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« But I won't tell you what you would like me to say.»

   
Un accident, un banal accident et pourtant Hecate s'en veut terriblement. À chaque blessure, au moindre bleu de ses enfants la mère en a les larmes aux yeux, se disant que c'était uniquement de sa faute, qu'ils ne se blesseraient pas si elle les protégeait mieux qu'à présent. Voilà que son petit de cinq ans se retrouve à tomber du haut des escaliers de la maison alors qu'elle passait l'aspirateur à l'étage, mais lorsqu'elle entendit enfin les pleurs du petit et qu'elle accourut, il était déjà trop tard. Le mal était fait. Coupant l'alimentation de son aspirateur, elle ne perdit plus de temps et prit délicatement dans ses bras son petit pleurant toutes les larmes de son corps, alors qu'elle-même tentait de garder la tête froide.

   Aux urgences, Hecate fait des pieds et des mains pour que le petit soit prit en charge rapidement et grand bien lui fasse, car il est ausculté après seulement cinq minutes d'attentes. Il y avait certains avantage à avoir un tel nom, il fallait bien l'avouer. Un examen plus approfondi et quelques radios plus tard révélèrent que le petit souffrait d'un bras cassé et que des bleus seraient visibles d'ici quelques jours, mais aucun traumatisme crânien. Un peu plus sereine, elle put prendre le petit sur ses genoux le temps de plâtrer son bras blessé et il eut le droit à un bonbon citron pour sa bravoure. À présent il était temps de rentrer chez soit, mais pour ça il fallut encore traverser un long couloir où la plupart des portes semblaient closes.

   
Soudain, elle entendit une voix. Sa voix. Elle se fige, s'arrête à l'instant même où elle entend son prénom prononcé par cette personne qu'elle ne connaît que trop bien et qu'elle aimerait oublier. Elle se voit tomber au sol alors qu'elle n'a pas bougé d'un millimètre et voilà que Barry, son petit de cinq ans, l'observait de ses grands yeux ronds se demandant ce qui pouvait bien arriver à sa mère. Papillonnant des paupières, elle sembla ne plus se souvenir de l'endroit où elle se trouvait, puis elle se baissa pour se mettre à la hauteur de son fils.

« Mon chat, tu peux attendre sagement maman cinq minutes dans le couloir ? Je te promets, je fais vite et on mangera des glaces menthes pépites de chocolats à la maison, d'accord ? »

   Une petite voix répondit un « d'accord » et la jeune femme ne put s'empêcher de prier le plus fort possible que Gidéon ne l'ait entendu ou même aperçu. Installant le petit blessé sur une chaise près de la porte, elle lui déposa un baiser sur le front et lui passa la main dans les cheveux avant de se relever. C'est en lui tournant le dos qu'elle prit une grande inspiration, fermant l'espace de quelques secondes ses yeux avant de se lancer dans l'arène. Une chambre d'où sembler provenir la voix de son père. Quoi dire ? Quoi faire ? La dernière fois qu'ils s'étaient vus elle venait de tenter de le poignarder et il venait de l'interner. Ses mains tremblaient, un mélange entre la peur et la rage, alors qu'elle avançait à petit pas dans la pièce, elle se stoppa à une distance raisonnable.

« Papa ? La voix était fine, presque fuyante. Qu'est-ce que tu fais là ? »

   Au vu de son palmarès, elle n'écartait aucune hypothèse. De la tentative de meurtre à un organe qui lâche. La rancœur de la femme et l'inquiétude de la fille, ce combat intérieur qui lui donnait la nausée, oscillant entre l'étouffer de son coussin ou aller pleurer contre lui en se réfugiant dans ses bras.

   
- Adrenalean 2016 pour Bazzart

   
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Père & Fille

« One day you will pay, you will pay. Karma's gonna come collect your debt. Aware, aware, you stalk your prey with criminal mentality, you sink your teeth into the people you depend on, infecting everyone, you're quite the problem. »
La douleur. Elle effilochait ses nerfs et le maintenait éveillé à des heures incongrues, ancrait dans ce teint anémié des grimaces monstrueuses nacrées de sueur. La morphine. L’engourdissement, la perte de repères, les vertiges - un traitement débilissant qui le laissait faible et passif. C’était devenu son quotidien depuis l’incident, le coup de poignard enfoncé dans son poumon, à un rien de son coeur. Il ne supportait plus rien, rien de ces quatre murs crayeux, baignés d’une lumière trop blanche. Aux prises avec cet état second, dans lequel le plongeaient tant la douleur que la drogue, il avait du faire face seul. Rester conscient, exiger, exiger pour ne pas prendre le risque de laisser certains secrets être découverts, et tenir l’eau à distance du mieux possible. Exiger un médecin personnel qui faisait bien valoir ses prix, et démarcher avec un personnel récalcitrant, luttant chaque seconde pour rester conscient, tenir à distance le malaise, ne pas exploser, ne pas perdre les pédales.
Il assimilait sa situation à de la torture et ça l’était sans mentir. La pression pesait sur ses épaules à toute heure du jour et de la nuit, à l’idée que c’était dans cet hôpital même que l’on avait attenté à sa vie. Il aurait suffi d’une minute d’assoupissement, d’un rien de sommeil, et il n’aurait jamais rouvert les yeux. Il avait peur, c’était peu de le dire. Il n’en pouvait plus de s’entendre penser au ralenti, d’affronter la lumière opalescente qui lui crevait les yeux, mais il luttait contre le repos, à s’en creuser les cernes un peu plus chaque fois.

Pourtant il était solide. Même si son état de santé laissait à désirer, même s’il ne pouvait empêcher l’angoisse de lui tordre les boyaux, Gidéon restait Gidéon. Il se tenait droit, il rechignait à laisser apparaître le moindre signe de faiblesse. L’air grave, le regard dur, le ton implacable. Des attributs dont il ne se départissait jamais, et ce n’était pas la mort qui l’en priverait. S’il fallait, il tâchait de s’occuper l’esprit de son mieux en organisant sa vengeance, mais il était au comble de la frustration de n’avoir aucune piste sur l’identité de son agresseur. Il n’avait rien vu sinon le couloir désert, rien senti sinon la lame s’enfoncer violemment dans son dos et le sang en couler langoureusement. Les ennemis, ce n’était pas ça qui lui manquait. Ça aurait pu être n’importe qui. Ça aurait pu être n’importe qui.
Il était seul, seul face à des pensées noires qui venaient sans sollicitation. Le seul échappatoire était la porte entrebâillée dans la distance qui venait rompre le silence béni dans lequel il aimait se plonger. Cette porte qu’il aurait préféré voir fermée, pour sa propre sécurité, mais qu’il était trop faible pour atteindre de lui-même. Des bruits de pas, pour le tirer de sa rêverie. Il avait failli s’endormir, il se sentait comme ramené brutalement à la vie, le coeur battant à tout rompre, étranglé et sanglant, appelant le repos à chaque martèlement. Un coup d’oeil au couloir, ce regard mauvais à l’égard du dérangement qui l’avait pourtant peut-être sauvé. Ami ou ennemi ? Ni l’un ni l’autre, c’était… « Hecate ? »

Hecate, sa fille. Sa précieuse fille, qu’il avait enfermée sans retenue, qu’il avait si sévèrement traitée. Alors qu’elle quittait finalement son internement psychiatrique, voilà que lui-même était alité à l’hôpital pour leurs retrouvailles - l’ironie l’avait décidément toujours précédé. Et elle n’était pas seule - après tout, il fallait bien qu’elle s’adressât à quelqu’un, elle n’était pas folle au point de se parler à haute voix. La petite ombre à ses pieds lui donnait bien une petite idée de l’identité de cette autre personne qu’il ne pouvait apercevoir dans l’angle de l’ouverture. Et ce soupçon, confirmé par les mots de cette voix d’une douceur intolérable, lui donnait l’envie de s’arracher des draps, de se tordre le cou et faire l’effort du déplacement, tant il voulait les voir l’un comme l’autre. Il n’en fit rien pourtant. Il aurait difficilement pu.
Elle entra. Son visage vivant détonnait sur les murs blancs, il était d’un réconfort à peine imaginable. C’est con à dire, mais elle lui avait manqué. Depuis le temps qu’il voulait la revoir, mais les réunions étaient toujours délicates dans la famille - pour le coup, il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même. Il ne la quittait pas des yeux - un regard dur, mais s’il ne cillait pas, c’est qu’il ne voulait pas perdre une seconde de cette vision douce et familière. Peine, déception, bonheur, fierté, allez savoir ce qu’il pouvait bien ressentir, mais c’est encore le malaise qui dominait. Bien sûr, elle n’était pas venue pour lui. Elle ne savait même pas qu’il était là. Il aurait pu être mort. Non, ça au moins, elle l’aurait su - elle l'aurait même célébré sans doute. Il faut dire que les attentats, il les collectionnait même avec ses enfants. Et si… Non, elle ne pouvait pas être responsable de celui-ci, c'était absurde. Pas vrai ?

Un soupir, un regard vers sa perfusion. Qu’est-ce qu’il pouvait bien lui dire, dans un moment pareil. Il n’avait pas envie de la voir se réjouir à l’idée que quelqu’un ait réussi là où elle avait échoué. Est-ce qu’elle le croirait seulement ? « On a voulu m’assassiner. » Il statuait un fait, sans la moindre trace d’émotion. Que pouvait-il bien ajouter, sinon peut-être un « encore » un peu trop insolent. « Que fais-tu ici ? C’est ton fils ? » Il avait la voix rauque, la gorge sèche, le ton désagréable - forcément, dans l’état où il se trouvait. Non seulement il était peu bavard, mais en plus il ne prenait pas la peine de passer par quatre chemins. Il comptait bien être fixé - depuis le temps qu’on refusait de lui laisser voir ses petits enfants, depuis le temps pourtant qu’il en rêvait.
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A peine fut-elle dans la chambre qu'elle voulait fuir, le plus loin et le plus vite possible. Prenant son fils dans ses bras pour le protéger par la même occasion, car elle savait que trop bien la rudesse de ce père qu'elle aurait souhaité plus présent et plus aimant... mais elle lui était reconnaissante de lui avoir donné des frères et sœurs à s'occuper et à qui donner de l'amour à l'infini. Le décor dans lequel elle peut enfin apercevoir son père ne colle pas, se demandant si elle n'était tout bonnement pas en train de rêver ou d'avoir à nouveau des hallucinations, ses traits tirés et le teint livide dans un lit peu confortable, entouré de murs sans couleurs chaleureuses. Pourtant, il était bien là, elle se serait bien pincé la peau du bras, mais elle était consciente qu'il interpréterait ce signe comme une énième tentative de se faire du mal et... elle redoutait fortement l'internement à nouveau. Ne pas avoir très bien supporté cette expérience était un bien joli euphémisme pour l'aînée Ò Murchù.

   Elle sentait ce regard perçant sur elle, ne la quittant à aucun moment et elle eut même l'envie de ce décaler pour voir si finalement il ne s'abandonnerait pas à la contemplation du vide qu'elle venait de créer, mais pourtant elle savait que ce regard la suivrait à présent jusqu'à ce qu'elle quitte la pièce, surtout en étant la seule présente en ce lieu, celle qui tenta de l'assassiner quelques années auparavant. Un parricide, car elle ne tenait plus, à l'époque. Si aujourd'hui la douleur et l'animosité était toujours présente, elle n'en montra rien, elle qui était d'un ordinaire si vivante, si lisible. Hécate suit les yeux de son père lorsque ceux-ci la quittèrent pour aller se balader sur la perfusion, alors qu'elle venait de lui demander ce qu'elle faisait ici. L'annonce fut étrange pour elle, cette impression de mollesse dans les genoux comme après avoir entendu une annonce qui vous foudroie, la peur de finalement être totalement orpheline, c'est qu'étrangement elle devait tenir ne serait-ce qu'un peu à ce géniteur et une pointe de satisfaction, car finalement on tentait encore de le tuer ce bon vieux Gidéon. La sortant de son balais d'émotion étrange, il lui retourna la question en laissant entendre qu'il a bien entendu la voix du petit. Mince.

« Oui, c'est...Barry. Un accident qui résulte à un bras dans le plâtre. »

   
Baissant les yeux, elle souffla un « c'est ma faute » avant de se mordre la lèvre inférieure, baissant un peu plus la tête pour cacher ces larmes qui lui montaient à nouveau dans les yeux. Elle ne pouvait lui montrer sa faiblesse à lui, il pourrait en prendre l'avantage et c'est bien ce qu'elle redoute. Puis des bruits de pas...Non...Barry ne vient pas ! Mais trop tard, le petit n'avait pas la patience d'un ange et avait fini par rentrer à petit pas pour finir par courir se réfugier derrière les jambes de sa mère lorsqu'il se sentit découvert. Une main se fait visible, puis des cheveux bruns et des yeux couleurs noisettes ainsi qu'une petite voix d'enfant timide ou faussement timide, mais polie qui déclara un petit « Bonjour monsieur. »

   De son côté, Hecate venait de se ressaisir, prête à faire barrage de son corps si le paternel décide de faire un mouvement considéré comme dangereux de sa part envers son petit. Devait-elle les présenter ? Elle qui réussit à le protéger depuis autant d'année... elle ne lâche pas son père des yeux, tentant d'évaluer la situation. Gidéon venait de savoir le nom du petit, mais ce dernier ne connaissait ni le prénom de l'homme allongé sur le lit, ni même qu'il était en réalité son grand-père. Après une grande inspiration, elle trancha.

« Barry, ce monsieur s'appelle Gidéon...Gidéon...voici Barry. »

   Elle se sentait un peu amère d'avoir à faire ça, mais une petite étincelle d'espoir commença à naître en elle. Peut-être serait-il moins dangereux avec ses petits enfants qu'avec ses propres enfants, surtout qu'elle ne prévoyait pas de visite régulière... voir même de visite tout court.

   
- Adrenalean 2016 pour Bazzart

   
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Il n’était pas certain de la manière dont il devait interpréter ce visage. Etait-ce l’inquiétude, le dégoût, l’horreur, le dépit - ou quelque chose comme un certain contentement, à moins que ce ne soit l’ensemble ? Mais ce n’était rien qui puisse le surprendre. Peut-être donnait-il l’impression de ne pas aimer ses enfants, mais aussi faux que cela soit, on ne pouvait pas dire, au moins, qu’il ne s’en préoccupait pas. Il les connaissait - il les connaissait par coeur, du moins le croyait-il, pour les avoir façonnés tels qu’ils étaient, pour les avoir surveillés, de près comme de loin. Hecate, si douce, si tendre, un modèle d’exception - mais rancunière, et elle avait de bonnes raisons. Il ne voyait pas de réel mal en elle, si ce n’est le mal qu’elle avait pour elle-même, et cette indéniable faiblesse qui est inhérente aux femmes. Elle avait voulu le tuer pourtant - mais le parricide, il s’y attendait de la part de tous ses enfants. Parce qu’il était seul, Gidéon, parmi les siens, parmi ceux qu’il restait. Parce que si famille était son mot d’ordre, il voyait très bien ce qu’il y avait détruit. Les distances qu’il avait creusé entre lui et les autres, par la peur et la violence, par le meurtre. S’il n’avait pas été la tête des Ò Murchù, il en aurait été un renégat - mais c’était une pensée trop insupportable pour qu’il s’y soumette sans grimace.
Barry. Sa supposition était donc juste. Son petit-fils était là, à quelques pas de lui seulement, et une fois encore hors de sa portée. Au moins, il n’en avait jamais été aussi proche, c’était une maigre compensation. Son dernier espoir, cette jeunesse qu’il n’avait jamais formaté comme les siens, sa descendance. Cet enfant, c’était l’avenir. L’avenir incertain d’un Gidéon vieillissant dans ses bottes, et encore un peu mourant. Son instinct lui disait d’être ferme, d’être dûr, d’être exigeant - sa conscience lui rappelait alors que c’était ainsi qu’avaient mal terminé les précédents. Ce n’est pas chose facile de désapprendre ce que votre père vous a enseigné longuement sous la caresse des orties, et ce que vous avez passé votre existence entière à perpétuer. La sévérité du père de famille…

Il n’avait rien manqué de sa culpabilité. Son murmure, son ton, le dessin de la contrariété dans ses traits délicats. Il ne pouvait s’empêcher d’ordonner, encore, de lui dire quoi faire, comment agir, comment penser. Elle avait beau être adulte, mariée et mère, elle n’en serait jamais moins sa fille - appelez cela l’instinct paternel. « Inutile de te morfondre dans la culpabilité. Ce n’est pas cela qui réparera son bras. » Aller de l’avant, aviser sur la base de ce que l’on a, plutôt que regretter - c’est ainsi qu’il avait toujours fait. Bien sûr, lui-même s’en voulait de bien des choses, mais il en était à un âge où il avait davantage à voir derrière lui que devant, plus encore à mesure que l’on attentait à sa vie, alors il n’avait plus vraiment le choix. Mais se laisser abattre par ses remords, cela il ne pouvait se le permettre, pas même sur son lit de mort. Ce n’était pas avec des « si j’avais » que l’on tenait la tête d’une famille. Et puis, il avait beau dire - en dépit de toute la fermeté de son timbre de voix, c’était aussi parce qu’il ne voulait pas la voir pleurer.

Barry. Sitôt qu’il avait mis le pied dans la pièce, Gidéon y avait accroché son regard et ne l’avait plus décollé. Le nom laissait à désirer, et il regrettait presque qu’on ne lui ait pas demandé son avis, mais il devait reconnaître à regret que ce n’était pas à lui d’en décider. Quelque part, Gidéon avait ce symptôme parental assez fréquent à l’encontre de l’enfant quittant le nid - il avait un mal fou à admettre qu’il devait renoncer à sa place prépondérante dans leur vie. Qu’ils continuent leur existence sans le consulter, sans le tenir averti de tous leurs faits et gestes - il en avait de l’urticaire, et la pauvre Phoebe devait probablement prendre pour tous les autres, à présent qu’elle était la seule suffisamment à sa portée. Il y avait Castiel bien sûr, qu’il ne lâcherait jamais vraiment non plus - mais plus le temps passait, et plus Gidéon réalisait qu’il en avait terminé de ses devoirs, que c’était trop tard pour rattraper le tir, et qu’il finirait ses jours seul à l’évidence (encore que c’est ce point qu’il acceptait le mieux).
Mais si on ne le laissait plus être père à sa guise, qu’à cela ne tienne, il serait grand-père. Du moins, il en rêverait. Après tous ses échecs, il n’y a bien qu’en ces petites têtes brunes qu’il pouvait se rattraper. Il n’avait pas souri, en fait son visage traduisait difficilement la moindre émotion. Mais ému, ça, il l’était, il se sentait comme s’il venait d’avoir un septième enfant, et il s’était tû pour laisser Hecate faire les présentations. Bonjour monsieur, ah, en voilà un qui était poli. Il ne ressemblait pas à un voyou, c’est le moins que l’on puisse dire, et en cela, Hecate avait de quoi le contenter. Il sentit bien d’ailleurs sa tentative pour garder le secret, et il n’était pas vraiment d’accord. Mais il ne releva pas, ne lui en fit pas le reproche, il l’ignora même pour s’adresser plutôt au jeune garçon. « Bonjour Barry, je suis ton grand-père. Le père de ta mère. » Et puis, un regard à sa fille enfin, le ton peut-être un peu moins dur, comme une tentative d’humour très mal gérée - « C’est toi qui a choisi le prénom ? ». Allez savoir si c'était d'être mourant qui lui donnait l'envie de plaisanter - après des mois sans l'avoir vue, et des années à rêver de la voir, des siècles qu'elle lui manquait, il n'y avait peut-être pas d'autre priorité que la famille, pour cette fois.
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La famille reste la famille, même dans une aussi éclatée que celle des Ò Murchù, Hecate ne pouvait se résoudre à ne pas s'en faire lorsqu'elle savait que l'un d'entre eux n'allait pas bien. Et ce, même pour le père, même après qu'elle ait tenté de le tuer. Elle ne saurait dire qui était au courant dans la fratrie, c'est qu'elle n'abordait jamais ce sujet, comme celui de l'hôpital psychiatrique où elle résida bien trop longtemps à son goût, développant une haine pour celui qui semblait si vulnérable et pourtant si impressionnant sur ce lit d'hôpital. Pourtant, elle ne lui souhaitait pas la mort. Comme ci elle devait donner son accord ou comme ci c'était elle qui devait en décider ainsi.

« Finalement, ça réussit de se faire une cuirasse. »

  Elle l'aurait senti, cette gifle sur sa joue s'il n'était pas dans l'impossibilité de se lever, si elle était encore chez lui, mais après tout, il ne l'avait pas volé. Demandant à son tour pourquoi elle était là, elle répondit que c'était pour le petit à la suite d'un banal accident domestique. Alors qu'elle baissa le regard, Gidéon enchaîna rapidement pour lui dire qu'elle n'avait pas à se sentir coupable, cela ne guérirait pas le bras de son enfant. Une forme de vengeance quant à ses paroles précédentes ? Ou juste ce besoin qu'il avait toujours de vouloir qu'aucun de ses enfants ne montre le moindre signe de faiblesse et encore moins en sa présence. Hecate, il l'avait vu passer par tous les stades, même une sorte de transe et démence, il devait certainement ne plus en pouvoir d'elle.

   
Malheureusement, Barry fit son apparition. Puis voilà, ce fut fait, ne sachant si elle voulait garder ou non le secret, elle n'avait prononcé que le prénom de son père et le petit se contentât d'un bonjour Barry. Mais Gidéon en décida autrement et fut celui qui leva complètement le voile sur son identité. Se pinçant les lèvres, elle ne pouvait à présent plus rien dire et la machine arrière était impossible. Le petit observa sa mère, se demandant s'il disait ou non la vérité et la jeune femme se contenta d'acquiescer d'un mouvement de tête. Timide, mais bien trop curieux, il s'approcha un peu plus du lit, sans pour autant tenter de s'y hisser, il tenta juste de voir d'un peu plus près son grand-père et les raisons qui le poussent à rester ici, dans un endroit où seul les malades restent. Puis sa main d'enfant vint rencontrer celle du grand-père, accompagner d'un petit sourire et Hecate s'approcha à son tour, plus en maman ours que pour se rapprocher de son père, elle le savait rugueux et brusque, la jeune femme ne voulait pas de ça pour sa famille. Puis le ton du patriarche changeant, s'adoucit tellement qu'elle ne le reconnut pas l'espace de quelques secondes, tentant certainement un peu d'humour alors qu'il lui demanda si elle était celle qui avait choisi le prénom.

« C'est un choix commun, mais l'ayant porté pendant neuf mois, j'ai eu un avantage. »

   Vouloir se réfugier dans ses bras, soudainement, lui raconter tout ce qu'elle lui a caché depuis. Elle en rêvait secrètement, mais jamais il ne l'accepterait et jamais elle ne le tenterait en réalité. Passant sa main dans les cheveux bruns de l'enfant, elle restait alerte.

   
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Finalement, ça réussit de se faire une cuirasse. Il faut l’admettre, cette réponse de sa fille l’envoya quelque peu sur les roses, et il faisait la sourde oreille pour le bien de son orgueil démesuré. Ce qu’il en comprenait, et c’était probablement ce qu’elle avait voulu dire, c’était qu’elle se moquait de sa fâcheuse tendance à se donner des airs de montagne en acier quand il suffisait d’un coup de couteau mal placé pour l’envoyer au trou. Dans tous les cas, il avait très peu goûté au ton qu’elle avait employé, et il avait fallu compter sur la douleur et l’épuisement pour se retenir d’échauffer sa voix en une réplique cinglante pour lui rappeler que sa position ne lui permettait pas l’insolence pour autant. Couché, troué, crevé, il n’en méritait pas moins le respect, il était toujours le père, et la tête des Ò Murchù. Sans lui, pas d’Hecate, pas de Barry non plus - y pensaient-ils, quelques fois, qu’ils lui devaient la vie ? C’était aussi ce que signifiait avoir les gènes de Gidéon. Il avait détruit quelques vies, mais ces vies-là, il les avait donné dans un premier temps. Il les avait façonnées aussi, des années de travail, des années de son temps consacrées à inculquer à ces petites têtes brunes ses valeurs et ses connaissances. Du temps perdu ? Il espérait chaque jour que ce n’était pas le cas. L’hécatombe Ò Murchù n’était pas moins un désastre pour lui que pour les autres, et chaque jour qui passait depuis la mort de Maryan le confrontait à cette idée angoissante : il était trop tard pour recommencer à zéro, et il lui fallait faire maintenant avec ce qu’il avait en main - ces quelques acquis, et les protéger avec plus de ferveur. Perdre une fille passait encore, perdre ses six enfants et faire face à la mort de sa lignée était une pensée intolérable.
Et c’est cela, aussi, qui l’adoucissait par la force des choses, qui animait des regrets derrière cette façade brute et intransigeante. Il n’était pas plus tendre bien sûr, mais il pardonnait, il pardonnait bien plus que dans ses premières années de paternité. La colère surgissait, la punition avec elle, mais le temps guérissait les moeurs. Il n’en avait pas voulu à Castiel, lorsqu’il avait été confronté à son fratricide. Il n’en avait pas voulu à Castiel lorsqu’il l’avait présumé coupable dans la disparition de l’une de ses amantes, Charlotte Egerton, en dépit des problèmes que cela couvait encore. Il n’en avait pas voulu à Phoebe non plus lorsqu’elle lui avait désobéit parfois, qu’elle s’était échappée allez savoir où, qu’elle lui était revenue enceinte alors qu’il l’avait déjà fiancée à un homme respectable. Et il n’en avait pas plus voulu à Hecate lorsqu’elle avait tenté de l’assassiner. Il ne leur en avait pas voulu car il connaissait sa part de responsabilité dans chacun de leurs actes. Même s’il avait pu se mettre en colère, s'il leur faisait payer des conséquences qu’il jugeait nécessaire pour leur faire apprendre de leurs erreurs, comme lorsqu’il avait fait interner sa fille et l’avait laissée aux bons soins des médecins tout ce temps, il ne retenait pas contre eux de réelle rancune sur le long terme - mais s’acquittait tout simplement de son devoir de tuteur, à les protéger vis-à-vis de la loi, du monde, de leur avenir, ou simplement d’eux-même.

Mais tous ces devoirs dont il s’acquittait n’effacaient pas ses erreurs, et s’il n’espérait pas le pardon d’aucun de ses enfants, il regrettait parfois leur rancoeur. Comme avec Barry. Mais il n’était pas surpris - lui qui avait instruit sa famille sur une base de crainte, de violence, de haine, quoi de moins étonnant que d’être ensuite tenu loin de ses petits-enfants ? Gidéon ignorait encore s’il avait de l’aigreur ou de la compréhension vis-à-vis d’Hecate lorsqu’elle tenait hors de sa portée sa propre descendance. Il comprenait mais ne s’obstinait pas moins, et à quel point il avait rêvé de voir trotter sous ses yeux son héritage, mais on le lui avait défendu. A lui, le chef de famille, on le lui avait défendu. Et pourtant, pourtant n’avait-il pas été ravi en apprenant qu’il était grand-père ? Comme une assurance que sa lignée se perpétuerait quoi qu’il arrive. Mais aujourd’hui, Barry l’avait approché, avec son sourire, avec sa main minuscule. Et le visage du titan était resté dur, figé, statique. La froideur, mais qui ne se départissait pas d’une certaine faiblesse à cause de son poumon endommagé. Il avait confronté cet enfant à ce regard d’intransigeance, comme un test, pour estimer sa résistance, sa force, sa volonté. Mais il n’y avait pas de violence, ni de geste brusque, car enfin il n’était pas un monstre sans principe, et ne s’emportait jamais que s’il avait de bonnes raisons de le faire - ou qu’il était ivre, en manque, ou abruti par la fatigue, mais alors il n’était pas difficile de remarquer les prémices de sa colère, qui était ici absente.
Il avait refermé sa main sur celle de Barry, et terminait de s’en faire un premier jugement. « Tu fais partie d’une grande famille, j’espère que ta mère te l’a dit. » Il le lui avait soufflé, de sa voix rocailleuse. Il y avait aussi une autre symbolique derrière ces quelques mots - comme s'il reconnaissait enfin, officiellement, cet enfant comme un Ò Murchù, à présent qu'on le lui permettait. « Tu obéis à tes parents ? » Ce n’était pas comme si il allait se fier aux dires d’un enfant, à l’évidence il n’allait pas lui répondre “non”. Il avait relevé son regard vers Hecate, l’air de dire : parce que ta mère, Barry, elle n’a pas toujours obéi aux siens, tu sais ? Ta mère, Barry, elle a voulu tuer son père, et elle lui a interdit de te voir. J’espère que tu seras un enfant plus obéissant, plus respectueux, et plus fort que ta mère. Parce que ta mère, Barry, il a fallu que je l’enferme, pour qu’elle cesse de s’écorcher les poignets et de courir après ma mort, et jusqu’à ce jour, vous m’aviez tous les deux manqué. Et il aurait aimé le lui dire, à sa fille - lui rappeler comme élever un fils, lui rappeler ce qu’il avait voulu lui enseigner, l’assommer une fois encore de conseils et de commandements de vie. Mais il ne pouvait se permettre de décrédibiliser l’autorité d’Hecate devant son fils, puisqu’elle mettait tout en oeuvre pour l’éloigner de lui. Et peut-être, peut-être y avait-il tout de même du reproche, au fond, dans ce regard dur et fatigué. « Comment te portes-tu ? » Evidemment, il avait su qu’elle était sortie de son internement à la seconde même où elle avait mis le pied dehors. Mais il souhaitait de vraies nouvelles - et il n’aimait rien moins que ne pas savoir. Ils ne pouvaient pourtant en parler librement en présence de si jeunes oreilles, même si quelque part, c’était peut-être mieux comme ça. Mais il voulait un mot au moins, un sous-entendu, quelque chose ou n'importe quoi, pour savoir.
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