N°2 + Balthier&Raphaël + Quand il cherche à t'exciter, tu cherches à l'esquiver.
Invité
Dim 20 Aoû - 23:41
Deux heures du matin. La pluie s'écrase sur la fenêtre entrouverte et le verre martelé couvre les bruits de pas aériens du chat de gouttière qui se faufile entre les pots de plantes évidés. En un bond, il atterrit dans ces derniers, écrasant la terre mouillée, laissant ses coussinets s'imprégner des aspérités - et une seconde plus tard, lorsqu'il saute à l'intérieur de l'appartement, ses traces de pas souille le parquet tandis que son museau se lève à la recherche d'une odeur particulière.
Ses yeux félins percent l'obscurité et son ouïe affinée confirme ses doutes - mais Raphaël avait une tendance à redoubler de prudence lorsqu'il rentrait sans prévenir au milieu de la nuit. Ce n'aurait pas été la première fois que Balthier ramène une conquête chez lui, profitant de son absence pour mieux la combler. Oh, Raphaël ne lui en voulait pas ; tout au plus s'agaçait-il de ne pas pouvoir profiter des lieux comme il l'aurait désiré, mais en un sens, il le provoquait. Il ne comprenait pas à quel point, ne s'imaginait même pas la torture qu'il pouvait infliger à son maître - mais il était conscient, malgré sa mauvaise foi, d'être profondément emmerdé par les intrus divers et variés. Il était incroyablement territorial, pour un djinn sans attache.
Les traces de pattes se transformèrent en trace de pieds et Raphaël cilla quelques fois pour laisser à ses yeux le temps de s'accoutumer à l'obscurité accrue par la vision humaine. L'absence de fourrure accentua le frais de la pièce et en un soupir presque blasé il referma la fenêtre derrière lui, relevant la flaque d'eau qui s'était formée à ses pieds pour mieux l'ignorer. Après tout, ce n'était pas de sa faute si Balthier l'avait laissée ouverte malgré la météo. Sans autre forme de procès, il alluma la lumière, laissant l'ampoule clignoter paresseusement avant d'ouvrir les placards à la recherche de quoi assouvir ses caprices.
Fort heureusement, il y avait des Coco Pops, songea-t-il en attrapant le paquet pour mieux rejoindre la chambre, jetant à peine un coup d'oeil à la silhouette de Balthier sous les draps avant d'aller attraper un pantalon de pyjama. « J'ai pas sommeil. » lance-t-il à la cantonade tout en s'habillant d'une main, comme si relâcher sa précieuse nourriture lui coûtait bien davantage qu'une maladresse pour se revêtir. « On regarde un film ? » Que ce soit sa manière à lui d'annoncer son retour ou une manière de combler ses manquements au vœu de son maître, rien ne laissait présager que Raphaël lui-même désirer autre chose de plus subtil. Et pourtant, lorsqu'il s'agissait de Raphaël, c'était bien souvent le cas - mais il avait déjà du mal à se l'admettre à lui-même, alors aux autres... « Je peux lancer PornHub sur ton pc portable, si tu veux pas bouger du lit. Je sais que c'est ton préféré. » Et il plongea sa main dans son paquet de céréales pour engouffrer une bouchée, parfaitement impassible.
Invité
Lun 21 Aoû - 2:15
Quand il cherche à t'exciter...Raphaël & BalthierEncore une nuit seul. J’avais été prêt à parier quand la soirée avait débuté qu’Anonyme allait resté à l’appartement un peu, mais sitôt son repas avalé, il avait filé. Et c’était la veille. Il lui arrivait de se barrer comme ça pendant toute une journée, bien qu’il reste en contact avec moi en m’envoyant des messages pour ne rien dire, à part qu’il était toujours dans le coin, et encore, ça je n’en avais pas la certitude. Toute la nuit, toute la journée qui avait suivit, je m’étais donc fait à l’idée de ne pas le voir revenir, rageant et bougonnant, incapable de me concentrer sur les livres que j’étais en train de lire. Cette seconde nuit donc, j’avais préparé le coup, je n’avais pas été seul. Mais cette fois-ci, rien n’avait eu lieu dans l’appartement. Ni dans un lit tout court. J’avais arrêté depuis bien longtemps de culpabiliser vis-à-vis de mon addiction aux actes charnels et donc de me laisser aller dans tout en tas d’endroits particuliers. J’essayais surtout d’être discrets et de ne pas m’ébattre devant témoins. Généralement, quand j’enchaînais les étreintes comme ça, sans de réel confort, c’était sous le coup de la colère et de la frustration. Que je ne cherchais pas à identifier ni à comprendre. Dès que j’avais tendance à trop penser, je repartais à la chasse d’une nouvelle ou d’un nouveau partenaire, peu importe l’âge tant que la majorité était atteinte. C’était exactement ce qui était arrivé cette nuit là, mais la pluie avait fini par calmer un peu mes ardeurs mais aussi par réveillé ma morosité. Les mains dans les poches j’avais rejoins mon Triplex, le n°2 de Pilgrim Village, ne faisant que peu de cas des gouttes qui me tombaient dessus.
Accrochant ma veste légère, rangeant mes chaussures mouillées, je ne me déshabillais qu’une fois dans la salle de bain, laissant mes vêtements de la soirée dans la panière à linge, prenant rapidement la place sous le jet chaud et massant de la douche. Est-ce qu’au réveil j’aurais le plaisir de voir mon squatteur de Djinn, sous quelque forme que ce soit? Pendant les moments où je n’étais pas occupé, je songeais à lui envoyer un message, pour savoir s’il était dans les environs, s’il allait encore manquer à ses devoirs. J’avais vaincu cette faiblesse à l’aide de quelques verres et de grands coups de bassins. Mais le fait était qu’il y avait quand même quelque chose qui me manquait. Une fois propre, dans le plus simple appareil, je rejoignis ma chambre sans prendre la peine d’allumer la moindre lampe. Avant toute fois, et malgré la pluie, j’entrouvrais légèrement une fenêtre du salon, dans l’espoir où, le Djinn passerait. Je ressemblerais presque à un enfant qui prépare la visite du Père Noël… Sur le lit, m’attendait une toute autre créature que celle que j’espérais, mais qui me fit sourire quand même et qui apporta un peu de lumière et de douceur à cette soirée et cette nuit particulièrement féroces. Fish&Chips, mon panda roux. J’avais allumé l’éclairage de basse intensité et sitôt, alors qu’il était allongé sur les draps de tout son long, il avait levé sa petite tête, sans pour autant bouger. Un simple regard échangé, c’était tout. Et c’était suffisant. Sans un bruit de plus que la pluie martelant les fenêtres et leurs carreaux, je me glissais dans le lit, laissant la place à ma sale bête adorable, replongeant ensuite la pièce dans le noir.
Combien de temps est-ce que ça avait duré ? Est-ce que je m’étais seulement endormi ? J’entais du bruit, qui provenait de la cuisine, mais rien qui ne puisse réellement m’alarmer et me dire que je devais me bouger. Surtout que Fish&Chips ne bougeait pas non plus, il devait sans doute ronfler. La tête enfoncée dans les draps, le corps à moitié recouvert sous les draps, je me tournais dans le lit sans pour autant ouvrir les yeux. Quoi que ce soit, tant pis. Je n’avais aucune envie de me lever. Cependant, j’eus la réponse assez vite à la question que je ne me posais pas puisque quelques secondes après, la voix de Raphaël Links, Anonyme, résonna dans la pièce. Je me tournais légèrement pour deviner son corps à contre jour avec la lumière qui venait de la cuisine par la porte ouverte de la chambre. Je me sentis juste fou de joie de le voir même si je ne laissais rien paraître et que je ne bougeais absolument pas. Tout comme le panda roux qui souffla juste pour signifier sa contrariété à être encore une fois réveillé. Je le supposais en train de s’habiller, j’avais donc bien fait d’ouvrir la fenêtre vu les mouvements dans la mi-pénombre, à ma grande déception. Mais il était clairement en train de me proposer de me rejoindre, et pas juste pour regarder Mary Poppins. Haussant un sourcil et me redressant sur les coudes, je laissais entendre un rire.
« Pas besoin de t’habiller dans ce cas. Ne te fais pas prier et monte dans le lit. Et fais gaffe à Fish&Chips. Choisis ce que tu veux, tu sauras quoi faire pour me réveiller. »
Il y a comme un outrage dans sa voix, lorsque Balthier lui propose d'oublier de s'habiller ; mais Raphaël était bon acteur et il était toujours difficile de cerner si ses émotions étaient vraies ou s'il en jouait sans moralité. La vérité, c'est qu'Anonyme n'était pas un être humain : en conséquence, il était presque de bon ton de s'imaginer que toutes ses réactions étaient feintes tant il n'était qu'un ersatz de ce qu'il prétendait être. Le djinn en jouait, évidemment. Il était plus simple d'emmerder son Monde quand ce dernier était incapable de vous cerner. Toujours entre deux humeurs, jamais réellement dociles, le mensonge un peu trop facile : mais ça ne voulait pas dire qu'il ne ressentait rien. L'outrage n'était pas tant le fait qu'il faisait effectivement froid ou même une question de pudeur : l'outrage venait de la compréhension de la situation et Raphaël avait toujours beaucoup de mal à évaluer sa relation avec Balthier.
« Ce que je veux ? J'ai envie de revoir Cars. » annonça-t-il sans réellement laisser le temps au magicien de réagir à sa première intervention, le discours haché par les céréales qu'il n'avait pas cessé de grignoter tandis qu'il attrapait dans un équilibre relatif l'ordinateur portable de Balthier pour mieux le caler sur le lit.
Autre originalité inattendue : on pouvait s'imaginer que les djinns adoraient les animaux, puisqu'ils en prenaient souvent l'apparence. En vérité, c'était une préférence de caractère individuelle. Le fait que Raphaël soit presque en osmose avec les enfants ne lui venait pas de sa condition de génie, par exemple, mais d'une réelle particularité qui lui était propre. En conséquence, son rapport aux animaux était... quelque peu houleux. Ce n'est pas qu'il ne les aimait pas, mais plutôt qu'il était indifférent par rapport à eux. Fish&Chips ne fit pas exception à la règle, et la relation entre Raphaël et le panda était au mieux une tolérance tacite. Bien qu'Anonyme tenta à plusieurs reprises de l'emmerder en prenant l'apparence d'un panda roux, mais l'animal de compagnie de Balthier semblait toujours voir à travers son jeu. Sans doute parce que les pandas roux ne courraient pas les rues, en Irlande, mais c'était une autre histoire.
Repoussant - sans brusquerie néanmoins - la bestiole, Raphaël se glissa aux côtés de Balthier, calant son paquet de céréales entre ses jambes et réagissant à peine à la marque d'affection du magicien si ce n'est lui jeter un rapide coup d'œil par-dessus son épaule. Son dialogue physique ne se montrait jamais réticent aux avances de Balthier, mais il ne trahissait jamais une quelconque velléité non plus, retranscrivant assez justement le dilemme moral que pouvait avoir le djinn à ce sujet.
« Ou alors un film d'horreur. » rajouta-t-il à demie-voix, comme s'il réfléchissait pour lui-même, avant de porter totalement son regard sur Balthier pour que ce dernier lui donne une réponse concrète. « J'ai peaufiné les choix, dis-moi ce que tu préfères. »
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