<alexis> we could live like legends

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Sayanel Z. Pritchard
Sayanel Z. Pritchard
MESSAGES : 4496
RACE : Humain
MÉTIER/ÉTUDE : Mercenaire / Vigile au DH / Chasseur de Surnaturels

we could live like legends

ft. Alexis & Castiel


« I can't explain this shadows. »
Un texto. Une réponse. La voiture qui arbore un virage serré, manquant de finir sur le bas côté. Sans doute l'aurait-elle fait si le conducteur ne savait pas autant la manier. Castiel avait depuis bien longtemps appris à ne faire qu'un avec sa voiture. Il l'avait voulu depuis tellement d'années qu'il n'avait même pas pu l'abandonner après sa destruction par Cally. Elle était maintenant comme neuve, et lui aurait pu finir pauvre s'il n'avait pas la fortune de la moitié de l'Irlande dans ses poches. Enfin, c'était une façon de parler. Quoique ... Depuis son mariage, le triton n'avait pas vraiment eu l'occasion de revoir Alexis. Il n'avait pas eu l'occasion de grand chose, en vérité. Il se devait d'être chez lui, auprès de sa femme, il se devait d'être au travail, il se devait d'être dans les rénovations du bar. Il devait beaucoup, mais ce qu'il voulait faire, il ne le faisait pas. Jamais. Mais cette fois, il sentait qu'il le fallait. Il ne rentrerait peut-être pas, ce soir, il 'en moquait. Parce qu'Alexis n'avait jamais été si peu loquace. Et les silences radio n'étaient jamais bon. Surtout suivis d'un appel à l'aide.

Peut-être cette parenthèse lui permettrait-elle de réfléchir à ce qui lui arrivait également. Il ne s'était jamais senti aussi loin de sa famille. L'abandon de Niamh avait eut l'effet d'un coup de poignard. Ce n'était pas anodin, ce n'était pas pardonnable. Elle l'avait abandonné lorsqu'il aurait eut le plus besoin d'elle. Elle l'avait laissé seul affronter ce à quoi ils se préparaient difficilement à deux. Il ne la blâmait pas vraiment, seulement en surface. Il comprenait, était heureuse qu'elle s'en soit sortie même si lui n'avait pas pu, mais plus que tout, il en craignait les conséquences. Elles seraient désastreuses, il le savait. Et Isleen ... Si seulement il avait des nouvelles assez souvent, il arriverait à se mettre en tête qu'il était en train de la perdre.

Sans prendre en compte sa façon de se garer, le triton laissa sa voiture devant chez Alexis, alors qu'il se préparait soigneusement à sortir, alors que la pluie battait comme jamais au dehors. Bien heureusement, il avait ce parapluie qui se rabattait de toute part jusqu'au sol. Ridicule mais nécessaire pour les tritons. Arrivant sur le perron, et à l'abri, le jeune homme se permit de l'enlever, avant de frapper à la porte, difficilement, une bouteille de vodka coincée sous le bras. Il ne savait pas pourquoi mais il sentait que sa meilleure amie allait en avoir besoin.  

"Ouvre moi, baby, sinon je risque de pas faire long feu sur deux pieds ! "

Malgré son ton plutôt léger, il s'inquiétait énormément pour la tempestaire, et aurait pu détruire la porte juste pour s'assurer qu'elle était bien là. Tout le monde semblait disparaître ces temps ci. Mais il attendit, captant avec soulagement le bruit des pas.

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ft. Alexis & Castiel


« I can't explain this shadows. »
Complètement vidée, Alexis était pourtant au bord de l’implosion. Chaque respiration lui faisait mal, un mal de chien, elle sentait les larmes se presser pour sortir, nombreuses, infinies, mais pour le moment elles n’étaient qu’un étau qui lui enserrait le crâne. Elle avait mal à la tête, elle avait mal au dos, ses mains étaient rouges - ironie du sort, elles l’étaient parce que la Samson les avait longuement frottées afin de faire disparaître le sang qui s’y trouvait, et elle avait continué longtemps après que tout le sang se soit évanoui dans les canalisations. Elle n’arrivait pas à faire disparaître cette sensation, elle avait l’impression que le sang empoissait toujours ses mains, ses jambes, ses cheveux. La brune ne savait pas depuis combien de temps elle était sous cette douche brûlante, mais ça ne lui paraissait pas être assez. Elle ne se sentait pas propre, elle aurait voulu s’arracher la peau pour faire disparaître cette sensation tenace.

Alexis avait souvent entendu ou lu des histoires où tout bascule, à un moment, comme si la Terre décidait de se retourner pour bouleverser tous les repères du narrateur. Elle avait pile poil l’impression d’être là-dedans. Fermant les yeux pour s’arracher à la réalité, elle ne parvint qu’à en revivre une plus cauchemardesque encore, sous forme de flashs qui lui brûlaient les paupières. Les rouvrant, elle avala une grand goulée d’air, et toussota aussitôt après. À quel moment est-ce que respirer était devenu aussi douloureux ? Quand elle avait découvert le corps d’Eldarion dans son sang, son sang à lui ? Quand elle avait passé plus d’une journée entière au commissariat parce qu’elle était la seule témoin du meurtre, qu’il lui fallait décrire celui qui avait fait ça, sans dire qu’il s’agissait d’un djinn, et qu’il lui avait fallu être crue des enquêteurs ? Quand on l’avait finalement remerciée, qu’elle était sortie du poste de police et qu’elle était restée un temps infini sous une pluie glacée ? Quand elle avait finalement décidé de s’abriter pour appeler Scylla, parce qu’elle avait besoin de parler ou alors elle allait craquer et elle n’était pas sûre du tout de sortir de cette crise toute seule ? Quand le téléphone de Scylle l’avait envoyée sur messagerie, qu’à son boulot on lui annonça qu’elle n’avait pas pointé le bout de son nez depuis deux jours et que ni Kelan, ni sa cousine ne l’avait vue depuis autant de temps ? C’est vrai que Scylla avait laissé ses messages sans réponses, mais Alexis l’avait crue occupée. Maintenant, ça lui semblait beaucoup plus grave. Ensuite elle était rentrée, à pied parce que sa voiture était chez elle, toujours sous cette pluie plus froide que tout. Chez elle, Alexis avait été prise d’une humeur passagère, se mettant à enlever ses vêtements avec frénésie, les déchirants presque, des vêtements plein de sang, beaucoup trop de sang. Puis elle s’était glissée sous la douche et elle y était toujours depuis. Ça devait faire des heures mais elle voulait se réchauffer, elle se sentait glacée et n’arrivait pas à y changer quoique ce soit. Elle était complètement choquée, choquée par ce qui était arrivé à Eldarion : depuis quand les djinns pouvaient tuer leurs maîtres sans problème ? Et pourquoi avait-il tué Eldarion… Rien que de repenser à lui, elle sentit les larmes la presser un peu plus, accentuer la douleur qui dansait sous son crâne. Et Scylla, pourquoi est-ce que personne ne savait où elle était ?

Alexis se releva, coupa l’eau et sortit de la salle de bain. La journée touchait à sa fin, elle n’avait rien avalé depuis… la soirée chez Eldarion, ça allait bientôt faire deux jours. Pourtant son ventre, toujours noué, aurait refusé de recevoir quoique ce soit. Quoique ce soit d’autre que de l’alcool. Attrapant la bouteille qu’elle avait monté avec elle, Alexis en bu une bonne gorgée. Elle allait craquer. Elle allait réellement craquer, il lui fallait de l’aide. Attrapant son téléphone, elle envoya un message à la seule personne capable de lui en apporter. En attendant que Castiel arrive elle s’habilla et descendit, toujours accompagnée de sa bouteille avec laquelle elle remplit un verre pour s’occuper. Incapable de s’asseoir, la brune se mit à faire les cent pas, résistant à la tentation de passer ses mains sous l’eau et le savon. Elle ne l’aurait pas appelé si elle n’avait pas récemment appris qu’il était un triton. Il était un triton, il connaissait l’existence de la magie, elle pouvait lui parler de ce djinn, lui confier ses inquiétudes sur Scylla… Peut-être qu’elle se trompait, peut-être qu’il était aussi paumé qu’elle, mais elle en doutait. Quand on faisait partie de cette famille, on avait accès à un certains nombres de choses. Entendant frapper, elle se leva aussi rapidement que possible. Il pleuvait encore des cordes dehors et Castiel portait un étrange imper qui le protégeait entièrement. Elle n’avait jamais fait attention à une foule de détails qui maintenant lui paraissait gros comme une maison et qui lui montrait la nature de Castiel. Le laissant entrer avant qu’il ne se transforme en sirène, elle referma la porte derrière lui. C’est seulement alors qu’elle remarqua qu’il faisait un froid pas possible dans le salon, l’humidité extérieure s’infiltrant à l’intérieur. « Je vais allumer la cheminée, assied-toi. » Un petit sourire de façade, elle se détourna vite avant qu’il ne s’effondre devant Castiel. Utiliser brièvement son pouvoir lui apporta un petit réconfort et elle se sentit un peu mieux en voyant les flammes s’élever dans l’âtre.

Se retournant vers son ami, elle désigna la bouteille ouverte sur la table. « Je ne t’ai pas attendu, désolée… » Sa voix s’effondra sur la dernière syllabe. Elle allait craquer, elle le sentait, elle n’en avait aucune envie mais elle sentait que ça allait être inévitable. Elle n’avait encore versé aucune larme, trop choquée par les événements, mais elle sentait qu’elle n’allait plus tenir. La voix hachée, elle lâcha : « Depuis quand le monde est-il devenu fou Cas ? »

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« I can't explain this shadows. »
Le visage d'Alexis, émacié, comme si elle n'avait pas dormi depuis des jours, encore moins mangé. Lorsqu'il s'engouffra dans sa maison, il n'eut pas réellement le temps de l'observer, mais ce qu'il voyait, ce reflet pâle qui n'était pas, et de loin, sa meilleure amie, confirma ses inquiétudes d'une façon inespérée et terrible. Il aurait préféré se tromper, qu'elle aille bien, qu'il ait mal interprété son message qui ressemblait plus à un appel au secours, un cri de désespoir presque muet. Mais il ne dit rien. Pas pour le moment. Il connaissait Alexis depuis assez longtemps pour savoir que parfois, elle avait seulement besoin de trouver sa façon de dire les choses et que la pousser ne servait à rien. Surtout pas dans ces cas là. C'était d'ailleurs bien étrange. Une des premières fois où ce n'était pas lui qui était au plus bas, où il était actuellement dans une phase où tout ce qui lui arrivait avait comme l'effet d'un anesthésiant sur lui, lui faisant oublier toute sa douleur. Pour la première fois, elle la ressentait intensément alors que lui avait oublié comment faire . Pour une fois, peut-être pourrait-il l'aider.

Le triton n'était cependant pas un modèle de contrôle de soi. Loin de là. Il passait ses soirées à boire, à se demander pourquoi sa vie avait tourné ainsi. Il s'anesthésiait sans prendre en compte son état de santé, passait ses journées et une partie de ses soirées à travailler. Son bar lui servait d'excuse pour se ravitailler lui-même. Et s'il y allait, même s'il ne l'avait jamais avoué de vive voix, c'était surtout dans l'espoir qu'Alix en passe la porte. La façon dont ils s'étaient quitté, la façon dont leur relation avait évolué et s'était brisée, tout ça n'avait pas été voulu. Il aurait pu le réécrire, sans doute l'aurait-il fait pour en éviter la douleur. Pour en éviter l'impression d'être passé à côté de quelque chose de plus gros que ce qu'il avait cru. Pour éviter d'avoir à revoir Alix à la réception, dépressif et éméché, devoir serrer les dents en entendant son père le juger, pour ne pas prendre sa défense, ne pas se compromettre quelques heures seulement après la cérémonie alors que Niamh s'était défilée. L'abandon de sa soeur. Sans doute le coup le plus dur qu'il lui ait été porté. Sans doute celui à cause duquel il n'aurait jamais pu se relever, restant à terre, défait, s'il n'y avait pas eu cette force le poussant à oublier. Oublier l'abandon total de celles qu'il pensait être ses indestructibles, ses forces. Ses soeurs, qui montraient aujourd'hui à quel point elles étaient sa faiblesse, à quel point elles pouvaient lui briser le coeur bien plus que n'importe qui d'autre. Alors non, il était loin d'être un modèle de contrôle, il était sans doute au-delà de la limite de la folie depuis quelques temps déjà. Ses envies macabres ne cessaient d'augmenter, et la violence de ses entraînements et de ses chasses le démontraient.

Et que pouvait-il bien lui répondre, alors que ses yeux vagues et sa voix chevrotante ne lui donnaient que l'envie de lui mentir? Chose qu'il n'avait sans doute jamais pu faire avec Alexis. Lui dire que le monde n'était pas fou, qu'il y avait seulement de mauvais passages, des drames inévitables, la mort qui semblait les poursuivre peu importe dans quelle direction allait leur vie. Mais qu'ils pouvaient se relever, qu'ils pouvaient arriver à passer au-dessus, à vivre. Ce n'était pas vrai. Castiel ne savait pas. Il était loin de s'imaginer tout ce qui pouvait se passer dans la vie de sa meilleure amie, alors même que la sienne prenait des rythmes d'enfer, mais il savait qu'il y avait bien une vérité universelle. Tout allait en s'empirant. Les derniers événements le prouvait. Des mythes, des dangers dont personne n'aurait pu imaginer l'existence. Et eux, coincés au milieu, devant faire face à la vie, à la mort, aux choix et aux conséquences. A la violence des mots et des actes, tout en essayant de ne pas perdre le peu de lucidité qui devait leur rester. C'était là toute la difficulté. C'était là chose impossible, si on lui demandait l'honnêteté.

"Je crois qu'il l'a toujours été. On avait juste pas encore vu le pire."

Et à la vue de tout ce qu'ils avaient dû voir jusque là, faire l'expérience, la mort de certains parents, de famille, de proches, les mariages arrangés, et la fin du bonheur, sans doute était-ce cela le plus ingrat. Qu'eux doivent subir alors que d'autres n'ont jamais eu la moitié de leurs malheurs. Castiel attrapa la main d'Alexis pour la serrer dans la sienne, entremêlant ses doigts aux siens. Ce contact, même léger, réussissait à l'apaiser, peut-être en serait-il de même pour elle.

"Qu'est ce qu'il t'est arrivé Alex?"


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« I can't explain this shadows. »
Alexis avait déjà côtoyé la mort. Elle était déjà passée par une longue et douloureuse période après avoir perdu des proches. Mais la mort de ses parents s'était passée d'une manière complètement différente. Le refus de voir qu'ils étaient morts, le déni pur et simple de ce qu'il s'était passé. Puis les jours passés au chevet de Seeley à attendre qu'il se réveille. Au bout de quelques jours, elle avait ouvert les yeux et elle s'était pris de plein fouet la réalité. Ses parents étaient morts, son frère dans un coma dont il ne sortirait peut-être jamais, et elle était seule. Sa réaction avait alors été à l'opposée de celle qu'elle avait aujourd'hui : elle avait été incapable de se relever, de sortir de son lit. Elle y était restée prostrée longtemps – elle ne savait même pas combien de jours – devant supporter ceux qui venaient lui donner à manger, ceux qui voulaient lui parler, la tirer de là. Sa douleur et sa tristesse l'avaient enfermée en elle-même, coupée du monde. C'était comme si elle n'avait plus la force de rien : même pas celle de pleurer ou d'en vouloir à la Terre entière pour ce qu'il lui arrivait. Elle était vidée de toute énergie et il lui avait fallu un moment avant de retrouver celle qui lui permettait de se lever le matin et de sourire aux autres. Mais aujourd'hui, aujourd'hui ça n'était pas pareil. Ce qu'elle avait vu, ça voulait sortir, ça voulait exploser, elle se sentait sur le point de péter un plomb. La brune était incapable de rester en place. Au commissariat, on lui avait demandé un millier de fois de rester sur sa chaise mais elle ne pouvait pas. Elle paniquait purement et simplement et il fallait qu'elle marche, qu'elle fasse quelque chose sinon elle allait exploser.

C'est pour ça qu'elle s'activait à faire un feu pendant que Castiel s'installait, puis qu'elle posa un second verre pour permettre au jeune homme de se servir, puis qu'elle bu, puis qu'elle posa le verre. La fébrilité l'empêchait de rester calme. Et la réponse de Castiel ne lui apporta pas vraiment de réconfort. En même temps, elle ne voyait rien qui aurait pu lui en apporter à cet instant précis, à part la simple présence de son ami. Son instinct avait été de l'appeler, lui et pas Niamh ou qui que ce soit d'autre. Il était toujours venu vers elle quand ça n'allait pas et, les rares fois où Alexis en avait ressentit le besoin – parce qu'elle accumulait longtemps avant d'avoir besoin de parler – elle en avait fait de même. Elle savait qu'elle pouvait compter sur lui et qu'elle le pourrait toujours, un peu comme un pilier qui vous soutient depuis tellement longtemps et qu'on sait que jamais il ne s'effondrera. Alors même si ce qu'il lui disait était la chose la plus pessimiste au monde, ça lui fit du bien de l'entendre parler, calmement, et son calme apaisa légèrement la brune qui arrêta une instant de faire les cent pas. « Est-ce qu'on le verra un jour ou est-ce que ça continuera d'aller de pire en pire, éternellement... ? » Avec la mort de ses parents, la Samson avait cru que le monde s'effondrait et que jamais rien de pire ne pourrait arriver. Puis il y avait eu les derniers événements – la mort de cette fille, l'incendie en ville – et elle s'était dit que le monde débloquait sévère. Et le meurtre d'Eldarion lui en apportait la confirmation. Elle se sentait comme une enfant qui avait toujours vu le monde avec des yeux ingénus et qui, soudainement, devait faire face à une réalité bien plus sombre. Le monde ça n'était pas la magie merveilleuse qu'elle aimait utiliser, ça n'était pas des créatures magiques qui pouvaient vivre comme s'ils étaient normaux. C'était des meurtres, du sang, des conflits, de la peine. Énormément de peine. Et elle pressentait, tout au fond d'elle, qu'elle ne voyait qu'une toute petite partie de l'iceberg et que le reste était bien pire. Elle se voilait la face depuis des années, depuis que ses parents étaient morts elle avait cessé de s'intéresser au monde. Sinon, elle aurait bien vu qu'il se passait des choses affreuses et compliquées à Bray. Elle aurait reconsidéré l'idée de Cesar quand il lui disait que la mort de ses parents n'était pas accidentelle. Alexis s'était voilé la face, elle avait fait ce qu'elle faisait de mieux depuis des années : faire comme si tout allait bien. Et maintenant, elle se prenait le retour du bâton avec une violence qui lui donnait envie de vomir.

La main de Castiel attrapa la sienne et elle serra légèrement ses doigts. Ce simple contact l'apaisa un peu plus et elle s'assit aux cotés du triton. Mais ce calme n'était que passager. Elle sentait que la panique était à la surface, prête à remonter et à la saisir à la gorge à la moindre occasion. La question de Cas lui donna l'occasion de fendre la tendre toile de calme qui s'était posée sur la brune qui se releva d'un bond et se remit à se tordre les mains. Si elle baissait les yeux sur celles-ci, elle voyait parfois le sang qui les maculait encore. Tirant sur les manches de son pull pour se soustraite à cette image, Alexis se retourna pour faire face au triton. « Je... » Les mots se bloquaient dans sa gorge. « Il... Il est mort Cas. Sous mes yeux. » Ceux-ci furent comme une vanne qu'on ouvrit, libérant toutes les larmes qui s'étaient accumulées depuis la veille et qui avaient jusque lors obstinément refusé de couler. Alexis se laissa tomber à nouveau sur le canapé, le regard obstinément fixé sur ses mains et ses poignets. « Je l'ai vu, j'étais là, et j'ai rien pu faire. Il m'a envoyé sur le mur. Et il était mort. Et tout ce sang. Et... » Les larmes embrouillaient tout ce qu'elle disait, elle n'était même pas sûre que Castiel comprenne un seul mot de tout ce qu'elle balançait aussi vite qu'elle le pouvait, comme si le dire allait lui permettre de se débarrasser de la réalité.

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« I can't explain this shadows. »
Depuis le mariage, Castiel ne pouvait pas rester chez lui. Ils avaient emménagé, avec Elena, à un pâté de maison de chez son père. Si ça aurait pu le soulager, il avait seulement eut l'impression d'abandonner la peste pour le choléra. La maison était plongé dans un silence presque effrayant, que la jeune femme soit là ou pas. Il n'y avait pas de joie dans cette demeure, jamais de musique, seulement du silence. Lorsqu'ils mangeaient, ils ne parlaient que très rarement, se retrouvaient à se fixer longtemps d'un côté et de l'autre de la table. Parfois ils essayaient, voulaient faire un effort, mais rien ne sortait, ou seulement des banalités, qui rendaient mourante la conversation aussi vite qu'elle était née. Alors, avec une grande lâcheté qu'il n'essayait même pas de cacher, il passait le plus clair de son temps à l'extérieur, fuyant la solitude de sa maison, fuyant son couple, qui même sans en être un, n'était qu'obscurité. Il ne faisait rien, parfois même se contentant de rouler sans but jusqu'à atteindre des extrémités, puis revenant sur ses pas, rentrant à Bray pour ne dormir dans sa voiture que le soleil levé. Il y passait d'ailleurs une bonne partie de son temps. Sa femme pensait certainement qu'il la trompait presque tous les soirs. Il ne lui donnait pas assez d'importance pour lui faire comprendre qu'il avait tort. Il ne le voulait pas en réalité. Il n'allait pas voir ailleurs parce que le sexe ne lui apparaissait plus comme la solution. Pas avec de parfaites inconnues. Depuis Alix, il avait perdu goût à tout ce qu'il aimait auparavant. C'était sans doute là, tout le problème.

Observant Alexis, le triton fronça les sourcils. Elle était fébrile, n'arrivait pas à se poser. Et sans doute était-ce là le signe du trouble qui devait s'agiter à l'intérieur de la jeune femme. Mais il ne pouvait pas ne pas la comprendre. Tout leur tombait dessus presque à la suite depuis un an et demi. Il avait l'impression de se noyer sans toucher le fond, jamais. Comme s'il n'arrivait plus à respirer, qu'il tombait, l'eau formant comme un mur l'empêchant de remonter à la surface. C'était l'une de ses plus grandes peurs, perdre ses pouvoirs de triton, ne plus voir la mer comme une partie de lui mais comme l'ennemie, comme la masse mortelle qu'elle était. Et c'est la métaphore qu'il utilisait le plus souvent face aux événements récents. La mort de sa soeur, il y a dix ans, puis celle de sa mère, le départ de Cally, l'incendie, la mort de Tracy, qui avait tout enclenché. La peur glaciale que quelque chose se tramait de bien plus gros que ce qu'ils pensaient, et la confirmation de cette peur apparue en même temps que les Anges et les Démons. Cette ombre planant sur la ville sans que l'on sache vraiment ce qu'elle représentait. " Je ne sais pas. J'aimerais te répondre que c'est bientôt fini, que tout va s'arranger et qu'on arrivera à voir le soleil sous peu. Mais je suis un piètre menteur avec les gens auxquels je tiens." Pourtant, issu d'une famille de riches commerciaux, mentir aux autres ne posait aucun problème, il était même particulièrement doué pour ça. Mais ses amis, c'était une autre histoire. Il avait de toute manière l'impression qu'ils pouvaient lire en lui comme dans un livre, et que toute tentative s'avérerait de toute manière vaine. Il voulait pourtant rassurer Alexis, lui dire que tout irait bien, que tout s'arrangerait bientôt. Mais il n'y croyait pas. Ils n'étaient pas le genre à attirer la chance mais plutôt l'inverse totalement. Tout ce qui arrivait ne semblait avoir comme point commun que le lieu et les habitants touchés. Un tel taux de malheur ne s'inventait pas. N'était pas une coincidence. Mais alors quant à savoir ce que cela signifiait ... Il n'en avait aucune idée.

Castiel s'attendait qu'Alexis fonde en larmes, mais quand cela arriva, il eut du mal à trouver comment réagir. Il ne pouvait rien dire, il n'y avait rien à dire. C'était horrible, elle s'était trouvée devant un cauchemar. Il n'y avait aucun moyen de lui faire oublier ce qu'elle avait vu. Enfin ... Il pourrait. Il pourrait le lui faire oublier. Mais est ce qu'elle l'accepterait? Est ce qu'elle voulait oublier? Ou juste faire partir sa douleur. En ne disant rien, il se leva pour la prendre dans ses bras. C'était la seule chose qu'il pouvait faire, les mots étaient inutiles. Il y avait à Bray tellement d'obscurité, tellement d'êtres maléfiques qu'il n'était pas aisé de savoir qui aurait pu commettre un tel acte. Parce qu'il n'y en avait pas qu'un seul, il y en avait des dizaines. Se détachant un peu d'elle, il la regarda dans les yeux. " Est ce que tu veux que je t'aide?" Par principe, il n'utilisait jamais ses pouvoirs sur ses proches sans leur accord ou leur demande. Jamais il ne l'aurait fait si elle n'était pas dans cet état de détresse.

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« I can't explain this shadows. »
Les blessures étaient choses courantes dans la vie de la Samson. Après tout, elle avait vécu pas mal de choses douloureuses et dont les traces mettaient du temps à partir. Mais ça… ce qu’elle ressentait aujourd’hui, c’était complètement différent et bien pire. Comme si elles étaient douées d’une conscience propre, elles la hantaient, sans lui laisser un instant de répit. Quand elle avait voulu s’allonger dans son lit en rentrant du poste, ou assise sous la douche, c’était son dos, douloureux, qui lui rappelait la soirée qu’elle venait de vivre. Quand elle se regardait dans le miroir sans rien autour du cou, c’était les traces qui oscillaient entre le bleu et le violet qui faisaient remonter à la surface la nuit avec Maverick. Et dès qu’elle regardait ses mains, bien qu’elles soient maintenant aussi propres que possible et débarrassées de toute trace de sang, c’est le corps d’Eldarion qu’elle voyait, le couteau que tenait son djinn qui s’enfonçait dans son corps. Et même en fermant les yeux elle ne parvenait pas à oublier. Même en passant un pull à col roulé comme maintenant elle avait l’impression que tout le monde pouvait voir à quel point elle était blessée, de partout, complètement heurtée et brisée, des pires manières possibles. Physiquement et intérieurement. Parce qu’au final, en quelques jours à peine, elle venait de perdre deux personnes à qui elle tenait énormément, et l’une d’entre elle pour la deuxième fois dans sa vie. C’était trop, trop pour elle, elle avait pas les forces de supporter ça, pas toute seule en tout cas. La brune n’était pas une grande fan de l’eau, pas le genre à pouvoir passer des heures à se baigner, sûrement en lien avec sa nature, et c’est peut-être pour ça qu’elle avait carrément l’impression de se noyer. Elle avait beau respirer - et encore, ça lui faisait un mal de chien à cause de sa gorge endolorie - son coeur avait beau battre, elle avait l’impression de couler, que l’air n’était pas suffisant pour qu’elle survive, et que tôt ou tard ça finirait par s’arrêter, mais pas avant que le monde ne soit devenu complètement taré et qu’ils aient bien tous morflé au passage. Comme en écho à ses pensées, Castiel lui révéla être incapable de lui mentir. Elle lui adressa un bien piètre sourire, tout ce dont elle était capable à l’instant présent. Elle ne voulait pas qu’il lui mente, elle avait juste… besoin d’évacuer, de sortir un peu la tête de l’eau, à peine quelques heures parce qu’elle était pas sûre de pouvoir flotter toute seule mais tant qu’il était là… « Qu’est-ce qu’il se passe ? Comment est-ce qu’un djinn a-t-il pu se retourner contre son magicien ? Le tuer ? » La Samson ne se posait même pas la question de savoir si Castiel comprenait de quoi elle parlait ou non. Elle n’avait pas prononcé une seule fois le nom d’Eldarion, c’était bien au-dessus de ses forces, et il n’avait sûrement aucune de qui elle voulait bien lui parler.


Malgré tout, il ne la pressait pas de questions, ce qui lui fit un bien fou et la changea agréablement des policiers. Ils ne faisaient que leur travail mais, pressée de toute part, bombardée de questions, juste après ce qu’elle avait vu… Elle avait espéré tout le long que César franchirait la porte et lui dise qu’il allait s’occuper d’elle mais non, elle n’en avait pas aperçu l’ombre. Peut-être parce qu’il ne travaillait pas ce jour là. Il était là, juste là, et c’était déjà beaucoup. Alexis n’était pas du genre à pleurer devant d’autres personnes, mais pour le coup, elle était incapable de s’arrêter. Indépendantes de sa volonté, les larmes coulaient sans discontinuer, rendant sa respiration irrégulière. Quand Castiel se leva pour la prendre dans ses bras, Alexis se plongea dans cette étreinte sans se faire prier. Lovée dans les bras de son meilleur ami, les larmes ne s'arrêtèrent pas mais la jeune femme se sentit un peu plus apaisée. Ça faisait toujours mal, tout était toujours très douloureux, mais elle sentait comme une pointe de chaleur renaître au milieu de son corps glacé par les derniers événements. La tête posée sur son épaule, les yeux fermés, elle laissa les secondes filer, profitant de câlin réconfortant. Quand elle le sentit bouger, s’écartant un peu, elle releva la tête pour soutenir son regard. D’abord interdite par sa question, se demandant comment il pouvait bien vouloir l’aider plus qu’il ne le faisait déjà en étant présent, elle compris avec un temps de retard de quoi il parlait. Elle n’avait pas encore l’habitude de se dire qu’il était un triton et donc qu’il avait les pouvoirs qui vont avec cette espèce. La brune avait déjà entendu des histoires sur tout ce qu’un triton pouvait faire avec sa voix et elle imaginait sans mal que Castiel pouvait faire disparaître la douleur, pour un temps du moins. Mais tout était là, elle finirait par revenir, quand Castiel s’en irait, et est-ce qu’elle pourrait supporter le retour du bâton ? En même temps, l’idée de ne plus ressentir ce froid glacial, cette sensation de noyade, cette douleur sourde dans tout son être, c’était plus que tentant. Sans lâcher ses yeux, elle réfléchissait, se demandant ce qu’il en coûtait à Castiel de proposer ça. « C’est… ça marche comment ? » En posant cette question, elle comprit qu’elle avait déjà décidé de sa réponse. Les mains entortillées dans les manches de son pull, elle les passa sur son visage pour essuyer ses joues mouillées et replacer ses mèches folles derrière ses oreilles. « Vas-y, je… j’ai besoin de... toi, de ton aide. » Elle n’appréhendait pas, même si se soumettre au pouvoir d’un triton était tout nouveau pour elle. C’était Castiel et elle lui aurait confié sa vie sans hésiter.

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Entre leurs paroles, des moments de silence, où les deux protagonistes semblaient partir au fond de leurs pensées, sans arriver à en sortir. Tout semblait teinté de noir, de feu, de sang. Il n'y avait pas si longtemps, Castiel avait perdu sa mère. Il n'en avait jamais été proche, mais il se souvenait de la douleur, des brûlures sur son corps, de l'impression qu'il avait de sa peau se détachant petit à petit de son squelette. Il ne l'aurait souhaité à personne. Et il savait que l'expérience qu'il avait vécu, sa mère en avait subi le triple. Et quelque part, il avait cette impression de malédiction, que c'était loin d'être fini. Que tout ne serait qu'une succession d'expériences qui les laisserait pantois, au bord de la folie. Que l'idée même d'entrevoir de la lumière sur ce chemin semblait illusoire, utopique. En un sens, ce soir, Castiel avait ce sentiment qu'il était plongé dans un brouillard, dans une tornade où il ne pouvait plus rien distinguer. Plus rien hormis Alexis. Elle avait toujours été là pour elle, pour tout ce qu'il avait traversé, et cette fois, elle avait besoin qu'il soit le plus fort des deux. Qu'il lui fasse oublier le noir, la tornade, l'ouragan qui leur fonçait dessus sans qu'ils puissent réellement s'y préparer. Et ce besoin qu'il avait de la protéger, parce qu'elle avait déjà trop vécu, parce qu'elle se débattait déjà dans une existence qui lui avait fait perdre tous les gens qu'elle aimait, ou presque, la vie la rattrapant en la heurtant de plein fouet. Et elle s'en relevait, toujours. Mais pas aujourd'hui. Aujourd'hui, elle se brisait. Et Castiel refusait d'être spectateur de cette cassure, de cette fissure qui s'étendait petit à petit, presque visible tellement elle semblait profonde. Ce besoin était bien plus fort que celui qu'il avait de panser ses propres blessures. D'une certaine façon, ce le serait toujours. Et peut-être était-ce là le secret de leur survie. Peut-être qu'ils avaient arrêté, parfois, de se battre seuls. Peut-être qu'ils partageaient cette douleur qui leur venait par vagues, par pics, et que l'un avait ce pouvoir d'abréger la souffrance de l'autre. Même s'il ne l'avait pas de répondre à toutes les questions posées. Fronçant les sourcils, le triton réfléchissait. Puis un éclair de compréhension. Il se souvenait d'un seul coup de son père, presque heureux. Satisfait. Le sourire aux lèvres, le ton de la confidence, s'entretenant avec l'un de ses sbires. Il va tomber. Il n'y avait guère qu'une ou deux personnes pouvant attiser la haine et l'appât du pouvoir de son père ainsi. Mais à ce moment-là, le triton n'y avait pas prêté attention. Pourtant, c'était de la logique pure. " Ils ont perdu le contrôle." Il chuchotait, sans doute plus pour lui que pour Alexis. Pourtant, il tourna de nouveau son regard vers elle, presque effrayé des implications que sa prise de conscience signifiaient. " Le grimoire. Les djinns ont été libérés." L'OBCM était derrière tout ça, il ne pouvait pas y avoir d'autres coupables. S'il manquait à Castiel des éléments de compréhension, notamment la raison de cette action plus dangereuse que bénéfique, l'image du maire lui apparut, lui indiquant parfaitement la personne visée par son père. Il avait reçu de celui-ci une éducation stricte et un esprit vif. C'était les seules choses dont il pouvait l'en remercier sur le long terme. Issu d'un homme travaillant dans les affaires depuis des décennies, il était même anormal qu'il n'ait pas eu un pas d'avance, mais plutôt deux de retard. Il n'en éprouvait pourtant aucune fierté. " Les djinns sont vicieux. Je n'ai jamais entendu parler d'une de ces créatures ayant l'occasion de se venger et ne l'ayant pas prise."

La curiosité dévorait Castiel, mais s'il y avait bien quelque chose qu'il voulait éviter, c'était de rejeter Alexis dans ses souvenirs, lui rappelant ce qu'elle avait vécu. Il se demandait qui était ce magicien, sans doute le premier d'une longue liste à succomber à son démon. Il se demandait à quel point elle en avait été affectée, ce qu'elle avait vu. Mais il ne demanderait rien. Il ne voulait rien savoir si c'était au prix de son esprit. Alors, le jeune homme lui fit sa proposition. D'aussi loin qu'il s'en souvenait, il ne l'avait jamais faite à personne. Il n'avait jamais offert ce genre de services. Les tritons avaient une vision toute personnelle de leur don. Il demeurait secret pour la plupart, peu de gens le savaient réel. Et les seuls qui l'expérimentaient ne s'en souvenait généralement pas, s'il n'avait pas servi pour leur trancher la gorge, comme lorsqu'il était en chasse. Mais pour le reste, il ne l'utilisait que dans des conditions extrêmes. Il ne savait jamais quels effets secondaires il pouvait avoir sur une autre espèce. Les métamorphes ne réagissaient que très peu, du moins en dehors de la manipulation. Les humains, eux, se sentaient comme drogués, vaseux. Sans doute le surnaturel inexistant les rendaient plus faciles à atteindre. Il n'avait jamais fait l'expérience sur une tempestaire, mais il se doutait que ce serait plus ou moins semblable à ce qu'il avait expérimenté avec les métamorphes. " C'est un chant. A moitié télépathique, en réalité. J'intègre une idée dans cette onde que je dirige. Dans ton cas, l'impression de ne plus ressentir de souffrance, l'impression que ton âme est apaisée. ça ne durera pas toujours, je peux sans le faire durer jusqu'à l'aube. Mais ça pourra te laisser le temps de te guérir. Un peu." Castiel n'avait jamais expliqué à voix haute le processus qui guidait son pouvoir. Les tritons s'étaient toujours demandés plus ou moins sérieusement si, en en perçant le secret, quelque scientifique véreux pouvait en reproduire les effets. Et c'était hors de question. Le jeune homme acquiesça silencieusement à sa réponse. Prenant une profonde inspiration, gardant les mains d'Alexis dans les siennes et ne la lâchant pas du regard, il commença à chanter. Il voulait apercevoir le changement, voir Alexis guérir, même si ce n'était que passager, voir le tourment quitter quelques temps ses yeux, retrouver son sourire. Sa voix n'avait presque rien d'humaine, un chant venu de loin, profond. Similaire à l'océan, quelque part. Au bout de quelques minutes, il se tut, observant sa meilleure amie.

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« I can't explain this shadows. »
C’était un frisson glacé, un frisson de peur, à la limite de la terreur qui glissa le long de la colonne vertébrale d’Alexis. Elle n’attendait pas vraiment de réponse aux questions qu’elle posait, plus pour extérioriser l’incompréhension qui menaçait de la rendre folle que pour avoir une réelle réponse. Pourtant, Castiel en avait une, et elle l’effrayait, Alexis le lisait dans ses yeux aussi bien que si elle était entrain de lire un livre où il serait écrit “Castiel était effrayé”. La brune était complètement à l’ouest, déconnectée de ce qu’il se passait dans le monde magique depuis que ses parents avaient quitté le monde tout court. Elle se souvenait vaguement d’avoir entendu Eldarion lui parler d’un groupe mais ce qu’il faisait, quels en étaient les membres, et quel était son but, elle n’en savait plus rien, l’alcool ayant effacé cela de sa mémoire. Tout ce dont elle se rappelait, c’était que ça avait un lien avec la magie. Mais, hormis cela, elle aurait bien incapable de dire ce qu’il se déroulait parmi les créatures surnaturelles qui peuplaient le monde et plus particulièrement Bray. Ça n’était pas le cas de son meilleur ami qui, complètement effaré, chuchota des mots dont elle comprit le sens mais pas l’origine. Qui avait perdu le contrôle et comment ? On ne libérait pas les djinns en claquant des doigts, tout de même ? La jeune femme comprit alors réellement à quel point elle s’était tenue à l’écart de tout ça. Loin d’être bête, elle avait toujours plus ou moins compris que la magie ne pouvait pas habiter le monde sans que certains cherchent à s’en emparer ou à jouer avec. Mais que quelque chose d’aussi gros arrive sans qu’elle n’entende même un murmure… elle s’était elle-même isolée de quelque chose qui faisait pourtant partie intégrante de son être. Pour le moment, ce n’était pas ça qui l’inquiétait le plus, même si toute prise de conscience était bonne à prendre. Non, elle était plus inquiétude de la peur qu’elle avait lu dans les yeux de Castiel mais aussi de ce que voulait dire le fait d’avoir des djinns qui se baladaient en liberté un peu partout sur Terre. Ce qui faillit faire remonter la panique, ce fut l’idée que Hamlet pouvait parfaitement s’en prendre à elle. La mort de son magicien ne l’avait pas renvoyé dans les limbes des esprits et il pouvait décider de tuer le témoin qu’elle était. Mais avant que la panique ne la fasse complètement déraisonner, l’évidence s’imposa à elle et elle resta aussi calme qu’elle l’était depuis le début de la soirée (donc déjà pas beaucoup) : s’il avait voulu qu’elle soit morte, il l’aurait tuée en même temps qu’Eldarion. Non, il avait simplement voulu s’en prendre à son magicien, se venger de lui. Elle n’avait été qu’un léger imprévu dont il n’avait même pas à se soucier. Les paroles de Castiel vinrent faire écho à ses pensées et elle releva la tête, l’hochant imperceptiblement, la douleur toujours présente dans ses yeux. Elle savait maintenant comment il avait fait et le pourquoi, au fond, n’avait jamais été bien dur à devenir, mais ça ne la soulageait nullement de savoir tout ça. « Et Hamlet n’a pas fait exception… » souffla-t-elle.


Toujours très proche de Castiel, n’ayant pas reculé plus que nécessaire pour pouvoir le regarder dans les yeux, elle l’écouta lui expliquer comment fonctionnait sa magie, son chant, en sachant intérieurement qu’elle ne reculerait pas, quoiqu’il en soit. Elle ne souciait même plus de l’instant où la magie de Castiel cesserait d’opérer et où le retour du bâton la frapperait de plein fouet, elle voulait juste du répit, un peu de répit pour reprendre sa respiration et garder la tête hors de l’eau. Même si ça voulait dire se noyer de plus belle par la suite. Elle nota cependant qu’il pouvait intégrer une idée précise dans l’esprit d’un autre mais ne pensa pas un instant qu’il ait déjà pu utiliser son pouvoir pour elle. Castiel et Alexis, ils avaient toujours été là l’un pour l’autre, prenant le relais qu’un l’autre ne pouvait pas supporter le poids de ce qu’il était entrain de vivre. C’était vers lui qu’elle s’était tournée après la disparition de Maverick, lui qu’elle était allée voir quand ses parents étaient morts et c’était lui qu’elle appelait au secours en cet instant. Plus que jamais, elle sentait sa confiance inébranlable envers lui et la certitude qu’il serait toujours là pour l’aider, quoiqu’il arrive. Parce que l’inverse était réciproque. Ignorant la douleur dans sa poitrine, Alexis pris une profonde inspiration et serra un peu plus les mains du jeune homme. Il ne lui avait pas dit que ça allait faire mal, mais il ne voulait peut-être pas l’effrayer et tout son corps se tendit d’instinct. Jusqu’au moment où ses oreilles entendirent les premières notes du chant. Ses muscles se détendirent aussitôt, sans qu’Alexis n’en ai vraiment conscience. En fait, elle n’avait conscience de plus rien, à part de la mélodie qu’elle entendait, voyait, sentait, tout à la fois. Comme si elle l’enveloppait de toute part, il n’y avait plus qu’elle et seulement elle. C’est inconsciemment qu’elle entremêla un peu plus ses doigts avec ceux de Castiel, tout aussi inconsciemment que son corps se détendait et encore plus que la douleur refluait. Comme si le chant était une vague venue de l’océan qui repoussait sa cible au fond, tout au fond de l’esprit d’Alexis, bien assez au fond pour qu’elle ne ressente plus toute cette douleur, cette tristesse, cette terreur. Quand le chant cessa, elle cligna des yeux, comme quelqu’un qu’on sort d’une pièce noire pour la mettre en pleine lumière, alors qu’elle avait gardé les yeux ouverts tout du long. N’ayant aucun repère temporelle, elle n’avait aucune idée de combien de temps Castiel avait chanté, puisque pour elle ça avait duré à la fois une éternité et une seconde. « Heureusement que tu ne faisais pas partie de la chorale du lycée. » Alexis se tût, attendant que la douleur revienne, la douleur qui ne la quittait pas depuis deux jours, mais rien ne vint. Elle se souvenait parfaitement de Hamlet et Eldarion mais ressasser les images ne provoquait pas une vague de peine qui lui coupait le souffle et lui déchirait l’être entier. Non, comme si elle ne voyait que des images d’un documentaire, des images blanchies de toute émotion possible. Pourtant, méfiante, elle attendait encore que la douleur revienne, sournoise, ne parvenant pas à croire complètement que, pour l’instant, elle se tenait à l’écart. Jusqu’à ce qu’elle en soit libérée, elle n’avait pas complètement compris à quel point ça avait été un poids, un poids immensément lourd et douloureux qui l’écrasait sans pitié aucune. Elle se sentait plus légère bien que complètement vidée et lasse. Très lasse. Comme au sortir d’un long cauchemar où les lambeaux du rêve ne font plus rien mais à cause duquel on sort complètement fatigué. Replongeant ses yeux dans ceux de Castiel, elle ouvrit la bouche, parfaitement sincère et reconnaissante « C’est… Merci. » Et le petit sourire qui accompagna ces mots n’avait rien de forcé. Comme si la douleur était responsable de la chape glacée qui enveloppait Alexis, elle ressentait seulement maintenant les effets du feu de cheminée dans son dos. Elle n’avait pas de mots pour dire à quel point son chant était… ce qu’il était, merveilleux paraissant bien face, alors elle se tut, mais ses yeux devaient bien parler pour elle. Et son merci était bien piètre pour montrer à quelle point elle était reconnaissante de ce qu’il avait fait et consciente qu’il ne le ferait pas pour tout le monde mais, là encore, elle espérait que son regard disait tout ce qu’elle était bien incapable de dire à voix haute.

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Sayanel Z. Pritchard
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« I can't explain this shadows. »
L'état du monde actuel avait de quoi glacer les sangs de tous ceux assez raisonnables pour s'en rendre compte. Ceux qui ne le remarquaient pas étaient bien trop enfermés dans leur propre existence, ou bien trop aveugles aux dangers du monde. Le fait était que s'ils n'ouvraient pas très bientôt les yeux, ils finiraient par être les premières victimes du nouvel ordre qui s'établissait doucement mais sûrement en ville. Et Castiel n'était pas dupe, ce qui se passait à Bray n'était que le reflet de ce qui se déroulait dans le reste du monde. D'après la conversation qu'il avait surpris de son père, New-York, sans doute au même titre que toutes les grandes villes, connaissait une guerre silencieuse qui n'épargnait pour le moment personne. Pas de gros bain de sang, du moins pas public, mais on en était plus très loin. Pourtant, on murmurait que la petite ville d'Irlande était la source de tout mal. Du moins des derniers événements. La découverte du grimoire avait somme toute tout déclenché. Il y avait de bons côtés au tourment du triton. Il se concentrait désormais uniquement, du moins quand son esprit voulait bien coopérer, au soutien de sa communauté et au contrôle des masses. Il s'évertuait, en ce moment même, à prendre place parmi les têtes de file du Centre, contre l'avis de son père. Ce dernier n'était d'ailleurs pas vraiment au courant des projets de son fils. Pour une fois, le paternel gardait sans doute plus de raison que Castiel, qui soumettait ce projet à réalisation en grande partie pour assouvir son besoin de violence. Il la sentait, en lui, cette rage, celle que seule Skye avait pu voir, avait pu comprendre. Il la sentait gronder, voulant sortir. Il se voyait, souvent, toutes les nuits, en rêve, debout, couvert de sang, pas le sien, celui des tribus qu'il avait massacrées. Il se réveillait vibrant, comme un goût de manque, comme l'envie de voir l'image se réaliser. Il voulait les voir souffrir, tous autant qu'ils étaient, être le dernier debout. Se battre pour sa vie au lieu de se battre pour conserver un semblant d'attitude. Mais ça, il ne pourrait jamais le montrer à Alexis. Cette partie de lui qui lui donnait la gerbe, qui insinuait l'idée, doucement, qu'il ne valait pas mieux que ceux qu'il tuait, l'idée qu'il n'avait jamais été réellement quelqu'un de bien, mais seulement un psychopathe avec une conscience. Dexter version surnaturel. Pourtant, pour elle, il se souciait. Il refusait qu'elle le voit ainsi, ne voulait pas risquer la voir sombrer dans un gouffre dans lequel lui même s'enfermait depuis des mois. Si lui ne pouvait en sortir, il pourrait peut-être faire en sorte qu'elle n'y tombe pas.

C'était, en fin de compte, sans doute ce qui le raccrochait encore à l'humanité. S'il se trouvait de moins en moins humain au fil du temps, il n'en était pas moins un, surtout en sa présence. Peut-être car il avait dû lui cacher si longtemps sa véritable nature, passant pour quelqu'un de normal. Normal. La normalité, à Bray, ne voulait plus rien dire. Rien n'était normal, ou plutôt plus rien ne rentrait pas dans cette case. Personne ne s'étonnait de voir une jeune femme se faire dépecer sur la place publique, ou un ange faire sauter les câbles d'alimentation d'un immeuble. C'était devenu monnaie courante, pour ceux qui savaient réellement voir. Mais si sa propre magie avait des allures de malédiction, ces derniers temps, il pouvait tout de même s'en servir pour l'apaiser. Et actuellement, c'était tout ce qui comptait. Comme si le mal qu'il pouvait sentir chez Alexis amplifiait son propre mal-être, il sentait les larmes qui ne coulaient pas, des lames qui la transperçait, la douleur toujours présente, essayant d'évacuer sans réellement y arriver. Il en avait mal pour elle, oubliant ses propres peines. Lorsque le triton commença à chanter, sa voix rauque brisant le silence qui s'était installé, comme un arrière goût d'océan, de profondeur, il sentit Alexis se détendre. Il ne la quittait pas des yeux, tentant de s'assurer que tout se passait bien. Pour une fois, Castiel tentait la douceur, non l'intrusion brusque de l'esprit, il n'essayait pas de forcer passage jusqu'à l'obéissance, seulement faire comprendre à un esprit malade qu'il était temps de guérir. Lorsqu'il s'arrêta, son pouvoir se rétractant jusqu'à revenir au plus profond de son corps, il pencha la tête sur le côté, comme pour mieux jauger l'état d'Alexis, avant de lui sourire. " J'ai fait partie d'une chorale, une fois. Crois le ou non, ça s'est ... Plutôt mal terminé." Si on considère que la fille qu'il convoitait s'était littéralement jetée sur scène - et sur lui - était une mauvaise chose. Qu'elle y soit contrainte l'était, cela dit. Le jeune homme hocha la tête face aux remerciements de la brune. Elle n'avait pas à le remercier. Il n'avait rien fait. Il avait d'ailleurs fait bien trop peu, s'il devait donner son avis. Mais le triton était soulagé qu'elle puisse avoir un moment de répit. C'était avant tout ce dont elle avait besoin. La prenant encore une fois dans ses bras, il déposa un baiser sur son front. Avec plaisir, sweetheart." C'était comme se soigner d'une blessure en guérissant celle d'une autre. S'il devait bien retenir quelque chose, ce soir, c'était bien qu'elle vaudrait toujours plus que ses propres actions. " fais moi savoir si tu as besoin d'autre chose."

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