Fragment du passé sur pellicule - Sirius J. Brown

nom Brown prénom Sirius James âge 26 ans lieu et date de naissance Londres, un certain 2 décembre orientation sexuelle   Pansexuel. Ce n’est pas un sexe qui m’attire, mais un corps... statut marital célibataire métier/études vendeur dans un petit magasin spécialisé en photographie. Mais si, vous savez, le genre d’endroit où vous venez quand vous avez besoin de photos pour vos papiers... situation financière souvent beaucoup trop proche du zéro. organisation Comme si je m’y intéressais... ft Richard Harmon

Passionné.
S’il ne fallait retenir qu’un seul mot pour décrire Sirius, ce serait celui-ci. C’est un artiste. Il vit pour ce qu’il aime. Il assume son attrait pour le corps humain, quand bien même il ne s’attarde pas dessus. Il a conscience que tout le monde ne peut pas comprendre son art, ni même tout juste l’appréhender. Il ne fait de reproches à personne pour cela. Si l’art était si simple, alors tout le monde pourrait produire un chef d’œuvre. Lui-même ne pense pas être un de ces artistes qui pourra mener à ce genre d’oeuvre unique. Non. Il est quelqu’un qui aime. Qui veut partager son amour pour les courbes du corps humain. Pour l’Homme dans son plus simple appareil. Avec une obsession toute particulière pour les dos. Les dos lui parlent. Ils lui racontent une histoire. C’est cette même histoire qu’il cherche à retrouver sur ses photos. La beauté dans son plus simple appareil. Il ne cherche pas à être compris. Il attend juste que l’on accepte sa vision des choses. Tout simplement.

Gentleman.
Toujours très galant, avec homme comme femme. S’il peut aider, il s’arrêtera pour le faire. S’il peut faire preuve de courtoisie, il le fera tout autant. Sirius est un homme charmant, vous savez ? Une image qu’il s’est construit. Un personnage qu’il sait créé. S’il veut pouvoir continuer à évoluer en société, il le sait, il doit faire bonne impression. Sirius est un homme qui réfléchit. Il sait quoi dire, comment le dire et surtout à qui le dire. Il ne fait pas ça par intérêt pour l’être humain – non, seul son corps l’intéresse – mais pour qu’il puisse les approche. Qui donc ? Les autres. Ceux qui sont susceptibles de l’intéresser pour des photos. Pour communiquer. Parce que l’être humain n’est pas de nature solitaire. Sirius, comme les autres, à besoin d’un environnement avec d’autres personnes. D’évoluer en société.

Calme.
Posé. Il prendra toujours le temps. Jamais rien de précipiter. Se précipiter, c’est ne pas prendre le temps de savourer l’instant. Sirius est vivant et aime l’être. Il aime profiter de chaque instant. Il ne va jamais chercher à essayer des choses impossibles pour lui. Non. Il va préférer rester dans ce qu’il connaît. Ce qui ne l’empêche pas d’être curieux et ouvert à d’autres choses. Il n’y a meilleure école que celle de l’expérience. Il peut très bien passer de longs moments à marcher, sans aucun autre but que de marcher. Respirer. Découvrir ce qui l’entoure.

Rêveur.
Sirius a dû grandir trop vite. Alors, parfois, certains aspects un peu enfantin ressortir. Il reste encore jeune. Rêveur. Il aime inventer des histoires. Se créer une vie par moment. Être quelqu’un d’autre. Mais certaines habitudes sont tenaces. Comme l’attrait de Sirius pour le sucré. Vous voulez l’amadouer ? Offrez-lui des sucreries. Boissons sucrés, bonbons, sucettes… Qu’importe. C’est un plaisir qu’il a découvert bien trop tard, alors il se rattrape.

Silencieux.
Il n’a jamais fait confiance aux mots. C’est bien trop facile de dire quelque chose en l’air. Ecrit, déjà, il est plus difficile de revenir dessus. Mais c’est surtout au langage du corps que Sirius fait confiance. Quand il parle avec quelqu’un, il fait attention à ses yeux. A leur direction. A ses bras. A la façon dont il se tient. Aux battements de son corps. Sa respiration. Toutes ces micro-expressions inconscientes. Celles qu’on ne peut pas maîtriser sans le vouloir. Celles qu’il apprend à travailler. C’est important d’être convainquant. On ne sait jamais ce qui peut arriver. Si un jour, il décidait d’aller trop loin ? Il aurait bien besoin de se protéger, n’est-ce pas ? C’est le genre de petites choses qui rend un mensonge crédible. Ou non. Ce qui te permet de te rendre compte si les gens cachent des choses, ou s’ils sont honnêtes. Sirius se fiche bien de tout ça. L’Homme ne l’intéresse pas. Mais savoir ça, c’est avoir un avantage sur l’autre. Ce qui peut être toujours utile. De ce fait, il ne parle pas. Ou peu, plutôt. Il n'aime pas le superflu. Toujours aller droit au but, sans détour. Que les choses soient claires dès le début, histoire de ne pas perde de temps...

Banlieue de Londres, il y a 26 ans.
Un cri. Un cri unique dans la nuit. Le premier de Sirius James Brown, fils d’Elisabeth Brown et d’un connard random qui a pris la fuite en apprenant la grossesse de sa petite amie du moment. Un homme dont Sirius n’a jamais rien voulu savoir. Même pas le nom. Il n’a jamais cherché à le connaître, ni à le retrouver. De toute façon, cet homme n’avait pas voulu de lui avant qu’il ne vienne au monde. Pourquoi aurait-il voulu le voir plus tard ? C’est dans cette fatalité, avec cette idée en tête que Sirius a grandi. Sa mère ne lui a jamais caché la vérité de toute façon : c’était de sa faute si l’homme de sa vie l’avait quitté. Il n’aurait pas dû arriver aussi vite. Voir pas du tout. Sa mère ne voulait pas de lui. Son père l’avait fui. Il n’était personne. Un grain de sable dans l’océan. Un grain de sable à la dérive.
Silencieux et discret. Les deux mots qui pourraient le mieux qualifier Sirius pendant sa jeunesse. Il était ce petit garçon assis au fond de la cour, qui regardait les gens sans aller vers eux. Ce petit garçon qui retenait ses larmes lorsqu’il se blessait, en faisant mine que tout allait bien, alors que tout n’allait pas bien. Mais il traversait tout cela avec le sourire. Après tout, il ne devait pas être encore plus un poids pour sa mère qui avait déjà suffisamment à faire avec un boulet pareil, pas vrai ?

Banlieue de Londres, il y a 13 ans.
S’il fallait trouver un déclic, un tournant dans la vie de Sirius, ce serait cette journée. Cette soirée où il est rentré plus tôt que prévu. Où il a entendu des bruits étranges venir de la chambre de sa mère. Où, inquiet, il s’y est rendu. Et qu’il a vu. Deux corps, s’imbriquant l’un dans l’autre. Ce dos, qui avait vu tant de fois en treize ans. Pour la première fois, il le voyait autrement. Fasciné, il lui fallu plusieurs minutes et le cri de sa mère pour reprendre ses esprits et quitter la chambre. Mais ça y est. La roue c’était mise en marche.
C’est à peu près à cette période qu’il découvrit également la photographie. Qu’il associa les deux pour créer le début de sa nouvelle passion. Il commença par découvrir son corps au travers de l’objectif. Un pied. Un main. Beaucoup trop limité. Ce n’est pas à sa mère qu’il allait demander. Alors il commença dans la rue. A prendre des passants. Des amis. Des inconnus. Le début d’une nouvelle vie. Enfin, un but. Un objectif.

Banlieue de Londres, il y a 11 ans.
La douleur. La souffrance. La métamorphose. Une métamorphose inattendue. Une mère qui tenait tellement à lui qu'elle ne lui avait jamais parlé de sa nature. Une métamorphose en solitaire, dans un espace trop petit. Incapable de contrôler son nouveau corps, il s'assomma contre une fenêtre. Retour à la case départ. Les transformations suivantes furent progressivement moins chaotiques. Moins douloureuse. Mais Sirius garde le souvenir de cette première nuit. Il accepte sa nature, mais n'en profite pas plus que nécessaire. Surtout, il en veut toujours énormément à sa mère de ne lui avoir rien dit, et de l'avoir laissé passer seul cette épreuve...

Banlieue de Londres, il y a 8 ans.
Enfin. Le morceau était lâché. Il avait dit à sa mère qu’il partait. Il attendait ce jour depuis plusieurs années. Qu’importe les études. Qu’importe l’argent. Il prenait ses affaires, son appareil et adieu. Elle ne le reverrait plus. Il était majeur et bien décidé à travailler dans la photographie. N’ayant pas l’argent pour des études (et puis, des études en photographies… vraiment ?), il fallu du temps à Sirius pour trouver quelque chose. Il vécu toute une période de sa vie dans la rue. Il aurait pu vendre son appareil pour s’en sortir, mais il refusa. Cet objet était la seule chose qui comptait à ses yeux. La seule avec un peu de valeur que son incapable de mère avait accepté lui offrir. Il quitta l’Angleterre pour l’Irlande. Un parent éloigné (l’ancien compagnon d’une tante, quelque chose comme ça) avait accepté de l’héberger le temps qu’il trouve quelque chose.

Quelque part en Irlande, il y a 7 ans.
Pendant ses recherches, Sirius tomba sur quelque chose de plus intéressant encore qu’un travail. C’était la période où quelques une de ses photos commençaient à être reconnue. Pas à l’échelle nationale, bien sûr. Mais quand même. Certains appréciaient. C’était déjà beaucoup.
Et c’est à cette période qu’il tomba sur cette scène. Cette scène qu’il ne put jamais oublier. Une femme agonisante. Une suicide ratée, probablement. Qu’importe. La personne ne l’intéressait pas. Ce qu’elle avait fait pour en arriver là non plus. Mais son corps par contre… Son corps agonisant le fascinait. Plutôt que d’appeler quelqu’un, il resta là, à la regarder. En tant normal, il aurait pris des photos, mais il n’avait pas son appareil à porté de mains. Alors il la regarda. Jusqu’à ce qu’elle rende son dernier souffle. Aussitôt, elle perdit tout intérêt pour lui. Le corps venait de perdre quelque chose.
Cette scène le hanta pendant longtemps. Il chercha à retrouver quelque chose pour le faire vibre autant que le corps de cette femme. Pour compenser sa frustration de ne pas avoir pu la prendre en photo. Il trouva une alternative dans les clubs BDSM. Mais rien d’aussi puissants. Encore aujourd’hui, il cherche…

Bray, il a quelques années seulement.
Enfin, il trouva. Une petite boutique anonyme accès sur la photographie accepta de le prendre et de le former. Peut-être le propriétaire avait-il su descellé quelque chose en lui. Le début d’une nouvelle vie. Après avoir galéré pendant longtemps, enfin, sa chance tournait. Bien sûr, sa situation n’a rien de parfaite. Il est loin de gagner correctement sa vie, mais au moins, il a dû temps pour faire ce qu’il aime.

Bray, aujourd’hui.
Aujourd’hui est une page blanche qui reste encore à écrire. Tout peut encore arriver. Tout est possible. C’est pour ça que la vie est belle : elle est imprévisible.