux demander à un autre infirmier de le faire. »

Mon service est fini depuis vingt bonnes minutes. Je ne suis pas sensé repasser dans une heure, je suis sensé rentrer chez moi. Pourtant, tout autant que j'ai envie de lui hurler dessus, j'ai envie de passer plus de temps avec elle. « T'as juste à demander et je refile le dossier. » Mais je ne fais rien pour qu'elle, elle ait envie. Rien pour que ce moment devienne agréable, ni pour elle, ni pour moi.

Mais je suis désolée, Emily, j'y arrive pas. J'y arrive pas parce qu'il y a quelque chose en toi qui me met hors de moi. Quelque chose que je comprends pas. Alors j'suis désolé d'être comme ça mais avec toi, j'y arrive pas.
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« Bien sûr, Em. T'es ravie d'être rentrée. T'es pas obligée de faire semblant, j'ai plus quatorze ans. T'es d'ailleurs vraiment pas obligée de me traiter comme un gamin. »
J’ai l’impression que quoi que je dises, Zach le prend mal. Chaque mot qui sort de ma bouche est une insulte, une raison pour lui de s’énerver. J’essaie d’être gentille et sincère, mais il ne me croit pas. Pourtant c’est vrai. Je suis contente de le revoir. Il m’avait manqué. Ca peut paraitre improbable, impossible même, mais c’est vrai. Les Etats-Unis, c’était super, j’y étais bien. Mais parfois, il me manquait. Ma vie d’avant me manquait. J’aurais probablement pu me passer de Bray et de mes parents. Mais peut-être, finalement, que si j’étais revenue, c’était aussi pour Andy, pour Kyle, et pour lui. C’était différent, avec Zach. Je n’aurais pas trop su dire pourquoi. Parce que Kyle est arrivé après ? Parce que Zach a déclenché ses pouvoirs à cause de moi ? Parce qu’il était ma famille malgré tout, au pire moment de ma vie, quand j’étais devenue complètement aveugle ? Et pourtant il me détestait. Il s’énerva encore, parce que j’avais parlé d’Andy. Des bagarres de récréation. Il avait peut-être raison. Je baissai la tête, un peu honteuse, un peu coupable. Je ressassais de vieilles histoires. Pourtant c’était tout ce que j’avais jamais été pour lui : la fille qui était venue lui voler Andy. Il avait peut-être changé, en six ans. Après tout, on devient tous adulte, parait-il. Je ne savais pas pourquoi j’avais dit ça. Je ne savais plus qui était Zach, en fait. Quel genre d’homme il était, comment était sa vie. Nous n’étions pas des étrangers, mais pas loin.

« Mais tes conneries de « ravie de te revoir » et « partir sur de nouvelles bases » ou je sais pas quoi, tu peux les garder pour toi. Alors c'est bien, t'as fait ta bonne action, t'as réussi à être agréable avec un sombre connard, t'as sans doute gagné ta place au paradis. Mais maintenant, on arrête les conneries et on retourne à nos bonnes vieilles habitudes depuis que tu t'es cassée. Pas un mot, pas une nouvelle, et tout le monde est heureux. »
Je voudrais partir, rentrer chez moi, le laisser là, qu’il me laisse tranquille. C’est comme si j’avais tout gâché. Tout empiré. Il ne veut pas de relation avec moi, il veut juste qu’on ne se parle plus. Peut-être qu’il était content que je ne sois plus là. Peut-être que c’était mieux pour lui, pour nous deux, quand j’étais à Detroit. Il me reparle de ma mère, me dit qu’il doit repasser mais qu’il peut donner le dossier à quelqu’un d’autre. Il a probablement envie de le refiler à quelqu’un d’autre. De ne plus avoir à me voir dans cette chambre. Et rationnellement, ce serait mieux que je voie quelqu’un d’autre. Quelqu’un qui ne ravive pas tant de souvenirs. Rationnellement. Mais avec Zach, il n’y a presque rien de rationnel.
« Je préfèrerais que ce soit toi… », dis-je d’une petite voix, presque murmurée. Je suis pitoyable, là, à ne plus savoir où me mettre, ni quoi dire pour ne pas empirer la situation.
« Mais si tu préfères ne pas t’en occuper, je comprends. Si t’as pas envie de me revoir. Je… »
Je soupire. Me lève. J’ai envie de prendre mes affaires et m’en aller. Mais je ne peux pas laisser maman comme ça, c’est au-dessus de mes forces. Et je ne peux pas laisser les choses comme ça avec Zach.
« J’ai hésité, plein de fois, à venir te parler. Mais j’ai jamais osé. C’était compliqué. C’est compliqué avec toi. C’est injuste tu sais, comment t’es avec moi. J’étais sincère quand je te disais que j’étais contente de te revoir. J’ai jamais voulu être en mauvais termes avec toi, c’est toi qui m’a toujours rejetée. Alors quand je suis partie j’ai juste…accepté que tu ne voulais pas de mes nouvelles donc j’en ai pas donné. J’en avais, par Andy, puis par….enfin tu sais. J’espérais qu’en revenant ici on pourrait, je sais pas…Peu importe, puisque t’en veux pas. »
Je me rassois. Je suis fatiguée de tout ça. J’ai presque envie de pleurer. Etre rejetée, encore une fois, c’est dur, plus dur que ce que je pensais. Je le supportais assez mal étant gamine. Je pensais avoir grandi et mûri assez pour prendre ça avec du recul. Mais ça faisait toujours aussi mal.
« Et j’étais à Detroit, pas Boston. Merci pour ma mère. A dans une heure, si tu reviens. J’espère. Maman t’aime bien, elle m’a dit que t’étais un super infirmier. »
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La voix d'Emily m'atteint comme aucune autre n'y arrive, pas même celle d'une sirène. Lorsqu'elle prononce les simples mots, banals et sans doute logiques, qu'elle préfère que ce soit moi qui m'occupe du dossier, je serre violemment le stylo qui se trouve entre mes doigts. Parce que j'ai envie de hurler, de lui demander pourquoi elle insiste, pourquoi elle fait ça. Mais rien ne sort, alors que mes yeux ne cessent de fixer son visage et que mes mâchoires se serrent.

Pourtant, Emily ne s'arrête pas là, elle continue. De sa douce voix, elle dit tout un tas de choses qui s'enchaînent rapidement. Elle se lève, et j'observe par réflexe ses affaires, prêt à m'interposer pour ne pas qu'elle s'en aille. Parce que je n'ai pas envie qu'elle parte, je n'avais pas envie qu'elle parte là bas non plus. Je n'ai jamais voulu ça et je n'ai jamais su lui dire non plus. Alors comme à mon habitude, je reste planté là, à l'observer alors qu'elle parle à nouveau.

J'aimerais lui dire, lui dire tout ce que je pense, tout ce que je ressens. J'aimerais le lui dire mais j'en suis incapable. Parce que même moi je ne comprends pas, parce que je ne saurais pas par où commencer, parce que ça se bouscule dans ma tête et que je n'ai jamais vraiment su parler. La brune se rassoit alors que je n'ai toujours pas dit un mot. Elle soupire et moi, je sens une larme perler sur le coin de mon œil. Je m'empresse de l'essuyer comme si elle pouvait la voir, me voir.

Parfois, j'aimerais qu'elle me voit comme je suis à l'intérieur. J'aimerais qu'elle rentre dans ma tête et qu'elle comprenne. Plus qu'à personne j'aimerais lui dire des vérités que je ne suis pas foutu de m'avouer. La dernière phrase de l'oracle me laisse une énorme porte ouverte pour partir, arrêter le massacre. Mais je ne peux pas, je ne peux pas partir comme ça, je ne peux pas la laisser dans cet état, pas à cause de moi.

Je ne suis plus un gamin, et je dois faire des efforts. Ça peut pas recommencer comme avant, parce que je ne le supporterais pas une seconde fois, cette fois-ci, ça me tuera. Alors je m'avance, et je prends le fauteuil à côté d'elle. Je m'assois doucement, sans jamais la toucher, ni même la frôler. Je passe quelques secondes à l'observer. Et c'est comme si je l'avais oubliée, durant ces années. Comme si j'avais oublié sa peau, sa nuque. Comme si j'avais oublié ses cheveux bruns qui descendent en cascade dans son dos. C'est comme si j'avais oublié ses yeux, pourtant si uniques. Comme si j'avais oublié ses lèvres avec lesquelles elle a tant de mimiques. Je passe mes mains sur mon visage pour retrouver de l'ordre dans mes pensées et je finis enfin par dire, sans doute plus durement que je ne le voudrais.

« Je sais que t'as raison, Em. Je sais que t'as rien demandé et que si on en est là c'est à cause de moi. Je sais ce que je t'ai fait et dit durant toutes ces années. » Pardon, au fond, je crois que j'ai juste toujours su que t'allais trop compter. «  C'est pas que j'veux pas te revoir et c'est pas que j'te crois pas c'est juste que... » Que j'suis un connard. Un abruti fini incapable d'admettre ce qu'il ressent.

« Em, j'veux bien qu'on essaie de se parler mais faut que tu comprennes un truc. » Le truc, c'est que je sais pas parler, encore moins te parler. Et que même si j'essaie, j'vais continuellement te blesser. « J'suis pas doué avec les gens et j'le suis encore moins avec toi. J'peux pas l'expliquer et ça m'tue. » Merde, cette phrase, t'étais pas vraiment sensée l'entendre comme ça. Par réflexe, celui d'en avoir trop dit, je me relève et cale quelques pas de distance entre elle et moi. Incapable de continuer, incapable de descendre dans cette voie alors que je suis persuadé de finir dans un pire état qu'un grave accidenté, je reprends le dossier en main et d'un raclement de gorge, maîtrise à nouveau mon ton.

« J'reviendrai, j'vais pas laisser ta mère tomber. Mais l'écoute pas trop, elle se fait beaucoup d'illusions sur le monde ces derniers temps. » Et ne la crois pas si elle te dit la vérité sur moi, parce que quelque part, j'ai envie de réussir à te la dire moi.

« Si t'as une vision pour expliquer pourquoi j'suis aussi con, ça nous serait peut-être utile, à toi comme à moi. » Mais perds pas trop ton temps à vouloir être proche de moi, Em, parce que j'y arriverai pas. Parce qu'il y a ce truc qui me bouffe dès que tu t'approches, qui me tue quand tu me fais tous ces reproches. Et puis parce que j'sais au fond de moi, que c'est toi qui voudra pas de moi. Parce que tu peux pas vouloir de moi, encore moins après tout ça.

« Désolé pour la ville, j'espère que Detroit te manque pas trop. »

Et j'ai juste à passer la porte et respirer à nouveau pendant une heure. J'ai juste à passer la porte pour qu'elle ne pose pas plus de question au moins pour une heure et me dire, même pendant ces quelques minutes, que j'ai réussi à pas trop tout faire foirer. Mais pour ça, il faut que je passe la porte maintenant, et pourtant, quelque chose me retient.

Elle me retient. Encore une fois, et ça me fout hors de moi d'être comme ça.
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Je m’attendais à entendre les pas de Zach s’éloigner dans le couloir, à attendre une heure encore que maman se réveille, ou qu’il revienne. A reprendre mon livre, tout en sachant bien que j’avais la tête trop plein de pensées pour pouvoir comprendre ce qu’il était écrit. Mais au lieu de ça, les pas se rapprochent et Zach s’assoit à côté de moi. Le silence tombe, quelques secondes, et je sais qu’il me regarde. Moi, j’attends la sentence. Pourtant ses mots ne sont pas une sentence. Il admet ses fautes. Surprise, je relève la tête et dirige mon visage vers lui, vers sa voix. Entendre Zachary dire tout ça est une surprise. Une belle surprise.
« J'suis pas doué avec les gens et j'le suis encore moins avec toi. J'peux pas l'expliquer et ça m'tue. »
Je souris doucement, timidement, un sourire en coin. On est deux, au fond. Je ne suis pas très douée avec lui non plus. Je suis timide de nature, j’ai du mal avec les relations humaines, surtout que je ne peux pas voir les réactions des gens. Mais avec Zach, c’est encore différent. Peut-être parce que notre première rencontre a tourné au désastre. J’ai déclenché son pouvoir, c’est à cause de moi qu’il a fait sa première crise. Qu’il est devenu différent. Et puis, notre relation n’a jamais été très bonne à partir de là. Il croyait que je venais lui voler Andy. Nous nous battions presque pour l’affection de notre figure paternelle. Pourtant, Dieu sait qu’Andy avait assez d’affection pour deux, il en avait pour douze, pour mille s’il le fallait. Andy ne nous avait jamais mis en compétition. Nous l’avions fait tous seuls. Et j’avais probablement mes torts dans cette histoire. J’étais tellement en détresse d’attention que chaque fois que je pouvais, je prenais celle d’Andy. Et puis, les premières années, je m’étais apitoyée sur mon sort. Je pleurais beaucoup, parlais peu, m’enfermais sur moi-même. J’avais dû être assez insupportable. Zach se relève et fait quelques pas, sans sortir de la pièce. Le bruit du dossier qui racle le bord du lit. Zach me dit qu’il va revenir. Je hoche la tête en signe de reconnaissance. Je suis contente qu’il reste. Au moins, je sais que maman est entre de bonnes mains. Et je sais que j’aurai une chance de le revoir.

« Si t'as une vision pour expliquer pourquoi j'suis aussi con, ça nous serait peut-être utile, à toi comme à moi. Désolé pour la ville, j'espère que Detroit te manque pas trop. »
J’arque un sourcil malgré moi. Zach et moi, nous savons tous les deux la nature surnaturelle de l’autre. Moi, c’était évident, je l’ai vu faire de la fumée plus dense que les policiers lors d’une manifestation chaotique. Lui, je crois qu’il s’en est douté à force de me voir migraineuse. Et puis un jour, Andy nous a réunis, tous les trois avec Kyle, et il nous a expliqué. Zach est ce qu’on appelle un tempestaire, joli nom d’ailleurs. Je suis une oracle. Kyle est un triton. Nous étions tous les trois des gamins abandonnés par la vie et dotés d’un petit don. Ironie du sort, Andy était tout ce qu’il y avait de plus humain. Magicien, certes, mais ses dons étaient acquis, pas innés. Néanmoins, même depuis cette fameuse conversation, nous n’abordions pas frontalement notre situation. On savait mais on ne disait rien. Et le fait que Zach me parle de façon aussi brute de mes visions était une surprise de plus. Et je sentais dans sa voix qu’il était un peu désarçonné lui-même par ses confidences. Il avait fait tomber un peu l’armure. La sensation qui me prit les tripes m’était plus ou moins étrangère. Comme si un poids immense décidait de m’épargner une partie de mon cœur, juste un peu, pour un temps. Zach ne partait toujours pas. Et je ne savais pas quoi dire. Y’avait-il quelque chose à dire, quelque chose qui vaille la peine d’être dit ? Au lieu de ça, je me levai et me dirigeai vers Zach. Et avant qu’il ait pu dire quelque chose ou prendre de la distance, je le pris dans mes bras. Ca devait être la première fois depuis…toujours ? Depuis longtemps en tout cas. Et ça me démangeait depuis longtemps aussi. Mes bras autour de son cou, je souris. Il sentait bon.
« Je crois que c’est les cheveux », dis-je d’une petite voix. « Ca sied joliment à ta gueule d’ange, mais ça étouffe un peu ton cerveau »
Puis je m’éloignai, remis un peu de distance entre nous, adressai un léger clin d’œil à Zach.
« Je suis désolée aussi. J’ai pas toujours été…enfin tu vois. » Je haussai les épaules. « On est juste maladroits. Je pensais que ça serait différent après toutes ces années, mais non. Tu restes toi et je reste désespérément moi. Alors…on est pas obligés…faisons les choses petit à petit. J’ai besoin de toi. »
Voilà, c’était dit. C’était la toute la complexité de notre relation. Zach m’avait maltraitée pendant des années. On avait crié qu’on se détestait. Il me faisait pleurer et je faisais des caprices. J’étais partie sans me retourner, persuadée d’être mieux sans lui, sans eux tous. Mais non. J’avais pris des nouvelles, parce que je n’osais pas le contacter et demander pardon. Au fond, Detroit me manquait. Mais pas autant que Zach m’avait manqué à Detroit.

"Mais je vais arrêter de t'embêter, tu dois avoir d'autres patients, non? Je ne bouge pas de toute façon, tant que maman est inconsciente. "
Oui, parce que semblant de rien, Zach était au travail. Et je le monopolisais depuis plusieurs minutes déjà. Ce qui ne me déplaisait pas, mais qui risquait de déplaire à son patron. Je ne voulais pas qu'il ait d'ennuis à cause de moi. Peut-être, quand il aurait fini sa garde. Enfin, je me faisais des idées, il avait mieux à faire.
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Lorsqu'elle se lève, le monde s'arrête pour quelques instants, en même temps que mon souffle. Lorsque ses cheveux tombent en cascade sur sa nuque et qu'elle s'avance un peu plus je frissonne tout en étant tétanisé. Je n'ai pas la moindre idée de ce qu'elle fait, de pourquoi elle bouge. Je n'ai pas la moindre idée de ce qui se passe dans sa tête et ça me fout une trouille monstrueuse. Je pourrais lui dire d'arrêter d'avancer, que je vais faire une connerie, que je suis en train de paniquer. Mais je n'y arrive pas, pas plus que j'arrive à reprendre à respirer. Donc je ne dis rien, je ne dis rien non plus lorsqu'Emily se glisse dans mes bras.

Mes yeux s'écarquillent alors qu'elle pose ses mains sur ma nuque et qu'elle sourit. Mon cœur loupe une floppée de battements alors qu'elle a coupé toute la distance qui nous a toujours séparés. Elle est belle, la brune. Elle est douce, dans son sourire, dans son visage. Sa peau, son odeur. Tout me laisse un frisson dans tout le corps. Mais je ne dis rien, pas plus que je ne bouge. J'en suis incapable. Pourtant, je rêve de la prendre dans mes bras.

J'ai beau ne pas comprendre pourquoi, ni comment, j'en rêve. De la serrer contre moi, de poser mes bras contre sa peau. Mais je suis pas doué, et je lui ai dit, et elle le sait. Alors je me contente de sourire. La belle se met à parler, d'une voix tellement douce qu'elle me fait fermer les yeux quelques instants. Je laisse un rire fin échapper de mes lèvres, le tout accompagné d'un haussement d'épaules. Elle n'a sans doute pas tort.

Puis elle rompt le contact, la tendre Emily. Elle s'éloigne et je retrouve un semblant de stabilité. Je réapprends lentement à respirer. Même si une part de moi n'a qu'une envie, c'est de sentir son contact à nouveau. Putain, qu'est ce qui m'arrive ?

L'aveugle parle à nouveau, de sa voix tendre. Elle sort des excuses que je ne pensais jamais entendre. Elle dit des choses sans doute un peu trop vraies, et puis elle dit ces quelques mots, ceux qui me bouleversent encore plus que le reste. Emily, qui a besoin de moi. Une part de moi n'y croira jamais. La part de moi qui lui a fait tant de mal toutes ces années. Je ne peux pas croire qu'elle ait besoin de moi, parce que moi, je ne suis qu'un sombre connard. Celui qui lui a fait plus de mal que n'importe qui, même sans le vouloir. Je soupire, sans savoir quoi dire. Parce que même si elle est douce, même si elle m'a apaisé, je suis toujours aussi peu doué avec les mots. Toujours aussi peu doué avec elle.

Sa dernière phrase me ramène un peu brusquement à la réalité. Je regarde l'heure sur ma montre. C'est l'heure de ma pause. Dix minutes. Dix minutes où je peux aller fumer, souffler, oublier. Puis cinquante minutes avant de revenir dans cette chambre et lui parler. Cinquante minutes avant de ne pas comprendre ce qui se passe dans ma tête et encore moins dans la sienne. Alors qu'est ce que j'attends pour partir ?

Je ne lui réponds pas et m'avance vers elle à mon tour. Je ne lui réponds pas, et lentement, je la prends à mon tour dans mes bras. Laissant délicatement mes mains se poser dans le haut de son dos. Je pose ma tête sur la sienne et ferme les yeux.

Mais qu'est-ce que je fous ?

Je resserre tendrement mes doigts dans son dos avant de parler le plus tendrement possible. « T'inquiètes pas, Em. J'te laisserai plus tomber. T'auras plus à vivre toute seule maintenant. »

Mais qu'est-ce qui me prend ?

Mon portable vibre dans ma poche et me ramène encore plus brusquement à la réalité que je ne l'aurais imaginé. Alors je m'éloigne un peu trop fort, un peu trop vite d'elle. Je lui ai peut-être même fait mal sans le vouloir. Mais je peux pas rester là, pas après ça. Qu'est-ce qui m'a pris ? Je secoue lentement la tête avant d'articuler, gêné et étrangement en colère contre moi-même.

« J'reviens dans une heure. »

Je passe la porte sans me retourner, moitié tremblant, totalement déstabilisé, incapable de me retourner. Je me rue dehors pour aller fumer. Envoyer quelques messages à Kyle. Dix minutes de pause. Dix minutes où Kyle me calme avec ses conneries. Dix minutes trop courtes durant lesquelles j'oublie presque ce qui s'est passé.

Et puis cinquante minutes. Cinquante longues minutes à faire le tour des patients. C'est ma dernière ronde et je finis mon service, la mère Dunham est la dernière sur la liste. Je repousse le moment le plus possible. J'écoute les histoires des patients, raconte des blagues aux jeunes, écoute celles des vieux. Je souris, je ris. Je fais semblant. Semblant que tout aille bien et que rien d'étrange ne ce soit produit. Mais fatalement, l'heure arrive et j'espère plus que tout que la mère d'Em soit réveillée. J'espère malgré moi ne pas avoir à lui parler seul à seul, pas une fois de plus, pas tant que je ne comprends pas ce qui se passe dans mon crâne.

Je frappe délicatement à la porte et rentre discrètement. Emily est toujours là, mon cœur se serre. Et la mère Dunham n'est pas encore réveillée, forcément. Je pince ma lèvre inférieure avec mes dents et m'avance vers Em avec une main derrière le crâne.

« Elle s'est un peu réveillée ou pas du tout encore ? »

Parler d'autre chose. De tout sauf de ce qui s'est passé. Ne pas trop s'approcher. Ne rien risquer. Ne plus rien faire. Ne plus l'approcher. Surtout ne plus l'approcher. J'attrape le dossier d'une main et le lis rapidement.

« Tu peux rester là si tu préfères, j'peux prévenir mes collègues qui sont de garde, ça les gênera pas que tu restes après les heures de visite. »

Je pose mes yeux dans les siens. Grossière erreur. Mon cœur loupe un nouveau battement et je commence à nouveau à me sentir dépassé, débordé. Je ne comprends plus rien et j'aimerais être capable de lui parler. Mais j'y arrive pas.

J'suis désolé, Emily. Désolé d'être comme ça. Mais j'y arrive pas avec toi. J'y arrive pas, parce que t'arrives à arrêter mon cœur rien qu'avec des mots. J'y arrive pas, parce que tu m'fais trop peur. Alors j'm'éloigne, j'te fais mal maintenant parce que j'ai trop peur de te faire du mal si tu t'attaches à moi. J'le pensais quand j'ai dit que j'te laisserai pas. Mais j'ai peur, Em, j'ai peur pour toi. Parce que j'suis un connard moi tu vois. Et un connard, c'est clairement pas fait pour être proche de toi. Tu comprends ça ?

Alors j'suis trop froid. Trop distant, trop dans des extrêmes avec elle. Je soupire en passant une main sur mon visage et je demande, toujours trop froidement. « Tu veux que je prenne un peu le relai pour que t'ailles te reposer ? »

Bien joué, Zach. Quel bel effort, tu vas réussir à l'éloigner pour toujours.
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Le silence tombe. Zach ne dit rien. Et moi j’attends, comme une idiote, qu’il ait une réaction. D’un côté, je sais qu’il bosse et que je ne suis pas à ma place ici, à l’embêter, à le garder dans la chambre. D’un autre côté, je sais que dès qu’il va franchir la porte, je vais me retrouver seule avec maman inconsciente à côté. Et la présence de Zach est rassurante. C’est difficile d’être seule sans pouvoir voir maman. J’entend le bip de ses appareils, je suppose que tant qu’ils ne s’affolent pas, je ne dois pas m’affoler non plus. Mais j’aimerais pouvoir vérifier qu’elle va bien. Là, je suis impuissante, je dois attendre. Et d’ailleurs, même si elle se réveille, je serai impuissante. Elle pourrai tout aussi bien ne pas me reconnaitre, ou me demander ce que je fais là. Ou être désagréable, comme 80% du temps depuis que je suis revenue à Bray. Zach est désagréable aussi parfois, mais…C’est pas pareil. C’est Zach.
J’entends ses pas se rapprocher de moi. Et puis, je sursaute quand ses mains se posent dans mon dos. Il est proche, très proche. Presque trop proche. Sa tête se pose sur la mienne et, instinctivement, je ferme les yeux. Pas par peur. Juste pour l’écouter. Pour sentir ses mains dans mon dos. Sa présence rassurante. Ses gestes sont d’une douceur qui ne lui est pas familière, et je sens qu’il n’est pas totalement sûr de lui. Aussi maladroit que moi.
« T'inquiètes pas, Em. J'te laisserai plus tomber. T'auras plus à vivre toute seule maintenant. »
Je souris doucement. J’aurais bien envie de lui dire que j’ai une colocataire, mais ce serait malvenu. Parce que ses mots sont gentils et ils distille dans mon cœur une chaleur surprenante. J’avais peur de me retrouver seule en revenant à Bray. Entourée de gens que je connais, mais seule, avec une mère malade à gérer et un passé qui me revient dans la figure. Kyle m’avait dit, il y a des années, qu’au final, l’indifférence tuait. Que la relation que j’avais avec Zach et lui, c’était mieux que tout, parce qu’ils m’accordaient de l’attention. Que j’étais chez moi avec eux. Il avait raison. Zach, c’était chez moi.
Zach s’éloigne brusquement et me dit qu’il revient dans une heure. Une heure. Je soupire, me rassois, reprend mon livre. J’ai du mal à me concentrer dessus. Les bips incessants m’agacent mais dès que je n’y fais plus attention, j’ai peur d’avoir loupé quelque chose. La respiration de maman est trop calme. La mienne pas assez. Je ne devrais pas m’inquiéter autant pour elle. Si les rôles étaient inversés, serait-elle là à attendre que je me réveille ? Elle aurait appelé Andy. Elle appelait toujours Andy quand les choses se corsaient. Elle n’a jamais su gérer un enfant.

Trois coups à la porte me font sursauter. Puis la voix de Zach s’élève. J’ai dû somnoler un peu. Ca fait déjà une heure ? Je secoue la tête.
« Pas encore. »
Je ne sais pas si c’est normal. Peut-être qu’elle aurait déjà dû se réveiller. Et si quelque chose n’allait pas ? Non, si quelque chose n’allait pas, quelqu’un serait passé avant Zach. Ou Zach dirait quelque chose. Je ne sais pas. Je me sens perdue. C’est ma mère, et je suis perdue. Pourtant que je sais que ce n’est pas la première fois qu’elle atterrit à l’hôpital. Ce ne sera pas la dernière. Il y aura des moments pires que celui-ci, et de loin. Il y aura pire qu’une inconscience passagère. Alors ce serait bien que je m’y prépare. Que je relativise. Mais c’est ma mère. J’ai déjà perdu mon père. Je n’aime pas beaucoup mes parents, mais ce sont mes parents. Avec tous leurs défauts. Zach attrape une nouvelle fois le dossier car j’entend les feuilles glisser sous ses doigts. Les heures de visite sont terminées, ou bientôt. Je soupire. Zach aussi a bientôt terminé, je suppose. Je pensais que ce serait moins long. Je veux rester à côté d’elle, mais j’ai aussi envie de rentrer. Evacuer un peu. Dans quoi est-ce que je me suis encore embarquée….On m’avait prévenue de la difficulté de s’occuper d’un malade comme ma mère. Du sacrifice que cela demandait. Mais je n’ai pas le droit de penser à moi maintenant.
« Tu veux que je prenne un peu le relai pour que t'ailles te reposer ? »
Le ton de Zach est redevenu distant, comme lorsqu’il était entré pour la première fois dans la chambre. A croire que notre proximité tout à l’heure ne lui a pas plu, ou lui a fait peur. Cela faisait longtemps que nous n’avions pas été proches comme ça. L’avait-on jamais été d’ailleurs ? Mais c’était étrange, d’une certaine manière. Pas la façon dont on fonctionnait, avec Zach. Et pourtant…c’était une façon de fonctionner agréable. Plus que de s’écharper à tout bout de champ. Mais je comprenais aussi sa réaction. Petit à petit, je l’avais dit moi-même.
« Non non, t’en fais pas pour moi. Tu en as déjà fait beaucoup tu sais. En fait…. »
Je soupire, passe ma main dans mes cheveux.
« Tu sais quoi ? Je vais rentrer. Je reviendrai la voir demain. Elle me le reprochera sûrement mais…je déteste les hôpitaux. J’y ai passé un peu trop de temps à l’époque. »
Je souris, hausse les épaules. J’ai connu les couloirs de beaucoup d’hôpitaux. Pas un mieux que l’autre. J’étais une gamine terrifiée qui perdait la vue. Les médecins me considéraient comme un cas fascinant. Mais aucun ne m’a rendu mes yeux. Et puis, maman pourrait ne pas se réveiller avant demain. Alors je fais ce que je m’efforce de faire depuis quelques années : penser à moi, un peu. Juste un peu.
« Tu voudrais bien m’accompagner jusqu’à la sortie ? Je retrouverai le bus une fois dehors, mais je suis perdue dans ces couloirs et…enfin t’as dû remarquer, mais j’ai laissé Woody chez ma mère. Il hurle à la mort dans les hôpitaux. »
Plus précisément, il sentait bien ma détresse et exprimait ce que je n’exprimais pas moi-même. Alors j’avais préféré le laisser chez ma mère, et l’ambulancier avait promis de me le ramener chez moi. Mais du coup, j’étais un peu perdue, avec juste ma canne d’aveugle et mon sens de l’orientation faillible.
« Puis comme ça, tu me raconteras comment t’as fini infirmier, alors que t’étais parti pour être un X Men quand t’avais douze ans. », ajouté-je avec un clin d’œil. Enfin, je crois que c’est un clin d’œil, j’ai du mal avec le contrôle de mes yeux de manière générale.
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Je m'énerve tout seul, avec mon attitude, avec mes mots. Je m'énerve à ne pas être capable de parler normalement, encore moins avec Emily. Je m'énerve encore plus à ne pas être foutu de lui dire que je suis désolé. Je serre les dents, histoire de me retenir dans rajouter des couches encore et encore. Les quelques secondes de silence sont affreusement pesantes et je fais de mon mieux pour ne pas craquer.

Puis elle brise le silence, la jolie brune. Sa phrase me tend un peu plus, me laisse un frisson. Comment ça j'en ai fait beaucoup ? Comment ça, en fait ? Je l'observe passer sa main dans ses cheveux et reprendre. Son ton, ses mots me surprennent. Je baisse les yeux quand elle parle de son enfance. Si on était responsables de pas mal de ses malheurs avec Kyle, on était en rien responsables de ses séjours à l'hôpital et pourtant, c'est peut-être ce pour quoi je suis le plus désolé. Parce qu'elle a été trimbaler partout, Emily. Elle pleurait, elle avait mal. Elle a subi des tests et des tests. Pour rien. Pour rien du tout. Et personne lui redonnera ce temps là, les douleurs et les peurs qu'elle a vécues à ces moments là.

Je reste silencieux alors qu'elle reprend et m'étonne une fois de plus. Décidément, pleine de surprises. Elle veut que je l'accompagne, justifie ça très bien, d'ailleurs. Mais elle aurait pu demander à n'importe qui d'autre. Je passe une main dans mes cheveux à mon tour, cherchant comment ne pas tout foutre en l'air une fois de plus. Cherchant comment profiter de sa main tendue pour rendre le moment agréable et sans doute, le moment comme je le veux vraiment. Sa dernière remarque m'arrache un rire alors qu'elle tente – comme depuis des années, un clin d’œil raté.

Elle a ce foutu don, de me faire oublier mon angoisse quand elle parle. Ce foutu don de me faire oublier à quel point je suis con. Alors je m'avance vers elle, naturellement – un peu trop, un fois de plus. Et je lui dis, plus léger. « Définitivement, il faut que t'arrêtes les clin d’œil. » Je la frôle sans vraiment la toucher, je laisse sa peau, sa présence, sa chaleur, m'envahir un peu. Je la laisse prendre plus de place qu'elle n'en a jamais eu, comme pour combler le manque de ces dernières années. « Tiens mon bras. » Je le luis tends, déposant mon autre main sur la sienne, glissant légèrement mes doigts entre les siens pour l'inciter à toucher mon bras sans avoir de problème.

« J'ai fini mon service, Em, j'vais te ramener plutôt que de prendre le bus. » Mon ton est plus doux alors que je commence à marcher, après avoir vérifié que tout était bon dans sa chambre. Les couloirs blancs de l'hôpital s'offrent rapidement à nous, interminables et pavés de gens inattentifs. Je commence à stresser, à l'idée possible qu'elle se blesse. À l'idée aussi qu'avec un couloir aussi grand, le temps que je gâche tout semble arriver forcément avant la fin du bâtiment. Je soupire avant de reprendre, pour me calmer, camoufler tout ça, et parler d'un sujet que je maîtrise.

« J'ai appris qu'il n'y avait plus de place chez les X-Men, y a bien fallu que je trouve quelque chose d'autre. » Je fixe tous ceux qui nous croisent, avec ce regard un peu trop agressif, qui dit qu'ils ont intérêt à regarder où ils foutent les pieds. « Plus sérieusement, à force de soigner les gamins au foyer, j'me suis dit que c'était peut-être pas mal d'en faire un vrai métier. » Je hausse les épaules, mouvement qui me laisse sentir un peu plus son contact contre ma peau, qui me laisse un frisson, me fait me mordre les lèvres.

« Puis j'voulais qu'Andy puisse être fier, avec tout ce qu'il a fait pour moi. » Je baisse les yeux, un peu la voix aussi. On avait jamais été très confidences-confidences avec Emily et même si je ne doutais pas qu'elle sache ma gratitude envers son oncle, l'exprimer comme ça, c'était encore autre chose. Jusque là, tout allait bien, tout semblait se passer pour le mieux. Le couloir arrivait à sa fin et je n'avais pas encore cassé le bras d'Emily par inadvertance.

Mais ça, c'était évidemment sans compter sur la maladresse de Garret. Il me rentre dedans, manque de nous faire tomber, laisse voler des dossiers entre nous et me fait rattraper Em dans un mouvement rapide pour la plaquer un peu trop violemment contre un mur. « Pardon, pardon Zach ! » Je grogne entre mes dents en lui sortant. « C'est bon mais putain, combien de fois j't'ai dit de faire attention mec. » Je soupire alors qu'il disparaît et que nous, nous sommes de l'autre côté du couloir, une de mes mains tenant le bras d'Emily et l'autre, à quelques centimètres de son visage pour protéger son corps. Réflexe de survie certes plutôt pas débile, mais réflexe qui me rapproche dangereusement d'elle.

Je baisse les yeux, sans oser bouger et je lui dis, sincèrement désolé. « Je t'ai pas fait mal ? Je suis désolé Em, j'voulais pas être aussi brutal... » Je soupire, laissant mes yeux se perdre une fois de plus sur son visage tandis que ma main caresse lentement sa joue. Quelques secondes encore, quelques secondes où je me fous du monde, du reste.

Et puis je reprends mes esprits, je secoue la tête et retire ma main. Je m'éloigne un peu d'elle, lui tends à nouveau mon bras et après m'être éclairci la voix, je finis par dire. « C'est bon on y va ? », bien joué. Vraiment, décidément, je mérite un oscar. Celui du mec le plus doué du monde. « Et toi... Les Etats-Unis, tout ça ? »

Belle pirouette, subtile, et discrète. Franchement, peu de chance qu'Emily note qu'il se passe quelque chose dans mon petit crâne d'oiseau.
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Je m'attendais pas à toi [Zachily]
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