(Birdie&Alaska) you don't know the half of the abuse
Invité
Sam 25 Juin - 16:31
you don't know the half of the abuseBirdie&AlaskaJ’avais l’impression de me noyer, toujours plus profondément, toujours plus longtemps, je ne voyais plus la surface, je ne voyais plus rien d’autre que cette douleur au fond de mon être. J’avais beau avoir repris ma planche, avoir repris le surf, il n’y avais que quand j’étais au milieu des vagues où je me sentais bien, libéré, où je pouvais enfin respirer librement. Le reste de temps, je me noyais dans l’alcool et la drogue. Et si au départ, j’étais resté loin des drogues autre que la marijuana, ce n’était plus le cas maintenant, plus depuis qu’Albane était venu chez moi avec ses pilules magiques. Mais je coulais, je coulais et je ne voulais plus me relever. J’évitais les miroirs, j’évitais mon ombre, j’évitais ma vie, ma douleur. Je me promenais, bouteille à la main, le corps ravagé par tout ce que lui imposais, mais je n’en avais cure, plus maintenant. Je n’en avais cure de me sentir moins qu’humaine, moins que vivante.
Il y avais cette fille, Birdie, que j’avais rencontré à mon arrivé. Et si au départ, je l’avais trouvé trop, trop. Elle semblait se jeter sur ses vices comme un animal sur un morceaux de viande. Et si au début, je n’avais pas voulu la suivre, je n’avais pas voulu embarquer dans son monde, je ne pouvais qu’en voir l’intérêt présentement, plonger plus profondément, plus loin. Oublier ma douleur, oublier ce qui faisais de moi un être vivant. C’était peut-être pour ça que j’avais accepté de la voir alors qu’avant je l’évitais quelque peu. J’avais eu peur de plonger aussi profondément qu’elle, j’avais eu peur de n’être plus que l’ombre de moi-même, mais maintenant, j’étais déjà au plus profond de mon être, je m’étais déjà perdu.
Et j’étais là, devant cette porte, pesant le pour et le contre, mais j’avais déjà prise ma décision, avant même de venir, avant même de me retrouver devant l’établissement, j’avais besoin de plus. Ce que je prenais n’était plus suffisamment pour faire couler la douleur, et je le savais, c’était un cycle vicieux, ce ne serais jamais assez, cela ne durerais qu’un temps, mais maintenant, aujourd’hui, présentement, je n’en avais plus rien à faire qu’au fond je me tue à petits feux. C’était peut-être justement le but recherché, je n’en avais aucune idée. Mais je coulais, toujours plus profondément, toujours plus loin et j’essayais même plus de me relever, de trouver la surface. Avais-je déjà essayé?
Je poussais la porte, entrant dans un univers de musique et de lumières psychotique. J’avisais les danseuses, je le savais où la trouver, elle payait ses vices par le seul moyen qu’elle avais de faire de l’argent rapidement, mais moi, moi j’étais riche, mais je le savais que si je continuais sur cette pente, bientôt je n’aurais plus d’argent, que bientôt il me faudrais probablement danser avec elle pour pouvoir payer ma dose supplémentaire, mais je n’en avais cure maintenant, je voulais m’enfoncer toujours plus loin, toujours plus profondément. Et au fond, je m’en voulais, parce que Utah, il faisait des efforts pour s’en sortir, alors même que lui se faisait sevrer, moi je m’enfonçais dans ce que je n’avais jamais touché auparavant. J’étais faible. Et à l’intérieur de moi, je me demandais si notre ressemblance, finalement, si elle avais vraiment été, si ce n’avais pas été que coïncidence. Parce qu’il était plus fort que moi, il s’en sortait alors même que je me noyais. Mais je ne voulais pas de son aide, je ne voulais pas de l’aide de personne.
You don't know the half of the abuseTu as oublié depuis longtemps ce que c'est d'être terre à terre, pire ça te donne mal au coeur de l'être. ça fait longtemps que tu as abandonné le chemin du réalisme et t'y es bien. Bien au chaud, bien à l'abri dans ta bulle et tu n'entends pas tout ce qu'on peut te dire. You don't care. C'est pas comme si ça pouvait avoir un quelconque intérêt à tes yeux, sinon tu ferais peut-être un effort mais toi ce qui compte dans ta vie, c'est pas souvent la même chose que ce qui compte pour autrui. Tu t'en aies quasiment persuadée de toute façon. T'as pas besoin de grand chose dans ta vie. Pas grand chose c'est déjà suffisamment cher à ton goût. Tout ça a un prix et t'es prête à toutes les conneries pour damner ton âme encore un peu plus. T'as trouvé un travail c'est déjà pas mal, non ? Tu fais partie de cette saloperie de société même si cette dernière te laissera crever comme une chienne dans le caniveau. Tu t'en fous, t'en veux pas non plus de cette société merdique. Tu vis pas sur le même palier. Si tu bosses, c'est pour te faire du fric, parce qu'il y a pas le choix et parfois c'est pas assez alors tu gardes pas toujours les mains dans tes poches , tu les glisses dans celle des autres. C’est comme ça ça t’arrives parfois. Et puis t’as des jours où tu bosses pas et toi t’as quand même besoin de fric. T’es pas bien douée pour beaucoup de boulot et en dehors de la danse, tu connais pas de trucs super légaux. T’as évité la prison depuis quelques temps, t’as plus de chances d’y passer trop^de temps par rapport à avant et être en manque dans une putain de cellules, t’as pas trop envie de tenter l’expérience même si tout ça t’y penses pas toujours. Surtout quand tu te lances dans tes défis, dans tes conneries, dans tout ce qui peut te changer les idées. Tout ce qui te fait perdre pied. Là tu as trouvé une alternative, une absence dans un autre boulot et toi tu en profites. Tu t’en fous de ce qu’il faut faire, t’es pas bien timide, t’as pas trop de complexes et de toute façon, t’as les idées qui gigotent joyeusement pour te donner le rythme. Cette fois t’es là au milieu de ce monde de paillettes, de lumières qui saccadent et putain, ça t’amuse beaucoup. T’as bien envie de t’éclater sans réfléchir, tu sais faire ça, ne plus penser à rien et te lancer dans le vide mais t’aimes pas le faire seul. C’est moins drôle, de ne pas partager ta folie. Tu veux du public, tu veux des personnes qui chancellent et tu veux les faire chuter parce que c’est trop bon, de les voir faire tomber les barrières. T’as bien un nom en tête, une belle gueule blonde que tu veux traîner avec toi : ça sera ta Alice, toi tu seras son chapelier ou le chat du Cheshire, parce que t’aimes bien son sourire qui déchirent son visage comme une faille. Est-ce qu’Alaska en a le potentiel ? T’en sais rien parce qu’elle a beau chanceler, elle a pas trop voulu te suivre la première fois que tu l’as vu. T’as trouvé ça dommage parce qu’elle était bien partie. T’as une solution à lui présenter, une bel arc-en-ciel dans ton magasin. T’as pas abandonné l’idée : à elle de voir si elle a de quoi flancher un peu. Tu lui as donné ce point de rendez-vous et si elle franchit la porte c’est déjà un pas de trop pour elle et une occasion pour toi. Tu sais pas trop si tu la verras, toi ça t’empêcheras pas de danser parmi les étoiles.
You don't know the half of the abuseCette obsession que j'avais de lui, de cet être qui avais un jour fait partie intégrante de mon être, cela me semblait presque stupide de m'accrocher à un mort comme je le faisais, de me détruire pour la vie d'une personne qui n'existait déjà plus. C'était presque risible. Et alors que je la voyais tournoyer, se défeuillant sans gène, sans arrière pensée, je ne pouvais m'arrêter de croire que jamais il ne m'aurais laissé aller aussi loin, que jamais il ne m'aurais permis de me détruire autant. Et au fond, c'était peut-être pour ses même raisons que je me retrouvais à cet endroit, à me détruire toujours un peu plus, toujours plus loin dans la noirceur de mon âme. Pour me prouver qu'il n'avais plus d'emprise sur moi, que cette fois, il ne viendrais pas me sauver, que plus rien ne pouvais me sauver maintenant de moi-même. J'étais dans cette dernière ligne droite, droit vers le bout du tunnel, ce tunnel qui relentait de l'odeur de décomposition et de mort. Cette lumière n'était rien d'autre que celle de l'enfer qui m'attendait. Je fermais les yeux un instant, regardant le désastre que j'avais fait de ma vie. Il suffisais de quelques semaine, un mois tout au plus, pour que ma vie me fasse un pied de nez et déboule les quelques marches que j'avais réussit à lui faire monter. Son regard rencontrant le mien, un sourire sur les lèvres, elle descends, vient me voir, sa main effleurant la mienne, me demandant si je prends quelques chose à boire. Je la regarde un instant, l'alcool bouillannant toujours dans mes veines, je ne sais plus la dernière fois que j'ai été sobre, probablement cette matiné avec Utah, celle où je lui avais déclaré que j'étais incapable d'arrêtez, celle où j'avais comprise qu'il n'y avais tout simplement plus d'espoir pour moi. Je ne répondis rien alors qu'elle remontais sur la piste, je me levais, commandant un verre de vodka, pure.
Alors que mon regard se portait sur son corps, dansant dans la lumière, avec toujours moins de vêtement sur le dos, toujours plus de peau, et j'étais incapable de détacher mes yeux. Je serais bien incapable de danser comme elle, d'avoir cette sensualité qu'elle avait. Et alors qu'elle finit son spectable, qu'elle resdecend, partant s'habiller, je sort de ma poche ce petit sac où quelques pilulles s'y trouve. Je les regarde, un instant, incertaine. J'étais venu pour du fort, du dure, parce ses pilulles ne m'amenais plus sur le chemin de l'oubli aussi rapidement qu'elles l'avaient fait auparavant. Toujours plus, ce n'était jamais assez. Mais au fond, je pouvais bien prendre un peu de tout, ce serait toujours plus facile de m'oublier si je prenais plus, si je prenais tout. Alors je sortit deux cachets, les avalants avec une gorgée de vodka. Je ne savais même pas ce que c'était, je n'en avais aucune idée, je ne voulais même pas savoir. Hunter me les avait vendu à me promettant un plaisir extrême, un autre monde, je n'avais pas poser plus de question, mais j'avais été incapable de lui demander pour du plus fort, du plus dure, simplement parce que j'avais honte de moi, honte de ce que j'étais devenu, et je pouvais le voir me juger derrière ses cils, derrière son air d'indifférence, il y avais ce dégoût sur son visage, alors je m'étais retenu, je n'avais rien dit et je m'étais précipité vers Birdie lorsqu'elle m'avais envoyé le message. Elle qui revenais, j'asseoyant près de moi, me souriant, me demandant si j'avais déjà vu ce genre de spectacle.
"Non. Ce n'était pas sur ma liste de destination à voir."
Ça ne m'avais jamais intéressé le corps nue d'une femme avant Albane, je les trouvais beau, mais rien qui me poussait à venir les voirs se déshabiller en tournoyant. Non, je n'en avais jamais eu l'occasion auparavant. Elle ria, me déclarant que la prochaine, je la danserais avec elle. Et malgré mon regard effaré, j'avais envie de le faire, même si ma première réaction était de refuser, ce ne serait pas mon premier pas de travers, la première fois que je ferais quelque chose d'interdit, d'excitant. Et de monter sur cette piste, de danser, de sentir le regard d'inconnus sur mon corps, ne m'excitait pas, mais le défi lui, c'était tout autre. Et puis, ce serait un bon moyen de lui demander pour un stupéfiant plus coriace. Un sourire en coin sur mes lèvres.
"Je le ferais si t'as quelque chose pour me faire danser mieux, vois-tu, je suis pas très bonne danseuse."
You don't know the half of the abuseTu les envie pas mal parfois les filles comme Alaska, parce que tu sais qu’elles ne sont pas vraiment et totalement seule, qu’il y a sûrement pas mal de monde qui aimerait sauver leurs ptits culs de ce monde de débauche dans lequel toi t’as définitivement mis les deux pieds. T’as pas envie qu’on vienne les chercher, t’as envie de les garder près de toi et la jalousie est un défaut qui te caractérise tellement bien. Faut pas qu’on t’arrache tes jouets, t’as toujours voulu en avoir des plus beaux, des plus luxueux. A force de n’avoir pratiquement rien de matériel, tu as fini par vouloir avoir absolument tout et quand tu n’as plus eu les gens, ils ont fini par te manquer sauf que tu savais plus comment les aimer, comment les garder, comment faire sans les détruire complètement. C’est quand ils sont au bord du gouffre que l’oiseau de nuit vient se poser près d’eux pour leur proposer d’aller faire un tour avec elle. Tu partages ton monde irréel parce que momentanément ça les soulage. Un univers éphémère et dont on ne voit pas tout de suite la perversité mais c’est difficile d’en revenir indemne. D’en revenir tout court, la preuve t’y es bel et bien en cage mais sans aucune envie de scier les barreaux ! Sincèrement, t’étais pas certaine de la voir débarquer la jolie surfeuse, persuadée qu’elle irait se défiler plutôt que d’entrer dans le terrier du lapin blanc. We’re all mad here. Elle est là, sagement assise pas bien loin de la scène et t’es bien contente d’avoir une poupée pour jouer avec toi aujourd’hui. T’espères bien qu’elle va vouloir se distraire et ce jusqu’au bout, sans tenter de fuir les cartes que tu tiens en mains. Tu as bien l’intention de les jouer, les jouer selon tes règles mais tu viens à peine de poser ton fessier sur ce siège et pour le moment, une p’tite discussion s’impose. De quoi prendre le temps de se recharger un peu après ce moment. Tu te doutes bien qu’elle n’a pas l’habitude de ce genre de spectacles sinon ça t’aurais pas amusé de l’amener ici. Encore plus de regarder une femme se dévoiler peu à peu sous ses yeux mais toi non plus c’est pas trop ton délire les femmes alors qu’elle s’inquiète pas Alice, tu ne comptes pas lui faire du charme ou alors juste histoire de s’amuser et jamais rien de sérieux. Tu n’as aucune attirance pour les filles, tu les aimes bien mais pas comme ça. T’envisages même pas de vivre ça ou alors, tu aurais oublié, tu aurais pris trop cher pour te rendre compte que tu as franchi cette limite. C’est vrai que t’aimes bien te lancer des défis mais celui là c’est pas l’un de tes préférés. C’est pas ce qui te traverserait l’esprit en premier lieu, tu es certaine d’avoir des préférences bien marquées envers la gent masculine. Alors ouais ça te fais un peu rire dans un sens de la voir répondre ainsi. Est-ce qu’elle manquerait d’aise dans ce lieu ? Est-ce que déjà la danse l’a fait regretter d’être venue ? « … mais tu pourras cocher ça sur ta liste des trucs à faire avant de crever, malgré tout ! »
You don't know the half of the abuseUne partie de moi se révoltait contre ce que je me faisais subir, contre cette haine que j’avais de moi-même, cette partie de moi qui voulais tout détruire, moi plus particulière, je voulais me détruire parce que je ne voulais pas être sur une planète où lui n’y était pas, je ne voyais même plus les vivants, ceux qui avait survécu, trop perdu dans les dédales de mon esprit pour simplement voir qu’il y avais plus que la mort, qu’une partie de mon être avait survécu, j’aimais mieux les repousser jusqu’à être complètement seule, je ne voulais pas de ceux qui voulais me sauver, je ne voulais pas être sauvé, tout comme elle ne voulais pas l’être. C’était peut-être pour cela que j’étais venu la voir, que j’avais répondu à son appel, parce que nous étions tout deux perdue dans cette folie qui était devenu notre, dans ses pilulles et ses poudres qui nous faisait planer dans un autre monde, un monde où la douleur n’existait plus, où la vie nous faisait planer sur un nouveau nuage qui se terminait toujours en spirales, jusqu’à ce que l’horreur nous revienne, jusqu’à ce que le prochain buzz rembarque. J’avais voulu aller plus loin, allez dans un univers qui n’avais plus de fin, et elle le possédait cet univers d’arc en ciel qu’était le sien. Un sourire en coin lorsqu’elle me dit que je vais pouvoir le cocher sur ma liste, malgré tout, un faible sourire, comme si mes lèvres n’étaient plus habitué à voir autre chose que la mort et la haine. Cette haine que j’avais contre Dakota, pour être la plus forte, pour supportée ce que je ne supporte pas, pour être elle-même, pour passer au travers sans qu’elle ne porte une égratignure, alors que ma plaie était à vif, saignant abondamment, sans pouvoir l’arrêter. Je la détestais pour cela autant que je détestais Utah parce qu’il s’en sortait, parce qu’il était capable de se relever alors que je gisais toujours au fond du puit. J’étais l’égoïsme même. Alors qu’elle fait un signe, trois shooters apparaissant devant moi, un sourire au lèvre.
“J’espère que tu supporte bien l’alcool.”
J’étais australienne, j’étais fière de l’être, mais surtout, j’étais fière de dire que j’étais souvent celle qui consommait le plus, celle qui supportait le mieux l’alcool, comme tout bon australien qui se respecte. Un sourire sur mes lèvres, petits, alors qu’elle nomme les différents shooters, tu en prends un, l’avalant cul sec, enfilant les deux autres à sa suite. Un sachet dans ma main, soudainement, je souris un peu plus.
“J’espère bien, sinon, je risque de faire fuir ta clientèle.”
You don't know the half of the abuseTu ne veux pas vivre avec des contradictions, tu ne veux pas être responsable de tes actes et de l’influence qu’ils ont pour les autres. Est-ce qu’un jour au moins tu te sentiras coupable de quelque chose, avec sincérité ? Le doute est bien là car faire la part des choses est parfois difficile désormais. Quand quelque chose se meurt alors tu passes à une autre, sans vraiment t’attarder sur le passé parce que c’est plus facile de totalement s’en détacher. Enfin tu ne t’en défais jamais réellement, tu les fais revivre dans tes délires. Ce paradis éternel qui permet de supporter la morosité de ce qui est trop concret. Tu sais qu’Alaska n’attendra pas que tu lui tendes une main secourable, tu es certaine qu’elle sait pertinemment qu’elle n’obtiendra de toi que de marcher sur tes pas et s’enfoncer dans les profondeurs. Donc pas de reproches à faire… c’est une grande fille qui choisi de suivre la voie qu’elle souhaite se tracer. Elle connaît les conséquences, elle sait qu’il ne faut pas jouer avec le diable mais si elle est prête à se consumer irrémédiablement pourquoi tu l’en empêcherais ? Tu la trouves tout de même tristement tendue ta demoiselle en grande détresse, qui n’esquisse qu’une faible grimace à tes paroles. Elle est trop ancrée dans ses pensées, dans sa souffrance. Dommage, tu trouves que ça ne lui va pas cette colère sous-jacente et t’es pas là pour la voir tirer la gueule. Va falloir qu’elle fasse mieux que ce pauvre effort. Elle est venue c’est déjà une chance mais tu ne comptes pas observer ce genre de visage toute la soirée. Elle gâche presque l’ambiance avec sa bouille de déterrée. Ton remède dans ces moments là c’est d’oublier, faire table rase et s’ouvrir vers une autre alternative. Tu as envie de lui changer les idées et l’alcool semble être un bon début à cette possibilité. Tu aimes beaucoup la couleur des boissons comme ça dans ses si ptits verres. Ces couleurs qui se fondent ou se superposent avec harmonie. Ca t’amuses presque. La surfeuse te fait rire doucement quand elle parle. Cette fois tu remarques un sourire un peu plus ouvert. Tu n’en es pas à ta première goutte d’alcool, évidemment que tu le supportes, La première lampée que t’as sifflé, tu te souviens, c’est vers tes 10 ans et tu regretteras toujours cet époque. Lui c’est le premier type que tas collé que t’as pas voulu lâché mais il est parti. Tu l’as pas revu après la taule. Tu sais même pas s’il y crèche encore. T’as des doutes parfois sur son prénom… ta mémoire te fait parfois trop défaut. « à merveille mais si un jour tu veux faire un concours de boisson, fais signe. » Tu y a joué souvent à ce jeu là, plus jeune, dans des discothèques. Tu as pas perdu la main depuis. La blonde a l’air d’avoir de la descente, pas besoin de lui tenir la main pour l’aider à boire. Cul Sec chérie. T’admires sa façon d’y aller sans hésiter. Exactement ce que t’attends de tes potes d’un soir, qu’ils aillent jusqu’au bout des choses sans mettre le pied sur le frein. Tu ne tardes pas à en faire de même. La chaleur de la boisson qui coule dans ta gorge, putain t’aime ça brûler en dedans.
You don't know the half of the abuseCette pente glissante sur laquelle je m’entrainais, cette vie sur laquelle je surfais sans jamais effleurer plus que la surface, ce gouffre dans lequel je tombais, sans fin, ce noir qui m'entourait, alors que la mort me réchauffais, ce doux nuage sur lequel je me trouvais, toujours plus haut, toujours plus loin, ne plus jamais redescendre. Je n’ai plus de limite, peu importe ce que l’on m’offre, je prends. Des ecchymoses dans le creux de mes bras, des aiguilles plantés la veille, tout pour m’offrir ce rush qui m’envahit, peu importe le coût, peu importe la douleur occasionné, peu importe le risque. Birdie, elle croit m’entrainer avec elle, mais ce qu’elle ne sait pas, c’est que je suis déjà au plus profond, je suis déjà dans le creux de la mort, elle me tient de ses doigts, je le sais, je le sens. Et au fond, je me demande si ce n’est pas ce que je recherche, ne plus voir la vie devant moi, le vide dans mon âme, la douleur dans mon être, ce trou, ce vide, toujours plus noir, toujours plus profond. Et sur cette estrade, dansant dans la musique, sa main découvrant mon épaule, je me laisse aller, lentement, me laissant aller dans la musique, dans le vide que la drogue me donnais. Je le savais, elle faisait partie de moi maintenant, le manque, parfois, il me faisait trembler, rendais mon front, mon dos, moite de sueur, je le sentais dans mon coeur qui se débattait dans ma cage thoracique, je le sentais dans ce monde qui n’était plus le mien. J’avais repousser tous ceux qui pouvais m’aider, tout ceux qui m’avais aimé, que j’avais aimer. Je les avais blessé, les avait abandonnés, les uns après les autres, assez pour que je me retrouve seule, assez pour que si je me laisse aller dans ma destruction, ils ne me regretterait pas. J’étais plus qu’une ombre de moi-même, je le savais. Je ne vivais plus, je survivais, et même là, c’était un mot trop vaste. Alors je dansais, ce sourire sur mes lèvres. me laissant aller, suivant le rythme de la musique, laissant mon corps se caresser, enlever ce morceaux de vêtements, et puis l’autre, jusqu’à ce que je ne sois qu’en sous-vêtements, alors que je sentais les regards des autres sur mon corps, ses regards avides sur cet âme vide. Ils voulaient ce que je pouvaient leurs offrir, ils voulaient ce que je pouvais encore donner, il ne me restait que mon corps, que c’est moment de luxure dans le vide de mon esprit, dans la mort de mon âme. Je souris à Birdie, cette fille qui se repaît dans le même nuage que moi, sur ce paradis qui nous entoure, sans jamais arrêter, sans jamais redescendre. Parce que c’est tout ce qu’il nous reste, ce high, cette luxure, cette drogue, ce rush, c’est tout ce qu’il nous reste.
Je m’approche, ce sourire toujours sur mes lèvres, à moitié nue, je danse pour les hommes, je danse pour moi. Comme si cette drogue en moi, elle me faisait oublier Dallas, me faisais oublier Utah et Dakota. Alors même que je n’habite plus là bas, alors même que j’ai pris mes choses et que j’habite dans mon westfalia, loin, sur la plage, très loin, là où personne ne me voit abuser de substances illicites, encore et encore, sans limite. Je n’avais plus de limite depuis longtemps il fallait croire. Un nouveau sourire, alors que ma main frôle ma bretelle de soutien-gorge, la faisant glisser, dénudant une épaule, un sein, se défaire du morceau de vêtement, nue, une simple culotte dévoilant presque tout de moi, je ne me suis jamais sentie aussi vulnérable, aussi forte. Alors je me laissais aller, je me laissais couler dans mon monde, sur mon nuage, dansant pour mon public, pour les yeux des hommes, dans un monde qui n’est que le mien, un sourire sur les lèvres.
You don't know the half of the abuseT’as rien de solide dans ta vie, rien de concret, que des chimères. C’est comme ça depuis que t’es toute petite : tu ne possèdes que ce qu’on te cède et toi t’en veux pas : tu veux tes propres choses, tes trucs à toi pas ceux des autres. Tu veux pas de seconde zone. Pourtant t’as commencé à voler un jour mais tu te les ai approprié et ça fait toute la différence. Aujourd’hui tu continues de collectionner tes trésors mais ce sont souvent des gens que tu veux. Ils t’apportent une distraction temporaire, un élan de couloir dans ton noir&blanc quotidien, comme ta drogue. Tu t’accroches à eux, tu t’abreuves de leur malheur pour pouvoir paraître une éclaircie délétère. Une compagnie faussement agréable qui soulage avant de te ronger de l’intérieur. Parfois t’en as marre et ensuite tu te casses et tu les laisses derrière toi quand ils n’ont plus rien à t’offrir. T’en as que quelques uns que tu gardes comme des roues de secours, il te faut bien de quoi ne pas te sentir peur. Parfois c’est comme si une petite fille sommeillait au creux de ton âme en silence, ayant trop peur du noir, des monstres mais surtout de la froideur de son propre monde, de son cœur. Endormie pour combien de temps encore, un jour, un mois ou jusqu’à la fin ? Impossible à dire mais ce n’est pas en regardant Alaska danser que tu vas l’éveiller. La blonde est déjà parfaitement plongée dans l’ambiance et tu ne peux qu’admirer cette petite perle qui brave les conventions, qui oublie facilement qui elle est ou était. Elle danse et c’est tout et l’art de l’effeuillage paraît naturel entre ses doigts. Tuas déjà ta danse, celle-là c’est la sienne et tu lui laisses les regards envoûtés parce qu’au fond tu te dis que c’est marrant de te dire qu’il n’a fallu que d’une minute. Il a juste fallu qu’elle se décide à venir te voir pour finalement accepter de sombrer. T’es pas responsable toi, mais c’est plus facile de se dire qu’on n’est pas seul à avoir pris le pas vers le Wonderland et d’en franchir le portail avec un guide. Paumée et seule, tu sais combien c’est atroce. Toi la solitude es ton ennemie et pourtant t’es tout le temps esseulée. Ça te tord les entrailles alors tu noies ton ennui dans des lieux bondés et tu danses parce qu’on te regarde. Le sourire d’Alaska est communicatif, il étire le tien un peu plus au creux de tes lèvres. Tu étends tes bras comme des ailes, Birdie, t’aimerais pouvoir voler mais c’est tout comme en valsant. C’est tout ce qui compte, plus rien n’a d’importance que de se sentir léger. Tu sais qu’elle les voit tes couleurs, ta magie et peut-être ce qui se cache derrière. Elle est pleine de douleurs, pleine de colères. T’es craquelée de l’intérieur, t’as pas de remèdes permanent pour ça, que des illusions dans lesquelles tu vis quand c‘est plus supportable. C'est-à-dire très fréquemment. Tu pourrais te briser en milles morceaux si t’avais pas tes leurres qui te bercent suffisamment pour endormir un peu la tristesse.