Si tu venais à mourir, qu'est-ce que tu voudrais qu'il advienne de ton corps ? (enterré, incinéré, disséqué par un savant fou ?....)C'est une excellente question. Je pense que je voudrais le savoir enterré de façon traditionnelle, dans le cimetière où j'ai fait mes débuts, à Londres - oublié des vivants, je ne serais plus qu'une simple tombe dénuée de nom. Mais si je me liais à un autre suffisamment fort à l'heure d'écrire mes dernières volontés, je pourrais bien vouloir lui léguer mes restes - par affection, en quelque sorte. De toute façon, je ne serais plus là pour en profiter, pas vrai ?
Imaginons, tu gagne un prix Nobel de science (dans tes rêves), mais tu apprend que tu dois le partager avec Adam. Tu l'acceptes ou pas ?Obtenir un prix Nobel m'importe assez peu en définitive, je ne suis pas un chirurgien en quête de reconnaissance mais un passionné à plein temps. Si l'on m'en remettait un toutefois, je n'ai pas de raison de le décliner, et peu m'importe de le partager, tant que cela ne m'engage à rien vis-à-vis de toi. Encore que... ♡
Si tu n'avais pas choisi fossoyeur comme métier, t'aurais fais quoi dans la vie ? J'te verrais bien prof' en fac de médecine, ça aurait été folklo les cours Ayant obtenu haut la main mon doctorat, je serais très probablement chercheur, et il est tout à fait envisageable que j'ai passé également du temps à enseigner, pour propager cette passion du corps humain qui manque sincèrement. Mais il m'est arrivé de faire quelques cours, d'être invité dans des universités - ma réorientation n'invalide pas mon diplôme. J'aurais peut-être travaillé dans les pompes funèbres, dans les autopsies, je ne sais pas. J'aime essayer des tas et des tas de choses ! Je ne me satisfais pas d'une seule activité.
Quelle est la meilleure période pour creuser ?Je dirais que dans l'ensemble, toutes se valent - l'avantage de l'Irlande : il n'y a pas un écart phénoménal entre les saisons. J'excluerais toutefois l'hiver, qui durcit le sol, il m'est arrivé de peiner quelques fois au point de chercher des astuces pour réchauffer ma pelle ! (L'inconvénient, quand on a moins de force qu'il n'en faudrait pour son métier...) En soi, il n'y a rien de mieux qu'un temps humide : le sol ramollit, la pelle s'y enfonce comme dans du beurre, j'en tire un plaisir quasi indécent. Au final, je pense que c'est encore l'automne que je préfère, et l'air y est chargé de senteurs organiques de pluie et d'humus - mais gare aux feuilles mortes glissantes et aux accidents inattendus !
As-tu donné un nom à ta fidèle pelle ?Oh, j'ai pensé plus d'une fois à la baptiser, je l'avoue. Il m'arrive couramment de lui donner des petits noms affectueux mais je n'en ai fixé encore aucun. Tout ce que je peux en dire, c'est que tous ces petits surnoms que je lui donne sont féminins et très possessifs. Ma douce, ma belle, ma lady, ma fidèle... Et gare à celui qui me l'ôtera
Est-ce que tu préfères dormir dans un cercueil, ou dans un trou à la belle étoile ?J'aurais tendance à dire que je pourrais expérimenter l'un et l'autre sans problème, et que j'aurais tendance à préférer l'option avec la meilleure compagnie. En soi, je suis très friand d'expériences nouvelles, et c'est vrai que je n'ai jamais pensé à essayer cela... Je reviendrai vers vous lorsque j'aurai pu comparer les deux
(et je crois pouvoir affirmer que le cercueil sera préférable en hiver et la belle étoile en été!)
Aimerais-tu être père au foyer ?Dans la mesure où je serais capable de poursuivre mes activités à domicile, je pourrais me voir homme au foyer - ce n'est pas après un salaire que je cours, et j'aime assez bien être tranquille et sans responsabilités. En revanche, je ne pourrais jamais envisager de rester chez moi à me tourner les pouces, à me contenter de ménage ou ce genre de détails futiles. Et puis, il y a cet autre mot qui me dérange : dans
père au foyer, il y a père, et ce n'est pas vraiment quelque chose que j'ambitionne de devenir. Moins j'entends parler de ma progéniture, mieux je me porte.
Tu t'es fait une couleur ou t'as naturellement pas d'âme ?Je ne me fais aucune coloration, il m'arrive de tirer sur le châtain certes mais les tâches de rousseur sont une preuve suffisante de ma bonne foi. Pour ma défense... L'existence de l'âme n'a jamais été prouvée scientifiquement. On peut donc supposer que je n'en ai effectivement pas.
Quelles sont tes préférences en matière de fleuristerie ? Que je sache avec quoi décorer ton cimetière...Ne te sens pas obligé de venir t'occuper de
mon cimetière, je m'en sors très bien tout seul. Mais pour répondre malgré tout, je ne suis pas un fondu de botanique, et j'ai tendance à préférer le traditionnel.
Qu'est-ce qui te remettrait grandement en question entre : voir tes morts revenir à la vie, et se barrer du cimetière ? Ou, te réveiller avec un mal de crâne énorme sans aucun souvenir de la veille ?Sans aucune hésitation : s'il me fallait revoir toute ma conception de la mort, dans le cas où celle-ci s'avérerait ne plus être un point final, c'est toute mon existence qui en serait bouleversée, toutes mes activités, toutes mes convictions. Je ne sais pas ce qu'il me resterait. Je ne sais pas ce que je ferais. Pour être franc, je ne suis pas prompt aux crises d'angoisse, mais dans une situation pareille où je perdrais vraiment tous mes repères, je crois que ça serait susceptible d'arriver. La frustration, l'incompréhension - je finirais peut-être par me faire sauter la tête qui sait, ou alors je réussirais à m'adapter et je chercherais le
pourquoi de la chose. Dans tous les cas, je me serai remis en question.
En comparaison, une nuit de black out et une migraine ne sont vraiment pas grand chose. Désagréable, irritant, mais tolérable dans le sens où le temps se chargera de m'en débarrasser.
Pourquoi on enterre les morts ? C'est la société qui... Attends...
(mindblown, crise existentielle)
Qui est la personne à qui tu tiens le plus au monde ? Haha. Hum. Vous avez tous décidé de me poser des colles aujourd'hui, vous vous êtes passé le mot ? C'est très amusant de me retourner le cerveau je suis d'accord. Qu'est-ce que je suis censé comprendre par là ?
J'ai quelques très bons amis, des personnes avec qui je prends beaucoup de plaisir à passer du temps, mais en toute honnêteté... Ils ne me manquent pas outre mesure quand ils ne sont pas là. Il y en a parmi ceux-ci pour lesquels j'ai fini par développer une forme de possessivité, mais je ne sais pas si de vouloir rendre leur vie infernale pour mon propre plaisir signifie réellement que j'y tiens. Et en fin de compte, les personnes les plus capables de m'atteindre sentimentalement sont aussi celles que je suis le plus susceptible de tuer sur un coup de tête.
Fatalement, j'aimerais pouvoir répondre "personne" mais ce n'est pas très gratifiant. Comme j'ai tout de même une certaine considération pour les liens du sang, je dirais que ce sont mes sœurs qui correspondent le mieux à la description - pas toutes, oh c'est difficile à dire, mais Agatha a toujours eu une place un peu particulière.