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 Quand on n'a plus de famille, on n'a plus de repères. ~ Ft. Mab'aer Family

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ft. Daegan & Eoghan
Le père et le fils Mab'aer ne se sont pas parlé depuis des années, ils sont en froid depuis dix ans maintenant. Si Law jusqu'à présent n'a éprouvé aucun désir de reprendre contact avec son père, ce n'est pas le cas de Daegan, qui le surveille et a enrôlé son frère cadet pour essayer de le convaincre de revenir auprès de lui. Jusqu'à maintenant donc, puisque Law, après les évènements récents et les morts violentes, il se dit plus que jamais que c'est le moment. Et Eoghan dans tout cela ? Il commence à en avoir un peu assez de cette situation.

Le temps guérit les blessures, même les plus profondes.
Très sérieusement, j’adorais travailler. Ça m’avait prit du temps pour me décider, pour savoir ce que je voulais faire ou non de ma vie, ce qui semblait être le mieux pour moi, ce qui paraissait faisable ou pas, déjà que j’avais laissé tombé ma carrière d’aventurier explorateur des mers assez tôt, j’avais essuyé des refus catégorique de la part de ma mère pour certains métiers qui me paraissaient idéaux sur le moment. Et puis, quand enfin j’avais su, il m’avait fallut du temps pour atteindre mon but. J’avais cumulé deux boulots pour ça, j’avais bossé dur, j’avais mis de côté. Alors que je n’allais pas forcément au mieux, j’avais donné toute mon énergie pour parvenir à réaliser mon projet d’avenir, jusqu’à ce que je l’obtienne enfin. Mon petit havre de paix, mon petit bébé, mon Aquarium. Cela faisait trois ans que je l’avais ouvert, non sans mal, et je m’y donnais à corps perdu. Ca me permettait vraiment de pouvoir souffler, de m’éloigner de l’ambiance étouffante qui régnait un peu trop autour de moi, de la présence quasi oppressante de ma mère et de ma grand-mère, c’était comme si elles étaient toujours là, juste derrière moi, à regarder ce que je faisais, et si je le faisais bien. Ici, au Fantasea, c’était moi qui gérait, je faisais ce que je voulais quand je le voulais, les choses se déroulaient comme elles devaient se dérouler, sans le moindre problème. Ou presque. Oui parce que bon, cela faisait peut-être trois ans que l’aquarium était ouvert, mais je ne faisais pas non plus des bénéfices de fou, en même temps, je ne l’avais pas battis pour ça. Du coup, je manquais de personnel, et spécialement de guide pour faire les visites, surtout en week-end, c’était là où il y avait le plus de monde. De temps en temps mon oncle venait me donner un coup de main, heureusement qu’il venait d’ailleurs, mais ce n’était pas non plus tout le temps. Et puis bon, comme c’était mon oncle, je ne pouvais pas non plus l’obliger à venir chaque fois que j’avais besoin d’aide, ou plus exactement, chaque fois que je ne voulais pas faire les visites, déjà que je l’obligeais à porter la tenue qui faisait office d’uniforme… au moins il échappait au  badge avec son nom dessus. Le Refuge était suffisamment petit comme ça, pas mal de gens savaient qu’il « bossait » pour moi.

Bref, il n’était pas là aujourd’hui et c’était donc à moi de m’occuper de la nouvelle visite pendant que ma seule guide était déjà en train de faire la précédente. Prenant une profonde inspiration face à ce groupe de curieux qui me tétanisait sur place avec leurs sourires et leurs regards brillants d’excitation, je donnais un petit coup de kazoo pour demander le silence et m’attirer ainsi toute leur attention. J’essayais tant bien que mal de cacher mes jambes qui flageolaient, de contrôler les rougeurs sur mes joues et surtout de bien articuler haut et fort le petit discours que je m’étais écrit lors de mes premières visites et que je changeais petit à petit, au fil de l’évolution des espèces dans les bassins, et surtout en suivant l’agrandissement de l’aquarium. On aurait pût croire qu’avec les années, je me serais habitué à la chose, mais non. J’avais toujours aussi peur de parler à la foule, je me sentais toujours aussi mal à l’aise. Nous n’étions qu’au premier bassin et je ne parvenais pas à contrôler mes mains pour les empêcher de trembler comme des feuilles. Je dû même m’arrêter deux ou trois fois dans mes explications pour reprendre mon calme. Heureusement, ma guide qui revenait avec le groupe précédent du fond de l’aquarium arriva à ma rescousse. Ni une ni deux elle envoya ceux qui terminaient la visite dans la boutique et récupéra les autres, pressant au passage mon bras pour essayer de la rassurer. Si je le pouvais, je lui accorderai bien des jours de repos supplémentaire. Je pouvais toujours l’augmenter un peu pour la remercier, mais ce n’était pas vraiment pareil. La pauvre, au lieu de l’aider dans son travail, comme je me devais de le faire, je la surchargeais encore plus. J’attendis qu’elle ait passé le premier couloir avec le groupe pour me laisser glisser par terre, le dos appuyé contre la vitre des poissons d’eau douce, les mains dans les cheveux. Du calme. C’était mon havre de paix ici, c’était le seul endroit où je ne devais pas avoir peur de quoi que ce soit, le seul endroit où je savais que je contrôlais les choses. Mais à vrai dire, il y avait bien d’autres peurs qui me tétanisaient en ce moment, entre Mihael, ma mère, les tensions ambiantes, et ce qui se passait dernièrement au Refuge, les meurtres en série, mes peurs limites paranoïaques s’y donnaient à cœur joie. Mais récemment, j’avais découvert quelque chose qui me calmait. Je ne savais pas trop si c’était un souvenir ou pas, ça avait resurgit depuis que j’allais voir grand-père Darren sur sa tombe, je me revoyais, tout petit, avec lui dans la piscine de la maison familiale, je nageais entre ses jambes, autour de lui, et on riait tous les deux. Il faisait beau et chaud, il y avait mes parents, heureux, Eoghan et Dana, plus grands que moi, mais des enfants encore. J’entendais encore l’eau qui clapotait autour de moi, je me revoyais dans ses bras, me débattre un peu pour retourner à l’eau et échapper à ses chatouilles… Et grand-mère Ellen. Je ne l’avais pas vu depuis très longtemps. Elle devait sans doute m’en vouloir de ne pas avoir été là pour les funérailles de grand-père. Je serrais les dents en rouvrant les yeux et en soupirant. Même si cela déplaisait à ma mère, eux aussi été ma famille. J’avais pût reprendre contact avec Eoghan, mais c’était grâce au hasard en quelque sorte. Mais dans l’état actuel des choses, je ne me voyais pas aller frapper à la porte de la maison Mab’aer et faire comme si de rien était. Il fallait que je parle à mon père d’abord. Ça aussi ça me faisait peur. Mais plutôt parce que j’avais peur de rejet.

Je me levais finalement et m’étirais, soupirant une nouvelle fois et regardais autour de moi, les bruits du groupe s’entendaient toujours, mais ça ne me faisait plus le même effet. J’allais pour rejoindre mon bureau à l’étage quand je fus attiré par quelque chose dans les fausses plantes. Ça remuait. Fronçant les sourcils, je m’approchais du pot qui avait attiré mon attention, et en poussant les tiges, je tombais nez à nez avec une petite boule de fourrure que je connaissais bien.

« Fish&Chips ! Qu’est-ce que tu fais là ? Par où tu es sorti en plus ? »

Mon jeune panda roux répondant au doux nom d’un mélange de poisson et de friture était allongé dans le pot, tranquillement, me regardant avec un air de ne pas comprendre où était le malaise. Je le gardais toujours avec moi quand je travaillais et lors des visites je le mettais dans mon bureau pour qu’il ne soit pas la victime de trop d’attention, surtout de la part des enfants. Sauf que bien souvent, il s’échappait. Je le pris dans mes bras en gratouillant sa tête et reprit donc mon chemin pour grimper l’escalier et rejoindre mon bureau.
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Pour la troisième fois cette semaine, une énorme Harley Davidson bordeaux et noir quitte son domicile dans un assommant bruit de moteur. Fraichement remise en forme par Marlon, la belle fait des siennes sur la route, dirigée par une main ferme de Gallois. Daegan apprécie l’assise que sa moto lui offre, mais ce qu’il préfère c’est ces accélérations. De 0 à 100 en moins d’onze secondes. Ce n’est pas vraiment au Refuge qu’il peut en profiter mais sur de longue distance, comme sur les rocades New-Yorkaise. Vêtu d’une grosse veste en daim doublée de mouton noir, il n’a pas froid malgré le temps hivernal. Le Refuge à beau se trouver dans une annexes de la dimension humaine, il profite quand même des aléas que subissent les Etats-Unis, côte Est. Dévalant sa rue pour rejoindre le centre-ville, l’agent immobilier ne réfléchit même pas au chemin qu’il va suivre pour parvenir à destinations. Du fait de son métier il connait ce bled par cœur, chaque rue, chaque immeuble … Alors échapper à l’aménagement d’un aquarium il y’a quelque années, ce n’était pas possible. Pas vraiment passionné par la friture, Daeg’ n’avait pas jugé bon de le visiter, n’ayant personne avec qui partager ce genre de sortie. Mais son petit frère n’avait pas tardé à lui apprendre le nom du propriétaire. Nom qui était le sien, du fait de leur lien familial.

Au départ, Daegan avait été heureux de voir que son fils avait gardé son patronyme, mais les mois ont passés et l’orgueil a ressurgit. Pas moyen de s’y rendre, hors de question. Son fils l’avait rejeté à son 18eme anniversaire et n’avait jamais souhaité reprendre contact. Qu’il en soit ainsi ! Sa mère lui avait bourré le crâne d’idiotie au sujet de son paternel, et lui n’avait rien pu faire à part abdiquer. Comment Law avait-il pu oser dire qu’il ne s’était pas battu pour lui ? Ce n’était pas de sa faute si les Carson avaient le bras long et la dent dure. A part le Kidnapping et l’expatriation en Australie, Daegan n’avait trouvé aucune solution. Cela fait 10 depuis une semaine que père et fils ne se parlent plus. Il arrive qu’ils se croisent en ville ou au Drunk Mermaid, mais rien ne se passe jamais. Généralement, le premier arrivé quitte le lieu et laisse sa place. Eoghan fait le tampon et tient informé son frère ainé des occupations de Law mais en restant assez … évasif. Ils se sont toujours entendu ces deux-là, forcément, une dizaine d’années les sépares. Déjà quand Law est né, Eog’ prenait plaisir à jouer avec le bébé, et il a été très triste quand Daegan lui a annoncé le divorce et surtout, la perte de la garde de l’enfant. Cette séparation ne fut pas dure que pour le couple.

Mais aujourd’hui, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et Daegan en souffre. 10 longues années qu’il interroge qui peut répondre au sujet de son fils. 10 ans qu’on lui demande s’ils sont de la même famille car c’est étonnant, on ne connaissait pas de fils à Daegan. Forcément, on le lui a pris alors qu’il n’avait pas 4 ans. Les gens ont oublié que leur agent immobilier préféré avait un fils, et le plus triste, c’est que parfois, il l’oublie lui-même.

« Putain d’bagnole de merde ! FAIT GAFFE CONNASSE ! » grogne Daegan dans son casque en fusillant du regard la blonde, sidérée, qui vient de lui couper la route. Il se retiens d’ajouter que les femmes au volant, c’est pas beau à voir ; ça serait être trop macho ; mais ça lui a effleuré l’esprit. Eh oui, certaines femmes feraient mieux de ne pas trop s’approcher des domaines masculin, m’enfin. Daegan reprend sa route jusque Coconut Grove et slalome patiemment entre les voitures cantonnée au pas. Tout naturellement il est arrivé devant le Fantasea et ouvre de gros yeux en constatant sa destination. A croire que c’est son inconscient qui l’a guidé jusque-là. Quelque secondes il hésite à repartir mais c’est plus fort que lui. Il suit ce petit manège depuis trois jours, à venir là. Se faufiler dans l’aquarium. Se planquer dans un coin. Observer son fils. L’anniversaire des 10 ans de froid lui a fait très mal. Malgré toute sa fierté et son orgueil, aucun père ne peut renier son fils ainsi, sans raison valable. Ses tergiversations nocturnes l’ont fait venir à conclure qu’aucun père ne doit ignorer son fils comme il le fait. Il n’y a aucune raison valable d’oublier la chair de sa chair. Le cœur noué sur le siège de son Harley, Daegan retire son casque et observe le bâtiment. Il va bientôt en connaitre chaque détail par cœur à force de venir ici et de rester devant à le bader. Cette scène dure un peu plus de 5 minutes, les passants croient qu’il attend quelqu’un. Parfois, une personne ayant terminé la visite de l’aquarium lui  a demandé si tout allait bien. « On fait aller. »avait-il répliqué sans quitter le logo du Fantasea des yeux.  

Prit par la témérité, Daegan finit par passer son bras dans son casque et quitter sa moto pour s’aventurer dans l’aquarium. Une visite est en cours et personne ne tient le guichet. Un simple cordon fait sous entendre à la clientèle qu’il faut patienter. Sur de lui, il l’enjambe et prend le contrepied de la visite. Directement rendu dans la boutique, il sait où regarder. L’escalier grimpe au bureau de son fils, mais généralement pour le trouver il faut aller vers les grands bassins. Cette fois, Daegan se stoppe net lorsqu’il aperçoit son fils grimper l’escalier. Plaqué derrière un étal de peluche poisson clown, il le suit des yeux en silence, conscient que ce n’est pas aujourd’hui qu’ils se reparleront …
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J'avais passé une bonne partie de ma nuit et de la matinée qui avait suivit à préparer ma classe pour la semaine qui arrivait. Ca semblait pas énorme dit comme ça, mais ça faisait tout de même une sacré masse de boulot en fait. Si vous vous posiez la question, oui j'avais bien dormit quand même. Je savais quand m'arrêter pour ne pas manquer de sommeil non plus. J'adorais mon travail, mais le but n'était tout de même pas de se tuer à la tâche non plus. Ce serait totalement bête. Puis je n'étais pas sûr que mes proches apprécie des masses. Surtout que je risquais d'être très irritable avec le manque de sommeil. Ou alors de devenir juste une sorte de loque. A vouloir trop travailler, j'en arriverai à ne plus rien faire du tout. Ce serait tout de même triste et des plus paradoxal. Donc autant bien dormir la nuit et terminer ce qu'on avait commencé le lendemain.

Il n'empêche, après quelques heures, mon cerveau commençait à surchauffer. Je préférai travailler le matin, parce que comme ça, je savais qu'il n'y avait personne ici, Castiel et Spencer travaillant tous les deux au Drunk Mermaid. Puis je les connaissais bien mes petits jeunes, si ils n'étaient pas en train de travailler, il décuvaient sans doute de la veille. Enfin pas en semaine, mais le week-end… Ca arrivait à tout le monde non ? Bref, dans tous les cas, il n'y avait pas un bruit et c'était parfait pour travailler. Mais il n'empêche que j'avais mes limites aussi. Je n'étais pas du genre à aimer rester assis derrière mon bureau toute la journée. A un moment ou un autre, il fallait que je sorte. Il fallait que j'aille prendre l'air un peu. C'était peut-être mon côté fée qui m'y poussait. Après tout, les fées étaient des créatures très proche de la nature. C'était normal qu'on préfère être dehors à savourer les grands espaces.

Ainsi, mes derniers exercices bouclés, j'attrapais une veste pour sortir. Il ne faisait pas forcément très froid, mais je n'avais pas envie d'attraper un rhume bêtement. J'étais rarement à court d'activité durant le week-end. J'avais toujours plein de truc prévus. Ainsi, aujourd'hui, je n'hésitais pas longtemps avant de me rendre au Fantassea. Cela faisait un petit moment que je n'étais pas aller donner un coup de main à l'aquarium de mon neveu. J'étais plutôt content de bien m'entendre avec ce dernier d'ailleurs. Je servais encore de lien entre lui et son père. Ils ne s'étaient toujours pas reparler, mais je savais que de ne pas pouvoir prendre de nouvelles de son fils lui-même commençait à ronger Daegan. Il ne le disait peut-être pas ouvertement. Mais je connaissais mon frère. Je faisais donc de mon mieux pour essayer de les ramener l'un vers l'autre, subtilement, mais ils ne me facilitaient pas vraiment la tâche non plus. Pour le moment, tout ce que je pouvais faire, c'était continuer de passer du temps avec mon neveu et voir comment les choses évoluent.

J'arrivais au Fantassea, saluai les employés que je connaissais bien à présent. Ce n'était pas le première fois que je venais, ils avaient l'habitude à force. Visiblement, il y avait tout de même du monde aujourd'hui à l'Aquarium. Il faut dire que le week-end devait être les journées les plus chargées. Ainsi, je me retrouvais à donner un coup de main à la boutique. Que ce soit ça ou les visite, ça ne me dérangeait pas de m'occuper des deux à vrai dire. J'allais là où il y avait besoin d'aide. J'avais croisé plusieurs de mes élèves accompagnés de leur parents d'ailleurs. J'avais pris un peu de temps pour discuter avec eux. C'était toujours sympathique. C'est sûrement pour ça que j'aimais sortir et venir apporter mon aide un peu partout. J'aimais voir du monde, parler de tout de tout et n'importe quoi. Et à parler de connaissance, j'étais en train de ranger quelques articles déplacés, lorsque j'aperçus une tête que je ne connaissais que trop bien.

M'approchant à pas de loup de Daegan, je remarquais qu'il espionnait son fils qui venait de monter vers son bureau. Cela me fit soupirer. Il n'était pas possible celui là.

- Tu sais que ça ne va rien changer de rester là hein ?

J'avais juste dit ça pour signaler ma présence auprès de Daegan. Je n'attendais pas vraiment de réponse de sa part. Je savais qu'il allait encore me grogner quelques excuses. Et avant qu'il n'ait le temps de dire quoique ce soit, je lui attrapais le poignet et commençait à le tirer en direction du bureau de Law. J'entrai d'ailleurs dans ce dernier sans même frapper. Ma propre audace m'étonnait parfois.

- Salut Law. Désolé pour le dérangement. Mais ça devient pitoyable là alors. S'il vous plait… Juste… Arrêtez de faire ça et parlez-vous bon sang. Je vais pas jouer les pigeons voyageurs éternellement.

C'est vrai quoi ! J'avais peut-être des ailes, mais ce n'était certainement pas celles d'un pigeon. Puis pour ma défense, Daegan aussi avait des ailes. Enfin bref. J'avais aucune idée de ce que les deux pourraient bien se dire, mais j'étais bien déterminé à ne laisser personne sortir de cette pièce sans que tout ne soit réglé une bonne fois pour toute. Le plus dure serait sans doute de ne pas se laisser attendrir par le Panda Roux de Law. Je sais, ça n'a rien avoir, mais cette petite bête est tellement adorable…
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ft. Daegan & Eoghan
Le père et le fils Mab'aer ne se sont pas parlé depuis des années, ils sont en froid depuis dix ans maintenant. Si Law jusqu'à présent n'a éprouvé aucun désir de reprendre contact avec son père, ce n'est pas le cas de Daegan, qui le surveille et a enrôlé son frère cadet pour essayer de le convaincre de revenir auprès de lui. Jusqu'à maintenant donc, puisque Law, après les évènements récents et les morts violentes, il se dit plus que jamais que c'est le moment. Et Eoghan dans tout cela ? Il commence à en avoir un peu assez de cette situation.

Le temps guérit les blessures, même les plus profondes.
Mon bureau, je n’y allais pas très souvent en vérité. Je préférais passer mon temps dans l’aquarium même, près des bassins, à parler à ceux qui me posaient des questions sur les espèces présentes, à organiser les plongées avec ceux qui le voulaient avec les poissons. Je n’y allais que pour me consacrer à l’administratif. Un jour peut-être, j’aurais une secrétaire à qui confier tout cela. Pourquoi est-ce que j’étais monté ? Déjà pour remettre Fish&Chips dans son panier, oui, il avait un panier, et pour m’isoler aussi un peu. Le week-end, l’aquarium se remplissait énormément, et vu la piètre qualité de ma prestation quelques minutes plutôt, il valait peut-être mieux que je reste en retrait. Après tout, mon travail maintenant était surtout de la gestation et administratif, il n’y avait pas besoin que l’on me voit, en dehors des galas, des repas d’affaires et autres cérémonies et autres obligations qui me barbaient mais auxquelles je ne pouvais échapper. Dans lesquelles je croisais mon père, ce qui rendait encore plus insupportable les choses. Etant donné que je ne parlais pas vraiment de mes affiliations, ou du moins avec très peu de gens, je ne savais pas comment la population du Refuge nous voyait tous les deux. Je portais son nom, mais à vu de nez, on ne pouvait pas dire que je ressemblais beaucoup physiquement à ma famille de Fées, blonds bouclés aux yeux bleus, il y avait de quoi douter. Parfois on me posait la question s’il y avait un lien de parenté entre l’agent immobilier du Refuge Mab’aer, ou encore avec le Directeur et Instituteur de l’école, mais j’éludais la question. Sinon d’autres allaient suivre, des questions qui allaient réveiller de vieilles blessures qui continuaient toujours de saigner. Tout ça pour dire que je me retrouvais dans mon bureau, assis sur mon fauteuil à regarder Fish&Chips assis devant le bocal de Watson, mon poisson, trempant de temps en temps sa patte dans l’eau sans pour autant essayer de l’attraper. Et Watson tournait légèrement dans le petit tourbillon que la patte avait provoqué, mais pas la moindre once de panique dans ses arrêtes, avec le temps, il était sans doute pour ainsi dire blasé. Enfin, il ou elle, je n’avais jamais vraiment cherché à vérifier. J’étais pour ainsi dire perdu dans la contemplation de mes deux animaux de compagnie, dans le calme de mon bureau où résonnaient les bruits des bassins par moment, le ronronnement des pompes qui nettoyaient l’eau. Ça pourrait être un véritable boucan pour certains, ou un silence angoissant pour d’autre, mais pour moi c’était l’environnement idéal afin de travailler, ça me rappelait l’océan. Et aussi quelque part le ventre de ma mère, mais ce serait partir dans une réflexion beaucoup trop philosophique.

C’était donc le calme absolu jusqu’à ce que la porte du bureau ne s’ouvre en grand et que n’entrent deux personnes que je n’attendais pas. Surtout une en particulier. Depuis trois ans, alors que quelque part au fond de moi, j’avais toujours espéré, mon père n’était jamais venu au Fantasea, du moins, pas à ma connaissance, pas une seule fois, et je l’avais pourtant bel et bien sous les yeux. Pas le temps de me remettre de cette apparition que mon oncle, oui, c’était bien la seconde personne présente et que je n’attendais pas, je croyais qu’il ne viendrait pas aujourd’hui d’ailleurs, me fit savoir, enfin nous fit savoir, qu’il en avait assez d’être notre émissaire. De mon côté, même si je ne l’avais jamais clairement dit, je faisais rapporté certaines choses à mon part grâce à Eoghan, et en quelque sorte, j’apprenais que lui c’était servit de son frère pour avoir des informations sur moi. Enfin, étais-je vraiment surpris ? Je ne m’étais jamais vraiment posé la question en réalité. Quelque part, je savais que ça devait être le cas, qu’il fallait être idiot pour ne pas y songer, était-ce peut-être la partie de moi toujours attaché à lui qui avait fermé les yeux ? Toujours est-il que je me redressais un peu sur mon siège, les observant chacun leur tour. Mon panda roux faisait de même, sauf que lui était comme suspendu dans le temps, sa patte à moitié dans l’eau, la tête tournée vers l’étranger de la pièce. Il avait l’habitude de mon oncle (il lui fouillait souvent les poches d’ailleurs, quand il ne dormait pas dans ses capuches de sweat, ce qu’il me faisait aussi), je le soupçonnais d’ailleurs d’obtenir par son biais ce que je lui refusais comme sucreries. Curieux comme il l’était Fish&Chips quitta le bocal de Watson pour descendre du bureau, et s’approcher, en restant à une distance raisonnable de mon père.

Moi, je ne savais pas exactement comment réagir. J’avais très envie de m’enfuir, de sortir par une trappe secrète qui descendait dans le grand bassin pour échapper à ce moment gênant et angoissant, mais j’étais comme collé au siège, je ne parvenais pas à bouger, à remuer. Mon regard était à présent sur l’homme que j’avais toujours admiré depuis probablement ma naissance jusqu’à… jusqu’à seize ans. Je me souvenais de chaque fois où ma mère m’avait permis de le voir, de chaque anniversaire où je lui sautais dans les bras, où je lui donnais tout un tas de dessins et de cadeaux (de son anniversaire, de la fête des pères, et aussi tout ceux pour Dana, Eoghan, Grand-père Darren et Grand-mère Ellen), où je ne me détachais jamais de lui, quand je pleurais pour qu’il vienne me border dans mon lit et me raconte une histoire, quand je m’endormais sur ses genoux et contre son torse. Ma gorge se serra alors que tous ces souvenirs me revenaient en pleine face et que je devais absolument me souvenir comme on respire et on avale sa salive pour ne pas mourir noyé dans sa propre bave (et c’est cocasse pour un Triton) ou asphyxié. Il fallait bien que je parle pourtant. Que je dise quelque chose. Que les mots que j’avais tant ravalé, que j’avais toujours gardé mais qui mourraient d’envie de sortir et sortaient chaque fois que je buvais et qu’un inconscient me lancer sur le sujet. Allez Law, c’est le moment. Il faut que ça sorte.

« Salut… »

Je n’avais même pas reconnu ma propre voix quand j’avais parlé, c’était à peine si j’avais conscience que les mots avaient traversé mes lèvres. J’eus une soudaine envie de pleurer tellement la panique me submergeait à présent, avec cette envie de fuir toujours aussi présente. Comment est-ce que je pouvais seulement commencer une conversation ? Être banal, parler de la pluie et du beau temps ? Lui demander comment il avait trouvé l’aquarium ? Aucune des conversations que je m’étais imaginé ne me paraissaient logique, censée, ou même réalisable. Jamais je n’avais pensé que nous nous reparlerions un jour. Et encore moins ici, dans mon havre de paix. Maintenant un lieu d’angoisse comme les autres. Je ravalais ma salive difficilement et me levais de mon fauteuil, mais mes pieds refusèrent d’avancer. Pourquoi faire de toute façon ? Je n’avais aucune envie de sauter dans les bras de mon père maintenant. Et si je cherchais à me battre avec lui, à la simple vue de ses bras, même avec cette veste en daim, il était parfaitement capable de riposter et de m’en coller une en retour.

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Si seulement la pièce avait pu rester vide …
Daegan aurait été bien tranquille derrière son étagère de poisson clown, à quitter son fils des yeux, se résigner et partir par la grande porte.
Mais ça c’est dans l’idéal, et avec un frère pareil, pas moyen de compter là-dessus. Daegan n’a pas le temps de réfléchir qu’une voix bien connue le sort de ses pensées. Tu sais que ça ne va rien changer de rester là hein ? Le ton qu’emploie Eoghan n’est pas vraiment chaleureux, c’est plutôt une phrase accusatrice. Daeg’ lance un regard agacé à son petit frère adoré et s’apprête à répliquer. De quoi il se mêle celui-là ?
Mais prit de court par la rapidité de son cadet, il se laisse trainer jusqu’à l’escalier. Au départ il ne résiste pas, pas très sûr de ce qu’Eoghan manigance. Cela le surprend mais rien de plus, jusqu’à ce qu’il réalise qu’ils allaient d’un pas ferme vers le bureau de Law. Monter l’escalier est une torture. Les pieds de Daegan montent les marches l’une après l’autre mais son cerveau bouillonne. Dans quelques secondes il va se retrouver en face de ce fils qu’il ne connait plus. Avant que son frère n’ouvre la porte il lui lance un regard douloureux, emplis de désespoir. Il sait très bien que c’est pour leur bien qu’Eoghan fait ça, mais il n’est pas prêt. Dans la bousculade, son casque heurte l’encadrement de la porte et produit un bruit sourd. Le silence qui s’en suit est pesant mais Eoghan le brise, visiblement fatigué de la relation père-fils que Law et Daegan n’entretiennent pas. « Salut Law. Désolé pour le dérangement. Mais ça devient pitoyable là alors. S'il vous plait… Juste… Arrêtez de faire ça et parlez-vous bon sang. Je vais pas jouer les pigeons voyageurs éternellement. Daegan lève les yeux au ciel puis aperçoit pour la première fois le visage de Law. Il l’avait soigneusement évité depuis l’entrée fracassante dans le bureau.

Ce qui le frappe d’abord, c’est qu’en aucun cas il ne se reconnait en Law. L’un a des cheveux bruns et raide, l’autre blond bouclé. Des yeux bleus face à des yeux marron, une corpulence importante et large contre une allure svelte et athlétique. Mais à force de beuguer sur cet être qui lui semble si éloigné, il retrouve quelques une de ses caractéristiques physique, comme son nez et son menton très fier et carré. Se rendre compte de cette toute petite chose lui fait pousser un soupir de soulagement interne, silencieux.
Le temps défile dans une atmosphère pesante qu’Eoghan ne juge pas bon d’alléger avec une de ses blagues habituelle. Penaud, Daegan lui jette quelques regards désemparés. Tous airs virils ou un poil masculin ont évacué son visage. Il n’est plus qu’hésitation et malaise, si bien qu’il ne remarque même pas le petit mammifère s’approcher de lui et le renifler.
« Salut …
Dix ans c’est long pour un père, et cela même s’il est en partie à l’origine de la rupture affective. Jamais au grand jamais Daegan n’a oublié son fils. « Salut, » répond-il en tentant de garder un brin d’assurance dans sa voix. Un demi sourire se bat pour apparaitre sur le visage du Gallois, perdu dans ses pensées. Un regard fusille Eoghan alors que le silence règne en maitre. Cet âne a toujours été comme ça, pas con mais quand un truc le gonfle, il fait des conneries. Et là, monsieur le professeur vient d’en faire une énorme ! Et si Law ne voulait pas du tout parler à son père ? Daegan aurait le cœur brisé et quitterai le Refuge fissa pour noyer son chagrin loin d’ici. Coincé dans son mutisme, il reste immobile dans ce bureau qui le semble de plus en plus hostile. Plus ça va, plus Law ressemble à sa mère, foutue Astrid. Dire qu’il l’avait aimée. Une méchante femme finalement, qui a réussi à empêcher Law d’aller au funérailles de son grand-père. S’il avait été vivant, Darren aurait surement mi un bon coup de pied à son fils aîné. Depuis son plus jeune âge, Daegan a du mal à affronter ces situations qui le sortent de sa zone de confort. Mais revoir le visage de son père par-dessus celui de Law, ici, bien vivant, lui fait un genre l’électrochoc. Il ressemble à son grand-père. «Tu …. » commence alors Daegan en regardant autour de lui. « Il est chouette ton aquarium. » C’est un peu abrupt, l’entrée en matière est très improbable et sans ton particulièrement enjoué, mais le pas est fait.
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Je me doutais bien qu'en les forçant à se confronter de la sorte, je n'allais m'attirer la sympathie ni de mon frère, ni de mon neveu. Cependant, si ils arrivaient à communiquer un minimum et se rendre compte à quel point la situation était ridicule en eux. On pourrait dire qu'il s'agissait d'un mal pour un bien. Puis si aucun des d'eux ne voulait faire le premier pas, alors tant pis, c'était moi qui le ferait pour eux. J'étais quasiment sûr que ça se passerai bien de toutes façons. Il n'y avait pas de raison. Ni Daegan, ni Law n'était des personnes particulièrement agressive. Bon, certes, je devais avouer que mon frère avait parfois quelques mauvaises passes. Cependant, je savais qu'il aimait son fils. Et donc qu'il ne lui ferait rien. Puis en si les choses venaient vraiment à mal tourner, j'étais toujours là pour m'interposer.

Ce silence qui s'était imposé depuis notre entrée était des plus pesant. Law et Daegan se regardaient dans le blancs des yeux, ce qui m'avait poussé à exprimer la raison de mon geste. Ca n'allait sans doute pas aider. Mais sait-on jamais. Volontairement, je restai sage et attendit qu'un des deux ne se décide à faire ou dire quelque chose. Law se contenta de saluer son père. Et après un nouveau silence qui avait duré une éternité, Daegan avait prit la parole à son tour pour dire simplement que cet endroit était chouette. Je du me retenir pour ne pas écraser ma main sur mon front dans un geste désespéré. Ca allait sans doute être plus compliqué que prévu. J'attendis encore un peu histoire de voir si quelqu'un d'autre avait quelque chose à rajouter. Mais sentant bien que l'ambiance était tendue comme un string je me décidais à prendre les choses en main.

Dans un premier temps, j'attrapais mon frère par le bras et le tirait pour aller le forcer à s'asseoir sur la chaise en face du bureau de Law. Ce serait sans doute mieux que de rester planté comme un piquet au milieu de la salle.

- OK, je vais vous aider un peu.

J'attrapais une seconde chaise pour pouvoir m'asseoir moi aussi. A vrai dire, je n'avais pas trop de plan en tête. Je ne savais pas trop où j'allais avec cette histoire. Mais j'étais bien sûr que rien que le fait que Daegan et Law se reparlent serait une bonne chose. Cependant, mon regard se fixa un instant sur Fish&Chips qui continuait d'être toujours aussi adorable. Et réalisant que le silence s'installait de nouveau, je repris :

- Arhem… Désolé… Ca ne devrait pas être autorisé d'avoir une animal aussi mignon lors d'une conversation pareille… Bref… Je fais pas les présentations. Mais Law, ça fait un bon moment maintenant que Daegan ne cesse de me demander de tes nouvelles. Il s'inquiète vraiment pour toi. Même si il ne l'avouera jamais parce qu'il à trop de fierté. Il t'aime et regrette que vous ne passiez pas plus de temps ensemble. Et maintenant que tu es grand, que tu as ta propre vie, ce magnifique aquarium… Je pense que ce ne serait pas un mauvais moment pour oublier le passer et repartir sur de bonnes bases.


Je marquais une pause pour regarder tour à tour mon frère et mon neveu avant de poursuivre :

- Je ne vous demande pas de vous sauter dans les bras et de devenir les meilleurs amis du monde. Mais au moins arrêter de vous cacher. Le Refuge est trop petit pour que vous vous évitiez indéfiniment. Et l'un comme l'autre si vous ne faites pas cet effort de reprendre un minimum contact, vous allez finir par le regretter.

C'était sans doute logique dit comme ça. Cependant, j'étais presque sûr que ça ferait du bien au deux de l'entendre. Je savais que dans le fond, ils avaient envie de renouer. Ce n'était pas possible autrement. Il n'y avait rien eu qui explique cette rupture entre les deux si ce n'était le comportement de la famille d'Astrid. Et même si Law en faisait partis, j'étais presque sûr qu'il ne pensait pas comme eux. Law était sans doute une des personnes les plus adorable que je connaissais. Je savais qu'il ferait des efforts. Et je savais que mon frère en ferait aussi.
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ft. Daegan & Eoghan
Le père et le fils Mab'aer ne se sont pas parlé depuis des années, ils sont en froid depuis dix ans maintenant. Si Law jusqu'à présent n'a éprouvé aucun désir de reprendre contact avec son père, ce n'est pas le cas de Daegan, qui le surveille et a enrôlé son frère cadet pour essayer de le convaincre de revenir auprès de lui. Jusqu'à maintenant donc, puisque Law, après les évènements récents et les morts violentes, il se dit plus que jamais que c'est le moment. Et Eoghan dans tout cela ? Il commence à en avoir un peu assez de cette situation.

Le temps guérit les blessures, même les plus profondes.
Fish&Chips était là, son postérieur sur le parquet et observait la scène sans réellement comprendre ce qui se passait ni de quoi il s’agissait. Quand Eoghan tira mon père vers les sièges en face de mon bureau pour le faire s’asseoir, je déglutis et me redressais cette fois au maximum, posant les coudes sur le meuble en face de moi, essayant de concentré mes pensées, mon animal lui fit quelques pas en arrière donc quand la montagne qu’était mon paternel avança et décida de remonter sur son perchoir à côté du bocal de Watson, hésitant probablement entre l’envie de retourner jouer et sa curiosité qui le pousserait sans doute à découvrir ce que les trois humains ici étaient en train de fabriquer. Il fini par se plus bouger, à tel point qu’on pourrait croire qu’il était empaillé. Et j’aurais bien aimer avoir cette capacité, de ne plus manger, se faire passer pour autre chose qu’un être vivant et laisser ainsi le danger filer. Le danger ? Oui, le danger. C’était une situation dangereuse à bien des niveaux, que ce soit émotionnel, affectif et même au sens littéral du terme. Nous étions en train de partir dans une direction qui allait fatalement réveiller de vieilles douloureux que Daegan et moi avions enfouit bien profondément, je le supposais du moins dans son cas, et ça n’allait pas vraiment être agréable. Rien ne garantissait que les choses allaient s’arranger, et si ce n’était pas le cas, mes relations avec mon oncle pourrait connaître des dommages collatéraux. Après tout, ce n’était une révélation pour personne, quand je m’énervais, je pouvais dire des choses très blessantes. La preuve en était le jour de mon dix-huitième anniversaire. Bon, c’était aussi à moi de me contrôler et de garder mon calme. Ce n’était pas ma mère qui avait ce genre de problème, et j’avais appris que ce trait de caractère, je l’avais hérité de l’homme en face de moi. Ironie du sort. Et d’ailleurs, en parlant de ma mère, c’était elle le danger tout court, il suffisait qu’elle apprenne que je n’avais ne serait-ce qu’échanger un mot avec lui, je passerai un très sale moment. S’il y avait bien une chose que je ne pouvais pas nié c’est bien que ma mère me faisait peur, autant que je l’aimais. Maintenant que je vivais loin de son influence, dans mon propre appartement (que j’avais choisi en cachette pour qu’elle ne s’en mêle pas), j’avais pris un peu de recul et j’avais commencé à douter de certaines choses. Mais je gardais quand même dans l’esprit que mon père n’avait jamais cherché à me voir plus d’une fois par an par le passé.

J’avais écouté Eoghan parler en le regardant lui, plus que son frère, comme si ne pas le regarder aller le faire disparaître, juste de la pièce hein, je n’en étais pas non plus à souhaiter sa destruction, du moins, je n’y étais plus, finissant par baisser les yeux sur mes mains posées sur le bureau. J’étais en train d’apprendre qu’effectivement mon père prenait bel et bien de mes nouvelles, je lui manquais visiblement. J’y pensais parfois, mais justement, ce n’était que mes pensées, des idées fantasmées, ça n’était pas nécessairement vrai. D’ailleurs, dans ma tête, ça ne pouvait qu’être irréel. Mais directement sortit de la bouche de mon oncle… C’était complètement différent. Je déglutis alors que je me prenais violement dans la tête les vérités difficile à entendre, que j’avais sans doute besoin d’entendre, mais ça ne changer rien à la douleur. Eoghan ne voulait pas nous blesser, il cherchait à nous rapprocher, à nous aider à recoller les morceaux entre nous, il devait en souffrir lui aussi. Nous étions une famille, une famille déchirée, mais au fond de moi je savais qu’elle resterait quand même déchirée, et c’était un fait, plus rien ne pourrait redevenir comme avant. Le temps que nous avions perdu, par ma faute, serait de toute façon irrattrapable, le mal avait été fait, vouloir à tout pris réparer le mal serait aussi pertinent que mettre un pansement sur une jambe de bois. Pendant le silence qui suivit entre nous, et tandis que Fish&Chips avait finalement détourné son attention sur nous pour jouer avec Watson, je fixais tout ce qu’il y avait sur mon bureau, mes stylos, les quelques papiers administratifs, des dessins de poissons que des enfants m’avait donné, tout plutôt que de les regarder. Ma gorge était complètement nouée, mon cœur était très serré aussi.

Et pourtant, Eoghan avait raison, il fallait que je parle, que je me bouge un peu et que je brise la glace. Plutôt que de ressasser le passé, créer un avenir autant que possible avec mon père. Après tout, relier des liens avec mon père, c’était ce que je voulais à la base. Je ne m’étais pas attendu à ce que ça arrive tout de suite, et encore moins à ce que ça soit possible. T puis, oui, le Refuge était petit, beaucoup trop petit pour que l’on continue à s’ignorer comme ça, passer sa vie à fuir dans un environnement aussi petit n’avait pas de sens. Prenant une profonde inspiration, je relevais la tête vers les deux autres Mab’aer présents dans la pièce, mais mon regard se posa sur mon père, et un timide sourire se dessina sur mes lèvres. Plus je le regardais, plus je revois l’homme qui me rassurait et me remplissait de joie quand je le voyais arrivé dans l’allée gravillonnée de la demeure des Carson. Cet homme qui m’avait appris à grimper partout pour la première fois alors que nous étions tous seuls tous les deux dans le salon, ma mère nous avait surpris alors que j’étais accroché aux rideaux et qu’il était à genoux derrière moi, prêt à me rattraper. Ce souvenir me fit sourire un peu plus, je ris même légèrement avant de reprendre un peu mes esprits et surtout de revenir au moment présent.

« Je… Merci. Pour ce que tu as dis sur… l’Aquarium. J’ai… je l’ai fais tout seul. Enfin, non, je ne l’ai pas construit littéralement, ce sont des ouvriers qui ont fait les murs et tout… mais enfin, tu as compris. Je suis content que tu puisses le voir… »

Je m’adressais essentiellement à mon père, surtout parce que là, en mon oncle, je voyais plus le professeur et le directeur d’école qui était en train de régler un conflit entre deux enfants. Ce qui était un peu le cas quand on y repensait. En réalité, je ne savais pas trop comment aborder une conversation, j’étais maladroit avec mes propos, mais il me semblait judicieux de rebondir sur ce qu’il avait dit du lieu dans lequel nous étions et dont Eoghan avait parlé lui aussi. C’était déjà une bonne base. J’attrapais un dépliant qui traînait sur mon bureau et le glisser vers mon père, l’ayant au préalable ouvert sur la présentation des espèces rares.

« Est-ce que tu as déjà fait une visite ? Il y a pas mal d’espèce que j’avais vu pendant mon voyage autour du monde, et… celles dont j’avais de vagues souvenirs quand… j’étais petit. »

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Quand on n'a plus de famille, on n'a plus de repères. ~ Ft. Mab'aer Family
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