Oh, don't you wonder when the light begins to fade ? (Ava)

nom Eoganachta. Un nom de famille datant d'une dynastie médiévale du Sud de l'Irlande. Autrement dit, qui sonne totalement démodé de nos jours. prénom Avalon, une île mythologique dont on parle dans les légendes arthuriennes. Caitleen, un prénom typiquement irlandais, rien de plus. âge 25 ans lieu et date de naissance Dans cette même ville où elle se trouve désormais, Bray, en Irlande. Elle est née le 29 mars 1992.  orientation sexuelle Hétérosexuelle, pour elle, c'est évident.  statut marital En liberté sentimentale conditionnelle. Elle est en instance de divorce mais se considère comme célibataire. métier/études Kinésithérapeute situation financière Assez aisée. Son boulot paie bien, elle n'est pas très dépensière et sa famille n'a jamais été en manque d'argent non plus. organisation elle n'en a pas rejoint ft Margot Robbie

Elle sait qu'elle a un minimum de charme et aime le mettre en avant avec ses tenues et en se maquillant avant de sortir. Être élégante et féminine, c'est un plaisir personnel plus qu'un moyen de renvoyer une image d'elle bien particulière parce qu'elle est loin d'être cette femme hautaine, mondaine ou encore superficiel comme ce qu'elle a pu entendre dans la bouche d'inconnus. Elle a beau avoir une éducation assez stricte et bourgeoise, Avalon est d'une grande ouverture d'esprit, qui juge rarement les autres sur une apparence. Elle aime la disparité chez les gens, c'est ce qui les rend si beaux. C'est une femme curieuse qui aime s'émerveiller d'autres cultures, qui aime apprendre des autres. Contrairement à tout ce qu'elle a pu apprendre d'obligatoire, elle apprécie les "leçons" qui viennent de l'extérieur de son cercle familial. Peut-être parce qu'il y a une note de liberté derrière tout ça. Une liberté qu'elle cherche par-dessus tout. Parfois on a l'impression qu'Avalon a porté un poids sur ses épaules pendant des années et qu'elle commence tout juste à vivre et découvrir les choses. Ce n'est pas une ignare, elle a des connaissances mais très peu en culture populaire.  Avalon a tout de la fille réservée et pourtant, elle n'est pas timide avec les autres. Elle est parfaitement capable de prendre la parole devant une foule de personne mais son apparence et le fait qu'elle n'ai jamais fait de grosses bêtises ou même des petites durant son adolescence, la classe facilement dans la case "coincée". La faute à sa plus grande responsabilité : la famille ! Avalon est une soeur bienveillante, au point de sacrifier pas mal de son temps et de son énergie à sa soeur, Nimue, durant des années. Elle a joué son rôle de protectrice à merveille mais depuis quelques temps, elle est devenue un peu plus égoïste. Elle veut vivre un peu pour elle, quitte à se perdre un peu en chemin à force de vouloir rattraper le temps perdu. C'est qu'elle peut paraître parfois un peu naïve ou du moins à la limité de faire la distinction entre ce qui est simplement grisant et ce qui peut s'apparenter à de l'interdit, voire un danger. Bon, elle n'est pas bête non plus, simplement elle a du mal à se fixer une limite. Déjà dire non, ce n'est pas toujours simple pour elle même si ça commence à faire son chemin dans sa tête.  Avec les autres Avalon est aimable, disponible mais elle parfaitement capable de blesser quelqu'un sans le comprendre : à cause de son éducation ou bien d'un code social qu'elle ne possède pas. On ne peut pas la dire déloyale mais l'inverse n'est pas entièrement vrai. Elle est capable d'aimer... eh bien beaucoup de monde, à tolérer pas mal de choses. Autant en amitié qu'en amour. Le premier parce qu'elle veut se sortir de sa bulle, connaître d'autres personnes que sa famille. Le second parce qu'elle a l'impression d'avoir enterré sa vie amoureuse il y a des années et qu'elle ne veut plus une telle contrainte. Dans son travail, elle est très sérieuse et peut paraître parfois reprendre un masque un peu froid. Elle a toujours fait une différence entre boulot et loisirs. Elle a besoin d'être concentrée quand elle est avec ses patients et se montrer professionnelle, quitte à devenir quelqu'un d'autre. Sérieuse à défaut d'avoir été ambitieuse. Elle regrette parfois un peu. Aider les autres, c'est encore et toujours une image qui lui pèse un peu. Elle est relativement peu violente comme personne et elle a l'apparence d'une personne de bon coeur mais ses pensées sont loin d'être toujours en accord avec ses actions. Elle n'a pas mauvais fond mais le jour où elle finira par craquer elle sera peut-être parvenu à la limite et peut-être que la balance pourrait pencher défavorablement.

Bray est un vague souvenir perdu entre les vertes terres de son Irlande natale mais cette demeure est restée gravée dans les souvenirs d'une enfance semblant si lointaine. C'est une bâtisse qu'ils ont toujours trouvé trop petite à leur goûts, ses parents. Avalon se souvient pourtant encore de s'être perdue mille fois en vadrouillant dans les couloirs, persuadée qu'une porte secrète menant à un autre monde se trouvait là quelque part. Elle a toujours regretté le côté convivial et le charme de l'endroit marquant le début de vie du couple parental, quand l'amour avait un goût encore frais et sucré. Elle ne sait pas vraiment si la ville lui aurait toujours plu, pour le peu qu'elle en a gardé la trace mais il paraît que la magie qui dort dans le sol irlandais à pris racine au coeur de Bray. C'est sa mère qui lui disait qu'il y avait une raison pour qu'ils se soient installés là-bas à l'époque. Elle sait que son père y aidait un ami dans ses affaires mais il n'a jamais voulu entrer dans les détails à ce sujet, nis vis-à-vis de la rencontre entre lui et sa femme. Il a toujours été un peu spécial comme père, pas très adapté pour la vie de famille. Il n'avait jamais pris le temps de s'occuper pleinement de ses deux filles, peut-être par désintérêt. La seule fois où il avait fait un maigre effort pour leur raconter une histoire avant d'aller dormir, leur mère ne lui avait pas pardonné. Quand elle y repense, c'est vrai que raconter à des enfants des histoires de banshees dont le cri transperce votre âme et annonce la mort... ce n'est pas l'idée la plus brillante qu'il a eu. Heureusement que leur mère a toujours eu plus de goût dans le choix des histoires entre les légendes de héros irlandais, les légendes arthuriennes d'où viennent leurs prénoms et d'autres histoires de toutes sortes. Souvent fantastiques emplies de créatures de toutes sortes ou de héros qui se battent pour la justice. L'imagination en guise de rêve. Avalon ne s'est jamais plainte de manquer d'amour de la part de ses parents malgré leur manière stricte de diriger la famille. Elle n'a pas eu d'éléments de comparaison avant longtemps. Elle n'a jamais trouvé anormal qu'on ne l'étreigne pas pour lui prouver qu'on l'aime. Pas d'embrassades, ce sont des choses familières qui ne sont que pour les autres. Ceux que la famille ne côtoie pas, sous entendu.  Le seul amour pur et instinctif à cette époque, c'est celui de Nimue, sa cadette de trois ans. Elle ne se ressemble pas du tout au point qu'on ne les croient pas parentées. Même Avalon a cru en grandissant qu'elles n'étaient pas soeurs de sang et que l'une ai pu être adoptée. L'idée lui est vite sortie de la tête, elles ressemblent quand même chacune à leur mère. L'une à ce que l'autre n'a pas chez elle et elles ont les mêmes gènes. Il est impensable que leur père aurait acceptés d'avoir une enfant qui n'est pas la sienne alors pas de doute, elles sont bien soeurs !
Elles n'ont jamais été dans l'obligation de partager leur chambre, leurs jouets ou quoi que ce soit d'autres. Elles ne se sont jamais trouvés jalouses l'une de l'autre. Nimue venait souvent s'endormir dans le lit de sa grande-soeur quand l'orage tonnait, que les éclairs zébraient le ciel et que la pluie et le vent se déchaînaient au dehors. Avalon ne lui a jamais refusé ce réconfort. Elles sont restées très proches avec les années. Sans Nimue, tout aurait été différent. Sans doute ces longs couloirs auraient été sinistrement solitaires et les journées simplement ennuyeuses, entre cours et activités organisés par sa mère. Elle n'aurait connue que l'étiquette et rien de plus. Même si sa mère l'aime, rien n'est comparable au fait d'avoir une soeur avec qui partager des rires et des déboires. Au moins à deux, elles ont pu de nombreuses fois critiquer leur mère. Jamais elles n'ont manqué de respect mais décompresser ne fait pas de mal. Surtout dans un univers si clos. Les réceptions, les invités étaient presque synonymes de fêtes quand il y avait d'autres enfants dans les parages. Elles ne sont jamais allées dans une école publique à Bray. Elles ont peut-être loupés des amitiés mais ce qui n'est pas ne manque pas... C'est seulement aujourd'hui qu'elle y pense et se dit que c'est dommage. Elles ne sortaient pas régulièrement, peu souvent, mais les rares fois sont mémorables. Des précieux séjours chez les grands-parents, à une simple visite de musée ou châteaux. Elle se souvient de Dublin. Ils n'y sont allés qu'une fois. Nimue, encore petite tenait la main de  sa soeur avec les yeux remplis d'étoiles. Avalon ne se rappelle plus pourquoi ni comment elle a pu lui lâcher la main mais quelques pas plus loin, ils avaient perdu la plus jeune des Eoganachta. C'est son père qui a fait tout le chemin inverse qui l'a retrouvée en larmes dans une boutique, après avoir été interpelé par un marchand le voyant chercher aux alentours. Elle ne s'est jamais pardonné d'avoir si mal veillé sur sa cadette et ses parents lui ont passés un tel savon sur ses responsabilités qu'elle s'est sentie mal pendant un temps.
Nimue ne lui en veut pas, apparemment. Elle n'a pas pris ses distances avec Avalon après ça mais elle n'a jamais parlé de ce qu'il s'est passé entre temps, avant qu'ils ne la trouvent dans cette boutique. Elle sait qu'elle n'est pas juste restée perdue là au milieu de la rue parce que depuis ce jour là, Nim ne dit plus un mot. Pas un. Les médecins ne comprennent pas, avec le temps, qu'importe le traumatisme, la parole devrait lui être revenue. C'est embêtant et sa mère lui reproche souvent depuis ce jour là, de ne pas être une enfant parfaite, que sa Nimue chérie était le meilleur potentiel des deux. Sauf qu'une sirène sans voix dans la famille ça fait tâche. Oh ce n'est pas elle qui le dit, seulement son père. Elle l'a entendu en discuter avec leur mère. Avalon a consacré tout son temps, par la suite, à prendre soin de sa soeur pour effacer son erreur certainement.
Ils ont quittés Bray quelques mois plus tard, incapables de supporter les regards de leurs "amis" et l'image que renvoyait la famille à cette époque. D'ailleurs, ils n'ont jamais voulu remettre les pieds à Bray une seule fois depuis. Son père n'a pas voulu en reparler et sa mère a suivi les "ordres". Le boulot de commercial de leur père leur a permis de trouver un travail ailleurs sans trop de difficultés. Il faut croire qu'il a toujours été doué pour vendre des produits pour sa société. Avalon s'est toujours demandé s'ils bossent de manière honnête ou non mais n'a jamais osé relever ce détail. Son père l'aurait pris comme un affront et sa mère lui aurait ordonné de rédiger des pages narrant à quel point elle est une fille désobligeante en incluant formules de politesses recherchées. Pas avec un stylo bille en plus mais avec une vieille plume et de l'encre de chine qui bave partout. Autant vous dire que s'endormir d'ennui sur sa feuille est une très, très mauvaise idée. Avec le temps, à défaut de pardonner à leur fille, la famille Eoganachta a fini par lui redonner un peu de mou. C'est à cette période qu'elle a pris un mini envol pour tenter d'être scolarisée sans un précepteur. Ils ont fini par accepter, un jour, sans lui donner de raison. Elle soupçonne que le précepteur leur ait fait faux bond et qu'il n'en ait pas trouvé d'autres qui correspondent à leurs exigences ultra alambiquées. Bref, la rentrée... un vrai choc culturel et de nombreuses références inconnues. Difficile de s'intégrer, de ne pas passer pour une fille complètement à côté de la claque. Elle a très mal vécu ce nouveau départ et la violence de la vie scolaire. Elle a toujours été collée à Nimue, dans une bulle familiale qui est loin d'être monnaie courante et avec une culture qui date de la période de leurs parents, si ce n'est pire. Elle s'est vite retrouvée seule et elle a eu l'impression que le monde que ses parents lui ont offert n'est qu'un voile masquant une vie faite de mille et une couleur. A force de les protéger de ce vaste univers, elle s'en sent totalement exclue. Elle leur en a un peu voulu sur le moment mais elle a un peu compris également quand elle a vu à quel point c'est compliqué de concilier ce qu'elle est et le monde de tous les jours. Les cours de piscine ? Impossible. Une bataille de pistolet à eau en pleine été ? Absolument impensable. Une sortie à la plage ? Ahahah hors de question. Les jours de pluies... déprime. Puis elle a rencontré une fille un peu à l'écart des autres elle aussi et elles ont fait connaissance. C'est la première amie en dehors de Bray qu'elle a réussi à se faire. Elle a fini par s'habituer à ce mode de vie. Avant qu'ils ne déménagent à nouveau.

Ses parents se sont toujours fait des amis facilement, peu importe le lieu mais attention, toujours des amis triés. On invite pas le bas peuple dans la famille. Sa mère n'aurait pas supporté une fréquentation qui ne met pas en valeur la famille et son prestige. Nimue, parfaite petite princesse sans voix, est devenue une martyre dans les conversations de sa mère. Une enfant prodige à qui l'on aurait coupé l'herbe sous le pied. Elle n'a jamais rien dit Nim, quand sa mère abuse un peu mais elle n'a pas vraiment eu l'occasion d'expérimenter l'extérieur. Ava communique un peu mieux avec sa soeur depuis qu'elle connaît la langue des signes. Elle se dit parfois qu'elle est cruelle de laisse derrière elle sa si jeune soeur, entre les mains de leurs parents. Elle assiste moins aux leçons. Elle prend des cours pour s'orienter vers une voie plus médicale que juridique comme ses parents le lui ont pourtant chaudement, disons plutôt fortement recommandé. Elle se sent toujours un peu triste quand elle voit les yeux si expressifs de Nimue. Elle profite du déménagement pour de nouveau redevenir proche d'elle. "Allez viens mon petit Merrow". Elle l'appelle toujours comme ça, encore aujourd'hui. C'est pas très flatteur... c'est un monstre marin irlandais qui porte malheur mais c'est un mot qui faisait rire Nimue quand elle fut en âge de ne plus craindre les monstres. C'est resté et puis c'est un moyen de casser l'image idéale que lui colle sans arrêt leur mère et que Nimue assume pourtant sans rechigner.
L'aînée de la famille passe de plus en plus de temps à rédiger ses cours sur ordinateur et à utiliser internet dans le cadre scolaire. Elle passe très peu de temps sur le web, seulement pour les informations, les petites annonces, sa messagerie et les sites de vêtements qui lui évitent de devoir se coltiner du shopping surtout en période de soldes. Elle ne commande pas sur n'importe quel site non plus, que des marques qu'elle connaît très bien. Ses parents trouvent qu'elle file de nouveau un mauvais coton. Ils n'aiment pas trop qu'elle leur échappe un peu. Elle a beau les écouter, ils la trouvent trop désinvolte, pas assez impliquée dans les affaires familiales. Une excellente raison pour essayer de lui trouver un mari, au moins ils n'auront plus à devoir la prendre totalement en charge mais il faut que cette personne soit quelqu'un à la hauteur mais ce ne serait pas marrant s'ils ne le faisait pas derrière son dos. Avalon n'y connaît rien en amour, que les vagues impressions que sa mère a pu lui donner. Un jour, on se marie et on fonde une famille ! Point. Pour ses parents et celles de cet homme, l'histoire est déjà scellée mais la seule à ne pas être mise au courant c'est Avalon. La mascarade est parfaite, se positionne tout en douceur. Ils se voient régulièrement dans la famille de l'un ou l'autre. Il lui fait souvent la conversation jusqu'à lui demander sa main et dire non, ce serait une telle honte sous les yeux de ses parents qu'elle cède. Elle ne ressent qu'une légère sympathie à son égard. La passion ça lui est totalement inconnu. Elle ne réalise pas ce que signifie cet engagement avant de s'installer avec lui.

Elle ne voit quasiment plus Nimue. Son mari n'aime pas la cadette, elle lui fait peur à force de ne jamais parler et il trouve toujours une alternative pour dire qu'elle ne peut pas passer tel ou tel jour. Elle lui envoie parfois des messages via internet, se familiarisant un peu plus avec la toile mais parfois Nim ne répond pas. Pas avant un long moment. Les journées de couples sont monotones et Avalon a l'impression de taire une partie d'elle même. Pas sa nature mais surtout ce qui la définit vraiment. Il ne l'écoute jamais, il ne veut jamais sortir. Il n'aime pas qu'elle sorte s'il ne vient pas avec elle et il ne parle pas d'elle à ses amis sauf s'il n'a pas le choix. Quand le sujet est abordé. Elle s'ennuie, il l'ennuie et elle a de nouveau la sensation de se trouver dans une cage. Comme avec ses parents. Il rentre parfois tard, très tard. Elle en profite souvent pour aller de nouveau sur internet. Elle ne regarde pas de streaming, ne télécharge rien : elle n'a jamais utiliser le net pour ça. Elle ne sait même pas faire. Elle va discuter avec des gens, sur des ... C'est quoi déjà le nom ? Des forums !  Ils parlent de tout et de rien. Derrière cet écran, elle se sent différente, nouvelle. Sans visage, pas jugée au premier abord. Il n'y a que son langage parfois trop soutenu qui la trahit. Elle n'en parle jamais à son mari, c'est son jardin secret. Ces nuits seules lui paraissent moins longues, supportables. Entre ça et les diners de famille ou tout n'est que faux-semblant... et où cette question revient sans arrêt : alors à quand un bout de chou ? Lui, ça le fait rire, il dit qu'ils ont le temps mais qu'ils y pensent. Faux ! Ils n'en parlent même pas mais ce sujet suffit à faire frissonner d'horreur Avalon. Si elle a bien découvert une chose c'est qu'elle ne veut pas d'enfants. Oh ce n'est pas qu'elle ne les aime pas non. C'est qu'elle ne veut pas devoir assumer cette responsabilité. Elle ne veut pas de descendance, pour l'instant c'est inenvisageable à ses yeux. Alors elle rit, jaune "un jour...". Non ! Elle se sent cernée, prise au piège. Elle se confie à une personne sur un forum : un homme, un ami. Ils se sont tout de suite trouvé un point commun. Il est de Bray. Ils ne se sont pas donné de prénom, l'anonymat génère une saveur mystérieuse. Elle se confie comme à lui comme à un journal intime et toujours il lui répond de son mieux. La seule chose qu'elle ne lui dit pas c'est qu'elle est une sirène mais le reste, ne lui semble pas tabou. Elle parle surtout de son mari, par extension de son malheur... elle ne le voit simplement pas. Les mots qu'ils lui répond sont un peu dur à avaler mais ils sont d'une évidence à toute épreuve : Cet homme ne t'aime pas. Elle ne répond pas. Pas tout de suite. Elle ne veut pas accepter que sa vie ne soit que superficielle...

Elle est toujours en couple, devenue kinésithérapeute, n'est plus qu'une pâle copie d'un être vivant quand sa soeur lui envoie un message qui la réveille aussitôt. Elle prend sa veste, appelle son patron pour lui annoncer son absence et prend le bus en direction de son ancienne demeure, celle de ses parents. Elle sonne à la porte, nerveuse et la jeune fille lui ouvre la porte en larmes, paniquée, lui sautant au cou. Tout va pour le mieux, reprends tes esprits Nimue, je suis avec toi maintenant. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Explique-moi. Elle fait de grands gestes, Avalon n'y comprend rien. Elle lui fait signe de ralentir et va lui chercher un verre d'eau le temps qu'elle respire un peu. Elle met peu à peu des mots sur ce qu'elle a vécu. Leurs parents ont eu un accident pendant qu'ils allaient à un gala de charité, organisé par des amis et sont à l'hôpitaux. Ils vont bien, rien de très grave, ajoute-elle tout de suite après pour ne pas effrayer Avalon. La blonde caresse doucement la tête de la brunette en se questionnant sur la raison d'un tel affolement. C'est disproportionné. Nimue reprend son récit. Elle s'est retrouvée toute seule. Ses parents lui ont programmés des cours de musique avec un professeur réputé dans le quartier, elle revenait de sa leçon. Quelqu'un l'a suivi, elle a vu une arme, elle ne se souvient pas de tout. La panique, l'adrénaline, elle a miraculeusement réussi à lui fausser compagnie mais elle refuse de sortir de nouveau de chez elle et comme les parents ne sont pas là... Elle sait qu'elle peut compter sur sa grande soeur. Avalon ne la laissera jamais tomber. Plus jamais, n'est-ce pas ? Oui, elle la ramène avec elle, chez elle, après avoir rendu visite à ses parents pour s'assurer qu'ils bénéficient des soins nécessaires. Nimue ne cesse de trembler, incapable de se détendre, quoi que lui dise Ava. Cette dernière lui fait un chocolat chaud pour la réconforter. Elle lui chantonne une berceuse, comme quand elle était enfant. La jeune femme finit par s'endormir d'épuisement. La porte s'ouvre, claque. Son mari est entrer et elle lui fait signe de faire moins de bruit. L'accueil est brutal, il lui demande ce qu'elle fait ici et lui dit qu'il veut pas la voir s'incruster dans leur vie de couple alors elle va la ramener chez elle immédiatement. Avalon secoue la tête " N...non... !" C'est sa soeur, son sang. Pas question de la laisser face à ses démons. Il peut comprendre ça. La claque retentit réveillant Nimue au passage. Elle en perd presque l'équilibre, la douleur la secoue suffisamment pour qu'elle reste un instant sans réaction quand il s'avance vers elle. C'est sa petite soeur qui attrape la boîte de bois sur la table basse et lui assène un coup suffisant pour qu'elles prennent le large.

Bray lui semble parfait pour un retour aux origines. Elle a signé les papiers, le divorce est presque prononcé et c'est sa mère qui lui a conseillé un avocat qu'elle connaît étant elle-même de la profession. Ces histoires les ont un peu rapprochés. Il lui ont cédé leur vieille demeure, qu'il louait toujours, ne se résolvant pas à la vendre. Avalon a envoyé un message sur le forum disant simplement : Je reviens à Bray. Ses parents lui ont répété cent fois de se méfier des habitants de Bray. Elle a promis de se méfier... pour les rassurer et elle est partie, avec Nimue, qui lui a demandé si elle pouvait venir. Elle n'a pas pu lui dire non. Elles seront colocataires mais cette fois, plus question de rester coincée entre les murs de leur maison. Elle ne sacrifiera pas une deuxième fois sa vie. Elle n'a personne pour la surveiller. Si ce n'est sa soeur mais elles vont vivre chacune leur vie. Juste être plus proches, partager une même maison et être là quand ça va pas pour l'autre. Elle n'a aucune intention de chaperonner sa cadette. Elle sera plus tranquille à Bray, plus libre. Pourquoi irait-elle empêché Avalon de voir sa vie comme elle le veut. De briser les codes. Et puis... il paraît que Bray est un lieu plus habité par la magie que ce qu'elle savait étant enfant. Tout ça attise ça curiosité. Elle est loin de se douter de tout ce que ça peut vouloir dire pour le futur.